J N° 23 La Prix 8 f ? "Bonnt coLLECTion" Pierre KROPOTKINE COMMUNISME ET ANARCHIE EN VENTE à "La Brochure Mensuelle" Compte Chèque Postal 239-02 - Bidault-Paris 39, Rise de Bretagne - Paris 3" « LA BONNE COLLECTION » Chacune de ces brochures sous,cnttvêi'tuvés forles, prix!0 0 fr. 00, sauf les n°» 67, 83, 96, 97, 105, 114, 115, 131, 137, 150, 153, 155, qui, étant doutilta, valent franco 1 fr. 20. à la « Brochure Mensuelle », 39, rue de Bretagne - Paris Compte Chèque Postal : Bidault 239.02, Paris. J 3 S s C'm 1. DOUZE PREUVES DE L'INEXISTENCE DE DIEU, par S. I a. ni;. 2. EVOLUTION ET REVOLUTION, par Elisée Reclus. 3. AUX JEUNES GENS, par Pierre IIropotkine. 4. ENTRE 1 AYSANS, par E. Malatesta (dialogue), ô. IMMORAjuITÇ DU MARIAGE, par René ciiaur.ni. 6. LA MORALE ANARCHISTE, par Pierre, Kuopotmne. 7. LES CRIMES DE DIEU, par Sébastien .Eaukk. ^QU'EST-CE QU'UN; ANARCHISTE', par E. Armand. 9. I.'AMOUR LIBRE, par Madeleine Veh.net. 10. L'ANARCHIE, par Elisée Reclus. 11. SUPPLEMENT AU VOYAGE DE lOUGAINVLLLE, par 1). Dideriit. 12. UNE CONSCIENCE PENDANT LA GUERRE, par.Han Rvni.ii. 13. LE DROIT D'IGNORER L'ETAT, par II. Si'ENC.-it, 1 1. I.'x.lî.C. DU LIBERTAIRE, par .Iules Liîhmin... 15. L'ART ET LE PEUPLE, par Charles H'nz. 16. MALTIIUS ET L'ANARCHIE?.; P.. par C.-L, James. 17. LES ENDORMEURS, par MEhr! lUr.oin 18." L'EDUCATION DE DEMAIN, par C.-A. Lais.- nt. 19. PROPOS SUBVERSIFS, par Racal Or.is. .20. LA PESTE RELIGIEUSE, par Jean Mus*. 21. LA LOI ET L'AUTORITE. par Fitceona ,iî. 2-3;3.PI"!-'ÎT 't.' NU EL D'EI'ICTETE (cho> ; UlftCpensées). 23. COMMUNISME ET ANARCHIE, par l.noju); i ine. 24. A MON FRERE, LE PAYSAN, par Elisée Reclus-. 25. JESUS-CHRIST N'A JAMAIS EXISTE, par. Bossr. 26. LA CAUSE BIOLOGIQUE ET LA PREVENTION DE LA GUERRE,: ;A par M. Da.vALEÈs, 27. POURQUOI NOUS SOMMES ANTIMILITARISTES, par F. IL Morat. 23. LA RHETORIQUE DU PEUPLE, par Raoul Oo-n. *29. 1/EYANGTLE DE L'HEURE, par Pau! TErtiiei o i. 30. LE DROIT A LA PARESSE, par Parti gfpfrtcvii. 31. LES, ORIGINES DE LA VIE. par F -'L Ru;-'. 32. A BAS LES MORTS,: par Girai-lt,'suivi -tle LE CCI/IF. DE I. \ CHA¬ ROGNE,. ppr A. Linian'au. 33. LES CAPIT.VLISAÎES EN GUERRE, De R-iey à A. Rtli -, par Hi.ii.nn-. 34. LE MILITARISAIS. prr Nn r.v'uvitrrs. 35. L'ESPRIT DE REA'OLTF,, par Pierre Kjioi-otkine. 36. PAGES D'HISTOIRES SOCIALISTES, par AV. Ti'ULHKLJorr. 37. L'ACTION ANARCHISTE J) ANS LA REVOLUTION; P. Knorc t-.e. 38. LES INCENDIAIRES, par Eugène. Mmuun. 39. L'ANARCHIE ET L'EGLISE, par Elisée lim.rs. v 40. L'IDEE REVOLUTIONNAIRE DANS T.A REVOLUTION, Knor'iTKtxii. DIOGENH. PRECURSEUR ANARCHISTE, par Louis Cosmic. QUE VEULENT LES ANARCHISTES, par G. TirovARp.,. 4.3; $mïtles' CHEFS, par ,T. De.tacquf.s. il. PARASITISME SOCIAL. LES MORTS GLORIEUX, par I.rv. • 15. LES TROI^SCOMPLICKS, pr- René CnAuem. ■'fi. L'INSTINCT DE.- CONSERVATION. VIVE LA VIE. pr- E n 17. CONTRE L A FOLIE. DES ARMEMENTS. Grave, etc., etc. 81I1II P. KROPOTKINE COMMUNISME ET ANARCHIE En vente à la LIBRAIRIE SOCIALE, 69, Boulevard de Belleville, PARIS PRIX 3|0 COMMUNISME ET ANARCHIE L'importance de la question a à peine besoin d'être rap¬ pelée. Beaucoup d'anarchistes et de penseurs en généra], tout en reconnaissant les immenses avantages que le com¬ munisme peut offrir à la société, voient dans cette forme d'organisation sociale un danger pour la liberté et le libre développement de l'individu. Ces dangers sont aussi reconnus par un grand nombre de communistes. D'autre part, prise dans son ensemble, la question rentre dans cet autre problème, si vaste, posé dans toute son étendue par notre siècle : la question de l'Individu et de la Société. Le problème a été obscurci de diverses façons. Pour la plupart, quand on a parlé de communisme, on a pensé au communisme plus ou moins chrétien et monastique, et toujours autoritaire, qui fut prêché dans la première moitié de ce siècle et mis en pratique dans certaines communes. Celles-ci, prenant la famille pour modèle, cherchaient à constituer. « la grande famille communiste », à « réformer l'homme », et imposaient dans ce but, en plus du travail en commun, la cohabitation serrée en famille, t'éloigne- nient de la civilisation actuelle, l'isolement, l'intervention des « frères » et des « sœurs. » dans toute la vie psychique de chacun des membres. En outre, distinction suffisante ne fut pas faite entre les quelques communes isolées, fondées à maintes reprises pen¬ dant ces derniers trois ou quatre siècles, et les communes nombreuses et fédérées qui pourraient surgir dans une société en voie d'accomplir la révolution sociale. Il faudrait donc, dans l'intérêt de la discussion, envi¬ sager séparément : La production et la consommation en commun ; La cohabitation — est-il nécessaire de la. modeler sur 1» famille actuelle? Les communes isolées de notre temps ; Les communes fédérées de l'avenir. Et enfin, comme conclusion : le communisme amène-t-il nécessairement avec lui l'amoindrissement de l'individu ? Autrement dit : 1'Indivjdu dans la société communiste, _ 4 — Sous le nom de socialisme en général, un immense mou¬ vement d'idées s'est accompli dans le courant de notre siècle, en commençant par Babeuf, Saint-Simon, Robert Owen et Proudhon, qui formulèrent les courants dominants du socialisme, et ensuite par leurs nombreux continuateurs français (Considérant, Pierre Leroux, Louis Blanc), alle¬ mands (Marx, Engels), russes (Tchernychevsky, Bakounine), etc., qui travaillèrent, soit à populariser les idées des fonda¬ teurs du socialisme moderne, soit à les étayer sur des bases scientifiques. Ces idées, en se précisant, engendraient deux courants principaux : le communisme autoritaire et le communisme anarchiste, ainsi-qu'un certain nombre d'écoles intermé¬ diaires, cherchant des compromis, tels que l'Etat seul capi¬ taliste, le collectivisme, la coopération ; tandis que, dans les masses ouvrières, elles donnaient naissance à un formi¬ dable mouvement ouvrier, qui cherche à grouper toute la masse des travailleurs par métiers pour la lutte contre le capital et devient de jalus en plus international. Trois points essentiels ont été acquis par ce formidable mouvement d'idées et d'action, et ils ont déjà largement pénétré dans la conscience publique. Ce sont : L'abolition du salariat — forme actuelle du servage ancien ; L'abolition de l'appropriation individuelle de tout ce qui doit servir à la production ; Et l'émancipation de l'individu et de la société du rouage politique, l'Etat, qui sert à maintenir la servitude écono¬ mique. " j Sur ces trois points, l'accord est assez près de s'établir ; car ceux mêmes qui préconisent les « bons de travail », ou bien nous disent (comme Brousse) : « Tous 'fonction¬ naires ! » c'est-à-dire « tous salariés de l'Etat ou de-la com¬ mune », admettent qu'ils préconisent ces palliatifs unique¬ ment parce qu'ils ne voient pas la possibilité immédiate du communisme. Ils acceptent ces compromis comme un pis aller. Et, quant à l'Etat, ceux-là même qui-restent par¬ tisans acharnés de l'Etat, de l'autorité, voire même de la dictature, reconnaissent que lorsque les classes que nous avons aujourd'hui auront cessé d'exister, l'Etat devra dispa¬ raître avec elles. On peut donc dire, sans rien exagérer de l'importance de notre fraction du mouvement socialiste, — la fraction anarchiste — que malgré les divergences qui se produisent entre les diverses fractions socialistes et qui s'accentuent surtout par la différence des moyens d'action plus ou moins révolutionnaires acceptés par chacune d'elles, on peut dire que toutes, par la parole de leurs penseurs, reconnaissent, pour point de mire, le communisme libertaire. Le reste, de leur propre aveu, ne sont que des étapes intermédiaires. Toute discussion des étapes à traverser serait oiseuse, si elle ne se basait sur l'étude des tendances qui se font jour dans la société actuelle. Et, de ces tendances diverses, deux méritent surtout notre attention. L'une est qu'il devient de plus en plus difficile de déter¬ miner la part qui revient à chacun dans la production actuelle. L'industrie et l'agriculture modernes deviennent si compliquées, si enchevêtrées, toutes les industries sont si dépendantes les unes des autres, que le système de paie¬ ment du producteur-ouvrier par les résultats devient impos¬ sible. Aussi voyons-nous que plus une industrie est déve¬ loppée, plus 1^ salaire aux pièces disparaît pour être rem¬ placé par un salaire à tant la journée. Celui-ci, d'autre part, tend à s'égaliser. La société bourgeoise actuelle reste certainement divisée en classes, et nous avons toute une classe de bourgeois dont les émoluments grandissent en pro¬ portion inverse du travail qu'ils font : plus ils sont payés, moins ils travaillent. D'autre part, dans la classe ouvrière elle-même, nous voyo.ns quatre grandes divisions : les femmes, les travailleurs agricoles, les travailleurs qui font du travail simple,- et enfin ceux qui ont un métier plus ou moins spécial. Ces divisions représentent quatre degrés d'exploitation et ne sont que des résultats de l'organisation bourgeoise. Mais, dans une société d'égaux, où tous- pourront apprendre un métier et où l'exploitation de la femme par l'homme, et du paysan par l'industriel, cessera, ces classes disparaîtront. Et aujourd'hui même, dans chacune de ces classes, les salaires tendent à s'égaliser. C'est ce qui a fait dire, avec raison, qu'une journée de travail d'un terrassier vaut celle d'un joaillier, et ce qui a fait penser Robert Owen aux bons de travail, payés à chacun de ceux gui ont donné tant d'heures de travail à la production des choses reconnues nécessaires. Cependant, quand nous considérons l'ensemble des ten¬ tatives de socialisation, nous voyons, qu'à part l'union de quelques mille fermiers aux Etats-Unis, le bon de travail n'a pas fait de chemin depuis les trois quarts de siècle qui se sont passés depuis la tentative faite par Owen de l'appli¬ quer. Et nous en avons fait ressortir ailleurs (Conquête du pain , le Salariat) les raisons. Par contre, nous voyons se produire une- masse de ten¬ tatives partielles de socialisation dans la direction du Com¬ munisme. Des centaines de communes communistes ont été fondées durant ce siècle, un peu partout, et en ce moment même nous en connaissons plus d'une centaine •— toutes plus ou moins communistes. C'est aussi dans le sens du communisme — partiel, bien entendu — que se font presque toutes les nombreuses ten¬ tatives de socialisation qui surgissent dans la société bour¬ geoise, soit entre particuliers, soit dans la socialisation des choses municipales. L'hôtel, le bateau à vapeur, la pension sont tous des essais faits dans celte direction, par les bourgeois. En échange dnne contribution de tant par jour, vous avez le choix des dix ou cinquante plats qui vous sont offerts, dans l'hôtel ou sur le bateau, et personne ne contrôle la quantité de ce que vous avez mangé. Cette organisation s'étend même internationalement, et avant de partir de Paris ou de Londres vous pouvez vous munir de bons (à raison de 10 francs par jour) qui vous permettent de vous arrêter à volonté dans des centaines- d'hôtels en Franc®! en Allemagne, en Suisse, etc., appartenant tous à une Ligue internationale des hôtels. Les bourgeois ont très bien compris les avantages du communisme partiel, combiné avec une liberté presque entière de l'individu, pour la consommation ; et dans toutes ces institutions, pour un prix de tant par mois, on se charge de satisfaire tous vos besoins de logement et de nourriture, sauf ceux de luxe extra (vins, chambres spécialement luxueuses), que vous payez séparément. L'assurance contre l'incendie (surtout dans les villages où une certaine égalité de conditions permet une pi'ime égale pour tous les habitants), contre l'accident, contre le vol ; cet arrangement qui permet aux grands magasins anglais de vous fournir chaque semaine, à raison d'un shilling par semaine, tout le poisson que vous consommerez dans une petite famille ; le club ; les sociétés sans nombre d'assurance en cas de maladie, etc., etc., toute cette immense série, d'institutions nées dans le courant de ce siècle, rentrent dans la même catégorie de rapprochement vers le commu¬ nisme pour une certaine partie de la consommation. Et enfin nous avons toute une vaste série d'institutions municipales — eau, gaz, électricité, maisons ouvrièiles, tramways à taux uniforme, force motrice, etc., — dans lesquelles les mêmes tentatives de socialisation dé la coq- sommation sont appliquées sur une échelle qui s'élargit tous les jours davantage. Tout cela n'est certainement pas encore du communisme.. Loin de là. Mais le principe qui prévaut dans ces institu¬ tions confient une partie du principe communiste : — Pour une contribution de tant par an ou par jour (en argejnt aujourd'hui, en travail demain), vous avez droit de satis¬ faire telle catégorie de vos besoins — le luxe excepté. Pour être communistes, il manque à ces ébauches de communisme bieïn des choses, dont deux surtout sont essentielles : i° Lç paiement fixe se fait en argent, au lieu dé se faire en travail ; et 2° les consommateurs n'ont pas de voix dans-l'administration de l'entreprise. Cependant si l'idée, la tendance de ces institutions était bien comprise, il n'y aurait aucune difficulté, aujourd'hui même, de lancer par entreprise privée ou sociétaire, une commune, dans laquelle le premier point serait réalisé. Ainsi, supposons un terrain de 5oo hectares. Deux cents maisonnettes, chacune entourée d'un quart d'hectare de jardin ou de potager, sont bâties sur ce terrain. L'entreprise donne à chaque famille qui occupe une de ces maisons, à choisir sur cinquante plats par jour tout ce.qu'ils voudront, ou bien elle leur fournit le pain, les légumes, la viande, le café à volonté, pour être cuits à domicile. Et, en échange, elle demande, soit tant par an payé en argent, soit tant d'heures de travail à votre choix dans une des branches de travail de l'établissement : agriculture, élève du bétail, cuisine, ser¬ vice de propreté. Cela peut se faire déjà demain si l'on veut ; et on peut s'étonner qu'une pareille ferme-hôtel-jardin n'ait pas déjà été lancée par quelque hôtelier entreprenant. On remarquera, sans doute, que c'est ici, en introduisant Je travail en commun, que les communistes ont générale¬ ment échoué. Et cependant l'objection ne pourrait pas être soutenue. Les causes des 'échecs ont toujours été ailleurs. D'abord, presque toutes les communes furent fondées à la suite d'un élan d'enthousiasme quasi religieux. On de¬ mandait aux hommes d'être « des pionniers de l'humanité », de se soumettre à des règlements de morale minutieux, de se refaire entièrement par la vie communiste, de donner tout leur temps, pendant les heures de travail et en dehors de Ces heures, à la commune, de vivre entièrement pour la commune. C'était faire comme font les moines et demander aux hommes —• sans aucune nécessité — d'être ce qu'ils ne sont pas. Ce n'est que tout récemment que des communes furent fondées par des ouvriers anarchistes sans aucune préten¬ tion, dans un but purement économique — celui de se sous¬ traire à l'exploitation patronale. L'autre faute était de toujours modeler la commune sur la famille et de vouloir en faire « la grande famille ». Pour cela, on vivait sous un même toit, forcé toujours, à chaque instant, d'être en compagnie des mêmes « frères et sœurs ». Or, si deux frères trouvent souvent difficile de vivre sous un même toit, et si la vie de famille ne réussit pas à tous, c'était une erreur fondamentale que d'imposer à tous « la grande famille », au lieu de chercher, au contraire, à garantir autant que possible la liberté et le chez soi de cha¬ cun. En outre, une petite commune ne peut pas vivre. Les « frères et sœurs », forcés au contact continuel, avec la pauvreté d'impressions qui les entoure, finissent par se détester. Mais, s'il suffit que deux personnes, devenant deux rivaux, ou simplement ne se supportant pas l'une l'autre, puissent par leur brouille amener la dissolution jd'une com¬ mune, il serait étrange si cette commune vivait, d'autant plus que toutes les communes fondées jusqu'à ce jour s'iso¬ laient du monde entier. Il faut se dire d'avance qu'une - 9 — association étroite de dix, vingt, cent personnes ne pourra durer que trois ou quatre -années. Si elle durait plus, ce serait même regrettable, puisque cela prouverait seulement, ou que tous se sont laissé subjuguer par un seul, ou que tous ont perdu leur individualité. Et puisqu'il est certain que dans 'trois, quatre ou cinq .années, une partie des membres de la commune voudra se séparer, il faudrait au moins avoir une dizaine ou plus de communes fédérées, afin que ceux qui, pour une raison ou une- autre, voudront quitter telle commune, puissent entrer dans une autre com¬ mune et être remplacés par de.s personnes venant d'autres groupes. Autrement la ruche communiste doit nécessaire¬ ment périr, ou tomber (comme cela arrive presque tou¬ jours) aux mains d'un seul — généralement « le frère » (dus malin que les autres. Enfin, toutes les communes fondées jusqu'à ce jour se sont isolées de la société. Mais la lutte, une vie de lutte, est, pour l'homme actif, un besoin bien plus pressant qu'une table Jaien servie. .Ce besoin de voir le monde, de se lancer dans son courant, de lutter ses luttes, de souffrir ses souf¬ frances, est d'autant plus pressant pour la jeyne génération. C'est pourquoi (comme le remarque Tchaïkovsky par expé¬ rience) les jeunes, dès qu'ils ont atteint dix-huit ou vingt ans, quittent nécessairement une commune qui ne fait pas partie de la société entière. Inutile d'ajouter que le gouvernement, quel qu'il soit, a toujours été la pierre d'achoppement la plus sérieuse pour toutes les communes. Celles qui n'en ont eu que fort peu ou n'en ont pas eu du tout (comme la jeune Icarie) ont encore le mieux réussi. Cela se comprend. Les haines politiques sont des plus violentes. Nous pouvons vivre, dans une ville, à côté de nos adversaires politiques, si nous ne sommes pas forcés de les coudoyer à chaque instant. Mais comment vivre, si l'on est forcé, dans une petite commune, de se voir à chaque moment ? La lutte politique se transporte dans l'atelier, dans la chambre de travail, dans la chambre de repos, et la vie devient impossible. Par contre, il a été prouvé et archi-prouvé que le travail communiste, la production communiste, réussissent à mer¬ veille. Dans aucune entreprise commerciale, la plus-value donnée à la terre par le travail n'a été aussi grande qu'elle l'a été dans chacune des communes fondées soit en Améri- — 10- que, soit en Europe. Certainement il y a eu partout des fautes d'aménagement, comme il y en a dans toute entre¬ prise capitaliste ; mais, puisqu'on sait que la proportion des faillites commerciales est environ de quatre sur cinq, dans les premières cinq années après leur fondation, on doit reconnaître que rien de semblable à cette énorme pro¬ portion ne se rencontre dans les communes communistes. Aussi, quand la presse bourgeoise fait de l'esprit et parle d'offrir aux' anarchistes une île pour y établir leur com¬ mune —- forts de l'expérience, nous sommes prêts à accepter cette proposition, à condition seulement que cette île soit, par exemple, l'Ile-de-France et que, évaluation faite du capital social, nous en recevions notre part. Seulement, comme nous savons qu'on ne nous donnera ni l'Ile-de-France ni notre part du capital social, nous prendrons un jour l'un et l'autre, nous-mêmes, par la Révolution sociale. Paris et Barcelone, en 1871, n'en furent pas si terriblement loin que ça — et les idées ont progressé depuis. Surtout le progrès est en ce que nous comprenons qu'une ville, seule, se mettant en commune, trouverait de la dif¬ ficulté à vivre. L'essai devrait être commencé conséquem- ment sur un territoire — celui, par exemple, d'un des Etats de l'Ouest, Idaho, ou Ohio, — nous disent les socialistes amé¬ ricains — et ils ont raison. D'est sur un territoire assez grand, comprenant. ville et campagne — et non pas dans une ville seule — qu'il faudra, en effet, se lancer un joui- vers l'avenir communiste. Nous avons si souvent démontré que le communisme étatiste est impossible, qu'il serait inutile d'insister sur ce sujet. La preuve en est d'ailleurs dans ce fait que les éta- tistes eux-mêmes, les défenseurs de l'Etat socialiste, n'y croient pas eux-mêmes. Les uns, occupés à conquérir une partie du pouvoir dans l'Etat actuel — l'Etat bourgeois — ne s'occupent même pas de préciser ce qu'ils comprennent par un Etat socialiste qui ne- serait pas l'Etat seul capita¬ liste, et tous salariés, de l'Etat. Quand nous leur disons que c'est cela qu'ils veulent, ils se fâchent ; mais ils ne précisent pas quelle autre forme d'organisation ils entendent établir. Puisqu'ils ne croient pas à la possibilité d'une prochaine révolution sociale, leur but est de devenir partie du gouver- — 11 — nement dans l'Etat bourgeois actuel, et ils laissent à l'avenir de déterminer où l'on aboutira. Quant' à ceux qui ont essayé de dessiner l'Etat socia¬ liste futur, accablés de nos critiques, ils nous répondent que tout ce qu'ils veulent, c'est des bureaux de statistique. Mais ceci n'est qu'un jeu de mots. On sait d'ailleurs aujour¬ d'hui que la seule statistique valable est celle qui est faite par l'individu lui-même, donnant son âge, son sexe, son occupation, sa position sociale, ou bien la liste de ce qu'il a vendu ou acheté. Les questions à poser à l'individu sont généralement élaborées par les volontaires (savants, sociétés de statis¬ tique) et le rôle des bureaux de statistique se réduit aujour¬ d'hui à distribuer les questionnaires, à classer les fiches, et à additionner au moyen des machinés d'addition. Réduire ainsi l'Etat, le gouvernement, à ce rôle, et dire que par gouvernement on ne comprend pas cela, signifie (quand c'est dit sincèrement) faire tout bonnement une retraite honorable. Et, en effet, il faut reconnaître que les jacobins d'il y a trente ans en ont immensément rabattu sur leur idéal de dictature et de centralisation socialiste. Personne n'oserait plus dire aujourd'hui que la consommation et la production des pomme des terre ou du riz doivent être réglées-par le Parlement du Volksstaat (Etat' populaire) aller mand à Berlin. Ces bêtises ne se disent plus. L'Etat communiste étant une utopie abandonnée par ses propres créateurs, il est temps d'aller plus loin. Ce qui est bien plus important, en effet, à étudier, c'est la question de savoir si le communisme anarchiste ou le communisme liber¬ taire ne doit pas nécessairement amener, lui aussi, un amoin¬ drissement de la liberté individuelle. Le fait est que dans toutes les discussions sur la liberté, nos idées se trouvent obscurcies par les survivances des siècles de servage et d'oppression religieuse que nous avons vécus. Les économistes ont représenté le contrat forcé, conclu sous la menace de la faim entre le patron et Pouvrier, comme un état de liberté. Les politiciens, d'autre part, ont décrit comme un état de liberté celui dans lequel se trouve aujourd'hui le citoyen devenu serf et contribuable de l'Etat. — 12 — Leur erreur est donc évidente. Mais les moralistes les plus avancés, tels que Mill et ses très nombreux élèves, en déter¬ minant la liberté comme le droit de faire toui, sauf d'empiéter sur la liberté égale des autres, ont aussi inutile¬ ment limité la liberté. Sans dire que le mot « droit » est un héritage très confus du passé, qui ne dit rien ou qui dit trop, — la détermination de Mil a permis au philosophe Spencer, à une quantité sans nombre d'écrivains, et même à quelques anarchistes individualistes de reconstituer le tri¬ bunal et la punition légale, jusqu'à la peine de mort — c'est-à-diré forcément, en dernière analyse, l'Etat dont ils avaient fait eux-mêmes une admirable critique. L'idée du libre arbitre se cache au fond de tous çes raisonnements. Voyons donc, qu'est-ce que la Liberté? Laissant de côté les actes irréfléchis et prenant* seulement les actes réfléchis (que la loi, les religions et les systèmes pénaux cherchent seuls à influencer), chaque acte de. ce genre est précédé d'une certaine discussion dans le cerveau humain : — « Je vais sortir, me promener », pense tel homme... — « Mais nop, j'ai donné rendez-vous à un ami, ou bien j'ai promis de terminer tel travail, ou bien ma femme et mes enfants seront tristes de rester seuls, ou bien enfin je perdrai ma place si je ne me rends pas à mon tra¬ vail. » Cette dernière réflexion implique, comme on le voiL_Ja crainte d'une punition, tandis que, dans les trois premières, l'homme n'a affaire qu'avec soi-même, avec ses habitudes de loyauté, ses sympathies. Et là est toute la différence. Nous disons que l'homme qui est forcé de faire cette dernière réflexion : « Je renonce à tel plaisir en vue de telle puni- lion », n'est pas un homme libre. Et nous affirmons que l'humanité peut et qu'elle doit s'émanciper de la peur des punitions; qu'elle peut constituer une société anarchiste, dans laquelle la peur d'une punition et même le déplaisir d'être blâmé disparaîtront. C'est vers cet idéal que nous mar¬ chons. Mais nous savons aussi que nous ne pouvons pas nous émanciper, ni de nos habitudes de loyauté (tenir promesse), ni de nos sympathies (la peine de causer une peine à ceux que nous aimons ou que nous ne voulons pas chagriner u même désappointer). Sous ce dernier rapport, l'homme n'est jamais, libre. Robinson dans son île ne l'était pas. Une fois — 13 — qu'il avait commencé son bateau, et cultivé un jardin, ou qu'il avait commencé à faire ses provisions pour l'hiver, il était déjà pris, engrené par son travail. S'il se sentait pares¬ seux et préférait rester couché dans sa caverne, il hésitait un moment, mais il se rendait néanmoins au travail com¬ mencé. Dès qu'il eut pour compagnon un chien, dès qu'il eut deux ou trois chèvres, et surtout dès qu'il rencontra Vendredi, il n'était plus absolument libre, dans le sens que l'on attribue souvent à ce mot dans les discussions. Il avait des obligations, il devait songer à l'intérêt d'autrui, il n'était plus cet individualiste parfait dont on aime à nous entrete¬ nir. Du jour qu'il aime une femme, ou qu'il ,a des enfants, soit élevés par lui-même, soit confiés à d'autres (la société), du jour qu'il a seulement une bête domestique — voire même un potager qui demande à être arrosé à certaines heures, — l'homme n'est plus le « je m'enfichiste », '« l'égoïste », « l'individualiste » imaginaires que l'on nous donne quelquefois comme type de l'homme libre. Ni dans l'île de Robinson, ni encore moins dans la société, quelle, qu'elle soit, ce type n'existe. L'homme prend et prendra en considération les intérêts des autres hommes, toujours da vantage à mesure qu'il s'établira entre eux des rapports d'intérêt mutuel plus étroits, et que ces autres affirmeront plus nettement eux-mêmes leurs sentiments et leurs désirs. Ainsi donc nous ne trouvons d'autre détermination pour la liberté que celle-ci : la possibilité d'agir, sans faire inter¬ venir dans les décisions à prendre la crainte d'un■ châtiment sociétaire (contrainte de corps, menace de la faim, ou même le blâme, à moins qu'il ne vienne d'un ami). Comprenant la liberté de cette façon, — et nous doutons que l'on puisse trouver une détermination plus large, et en même temps réelle, delà liberté — nous pouvons dire cer¬ tainement que Te communisme peut diminuer, tuer même toute liberté individuelle, et dans mainte commune commu¬ niste on l'a essayé; mais qu'il peut aussi agrandir cette liberté jusqu'à ses dernières limites. Tout ^dépendra des idées fondamentales avec lesquelles on voudra s'associer. Ce n'est pas la forme de l'association qui détermine en ce, cas la servitude : ce seront les idées sur la liberté individuelle que l'on apportera dans l'association qui en détermineront le caractère plus ou moins libertaire. Ceci est .juste concernant n'importe quelle forme d'asso¬ ciation. La cohabitation de deux individus dans un même logement peut amener l'assérvissement de l'un à la volonté de l'autre, comme elle peut amener la liberté pour l'un et pour l'autre. De même dans la famille. De même si nous nous mettons à deux à remuer le sol d'un potager, ou à faire un journal. De même pour toute association, si petite ou si nombreuse qu'elle soit. De même pour toute institution so¬ ciale. Ainsi, au dixième, onzième et douzième siècle, nous voyons la commune d'égaux, d'hommes également libres, anxieuses de maintenir cette liberté et cette égalité ■ et quatre cents ans plus tard nous voyons cette même commune appelant la dictature d'un moine ou d'un roi. Les institu¬ tions communales restent; mais l'idée du droit romain, de l'Etat, domine, tandis que celle de liberté, d'arbitrage dans les disputes et de fédération à tous les degrés disparaît — et c'est la servitude. Eh bien, de toutes les institutions, de toutes les formes de groupement social qui furent essayées jusqu'à ce jour, c'est encore le communisme qui garantit le plus de liberté à l'in¬ dividu — pourvu que l'idée mère de la commune soit la Liberté, l'Anarchie. Le communisme est capable de revêtir toutes les formes de liberté ou d'oppression — ce que d'autres institutions ne peuvent pas. Il peut produire un couvent, dans lequel tous obéiront implicitement à leur supérieur; et il peut être une association absolument libre, laissant à l'individu toute sa liberté —- une association qui ne dure qu'autant que les associés veulent rester ensemble, n'imposant rien à personne; jalouse au contraire d'intervenir pour défendre la liberté de l'individu, l'agrandir, l'étendre dans toutes les directions. Il peut être autoritaire (auquel cas la commune périt bientôt) et il peut être anarchiste. L'Etat, au contraire, ne le peut pas. Il est autoritaire ou bien il cesse d'être Etat. Le communisme garantit, mieux que touteautre forme de groupement, la liberté économique, puisqu'il peut garantir le bien-être et même le luxe, en ne demandant à l'homme que quelques heures de travail par jour, au lieu de toute sa journée. Or, donner à l'homme le loisir de dix ou onze heures sur les seize que nous vivons chaque jour de la vie copscîente (huit pour le sommeil), c'est déjà élargir la 11- — 15 — bcrté de l'individu à un point qui est l'idéal de l'humanité depuis des milliers d'années. Aujourd'hui, avec les moyens de production modernes à la machine, cela peut se faire. Dans une société communiste, l'homme pourrait disposer de dix heures, au moins, de loisir. Et c'est déjà l'affranchisse¬ ment de la plus lourde des servitudes qui pèse sur l'homme. C'est un agrandissement de la liberté. Reconnaître tous égaux et renoncer au gouvernement de l'homme par l'homme, c'est encore élargir la liberté de l'in¬ dividu à un point qu'aucune autre forme de groupement n'a même pas admis dans ses rêves. Elle ne devient possible que lorsque le premier pas a été fait : lorsque l'homme a son existence garantie et qu'il n'est pas forcé de vendre sa force et son intelligence à celui qui veut bien lui faire l'aumône de l'exploiter. Enfin, reconnaître que la base de tout progrès est la variété des occupations et s'organiser de façon que l'homme soit absolument libre aux heures de loisir mais puisse aussi varier son travail, et que dès son enfance l'éducation le pré¬ pare à cette variété — et c'est facile à obtenir sous un régime communiste — c^est encore affranchir l'individu et ouvrir devant lui les portes larges pour son développement complet dans toutes les directions. . Pour le reste, tout dépend des idées avec lesquelles la commune sera fondée. Nous connaissons une commune reli¬ gieuse, dans laquelle l'homme, s'il se sentait malheureux et trahissait sa tristesse sur son visage, se voyait accosté par ' un « frère » qui lui disait : « Tu es triste? Aie l'air gai tout de même, autrement tu attristes les frères et les soeurs. » Et nous connaissons une commune de sept personnes dont l'un des membres demandait la nomination de quatre co¬ mités : de jardinage, de subsistances, de ménage et d'expor¬ tation, avec droits absolus, pour le président de chaque comité. Il y a certainement eu des communes fondées, ou envahies après leur fondation, par des « criminels de l'auto¬ rité »' (type spécial recommandé à l'attention de M. Lom- broso), et nombre de communes furent fondées par des ma¬ niaques de l'absorption de l'individu par la société. Mais ce n'est pas l'institution communiste qui les a produits : c'est le christianisme (éminemment autoritaire dans .son essence) et le droit, romain, l'Etat. C'est l'idée mère étatiste de ces hommes, habilités j) penser que sans licteurs et sans juges - 16 — il n'y a point dé société' possible, qui reste une menace permanente à toute liberté, et non l'idée mère du commu¬ nisme qui est de consommer et de produire sans compter la part exacte de chacun. Celle-ci ,au contraire, est une idée de liberté, d'affranchissement. Nous pouvons ainsi poser les conclusions suivantes. Jusqu'à présent les tentatives communistes ont échoué parce que : Elles se basaient sur un élan d'ordre religieux, au lieu de voir dans la commune simplement un mode de consom¬ mation et de production économiques; Elles s'isolaient de la société; Elles étaient imbues d'un esprit autoritaire; Elles étaient isolées, au lieu de se fédérer; Elles demandaient aux fondateurs une quantité de travail qui ne leur laissait pas de loisir; Elles étaient calquées sur la famille patriarcale, autori¬ taire, au lieu de se proposer, au contraire, pour but l'affran¬ chissement aussi complet que possible de l'individu. Institution éminemment économique, le communisme ne préjuge en rien la part de liberté qui y sera garantie à l'in¬ dividu, à l'initiateur, au révolté contre les coutumes tendant à se cristalliser. Il peut être autoritaire, ce qui amène forcé¬ ment la mort de la commune, et il peut être libertaire, ce qui amena au douzième siècle, même avec le communisme partiel des jeunes cités d'alors, la création d'une nouvelle civilisation pleine de vigueur, un renouveau de l'Europe. Cependant la seule forme de communisme qui pourrait durer est celle où, vu le contact déjà serré entre citoyens, tout serait fait pour étendre la liberté de l'individu dans toutes les autres directions. Dans ces conditions, -sous l'influence de cette idée, la li¬ berté de l'individu, augmentée par tout le loisir acquis, ne serait pas plus diminuée qu'elle ne l'est aujourd'hui par le gaz communal, la j nourriture envoyée à domicile par les grands magasins, les hôtels modernes, ou le fait qu'aux heures de travail nous nous touchons les coudes avec des milliers de travailleurs. Avec l'anarchie comme but et comme moyen, le commu¬ nisme devient possible. Sans cela, il serait forcément la ser¬ vitude et, comme telle, il ne pourrait exister. Impr. La " Fraternelle ", 55, rue Pixérécourt— PARIS (20e) 48. SOCIALISME ET SYNDICALISME, par Marc Pierrot. 49. DECLARATIONS EN COUR D'ASSISES, par G. Etiévant. 50. REPONSES AUX IAROLES D'UNE CROYANTE, par S. Faurr. LES PROPOS SUBVERSIFS de : 51. Séliastion Faure. LA FAUSSE REDEMPTION. 52. — LA DICTATURE DE LA BOURGEOISIE. 53. — LA POURRITURE PARLEMENTAIRE. 54. — LEUR PATRIE. 5,5. — LA MORALE OFFICIELLE... ET L'AUTRE. 50. — LA FEMME. 57. — L'ENFANT. 58. — LES FAMILLES NOMBREUSES. 59. — LES METIERS HAÏSSABLES. 00. -ri LES FORCES DÉ LA REVOLUTION. 61. — LE CHAMBARDEMENT. 02. -i- LA VERITABLE REDEMPTION. 03. LÉ MARIAGE, LE DIVORCE ET L'UNION LIBRE, par J. Mareswn, 01. LES PRINCIPES HUMANITAIRES ET L'INTERNATIONALE DES INTELLECTUELS, pai Eugen-Relgis. 05: P ARMI NOS PIONNIERS, 20 portraits, 20 pensées, par Albin. 00. POUR L'ERE DU CŒUR, essai de psychologie morale, L. Rariiedette. 87. POURQUOI JE NE CROIS PLUS EN'DIEU, par E. Ciiapeumc 1". PUS PROFITEURS DE LA GUERRE, par JUrnicivs. 09. A BAS L'AUTORITE, |ïIÎTr®e unL versèl, par Mauricius. 7rt. LA QUESTION SOCIALE, position de la pi'es'ion, par S. EaiÎbJ:. 71. L'AMOUR ET LA MATERNITE, par la Doctoresse M. Pf.t.! ktiÊR*; 72. A LA RECHERCHE DU BONHEUR, essai de thérapeutique morale, par L. BAimnDÈtTii. MON OPINION SUR LA DICTATURE, par S. Faurr:- 7 1. CENTRALISME ET FEDERALISME, par un groupe de syndicalistes. 75. AMOUR T IBRE ET T.TRERTE SEXUELLE, par E. Armand. 70. SERMON A L'INTENTION DU SOLDAT PINARD, par L. Léauté. —. ELISEE RECLUS, par Hait Rynbii. 78. LA FEMME ESCLAVE, par René Chàugi-ii, suivi de DEPOPULATION ET CIVILISATION, par la Doctoresse M. Pelletier. 79. LE GOUVERNEMENT REPRESENTATIF, par Pierre Ivhopotkixk. 80. EN PERIODE ELECTORALE, par E. Malatesta. 81. LE TRAVAIL-ARGENT, par Rhillon. 82. PATRIE, GUERRE ET CASERNE, par Cil. Albert. 83. L'ETAT, SON ROLE HISTORIQUE, par Pierre Kropoteine. 81. ELOGE DE RAVACHOL, par Paul Adam. LETTRE AUX COMPA¬ GNONS DES « ENTRETIENS », par Elisée Reclus. 85. PARABOLE DU RESERVOÏRE D'EAU, par Bkllamy. 80. LA PLURALITE EN AMOUR, par F.-A. Barnaud. LA VALEUR I)E LA CHASTETE, nu- J.-R. Coryf.lt.. 87. LA LIMITATION TlaTSONNEE DES NAISSANCES et LE POINT DE VUE INDIVIDUALISTE, par E. Armani* suIyî de LA TRAGEDIE de l'EMANCITATION FEMININE, Emma Goj.dmann. 88. LE. SA LARIAT, par Pierre, Krofotkixl. suivi de A MON FRERE LE PAYSAN, par Elisée Reclus. 89. T E IPP'GNF, DE LîÉNVTE,. étude de Pathotoeie morale. 90. GUERRE IMPERIALISTE ET GUERRE/DE CLASSES, par !.. Renard. suivi de LE MILITARISME, par Lux. m. ARGUMENTS AN.ABCHTSTKS'. Armand Bbaurb. 92. AN ARCIIISME ET COOPERATION, par Georges Bastiex. Ll. tmvi" ET CAPITAL, par Lux. HOMMES LIBRES, POLICIERS, MAGISTRATS, par Lkvieux. 94. Un l'vre de Paix. LA BIOLOGIE DE LA GUERRE, de G.-F. Niçolaï. par Ret.gis. > 95. ALBIN, Plubiciste, Poète, Critique, Dessinateur, par Léon Claude. 96. L'ANARCHIE, par Errico Malatesta. 97. LA LIBERTE INDIVIDUELLE, par Edouard Rothen. 98. PAR DELA L'INTERET, essai de psychologie morale, L. Barbedette. 99. LES PRISONS, par Pierre Kropoticinç. 100. LE TRAVAIL, Ce qu'il est, ce qu'il doit être, par Das» M. Pelletier. 101. EN ALGERIE, le Centenaire au point de vue indigèné, V. Splimann. 102. LE PROBLEME DU LOGEMENT, du Logis des siècles à l'habitat. normal, par Steplien Mac-Sat. 103. LETTRE OUVERTE AUX TRAVAILLEURS DES CAMPAGNES, par E. Armand. 101. LE CONVOI, drame social et humanitaire en 1 acte, par A. Ibels. 105. LE PRETRE DANS L'HISTOIRE DE L'HUMANITE, par le Docteur Roméo Manzoni. 100. LE PROBLEME DE LA LIBERTE, par Paul Gii.le. 107. FACE A L'ETERNITE, par L. Barbedette. 108. JESUS ET LE COMMUNISME ANARCHISTE DES PREMIERS j CHRETIENS, par Henri Michaud. 100. POLITICIENS, pièce en 1 acte, par Edouard Rothen. 110. DE LA SERVITUDE VOLONTAIRE, par tienne de la Boétd:, 111. LE SYNDICALISME REVOLUTIONNAIRE, par V. Griffuelhes. 112. ANARCHIE OU AN-AIICHIE, par Paul Gii.le. 113'. ORIGINE DES RELIGIONS, par G. Withouiieame, 11!. L'ANARCHIE, sa philosophie, son idéal, par P. KnoroTEiNE. 115. « LA RUCHE », son but, sa portée sociale, par S. Faure. 11 i. FRANCISCO FERRER, ANARCHISTE. '. LE POISON MAUDIT (l'alcooD, par le Dp F. Ei.osu. 11!!. LA PAIX MONDIALE, et les conditions de sa réalisa'ion, par Max Nettlau. 119. L'ECOLE, Antichambre ce Caserne et de Sacristie, par E. Jakvion. 12 5 VOULOIR ET DESTIN, Essai philosophique, par L. Bmibebet-k. 121. LA GUERRE EST-ELLE NATURELLE ? suivi de LE .DROIT AU TRAVAIL POUR LA FEMME, par la Doctoresse Pelletier. 122. CF. OUE VEULENT LES REVOLUTIONNAIRES, par Jean Roi», suivi de QUELQUES IDEES FAUSSES SUR L'ANARCHISME, par le Docteur M. N. 122. LE PETIT CHEMIN, par Michel Petit, illustré par A: Delaxnoy. suivi de HISTOIRE POUR LES PETITS, par RnéA, 121. PAGES CHOISIES de Aristide Briaxb, avec une préface de l'Editeur et des appréciations bioqranhioues. 125. i.V. GREVE GENERALE ET LA REVOLUTION, par Aristide Bp.iaxu. discours stéiio*r"nhié et revu car l'orateur. 125, VERS l'INACCESSIBLE, Essai philosopbiqu". par L. Bmuiedêttk. 127. NON ! DIEU N'EST PAS. par le Curé Mest.ieh. suivi de DIEU N'EXISTE PAS, par Dikran Elmaseiax. 128. REFLEXIONS SUR L'ANARCHIE. Promenades subversives, par A. IÎF.tté. 120. LA RESPONSABILITE ET LA SOLIDARITE DANS LA LUTTE OUVRIERE, par Max Nrti.au. Dessin de A. Delaxnoy. 130. ORC ANTS > "IONL INITIATIVE, COHÉSION, suivi de UNE TIRS FORMES NOUVELLES DE L'ESPRIT POLITICIEN, par Jean Grave. 131. PROPOS D'EDUCATEURS, par Sébas'ien Faure. 132. LA LIBERTE, son aspect historique et social, par S. Faure. 133. L'ORATEUR POPULAIRE, les sources de l'éloquence, on devient o-aten-, conseils aux jeunes, par S. Faiuib. 131. FELIX Lit DANTEC ET L'EGOISME, par Manuel Dévalués.