_r s
l
* < il' | f' A 0 l/"ï - , . - V
v-O tv. -■ '-^ ■- *-'r<V_ V"-* ' ■
■1
<?a._ 'S. V fïXl_ %—^ >' "l drf'C. » p«^2U-A-C3t.
<9C>-<aJ5. ^Çix. ÇLtW'^S— ^--u_ '-iv-^AÎ, H , Ç 5-*-
PLACE DE L'ISLAM DANS LA VIE DES IMMIGRES
MAGHREBINS EN FRANCE
L'examen de la place de l'Islam dans la vie des immigrés
musulmans en France soulève la question plus générale du deve¬
nir de cette religion dans le monde occidental et conduit à
s'interroger sur les rapports entre Islam et société.
L'émergence de l'Islam comme phénomène social en Europe
est un fait récent malgré l'implantation ancienne des popula¬
tions musulmanes dans la plupart des pays européens. On pour¬
rait l'expliquer par la nouvelle dynamique de l'Islam dans le
monde mais aussi par la transformation des groupes immigrés en
minorités ayant un projet d'insertion dans les sociétés euro¬
péennes tout en revendiquant une certaine spécificité.
Les autorités gouvernementales des pays d'immigration se
trouvent confrontées au problème de la reconnaissance de l'Is¬
lam et de la réglementation de sa présence sur leur territoire
national. De leur côté, les immigrés musulmans qui ont vécu
jusque-là leur islamité de l'intérieur, à l'abri des pressions
institutionnelles, sont amenés aujourd'hui à affirmer leur iden¬
tité musulmane de manière publique.
La gestion institutionnelle des identités échappe rarement
au danger de rëductionnisme qu'entraîne la formalisation des ex¬
pressions symboliques. La gestion de l'identité musulmane est
d'autant plus difficile que l'Islam imprègne tous les aspects de
la vie. Il s'avère important, avant toute tentative d'institu¬
tionnalisation de l'Islam en Europe, de se pencher sur l'analyse
des modalités selon lesquelles les immigrés musulmans manifestent
leur appartenance à la communauté Islamique dans des pays de tra¬
dition chrétienne. On pourrait y trouver des éléments de répon¬
se aux interrogations sur les possibilités d'adaptation de l'Is¬
lam aux sociétés occidentales.
D
B.U. NICE
iiiiiiiiiuiiiin
099 0000006
C. 3
S A

2
1. Islam et Société
Dans le débat sur les rapports entre Islam et société, le
facteur Islamique se trouve surdéterminé,1 la société étant
appréhendée comme un produit de la religion. Le renouveau des(
idéologies islamiques au cours de la dernière décennie, a con¬
duit à la recherche dans la religion enseignée par le Prophète,
des éléments fondamentaux d'une identité menacée. Le recours aux
textes sacrés traduit, en même temps qu'une quête d'identifica¬
tion symbolique, une attitude de défense face à la pénétration
culturelle étrangère. Ces textes continuent de faire l'objet
d'interprétations variées, soit pour légitimer une situation de
fait, soit pour justifier des changements sociaux.
On ne peut considérer la religion musulmane comme la cause
déterminante de tous les phénomènes sociaux et culturels, ni la
regarder comme le reflet des structures sociales. Dans toutes
les sociétés où l'Islam s'est introduit, son rôle a surtout con¬
sisté à codifier des règles et des coutumes lui préexistant et
à leur conférer ainsi un caractère sacré. L'Islam constitue moins
un ensemble cohérent de normes et de préceptes à suivre de façon
rigoureuse qu'un système de références symboliques sans cesse
réactualisées selon les contextes et les circonstances.
2. L'Islam dans l'immigration en France.2
L'immigration est une expérience génératrice de désordre
social pour les individus qui la subissent : modification des ca¬
dres spatio-temporels, transformation des relations familiales
1. ARKOUN (M.), Religion et société d'après l'exemple de l'Islam.
2. Les analyses présentées ici sont basées sur des recueils de
données effectuées dans les communautés maghrébines immigrées
dans le Sud-Est de la France.

3
et communautaires, confrontation avec de nouveaux systèmes de
représentation. Dans le cas de l'immigration maghrébine en gé¬
néral et de l'immigration algérienne en particulier, des fac¬
teurs historiques surdéterminent le caractère de violence sym-
4
bolique de cette expérience.
La première génération d'immigrés se trouvait dans une si¬
tuation de transition qui supposait l'abandon d'un certain nom¬
bre de comportements et l'élaboration de nouvelles conduites en
vue de répondre aux exigences de la vie en France, tout en veil¬
lant à préserver les valeurs les plus fondamentales de l'iden¬
tité musulmane. Ces groupes ont puisé dans leur patrimoine cul¬
turel traditionnel des manières de faire, de dire, d'être. Le
présent était ainsi relié au passé et les individus rattachés à
une histoire, à une mémoire. Les comportements étaient fortement
ritualisés, les rites permettant de perpétuer ou de créer des
symboles culturels pour articuler l'expérience sociale.yLa reli¬
gion musulmane fournit un ensemble de rituels qui sont autant de
comportements consacrés. Si l'on admet que l'ordre sacré assure
la légitimité de l'ordre profane, on peut faire l'hypothèse que
l'Islam joue un rôle dans la réduction de l'entropie sociale en¬
gendrée par le contexte migratoire.
2.1. L'Islam référence sociale.
L'Islam semble être l'élément fondamental dans l'affirma¬
tion d'une identité communautaire en situation d'immigration. Les
modalités des expressions identitaires sont certes différentes
selon les générations, mais dans tous les cas l'Islam joue un
rôle de totalisateur symbolique. L'impact de la religion sur la
vie de cette population est renforcé par l'origine de la majori¬
té d'entre elle, issue de la région de Tlemcen en Algérie, la
ville de Tlemcen étant connue pour avoir constitué un des grands
centres de l'Islam.
Au sein des quartiers où les groupes d'immigrés maghré¬
bins se trouvent concentrés, partageant les mêmes conditions
d'existence et affrontant les même difficultés, l'Islam permet de
consolider ou de recréer des liens communautaires par delà les
différences nationales et ethniques.

4
La catégorie de "Musulmans" n'a pas la connotation péjo¬
rative, intériorisée par ces groupes eux-mêmes, que revêtent les
catégories "les Arabes" ou "les immigrés" : "On est tous pareils
auprès de notre Seigneur. Il ne faut pas dire ni "les Arabes",
«
ni "les immigrés", ni "les Tunisiens", ni "les Marocains". Il
faut dire "les Musulmans" et puis c'est tout. On est tous Musul¬
mans et on prie tous le même Dieu, dans la même langue" (discus¬
sion entre femmes maghrébines).
Cette référence sociale est indissociable de la référence
religieuse qui implique l'adhésion à un système de croyances,
l'intériorisation d'un certain nombre d'interdits et la confor¬
mité à certaines règles. Les comportements à observer hors de la
terre d'Islam doivent être inspirés de la loi et la tradition is¬
lamiques. On observe une reviviscence des croyances et coutumes
religieuses dans les familles en situation d'immigration.
2.2. L'Islam référence religieuse.
Si l'infrastructure instituée pour l'observance religieuse
et le respect des préceptes élémentaires de l'Islam mise à la dis¬
position des immigrés musulmans est insuffisante, il existe dans
toutes les régions de France des lieux de culte (locaux transfor¬
més en mosquées sur les lieux d'habitation, salles de réunion),
des groupes de prière, des groupes de chants religieux pour ani¬
mer les fêtes religieuses et familiales, des Hammam pour accomplir
les rites de purification, des boucheries qui dispensent de la
viande halal. Des personnes reconnues pour leur piété et leur pu¬
reté sont désignées pour effectuer des tâches sacrées : laveurs
et laveuses de morts, récitants de versets coraniques. Des quar¬
tiers sont investis de fonctions symboliques et accueillent les
anciens habitants, la parentèle et les amis des résidents qui ne
peuvent célébrer les fêtes chez eux.
Qu'il s'agisse de la récitation des prières collectives,
du jeûne du Ramadhan ou de la célébration des principales fêtes
musulmanes, la même intensité émotionnelle se dégage de ces mani¬
festations. Soumis à un même rythme de vie intérieure et extérieure
•i

5
(tous les travailleurs musulmans se distinguent à ces moments de
leurs collègues non-musulmans puisqu'ils n'obéissent plus au
même découpage du temps que ces derniers), habités par la même
ferveur, subissant les mêmes contraintes, les immigrés musulmans,
pratiquants ou non, retrouvent l'esprit de fraternité et de soli¬
darité et participent à la constitution de la grande communauté
Islamique. Les conflits intra-familiaux ou intracommunautaires
sont oubliés, on s'échange des gâteaux, on offre l'hospitalité
aux nécessiteux et aux personnes seules. Tout se passe comme si
ces pratiques rituelles étaient là pour rappeler aux musulmans
les préceptes de vie enseignés par le Prophète. Ces événements
extraordinaires donnent sa cohésion à la communauté musulmane en
France.
2.3. L'Islam référence symbolique.
En tant que référence symbolique, l'Islam articule le
langage, les comportements, le mode de vie des musulmans en exil.
Malgré l'usage de dialectes variés et d'origine différen¬
tes (arabe et berbère), la langue de référence reste l'arabe clas¬
sique, la langue sacrée du Coran.
Dans les familles observées, le langage quotidien est
ponctué de formules religieuses. L'invocation de Dieu, du Prophè¬
te, des Saints qui peuplent l'imaginaire du peuple maghrébin, est
constante. On implore leur secours, on leur demande de légitimer
des actions, on les remercie de la réalisation d'objectifs pour¬
suivis. Les croyants se réfèrent à la volonté divine pour expli¬
quer toutes les difficultés qu'ils rencontrent au cours de leur
expérience migratoire, ce qui atténue considérablement leur res¬
ponsabilité dans le choix d'un cadre de vie qui s'accommode mal
de l'application des préceptes islamiques. Cette croyance en l'in¬
tervention de la volonté divine à chaque instant détermine les
attitudes face à l'échec, à la maladie, à la mort. Se montrer in¬
consolable devant l'infortune prend le sens de contestation de
cette volonté divine. Il ne s'agit pas pour autant d'accepter
sans réagir des difficultés qui pourraient paraître insurmontables.

6
Il est du devoir du musulman de rechercher des solutions, de
demander conseil, de solliciter l'aide de Dieu par des prières.
L'analyse des stratégies de prise en charge de la mala¬
die au sein des communautés immigrées, stratégies qui se tradui-
sent par l'utilisation de systèmes thérapeutiques fort diversi¬
fiés pour trouver dans l'un, les éléments d'explication, d'in¬
terprétation et de traitement non fournis par l'autre, permet
de saisir le rôle des représentations religieuses dans la logi¬
que qui sous-tend ces démarches. Les malades se confient aux
soins du corps médical dont ils reconnaissent les compétences,
croient à l'efficacité des méthodes de soins modernes mais le
choix du médecin ou de la technique thérapeutique doivent être
légitimés par Dieu. Un des signes de cette intervention divine
est l'apparition dans les rêves, de Saints qui guident les mala¬
des dans le choix du médecin, qui confirment ou infirment le diag¬
nostic établi par ce dernier, qui les soutiennent dans leur es¬
poir de guérison.
Le recours aux Saints, qui peuvent être des saints vi¬
vants, comme les marabouts par exemple, s'effectue également en
cas d'injustice subie dans la société française. Un ouvrier tuni¬
sien, accidenté du travail n'ayant pu faire valoir ses droits au¬
près de l'administration française se rend chez un marabout de
son village, un marabout que son grand-père allait voir souvent
quand il était enfant, pour demander son avis. Celui-ci le rassu¬
re et lui garantit une issue favorable pour ses problèmes : "Il
m'a dit : avec la grâce de Dieu, tu ne crains rien. La France
est compatissante et juste avec les immigrés : tu prendras tout
ce qu'on te doit et tu repartiras". (Extrait d'entretien)
Ainsi les croyants disposent de symboles religieux qui
les aident à expliquer, à interpréter et à résoudre des conflits
résultants des interactions avec la société française. C'est en
référence à ces symboles religieux que seront adoptés les change¬
ments nécessaires dans le contexte migratoire. La notion d'inter¬
dit est centrale dans cette perspective.

7
2.4. Les Interdits.
Un des interdits (harâm) qui marquent les limites de
l'appartenance communautaire musulmane le plus rigoureusement
observé par les immigrés de la première génération est la pro7
hibition du mariage des filles avec des non-musulmans. En tant
que représentantes des valeurs les plus fondamentales de la
famille et du groupe communautaire qui sont l'honneur et le
sacré, les femmes sont touchées plus que les hommes par les
interdits qui frappent les musulmans. Au sein de la famille,
les femmes sont considérées comme étant celles par qui l'impu¬
reté et le déshonneur peuvent s'introduire dans la lignée. Les
hommes qui ont la charge de veiller à la conservation de l'hon¬
neur familial doivent contrôler étroitement les conduites des
éléments féminins dont ils ont la responsabilité.
En situation d'immigration, les jeunes filles sont plus
que jamais des moyens pour accroître ou au contraire diminuer le
capital symbolique qu'est l'honneur. Leur mariage devient un en¬
jeu important pour la famille et la communauté musulmane tout en¬
tière. Outre les risque de perte de virginité que peuvent présen¬
ter les contacts avec la société française, pèse la menace d'un
mariage illicite avec un non-musulman. Si les pères et les frè¬
res sont les gardiens de l'honneur, les mères sont tenues de sur¬
veiller les comportements de leurs filles. Aussi, s'empressent-
elles de les marier avec des musulmans afin d'écarter tout danger
de déshonneur.
Le rôle des femmes ne se limite pas à l'application des
règles édictées par les hommes. Dans les faits, ce sont elles
qui rappellent à l'ordre les hommes qui les transgressent. Le per
mis et le défendu sont redéfinis dans les groupes féminins. Les
femmes contribuent largement à la réinterprétation des frontières
de la communauté musulmane, bien qu'elles laissent aux hommes le
travail d'officialisation en cas d'adoption de changements. En ce
qui concerne l'interdiction de boire de l'alcool, la condamnation
par les femmes, des hommes qui en consomment, n'intervient géné¬
ralement que lorsque ceux-ci font preuve de défaillance dans
l'exercice de leur rôle de chef de famille.

8
La détermination de ce qui est "jjiaram" est un thème de
conversation courant dans les groupes féminins. Les femmes
n'hésitent pas à entrer en conflit avec des hommes qui cherchent
à leur imposer des interdits non justifiés à leur sens. Par ex-
4
emple, au cours d'une veillée funèbre dans une famille tunisien¬
ne, où les femmes et les hommes sont réunis séparément dans deux
appartements voisins, un jeune étudiant tunisien, "un frère mu¬
sulman" diront les femmes, essaie d'enlever le micro qui trans¬
met du côté des femmes les prières qu'un Imâm récite chez les
hommes, sous prétexte que "c'est pas la religion". Les femmes
constituent un front commun contre ce "jeune prétentieux" qui ne
connaît rien à la religion" et l'accusent de perturber la veil¬
lée. Il faudra l'intervention de l'épouse du défunt tenue jusque-
là par la réserve, pour calmer les esprits et faire admettre le
principe de la diffusion : "Je ne sais rien du haram puisque
j'accomplis les dernières volontés du défunt. Ne pas le faire ce
serait haram, c'est lui qui a demandé qu'on fasse les prières,
c'est sa volonté".
2.5. Femmes immigrées et pratiques religieuses.
L'immigration révèle la place effective des femmes maghré¬
bines dans la vie religieuse de leur communauté. De façon généra¬
le, l'Islam pratiqué par les femmes est mal connu. Dans tout le
monde musulman, les femmes, peu présentes dans l'univers reli¬
gieux formel, qui comme tout l'univers public est réservé aux
hommes, ont organisé leurs propres activités religieuses inté¬
grées dans le cadre de leur vie sociale.
Au Maghreb, l'Islam des Tourouq^ qui correspondait par¬
faitement aux modes d'expression utilisées par les femmes (chants,
musique, danses) a exercé beaucoup d'attrait sur les femmes. Des
groupes d'adeptes féminins se sont constitués au sein des confréries
1. Tourouq : sing. Tarîqa : voie spirituelle fondée par un Maître
qui la transmet à ses adeptes organisés en confréries.

9
dirigées par des femmes (moqadmât) désignées par le chef de la
confrérie. Au cours de ces réunions hebdomadaires dans les
zawâya, ces adeptes pratiquaient des rituels spécifiques : ré¬
citation de litanies, chants laudatifs à l'intention du Prophète
4
et des Saints, danses extatiques. Les moqadmât avaient également
un rôle d'écoute, de soutien et de conciliation auprès des adep¬
tes en difficulté, mais leur fonction essentielle était de trans¬
mettre les demandes de Baraka (grâce divine) que les adeptes
adressent à Dieu à travers la Chaîne des Saints qui remonte
jusqu'au Prophète.
Aujourd'hui, avec l'éclatement des structures sociales
sur lesquelles était fondé le mouvement confrérique au Maghreb,
le rôle des adeptes féminins connaît un certain développement.
Dans beaucoup de régions, des ordres sont représentés uniquement
par des femmes. On retrouve ces groupes féminins dans le contexte
de l'immigration où elles organisent des réunions identiques à
celles qui se déroulent dans le pays d'origine. On peut penser
que c'est le caractère informel des activités religieuses fémi¬
nines qui leur permet de s'adapter à n'importe quel nouveau con¬
texte sans danger d'altération. Les femmes expliquent la création
de ces groupes par la nécessité pour elles de disposer d'un lieu
de prière collective puisqu'elles ne peuvent accéder aux locaux
de prière réservés aux hommes.
La participation des femmes aux réunions de prière a des
effets sur l'ensemble de leur famille. La Baraka qu'elles espè¬
rent obtenir est destinée à résoudre les problèmes qui touchent
tous les membres de la famille. Les moqadmât peuvent accueillir
à tout moment les adeptes en difficulté. Elles animent également
des fêtes familiales avec des chants religieux. Elles entretien¬
nent des relations suivies avec les responsables de leurs confré¬
ries assurant ainsi la circulation des biens symboliques entre
le pays d'origine et le pays d'immigration.
Conclusion
En situation d'immigration, l'Islam devient garant de

10
continuité et créateur d'ordre. Il fournit un ensemble de sym¬
boles sacrés qui permettent de recréer un cadre de vie, avec
des règles, des interdits et des conduites à observer. Les tra¬
ditions et les rites communs se substituent aux structures so-
*
ciales éclatées pour reconstituer des organisations de type com¬
munautaire. L'importance de l'Islam dans la vie des immigrés ma¬
ghrébins réside dans la manière dont cette religion façonne l'or
dre social. Les jeunes qui. prétendent rejeter l'Islam et ses rè¬
gles sont socialisés dans ces milieux fortement imprégnés de re¬
ligiosité. Ils sont nourris des symboles de l'Islam qui modèlent
leurs comportements, du moins de manière inconsciente. C'est en
situation de crise que l'on pourra observer l'émergence de ce
fonds islamique chez les jeunes nés en France et les formes que
prendront les expressions de cette identité musulmane dépendront
de l'évolution de la place de l'Islam en France et dans le monde
Sossie ANDEZIAN
Octobre 1985
IDERIC—CNRS