René SCHWOB LES CANTIQUES DE LA VIE Préface de PAUL ADAM GfvidcHe?Rrgeroi75 M PARIS Librairie d'action d'art de la ghilde " LES FORGERONS ' 17, rue Édouard-Manet 1916 René SCHWOB LES CANTIQUES DE LA VIE Préface de PAUL ADAM Je fus l'intense vie qui dans les bois palpite, la nuit silencieuse et l'immense Océan, le Zénith, l'aube rouge et le rouge couchant, ie fus le Soleil d'or à l'orbe incandescent et le rêve éternel en sa nocturne fuite. n. s. PARIS Librairie d'action d'art de la ghilde " LES FORGERONS " 17, rue Édouard=Manet 1916 1 JUSTIFICATION DU TIRAGE : Il a été tiré : 15 exemplaires sur papier impérial du Japon, numérotés de 1 à 15, 20 exemplaires sur papier de Hollande Van Gelder, numérotés de 16 à 35, 300 exemplaires sur papier alfa bouffant, numérotés de 36 à 335. OV? : PRÉFACE ous avez fort bien fait, mon cher ami, d'offrir au public ces jeunes essais de votre esprit qui deviendra bientôt, j'en suis sûr, un créateur. Il est beau d'avoir écrit cela pendant les loisirs inéluc¬ tables que les rudes fatigues de la guerre vous ont imposés. Déjà vous possédez ce pouvoir d'évocation et cette faculté de synthèse qui sont la marque des littérateurs excellents, de ceux prêts à concevoir les ensembles, à les faire saisir dans les métaphores de leur pensée. Les images somptueuses que vous étalez au long de ces préface strophes, et dont vous habillez l'univers, méritent d'être admirées, même critiquées soigneusement. Les morceaux que vous intitulez Solitude, Communion juive, sont très expressifs d'une sensibilité neuve. Vous avez été non moins heureux en nous montrant la furie de /'Ouragan, et la reprise de la vie après son passage, et le triomphe du Soleil, et le tumulte du Torrent, et l'universalité de /'Amour. Si la forme n'est pas encore égale toujours à l'ampleur de votre vœu, l'accord se fera bientôt. Je salue avec foi les promesses que vous nous dites aujourd'hui. Paul ADAM. LES CANTIQUES DE LA VIE Fuir Le marécage exhale au fond de la vallée la fade puanteur de ses eaux immobiles ! et l'immonde cortège, aux gestes las, défile, — pauvre troupeau d'humains, turbulent et stérile, dont jamais, vers l'azur, nul rêve n'a volé —. Mais le plus méprisé, doucement en allé, gravit, (c'est un berger, un pâtre solitaire), derrière ses bœufs roux qui paissent en silence, le rude escarpement où bruit un ruisseau clair et où chante le vent sa berceuse cadence. Dans l'air pur des sommets, sous le grand ciel ouvert, il tire de sa flûte un merveilleux accord, et mêle l'harmonie d'un juvénile corps à l'âme des forêts aux ormes séculaires. Loin de la foule, qui, très vainement, s'agite, prends ton essor, mon âme, et, pareille au berger, chante le clair éveil du soleil orangé, et mêle à son ardeur la ferveur de ta fuite et du rêve splendide en l'extase plongé. 5 LES CANTIQUES DE LA VIE Solitude La nuit sombre a jeté son onde violette sur les champs apaisés dont la rumeur s'éteint ; le dernier aboiement se tait dans le lointain, et, doucement, s'endort la terre, en l'ombre quiète. Dans la nuit illunée où tremble un souffle tiède, des constellations le scintillant essaim filtre ses rayons d'or, et l'aube de demain en la Mort apparente à sa splendeur s'apprête ! Des mondes dispersés dans leur course sans fin, des terres tournoyant aux gouffres abyssins, l'infini constellé grandit ma solitude : sachant, dans le Silence où les astres s'enfuient, que les illusions de leurs béatitudes, comme les cris des chiens, s'éteignent dans la nuit. 6 LES CANTIQUES DE LA VIE Vivre Il en est temps encore, enivre-toi, mon âme, à chanter en courant par les bois frémissants, à danser sur la route où la lunaire flamme est pour le solitaire un rayon caressant ! Le ruisseau murmurant roule de pierre en pierre ! baigne, en ses fraîches eaux, ton beau corps ruisselant ! et, vers l'Ile lointaine, à travers les déserts, sous des cieux inconnus fuis le stérile hiver, sur l'aile de l'oiseau vers l'été s'envolant. Chaque instant qui s'écoule est à jamais flétri 1 Jamais ne reviendra le paradis perdu des amours oubliées, des délices enfuies, où sonne, comme un glas sinistre, « jamais plus » ! Avant le grand sommeil d'où le rêve est absent, jette-toi sur la vie, avidement l'adore ! Exalte ta splendeur, pauvre âme, immensément ! enivre-toi, mon cœur, d'illusions sonores, de mensonges, tandis qu'il en est temps encore ! 7 LES CANTIQUES DE LA VIE Passion A Llc MÉRIGA. Sur le citronnier d'or s'abat un vol d'abeilles ! Dans la pulpe juteuse assouvissant sa faim, comme un désir d'amant halète sur un sein, le tourbillon fiévreux s'enivre aux fruits vermeils. La nue tumultueuse étincelle au soleil ! Des éclats de lumière aux ailes de l'essaim magnifient fervement l'indubitable instinct, en l'ébat triomphal de ses jeunes éveils. Mordez ainsi mon cœur, faites bruire le monde, ô toute ma passion frénétique et féconde ! Des censeurs ébahis, offensez la pudeur ! Fuyez, fuyez la peur des moqueries austères! Et laissez se flétrir, au fond des monastères, la vierge épouvantée d'une obsédante ardeur ! 8 LES CANTIQUES DE LA VIE Matin J'enlends dans les grands bois les corbeaux croassants! Et, tout à coup, l'un d'eux, je le vois qui s'envole, se laissant emporter par l'effluve du vent, ivre de solitude en sa descente folle. Et, dans le clair frisson du matin de printemps, je vois tourbillonner les rondes d'éphémères! Les essaims excités virent incessamment, bourdonnant la douceur de la chaude lumière. ...J'ai vu le rosier splendide et solitaire !... Comme un hymne clamé dans le temple désert, c'est le cantique ardent de la vie passagère roulant dans l'ouragan d'aveugle éternité, aux heures embrasées, que jette ainsi la terre, dans le poudroîment d'or des ferventes clartés. 9 LES CANTIQUES DE LA VIE Communion Juive Il a surgi de l'onde en la timide aurore, l'astre, qui, maintenant, fait scintiller la vie ! le splendide soleil aux fauves frénésies, sans tache, illuminant la maternelle mort 1 L'incandescente gloire aux mille rayons d'or a jeté sur la mer son immense incendie, et la lumière vibre au triomphal Midi par l'espace embrasé de rougeoîments sonores ! Et moi, perdu parmi la ferveur éblouie de la brûlante ardeur qui d'arbre en arbre ondoie, et tout désincarné aux pâmoisons de joie, je consume, en L'instant de suprême folie, sur le brasier vermeil des bois et de la mer, toute une vie paisible et cinq fois millénaire ! 10 LES CANTIQUES DE LA VIE L'Orage SUR LA PLAINE Dans la nuit immobile et lourde de nuages où palpite pourtant le souffle chaud du vent, le tumulte lointain du tonnerre naissant a propagé l'horreur d'inévitables rages ; car, sur la croupe nue des montagnes sauvages, éclate la colère assourdie de l'orage dont l'écho rebondit avec des tremblements ! La rainette a cessé tous ses coassements, et le ciel ténébreux s'alourdit de nuages ! Et dans la nuit troublée de graves grondements le vent épouvanté a fui devant l'orage ! Et les explosions détonent, formidables, et l'obscurité chaude est sillonnée d'éclairs ! Des frémissements bleus illuminent la terre, tandis que retentit, fureur inexorable ! et que se perpétue, à travers l'infini, la fatale splendeur des divines furies ! 11 L'Orage La pluie cingle le sol, comme sur un cercueil cent millions de doigts qui tomberaient ensemble, pendant qu'aux grondements précipités l'air tremble et qu'enflamme la nuit sa parure de deuil ! Mais le jour apparaît ! et des fîgements d'or, seuls, éclairent encor l'horizon violet. Au vent hurlant qui naît le feuillage se tord et gémit longuement, puis, longuement, se tait. Et l'Orient s'empourpre aux premiers feux d'aurore ! L'oiseau, que caressent et le vent et le jour, entre deux grondement risque son chant d'amour ! L'orage, qu'a fait fuir le matin de printemps, s'est dissipé comme s'est dissipé le vent ! De l'orage est éclos ce matin de printemps où la terre joyeuse exhale un nouveau chant. DANS LA MONTAGNE Dans le cirque rocheux de ces hautes montagnes on entend un coucou chanter dans le lointain ! L'on hume, dans l'air frais, un fort parfum de thym, l'on voit un laurier au flanc d'une montagne, mais tout cela n'est vrai que dans le clair matin ! 12 L'Orage Rien ne bouge la nuit ; même dorment les fleurs ! Un silence éternel de ces volcans éteints a fait un cimetière; et la terreur étreint le voyageur perdu, errant parmi ces pierres, et qui n'ose troubler l'immobilité fière ni l'effroi formidable épars en cette liorreur. Or, la dernière nuit, j'errai seul parmi l'ombre où plonge chaque nuit (sans que nul ne s'y mêle) le charme glacial de la Mort éternelle, la splendide beauté de ces fixités sombres ! Mais, tout à coup, la nuit fut sillonnée d'éclairs ! Et du chaos, pareil aux nécropoles vides, apparut la froideur insensible et livide; et l'énorme fracas du tonnerre éclatant roula, mugit, tonna, si formidablement qu'on eut dit que les monts se fussent entrouverts ! Du sommet dévala tout un torrent de pierres ! Et l'orage éclata dans sa fureur brutale ! et je connus alors, de nos destins fatals, l'inéluctable Loi qui régit l'Univers. L'air s'emplit de l'odeur adorable du thym. Je vis le laurier au flanc de la montagne. Puis le coucou chanta ! et ce fut le matin ! LES CANTIQUES DE LA VIE Ouragan Galop dans la campagne et hurlement de houles, piétinement immense et tumulte d'armées, cavaleries d'acier et vacarmes de foules : c'est l'ouragan qui naît au fond de la vallée ! Et l'ouragan s'engouffre en l'orgue des feuillages, qui vibre et qui mugit, comme, au spasme amoureux, tout un peuple extatique, ardent et douloureux, gémissant en long cris d'épouvante sauvage ! Les caresses du vent ont le bois dévasté ! Le long baiser d'amour a répandu la Mort ! Après qu'il a cessé, seule, balance encor sa frêle nonchalance, une fleur rose-thé. Mais tous les bruits éteints dans la forêt renaissent ! L'oiseau s'ébat parmi les rameaux apaisés ! Et le pollen des fleurs fanées vole sans cesse vers le pistil flétri des corolles brisées ! Le murmure des bois recommence, infini ! Et l'astre culminant irradie sa splendeur sur la terre enflammée dont flamboie la ferveur au rythme doux et lent du fleuve de la vie. 14 LES CANTIQUES DE LA VIE Soleil De l'ourlet azuré que borde un filet d'or le disque immaculé a brusquement surgi ! comme la jaune hostie des messes de l'aurore, dans la lente ascension que les grands bois adorent, d'où jaillissent vers lui les douces symphonies ! Et le soleil, bientôt, que sa force exorbite, dispersant, dissipant les ultimes nuages, s'élève lentement comme un lointain mirage, dans l'éclat magnifique et pur de sa victoire, dans le rayonnement d'irradiante gloire, ainsi qu'un empereur éblouissant à voir sur le champ balayé des légions en fuite ! Et l'astre étincelant que son éclat enivre, traînant, à travers cieux, la lente chevauchée des cuirassiers d'argent et des dragons de cuivre, dans l'azur immobile immensément pâmé semble un vaisseau brûlant sur la nier azurée, brasier majestueux qui file à la dérive ! 15 Soleil Il fend le firmament d'un triomphal sillage où se mêle l'écho des terrestres baisers. Puis, derrière les bois, comme un lointain mirage, descend l'hostie d'argent parmi les blancs nuages. Mais la pourpre, soudain, des grands bois embrasés, fige un torrent sanglant fumant dans les cieux vides, une torche de feu au sépulcre impavide de quelque dieu défunt, invisible et puissant, dont la gloire a sombré au terrible Occident. La nuit silencieuse où la terre s'endort, à son charme enchanteur ensevelit la gloire de l'errante splendeur qu'une autre terre adore, car le funèbre deuil et l'éclatante aurore, le zénith aveuglant et le calme du soir font, éternellement, à travers l'Infini, l'immuable union de la Mort à la Vie. LES CANTIQUES DE LA VIE Le Torrent J'entends dans le torrent des cris d'enfants que l'on égorge, des hurlements de loups, et de rauques abois et des plaintes de fou, un tumulte assourdi, en la confusion d'une immense clameur (hormis de l'eau, sur les pierres du bord, le joyeux frisselis, hormis cette éternelle joie qui ne se mêle pas aux humaines en la confusion d'une immense clameur, [douleurs) éteignant leurs bruits sourds, leurs abois et leurs cris, comme les mille coups aux trépidantes forges s'éteignent en mêlant leurs cent mille rumeurs. Et je vois s'allonger, longues formes humaines, des corps tout torturés qui fuient en bondissant, et l'harmonie des galbes, qui, lentement, aux méandres, s'altère, un cortège ou splendîde ou sinistre en l'écume naissant, 17 Le Torrent cortège douloureux qui fuit en bondissant, et mêle, au frisselis joyeux de l'eau parmi les pierres, la beauté tôt flétrie et très vite lointaine du revivant essor des formes s'enfuyant, des innombrables corps dans l'Infini dormant ! Et je voudrais mêler au torrent magnifique et puissant de l'éternelle résurrection, ma forme passagère où reposait la vie ! et mêler, à l'éternel écoulement de ses illusions, le vertige magique où mon être s'endort, — des formes s'enfuyant au revivant essor, aux innombrables corps dormant dans l'Infini — Je voudrais me jeter dans le Torrent où se mêle la Mort à l'éternelle Vie ! LES CANTIQUES DE LA VIE Désespoir Tristement étendu dans un blême linceul, mon corps, qui sut chanter la beauté de la vie et mêler sa ferveur aux extases ravies, insensible et muet, Il s'endormira seul. La splendeur orangée du soleil dans la mer, ses longues traînées d'or sur la neige éblouie, irradieront encor d'autres jeunes folies, d'autres jeunes éveils au divin Univers. Et l'immortelle Vie aux essors inchangés, — telle un fleuve impassible et sourd à nos douleurs, — et comme si mon cœur, jamais, n'y eut plongé, roulera, magnifique, en triomphal vainqueur ! Mais, bien qu'en l'Infini où tremblent nos effrois je sache, liélas, que tout soit vain, hormis la Loi infrangible et féroce où se brise l'orgueil, cette immuable joie dansant sur mon cercueil, et cet immense oubli et cette obscurité ont jeté dans mon cœur l'horreur épouvantée d'un silence éternel où s'étouffent nos deuils. 19 les cantiques de la vie Rêve A Mademoiselle Val. FRANCK. La nuit est dans les bois d'une étrange beauté ! Son ombre m'est douce lorsqu'y gémit le vent !... Mais les blés blondissant sous le soleil levant ont l'éclat des splendeurs dont mon àme est hantée !... ...Et je songe, en voyant les arbres frémissants, quand te calme le bois, ô ma pauvre àme lasse, aux palmes balançant (sous les nuées qui passent et tachent le ciel bleu de leurs flammes d'argent), aux palmes balançant, lorsque le vent les berce, sous le ciel africain, leur languide détresse ! ...Le bois me prend ce soir dans ses bras caressants... Alors, dans cet instant, ma misère s'efface avec le bruit lointain des trop bruyantes chasses et jusqu'au souvenir de mon indignité... ...La nuit est dans les bois d'une étrange beauté... Et j'entends seulement, au loin, un âne braire... Puis, le silence immense... et, doucement, la terre me confie les secrets que nul homme n'entend... Le bois m'a pris ce soir dans ses bras caressants! Oh ! que fut doux ce soir à mon âme trop lasse, que cette ombre fut douce où frémissait le vent ! 20 Rêve ...Et je pensais, qu'alors c'était presque le jour sur les rochers d'Egypte, où, depuis cinq mille ans, dorment les Pharaons que le désert entoure; et, plus lointainement, au Midi éclatant, que des prêtres, montant sur la tour du Silence, déposent — en le hiératisme des cadences — le beau corps immobile où palpita la vie. Et de l'Himalaya, sur la terre obscurcie par leur ombre, l'envol des grands vautours s'essore vers le festin sanglant de la paisible tour, pour disperser au vent ce qui s'émut, du jour et de la nuit, de l'ombre et du soleil, du vent et de la mer écumeuse et sauvage! O Mort ! voici que ton triomphe s'abolit ! Les corps des vautours rassasiés vont engraisser la terre au rythme triomphal de l'immortelle Vie dont s'éploie la ferveur à travers l'Infini! ...J'aime la nuit, quand, doucement, la terre me confie les secrets que nul homme n'entend ! ...Je me suis endormi dans le bois caressant, quand dansaient ses rameaux agités, au souffle doux du vent... ...Si les blés blondissant sous le soleil levant ont l'éclat des splendeurs dont mon âme est hantée, la nuit m'est, dans les bois, d'une étrange beauté ! \b j LES CANTIQUES DE LA VIE Métamorphose Où la mer épandait son onde mugissante, où l'Océan jetait son formidable flot, où, heurtant dans la nuit quelque immuable roc, un monstre tournoyait en la folle descente, il n'est plus, aujourd'hui, qu'une forêt sauvage où grimpe lentement un paisible troupeau ! Au fond de la vallée il n'est plus qu'un ruisseau ! Et j'ai pulvérisé le dernier coquillage ! Tout passe ! et, dans mon âme, obsédée de tourments, où se dressait l'horreur d'un persistant remords, s'est levé, lentement, un doux enchantement. Car il n'est de divin, dans le changeant décor, que l'immortelle Vie aux visages de Mort. 22 LES CANTIQUES DE LA VIE t Panthéisme Quand brille le soleil de son magique éclat sur la neige impollue des cimes solitaires, le grand aigle royal s'élève dans les airs, et, lentement, tournoie, et, triomphal, s'ébat 1 Et dans le même instant le cormoran s'abat, du murmure éternel et de la vague amère, de l'immense ondoiement lumineux de la mer enivrant ses essors aux effleurements bas ! Et, dans le même instant aussi, le bois frémit aux premiers feux de l'aube ! et le couchant se dore ! et brûle, le zénith, au sonore incendie 1 Dans la communion des ardentes folies de l'Univers, au rythme immense de son corps, j'ai mêlé ma ferveur à ses vibrants essors, et mon âme immortelle à l'immortelle Vie. 23 <^=- cîjo <=§=> .:§» c§=-e^=> •=§«. <=$.=> =^s»