Journées de mai

Classe

Événements

Nom

fre Journées de mai

Autre(s) forme(s) du nom

spa Jornadas de Mayo de 1937
fre Événements de mai
spa Sucesos de Mayo
spa Hechos de Barcelona
fre Actions de Barcelone

Date

1937

Date de début

fre 3 mai 1937
1937-05-03

Date de fin

fre 8 mai 1937
1937-05-08

Lieu de l'évènement

Evénement comprenant l'événement décrit

Identifiant pérenne

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fre Journées de mai

Description

Les « Journées de mai » désignent des affrontements et troubles dans la première semaine du mois de mai 1937, à Barcelone et dans plusieurs endroits de la région autonome de Catalogne, pendant la Guerre civile d’Espagne. Elles opposent d’un côté des groupes anarchistes et révolutionnaires comme la Confédération nationale du travail (CNT), la Fédération anarchiste ibérique (FAI) et des groupes marxistes comme le Parti Ouvrier d’unification marxiste (POUM) et de l’autre côté, les autorités de la Seconde république espagnole, la Généralité (région autonome) de Catalogne et les partis politiques communiste (Parti communiste d’Espagne, PCE) et socialiste (Parti socialiste ouvrier espagnol, PSOE). Donc deux tendances, stalinienne contre révolutionnaire. Elles aboutiront à la destruction du POUM dans un premier temps et de la CNT à terme.
Depuis juillet 1936, où les syndicats CNT et UGT (Union Générale des Travailleurs) empêchèrent les militaires franquistes de prendre Barcelone, ceux-ci gardèrent le contrôle de la ville et de la région catalane. Ils s’étaient constitués en un « Comité Central des Milices Antifascistes de Catalogne » (Comitè Central de Milícies Antifeixistes de Catalunya, CCMA) qui dirigeait de fait la région autonome de Catalogne, la Généralité (gouvernement de la région autonome de Catalogne) ayant peu de possibilités d’action dans la région. Celui-ci parvient quand même à garder le contrôle des banques, qui refusèrent des crédits au CCMA. Celui-ci est donc dissous en octobre 1936 et ses membres rejoignent la Généralité au grand dam des militants anarchistes et marxistes. Le climat de méfiance entre institutions républicaines et organisations ouvrières est renforcé par des dissensions entre anarchistes d’un côté et socialistes, nationalistes catalans et communistes de l’autre, et même dans les communistes entre staliniens du PCE et du PSUC (Parti socialiste unifié de Catalogne) et les marxistes du POUM et son mouvement de jeunesse la Juventud Comunista Iberica (JCI). Le POUM, bien que n’étant pas trotkiste, invite Trotski en Catalogne durant l’hiver 1936-1937, déclenchant le renforcement de la campagne de dénigrement du PCE, qui accuse les dirigeants du POUM d’être des agents nazis. Des incidents entre forces policières et douanières républicaines de la Généralité et les patrouilles de contrôle de la CNT contribuèrent aussi à ce que chaque camp à Barcelone constitue des réserves d’armes.
Alors que le 2 mai, les membres de la Généralité sont empêchés de joindre Barcelone et la Généralité de Catalogne sans être écoutés ou interrompus par des standardistes syndiqués à la CNT, ils décident l’envoi le 3 mai d’un corps de 200 policiers prendre aux anarchistes le central téléphonique. Les syndicalistes y voient une provocation et ouvrent le feu. En parallèle, le POUM, les jeunesses anarchistes, les léninistes-bolcheviques et les Amis de Durruti prennent position et au bout de quelques heures, chaque organisation politique sort les armes et dresse des barricades dans Barcelone. Si les dirigeants du POUM proposent aux anarchistes de former une alliance contre les communistes et le gouvernement, la CNT et la FAI refusent. Néanmoins, le 4 mai, les milices anarchistes du CNT-FAI, auxquelles se joint le POUM, attaquent les casernes et les édifices gouvernementaux, tandis que les léninistes-bolcheviques distribuent des tracts « Vive l'offensive révolutionnaire », demandant le désarmement des Gardes nationaux Républicains et des gardes d'assaut, la grève générale et la démission du gouvernement républicain. Le 5 mai, les négociations entre la Généralité de Catalogne et les anarchistes échouent, avant que ne soit proposé un nouveau gouvernement catalan incluant les anarchistes, la Gauche républicaine, le PSUC, en plus des membres précédents. Dans la rue, les tirs incontrôlés se poursuivent. La tension continue à monter avec l’arrivée dans le port de Barcelone d’un destroyer britannique, chargé d’évacuer leurs ressortissants, mais faisant craindre au POUM des bombardements. La fissure entre CNT et FAI d’un côté, et les Amis de Durruti et le POUM de l’autre s’accentue alors que la CNT continue d’appeler à la reprise du travail. A l’aube du 6 mai, une force de 5 000 hommes quitte Madrid et Valence sur ordre du gouvernement républicain et arrivent par destroyer dans le port de Barcelone le 7 mai après avoir réprimé les anarchistes à Taragone et Reus, et prennent les points stratégiques de la ville, désarmant les miliciens de la CNT, de la FAI, de la FIJL (Fédération ibérique des jeunesses libertaires) et du POUM.
La ville retrouve sa tranquillité le 8 mai, les combats continuent dans quelques localités de Catalogne, mais les anarchistes sont défaits. La presse rapporte environ 500 morts et un millier de blessés. Pour le camp républicain, outre la victoire sur Barcelone, ces journées démontrèrent les profondes divisions des anarchistes et notamment entre les instances dirigeantes de la CNT qui participent au gouvernement républicain pour gagner la guerre contre les franquistes, et les jeunesses et militants anarchistes souhaitant avant tout voir la révolution se mettre en place. Ainsi les membres des Amis de Durruti sont exclus de la CNT par la direction pour avoir soutenu et participer à l’insurrection contre le gouvernement. La victoire des forces gouvernementales et communistes mène à la fin de la présence des anarchistes au gouvernement, et le renforcement du rôle des communistes. Les mêmes communistes mirent la main sur le système judiciaire en Catalogne, et s’attachèrent à éliminer le POUM. Les Journées de mai marquent ainsi la fin de la révolution sociale que les anarchistes avaient commencé à mettre en place en Catalogne.

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