• .�. "'" ........ ro• _ ••• _ •. �i ..... UNIVERSITE DE NICE Insti tut d'Etudes et de Recherches Interethniques et Intercul t ur e l l e s Jocelyne STREIFF-fENART CHOIX DU CONJOINT ET IDENTITE SOCIALE : LE CAS DES MARIAGES MIXTES CHEZ LES JEUNES ISSUS DE ['IMMIGRATION ALGERIENNE 2eme Partie IIILlOTHEQUE .f l'UNIVEItSIT! SECTION l-ETTI'IES 100 •... H.rrlot 0.200. NIC5 NICE, Septembre 1986 lOERIe, 63 bd de la Madeleine - 06000 NICE - Tel. 93.44.82.44 ';, , ',l r , , SOMMAIRE DE LA SECONOE PARTIE Pages 1. � mariaqe mixte : cateQories statistiques ct anthropo- looiques. 1 1. fra-n<;ais et etrangers 2 - 2. Inter-mariage et mariage mixte 4 II. Representations � �_ mixite matrimoniale Mariaoes d' hommes ct marl aoes � femmes. 7 1. Annexe Extraits d'entretiens : farida, Yasmina, Gerard.. 16 III. Rapports sociaux � � ct competition de� lionees familiales 20 IV. Conel usion .......................................... 39 .: , I 'j i BIBLIOTHEQUE DE l'UNIVUSIU SECTION LETH�ES 100, Bd H"rriot 06200 - NICE " � LE MARIAGE MIXTE : CATEGORIES STATISTIQUES ET ANTHROPOLOGIQUES S'agissant des mariages des etrangers en France, la statistique se borne a distinguer deux types d'unions : les unions entre etranger(e)s et Fran�ais(es) detail lees suivant la nationalite du conjoint etrangerj , les unions entre etrangers, detail lees suivant la nationalit� de 1 'un ou 1 'autre des conjoints. On a souligne par ailleurs 1 'insuffisance de ces donnees pour rendre compte de la dynamique des echanges matrimoniaux entre les groupes d'origines et de statuts divers qui cohabitent dans la societe fran�aise. On relevera notamment qu'elles ne permettent de connattre la nuptialite des etrangers que lorsqu'elle interfere avec celles de Fran�ais, puisque s'il est possible de savoir quel (le)s etranger(e)s, les Fran�ais(es) epousent, 11 n'est pas possible de savoir quel(le)s etranger(e)s, les etranger(e)s epousent. Tout se passe done comme sl la statistique n'ayant pas a connattre des echanges entre les non-Fran�ais, la nationalite du conjoint etranger etait depourvue de sens lorsqu'il s'unit a un autre etranger ou comme si la qualite negative d'etrangers (de non-Fran�ais) des conjoints suffisait a caracteriser positivement leur union (mariages "entre etrangers") (I). Au-dela de ces insuffisances 'techniques" dans 1es procedures de recueil-et de traitement de$ donnees, ce sont en fait les categories qui sont au principe de leur production qui sont en question, ou plutat 1e decal age entre ces categories, juridico-administratives, et les categorisations socfales A travers lesquelles les membres des groupes se per�oivent ( 1 ) Voir par contraste, la richesse des donnees fournies par les enqu�tes britanniques sur les marfages interethn1ques, fondees sur 1e lieu de nafssance et 1 'appartenance ethnique des deux conjoints. Labour Force Survey, 1979 et 1981, National Dwelling and Housing Survey, 1977). 1 mutuellement, s'identifient ou se distinguent, et qui leur servent, dans 1a pratique, a evaluer leurs positions et a regler leurs strategies matr1moniales. Fra!:!Sais �.i. etrangers L'opposition entre Fran�ais et etrangers, qui sert de base au classement des unions dans differentes categories (mariages entre fran�ais, mariages entre etrangers, mariages entre fran�ais et etrangers), ne recoupe que tres grossierement les distinctions socia1es, insaisissables par 1 'analyse statist;que, selon 1esque11es les individus sont eux-m�mes classes en fonction de leur appartenance supposee, revendiquee ou assignee. Dans 1a realite soc1a1e, de m�me qu'"i1 y a etranger et etranger", uil y a Fr a n ca t s et Fr a n c a t s ", ces deux propositions signifiant que s; certains etrangers sont plus etrangers que d'autres, symetriquement, parmi 1es nationaux, certains sont moins Fran<;ais que d'autres, comme en temoignent 1es precisions restrictives qui accompagnent dans leur cas 1a "qua1ite" de fran<;ais : Fran<;ais des DOM-TOM, fran<;ais musu1mans, fran�ais d'origine etrangere ... 11 est devenu courant de relever que pour ces Fran<;ais la, 1 'identite des papiers est de peu de poids pour abolir ou r e du i r e , au mieux 1a distance s o c i a l e , au pire les discriminations et 1a violence raciste que suscitent 1 'identification "au facies" (2). Dans les situations te11es que 1a recherche d'un logement ou d'un emploi, dans 1es relations avec 1a police et 1es administrations, le fait d'�tre "Fran<;ais sur 1es papiers" compte moins que la marque ethnique qui constitue 1e signe 1e plus immediat par 1equel un individu est identifie a une categorie sociale. Mais de fa<;on plus subtile, c'est dans toutes 1es situations d'interaction sociale que, non seulement 1a cou1eur de 1a peau et les caracteres physiques, mais aussi 1a consonnance du nom, le lieu d'habitation et a 1a limite, 1a simple connaissance de 1 'origine etrangere, constituent autant de traits sociaux pertinents pour 1a qualification (ou 1a disqualification) sociale des individus. Nous avons pu cons tater par exemp1e dans 1a premiere partie de cette etude, que 1e nombre des unions entre un individu d'origine �aghreblne. ( 2 ) Cf. par exemple • propos des fran�ais musulmans : ABDELLATIF (S.): Les f r a n c a l s musu1mans ou l e poids de l'histoire a travers 1a communaute picarde. ill: Les Temps Modernes, L'immigrat1on maghrebine en France, Mars/Avri 1 IMai 1984, Nos 452, 453, 454, pp. 1812-1838j et a propos des Antillais: CIRBA (L.): Les Antillais: ent.re 1 'assimilation et la recherche d'une identite. In: POUR, Nov. -Dec.:. 1982, n° 86 Pr ! vat, pp. 85-88. -- 2 l et un etran�er non maghrebin, etait particulierement fa1ble. En fait 11 s avere que, dans 1 'echanti110n de couples mixtes i n t e r r o qe s au cours de l' enqu�te, 1 e conj o t nt fran�ai s est, dans 1a plupart des cas, d'orfgine espagnole ou italienne. Le faible tau x des unions entre Maghrebins et etrangers europeens traduit alors peut-�tre simplement 1a difference d'ancfennete de ces deux courants migratoires et 1e fait que les individus 1ssus des migrations italienne ec espagnole en age de se marier ont disparu de la rubrique "etrangers" (3). Mais leur origine etrangere a t-el1e pour autant perdu toute pertinence socia1e lorsqu'ils se presentent comme candidats sur 1e marche matrimonial ? On peut en douter a entendre cette jeune femme algerienne: "Pourquoi on se marierait avec des Fran�ais? De toute fa�on les vrais Fran�ais, on les trouve pas. I1s disent Fr a nc a t s , na i s c'est tous des Italiens, des Espagnols ... ". Si cette reflexion est interessante pour notre propos, ce n'est pas tant parce qu'elle traduirait une quelconque realite des echanges matrimoniaux entre fran�ais et etrangers, que parce qu'elle met particulierement bien en evidence la fragilite de 1a barriere qui separent 1es uns et 1es autres. L'utilisation du terme "vrais Fran<;ais" fait plus qu'ajouter une -troisieme categorie a celles de Fran�ais et d'etrangers i elle souligne le caractere relatif de 1a "franceite" elle-m@me, 1a possibilite de sa mise en cause, et donc 1 'importance des wenjeux qui s'attachent a son affirmation ("Ils disent Fran<;ais") ou a sa denegation ("Mais c'est tous des Italiens, des [spagnols"). La proposition prise dans son ensemble etablit clairement la nature de ces enjeux, a savoir la relation entre stratifica­ tion sociale et "franceite". En meme temps qu'elle enonce un constat (pour les Maghrebins, les descendants des anciens etrangers constituent la fraction la plus accessible, ou la seule accessible, de 1a population des mariab1es fran<;ais), e11e porte un j'ugement implicite (dans les hierarchies sociales, 1es Fran<;ais d'origine etrangere sont situes nettement en dessous des "v r a i s " Franc;ais). Autrement dit : les anciens etrangers sont plus proches de nous que 1es "vrais" Fran�ais, puisqu'on peut les trouver contrairement aces derniersj mais symetriquement, le fait m�me qu'on puisse les trouver, en les rendant proches de nous Jette un doute sur leur qualite de Fran<;ais. Le march� matrimonial, �n tant que repr�sentation m�tapho­ rique d'un lieu OU s'echangent des produits dotes de valeur sociale, resulte de la correspondance complexe qui s'etablit entre 1 'espace social de recrutement des candidats ·et les (3) Biais sans doute renforce par notre propre methodologie, puisque dans notre enquete, 1 'origine etrangere des nationaux a et€ prise en compte pour les seuls Maghrebins. 3 operations par 1esquelles 1es agents peuvent sftuer un choix parmi d'autres possibles. En l'occurence, 1a proximite s c c t o­ economique qui rend certains. partenaires (les anciens etrangers) accessib1es aux Maghrebins (les etrangers actuels), est simu1tanement ce qui est susceptible de fonder leur dequa- 1ification sociale (de mettre en cause leur qualite de fran�ais). On comprend des lors que, pour ces anciens etrangers, l i e ve nb u a l i t e de l'union avec un candidat maghrebin soit per�ue comme d'autant plus dange�reuse qu'elle est plus susceptible de mettre en cause leur qua1ite de fran�a1s. Inter-mariage � mariage mixt� De 1a m@me mani�re, 1a categor1e de "mariage mixte", tel1e qu'el1e est construite par 1es decoupages statistiques et communement utilisee dans les etudes demographiques, ne rend compte que tres imparfaitement de 1a fa�on dent les groupes sociaux eva1uent 1e caract�re normativement approprie ou t napp r cp r l e de. 1 'union de leurs ne ab r e s . 11 est d'usage de reserver ce terme A 1 'union d'un(e) etranger(e) et d'un(e) fran�ais(e). Mais s1 1 'on se place du point de vue d'une famille 1talienne, 11 est possible que le sentiment de mixite rnatrimoniale soit davantage ressenti A propos du mariage d'un fils ou d'une fille avec un(e) Algerien{ne) qu'a propos de celui cenclu avec un(e) Fran�ais(e). Et du point de vue de 1a famille algerienne, c'est peut-@tre indifferemment 1e mariage d'une fil1e avec un 1ta1ien ou un Fran�ais qui sera categorise comme mixte, alors que 1e mariage avec un Marocain ou un Tunisien (meme s'il possede 1a nationa1ite fran�aise) pourra echapper a cette perception. 11 paratt donc indispensable pour restituer a la notion de mariage rnixte son caractere operatoire, de distinguer soigneusement entre deux ordres de phenom�nes : 1es faits d'inter-mariages entre des groupes differencies a partir d'un critere arbitrairement choisi par 1 'observateur (nationalite, religion, appartenance sociale ou ethnique), dont on peut mesurer l ' importance quantitative; les jugements portes sur ces echanges matrimoniaux par 1es groupes qu'i1s concernent, jugements dont 11 s'agit de determiner s'i1s impliquent ou non 1a reprobation pour un type .� d'union qui franchit une limite soc1ale. La notion d'inter-mar1age (le volume des �changes entre les groupes) et cel1e de mix1te matrimon1ale (la destgnatfon socfale de leurs limitesJ, ne sont pas substftuab1es parce qu'el1es ne sont pas du m@me ordre. Une etude du comportement matrimonial des membres de 1 'aristocratfe europeenne permettrait par exemple vraisemblab1ement de con�tater en son setn un taux eleve d'inter-mariages du point de vue du crit�re de 1a nationalfte. Ajouter, a partir de ce constat, que 1 'arfstocrati� pratique 1ntensivement 1e mariag� mixte seraft 4 J .<� 1 J ! , . ''; -�- - -.-� - - -.,..,_,_ . - - - - .- .. • I , . non seu1ement tauto1ogique mats trompeur. Si 1e mariage international est la norme dans cette' couche sociale, c'est sans doute au contrafre parce qu'i1 recouvre 1e cercle d'endogamie qui lui est propre en fonction des crft�res � partir desquels e11e definit son identite (1 'appartenance � 1a noblesse). C'est precisement 1e caract�re prob1ematique .des crit�res sur 1esque1s les groupes s'appuient pour definir fdentite et a1terite qui rend cette notion operatoire 1e contenu que prend pour un groupe donne, dans une situation donnee, 1a categorie de mixite �atrimonia1e rev�le 1e principe ,J 5 t rue t u ran t sur 1 e que 1 i 1 f 0 n des 0 n ide n tit e (c 1 ass e soc i ale. : :.>d co U 1 e u r r r eli 9 ion rei toy e nne t e ). Ceq u i f a i t 1 e mar i age mix t e , �. j �a n'est done pas 1a difference entre 1es �poux, mais 1e .. � jugement categorie1, toujours sujet � variation et �: i redefinition, qui s'applique aux unions transgressant 1es frontieres socia1es. C'est dire que l t e v a l u a t I o n de 1 'union matrimoniale est avant tout affaire de points de vue (celui de la societ� globale et ceux des groupes auxquels appartiennent 1es conjoints qui s'unissent), et que sa signification sociale n'est interpretable que si on 1a rapporte aux strategies par 1esque11es 1es groupes s'adaptent aux corrtraintes du marche matrimonial ou tentent de leur echapper .. Seule 1a prise en compte de ces differents points de vue et de ces strategies collectives permet de comprendre comment un m�me type de mariage, par exemple 1 'union entre deux etrangers de nationalite differente, peut rev�tir des significations diametralement opposees: soit, representer, � travers 1 'union avec un membre d'un groupe plus anciennement imp1ante et mieux integre, 1a premiere etape vers 1a fusion dans 1a societe d'accueil et l a n l s qe na t t o n, soit, et c'est probab1ement l e cas pour les mariages inter-Maghrebins, representer un moyen accep­ table (et qui risque de remp1acer a terme cet autre moyen d'echapper aux contraintes du marche que represente 1e mariage au pays d'origine) d'eviter precisement cette fusion. 11 s'ensuit que, sf 1a mesure des inter-mariages entre deux groupes definis a partir d'un crit�re que1conque de diffe­ renciation, peut constituer un bon indice de 1 'importance de leurs communications, e11e ne peut en aucun cas permettre d t i nf e r e r l'existence-ou l'inexistence de .l a c a t e qo r l e de mixi- te matri�onia1e. Un volume reduit d'echanges matrimonfaux entre deux groupes n'est pas necessafrement 1 'indice qu'il existe un· j interdit ou une reprobation a l'egard de l'union de leurs membres. Et un nombre �leve d'inter-mariages ne permet pas en soi de savolr 51 ces unions sont 1 'objet d'une prescription ou de 1a pr�ference du groupe, 1e sfgne de 1a transgression -des normes par les 1ndividus ou 1e resultat de 1 'indifferenciation socia1e. En bref, comme l e sou1igne POIRIER (4), ce qui compte (4) POIRIER (J.): He c er o q an t e et mariages mfxtes. Ethnles L Pari s-La Ha y e , Mouton 1974, pp. 7-15. 5 \ . i. pour 1a categorisation des unions ce n'est pas de savofr s1 1e groupe est fonde �n morale ou en raIson, c'est de connattre sa reaction. C'est done avant tout, 1es reactions familiales aux unions franco-algeriennes, et plus largement 1 'attitude de l'entourage et l'opinion dominante dans l e milieu social de chacun des conjoints, qui ont retenu notre attention dans la deuxi�me partie de cette etude. 6 .• ',- .. ;>".-.-- .-V�·-' . .h;',,,,, 'v� � .. REPRESENTATIONS DE LA MIXITE MATRIMONIALE MARIAGES D'HOMMES ET MARIAGES DE FEMMES L'attitude des fami11es a1g�riennes vis-a-vis des unions :! entre fran�ais et A1g�riens pr�sente un caract�re syst�matique .� et une coh�rence qu'on est loin de retrouver chez les fami11es 1 fran�aise5. La conformit� des jugements 1ndividuels a une i opinion collective, indice d'une forte coh�sion de groupe, se 1 manifeste d'abord par l t una n i n l t e avec l a que l l e ces unions sont ! ouvertement r�prouv�es par toutes les famil1es a1g�riennes 1nterrog�es au cours de 1 'enqu�te. De tous 1es discours recueillis aupr�s des indivfdus en position d'exercer une responsab1it� familia1e (les immigres, hommes et femmes de 1a premi�re g�neration et les membres de 1a deuxi�me g�n�ration mari�s au sein du groupe et eux-m�mes parents), i1 n'en est guere qui ne manifestent 1 'adh�sion du sujet a 1a norme collective suivant 1aquelle 1es inter-mariages sont a priori a rejeter. Les raisons invoquees varient peu et font toutes reference a une difference essentie1le et insurmontable des menta1ites entre Fran�ais et Maghrebins: Retest pas parei1", 'C'est pas Ie m@me comme nous", "On a pas 1a m@me mentalfte" ... Ce simple constat de la diff�rence suffit a 1a plupart des individus pour formuler le sens et 1es raisons de leur jugement. Mafs au-de1a de la r�ticence imm�diate que suseite la simple �ventualit� des "m�langes", certains font �tat de raisons plus explicitement politiques (faisant reference au racisme ou aux rapports de domination entre l'Occident et l'Islam) ou e v o que n b , lorsqu'il s'agit des filles, un interdit religieux. Si au niveau des principes, 1es ·inter-mariages sont condamnes en gen�ral, au niveau des pratiques, 1a tol�rance a ce type d'union varie suivant 1e sexe de l'individu qui la conc1ut : 1'union d'un fils avec une Fr a nc a l s e ·est rarement envisag�e de gaite de.coeur, mais e11e provoque des r�actions beaucoup moins hostiles que 1 'union d'une fi11e avec un Fr a nc a i s qui est l a s e u l e A �tre vraiment socialement illicite. '.':\ :1 ••. J :1 :, '( On attribue g�n�ralement ce traitement diff�rentie1 que 1es fami11es ma9hr�bines r�servent aux marfages de leurs enfants, au respect des pr�ceptes is1amiques qui, on 1e saft, . autorisent les marlages des Musulmans avec des femmes appartenant aux autres religions du Livre, mais lnterdisent aux femmes tout mar1age avec un non-Musu1man. . Mais 1e faft que, de tous 1es fnterdits religieux, celui qui restreint 1'echange des femmes soft l e seul a ne souffrir aucun accommodement, semble indiquer que Ie principe religfeux 7 .. , " j , s'arttcule ici avec des motivations sociales plus complexes qui font de la rigueur attachee A son application un trait fondamental de l'identite du groupe. L'attachement aux preceptes de 1 'Islam et 1e respect des pratiques religieuses sont en effet 1negalement partages par 1es familles maghrebines vivant en france. Les pratiques deviantes des jeunes, A propos du Jeane du Ramadan par exemp1e, y sont "objet de plus ou moins grande tolerance. Mats Il�me dans les familIes les plus apparemment detachees de 1a pratique religleuse, l+e ve n t ua l l t e I du mariage d'une fille avec