« CLIÔ » INTRODUCTION AUX ÉTUDES HISTORIQUES — 1 LES PEUPLES DE L'ORIENT MÉDITERRANÉEN I LE PROCHE-ORIENT ASIATIQUE par Louis DELAPORTE Professeur à la Faculté des Lettres de l'Institut Catholique de Paris Avant-Propos de S„ CHÀRLÉTY Membre de l'Institut £* bih^A, l^û^Co LES PEUPLES DE L'ORIENT MÉDITERRANÉEN i ku£r 1 • : •' ;' wc*. -'-.r tfOriMtfA T^âMfO 411 ■ '■ ! i , >«q ! ■ , . : %33tJÔ ?s6 ;s3 «v:>si»isgbïï :' èiiéfi.'bb 'i/itîtiéàfeâ "iiiï§Sî#ftîï ; " - , - - ' ->"^r W : ■v^-Msrh-: yi^ ,3!>M ATJÏÏH8.V J*!y: ByîÀBHftn ïRa " .!■ " •" .vSr^iiv.^ ■^Q'i (( CLIO INTRODUCTION AUX )) ÉTUDES HISTORIQUES Bffô ^4 3 LES PEUPLES DE L'ORIENT MÉDITERRANÉEN LE PROCHE-ORIENT ASIATIQUE par Louis DELAPORTE Professeur à la Faculté des Lettres de l'Institut Catholique de Paris Avant-Propos de S. CHARLÉTY Membre de l'Institut LES PRESSES UNIVERSITAIRES DE FRANCE 49, boulevard Saint-Michel, Paris 5e 1938 BU NICE LETTRES D 092 21 19292 AVANT-PROPOS Te titre de cette collection Manuels d'Histoire des¬ tinés à Venseignement supérieur peut surprendre et même inquiéter. S'agit-il d'engager les étudiants à se détourner de la consultation directe des textes, des inépuisables textes ? Vont-ils négliger la lecture des grands livres qui nous ont rendu le passé intelligible et vivant, foyers dont en général les manuels scolaires ne nous offrent que les cendres ?• On nous a enseigné jadis que l'œuvre des grands historiens de l'antiquité a péri par la faute des abréviateurs et des « biblio¬ thèques historiques ». Te premier volume paru de la collection nouvelle nous délivre heureusement de ces craintes. Nous y apprenons combien il est devenu difficile d'enseigner l'histoire. Etre attentif au droit, aux techniques, aux noms des lieux, décrire la barque normande, dater les mouvements de peuples qui, du centre de l'Asie, en hautes vagues, poussèrent les invasions vers l'Occident, expliquer « l'orgueil de la monnaie d'or », force et gloire de Byzance, voilà bien des affaires. Ajoutez que le plus chétif de ces problèmes a déjà fait l'objet de graves discussions ; il y a toute une bibliographie sur la barbe de Charlemagne... T'auteur d'un « manuel » de cette sorte doit savoir aussi et faire voir comment les plus grands événements agissent même sur une petite contrée perdue : dans les fouilles de cet admirable Saint-Bertrand-de-Comminges, on reconnaît, parmi les ruines, le passage de Pompée et celui des Vandales. VIII PROCHE-ORIENT ASIATIQUE En vérité, je me demande ce que le professeur a le droit d'ignorer. Ees théories qui interprètent sont nombreuses, célèbres et fragiles : on nous recommande ici de consulter, « avec précaution » Eustel de Cou- langes ; là, et en quelques pages, je vois une allusion aux théories du R. P. Eammens sur Ea Mecque, de Niederlé sur les Slaves, de Henri Pirenne sur la fonda¬ tion de la puissance maritime des Sarrasins. Pour se permettre à la fois de signaler d'un mot et de juger discrètement tant de travaux originaux, pour entre¬ lacer tous ces fils précieux dans une trame solide, il faut être courageux et savant. Enfin, ce tableau, qui ne veut être qu'exact, il lui arrive de captiver et même d'éblouir, car on y ht de très grandes choses. « Tentés par Rome, 1.100 musulmans, portés par 73 voiles, profanent le tombeau des Apôtres le 26 août 846. » Quel artifice littéraire réussirait à évoquer plus d'images que cette phrase glacée ? Ces manuels renfermeront donc bien des richesses. Des esprits chagrins se demanderont si, en voulant répondre aux besoins de nos étudiants, ils ne les aideront pas à se satisfaire à trop bon compte. Peut-être. Mais représentez-vous le jeune homme qui, venu des bancs du lycée, muni d'un certificat de bon élève, se trouve soudain en présence de l'enseignement de nos Facultés. Appelé à suivre des cours dont les programmes sont très particuliers et très précis, il aura grand'peine à saisir l'unité de l'enseignement qu'il reçoit. Ea spécia¬ lisation dans le travail est un progrès, mais à la condi¬ tion que jamais ne soient perdus de vue l'idée direc¬ trice et le fait fondamental. Ea distance est chaque jour plus marquée entre les méthodes d'exposition, nécessairement dogmatiques, de nos lycées, et les méthodes de recherche, nécessairement critiques, de nos Facultés. Ee manuel secondaire donne aux élèves une impression de simplicité et de sécurité. Dès qu'ils pénètrent dans les Facultés, on leur enseigne que, pour approcher de la vérité historique, il faut être dressé AVANT-PROPOS IX à plusieurs disciplines techniques, et que la récompense de longs efforts sera souvent de conclure par un doute. C'est comme si, sous leurs yeux, les antiques restaurés avec fantaisie dans un parc bien ordonné se muaient soudain en tronçons mutilés au fond des galeries de fouilles. Entre l'enseignement très général du lycée et les innombrables chantiers du travail historique, ménageons donc une transition ; les professeurs des lycées, qui voient leurs élèves trop brusquement précipités dans des études auxquelles ils ne sont pas préparés, la réclament. Tes anciens élèves de Sorbonne n'ont pas oublié les cours d'histoire générale de leur grand maître Seignobos : revue rapide et merveilleuse¬ ment ordonnée des problèmes importants, où était défini l'état des recherches, où étaient jugés d'un mot, irrévérencieux ou admiratif, les principaux livres. Aujourd'hui, devant des auditoires disparates et déme¬ surés, il est devenu bien difficile de grouper autour d'un maître, d'un guide respecté un petit nombre de disciples ; les grands nombres découragent la conver¬ sation familière, le conseil quotidien. Ces manuels devront initier aux recherches supé¬ rieures. Ils enseigneront aux apprentis l'existence et le maniement de leurs outils. Un jeune étudiant se perd dans le désordre des publications en toutes lan¬ gues, dans l'océan de nos bibliothèques. Aux grandes collections du passé, notre temps a ajouté tant de répertoires et de bibliographies qu'il faut déjà un long travail pour apprendre seulement à les découvrir et à s'en servir. Il arrive que des étudiants, au seuil de l'agrégation, n'ont pas encore ouvert les tomes du Recueil des Historiens des Gaules, des Patrologies, des Monumenta Germaniœ, de la Collection des documents inédits sur l'Histoire de France, des Corpus, des tra¬ vaux des Bollandistes et de tant d'autres ! 1/histoire exige l'usage d'instruments de plus en plus nombreux et délicats. Tandis que la science appliquée perfec¬ tionne son organisation et, comme on dit, se rationalise X PROCHE-ORIENT ASIATIQUE il ne faut pas que la recherche historique soit seule à garder le caractère d'une aventure. Mais n'allez pas croire, jeunes gens, devant ces monstrueuses encyclopédies et ces monumentales col¬ lections, que la science soit achevée. Quand le lecteur aura suivi la route tracée sur le livre, c'est le livre qui lui montrera où cesse la route, qui l'invitera à visiter les maîtres qui ont scruté et peu à peu pénétré l'ombre. Les théories s'élèvent et s'écroulent ; on s'enthousiasme et on se décourage, Le maître vous tend la main : saisissez-la. Les manuels vous auront rendu l'explo¬ ration plus facile, mais ne vous ont pas dispensé d'explorer ; ils vous désignent même les chantiers qui manquent de bras : « Le règne de Charles VI, dit celui-ci, est un des principats les plus mal débrouillés du moyen âge français. » Il est, toutefois, inévitable que la publication de tels manuels, venant après celle de ces histoires géné¬ rales qui ont honoré l'érudition française, oblige nos maîtres à modifier parfois les méthodes de leur ensei¬ gnement et de leurs examens. Ils ne s'en plaindront pas. La tâche monotone de dérouler à nouveau chaque année bibliographies et chronologies les accable. Un livre comme celui-ci, qui donne une bonne esquisse des vies de Mahomet et de Charlemagne, économisera un temps qui est précieux. Tout l'essentiel reste à faire, puisqu'il reste à mettre entre les mains des étudiants et à commenter avec eux le Coran et les Capitulaires. M'est-il permis de souhaiter que ces manuels contri¬ buent, sinon à réformer nos examens, du moins à y réduire la part inévitable de l'erreur. S'ils procurent les moyens de lutter contre la tendance du candidat à redire avec feu les phrases apprises la veille, s'ils conduisent à diversifier les types d'épreuves, le progrès sera certain ; le candidat sera jugé sur les preuves qu'il aura apportées de ses connaissances bibliographiques, sur une explication de texte — épreuve capitale jadis viciée par une application maladroite — enfin sur son avant-propos xi aptitude à tracer, en dehors de tout programme res¬ treint, les lignes générales d'un grand problème histo¬ rique. Des livres écrits par des maîtres pour leurs étudiants inspirent confiance. De manuel conserve le ton cordial, simple, persuasif de nos salles de cours. Pline, ce grand seigneur, accordait — d'un ton à la vérité condescen¬ dant — cet éloge aux professeurs de Rome : quo genere hominum nihil aut sincerius aut simplicius aut melius. Nos maîtres d'aujourd'hui peuvent accepter ce compli¬ ment amical et véridique. Deurs livres mériteront sans doute le titre que les savants anglais donnent à ces sortes d'ouvrages, celui de « compagnon d'études ». Et ce n'est pas seulement pour nos étudiants qu'ils seront les bienvenus, mais aussi pour ces personnes cultivées qui savent garder toute leur vie la curiosité de savoir et le pouvoir de s'émerveiller. S. Chartéty. AVERTISSEMENT Il est parfois difficile deAendre en français les noms orientaux. Diverses méthodes ont été préco¬ nisées ; chacune présente des avantages et des inconvénients. Une transcription savante déroute souvent le lecteur sans lui apporter aucun profit ; il est cependant souhaitable que l'étudiant s'ha¬ bitue à des formes qu'il retrouvera dans certains travanx. J'ai donc résolu d'utiliser dans le texte courant l'alphabet français, sous les trois réserves suivantes : i° de remplacer h par h lorsque cette consonne doit se prononcer indépendamment de la consonne précédente : c'est le cas dans les noms de villes Bourshanda, qui se décompose en Bours- han-da, et Arrapha, à prononcer Ar-rap-ha ; 2° de ne pas mettre un u après q, et d'employer le g simple pour le son dur, aussi bien devant i que devant a ou u ; 30 d'utiliser la voyelle sourde turque 1 (i sans point) dans les mots d'origine turque. Dans tous les cas j'écris « Assur », qu'il s'agisse du dieu, de la ville ou du pays. Mais dans les tableaux chronologiques (p. 29 ss.) j'utilise u pour ou s pour la chuintante s pour ts t pour le theth hébreu ' pour l'aspirée douce * pour l'aspirée forte les S majuscules qui se rencontrent dans certains mots remplacent des minuscules qui n'existent pas parmi les caractères de l'imprimerie. xrv proche-orient asiatique * * * Les notes ont été réduites à l'essentiel, et souvent ont été écartés des ouvrages anciens, de grande valeur, afin de ne pas égarer le lecteur dans des recherches trop étendues ; ces ouvrages sont indi¬ qués dans les bibliographies (ou les notes) des œuvres citées. L'auteur sera reconnaissant aux lecteurs dont l'obligeance voudra bien prendre la peine de lui signaler des erreurs ou des omissions. L. Delaporte. BIBLIOGRAPHIE GÉNÉRALE POUR L'HISTOIRE ANCIENNE DU PROCHE-ORIENT ASIATIQUE La documentation historique relative au Proche-Orient asiatique ancien se compose surtout de textes et de monu¬ ments découverts au cours des recherches archéologiques poursuivies depuis près d'un siècle. Le premier chapitre de ce volume est consacré à ces recherches ; les notes qui l'accompagnent (p. 12 ss.) signalent les comptes rendus de voyages, d'explorations et de fouilles. bibliographie proprement dite Bibliotheca Orientalis, Berlin, 1876-1883, continuée Î>ar Orientalische Bibliographie, Berlin, 1887-1919, dont e dernier volume, paru en 1919, est consacré aux œuvres de 1911. Depuis 1924, la revue Archiv fur Orientforschung donne une bibliographie classée. Assyrie et pays voisins E. Weidner, Die Assyriologie 1914-22, Berlin. Hatti et pays asianiques La bibliographie chronologique commencée par G. Contenait, Eléments cle bibliographie hittite, Paris, 1912, et Supplément aux éléments de bibliographie hittite, Paris, 1927, est continuée, avec extension aux éléments asianiques, par L- Delaporte et S. Przeworski, dans lu Revue hittite et asianique. J. Friedrich publie dans le périodique Indogerma- nisches Jahrbuch une bibliographie classée et souvent accompagnée d'appréciations, qui s'étend jusqu'à l'Elam : Hethitisch und die indogermanisclien und nichtindoger- manischen Sprachen des alten Kleinasien. xvi PROCHE-ORIENT ASIATIQUE Palestine P. Thomsen, Systematische Bibliographie der Palâsiina- Literalur, t. I-V, 1895-1934, Leipzig, 1908-1937. dictionnaires Dictionnaire des Antiquités grecques et romaines, par Ch. DarembERG et Saguo, Paris, 1877-1919. Dictionnaire apologétique de la foi catholique, 4e édit., par A. d'AeÈS, Paris, 1925 ss. Dictionnaire de la Bible, par P. Vigouroux, Paris, 1894- 1912 ; et Supplément au Dictionnaire de la Bible, par L- pirot, Paris, 1926 ss. (en 1937, H. lettre G [Grâce]). A Dictionary of the Bible, par J. Hastings, Edimbourg, 1898-1904. Enciclopedia Italiana, par G. Treccani, Rome, 1929 ss. Encyclopaedia Biblica, par T. Cheyne, 8 vol., Londres, 1899-1903. Encyclopaedia Britannica, 14e édit., Londres, 1929 ss. Encyclopaedia Judaica, Berlin, 1928 ss. Encyclopaedia of Religion and Ethics, par J. Hastings, Edimbourg, 1908-1926. Jewish (The) Encyclopedia, par I. SiNGER, New-York, 1901-1906. Pauly's Real-Encyclopâdie der Classischen Altertumswis- senschaft, par G. "WiSSOWA, et Supplément, Stuttgart, 1894 ss. Reallexikon der Assyriologie, par E. Ebebing et B. MEiss- NER, Berlin, 1928 ss. (en 1937, t- II, 4, lettre E [Ekeski]). Reallexikon der Vorgeschichte, par M. EbERT, Berlin, 1924-1932. recueils de textes Il ne paraît pas opportun de signaler ici les éditions des textes originaux, quand ils ne sont pas accompagnés d'une transcription et d'une traduction, puisqu'alors ils sont accessibles aux seuls spécialistes. Dans les publica¬ tions de transcriptions et de traductions les sources lit¬ téraires et les sources épigraphiques ne forment pas en général des recueils séparés. Nous citerons ici les seuls ouvrages qui embrassent soit une longue période de l'his¬ toire soit plusieurs régions, et nous réservons, pour les signaler dans les notes, tous ceux qui ne rentrent pas dans ces catégories. Une seule collection, la Vorderasiatische Bibliotheh (abréviation : VAB), Leipzig, 1907-1915, s'est proposé BIBLIOGRAPHIE GÉNÉRALE XVII de publier, en transcription et traduction, l'ensemble de la littérature historique du Proche-Orient asiatique. Elle devait comprendre 20 volumes. Nous citerons maintenant le seul J. KnudTzon, Die El-Amama-Tafeln, 1915, puisque les documents qu'il contient proviennent de tous les pays du Proche-Orient. Une autre collection, plus ancienne, comprend la transcription et la traduction de nombreux textes cunéi¬ formes : de 1889 à 1900 a paru la Keilschriftliche Biblio- thek (KB), dans laquelle : sous la direction de B. Schrader, six volumes ont été publiés par I,. AbEL, C. Bezold, P. Jensen, P. Peiser, E. Schrader, PI. Winckler ; I-II. Textes assyriens ; III. Textes babyloniens ; IV. Textes juridiques et économiques ; V. Tablettes d'El-Amarna ; VI. Textes religieux. Sumer et Akkad Pr. Thureatj-Dangin, Les Inscriptions de Sumer et d'Akkad (ISA), Paris, 1905, dont une édition allemande, sous le titre Die Sumerischen und Akkadischen Kônigs- inschriften, forme le t. I de la Vorderasiatische Biblio- tliek, Leipzig, 1907. g. Barïon, The Royal Inscriptions of Sumer and Akkad (RISA), New-Haven, 1929. A ssyrie D. Lhckenbill, Ancient Records of Assyria and Babylo- nia, Chicago, 1926-1927, 2 vol., n'a pas été achevé et contient seulement les textes des rois assyriens. E. Ebeling, B. Meissner et E. weidner, Die Inschriften der altassyrischen Konige (IAK), Berlin, 1926, donne les textes des 21 plus anciens princes qui ont laissé des inscriptions, et s'arrête à la fin du règne de Salmana- sar Ier (1256 av. J.-C.). E- W. Budge et L. King, Annals of the Kings of Assyria, I, Londres, 1902. De cette série, consacrée exclusive¬ ment aux textes originaux conservés au Musée Bri¬ tannique, il a paru le seul premier volume, qui se ter¬ mine à la fin du règne d'Assur-nâtsir-apli II (860 av. J.-C.). Babylonie L- King, Babylonian Boundary Stones and Mémorial Tablets, Londres, 1912, contient les seuls documents conservés au Musée Britannique. S. Langdon, Die Neubabylonischen Kônigsinschriften, t. 4 de la Vorderasiatische Bibliothek, Leipzig, 1912. DELAPORTE, DRIOTON ET VANDIER — I b xviii proche-orient asiatique Palestine La Bible, ce livre sacré des Juifs et des chrétiens, se compose de textes d'époques diverses, originairement rédigés en plusieurs langues. Les livres de l'Ancien Tes¬ tament, les seuls que nous ayons à citer, sont presque exclusivement en hébreu ; quelques parties, dans les plus récents, sont en araméen, la langue dominante dans le Proche-Orient asiatique dès avant l'Empire perse. Aucun manuscrit original n'a été conservé ; quelques rares frag¬ ments hébreux antiques ont été récemment découverts. Du vne au xe siècle de l'ère chrétienne a été rédigé le texte massorétique qui forme le « Canon des Juifs ». Il faut en rapprocher le Pentateuque samaritain, dont les cinq livres sont les seuls admis dans le « Canon des Sama¬ ritains ». Les textes originaux ont été traduits dès l'an¬ tiquité. Les principales versions sont : i° la Version des Septante, en grec, à Alexandrie, du iiie au iie siècle av. J.-C. ; 2° la Peshitto, en syriaque, du iie au iiie s. de notre,ère ; 30 la Vulgate de saint Jérôme, version officielle de l'Église latine, à la fin du ive s. Perse achéménide P. Weissbach, Die Keilivschrijten der Achâmeniden, t. 3 de la Vorderasiatiscbe Bibliothek, Leipzig, 1911. recueies de monuments Il existe de nombreux ouvrages, dont certains présen¬ tent une illustration très soignée, qui permettent de connaître les documents d'art et d'archéologie retrouvés dans les fouilles et dispersés dans les musées d'Europe, d'Asie et d'Amérique. On consultera : Documentation générale g. contenau, Manuel d'archéologie orientale, t. i, Paris, 1927 ; t. II et III, Paris, 1931, excellent exposé dans l'ordre chronologique. G. Contenau, Musée du Louvre. Les Antiquités orientales. I. Sumcr, Babylonie, Élam, Paris, 1927 ; II. Monu¬ ments hittites, assyriens, phéniciens, perses, judaïques, chypriotes, araméens, Paris, 1930. Cet ouvrage est un recueil de monuments, en phototypie, avec notices descriptives. bibliographie générale xix Parmi les principales histoires générales del'art, conçues dans un esprit scientifique, nous signalerons : G. Contenait et V. Chapot, L'art antique. Orient, Grèce, Rome, dans Histoire universelle des arts, sous la direc¬ tion de L- Réau, Paris, 1930. I/. Delaporte, L'art de l'Asie antérieure, et A. Godard, L'art de la Perse ancienne, dans la Nouvelle Histoire de l'art, publiée sous la direction de M. Aubert, 1.1, Paris, 1932. G. ConTENAU, L'art de l'Asie Occidentale ancienne, Paris, 1928. H. schaeffer et W. Andraî, Die Kunst des alten Orients, Berlin, 1925. Ch. Picard, La sculpture antique des origines à Phidias, Paris, 1923. G. perrot et Ch. Chipiez, Histoire de l'art dans l'an¬ tiquité, Paris, 1882 ss., est vieilli dans plusieurs de ses parties. Recueils de glyptique et études sur la glyptique générale Les cachets plats et les sceaux de forme cylindrique sur lesquels ont été gravés des sujets, le plus souvent de caractère religieux, parfois accompagnés de légendes, ont joué un grand rôle dans la civilisation du Proche-Orient asiatique. Conservés en très grand nombre dans les col¬ lections publiques ou privées, ils sont une précieuse source de documentation. A l'exposé vieilli de J. Menant, Les pierres gravées de la Haute Asie. Recherches sur la glyptique orientale, Paris, 1883-1886, on préférera W. Ward, The Seals Cylinders of Western Asia, Washing¬ ton, 1910, et O. WEBER, Altorientalische Siegelbilder, Leipzig, 1920, dans la collection Der A lté Orient, t. 17- 18. Les découvertes récentes en Mésopotamie permettent d'établir pour les périodes préhistoriques une classifica¬ tion qui n'a pas encore donné heu à une étude d'ensemble, mais dont les éléments se rencontrent dans les ouvrages que nous signalons dans les notes relatives à ces périodes. h. von der osten, Ancient Oriental Seals in tlie Collection of Mr. Edward T. Newell, Chicago, 1934 (t. XXIII d'Oriental Institute Publications), contient, p. 168 ss., une très importante bibliographie par collections publi¬ ques, collections privées, lieux d'origine, études générales et études particulières. Cette bibliographie est complétée dans H. von der osten, Ancient Oriental Seals in the Collection of Mrs. Agnès Baldwin Brett, Chicago, 1936 (t. XXXVII à'Oriental Institute Publications). DELAPORTE, DRIOTON ET VANDIER — I 6* xx proche-orient asiatique Certaines grandes collections publiques, par exemple celles du Musée Britannique et celles des Musees nationaux de Berlin, sont encore inédites. Parmi les autres signalons : a Paris : i,. deeaporte, Musée du Louvre. Catalogue des Cylindres orientaux, 2 vol., Paris, 1920-1923 ; Du même, Bibliothèque Nationale. Catalogue des Cylindres orien¬ taux, Paris, 1910 ; Du même, Catalogue des Cylindres orientaux, du Musée Guimet, Paris, 1909. A Bruxelles : L- SpEEEERS, Catalogue des Intailles et em¬ preintes orientales des Musées royaux du Cinquantenaire, 2 e édit., Bruxelles, 1923. A La Haye : J. Menant, Catalogue des Cylindres orientaux du Cabinet royal des Médailles de La Haye, Ba Haye, 1878. A Philadelphie : B. begrain. The Culture of the Babylo- nians from their seals in the Collection of the Muséum, 2 vol., Philadelphie, 1925 (t. XIV de TJniversity of Pennsylvania. The University Muséum. Publications of the Babylonian Section). Parmi les collections privées, outre celles de M. Newell et de Mme Brett, ci-dessus signalées, les plus importantes sont : Collection De Clercq : B. de Ceercq et J. menant, Cata¬ logue méthodique et raisonné, 1.1 et II, Paris, 1888-1903. Collection Pierpont Morgan : W. Ward, Cylindres and other ancient oriental Seals in the Library of J. Pierpont Morgan, New-Haven, 1920. Céramique Ba céramique rend de très grands services pour l'éta¬ blissement de la chronologie relative des couches de ruines, soit dans un même site, soit dans des sites diffé¬ rents. On consultera H. FrankforT, Studies in Early Pottery of the Near East. I. Mesopotamia, Syria and Egypt in their earliest interrelations. Bondres, 1924. Royal Anthropological Institute, Occasional Papers. II. Asia, Europa and the Aegean, and their earliest Interrelations, Ibid., 1927. Catalogues de Musées Paris, Bouvre : M. RuTTEN, Guide des Antiquités orien¬ tales, Paris, 1934. Berlin, Musées nationaux : Fuhrer durch die Vorderasia- tische Abteilung, Berlin, 1936. bibliographie générale XXI Stamboul, Musée des Antiquités : Guide du Musée des Antiquités, Stamboul, 1921. Oxford, Ashmolean Muséum : TJniversity of Oxford. Ash- molean Muséum. Summary Guide. Documentation par régions Mésopotamie A. Vigneau et M. Rutten, L'art de la Mésopotamie ancienne au Musée du Louvre, Encyclopédie photogra¬ phique de l'Art, 1.1, n° 6 ; t. II, n° 14, Paris, 1935-1937. Ch. Zervos, L'art de la Mésopotamie de la fin du IVe millénaire au XVe s. avant notre ère. Paris. B. BudgE, British Muséum. A Guide to the Babylonian and Assyrian Antiquities. E. Nassoihii, Antiquités assyro-babyloniennes du Musée de Stamboul. Guide sommaire. Constantinople, 1926. E. HeuzEY, Musée du Louvre. Catalogue des Antiquités chaldéennes, Paris, 1902. B- UNGER, Sumerische und Akkadische Kunst, Breslau, 1926 ; Assyrische und Babylonische Kunst, Breslau, 1927. E. POTTIER, Musée national du Louvre. Catalogue des Antiquités assyriennes, 2e édit., Paris, 1924. O. WEBER, Assyrische Kunst, Berlin, 1924 ; Assyrische Plastik, Berlin, 1924. A. PaTERSON, Assyrian Sculptures, Haarlem, 1901 ss. Élam et Iran F. Sarre, Die Kunst des alten Persiens, Berlin, 1923. Traduction française, par P. Budry, L'Art de la Perse ancienne, Paris, 1921. E. herzfeld, Pasargadae, Untersuchungen zur persische Archaeologie, 1908. M. Dieulafoy, L'art antique de la Perse, Paris, 1884- 1885. M. Pezard et E- PoTTiER, Musée du Louvre. Catalogue des Antiquités de la Susiane, 2e édit., Paris, 1926. M. Dieulafoy, Musée du Louvre. Les Antiquités de Suse découvertes et rapportées par la mission Dieulafoy, Paris, 1913- Asie Mineure. Hatti O. WEBER, Die Kunst der Hethiter, Berlin, 1922. Traduc¬ tion française, L'art hittite, par G. TraboulET, Paris, 1922. Ce volume a le défaut de grouper avec les xxii proche-orient asiatique monuments hittites proprement dits ceux qui appar¬ tiennent aux époques postérieures, en Asie Mineure et en Haute Syrie. K. BlTTEE, Prâhistorische Forschung in Kleinasien, Stam¬ boul, 1934. D. Hogarïh, Hittite Seals, Oxford, 1920. Collection de glyptique de l'Ashmolean Muséum. G. ConTENau, La glyptique syro-hittite, Paris, 1922. Syrie R. Dussaud et autres, La Syrie antique et médiévale illustrée, BAH, XVII, Paris, 1931. Palestine I. BEnzinger, Hebrâische Archdologie, 2 vol., Leipzig, 1927. P. Handcock, The Archaeology of the Holy Land, Londres, 1916. A. Barrois, Petit précis d'archéologie biblique, Paris, 1935. L'auteur prépare actuellement un Manuel d'ar¬ chéologie biblique. H. Vincent, Canaan d'après l'exploration récente, 2e édit., Paris, 1914. H. Gressmann, Altorientalische Bilder zum Alten Tes¬ tament, 2e édit., Berlin, 1927. J. Phytian-Adams et J. GarsTang, Guide Book to the Palestine Muséum of Antiquities, Jérusalem, 1924. R. Dussaud, Musée du Louvre. Les Monuments palesti¬ niens et judaïques (Moab, Judée, Philistie, Samarie, Galilée), Paris, 1912. exposés sur ra rittérature historique Il n'y a guère de littérature proprement historique avant le XIVe siècle, époque où elle apparaît sous forme d'Annales, d'abord en Hatti, puis en Assyrie. Dans les temps antérieurs il n'existe que des inscriptions, des listes, des petites chroniques. On trouvera un exposé des élé¬ ments dont nous disposons pour la reconstitution de l'histoire ancienne du Proche-Orient asiatique dans e. DhormE, La littérature babylonienne et assyrienne, Paris, 1937, P- 95 ss- • antérieurement, B. Meissner, Die babylonisch-assyrische Literatur, Postdam, 1928, p. 88 ss. Plus détaillé, mais malheureusement très ancien, est o. weber, Die Literatur der Babylonier und Assyrer, bibliographie générale xxm paru en 1907, dans Der Alte Orient, 2. Ergânzungsband, Leipzig. A. Olmstead, Assyrian Historiography, The Univ. of Missouri Studies, Social Science sériés, III, I, Columbia, 1916, est une critique des sources assyriennes. H. GiiTER- bock, Die historische Tradition und ihre literarische Ges- taltung hei Babyloniern und Hethitern bis 1200, ZA, XLII, 1934, P- 2 ss-> et XLIV, 1937, traite des sources qui pro¬ viennent de la Basse Mésopotamie et du Hatti, antérieures au xiie siècle. histoire Histoire générale Les progrès considérables réalisés en ces dernières années dans la connaissance de la préhistoire, de la proto¬ histoire et des périodes historiques les plus anciennes du Proche-Orient asiatique obligent à tenir grand compte de la date à laquelle les histoires générales ont été composées. La plus récente, c'est A. MORET, Histoire de l'Orient, 2 vol., dans la première section de l'Histoire générale dirigée par G. Glotz, Paris, 1929-1936. Antérieurement ont paru : La Cambridge Ancient History : 1.1, Egypt and Babylonia, to 1580, Cambridge, 1923 ; t. II, The Egyptian and Hittite Empire, to 1000, 1924; t. III, The Assyrian and Persian Empires, to 478 B. C., 1925. Elle est composée de chapitres rédigés chacun par un spécialiste ; bonnes cartes et bibliographie détaillées ; volumes d'illustra¬ tions. E. MEYER, Geschichte des Altertums : t. I, 1. Einleitung. Anthropology ; t. I, 2. Die aeltesten geschichtlichen Vôl- ker und Kulturen bis zum XVI. Jahrh., 2e édit., 1913 ; avec supplément Die aeltere Chronologie Babyloniens, Assyriens und Aegyptens, 2e édit., 1931 ; t. II, 1. Die Zeit der aegyptischen Gross-Macht., 3e édit., 1928 ; t. II, 2. Bis auf die Perserkriege. t. III, Der Ausgang der altorientalischen Geschichte..., 2e édit., (par H. STIER), Stuttgart, 1937. Une traduction française, partielle, a été faite sur les éditions antérieures à 1914, sous le titre Histoire de l'Antiquité : t. I, Introduction à l'étude des Sociétés anciennes (M. David) ; t. II, L'Egypte jusqu'à l'époque des Hyksos (A. MORET) ; t. III, La Babylonie et les Sémites jusqu'à l'époque cassite (E- Combe). xxiv proche-orient asiatique A la fin du xixe siècle remonte G. MaspERO, Histoire ancienne des Peuples de l'Orient classique, 3 vol., Paris, 1895-1899, où sont très exactement mises en œuvres les sources classiques et les découvertes faites avant cette époque. Parmi les exposés plus succincts signalons : G. CoNTENAU, L'Asie occidentale ancienne, dans l'His¬ toire racontée à tous, t. I, Histoire de l'Orient, Paris, 1936. Il y est tenu compte des plus récentes découvertes, mais sans références, comme il convient au caractère de la collection. g. Fougères, G. Contenau, et autres, Les premières civilisations, 3e édit., Paris, 1935 (sans références, cartes). e. cavaignac, Le monde méditerranéen jusqu'au IV& siècle av. J.-C., t. II de l'Histoire du Monde, Paris, 1929. M. RostovTzEFF, A History of the Ancient World, t. I, Oxford, 1926 (sans références, illustrations). A. moret et G. Davy, Des clans aux empires, Paris, 1923 (grandes lignes de l'histoire primitive). H. Haie, The Ancient History of the near East, 6e édit., Londres, 1924. L- DeiaporTE, Les anciens peuples de l'Orient et le monde égéen, dans Histoire universelle illustrée des Pays et des Peuples, 2e édit., Paris, 1928 (nombreuses illustrations). E. Drioton et L- deiaporte, L'Orient classique, dans Histoire générale des Peuples de l'Antiquité à nos jours, Paris, 1925. Histoires particulières et études sur la civilisation a) Par périodes Pour la préhistoire et la proto-histoire on peut encore utiliser J. de Morgan, La Préhistoire orientale, 3 vol., Paris, 1923-27(nombreuses illustrations). V. Gordon Chiede, L'Orient préhistorique (trad. E. LÉvy), Paris, 1935, donne un tableau du monde ancien, de l'Égypte à la vallée de l'Indus, très au courant des fouilles récentes. Une vue d'ensemble très suggestive sur le Proche- Orient au IIe Millénaire av. J .-C. est donnée par A. GÔTZE, Hethiter, Churriter und Assyrer. Hauptlinien der vorde- rasiatischen Kulturentwincklung im II. Jahrtausend v. Chr. geb., Oslo, 1936. L'auteur postule dans la première moitié du IIe Millénaire mie expansion hourrite dont bibliographie générale XXV l'Assyrie devient, dans les siècles suivants, le principal bénéficiaire. p. Bilabel et a. Grohmann, Geschichte Vorderasiens und Aegyptens, vom 16. Jahrhundert v. Chr. bis auf die n. J ahrhundert v. Chr. Heidelberg, 1927. L'époque d'El-Amarna est exposée par P. Dhorme, Les pays bibliques au temps d'El-Amarna, Revue biblique, t. 5 et 6, 1908-1909, et Les nouvelles tablettes d'El-Amarna, ibid., t. 21, 1924, p. 5 ss. Une mise en œuvre des documents assyriens, au point de vue des rapports avec le peuple hébreu, P. Dhorme, Les pays bibliques et l'Assyrie, Revue biblique, t. 6, 7 et 8, 1909-1911, décrit l'expansion de l'Assyrie au delà de l'Euphrate. b) Par régions 1) Mésopotamie G. ConTENAU, La civilisation d'Assur et de Babylone, 2e édit., Paris, 1937. L- Delaporte, La Mésopotamie. Les civilisations baby¬ lonienne et assyrienne, t. 8 de L'Évolution de l'Humanité, Paris, 1923. B. MEISSNER, Babylonien und Assyrien, 2 vol., Heidel¬ berg, 192 0-1925. C. Bezold, Ninive und Babylon, 4e édit. (par C. Frank), Leipzig, 1926. Basse Mésopotamie L- KjnG, A history of Sumer and Akkad, Londres, 1910 (cartes et illustrations) ; A history of Babylon, Londres, I9I5- 2) Assyrie et Soubartou A. Olmstead, A history of Assyria, New-York, 1923. S. Smith, Early history of Assyria, to 1000 B. C., Londres, 1928. A. Ungnad, Subartu. Beitrâge zur Kulturgeschichte und Vôlkerkunde Vordersasiens. Berlin, 1936, groupe tous les documents antiques relatifs au Soubartou, région de Haute Mésopotamie à l'ouest de l'Assyrie. Il en conclut que les Soubaréens auraient joué dans l'évolution de la civilisation un rôle très important; cette opinion a suscité de nombreuses réactions. xxvi proche-orient asiatique 3) Élam et plateau iranien G. CaedERON, History of Early Iran, Chicago, 1936. Édition française : Histoire de l'Iran antique, Paris, 1937- J. Pr AsEK, Geschichte der Meder und Perser bis zum ma-ke- donischen Eroberung, 2 vol., Gotha, 1906-1910. C. HuarT, La Perse antique et la civilisation iranienne, t. 24 de l'Évolution de l'Humanité, Paris, 1925. 4) Hourri et Asie Mineure G. ConTENau, La civilisation des Hittites et des Mitan- niens, Paris, 1934. P. DEEAporTE, Les Hittites, t. 8 bis de l'Évolution de l'Humanité, Paris, 1936 (histoire et civilisation ; cartes, illustrations, bibliographie classée). Sur l'ensemble de la civilisation de l'Asie Mineure on consultera A. GôTzE, Kleinasien, dans Kulturgeschichte des alten Orients, t. 3, 1, Munich, 1933, qui traite des différents peuples antérieurs à l'époque classique, et surtout des Hittites. La période préhistorique est étudiée dans K. BiTTEE, Pràhistorische Forschung in Kleinasien, Istanbuler For- schungen, 6, Stamboul, 1934. J. GarSTang, The Empire of the Hittites, Londres, 1929, est un exposé très complet, plus particulièrement en rela¬ tion avec la géographie, des monuments qui se rapportent à la civilisation des Hittites et des Néo-Hittites. 5) Syrie et Palestine A. OemsTEad, A history of Palestine and Syria to the Mace- donian Conquest, Londres, 1931 (cartes, illustrations). A. AeT, Volker und Staaten Syriens im frùhen Altertum, Der Alte Orient, 34, 4. 1936, attribue une grande importance aux éléments non sémitiques de la popu¬ lation. G. contenau, La civilisation phénicienne, Paris, 1926. o. eissfeed, Philister und Phonizier, Der Alte Orient, 34. 3- I936- Parmi les très nombreuses histoires du peuple hébreu citons seulement : L- DESNOYERS, Histoire du peuple hébreu des Juges à la Captivité, 3 vol., comprenant seulement la période des juges, et les règnes des trois premiers rois. L'ouvrage est resté inachevé, par la mort de l'auteur. Paris, 1922-1930. bibliographie générale xxvii E. SELLIN, Geschichte des israelitischen Volkes, 1924. R. KiTTEL, Geschichte des Volkes Israël, 3 vol., 5e édit., Stuttgart, 1923. Chronologie a) Chronologie absolue Dans l'histoire ancienne du Proche-Orient asiatique aucune date du calendrier universel n'est connue avec certitude mathématique avant le ixe siècle. En Assyrie une éclipse de soleil a été observée en l'an 10 du roi Assur-dân III. La comparaison des listes d'éponymes assyriens, qui donnent une suite ininterrompue d'années, avec le Canon des rois et phases des étoiles qui, dans \'Almageste de Claude ptolémée, donne à partir de l'avè¬ nement de Nabonassar à Babylone (747) des dates fixées astronomiquement, a permis de fixer pour cette éclipse la date du 15 juin 763, et par conséquent de placer la liste ininterrompue des éponymes de l'année 911 à l'année 648 : E. forrer, Zur Chronologie der neuassyrischen Zeit, MDVG, 20, 3, 1916, et A. Ungnad, Eponymen, RLA, II, 1938, p. 412 ss. Une date plus ancienne est établie astronomiquement ; elle résulte de l'observation des occultations de la planète Vénus au temps d'Ammizadougga, rapportées au début de sa djmastie dont la chronologie relative est certaine. Cette date ne peut pas encore être précisée très exacte¬ ment dans le cadre historique. Nous avons adopté poul¬ ie début de la Ire Dynastie de Babylone l'année 2105, mais nous signalons, p. 90, les autres solutions envisa¬ gées par les auteurs qui ont traité de cette question. Dans les autres régions du Proche-Orient asiatique la chronologie absolue dépend de synchronismes avec l'Ass3'rie, la Babylonie ou l'Egypte ; ces synchronismes sont indiqués dans nos tableaux chronologiques, p. 30 ss. Les dates absolues adoptées dans ces tableaux sont donc, jusqu'au ixe siècle, approximatives, et les dates relatives sont également,. dans bien des cas, sujettes à caution. Il n'y a donc pas heu de donner ici une bibliographie générale des études de chronologie. On trouvera dans les notes, aux divers chapitres, les renseignements sur la période alors envisagée. h) Chronologie relative La chronologie relative a pour base, en Basse Mésopo¬ tamie, des listes de Dynasties royales (p. 85), et aussi, depuis le temps des rois d'Akkad jusqu'au début de la xxviii proche-orient asiatique Dynastie kassite où l'on commence à compter par années de règne, des listes de noms d'années successives, détail¬ lées dans A. UnGnad, Datenlisten, dans le Reallexikon der Assyriologie, I, 1935-1936, p. 131 ss. En Assyrie il a été également dressé des listes des rois, et certaines de ces listes font mention de la durée des règnes. On consultera E. weidner Die neue Kônigsliste aus Assur, dans Archiv fur Orientforschung, IV, 1927, p. 11 ss., mais on réservera la question des dates absolues, puisque Shamsbi-Adad I est contemporain de Hammou- rapi, et que Hammourapi ne semble pas pouvoir être placé à la date basse proposée par l'auteur pour le roi assyrien. Une liste très complète, paraît-il, a été trouvée dans les ruines de Doûr-Sharroukîn par la mission archéo¬ logique de Chicago, mais elle est encore inédite. Des listes des éponymes assyriens qui donnent leurs noms aux années successives ont été mentionnées ci-dessus, à la chronologie absolue. La chronologie relative repose en outre sur les données que l'on peut extraire des documents économiques et autres, soit en Basse Mésopotamie, soit en Assyrie ; on obtient ainsi des suites de dates ou des synehronismes. Les chiffres extraits de la Bible ne permettent pas de fixer définitivement la chronologie ; ils présentent des variantes dans les diverses versions, et ils ne sont pas toujours rapportés à un même système de calendrier. Dans le tableau des Patriarches antédiluviens (p. 30) nous suivons le texte hébreu et la Vulgate ; les autres chiffres, dont le total est plus faible dans le Pentateuque samaritain (1307 ans, au heu de 1656), et plus fort dans les Septante (2242), sont présentés en tableau dans le Dictionnaire de la Bible, t. 2, col. 721. Pour les rois d'Israël et de J uda nous utiliserons (p. 43 ss.) les chiffres proposés par V. CouckE, dans l'article Chronologie biblique du Supplément au Dictionnaire de la Bible, t. I ; Paris, 1926, col. 1247 ss. On pourra consulter aussi A. Deimee, Veteris Testamenti Chronologia monumentis Babylonico-Assyriis illustrata, Rome, où l'auteur s'efforce de concilier les données bibliques avec les synehronismes assyriens et babyloniens. Religion La religion a joué un rôle considérable dans la civi¬ lisation du Proche-Orient asiatique. La bibliographie qui s'y rapporte est très développée. Nous signalerons seule¬ ment quelques ouvrages de caractère général. bibliographie générale xxix Religion sumérienne Ch. jean, La religion sumérienne d'après les documents sumériens antérieurs à la Dynastie d'Isin (2186), Paris, I93I- Religions sémitiques M. Lagrange, Études sur les religions sémitiques, 2e édit., Paris, 1905. Babylonie et Assyrie G. Furlani, La religione babilonese-assira, 2 vol., Bologne 1928-1929. Storia delle Religione, par R. PETTazzoni, t. VI et IX (bibliographie). P. Dhorme, La religion assyro-babylonienne, Paris, 1910. m. Jastrow, Die Religion Babyloniens und Assyriens, 2 vol., Giessen, 1905-1912, avec un volume de planches : Bildermappe zur Religion Babyloniens und Assyriens. Canaan La religion cananéenne est maintenant mieux connue par la découverte à Ras-Shamra de textes du xive siècle. Ils sont publiés par Ch. Virolleaud dans la revue Syria, t. XII, 1931, et ss , et dans la Bibliothèque archéologique et historique du Haut Commissariat en Syrie et au Liban : La légende phénicienne de Danel, Mission de Ras-Shamra I, (BAH, XXI), Paris, 1936 ; La Légende de Keret, ibid., t. II (BAFI, XXII), Paris, 1936. On peut constituer une bibliographie des études relatives à ces documents par les notes de R. de Vaux, Les textes de Ras Shamrâ et l'Ancien Testament, Revue biblique, 46, 1937, P- 52f> ss. Israël F. Dhorme, La religion des Hébreux nomades, Bruxelles, 1937, donne une importante bibliographie et inaugure une série d'études dont le titre général est L'évolution religieuse d'Israël. A. LodS, Israël des origines au milieu du VIIIe siècle, et Des prophètes à Jésus, t. 27 et 28 de L'Évolution de l'Humanité, Paris, 1930-1932. Religion hittite G. Furlani, La Religione degli Hittiti, Bologne, 1936, t. XIII de Storia delle Religione, dirigée par R. PET- Tazzoni (bibliographie). xxx proche-orient asiatique Religions de la Perse C. Huard, La Perse antique et la civilisation iranienne, t. 24 de l'Évolution de l'Humanité, 1925, p. 96 ss. (bibliographie). P. Dhorme, La religion des Achéménides : Revue biblique, t. 10, 1913, p. 15 ss. périodiques et ouvrages publiés en fascicules Abhandlungen der Preussischen Akademie der Wissen- schaften (Philosophisch-historische Klasse), Berlin. Fascicules. Aile Orient (Der), Leipzig, 1903 ss. Fascicules, sauf dans les volumes XXI à XXIII. En 1937. t. XXXVI. American Journal of Archaeology. Trimestriel. Concord. 1885 ss. En 1937, t. 41. American (The) Journal of Semitic Languages and Litera- tures. Trimestriel. Chicago. En fin 1937, t. LIV. Annals of Archaeology and Anthropology, Liverpool, 1908 ss. En 1937, t. XXIV. Annual (The) of the American School of Oriental Research in Jérusalem, devenu, à partir du tome IV inclus, Annual (The) of the American Schools of Oriental Research. Annuel. Baltimore, 1919-20 ss. En 1937,1.16 (1935-36). Antiquaries (The) Journal. Trimestriel, 1920 ss., Londres. En 1937, t. XVII. Antiquity. Trimestriel. Gloucester, 1927 ss. En 1937, t- XI. Archaeologischer Anzeiger. Cf. Jahrbuch des Deutschen Archâologischen Institut. Archiv fur Keilschriftforschung, devenu, à partir du tome III inclus Archiv fur Orientforschung, 6 fascicules par volume. Berlin. En 1937, t. XI. Archiv Orientâlny. Prague, 1929 ss. En 1937, t. X. Babyloniaca. Paris, 1910 ss. En 1937, t. I7- Belleten. Trimestriel. Ankara, 1937 (ire année). Bulletin of the American Schools of Oriental Research. Trimestriel. Baltimore, 1919 ss. Fin 1937, n° 68. Iraq. Semestriel. Londres, 1934 ss- Jahrbuch des Deutschen Archâologischen Institut, conte¬ nant l'Archaeologischer Anzeiger, Berlin. En 1937, t- 52. Journal of the American Oriental Society. Trimestriel. 1843 ss. En 1937, t. LVII. Journal of Egyptian Archaeology. Trimestriel. Londres, 19x4 ss. En 1937, t. XXIII. BIBLIOGRAPHIE GÉNÉRALE XXXI Mitteilungen der Deutschen Orient- Gesellschaft. Berlin. Un 1937. 75. Mitteilungen der Vorderasiatische Gesellschaft, devenu, en la 27e année (1922), Mitteilungen der Vorderasiatisch- âgyptischen Gesellschaf t. Fascicules. Leipzig, 1896 ss. En 1937, t- 41- Muséum (The) Journal. Trimestriel, Philadelphie. En 1937, vol. XXVIII. OrientcUia. Rome, 1932 ss. Palestine Exploration Fund. Quarterly Statement. Trimes¬ triel. Londres, 1863 ss. Devenu, à partir du t. 69,1937, Palestine Exploration Quarterly. Polski Biuletyn Orientalistyczny, The Polish Bulletin of Oriental Studies. Varsovie, 1937, t. I. Quarterly (The) of the Department of Antiquities of Pales¬ tine. Trimestriel. Jérusalem, 1931 ss. Revue archéologique. Trimestriel, 2 volumes par an. En 1937, série 6, t. IX et X. Revue biblique. Trimestriel. Paris, 1892 ss. En 1937, t. 46. Reallexikon der Assyriologie. Berlin, 1928 ss. En 1938, t. II, se terminant au mot Ezur. Recueil de Travaux relatifs à la philologie et à l'archéo¬ logie égyptiennes et assyriennes, Paris, 1870-1923, 40 volumes. Revue hittite et asianique. Trimestriel. Volumes bisannuels. Paris, 1930 ss. En 1937, t. IV, fasc. 29. Rocznik Orientalistyczny. Varsovie. En 1937, t. XIII. Syria. Trimestriel. Paris, 1920 ss. En 1937, t- XVIII. Transactions of the Society of Biblical Archaeology. Londres 1872-1893, 9 volumes. Tiirk Tarih, Arkeologya ve Etnografya Dergisi. Stamboul, 1933 ss. En 1936, t. 3. Vestnik drevniej Istorii, Revue d'histoire ancienne. Moscou, 1937 (ire année). Wiener Zeitschrift fur die Kunde des Morgenlandes. Vienne, 1887 ss. En 1937, t. 44. Zeitschrift der Deutschen Morgenlândischen Gesellschaft. Leipzig, 1847ss. A partir dut. 76,1922, nouvelle série. En 1937, t. 91 (NF 26). Zeitschrift des Deutschen Palâstina-Vereins. Leipzig, 1878 ss. En 1937, t- 6°- Zeitschrift fur Assyriologie. Leipzig, 1886 ss. A partir du t- 35. 1923, nouvelle série. En 1937, t. XLIV (NF X). LISTE ALPHABÉTIQUE DES ABRÉVIATIONS EMPLOYÉES POUR LES RÉFÉRENCES AA — Archaeologischer Anzeiger. AAA = Annals of Archaeology and Anthropology. AASOR = The Animal of the American Schools of Oriental Research. AcO = Acta Orientalia. AJ = The Antiquaires Journal. AJA = American Journal of Archaeology. AJSL = American Journal of Semitic Languages and Literatures. Ant. = Antiquity. AO = Der Alte Orient. AO, suivi d'un chiffre = Numéro d'inventaire au Musée du Louvre. AOF = Archiv fur Orientforschung. AOr. = Archiv Orientâlny. APAW = Abhandlungen der Preussischen Akademie der Wissenschaften (Philosophisch-historische Klasse). BA = Beitrage zur Assyriologie. Bab. = Babyloniaca. BAH = Bibliothèque archéologique et historique de Syrie. BASOR = Bulletin of the American Schools of Oriental Research. BBSAJ = Bulletin of the British Schools of Archaeology in Jérusalem. BE = The Babylonian Expédition of the University of Pennsylvania. BM, suivi d'un chiffre = Numéro d'inventaire du Bri¬ tish Muséum. BoSt = Boghazkôy-Studien. BoTU = E. ForrER, Die Boghazkôy-Texte in Umschrift. CAH = Cambridge Ancient History. CBS, suivi d'un chiffre = Numéro d'inventaire au Musée babylonien de l'Université de Pennsylvanie. CIH = L- MESSERSCHMIDï, Corpus Inscriptionum Hetti- ticarum. CRAI = Comptes rendus de l'Académie des Inscriptions et Belles-Lettres. xxxiv proche-orient asiatique HT = H- King, Hittite texts. IAK = E. Ebeeing, B. meissner et E. WEidner, Die Inschriften der altassyrischen Kônige. IHH = B. Hrozn"y", Les Inscriptions Hittites Hiérogly¬ phiques. IJ = Indogermanisches J alirbtich. ILN = Illustrated Dondon News. ISA = Fr. Ti-iureau-Dangin, Les Inscriptions de Sumer et d'Akkad. JA = Journal asiatique. JAOS '= Journal of the American Oriental Society. JEA = Journal of Egyptian Archaeology. JPOS = Journal of the Palestinian Oriental Society. JRAS = Journal of the Royal Asiatic Society of Great Britain and Ireland. JS = Journal des Savants. JSOR = Jorunal of the Society of Oriental Research. KAH = Keilschrifttexte aus Assur historischen Inhalts. KAV - Keilschrofttexte aus Assur verchiedenes Inhalts. KB = E- Schrader, Keilschrift Bibliothek. KBo = Keilschrifttexte aus Boghazkôy. K1F = Kleinasiatische Forschungen. KUB = Keilschrifturkunden aus Boghazkôy. BSS — Leipziger semitische Studien. MDOG = Mitteilungen der Deutschen Orient-Gesellschaft. MDP = Mémoires de la Délégation en Perse. MJ = The Muséum Journal. MVAG, MVÀG = Mitteilungen der Vorderasiatischen (ultérieurement, Vorderasiatisch-Aegyptischen) Gesell- schaft. NF, NS — Nouvelle série (Neue Folge). OETC = Oxford Editions of Cuneiform Texts. OIC = Oriental Institute Communications. OIT = Oriental Institute Publications. OEZ = Orientalische Eiteraturzeitung. Or = Orientaha. PBS = Publications of the Babylonian Section. PEF, PEFQS, PEQ = Palestine Exploration Fund, Quar terly Statement, remplacé par Palestine Exploration Quarterly. PEF Annual = Palestine Exploration Fund. Annual. PSBA = Proceedings of the Society of Biblical Archaeo¬ logy. QDAP = The Quarterly of the Department of Anti- quities of Palestine. RA — Revue d'Assyriologie. RAr = Revue Archéologique. BIBLIOGRAPHIE GÉNÉRALE XXXV RB = Revue biblique. RIIA = Revue hittite et asianique. RHR = Revue de l'histoire des religions. RISA = C. BarTon, The Royal Inscriptions of Sumer and Akkad. RI,A = Reallexikon der Assyriologie. RO = Rocnik Orientahstyceny. RT = Recueil de travaux relatifs à la philologie et à l'archéologie égyptiennes et assyriennes. SAOC = Studies in Ancient Oriental Civilization. TSBA = Transactions of the Society of Biblical Arcliaeo- logy. VAB = Vorderasiatische Bibliothek. VBoT = A. GôTzE, Verstreute Boghazkôi-Texte. VDI = Vestnik drevniej Istorii (Revue d'histoire, ancienne). W.-B. = Collection Well-Blundel, à l'Ashmolean Muséum. WVDOG = Wissenschaftliche VerôfïentHchungen der Deutschen Orient-Gesellschaft. WZKM = Wiener Zeitschrift fur die Kunde des Mor- genlandes. YOSR = Yale Oriental Sériés, Researches. ZA = Zeitschrift fur Assyriologie. ZATW = Zeitschrift fur die alttestamentliche Wissen- schaft. ZDMG = Zeitschrift der Morgenlândischen Gesellschaft. ZDPV = Zeitschrift des Deutschen Palâstina-Vereins. ZSSR = Zeitschrift der Savigny-Stiftung fur Rechts- geschichte. Romanistische Abteilxmg. CHAPITRE PREMIER LE PROCHE-ORIENT ASIATIQUE Les deux plus anciennes civilisations historiques ont pris naissance en Orient, l'une dans la Basse-Mésopo¬ tamie, terre d'alluvions créée par le Tigre et l'Euphrate, et dans la région voisine où coulent le Karoun et la Kerkha, l'autre dans la vallée inférieure du Nil. Deux civilisations peut-être aussi anciennes deviendront historiques le jour où l'on aura déchiffré leurs écritures : à l'ouest, celle de la Crète, des îles de la mer Egée et du littoral de l'Asie Mineure ; à l'est, celle de la vallée de l'Indus. La résurrection du passé. ■—• Au début du xixe siècle on ne connaissait rien de l'histoire des anciens peuples de l'Orient, si ce n'est par la Bible et par le témoignage tardif de quelques auteurs classiques. Encore, bien souvent, sont-ce des légendes et des faits déformés que ces auteurs rapportent, ou des raccourcis par lesquels sont caractérisées de longues périodes : ainsi, quand Thucydide (I, 4) raconte de Minos qu'il est le plus ancien roi qui se soit créé une flotte, qu'il a dominé sur les Cyclades, qu'il a colonisé la plupart des îles, il note en quelques mots un fait historique d'impor¬ tance considérable, l'hégémonie maritime exercée par les Crétois. De xixe siècle a vu commencer la reconstitution de l'histoire de l'Orient. En même temps que les écritures égyptiennes les écritures cunéiformes ont livré leur secret ; des documents originaux, découverts par les voyageurs et par les fouilleurs, ont permis d'établir un cadre pour les événements et de les y présenter comme une tapisserie ancienne dont certaines parties parais- 4 PROCHE-ORIENT ASIATIQUE sent avoir à peu près conservé leurs couleurs primitives tandis que d'autres se sont estompées ou même font complètement défaut. Depuis le début du xxe siècle, et surtout depuis la guerre de 1914, la documentation s'est considérablement enrichie ; les lacunes restent cependant bien nombreuses, parfois très importantes, et seules de nouvelles découvertes peuvent permettre de les combler. Il en résulte des incertitudes, à côté de ce qui est définitivement établi ; de là des opinions différentes, des controverses, dont les principales seront signalées au moment opportun. D'exploration en surface, la moins dispendieuse, n'est achevée dans aucun pays. D'exploration dans le sous-sol, beaucoup moins avancée et qui exige des dépenses considérables, se pratique d'ordinaire dans des monticules artificiels auxquels on donne en arabe le nom de tell, et que l'on appelle en turc tepè ou heuyuk (qui se dit aussi huyuk et, à Stamboul, euyuk). Ces éminences, dont le noyau central est parfois natu¬ rel, sont formées en majeure partie par les ruines suc¬ cessives de constructions en terre et s'élèvent dans certains sites jusqu'à 30 mètres de hauteur. Des cons¬ tructions en terre n'étaient pas de bien longue durée ; quand elles étaient démolies on ne prenait pas la peine de déblayer le terrain, on laissait en place la base des murs, on égalisait les décombres et le plus souvent on érigeait un nouveau bâtiment au-dessus de l'ancien, sans établir de fondations. En enlevant les terres par couches successives et jusqu'au sol vierge, ou en creu¬ sant de très larges tranchées, on retrouve l'un après l'autre les divers strates de civilisation. Tant que l'on n'a pas atteint la base on ne peut pas les classer en commençant par le plus ancien ; c'est pourquoi dans certains sites on leur attribue des numéros à partir du plus récent, et dans d'autres, au contraire, en partant du premier établissement humain. C'est seulement en ces dernières décades que l'on s'est rendu compte de l'importance de l'exploration méthodique, dont on n'avait pas pris soin au cours des recherches anté¬ rieures. Valeur des documents. — Des documents découverts sont des textes, des monuments figurés, des construc- PROCHE-ORIENT ASIATIQUE 5 tions, des objets usuels et des objets de luxe. Les textes sont les plus importants au point de vue de l'histoire proprement dite, puisque seuls ils donnent des noms et signalent des événements. Malheureuse¬ ment ils ne forment pas une série continue, même aux époques où les princes ont pris soin de faire rédiger leurs annales. Par ailleurs chaque roi n'a d'autre souci que de faire raconter ses hauts faits et exalter son pays. Lorsqu'un heureux hasard nous livre, d'origines diverses, des récits d'un même événement qui a eu des répercussions dans "des pays différents, ces récits se présentent tous d'un point de vue absolument subjec¬ tif. Bien plus, dans les relations successives écrites en un même lieu les faits se défigurent et finissent par prendre une importance qu'ils n'avaient pas tout d'abord. Il importe donc de ne pas accepter sans contrôle les renseignements apportés par les documents contemporains, pas même par les listes royales où sont consignées les Dynasties avec les noms des rois et la durée de leurs règnes. Ces listes diffèrent entre elles sur des points importants : elles intervertissent l'ordre des règnes ; elles ne s'accordent pas sur leur durée ; elles considèrent comme successives des lignées qui sont en partie contemporaines, et elles attribuent aux plus anciens monarques des règnes de centaines, par¬ fois de milliers d'années. Cependant ces listes ont une grande valeur, à condition de pouvoir contrôler leurs données par d'autres moyens d'information, tel le cas où par un ensemble de documents datés on peut reconstituer la chronologie relative d'une époque. Les documents non écrits ne sont pas à négliger. Ils apportent de précieux témoignages sur le développe¬ ment de la civilisation locale, sur les relations avec d'autres régions, sur les influences exercées ou reçues. Dans le site où ils sont découverts leur date est fixée par le niveau dans lequel ils sont recueillis et par les objets qui les entourent. Les comparaisons entre objets provenant de sites différents permettent de constater l'extension dans le temps et dans l'espace de certaines techniques, même aux époques antérieures à l'inven¬ tion de l'écriture, de remonter jusqu'au début de la civilisation dans chaque région explorée, et par delà 6 PROCHE-ORIENT ASIATIQUE les temps historiques d'atteindre, en certains lieux, jusqu'aux temps très lointains des premières industries humaines. Notions géographiques. — Be domaine de l'histoire ancienne dans le Proche-Orient asiatique comprend trois régions bien distinctes, une grande plaine, un désert et une suite de montagnes qui entourent plaine et désert, d'est en ouest, en passant par le nord. Mésopotamie. — B a plaine principale, la Mésopo¬ tamie, est arrosée par deux grands fleuves, le Tigre et l'Euphrate, dont les sources sont voisines, dans les montagnes d'Arménie. Ils s'éloignent tout d'abord l'un de l'autre, ont un cours rapide et difficile dans des gorges profondes, puis atteignent une plaine haute, sur fond calcaire, la Haute Mésopotamie, qu'ils traversent en se rapprochant jusqu'à n'être plus distants que d'environ 30 kilomètres, dans la région de Bagdad ; ils coulent ensuite dans une plaine basse, la Basse- Mésopotamie, formée par les alluvions qu'ils ont charriées et qui se développe de siècle^ en siècle aux dépens du golfe Persique. Comme en Egypte la crue annuelle produit une inondation qui s'étend dans la plaine ; eÛe débute en mars, atteint son maximum en mai et se termine en septembre. Il faut une interven¬ tion incessante de l'homme pour la discipliner, pour la rendre productrice et non destructive, et les périodes où le gouvernement central est fort sont les seules pendant lesquelles la Basse Mésopotamie jouit d'une véritable prospérité, car, alors, l'endiguement des fleuves, le creusement, l'entretien et le curage des canaux assurent, par une irrigation contrôlée, le maxi¬ mum de rendement des champs de céréales, des jardins et des vergers. Ba Basse Mésopotamie, de formation relativement récente, n'a pas été habitée avant le Ve Millénaire. Au IIIe Millénaire sont établis là les Sumériens et les Akkadiens. Bes villes des Sumériens s'élèvent au bord du golfe Persique et sur les rives de l'Euphrate ; elles s'appellent Eridou (aujourd'hui Abou Shahrein), cité bâtie dans une île, Our (Moughéir), sur la rive droite du fleuve, Barsa (Senkereh), Bagash (Tello), Oumma (Djoha), Ourouk (Warka), Shourouppak (Fara) PROCHE-ORIENT ASIATIQUE 7 la plus septentrionale, Nippour (Niffer), est le princi¬ pal centre religieux. Au nord de la région sumérienne le pays d'Akkad s'étend jusqu'à la latitude de Bagdad. Ses villes principales sont Borsippa (Birs Nimroud), Babylone (Hilleh), Kish (El Ahymer), Sippar (Abou Habba). Au début du IIe Millénaire Sumer et Akkad, réunis sous un même sceptre, forment la Babylonie, appelée Kardouniasb au temps de la domination des Kassites. Les lagunes au bord du golfe Persique échappent souvent à l'hégémonie babylonienne et appartiennent au Pays de la Mer où, plus tard, s'ins¬ talleront des tribus araméennes, notamment celle des Chaldéens (Kaldoû). Bes basses vallées de l'Oùknou (Kerkha) et de l'Oulaï (Eulaeus, Karoun) appartiennent géographique- ment à la même plaine ; là se développe, autour de Suse, la civilisation élamite, contemporaine et souvent tributaire de celle de la Basse Mésopotamie. Ba Haute Mésopotamie a été colonisée plus tôt. Sur le Tigre est l'Assyrie, dont la première capitale, Assur (Qal'at Shergât), est remplacée par Kalhou (Nimroud) sur un affluent du Zab supérieur, puis par Ninive (Ninoua) sur la rive orientale du fleuve, en face de la moderne Mossoul. Entre les deux Zab fleurissent les villes d'Arba-ilou (Arbèles, Erbîl) et d'Arrapha (Kerkouk) ; au nord-est de Ninive, au vine siècle avant J.-C., Sargon II construit Doûr- Sharroukîn (Khorsabad). A l'ouest de l'Assyrie, le Soubarou, ou Soubartou, s'étend jusqu'à l'Euphrate. Dans la première moitié du IIe Millénaire il est occupé par les Hourrites et plus tard par des royaumes araméens ; les Assyriens lui donnent le nom de Hani- galbat. Du plateau iranien à l'Asie Mineure. — Ba région montagneuse, c'est à l'est le plateau de l'Iran, aux pentes abruptes, le long desquelles s'installent des peu¬ plades, Boulloubi, Gouti, Kassites, dont les convoitises se portent vers les richesses des habitants de la plaine. Sur le plateau même la civilisation la plus ancienne est la même que dans la Haute Mésopotamie. Bà s'éta¬ blissent à la fin du IIIe Millénaire ou au début du second, les Mèdes et les Perses dont l'empire s'étendra 8 PROCHE-ORIENT ASIATIQUE au viie siècle sur un immense territoire. Le grand mouvement de migration des Indo-Européens auquel ils prennent part conduit, au cours du IIe Millénaire, par le sud-est du plateau, des gens parlant le sanscrit, qui vont se trouver dans la vallée de.l'Indus en contact avec la civilisation qui a remplacé celle de Mohendjo- daro, et ils vont y substituer la leur propre, celle de l'Inde classique. Au nord-ouest du plateau iranien, vers le lac de Van, s'établissent au commencement du IIe Millénaire, parmi les Hourrites, d'autres aryens apparentés aux Indiens ; ils y deviennent la classe dominante. Dans la même région, au Ier Millénaire, fleurit le royaume d'Ourartou. En arrière, vers la Caspienne, est le territoire d'où semble être venue la connaissance de la métallurgie, important élément de développement de la civilisation au IVe Millénaire avant notre ère. Au nord-ouest, c'est le plateau d'Asie Mineure où les recherches relatives à la période paléoli¬ thique sont à peine amorcées, où dès avant l'an 3000 s'élèvent des villes qui subsisteront sur le même site pendant des milliers d'années, où les Sémites installent des comptoirs dès avant le milieu du IIIe Millénaire, puis au xxe siècle. L'Empire hittite, créé au début du IIe Millénaire par des Indo-Européens, autour de Hattous (Boghazkeuy), est ruiné au commencement du xne siècle par une poussée venue d'Europe qui installe les Phrygiens sur le plateau. Haute-Syrie. — Les communications du plateau d'Asie Mineure avec la Mésopotamie sont difficiles. De l'Argée partent deux voies. La première se dirige vers l'est puis se divise en trois tronçons : l'un passe à Maldija (Malatya) et atteint l'Assyrie par la vallée du Tigre ; un autre, après avoir traversé l'Euphrate, atteint Harran en Soubarou ; le troisième, par Marqasi (Marash), descend vers le Naharina, la région entre Oronte et Euphrate, dont les villes principales sont Kargamis (Djarablous), sur le fleuve, et Alep (Halpa, Halab). A la ville d'Alep aboutit également la seconde voie ; celle-ci descend d'abord de l'Argée vers Touwa- nawa (Tyane, Kilise Hisar) au sud-ouest, traverse le Taurus aux Portes Ciliciennes, puis l'Amanus aux Portes d'Aman ou Portes Syriennes. Le Naharina a PROCHE-ORIENT ASIATIQUE 9 une grande importance au point de vue militaire et économique ; Sumériens, Akkadiens, Hourrites, Égyp¬ tiens, Hittites, Assyriens, tous les grands peuples de l'antiquité tentent de s'en assurer la possession, car c'est là que passent les principales routes des relations internationales. Dépression syro-élanitique. — Au sud du Naharina une grande dépression s'étend jusqu'au golfe élanitique (golfe d'Akaba). Sa partie supérieure, en Syrie, est arrosée par l'Arounta (Oronte, Nahr el-Asy), sur lequel la puissante ville de Qadesh défend le passage vers la Méditerranée par la vallée de l'Éleuthéros (Nahr el-Qébir), entre les montagnes des Ansariyés et le Diban ; plus au sud, là où l'Oronte prend sa source, c'est la plaine appelée par les Grecs Cœlé- Syrie ou Syrie Creuse (la Beka'a) ; de là des vallées trans¬ versales permettent d'atteindre la mer, vers Tyr (Tsour) et la plaine de Galilée, en suivant le Déontès (Nahr el-Lîlâni), ou l'oasis de Damas, en suivant l'Abana (Nahr Barada). Da dépression s'accentue dans la vallée du Jourdain qui traverse le Semakhonitis (lac de Hoûlê) puis descend dans le Ghôr (creux), au-dessous du niveau de la Méditerranée ; au lac de Tibériade il est à une altitude de — 208 mètres, et la mer Morte, dans laquelle il se jette, est à — 354 mètres. De fond remonte ensuite, pour s'abaisser de nouveau dans un désert rocheux, et la dépression se termine par le ouady el-Araba, au golfe d'Akaba. Régions côtières. — Da côte méditerranéenne, entre l'Asie Mineure et l'Égypte, forme deux régions très différentes. Au nord, du mont Cassius au Carmel, c'est la Phénicie, les Échelles du Devant, le Zahi des Égyp¬ tiens. Avant la plaine où l'Éleuthéros se jette dans la mer, cette côte est peu hospitalière ; une seule ville antique y a été construite, Ougarit (Ras (esh-) Shamra), près de la plus récente Daodicée (Lattaquié) ; plus au sud, les villes deviennent nombreuses : Arwad (Aradus, Rouâd, dans une île) avec établissements sur la côte, Tripoli (Taraboulous), Goubla (Byblos, Djébeïl), Berouta (Béryte, Beyrouth), Sidouna (Sidon, Saïda), Tsour (Tyr, Tsour, dans une île), Acre ( Akka). De Diban est presque partout à faible distance de la 10 PROCHE-ORIENT ASIATIQUE côte : sur une profondeur qui dépasse rarement 25 kilo¬ mètres s'étagent une plaine étroite, souvent coupée par des épis montagneux, une région d'altitude moyenne couverte de cultures, sur les pentes de la montagne, et enfin, au-dessus de 2.000 mètres, des pâturages et de magnifiques forêts de pins, de cyprès, de cèdres, que l'on exploite pour l'exportation en- Egypte et en Mésopotamie, régions dépourvues de bois de construction. Des rivières torrentueuses descendent de la montagne : l'Adonis (Nahr Ibrâhîm) au sud de Goubla, le Dycus (Nahr el-Kelb) et le Nahr Beyrouth près de Beyrouth, le Béontès (Nahr el-Lîlânî) entre Tyr et Sidon ; la montagne s'éloigne ensuite de la côte et un plateau ondulé aboutit à la plaine d'Esdrelon (ou de Jizréel), dominée par le Petit-Hermon (516 m.) et le Carmel (562 m.), arrosée par le Cison. A l'embou¬ chure de cette rivière s'élève au xive siècle le premier établissement de Caïffa (Hcpa des Grecs, Tell Abou Hawam) ; sa vallée, protégée par Megiddo (Tell el-Moutesellim) et Beth-shân (Beisan, Tell el-Hœsn) donne passage à une grande voie vers Damas et le Hauran. Ea montagne dont le cap Carmel est l'extré¬ mité occidentale forme la limite entre la Phénicie et la côte méridionale. Du Carmel au ouady el Arîsh (le Torrent d'Egypte de la Bible) et au désert sableux, le caractère géographique est différent : sur un rivage sablonneux les ports sont rares : Jafïa, Ascalon, Gaza ; en arrière, des plaines fertiles, plaine de Saron, Shéphéla, puis une région montagneuse dont l'arête n'atteint pas 1.000 mètres, avec les villes de Jérusalem (790 m.) et d'Hébron (927 m.), borde la profonde dépression de la mer Morte et s'adosse vers le sud au massif du Sinaï où le désert de Tîh est à une altitude moyenne de 1.000 m. et le sommet du Sinaï à 2.602 mètres. Les régions à l'est de la dépression syro-élanitique. ■—• Vers l'est la grande dépression est bordée, dans sa partie septentrionale, par l'Anti-Biban (2.700 m.) au delà duquel se trouve l'oasis de Tadmor (Palmyre ; 400 m.), en direction de l'Euphrate, puis par l'Her- mon (2.760 m.) d'où descend le Pharphar (Nahr el-A 'ouadj) qui, avec l'Abana, arrose l'oasis de Damas PROCHE-ORIENT ASIATIQUE 11 (713 m.) pour se perdre, comme lui, dans un lac, à la lisière du désert. Le terrain se relève et forme le plateau basaltique du Hauran (le Basan de la Bible et des textes de Ras Shamra ; 800 m.), dominé par le massif du même nom (2.000 m.) ; cette région volcanique, fertile en céréales et en forêts, est limitée au sud par le Jarmoûq, affluent du Jourdain, et voisine du pays d'Ammon qui s'étend jusqu'au Jabbok, un autre affluent du Jourdain. Vient ensuite le pays de Moab, à l'est de la mer Morte. Désert de Syrie. — Entre la vallée de l'Euphrate et la grande dépression syro-élanitique s'étend un désert d'altitude élevée où se rencontrent des wadys dessé¬ chés et des points d'eau ; c'est le prolongement du Sahara africain dont la dessication se poursuit depuis la fin de la période des pluies diluviennes qui corres¬ pond à la dernière période glacière en Europe. Une grande partie de ce désert présente des steppes cou¬ vertes de graminées au printemps et, en certains endroits, de végétation arborescente. Des nomades y vivent du produit de leurs troupeaux, et sur la péri¬ phérie, là où commencent les pâturages, quelques-uns plantent leurs tentes à demeure et s'initient à la vie des sédentaires. Au début des temps historiques le désert est déjà sillonné de pistes ; depuis des millé¬ naires des caravanes suivent ces voies pour se rendre des régions d'Alep, de Damas ou de Pétra, vers celle de Babylone et vers le golfe Persique, où se font des échanges avec les produits de plus lointains pays. L'histoire du Proche-Orient. ■— La Mésopotamie est le centre du Proche-Orient asiatique. On peut lui rappor¬ ter l'ensemble des événements, car tous les peuples de la périphérie gravitent dans son orbite. Mais elle a été peuplée tardivement et il convient, avant d'aborder sa préhistoire, de recueillir ce que nous savons des époques plus anciennes dans d'autres régions. En fait cette étude est à peine commencée, et c'est sur un seul point que l'on peut actuellement suivre le dévelop¬ pement complet des industries paléolithiques, la Palestine. CHAPITRE PREMIER NOTES Sources classiques. — La liste des auteurs grecs et latins qui ont fait mention des royaumes de Babylone et d'Assour est compilée dans K. Holzhey, Assur und Babel, Munich, 1921. Exposé succinct dans G. Contenau, Manuel d'archéologie orientale, t. I, 1927, p. 6 ss. Exploration en surface et dans le sous-sol Pour situer les lieux signalés dans le texte et dans les notes sui¬ vantes on se reportera aux cartes de l'Allas historique, I, Paris, 1937. A) Recherches en surface L'histoire des recherches en surface et des fouilles dans le Proche- Orient asiatique a été écrite par H. Hilprecht (Assyrie et Baby- lonie), J. Benziger (Palestine ; il ignore les voyageurs français), F. Hommel (Arabie), P. Jensen (Hatti), dans H. Hilprecht, Explorations in Bible Lands during Ihe 19th Century, Philadelphie, 1903 ; S. Mercer, The Recovery of Forgotlen Empires, Milwaukee, 1925 ; exposé plus succinct dans G. Contenau, Manuel, t. I, p. 10 ss. (bibliographie, p. 495 ss.). Pour la Mésopotamie et la Perse, C. Fos- sey, Manuel d'Assyriologie, t. I, 1904, p. 6 ss. (bibliographie, p. 393 ss.) ; pour la Palestine, R. Macalister, A Century of Exca¬ vation in Palestine Londres, 1925, p. 13 ss., W.-F. Albright, The archaeology of Palestine and Ihe Bible, New-York, 1935. Mésopotamie et Perse Dans tous les pays les recherches en surface ont précédé les fouilles. Il n'est pas utile de rappeler ici les ouvrages des anciens pèlerins et voyageurs, depuis le rabbin Benjamin de Tudèle, dont les Voyages, écrits en hébreu en 1178, furent publiés à Constanti- nople en 1543, en latin, à Anvers, en 1575, et en traduction française, à Leyde, en 1729. Nous citerons seulement des noms parmi les plus marquants. L'Italien Pietro délia Valle (1614-1626) décrit les ins¬ criptions trilingues de Persépolis et rapporte des briques de Baby¬ lone et d'Our. J. Chardin (1665-1677) fait des dessins dans les ruines de Persépolis et de Naqsh-i-Roustem, ainsi que la copie d'une ins¬ cription trilingue de Darius. K. Niebuhr (1761-1767) copie à Per¬ sépolis douze inscriptions qui serviront de base aux recherches de Grotefend pour le déchiffrement de l'écriture cunéiforme. A. Michaux envoie en France (1802) un galet ovoïde couvert de figures et d'une inscription, un koudourrou, que conserve le Cabinet des Médailles, le < Caillou Michaux ». L'année précédente H. Bridges PROCHE-ORIENT ASIATIQUE 13 avait envoyé en Angleterre l'inscription de Nabuchodonesor II connue depuis sous le nom d' « Inscription de la Compagnie des Indes ». J. Morier (1806-1816), J. Kinneir (1808-1810) et W. Ouseley (1810-1812) décrivent et dessinent de nombreuses antiquités, notam¬ ment en Perse. C. Rich (1787-1820) décrit Babylone et d'autres ruines ; il recueille des textes et des cylindres-sceaux ; il publie le premier mémoire scientifique sur les antiquités babyloniennes. En 1839 et 1840, C. Texier fait des dessins de monuments antiques en Arménie, en Perse et en Mésopotamie; au cours d'une exploration de l'Asie Mineure, de 1833 à 1839, il avait dessiné les ruines de Hattous, la capitale des Hittites au II" millénaire avant notre ère, et les sculptures rupestres de Yazilikaya, à 2 kilomètres de cette ville. De 1833 à 1847 H. Rawlinson explore la Perse et fait de nom¬ breuses recherches sur les antiquités babyloniennes et perses. Le voyage de A. Layard, à la fin de 1840, le prépare aux fouilles qui devaient illustrer son nom. A cette époque où l'exploration super¬ ficielle de la Perse peut être considérée comme terminée, le Gou¬ vernement français confie à E. Flandin et P. Coste (1840-1841) la mission de dessiner exactement tous les monuments antiques de ce pays : E. Flandin et P. Coste, Voyage en Perse, Paris, 1843-1854, œuvre excellente qu'il est encore utile de consulter. L'année 1842 est celle des premières fouilles en Assyrie, les fouilles de Botta à Ninive. Rouet, successeur de Botta au Consulat de Mossoul, découvre les bas-reliefs rupestres de Maltaï et de Bavian. Cependant l'explo¬ ration topographique et archéologique de la plaine mésopotamienne n'avait pas été aussi développée que celle de la Perse. Layard, après des fouilles dans les sites des trois capitales successives de l'Assyrie (1845-1847 et 1849), fait un important voyage d'études et des sondages. W. Loftus, en 1849, visite les ruines situées entre Bagdad et Bassora : W. Loftus, Travels and Researches in Chaldea and Susiana, Londres, 1857. V. Place, tout en continuant les fouilles commencées è Khorsabad par Botta (1851-1855) explore les sites voisins ; en même temps, une Expédition scientifique, composée de F. Fresnel, F. Thomas et J. Oppert (1851-1854) étudie les ruines de la Babylonie, déterminant pour la première fois l'enceinte de Baby¬ lone. En 1871, les Anglais Selby, Collingwood et Bewsher com¬ mencent la publication d'une carte au 144.000" qui est restée ina¬ chevée. J. de Morgan poursuit des recherches en Perse : J. de Morgan, Mission scientifique en Perse, Paris, 1894-1904. L'école américaine de Bagdad (The American School of Oriental Research) fondée en 1921, et celle de Jérusalem, fondée en 1900, ont comme organes Bulletin of Vie American schools of oriental research (BASOR), Baltimore, depuis 1919 ; The Annual of the American Schools of oriental research (AASOR), New-Haven, 1920 ss. De novembre 1933 à mai 1934, des objets, notamment de la poterie de la période chalcolithique et de l'époque historique, ont été recueillis, au cours d'une explo¬ ration de l'ancienne Perside : Aurel Stein, An Archeological Tour in the Ancienl Persis, Iraq, 3, 1936, p. 111 ss. Actuellement, M. E. Schmidt prépare un Corpus de vues aériennes des sites archéo¬ logiques du plateau iranien. Arménie En Arménie le Gouvernement français envoie l'Allemand F. Schulz, professeur à Giessen, copier dans la région de Van (1826- 1828) des inscriptions cunéiformes de l'ancien royaume d'Ourartou ; ces inscriptions sont appelées ourartéennes, vanniques ou khaldes. H. Lynch, en 1893-1894, W. Belck et C. Lehmann en 1898-1899, M. Marr et J. Orbelli en 1916, continuent la recherche de ces textes. Cf. C. Lehmann-Haupt, F. Bagel et E. Schachermeyr, Corpus Inscriptionum Chaldicarum, Berlin, 1928 ss. J. de Morgan a effectué des recherches sur le début de l'âge des métaux dans l'Arménie russe : J. de Morgan, Mission scientifique au Caucase, Paris, 1889. 14 PROCHE-ORIENT ASIATIQUE Asie Mineure Après le voyage de C. Texier en Asie Mineure, cette région est visitée par l'Anglais Hamilton qui fait connaître la porte monu¬ mentale de Heuyuk. V. Langlois explore la région de Tarse en 1852- 1853. G. Perrot, ; en 1861, étudie les monuments antérieurement signalés et fait la première description de Gâvour Kalesi : G. Perrot, Exploration archéologique de la Galatie..., Paris, 1872. La plus impor¬ tante observation faite par. un voyageur, c'est celle d'E. Chantre : en 1893 et 1894 il recueille des fragments de tablettes cunéiformes sur les pentes duBuyuk Kalè, dans les ruines de Hattous : E. Chantre, Mission en Cappadoce, 1893-1894, Paris, 1898, p. 39 ss. Cela incite l'Allemand Winckler à entreprendre des fouilles qui ont mis au jour des milliers de documents, base de la reconstitution de l'histoire des Hittites. Depuis 1919 plusieurs voyageurs ont visité l'Asie Mineure. La plus importante des recherches récentes en surface, c'est celle de l'Université de Chicago qui se proposait d'explorer l'ensemble du pays ; commencée en 1926, elle n'a pas été terminée : H. von der Osten, Explorations in Central Anatolla, Season of 1926, OIP, t. V, Chicago, 1929 ; du même, Explorations in Hittite Asia Minor, 1927-28, OXC, n° 6, Chicago, 1929 ; du même, Explo¬ rations in Hittite Asia Minor, 1929, ibid., n» 8, Chicago, 1930. En 1935, I. Gelb, de la même Université, a parcouru une partie de l'Ana- tolie centrale : cf. AJSL 52, 1936, p. 135 s. Les Instituts archéolo¬ giques allemand et français de Stamboul s'intéressent aux recherches en Asie Mineure ; M.. Schede publie chaque année dans l'Archaeolo- gischer Anzeiger un exposé des fouilles et investigations effectuées l'année précédente.. La Direction des Musées à Ankara a dans ses attributions la conservation des antiquités ; outre le très important musée de Stamboul (Asariatika Muzeleri), organisé jadis par Hamdi Bey, un Musée des Antiquités hittites est en formation à Ankara ; de nombreuses pièces sont, en outre, réunies au Musée de Kayseri. Organe de la Direction générale des Musées : Tiirk Tarih, Arkeologya ve Elnografya Dergisi, Istanbul, 1933 s. En 1937 la Société d'histoire turque (Tûrk Tarih Kurumu) a commencé la publication d'un pério¬ dique trimestriel, le Bellelen. . Sgrie et Palestine En Syrie le Suisse J. Burckhardt observe, en 1812, dans un mur à l'angle d'une maison du bazar de I-Iamath, une pierre couverte de signes hiéroglyphiques et reconnaît que ce ne sont point des carac¬ tères égyptiens. Cette pierre est retrouvée en 1870 par les Américains Johnson et Jessup et transportée à Constantinople avec d'autres inscriptions du même genre, grâce à l'intervention éclairée de W. Wright. Des copies des textes sont envoyées en Europe et des tentatives de déchiffrement commencent aussitôt, pour aboutir à des résultats sérieux à partir de 1931 seulement. La Syrie et la Palestine ont été visitées par un grand nombre de voyageurs. Nous citerons l'Allemand T. Tobler qui, au cours de quatre voyages dont le premier date de 1835, fait de la topographie. C'est aussi de topo¬ graphie que s'occupe l'Américain E. Robinson dont le but est de retrouver les sites anciens en s'appuyant sur les noms modernes. En 1858, C. Van de Velde publie une carte de la Palestine, meilleure que celle de V. Guérin, qui depuis 1852 visitait le pays et publie ses notes dans La Terre Sainte,- Paris, 1863 ; 2e éd., 1884 et dans Des¬ cription géographique, historique et archéologique de la Palestine, accompagnée de cartes détaillées, Paris, 1868. Au cours d'un Voyage autour de la mer Morte, Paris, 1852, exécuté de 1850 à 1851, F. de Saulcy visite notamment les « Tombeaux des Rois » à Jérusalem, où il fera les premières fouilles palestiniennes. M. de Vogtié explore la Syrie et la Palestine dé 1S53 à 1855. H. de Luynes publie, en 1874, Voyage d'exploration à la mer Morte, à Pétra et sur la rive gauche PROCHE-ORIENT ASIATIQUE 15 du Jourdain, Paris. En juin 1865 est fondé le Palestine Exploration Fund, dans le but de recueillir tous les faits d'ordre scientifique relatifs à la Palestine. Une des premières manifestations de cette Société qui poursuit inlassablement la tâche qu'elle s'est assignée, c'est une exploration en surface par les lieutenants Conder et Kit- chener (le futur lord Kitchener of Khartoum), d'où résulte notam¬ ment la publication d'une nouvelle carte. Organe trimestriel : Pales¬ tine Exploration Fund. Quarterly Statement (abr. PEF ou PEFQS), depuis 1869, avec liste complète des publications de la Société dans chaque fascicule ; Annual, t. I-V, 1911-1927. Il fonde, en 1920, avec le concours de l'Académie royale britannique, l'École anglaise d'archéologie de Jérusalem qui publie, de 1922 à 1925, 7 fascicules du Bulletin of the British School of Archaeology in Jérusalem (BBSAJ). Le Deustche Palâstina-Verein, fondé à Leipzig en 1877, publie la Zeil- schrift des deutschen Palàstina-Vereins (ZDPV), Leipzig, depuis 1878, et Mitleilungen und Nachrichten des Deutschen Palàstina-Vereins, 1895-1912. L'École biblique des Dominicains français, créée en 1892, a pour annexe un Institut français d'archéologie ; elle publie la Revue biblique (RB), Paris, 1892 ss., des Études bibliques, Paris, depuis 1903, et entreprend des voyages et caravanes d'exploration. Les Augustins de l'Assomption ont créé le Musée de Notre-Dame de France ; les Pères Blancs, un Musée biblique et les Pères de Bétharram une collection de documents préhistoriques. C. Clermont- Ganneau, qui eut l'initiative de faire prendre en Transjordanie un estampage de la Stèle de Mésa (Louvre), alors intacte, a eu une activité archéologique exposée par R. Dussaud, Les travaux et les découvertes archéologiques de Charles Cler mont- G anneau (1846-1923), Syria, t. IV, 1923, p. 140 ss. ; citons Études d'archéologie orientale, 2 vol. ; Recueil d'archéologie orientale, 8 vol. ; Archaeological Resear- ches in Palestine during the years 1873-1874, les fouilles à Éléphan- tine, en Haute-Égypte, pour rechercher les vestiges de la colonie juive à l'époque perse, CRAI, 1907, p. 201 ss. et RAR, 1907, II, p. 432 ss. Le dernier voyage d'études organisé par le Palestine Exploration Fund avant la guerre de 1914 a pour objectif le désert au sud de Béershéba et de la mer Morte : C. Woolley et T. Lawrence, The Wilderness of Zin, PEF, Annual, Londres, 1915, 2e éd., Londres, 1935. Dès que l'Angleterre a exercé son mandat sur la Palestine un relevé méthodique des antiquités de surface a été organisé par le Service des Antiquités (The Department of Antiquities in Palestine) à Jérusalem, qui a publié Jérusalem. Provisional Schedule of histo- rical sites and monuments, Jérusalem, 1929 ; The Quarterly of the Department of Antiquities of Palestine (QDAP), 1931 ss. Le Musée de Jérusalem (The Palestine Muséum of Archaeology, Jérusalem), fondé par Rockfeller junior, reçoit les objets antiques attribués à la Pales¬ tine dans le partage des fouilles et a pour organe The Bulletin of the Palestine Muséum, 1924 ss. L'Université nationale hébraïque, fondée en 1918, publie Kiryath-Sépher, revue de bibliographie, 1924 ss. et The hebrew University Jérusalem Yearbook, 1927 ss. Il s'est en outre créé de nouveaux groupements scientifiques, Société hébraïque d'exploration et d'archéologie palestinienne, 1920, qui a pour organes Qôbes (Recueil), en langue hébraïque et Proceedings of the Jewish Palestine Exploration Society, Jérusalem, 1933 ss. ; École archéologique américaine, dont les organes sont Bulletin of the American Schools of Oriental Research (BASOR), 1921 ss., et The Annual of the American Schools of Oriental Research (AASOR), 1920 ss., École italienne, Annexe de l'Institut Biblique Pontifical de Rome qui, depuis 1927, organise des caravanes internationales et des recherches préhistoriques. 16 PROCHE-ORIENT ASIATIQUE Transjordanie En Transjordanie d'où proviennent la stèle de Roudjmel-'Abed (Louvre) et la Stèle de Mésa (même Musée), le Service des Antiquités, établi à 'Ammân (The Transjordan Department of Antiquities) édite un Bulletin qui parait à intervalles irréguliers. Après quelques recher¬ ches de moindre envergure par W. Albright, l'exploration archéolo¬ gique entreprise par N. Glueck en 1933 et 1934 a fait connaître de nom¬ breux sites habités au IIe et au Ier Millénaire av. J.-C. : N. Glueck, Explorations in Easlern Palestine, I, AASOR, t. XIV, 1934 ; II, ibid., t. XV 1935. Une troisième campagne a été efiectuée en 1936 : Exploration in Eastern Paleslina, III, BASOR, 64, décembre 1936, p. 9 ss., et 65, février 1937, p. 8 ss-, au cours de laquelle a été faite une reconnaissance aérienne : An Aerial Reconnaissance in Southern Transjordan, BASOR 66, 1937, p. 27 ss. ; 67, 1937, p. 19 ss. Les recherches ont continué en 1937, BASOR, 67, p. 34 s. Arabie En Arabie, voyageurs et explorateurs ont fait des études et recueilli des inscriptions. Citons J. Burckhardt qui découvre Pétra en 1812 ; J. Halévy qui visite le Yémen en 1872 ; E. Glaser, 1884 ; G. Dougherty, 1888 ; A. Jaussen et R. Savignac, Mission archéo¬ logique en Arabie, Paris, 1889. B) Recherches dans le sous-sol Depuis 1919 les recherches dans le sous-sol ont été très active¬ ment menées dans les pays du Proche-Orient, Iran, Syrie, Territoire des Alaouïtes, République libanaise et Palestine, où une législation équitable accorde aux chercheurs une partie des objets découverts. En Turquie, où depuis 1884 tout le produit des fouilles est en fait réservé pour les musées du pays, les étrangers ont limité leur col¬ laboration ; il en a été de même en Iraq dès qu'a été voté un règlement aussi draconien que le règlement turc, bien que son appli¬ cation dût commencer seulement en 1936. Les résultats des recher¬ ches anciennes sont consignés dans les études signalées ci-dessus au paragraphe « Recherches en surface » et, pour la Palestine, dans H. Vincent, Canaan d'après l'exploration récente, Paris, 1907, p. 1 ss. ; 2® édit., 1924. Ceux des fouilles récentes sont exposés dans i'Archiv ftlr Orientforschung (AOF), Berlin et dans The Oriental 1ns- liluie. Archeological Report on the Near East, American The Journal of Semilic Language and Lileralures (AJSL), depuis le fascicule d'avril 1934 (pour 1932). W. Albright publie un exposé annuel dans l'American Journal of Archeologg (AJA) et G. Contenau, Les fouilles en Asie occidentale, dans la Revue archéologique (RArj donne une vue d'ensemble sur les publications de l'année précédente : 1931-1932, RAr, série VI, t. 3, 1934, p. 3 ss. ; 1933-1934, ibid., t. 5, p. 161 ss. ; 1934-1935, ibid., t. 7, 1936, p. 161 ss. ; 1935-1936, ibid., t. 9, 1937, p. 137 ss. BASOR tient au courant des travaux des Écoles américaines de « Récherche Orientale » établies à Bagdad et il Jérusalem; l'Université de Chicago agit de même pour ses chan¬ tiers, The Oriental Inslilule of the Universitg of Chicago, 4® fascicule en 1935. Assyrie £3Xes premières fouilles ont été exécutées en Assyrie ; ce sont celles de P. Botta, en 1842, à Ninive ; l'année suivante il découvre, à Khorsabad un palais de Dour-Sharroukîn, la ville fondée par Sar- gon II d'Assyrie au vin® siècle : P. Botta, Monument de Ninive, Paris, 1849. De 1852 à 1855, V. Place continue les recherches dans le palais et fait des fouilles dans la ville : V. Place, Ninive et l'Assy- PROCHE-ORIENT ASIATIQUE 17 rie, Paris, 1867. Botta et Place enrichissent le Louvre de sa galerie assyrienne. Les fouilles de Iihorsabad ont été reprises depuis la guerre de 1914 par l'Université de Chicago et dirigées successive¬ ment par E. Chiera, G. Loud et H. Frankfort ; elles ont mis au jour un second palais, une liste des rois d'Assyrie, des ivoires sculptés, des textes hiéroglyphiques hittites. Publication définitive : G. Loud et autres, Iihorsabad, I. Excavations in llie Palace and at a City Gâte. Chicago, 1936. Non loin de là a été reconnu un aqueduc de Sennachérib, et dans le village de Hines (Hanousa) une inscription hiéroglyphique hittite (références ci-dessous, à Tell Asmar, en Basse-Babylonie.) Le premier volume de la publication définitive : T. Jacobsen et S. Lloyd, Sennacherib's aqueduct at Jerwan, OIP, XXIV 1925. De 1845 à 1847, puis de 1849 à 1851, A. Layard exhume à Nimroud, site de Kalhou, deuxième capitale de l'Assyrie, des reliefs dans le palais d'Assur-nâtsir-apli II (884-859) ; à Qal'at Shergâl, site d'Assur, la première capitale, une statue de Salmanassar III ; à Kouyoundjik, dans les ruines de Ninive, la troisième capitale, des reliefs de Senna¬ chérib et une partie de la Bibliothèque d'Assurbanipal, dont le reste est recueilli, ainsi que la salle des Lions, par H. Rassam dans des fouilles clandestines de nuit, alors que d'après un accord entre Place et H. Rawlinson cette partie du terrain est réservée aux Français : A. Layard, The Monuments of Nineveh, Londres, 1853. Les recher¬ ches reprises à Ninive par le Musée britannique, en 1927, ont atteint le sol vierge : R. Campbell Thompson et R. Hamilton, The British Muséum Excavations on the Temple of Ishtar at Nineveh, 1930-31, AAA, XIX, 1932, p. 55 ss ; R. Campbell Thompson, The British Muséum Excavations al Nineveh 1931-32, AAA, XX, 1933, p. 71 ss. Du même, The buildings on Quyunjiq, the larger Mound of Nineveh, Iraq, I, 1934, p. 95 ss. De 1903 à 1914, W. Andrae explore, pour la Société Orientale Allemande, fondée en 1900, les ruines d'Assur et publie les résultats archéologiques dans les Wissenschaflliche Verôffenllichungen de la Société (WVDOG) : Der Anu-Adad-Tempcl in Assur, t. 10, 1909 ; Die Feslungwerke von Assur, t. 23, 1913 ; Die Steienreihen in Assur, t. 24, 1913 ; Die archaischen Ischlar-Tempel in Assur, t. 39, 1922 ; Die jungeren Ischlar-Tempel in Assur, t. 53 ; Hetlitische Inschriften aus Bleislreifen aus Assur, t. 46, 1924 ; Kultrelief aus dem Brunnen des Asurlempeis zu Assur, t. 53, 1931. Les textes historiques et reli¬ gieux sont publiés dans la même collection par L. Messerschmidt, Keilschrifilexte hislorischen Inhalls aus Assur (KAI), t. 16, 1911, et O. Schroeder, même titre, t. 37, 1922 ; les textes religieux, par E. Ebeling, Keilschrifilexte aus Assur religiôsen Inhails (KAR), t. 28, 1915-1919 et 34, 1920 ; les textes divers par O. Schroe¬ der, Keilschrifltexte aus Assur verschiedenes Inhalls (KAV), t. 35, 1920 ; les textes juridiquis par E. Ebeling, Keilschrifttexte... juris- lischen Inhalls, t. 50, 1927, et dans le même volume des textes lexicographiques par H. Ehelolf, Keilschrifilexte... lexikalischen Inhalts. A Tepè Gawra, depuis 1927, le Musée de l'Université de Phila¬ delphie et l'École américaine de Bagdad poursuivent des recherches : E. Speiser, Excavations at Tepe Gawra I. Levels I-VIII, Philadelphie, 1935. Des comptes rendus préliminaires sont publiés dans BASOR, par exemple, n° 65, 1937, p. 2 s. ; n° 66, 1937, p. 2 ss. A Tell Arpalshiya, M. Mallowan est descendu jusqu'au sol vierge en 1933 : E. Mallowan et J. Cruikshank Rose, Prehisloric Assy- ria. The Excavations at Tall Arpachigah, 1933, Iraq, II, 1935, p. 1 ss. Cf. ILN, 13 mai et 16 sept. 1933. A Nouzi (Yorgan Tepè, près de Kerkouk), E. Chiera, puis R. Starr et H. Lutz, pour l'École américaine de Bagdad, à qui se sont joints l'Université de Pennsylvanie, le Musée de l'Iraq, puis, en 1927, l'Université I-Iarward ont constaté l'expansion dos Hourrites jusqu'au pied des montagnes bordières de l'Iran ; 8 volumes de textes ont delaporte, drioton et vandier — 2 18 PROCHE-ORIENT ASIATIQUE été publiés depuis 1927, ainsi que de nombreuses études particulières (cf. p. 193 ss.). En 1933 une mission italienne a commencé des recherches à Kakzou (Qasr Shemamok, à 28 kilomètres d'Erbîl) : G. Furlani, Scavi ilaliani in Assiria (Campagna del 1933), Giornale délia Socielà Asiatica Ilaliana, NS, 2, 1934, p. 265 ss. Basse-Mésopotamie Un exposé des fouilles postérieures à la guerre de 1914 (Éridou, Our, Tell el-Obeid, Kish, Djemdel Nasr et Barghouthiyat) : S. Lang- don, Ausgrabungen in Babylonien seit 1918, AO, 26, 1928. En 1877, E. de Sarzec commence à Tello, site de l'ancienne Lagash, des recherches qui font connaître la civilisation sumérienne jus¬ qu'au début des temps historiques : E. de Sarzec et L. Heuzey, Découvertes en Chaldée, Paris, 1884-1914 ; les fouilles sont continuées par C. Cros : C. Cros, L. Heuzey et F. Thureau-Dangin, Nou¬ velles fouilles de Tello, Paris, 1910-1914 ; par H. de Genouillac, 1928- 1931, qui est parvenu à constater, dans un site très bouleversé, la suite des périodes de civilisation : H. de Genouillac, Fouilles de Telloh, 2 vol., Paris, 1934-1936 ; et par A. Parrot, 1931-1933 : A. Parrot, Fouilles de Tello, campagne 1931-32, RA, t. 29, 1932, p. 45 ss. ; Les fouilles de Tello et de Senkereh-Larsa, Campagne 1932- 1933, ibid., t. 30, 1933, p. 169 ss. A partir de 1889 Peters, Haynes et H. Hilprecht explorent Nip- pour (N if fer), la capitale religieuse du pays sumérien, pour l'Uni¬ versité de Pennsylvanie et y recueillent des milliers de documents : H. Hilprecht, Die Ausgrabungen in Bel-Tempel zu Nippur, Leipzig, 1903, et deux séries de volumes intitulés The Babglonian Expédition of the University of Pennsylvania (BE). La Société orientale Allemande confie à R. Koldewey qui, avec B. Moritz, avait fouillé à Zourghoul et à El-Hibba, en 1887, non loin de Tello, la direction de fouilles à Babylone ; de 1899 à 1914 il explore de nombreux temples, la ziqqourat, le palais de Nabu- chodonosor II et la fameuse Porte d'Ishtar : R. Koldewey, Das neuerscheinende Babylon, 1913 ; 4e édit., 1925 ; du même, Die Het- titische Inschrifl gefunden in der Kônigsburg, WVDOG, t. 1, 1900 ; Die Pflastersteine von Aiburschabu in Babylon, t. 2, 1901 ; Die Tempel von Babylon und Borsippa, 15, 1911 ; Das Ischtar-Tor in Babylon, t. 32, 1918 : F. Weissbach, Babylonische Miscellen, t. 4, 1903 ; O. Reuter, Die Innerstadt von Babylon, t. 47, 1926 ; F. Wet- zel, Die Stadtmauern von Babylon, t. 48, 1930, et Die Kônigsburgen von Babylon, t. 54, 1931, et 55, 1932. En 1879, H. Rassam avait découvert des tablettes à Abou Habba, site de Sippar ; en 1894, le P. V. Scheil continue les recherches pour le Musée Impérial Ottoman, exhume de nombreux textes et dégage une partie des dépendances du temple : V. Scheil, Une saison de fouilles à Sippar, Mémoires de l'Institut français d'archéo¬ logie au Caire, t. 1, Le Caire, 1902. Le 1er janvier 1927, W. Andrae visite ce site pour compléter les plans antérieurs : W. Andrae et J. Jordan, Aber-Habba-Sippar, Iraq, I, 1934, p. 51 ss. H. de Genouillac commence en 1911, à Kish (Tell el-(Ahymer), des travaux pour le ministère de l'Instruction publique français : H. de Genouillac, Fouilles françaises d'el-Akhymer. Premières recherches archéologiques à Kich, Paris, 1924-25. Ils sont continués, à partir de 1922, pour l'Université d'Oxford et le Field Muséum de Chicago, sous la direction de S. Langdon, par E. Mackay, puis par L. Watelin : Excavations al Kish, t. 1, 1923-1924, par S. Langdon, Paris, 1925 ; t. III, 1925-7, par L. Watelin et S. Langdon, Paris, 1930 ; E. Mackay, Report on the excavation of the «A » cemetery at Kish Mesopotamia : Field Muséum of Natural History, Anihropology, Memoirs, t. I, Chicago, 1925-29. Les travaux se sont étendus (E. Mackay, 1925-26 ; L. Watelin, 1927-28) aux sites voisins appelés PROCHE-ORIENT ASIATIQUE 19 Tell Barghouthigai et Djemdet Nasr ; celui-ci donne son nom à l'une des périodes prédynastiques de la Basse Mésopotamie : E. Mackay, Report on Excavations al Jemdet Nasr, Iraq, Field Muséum... Memoirs, t. 13, 1931. E. Banks recueille, en 1904, des antiquités de haute époque dans les ruines d'Adab : E. Banks, Bismga or the losl city of Adab, New York, 1912. R. Hall découvre le site de Tell el-Qbeid ; en 1919, là et à Our (Mougghéir) il commence des recherches, continuées jusqu'en 1934. sous la direction de L. Woolley, pour le Musée Britannique et l'Uni¬ versité de Pennsylvanie : comptes rendus préliminaires dans The Antiquaries Journal (AJ), à partir de 1923, et dans The Muséum Jour¬ nal (MJ) de l'Université de Pennsylvanie ; la publication définitive, sous le titre Ur Excavations : t. I, H. R. Hall et L. Woolley, Al-'llbaid, Oxford, 1927, t. II, L. Woolley, The Royal Cemetery, 1934 ; t. III, L. Legrain, Archaic Seal-impressions, 1936 ; t. IV L. Woolley, The archaic Periods, 1936. Les textes forment un groupe particulier : t. I, C. Gadd et L. Legrain, Royal Inscriptions, 1928 ; t. II, E. Burrows, Archaic Texls, 1935. Voir aussi L. Wool¬ ley, Ur of the Chaldees. A Record of Seven Years of Excavation, Londres, 1935. Our et Tell el-Obeid ont révélé les vestiges du plus ancien habitat humain en Basse Mésopotamie et fourni une impor¬ tante contribution à la connaissance des premiers temps historiques. Au début de ces temps historiques appartiennent aussi les belles statues découvertes, plus au nord, par l'Université de Chicago, sous la direction de H. Frankfort, à Eshnounna (Tell Asmar) et à Toupliash (Tell Hafadjé) : H. Frankfort, Th. Jacohsen et C. Preusser, Tell Asmar and Khafaje. The First Season's Work in Eshnunna, 1930-31, OIC, n» 13, Chicago, 1932 ; H. Frankfort, Tell Asmar, Khafaje and Khorsabad. Second Preliminary Report of the Iraq Expédition, OIC, n° 16, 1933 ; du même, Iraq Excavations of the Oriental Insiilule, 1932-33. Third preliminary report of the Iraq Expédition, OIC, n° 17, 1934 ; H. Frankfort et T. Jacob- sen, Oriental Inslitule Discoveries in Iraq, 1933-4. Fourth prelimi¬ nary report of the Iraq Expédition, OIC, n° 19, 1935. H. Frankfort a effectué aussi des recherches à Ashtslujdli : H. Frankfort, Religion in Babylonia 4.000 years ago, ILN, n° 5081, 5 sept. 1936, p. 388 ss., et ayant constaté qu'à Tell Asmar le site primitif a été occupé seu¬ lement au temps de la période de Djemdet nasr, la plus récente des temps préhistoriques, a fait commencer pendant l'hiver 1935-36 des recherches dans un site voisin, Tell Agrab, dont la couche supé¬ rieure est de l'époque des premières dynasties historiques et où ont été trouvées de nouvelles preuves des rapports de la Mésopotamie antique avec la vallée de l'Indus : H. Frankfort, A new site in Mesopotamia : Tell Agrab, ILN, n° 5082, 12 sept., 1936, p. 432 ss. Voir aussi H. Frankfort, The oldest slone statuette ever found in Western Asia, ILN, n° 5084, 26 sept. 1936, p. 524 ss. Antérieurement des renseignements sur ces fouilles ont été publiés, accompagnés de nombreuses images dans ILN, 8 oct. 1932, 15 et 22 juillet 1933, 19 mai et 5 juin 1934. Cf. ILN, 1 et 8 oct. 1932 ; 19 mai et 9 juin 1934 ; 14 et 21 sept. 1935 ; 5, 12 et 26 sept. 1936. Dans l'hiver 1936-1937 l'École américaine de Bagdad et le Musée de l'Université de Pennsyl¬ vanie ont pris la suite des fouilles : E. Speiser, Excavations in Nor- theasiern Babylonia, BASOR 67, 1937, p. 2 ss. Comparables aux statues de Tell Asmar et de Hafadjé sont celles de Mâri (Tell Hariri), sur la rive droite de l'Euphrate, où A. Parrot poursuit des recherches depuis 1933 pour le Louvre : A. Parrot, Les fouilles de Mari. Première campagne (hiver 1933-1934), Syria, XVI, 1935, p. 1 ss., 117 ss. ; Les fouilles de Mari; Deuxième campagne (hiver 1934- 35), Syria, XVII, 1936, p. 1 ss ; Les fouilles de Mari. Troisième campagne (hiver 1935-19367, Syria, XVIII, 1937, p. 54 ss. Cf. ILN, 13 oct. 1934, 7 sept. 1935, 31 oct. 1936. Au cours de la troisième campagne (hiver 1935-36), il a été dégagé une grande partie d'un 20 PROCHE-ORIENT ASIATIQUE immense palais, orné de peintures, détruit par Hammourapi ; on y a recueilli des milliers de tablettes, parmi lesquelles se trouve une correspondance avec le roi de Babylone. A Ourouk (Warka) les recherches, commencées en 1912-13, ont été continuées, pour la Notgemeinschaft der Deutschen Wissen- schaft et la Deutsche Orient-Gesellschaft, par J. Jordan de 1928 à 1931, par A. Nôldeke de 1931 à 1933, par M. Heinrich depuis 1933 ; elles ont permis notamment de préciser certains contacts entre la Basse Mésopotamie et l'Egypte antérieurement à l'époque histo¬ rique ; les comptes rendus préliminaires paraissent dans les Abhand- lungen de l'Académie des Sciences de Berlin, section des sciences philologiques et historiques : J. Jordan, Erster vorlâuftger Bericht ilber die von der Notgemeinschaft der deutschen Wissenschaft in Uruk- Warka unternomenen Ausgrabungen, APAW, 1929, n° 7 ; J. Jor¬ dan, Zweiler..., ibid., 1930, n° 4 ; J. Jordan, Driller..., 1932, n° 2 ; A. Nôldeke, Vierter..., 1932, n° 6 ; A. Nôldeke et autres, Fùnfter..., 1933, n° 5 ; E. Heinrich et A. Falkenstein, Seschter..., 1935, n° 2 ; A. Nôldeke et autres, Siebenter..., 1936, n° 4; A. Nôldeke et autres, Achler..., 1937, n° 13. I.a publication définitive porte le titre : Ausgrabungen der Deutschen Forschungsgemeinschafl in Urulc- Warka, Berlin, 1936 ss., t. I, E. Heinrich, Kleinfunde aus der archaischen Tempelschicht in Uruk, 1936 ; t. 2, A. Falkenstein, Archaische Texte aus Uruk, 1936. Sur la 9° campagne, voir FF, 1937, p. 305 ss. Élam et Iran En Élam, J. de Morgan reprend, en 1897, comme délégué général du ministère de l'Instruction publique, les fouilles de Suse où M. Dieulafoy avait exploré, de 1884 à 1886, une partie de la ville achéménide : M. Dieulafoy, L'acropole de Suse, Paris, 1893. R. de Mecquenem lui a succédé, sous la direction du P. V. Scheil. De ce site sont sortis des monuments précieux, actuellement au Louvre. Les recherches ont été étendues au Talyche persan, sur la côte occi¬ dentale de la Caspienne, en 1901 et 1911 ; à Tepe Moussian, où J. Gauthier a recueilli une abondante céramique ; à Bender-Boushir, où M. Pézard a effectué une campagne en 1913; et à Tshok-e-Zembil, au sud-est de Suse, en 1935. Les résultats sont consignés dans les Mémoires de la Délégation en Perse, 13 vol., Paris, 1900-1912, continués par les Mémoires de la Mission de Susiane, t. XIV à XXVII, 1913-1936. Sur le plateau iranien des travaux archéolo¬ giques ont été entrepris par E. Herzfeld, pour l'Université de Chi¬ cago, à Persépolis : ILN 11 fév., 25 mars, 2 avril 1933, 27 janv. 1934; ils sont continués par E. Schmidt, Newlg Found Records of Darius on solid gold and situer ; and inscribed lablels deflning llie Persian Empire under Xerxes, ILN, 22 fév. 1936, p. 328 s. The lomb of Darius the Great, ILN, n° 5079, 22 août 1936, p. 321 ss. Cf. AJSL, LV, 1938, p. 107 s. Celui-ci, pour les Musées de Philadelphie, a atteint en 1932, à Tepè Hisar, près de Damghan, la couche archéologique antérieure à la plus ancienne de la Basse Mésopotamie, celle de la période dite « proto-iranienne » ou « de Pré-Obeid » : E. Schmidt, Tepe Hissar Excavations, MJ, XXIII, 1933, p. 313 ss. A Rel (Rhagès), pour le musée de Boston, il découvre de la céramique analogue à celle de Kashan. G. Contenau et R. Ghirshman ont fait deux campagnes, pour le Louvre, au Tepè Gigan, près de Néhavend, en 1931 et 1932. R. Ghirsh¬ man a, en outre, effectué des sondages au Tepè Djamshidi et au Tepè Bad-Hora ; la même année et l'année suivante, des fouilles au Tepè Sialk : G. Contenau et R. Ghirshman, Fouilles au Tepe Gigan près de Néhavend, 1931 et 1932. Sondages au Tepe Djamshidi et au Tepe Bad-Hora, Musée du Louvre. Département des Antiquités orientales. Série archéologique, t. III, Paris, 1935 ; R. Ghirshman, PROCHE-ORIENT ASIATIQUE 21 Rapport préliminaire sur les fouilles de Têpé Sialk, près de Kashan (Iran), Syria, t. 16, 1935, p. 229 ss. T. Arne a constaté que la culture ancienne de la steppe dans le nord de la Perse est homogène : T. Arne, The Suiedish Archaeological Expédition to Iran 1932-1933, Copenhague, 1935. Les antiques tumuli funéraires des îles Bahreïn ont été en partie fouillés par Th. Bent en 1889, par Prideaux en 1906-1908, par E. Mackay en 1925 : E. Mackay et autres, Bahrein and Hemanieh, British School of Arehaeology in Egypt, 1929. Cf. II.N, 14 juin 1930, p. 1088 s. Asie Mineure En Asie Mineure la plus importante découverte a été celle des archives de Hattous (Boghazkeuy), la capitale des Hittites. Com¬ mencée sous les auspices de la Société Orientale Allemande, en 1906, par H. Winckler la recherche a été achevée en 1935 par K. Bittel : K. Bittel et H. Gûterbock, Bogazkôy. Neue Unlersuchungen in der helhitischen Hauptstadt, APAW, 1935 ; pour la bibliographie antérieure de ce site, cf. L. Delaporte, Les Hittites, Paris, 1936, p. 347. Depuis 1935 ont paru K. Bittel et autres, Vorldufiger Bericht ilber die Ausgrabungen in Bogazkôy 1935, MDOG, n° 74, 1936, p. 1 ss. ; K. Bittel et autres, Vorlâuftger... 1936, MDOG, n° 75, 1937, p. 1 ss. Excellente monographie du site : K. Bittel, Die Ruinen von Bogazkôy der Haupistadl des Hethiterreiches, Berlin, 1937. L'Université de Chicago a fait explorer, de 1927 à 1932, sous la direction de H. von der Osten, un lieuyuk près d'Alishar, le site probable de la ville d'Ankouwa. Les rapports préliminaires ont été publiés dans OIC, nos 2, 6, 8, 11 et 14; les comptes rendus définitifs dans OIP, VI, VII, XIX et XX, XXVIII à XXX. Le ministère français de l'Éducation nationale et l'Académie des Inscriptions ont subventionné les recherches dirigées par l'auteur de cet exposé à Hasheuyuk, en 1931, pour établir la séquence de la céramique, puis en 1932 et 1933, à Arslantepè, site de Maldija, à quelques kilomètres de la Malalya moderne ; en ce dernier chantier on a mis au jour les restes du palais du gouverneur assyrien établi par Sargon II et commencé le dégagement du palais hittite du xme siècle, auquel on accédait par une porte monumentale ornée de reliefs : L. Delaporte, Grabung am Hashilyilk 1931, AA, 1932, col. 230 ss. ; du même, Malatia, RHA, t. II, 1933, p. 129 ss., 193-1, p. 257 ss. Au Geulludagh, en 1934, R. Ank a exploré une acropole posté¬ rieure à la ruine de l'empire hittite : R. Arik, Golludaff Hafriyah, Les fouilles de Gôllùdat/, Turk Tarih, t. 3, 1936, p. 3 ss. Près d'Aladja, à Heuyulc, aujourd'hui nommé Aladja Heuyuk, dont Macridy Bey avait publié la Porte monumentale : Th. Macridy- Bey, La Porte des sphinx à Euyuk. Fouilles du Musée impérial ottoman, MVAG, t. 13, 1908, p. 177 ss., la Société d'Histoire turque fait des recherches depuis l'automne de 1935. Sur les deux pre¬ mières campagnes ont été publiés les articles suivants : R. Arik, Alaca Hôyùk hafriahnin ilk neticeleri, Les premiers résultats des fouilles d'Ataca-Hôyiik, Belleten, t. 1, 1937, p. 210 ss. S. Kansu, Alaca Hôyùkle bulunan iskelellerin Anlropolojik lelkikr, Elude anthro¬ pologique sur quelques squelettes trouvés à Alaca Hôyùk, Belleten, t. 1, 1937, p. 180 ss. H. Koshay, Turk Tarih Kurumu larafindan Alaca Hôyùkle 1936 yazinda yajohrilan hafriyalla elde edilen neticeler, The resulls of the excavations made on behalf of tlie Turkish Hislorical Society al Alaca Hôyùk in the Summer of 1936, Belleten, t. 1, 1937, p. 525 ss. A Ahlathbel, non loin d'Ankara, le ministère turc de l'Instruc¬ tion publique a fait exécuter en 1933, des fouilles qui ont révélé un site préhistorique : Hflmit Zubeyr [Koshay], Les fouilles d'Ahlatli- 22 PROCHE-ORIENT ASIATIQUE bel (texte turc, résumé français), Tûrk Tarih, t. 2, 1934, p. I ss., 308 ss. Au Kultepè, site de Kanès, B. Hrozn^ a exhumé de très nombreuses tablettes dans le quartier de la colonie assyrienne du début du IIe Millénaire : B. Hrozny, Rapport préliminaire sur les fouilles tchécoslovaques de Kultepe (1925), Syria, t. 8, p. 1 ss. En 1937, la mission Neilson de l'Université de Liverpool a exploré une partie de la Cilicie et signalé un reliel rupestre hittite près de Sirkeli, au bord du Djeyhan : J. Garstang, Explorations in Cilicia. The Neilson Expédition : Preliminary Report, AAA XXIV, 1937, p. 53 ss. et ILN, 31 juillet 1937, p. 210 s. Syrie Dans la Haute-Syrie, Sakishageuzu a été exploré par l'Université de Liverpool : J. Garstang, Excavations al Sakje-Geuzi in Norlh- Syria. Preliminary Report for 1908, AAA, t. I, 1908, p. 97 ss. ; Second intérim Report on tlie Excavations al Sakje-Geuzi, in Norlh- Syria, 1911, ibid., t. V, 1913, p. 63 ss.; J. Garstang, W. Phytian, Adams et V. Seton-Williams, Third Report on tlie Excavations al Saltje-Geuzl, 1908-1911, AAA, XXIV, 1937, p. 119 ss. A Zendjirli les recherches faites de 1888 a 1890, sous la direction de F. von Luschan, pour la Société Orientale Allemande, ont révélé une acropole des premiers siècles du Ier Millénaire avant l'ère chré¬ tienne : F. von Luschan et autres, Ausgrabungen in Sendschirli, 4 vol., Berlin, 1893-1911. Dans les ruines do Kargamis (Djarablous), ville très importante du xii8 au viii« siècle, le Musée Britannique a fait exécuter des fouilles, à partir de 1911, successivement par D. G. Hogarth, R. Thompson et L. Woolley, Carchemish. Report on the Excavations at Djerabis, t. I, par D. Hogarth, Londres, 1914 ; t. II, par L. Wool¬ ley, 1921 (t. I, p. 3 ss., recherches antérieures sur ce site). L'Université de Chicago a commencé en 1933 à Tshalal TIeuyuk, sous la direction de C. McEvan, des fouilles, étendues en 1935 au Tell al-Ta'înâl sur l'Oronte, où l'on a commencé l'exhumation d'un palais, puis au Tell el-Djoudeidé ; comptes rendus provisoires dans AJSL, depuis avril 1934 ss. De l'exploration de la région résulte ; R. Braidwood, Mounds in the plain of Antioch. An archeological Survey, OIP, XLVIII, 1937. L. Woolley a commencé, en 1936, des fouilles au Tell Sheik Yoûsif el-Ghârib, à l'embouchure de l'Oronte. Au Tell Atshana, à mi-route de la côte à Alep, au bord de l'Oronte, il a découvert, en 1937, de la céramique du xv8 siècle av. J.-C., une lettre d'Aménophis IV, d'autres tablettes cunéiformes, des sceaux à légendes en hiéroglyphes d'Asie : ILN 4 et 28 juin 1936, 9 oct. 1937. Au cours de sa sixième campagne à Afimié, site d'Apamé8, sur l'Oronte, la mission belge a exhumé une stèle en plein cintre portant une inscription de deux lignes en caractères hiéroglyphiques d'Asie, identique à celle de Restan, et dont une photographie a été publiée dans Le Soir de Bruxelles, en février 1938. Sur la rive gauche de l'Euphrate, Tell 'Ahmar, l'ancienne Til- Barsib, tête de pont d'une importante route, a' été exploré en 1908 par D. Hogarth : Carchemish and ils neighbourhoud. III. Tell Ahmar, AAÀ, II, 1909, p. 177 ss. ; F. Thureau-Dangin y a décou¬ vert, de 1929 à 1931, un palais orné de fresques construit au viii8 siècle par un roi d'Assyrie et, au-dessous, des inscriptions hittites hiéroglyphiques : F. Thureau-Dangin et M. Dunand, Til- Barsib, BAH, XXIII, Paris, 1936. L'année précédente il avait fait une double campagne dans un site voisin, Arslan Tash, l'ancienne Haditou, où ont été recueillis les ivoires sculptés qui avaient orné le lit de parade du roi Hazael de Damas : F. Thureau-Dangin et autres, Arslan-Tash, même collection, XVI, Paris, 1931. Le baron M. von Oppenheim a commencé, en 1911, des fouilles au Tell Halaf, l'ancien Gouzana. II y a fait une ample moisson de PROCHE-ORIENT ASIATIQUE 23 monuments figurés et de céramique, exposés dans un musée spécial (Tell-Halaf Muséum) à Berlin et au Musée national d'Alep : M. von Oppenheim, Der Tell Halaf. Eine neue Kuliur in âltesten Mesopo- tamien, Leipzig, 1931 ; traduction anglaise par G. Wheeler, Tell Halaf : a new Cullur in Oldest Mesopotamia, Londres, 1933 ; M. von Oppenheim, Fiilirer durch das Tell-Halaf Muséum, Berlin, 1934. Cf. ILN, 25 oct. et 1er nov. 1930, 16 mai 1931, 22 et 29 avril 1933. A l'est du Tell Halaf, au Tell Shagher-Bazar, E. Mallowan a atteint également l'époque la plus archaïque, dans des sondages faits pour le Musée Britannique, en 1934 : E. Mallowan, The Excavations al Tall Chagar Bazar, and an archaeological survey of the Habur Région 1934-5, Iraq, 3, 1936, p. 1 ss. Cf. ILN, 23 nov. 1935 et 27 mars 1937. La troisième campagne de M. Mallowan, en 1937, a poursuivi les fouilles au Tell Shagher-Bazar, mais a été surtout consacrée au Tell Brak, situé au confluent du Djadjagha avec le Radd, site abandonné depuis le xv° siècle av. J.-C. ; E. Mallowan, Sumerian Contacts in Syria some 4000 years ago, ILN, 15 janvier 1938, p. 92 ss. A Bagoush, non loin de Doura-Europos (Salihiyé, sur l'Euphrate), R. du Mesnil du Buisson constate, en 1935, un habitat humain de la période d'el-Obeid. Phènicie Les fouilles en Phénicie et en Palestine ont donné lieu récemment à un exposé d'ensemble : L. Henneouin : Fouilles et champs de fouilles en Palestine et en Phènicie, Supplément au Dictionnaire de la Bible, t. 3, 1936, col. 318 ss., carte, figures. A Bas (esh-)Shamra (Ougarit) et dans son port, Minet el-Beida, au nord de Lattaquié, C. Schaeffer et G. Chenet poursuivent depuis 1929 des travaux qui ont mis au jour notamment une littérature religieuse remontant au moins au xive siècle av. J.-C. et les preuves de l'influence hourrite, puis mycénienne. Des rapports sommaires sont publiés par C. Schaeffer dans Syria : Première campagne, t. 10, 1929, p. 285 ss. ; Deuxième campagne, t. 12, 1931, p. 1 ss. ; Troisième campagne, t. 13, 1932, p. 1 ss. ; Quatrième campagne, t. 14, 1933, p. 93 ss. ; Cinquième campagne, t. 15, 1934, p. 105 ss. ; Sixième campagne, t. 16, 1935 ; p. 141 ss. ; Septième campagne, t. 17, 1936, p. 105 ss. ; Huitième campagne, t. 18, 1937, p. 125 ss. La publication définitive est commencée ; 2 volumes sont parus : I. C. Virolleaud, La légende phénicienne de Danel, BAH, XXI, 1936 ; II. C. Virolleaud, La légende de Kérei, roi des Sidoniens, BAH, XXII, 1936, Cf. ILN, 2 nov. 1929, 29 nov. 1930, 12 mars 1932, 11 fév. 1934, 3 mars 1934, 27 avril 1935, 22 et 29 fév. 1936, 20 fév. 1937 Voir aussi J. Friedrich, Ras Schamra, ein Ueberblick uber Funde und Forschungen, AO, 33, 1935. Plus au sud, E. Renan a dirigé des fouilles dans les principaux sites phéniciens, en 1860 et pendant les années suivantes : E. Renan, Mission de Phénicie, Paris, 1864. A Djébeïl (Goubla, la Byblos des Grecs), P. Montet, sous les auspices de l'Académie des Inscriptions, de 1921 à 1924, puis M. Dunand, pour la République libanaise, ont dégagé les ruines antiques et recueilli deç témoignages des rela¬ tions de cette ville avec l'Egypte depuis la II0 Dynastie pharaonique : P. Montet, Byblos et VÊgypte, Haut-Commissariat de la République Française en Syrie et au Liban. Bibliothèque archéologique et histo¬ rique, t. 11, Paris, 1929 ; M. Dunand, La cinquième campagne de fouilles à Byblos (mars-juin 1926), Syria, 8, 1927, p. 93 ; La sixième campagne des fouilles de Byblos (mai-juillet 1927), ibid., 9, 1928, p. 173 ss. ; La septième campagne des fouilles de Byblos (mars- juin 1928), ibid., t. 10, 1929, p. 206. Exposé définitif : M. Dunand, Fouilles de Byblos, tome I : 1926-1932, Paris, 1937. A Sidon (Saida), où Hamdy Bey avait en 1887 exhumé le sar¬ cophage de Tabnit (Musée de Stamboul), père d'Eshmounazar 24 PROCHE-ORIENT ASIATIQUE (sarcophage au Louvre), et les sarcophages anonymes (Musée de Stamboul) dits du Satrape, du Lyclen, des Pleureuses et d'Alexandre : Hamdy Bey et T. Reinach, Une nécropole royale, Paris, 1892 ; où Macridy Bey avait exploré le temple d'Eshmoun, 1900, 1901, 1909 : T. Macridy, Le temple d'Echmoun à Sidon, RB, XI, 1902, p. 487 ss. ; XII, 1903, p. 69 ss. ; XIII, 1904, p. 390 ss. ; A travers les nécropoles sidoniennes, Paris, 1904. G. Contenau y a lait deux campagnes de fouilles, en 1914 et 1920 : G. Contenau, Mission archéologique à Sidon (1914), Syria, I, 1920, p. 16 ss. ; Deuxième mission archéologique à Sidon (1920), ibid., t. 4, 1923, p. 261 ss. Dans la région de Tyr, où en 1903 T. Macridy avait fait des recherches, Mme D. Le Lasseur a effectué une campagne en 1921 : D. Le Lasseur, Mission archéologique à Tyr (avril-mai 1921), Syria, III, 1922, p. 1 ss., 116 ss. Dans le bassin de l'Oronte, R. du Mesnil du Buisson retrouve, au village de Mishrifé, non loin de Ifoms, les ruines de Qatna, avec un temple dédié à la déesse sumérienne Nin-Egal, les inventaires du trésor de cette divinité et deux sphinx offerts par une princesse de la XII® Dynastie pharaonique : R. du Mesnil du Buisson, Le site archéologique de Mishrifé-Qaina, Paris, 193o (p. 5, bibliographie). A. Qadesh (Tell Nebi Mend), M. Pézard, en 1921-1922, exhume une stèle de Séti I : M. Pézard, Qadesh. Mission archéologique à Tell Nebi Mend. BAH, XV, 1931. A Neirab, l'École archéologique française do Jérusalem a fait des fouilles en 1926 et 1927, pour l'Académie des Inscriptions et Belles- Lettres : B. Carrière et A. Barrois, Fouilles de l'École archéolo¬ gique française de Jérusalem effectuées à Neirab du 24 septembre au 5 novembre 1926, Syria, VIII, 1927, p. 126 ss., 201 ss. ; M. Abel et A. Barrois, Fouilles... du 12 septembre au 6 novembre 1927, ibid., IX, 1928, p. 187 ss., 303 ss. Cf. RB, 1927, p. 257 ss. Palestine Le QDAP donne chaque année un exposé et une bibliographie des fouilles palestiniennes. R. Macalisïer, A cenlury of excavation in Palestine, Londres, 1925. En Palestine, les recherches préhistoriques se multiplient depuis 1925 (cf. p. 49 ss.). A Tell el-Qéda, à 5 kilomètres du lac Houlé, J. Garstang a fait des sondages aux frais de sir Charles Marston, en 1928 : J. Garstang, Joshua, Judges, Londres, 1931, p. 381 ss. A Djisr banal Ya'qoûb, sur la rive droite du Jourdain, au sud du lac Houlé, M. Stekélis et L. Picard, pour l'Université hébraïque de Jérusalem, ont constaté en 1936, l'existence d'acheuléen inférieur et supérieur, et de levallois-moustérien mêlé avec du Paléolothique supérieur : cf. QDAP, VI, 1937, p. 214 ss. A Tell el-'Oreimé (Kin- nereth, Génésareth), sur le lac de Tibériade, le P. E. Mader a exécuté des sondages, en 1932, pour l'Institut oriental à Jérusalem de la Gôrresgesellschait ; il y a recueilli de la céramique et des objets contemporains des xviii® et xix° Dynasties pharaoniques. Au Khirbet el-llammè (Gadara), qui appartient actuellement à la Palestine, bien que situé au delà du Jourdain, sur la rive du Jarmouh, N. Glueck a recueilli, en la même année, de la poterie du III8 Millénaire, pour l'École américaine de'Jérusalem : N. Glueck, The archaeological exploration of el-FIammeli on the Yarmûk, BASOR, n° 49, 1933, p. 22 ss. Du MÊME, Tell el-FIammeh, AJA, XXXIX, p. 321 ss. ; N. Makiiouly, El Hamme. Discovery of stone seats, QDAP, VI, 1937, p. 59 ss. De Caiffa (Haifa) la ville primitive, fondée au xiv8 siècle, était au Tell Abou Hâwam à l'embouchure du Cison ; elle a été explorée en 1933-1934 par R. Hamilton du Service des Antiquités de Palestine ; dans le voisinage une nécropole a été étudiée par P. Guy en 1924 : R. Hamilton, Tell Abu Hawam, intérim report, QDAP, 1933, p. 74 ss. ; Excavations at Tell Abû Hauiaim, ibid., 1934, p. 1 ss. ; P. Guy, An early Iron âge Cemelery^near Haifa, PROCHE-ORIENT ASIATIQUE 25 BBSAJ, n° 5, 1924, p. 47 ss. A Tell el-Harbadj (Haroseth-Goïm), 8 kilomètres de Caïffa, sur un affluent du Cison, des fouilles par¬ tielles ont été exécutées en 1922-1923 par l'École anglaise de Jéru¬ salem : J. Garstang et W. Pythian-Adams, Tell el-Harbaj, BBSAJ, n° 2, 1922, p. 12 ss., 34 ; n° 4, 1924, p. 45 ss. A *Aihlith, sur la côte, des vestiges d'une ville ancienne et une nécropole ont été exhumés, depuis 1930, au cours des fouilles entreprises pour le déblaiement de l'installation médiévale, par le Service des Antiquités de Palestine ; comptes rendus dans QDAP, 1931 ss. Voir notamment C. N. Joi-ins, Excavations at Pilgrims' Castle KAtlït (1933) : Cremated buriols of Phoenician Origin, QDAP, VI, 1937, p. 121 ss. Toujours sur la côte, à 30 kilomètres au sud de Caïffa, Tantoura (Dôr) a été exploré par l'École anglaise de Jérusalem en 1924-1925 ; comptes rendus dans BBSAJ, 1924 et 1925. G. Schumacher avait fait, pour le Deutscher Palâstina-Verein et l'Orient-Gesellschaft, des recherches au Tell el-Mouiesselim, site de Megiddo, position stratégique très importante dans l'antiquité : G. Schumacher, Tell el-Mutesellim. Bericht iiber die 1903 bis 1905... veranstalteien Ausgrabwigen, Leipzig, 1908 ; t. II, 1929, par C. Wat- zinger. Une mission de l'Institut oriental de l'Université de Chicago s'y est installée en 1925, sous la direction de S. Fisher, puis de P. Guy (1927) et de G. Loud : S. Fisher, The Excavation of Armageddon, OIC, n° 4, 1928 ; P. Guy, New Lighi from Arma- geddon, Second Provisional Report (1927-29) on ihe Excavations ai Megildo in Palestine. OIC, n° 9, 1931. Un sondage a atteint la couche la plus ancienne de la cité : R. Engbert et G. Shjpton, Notes ou the Chalcolithic and Early Bronze Age pottery of Megiddo, SAOC, rr 10, 1934 ; H. May, Spoils of ihe Spade ai Armageddon, ILN, 26 mai 1934, p. 836 ss. ; G. Loud, News from Armageddon, ILN, 20 juin 1936, p. 1108 ss. Sur la découverte en 1937, de 250 pièces d'ivoire sculpté dont certaines portent des inscriptions hiérogly¬ phiques, dans un palais du bronze récent, cf. BASOR, n° 67, 1937, p. 35, ILN, 16 oct. 1937, p. 655 ss., 684, et 23 oct. 1937, p. 708 ss. A Tell Ta'annak (Tahnouka, Ta'anach), 8 kilomètres de Megiddo, il n'a pas été entrepris de recherches depuis celles du ministère autrichien de l'Instruction publique et de l'Académie de Vienne, en 1902-1904 : E. Sellin, Tell Ta'annek, Denkschrifien de l'Académie de Vienne, t. 50, Vienne, 1904. Une collection de poterie recueillie à el-*Affoulé en 1931 est étudiée par E. Sukenik, Laie Chalcolitic Pottery from 'Affûleh, PEFQS, 68, 1936, p. 150 ss. A Tell el-Hœçn (Beth-Shân), sur le territoire de Beisan, qui domine la vallée du Jourdain, C. Fisher commence des fouilles en 1922 pour l'Université de Pennsylvanie, A. Rowe lui a succédé en 1926, et G. Fitz-Gerald en 1930. D'importants vestiges de la domination égyptienne pendant les XVIIIe et XIXe Dynasties y ont été recueillis ; un sondage est descendu jusqu'au sol vierge. Comptes rendus dans PEFQS et MJ ; A. Rowe, The Topography and history of Beth-Shan, Philadelphie, 1930. De l'ancienne Galilée, passant en Samarie et en Judce septen¬ trionale on rencontre tout d'abord, Sébastié, site de Samarie, l'une des capitales du royaume d'Israël, à 77 kilomètres au nord de Jéru¬ salem ; les recherches y ont été commencées par l'Université Harvard avant la Grande Guerre : G. Reissner, C. Fisher et D. Lyon, Harward Expédition at Samaria, 1908-10, Cambridge (Mass.), 1924 ; elles sont continuées, depuis 1931, par J. Crawford, pour la même Université à qui se sont joints le Palestine Exploration Fund, l'Université hébraïque de Jérusalem et l'École anglaise. Comptes rendus dans PEFQS depuis 1931. Ces fouilles ont mis au jour le palais d'Achab et retrouvé une partie des ornements de la « Maison d'ivoire » de ce prince : J. Crawfoot, Discoveries in Ahab's capital, near the « Ivory House which he made », ILN, 21 janv. 1933, p. 84 s. Sichem, autre ville royale, porte maintenant le nom de Balâta, 26 PROCHE-ORIENT ASIATIQUE à 2 kilomètres de Naplouse; des fouilles y ont été entreprises en 1913-1914 par E. Sellin, sous les auspices de l'Académie de Vienne; interrompues par la guerre, elles ont été reprises par le même archéologue, en 1926 aux frais de la Vorderasiatisch-âgyptische Gesellschaft ; en 1928, G. Welter, puis en 1934, H. Steckeweh les ont continuées avec le concours de l'Institut archéologique de l'Empire allemand et la Notgemeinschaft der deutschen Wissenschaft. Comptes rendus dans VAnzeiger de l'Académie des Sciences de Vienne, 1914, p. 35 ss., et le ZDPV, 1926 à 1928 ; G. Welter, Deutsche Ausgra- hungen in Palâstina, I, dans FF, 1928, p. 317 s. ; Stand der Ausgra- bungen in Sichem, AA, 1932, col. 289 ss. ; B. Mazure, Unearthing a citg « walled up to Heaven » : Discoueries at Shechem, the greatest Canaanite Forlress, ILN, 18 juin 1932, p. 1013. Le Khirbet Seiloun, site de Silo, ville abandonnée au xi° siècle, a été exploré en 1926, 1929 et 1932 par H. Kjaer et A. Schmidt, pour le Musée de Copenhague : H. Ivjaer, I det heilige Land. De Danske Utgrauninger i Shilo, Copenhague, 1931. L'Université hébraïque de Jérusalem a fait fouiller le site de Tell Djèrîshé, à 5 kilomètres au nord-est de Jaffa, par E. Sukenik, en 1927 et 1934 : H. Vincent, Fouilles de V Université hébraïque à Tell Djêrîsé, RB, 1929, p. 113 s. : QDAP, 1934, p. 208. Sur la campagne de 1936, cf. QDAP, VI, 1937, p. 225. A Beitin (Bethel), 20 kilomètres de Jérusalem, W. Albright et J. Ivelso ont commencé des recherches en 1934 pour l'École américaine de Jérusalem et le séminaire théologique de Pittsbourg- Xénia ; comptes rendus dans BASOR, n° 29, 55 ss. Mme Marquet- Krause, à Et-Tell, 3 kilomètres de Beitin, dans des fouilles entre¬ prises en 1933 sur l'initiative et aux frais du baron Edmond de Rotschild, a exploré la biblique eAï, ville royale cananéenne (palais, temples, nécropole) : J. Marquet-Krause, La deuxième campagne de fouilles à €Ag (1934), Syria, XVI, 1935, p. 325 ss., suivi de cf. R. Dussaud, Note additionnelle, p. 346 ss. La Pacific School of Religion de Berkeley (Californie) a fait explorer Tell en-Nasbè (Mizpah ?), à 13 kilomètres de Jérusalem, de 1926 à 1932 : F. Bade, Excavations at Tell en-Nasbe, BASOR, n° 26, 1927, p. 1 ss. ; Excavations at Tell en-Nasbe, 1926 and 1927, Palestine Institute Publication n° 1, Berkeley, 1928 ; The Tell en- Nasbe excavations of 1929, PEFQS, 1930, p. 8 ss. Au Tell es-Soultân (Jéricho), les recherches ont été commencées en 1868 par C. Warren, Notes on the Valley of the Jordan and Excavations at Ain es Sultan, 1869 ; reprises en 1908, après quelques sondages, sous les auspices du ministère autrichien de l'Instruction publique et de la Deutsche Orientgesellschaft : E. Sellin et C. Wat- zinger, Jéricho, die Ergebnisse der Ausgrabungen, WVDOG, 22, Leipzig, 1913. J. Garstang, a exploité ce site de 1930 à 1936, pour l'Université de Liverpool, avec plusieurs participations dont celle du Louvre ; il a atteint en 1935 les couches néolithiques ; J. Garstang et autres, Jéricho : City and Necropolis, AAA, XIX, 1932, p. 3 ss., 35 ss. ; XX, 1933, p. 3 ss. ; XXI, 1934, p. 99 ss. ; XXII, 1935, p. 143 ss. ; XXIII, 1936, p. 67 ss. ; comptes rendus dans PEFQS, 1930 ss. ; voir aussi J. Garstang, L'art néolithique à Jéricho, Syria, t. XVI, 1935, p. 353 ss. Gabaa de Saûl (Tell el-Foûl), ville fondée au xiii0 siècle, à 6 kilo¬ mètres de Jérusalem et qui devint la capitale de Saûl, a été explorée en 1922-1923, puis en 1933 par W. Albright pour l'École améri¬ caine de Jérusalem : W. Albright, Excavations and Results at Tell el-Fûl (Gibeah of Saul), AASOR, IV, 1924, p. 1 ss. ; A New Campaign of Excavation at Gibeah of Saul, BASOR, n° 52, 1933, p. 6 ss. H. Vincent, Jérusalem sous terre, Londres, 1911, raconte les recherches faites par le Palestine Exploration Fund, sous la direction de C. Warren, en 1867, puis de F. Bliss en 1894 : C. War¬ ren, Underground Jérusalem, Londres, 1876; The Recovery of Jéru¬ salem, 1871, F. Bliss, F. Jones et A. Dickie, Excavations at Jérusa¬ lem, 1894-1897, PEF, 1898. Des fouilles ont été faites sur l'acropole PROCHE-ORIENT ASIATIQUE 27 primitive, en 1913, par R. Weill aux frais du baron E. de Rothschild : R. Weill, La cité de David, Paris, 1920, puis de 1923 et 1925 par le Palestine Exploration Fund : R. Macalister et J. G. Duncan, Excavations on ilie Hill of Ophel, Jérusalem 1923-25, PEF, Annual IV, 1926. Des sondages et des fouilles ont été pratiqués en différents points de la ville et de sa banlieue immédiate ; une bibliographie sommaire de ces recherches dans QDAP, t. I, 1932, p. 163 ss. et 192. Au Tell ed-Djezari (Gézer), 38 kilomètres nord-ouest de Jérusalem, R. Macalister a fait d'importantes fouilles sur les trois cinquièmes du site de 1902 à 1908 et découvert des traces de la culture locale depuis l'époque néolithique : R. Macalis¬ ter, Memoir on the Excavations of Gezer, 3 vol., Londres, 1912. R. Weill y a ouvert quelques tombes en 1920. Les recherches ont été reprises en 1934 par A. Rowe : A. Rowe, The 1934 Excavations al Gezer, PEFQS, 1935, p. 19 ss. Au Ras cl *Ain, J. Ory a constaté que le site a été abandonné depuis le début du xvi« siècle, jusqu'à la période hellénistique : J. Ory, Excavations al Râs el 'Ain, I, QDAP, V, 1936, p. 111 ss. ; II, ibid., VI, 1937, p. 99 ss. Dans ia Palestine méridionale, à 'Ain esh-Shems (Beth-Shemesh), au sud de Gezer et à 38 kilomètres de Jérusalem, D. Mackensie, sous les auspices du Palestine Exploration Fund, a découvert en 1910-1912 une porte de la ville et des tombes de la période des rois d'Israël : D. Mackenzie, Excavations al 'Ain Shems (Bethshemesh), PEF, Annual, t. 11, 1912-1913. Depuis 1928, E. Grant d'Haverford Collège, Pennsylvanie, a continué les recherches avec le concours de l'École américaine de Jérusalem : E. Grant, Beth-Shemesh, Haverford, 1929 ; 'Aïn-Shems excavations, 1928-1931, 1933, t. I- III, Haverford, 1931-34. Au Tell Sandahanna (Moresheth, Maresha à l'époque grecque), au Tell Zakariya, au Tell es-Safi (Lobna) et au Tell ed-Djédeidé, le Palestine Exploration Fund a confié à F. Bliss une mission de recherches : F. Bliss et R. Macalister, Excavations in Palestine during the ijears 1898-1900, Londres, 1902. Au Iihirbet Asqalân (Ascalon), près de la côte, J. Garstang et W. Pythian-Adams ont pratiqué des fouilles sous les auspices du Palestine Exploration Fund et de l'École anglaise de Jérusalem, de 1920 à 1922 : J. Gar¬ stang, Joshua, Judges, Londres, 1931, p. 357 ss. Au Tell ed-Douweir, qu'il a identifié à Lakish, J. Starkey, de la Wellcome Marston Archaeological Research Expédition, a découvert en 1935 des mes¬ sages qui datent des derniers jours de la résistance de la ville contre Nâbuchodorosor II en 587 : comptes rendus dans PEFQS depuis 1933, études et figures dans ILN, 6 juillet 1935, p. 19 ss. ; 10 août 1935, p. 240 ss. ; 3 oct. 1936, p. 571 ss. Sur les résultats de la quatrième cam¬ pagne, cf. QDAP, VI, 1937, p. 223 s. Sur ceux de la cinquième cam¬ pagne, 1937, cf. PEQ, 69, 1937, p. 228 ss. La publication définitive a commencé par Torczyner, The Lachish Letters, Oxford, 1938. Précédemment le Tell el-Hésy, sur le ouadi el-Hésy, à 25 kilomètres de Gaza, avait été considéré comme le site de Lakish. Flinders Petrie y fit, en 1891, les premières recherches stratigraphiques effectuées en Palestine ; F. Bliss a continué les travaux et exploré environ le tiers du site jusqu'au roc : F. Bliss, A mound of Mang Ciliés, Londres, 1898. A Ghazzé (Gaza), 81 kilomètres sud de Jaffa, où J. Garstang avait exploré quelques cavernes : J. Garstang, The walls of Gaza, PEFQS, 1920, p. 156 ss. ; l'École anglaise do Jérusalem a fait exécuter des sondages par W. Pythian-Adams en 1922 ; W. Pythian- Adams, Reports on soundings al Gaza, PEFQS, 1923, p. 11 ss., 18 ss. Au Khirbel el-Tabeiqa (Beth-Zour), à 8 kilomètres d'Hébron, O. Sellers et W. Albright font des recherches depuis 1931 pour le séminaire presbytérien de Chicago et l'École américaine de Jéru¬ salem : O. Sellers et W. Albright, The flrsl campaign of excavation al Beth-Zur, BASOR, n° 43, p. 2 ss. Les fouilles du Tell Beil-Mirstm (Kiryath-Sephcr ?), commencées en 1926 par W. Albright et M. Ivyle 28 PROCHE-ORIENT ASIATIQUE pour l'École américaine de Jérusalem et le séminaire théologique de Xenia (Saint-Louis) ont donné des résultats importants : M. Kyle, Excavaling Kirjalh-sephers len ciliés, Grand Rapids, 1934, w. Albright, The Excavation of Tell Beil Mirsim, i et i A, AASOR, XII, 1932 et XIII, 1933, p. 55 'ss. Au Tell cl-Adjdjoul, qu'il estime être le site de Gaza, Flinders Petrie a commencé des recherches en 1930 pour l'École britannique d'Archéologie en Égypte et pour l'Université de New-fork : Flinders Petri'e, Gaza I-III, Londres, 1931-1933. Au Tell DJemmé (Gérar ?), en amont du Tell el-Adjdjoul sur le Wadi Ghazzé, W. Pythian-Adams a effectué en 1922 des sondages pour le Palestine Exploration Fund et Flinders Petrie des fouilles, en 1926-1927, pour l'École britannique d'archéologie en Égypte : W. Pythian-Adams, Beporl on soundings al Tell Je'mmeli, PEFQS, 1923, p. 140 ss. ; Flinders Petrie, Gerar, Londres, 1927. Flinders Petrie a également fait des recherches, sous les mêmes auspices, de 1927 à 1929, au Tell el-Fara, à. gauche du Ouadi Ghazzé, et il y voit les ruines de P.ethpaleth (?) : Flinders Petrie, Belh-Pelel 1 (Tell-Fâri'), Londres, 1930. E. Macdonald, Belh-Pelel II, prehistoric Fara. J. Starkey et L. Harding, Belh-Pelel, Cemclery, Londres, 1932. Transjordanie En Transjordanie les circonstances politiques n'ont pas permis de faire des fouilles avant les années récentes. Les recherches les plus considérables ont été exécutées à Téleilâl Ghassoul par l'Ins¬ titut biblique pontifical, sous la direction d'A. Mallon, puis de R. Koeppel. Ce site est à 5 km. 1 /2 à l'est du Jourdain, en face de Jéricho, sur la rive droite du ouadi Djarafa : A. Mallon, R. Koep¬ pel, R. Neuville, Teleilâl Ghassoul, t. f, Rome, 1934 ; comptes ren¬ dus préliminaires par A. Mallon, dans Biblica, de 1929 à 1934. Sur la campagne de 1935-36, cf. QDAP, VII, 1937, p. 225 s. Dans le voisi¬ nage de Teleilât Ghassoul M. Stékélis, de l'Université hébraïque de Jérusalem, a exploré la nécropole et le champ de monuments mégali¬ thiques. 'Ammdn (Rabbath-Ammon), l'ancienne capitale des Ammo¬ nites, aujourd'hui résidence de l'émir de Transjordanie, est explorée depuis 1927 par une mission archéologique italienne, dirigée d'abord par G. Guidi, et depuis 1929 par R. Bartoccini ; les résultats sont publiés dans le Bollellino de Associazione internationale per gli sludi mediterranei, 1930 ss. Signalons en passant, Madaba (Madeba) et sa fameuse carte en mosaïque. Dîbân (Dibon), dans le bassin du Seil el-Môdjid (Arnon) n'a pas été fouillé ; de là provient la fameuse stèle de Mésa au Musée du Louvre. Plus au sud, au Khirbet el-Balou'a, R. Head, du Service des Antiquités de Transjordanie, a découvert en 1930 une stèle égyptisante : G. Horsfield et H. Vin¬ cent, Une stèle éggplo-moabile au Balou'a, RB, 1932, p. 417 ss. ; E. Drioton, A propos de la stèle du Balou'a, ibid., 1933, p. 353 ss. N. Glueck et J. Crowfoot y ont fait des sondages en 1933 : J. Crow- foot, An expédition to Baluah, PEFQS, 1934, p. 76 ss. ; cf. BASOR, n» 43, 193, p. 21 s., n° 51, 193. p. 9 ss. Bab ed-Dra'a qui domine la mer Morte, à 15 kilomètres de Kérak, a été étudié en 1924 par Kyle et W. Albright, pour le Séminaire théologique de Xenia et l'École américaine de Jérusalem ; ce site a été occupé depuis l'époque énéo- lithique jusqu'au début du II» Millénaire : W. Albright, The archeology and Ihe Bible, New-York, 1933, p. 135 s. Ader, à 7 kilo¬ mètres de Kérak, a été sommairement exploré par W. Albright en 1924 et en 1933 ; cf. BASOR, n» 14, 1924, et n° 53, 1934. Ce dernier fascicule décrit les sondages effectués par le même archéo¬ logue à Ledjdjoun, à 13 kilomètres d'Ader, p. 15 ss., voir aussi N. Glueck, Explorations in Eastern Palestine, I, AASOR, XIV, 1934, p. 40 ss. CHAPITRE II TABLEAU CHRONOLOGIQUE DES PRINCIPALES DYNASTIES Il a paru utile de placer au début de cette étude un tableau chronologique des rois depuis les origines mythiques de la royauté en Basse Mésopotamie jus¬ qu'à la ruine de l'Empire néo-babylonien par les Perses, au VIe siècle avant J.-C. Aucune des dates antérieures au ixe siècle ne doit être considérée comme absolument exacte ; l'approxi¬ mation, différente selon les époques, varie pour chaque période dans des limites exposées plus loin dans le texte. A partir du ixe siècle la plupart des dates assyriennes et babyloniennes reposent sur des bases certaines ; d'autres, celles des rois d'Israël et de Juda par exemple, sont moins bien fixées, à cause de désaccords dans les documents dont nous disposons. Le tableau est limité généralement aux principaux centres de civilisation du Proche-Orient asiatique ; on a cependant signalé, en dernière colonne, un certain nombre de pharaons, à cause des relations continuelles de l'Egypte avec les régions asiatiques. Les noms des princes pour lesquels il existe des synchronismes dans les documents antiques sont écrits en caractères gras, et quand il est utile de signaler plusieurs synchro¬ nismes vers la même date une même petite lettre se trouve placée sous les noms correspondants. Les lettres f. (fils), fr. (frère), b.-f. (beau-frère), o. (oncle), n. (neveu), c. (cousin), m. (mère), p.-f. (petit- fils), à la suite d'un nom, indiquent le rapport de parenté avec le prince précédent. La lettre u. signifie usurpateur. ÉPOQUE PRÉ Prisme W.-B. 444 1. Alulim (TEridu 8 sar 2. Àlagar d'Eridu 10 sar 3. Enmenhiana de Bad-tibira 12 sar de Bad-tibira 8 sar 5. Dumu-zi. le pasteur, de Bad-tibira 10 sar 6. Ensibziana de Larak 8 sar 7. Enmendurana de Sippar 5 sar 5 nêr 8. Ub ara-Tutu de èuruppak 5 sar 1 nêr Total : 61 sar (241.200 ans) Tradition mèsopotamienne Création Prisme MV.-B. 62 1. Alulim de Subaru 18 sar 4 nêr 2. Alagar de Subaru 20 sar 3.... kidunnusakinkin de Larsa 20 sar 4. ... ukku de Larsa 6 sar 5. c Dumu-zi, le pasteur, de Bad-tibira 6. Enmenluana de Laïak 7. Ensibziana de Larak 10 sar 8. Enmedurana de Sippar 20 sar 9. SU.KUR.LAM fils d'Ubara-Tutu de Suruppak 10. Ziusutra fils de SU.KUR.LAM de Suruppak 10 sar Total : 126 sar 4 nêr (456.000 ans) I Bérose Anarchie, 466 sar 4 nêr (1.680.000 ans) 1. Alôros de Babylone 10 sar 2. _ Alagaros fils d'Alôros 3 sar Amêlôn de Pantibibla 13 sar 4. Amménôn de Pantibibla 12 sar 5. Amegalanos de Pantibibla 18 sar 6. Daô(no)s, le pasteur de Pantibibla 10 sar 7. Evedorachos de Pantibibla 18 sar 8. Amempsinos de Larancha 10 sar 9. Opartès de Larancha 8 sar 10. Xisouthros 18 sar Total : 120 sar (432.000 ans) Déluge Tradition biblique Création Genèse V 1-32 1. Adam... 130 ans 2. Seth 105 3. Enosh 90 - 4. Kénan 70 - 5. Mahalaleel.... 65 6. Jered 162 - 7. Hénoch 65 - 8. Mathusalem .. 187 9. Lamek 182 10. Noé . 600 - Déluge É HISTORIQUE Données archéologiques T Basse m Haute Iran Syrie Période de Pré-Obeid el-Obeid I (Uruk XVIII à XIII) el-Obeid II (Uruk XII à V) Ninivite III Gawra XII Pénode d'Uni Je Persépolis Suse I bis Suse I Uruk IV I Ninivite III-IV I Suse | Tepe GawraVIII | intermédiaire Période de Djemdet-nasr Djemdet-nasr Kish Y Déluge de Kish Ninivite V Tepe Gawra VII Tell Billa VII Tepe Mussian Suse II Ugarit IV b Kargamis Ugarit IV a Canaan Paléolithique inférieur Industries à éclats Tayaeien i i I Levalloisien ancien y Levalloisien moyen Y.. Levalloisien supérieur y Levalloisien moustérien v Moustérien moyen y Moustérien classique Industries Acheuléo- levalloisien y Levalloisien à bifaces Industries à bifaces Chelléen y Acheuléen ancien y Acheuléen moyen y Acheuléen supérieur y Acheuléen final Paléolithique supérieur Phase I I Phase II I Phase III y Phase IV y Phase V y Phase VI y Mésolithique Natoufien I y Natoufien II y Natoufien III y Natoufien IV y Tahounien I Megiddo VII Megiddo V Egypte Préthinite Thinites 3197-2778 DU DÉBUT DES TEMPS HISTORIQUES A Basse Mésopotamie Epoque proto-historique I. Yases à oreillettes I Figure aux plumes (?) non perforées | (Lagas) II. Statues de Hafadjé et de Mari Base circulaire Lagas) a) Temple de Mari III b) Cimetière royal d'Ur Cimetière A de Kis 3. IT0 Dynastie d'Ur Mes-anni-padda 80 ans [A-anni-padda, f.J Mes-ki-ag-Nannar, f. 80 ans i Elulu 25 - i Balulu 36 - (4 rois, 171 ans) 8. IIe Dynastie d'Ur [...Jlu ... - 10. Dynastie de Mâri Ansir 30 ans Lugaltarzi, f. [17] - [...Jlugal 30 - f...]lugal 20 - [...]bin 30 - [...]bi 9 - 15. Dynastie d'Akkad Sarrukên 55 ans b c d e I Rimu§, f. 15 - Glyptique de Fara Textes de Fara Princes de LagaS Enbegal Lugal-sag-engur Ur-Nanse Akurgal, f. Eanatum, f. Enanatum I, fr. Entemena, f. Enanatum II, f. Enetarzi Enlitarzi Lugalanda, f. Urukagina Engilsa Urukagina II /. ITe Dynastie de Ki§ Ga-ur (?) 1.200 ans Gulla-Nidaba(?)-ana [...] | 960 ans •] Bu-D[...] Galibum 960 - Kalumumu 840 - Duggagib 900 - Atab (?) 600 - Atabba 840 - Arpium 720 - Etana, le pasteur 1.500 - Balih 400 - Enmenunna 660 - MeJam-Kis, f. 900 - Barsalnunna, fr. 1.200 - Dubzah, f. 140 - Tisqar, f. 306 - Ilkû 900 - Iltasadum 1.200 - Enmenbargigur 900 - Agga, f. 625 - (23 rois, 24.510 ans 3 mois, 3 jours 1/2) 5. IIe Dynastie de Kis Dah(?)[...] 201-x ans Dadasig ... - Mamagal 360 - Kalbum, f. 195 - Umuse(?) 360 - Ur(?)nunna 180 - Ibini§(?) 290 - Lugalinu 360 - (8 rois, 3.195 ans) 9. Dynastie d'Adab Lugal-anni-mundu 90 ans 11,13. IIIe et IV0 Dynasties de Kià Ku-Baba 100 Puzur-Sin, f. 25 Ur-Zababa, f. b 1 6 1 Zimudar 30 Uziwadar 7 Istarmudi 11 Isme-Samas 11 | Nannia 7 7 - 2. Iie Dynastie d'Uruk Meskemgaser 325 ans Enmerkar, f. 420 - °Lugalbanda, le pasteur | 1.200 ans °Dumuzi, le pêcheur 100 - Gilgamès 126 - Ur-Nungal, f. 30 - Ugukaiama, f. 15 - Labaser 9 - Ennunadana 8 - Ur(?)hede 36 - Melamana 6 - Lugalkigin 36 - (12 rois, 2.310 ans) Utug Mesilim 4. Dynastie d'Awan ... ans Kul[...] 36 - (3 rois, 356 ans) 6. Dynastie de Hamazi Hadanis 360 ans 7. IIe Dynastie d'Uruk Enugduanna 60 ans (3 (?) rois, 480 ans) 12. Dynastie d'Aid ah Unzi 30 ans Undalulu 8 - Urur 6 - Puzur-Sahan 20 - Isuil 24 - Gimil-Sin 7 - 14. IIIe Dynastie d'Uruk Lugalzaggisi 25 ans LA RUINE DE L'EMPIRE NÉO-BABYLONIEN Assyrie Assur G Élam Canaan Tepe Gawra VI Tell Billa V Arpatsiya Tepe Gawra V Dynastie d'Aman Peli (?) Târ (?) Ukku-i IlîqattaS SuSun-tarana I Napilhuâ Kikku-sime-temti L Luhhi-iSSan : i Hisep-ratep, f. Ugarit III b Ghassul IV III» Dynastie 2778-2723 IV0 Dynastie 2723-2563 V° Dynastie 2563-2123 T1EIJVPOUTE, DRTOTON ET VANDTER — I 3 Basse Mésopotamie 2500 Manistusu, f. Narâm-Sin, f. 17 ans 56 - 25 - Sar-kali-Sarri Igigi, Imi, Nani, Elulu 3 - Dudu 21 - Sudurul 15 - Ur-Babbar Lugal-uSumgal Ur-Baba Urgar Namhani 16. IVe Dynastie d'Uruk Urni^in Urgigir, f. Kudda Puzur-ili Ur-Babbar 7 ans 6 - 6 - 5 - Gudea 16. III0 Dynastie d'Ur Ur-Nammu 2328-2311 2300 Julgi, f. Bur-Sin, f. de, _Gimil-Sin, f. 2250 '« | Ibi-Sin, f. 2310-2263 2262-2254 2253-2245 2244-2220 22. Ir0 Dynastie de Babylone Sumu-abum 2105-2094 c d j 2100 Sumu-la-ilum, f. 2091-2056 Ur-Ningirsu Ur-abba Lukani c Lu-an-dul Ur-Lama I c Alla Ur-Lama II c d l Arad-Nannar a i* 20. Dynastie d'isin ISbl-Irra 2237-2205 Gimil-ilisu 2204-2195 Idin-Dagan 2194-2174 Isme-Dagan, f. 2173-2154 Lipit-Iâtar, f. 2153-2143 Ur-Ninurta 2142-2115 Bûr-Sin 2114-2094 Lipit-Ellil 2093-2089 i , Irra-imitti 2088-2081 18. Ve Dynastie d' Uruk Utu-hegal 7 21. Dynastie de Larsa Naplânum 2237-2217 EmiSum 2216-2189 Samum i Zabâi 2188-2154 2153-2145 Gungunum 2144-2116 Abi-sarê 2115-2107 » i Sumu-ilum 2106-2078 17. Dynastie de Gutium Sans roi (?) 34 ans Imbia 3 Inkisu 6 Nikillagab 6 j Sulme 6 Elulumes 6 Inimabakes 5 Igesaus 6 Jarlagab 15 Ibate 3 Jarla 3 Kurun 1 [.. ,]nedin 3 [.. .jrabum 2 Irarum 2 Ibranum 1 Hablum 2 Jargalanda 7 7 Tiriqan 40 jours Assyrie Tepe Gawra IV Zâriqum, à Assur Puzur-Asur I 2134-2120 Salim-ahum, f. 2119-2105 Iluâuma, t 2104-2088 Élam Helu Hitf, Puzur-èuéinak Dynastie de Simas Gin-namme Tazitta I Ebarti I Tazitta II E.. .luhhan Kindattu Idaddou I i Tan-Ruhuratir Ebarti II Idaddu II Idaddu-napir Idaddu-temti Syrie - Phénicie Ugarit III Ugarit II VIe Dynastie 2423-> IX°-X° Dynasties 2242-2160 XI® Dynastie 2160-2000 Bassa Mésopotamie Zâbûm. f. 2050 Apil-Sin, f. 2055-2042 2041-2024 Sin-muballit, f. 2023-2004 B I Hammurapi, f. 2003-1961 2000 1 Samsu-iluna, f. 1960-1923 1950 Abi-esuh, î. 1922-1895 1900 Aœmiditana, f. 1894-1858 1850 _Ammizadugga, f. 1857-1837 Samsu-ditana, I. 1836-1806 1800 Dynastie de Babylone dite « kassile » 1750 Gandas, 1746-1731 Agum I, f. 1730-1709 Kastilias I 1700 Ussi, f. 1708-1687 1686-1679 Ellil-bâni Zambia^ Iter-pî-sa 2080-2056 2055-2054 2053-2050 Ur-dukugga 2049-2046 Sin-magir 2045-2035 Damiq-iliSu 2034-2012 IIe Dynastie de Babylone dite « du Pays-de-la-Mer » Ilima-iluni 1949-1890 Itti-ili-nibi 1889-1834 Damiq-iliâu 1833-1818 Iskibal 1817-1803 Sussi I Gulkisar ...EN 1802-1779 1778-1724 1723-1702 Pesgaldaramas 1701-1652 Nûr-Adad 2077-2062 I Sin-idinnam, f. 2061-2056 Sin-erîbam 2055-2054 Sin-iqiâam 2053-2049 Silli-Adad 2048 Warad-Sin 2047-2036 Sîm-Sin, fr. g h i 2035-1975 Assyrie Erisum I, f. 2087-2067 i | Ikûnum, f. 2066-2049 Sarrukîn I, f. 2048-2030 Puzur-Asur II 2029-2011 Ahi-lsur II 2010-1992 Rîm-Sin 1992-1975 Erisum II .. .-Asur Izkur-Sin Erisum III Samsi-Adad I, c. Isme-Dagan I, f. .. .-assat Rimus i Adasi i Bcl-bâni, f. I .. .-bâ'a Sarma-Adad I Lilkud-Samas I Eazâ'a i Lullâ'a, L Si-Ninua v i Sai-ma-Adad II, f. J Erisum IV Samsi-Adad II Isme-Dagan II, f. 1713-1689 Samsi-Adad III 1697-1683 Asur-nirâri I, fr. 1682-1657 i Élam Ebarti I Sukkahnah Silhaha (Temti- Shilhak) Sirukduh Siwepalarhuppak Kuduzukus I Kutir-Nahbuntè Temti-agun Kutir-Silhaha Kuk-NaSur I 1 I Temti-raptas Kuduzukus II i Temti-halki Kuk-Kirwas Sukkal (TElam et Simas Sirukduh Simut-wartas éiwopalarhuppak KuduzuluS I Kutir-Nahhunte Tata Teinti-agnn Kutir-Silhaha I „ Kuk-NaSur I Ternti-raptas KuduzuluS II I Tan-Uli I Kuk-Nasur II Bala-issan Kuk-Kirwas Kuk-Nahhunte Sukkal de Suse Simut-wartas Siwopalarhuppak KuduzuluS I i Kutir-Nahhunte Addapaksu Kuth'-Shilhaha Kuk-Nasur I . i Sirtuh i Temti-raptas I v KuduzuluS II I Tan-Uli Temti-halki Kuk-Ivinvas Tem-Sanit Kuk-Nahhunte Kuk-Nasur III Hatti Pithâna i Amtta, L Tuthalija I Pusarma, f. Pawahtelmah, fr. Labarna, n. Hattusil I, f. Mursil I, f. Ilantili, b.-ir. Zidanta Ammuna, f. Houzzija Phénicie Gubla AbiSemu IpSemu-abi, f. XIIe Dynastie Amenemhat I 2000-1970 Sésostris I 1970-1936 Amenemhat II 1936-1904 Sésostris II 1906-1888 Sésostris III 1887-1850 Amenemhat III 1849-1801 Amenemhat IV 1800-1792 Babylone Abirattaâ Taéâigurumas, f. 1650 HarbaSipak Tiptakzi 1600 Agum II kakrime Burnaburias I KaStiliaS II Ulamburiaâ, fr. 1678-1659 1658-1639 1638-1619 1618-1599 1598-1579 1550 Kurigalzu I _Melisipak I, f. 1500 1450 Kara-indaS 1445-1427 Kadasman-Harbe I, f. 1426-... I Kurigalzu II _Kadasman-Ellil I Aidarkalama Ekur-ul-anna Melam-kurkurra i Ea-gâmil 1400 BurnaburiaS II 1350 Karahardaâ, f. j Nazibugas Kurigalzu III cd i NazimaruttaS, f. 1300 KadaSman-turgu, f. 1370-1346 1345 1345 1344-1320 1319-1294 1293-1277 Kada§man-E1H1 II, f. 1276-1271 q I Kudui-Ellil, f. 1270-1263 §agarakti-Surias, fr. 1262-1250 1250 KaStilias'III, f. 1249-1242 1651-1624 1623-1598 1597-1591 1590-1582 Assyrie Puzur-Aèur III, f. ElUl-nâSir I, f. i Nûr-ili, f. Asur-sad-Sâbê, f. Asur-nirâri II, o. Puzur-Aèur IV, f. Ellil-nâSir II, f. Asur-râbi I Asur-nirâri III, f. Asur-bêl-ni§ê§u, f. ASur-rîm-niSôSu, fr. Asur-nâdin-ahhê, f. Irêba-Adad I, o. I A§ur-uballit I, f. Ellll-narârl, f. d I Ank-dên-ilu, f. 1656-1643 1642-1630 1629-1618 1618 1617-1589 1588-1560 1559-1531 1530-1502 1501-1473 1472-1444 1443-1438 1437-1409 1408-1381 1380-1341 1340-1326 1325-1311 Adad-narâri I, f. 1310-1281 éulmân-asarid I, f. 1280-1256 Tukultl-Ninurta I, f. 1255-1218 Élam Hourpatila Pahir-issan Attar-Mttah, fr. Humban-numena, f. Untas-GAL, I. Unpatar-Huban, o. a I Hurri Artatâma I a I Sutarna I Artasumara (Mitanni) Tusratta Mattiwaza (Hurri) Artatâma II Sutarna II Hatti Telepinu Tuthalija II Hattusil II Tuthalija III, f. Suppiluliuma, f. Arnuwanda I, f. Mursil II, f. Muwattalli, f. Urhi-Tesup, f. " I Hattusil III, o. Phénicie Ugarit I xve-xni° i XVIII0 Dynastie Ahmosis I 1580-1558 Aménophis I 1557- Thoutmosis I i Tkoutmosis III 1485-1450 Aménophis II 1450-1421 Thoutmosis IV 1420-1405 • i Aménophis III 1405-1370 Aménophis IV 0 I. i u Smenkhkarâ Tutânkhamon 1370-1352 1352-1349 1349- Ramsès I Séti I Ramsès II XIXe Dynastie 1320-1319 1318-1298 1298-1232 Babylone i . Eliil-nâdin-Sumi Kadasman-Harbe II Adad-sum-iddin Adad-Sum-uSur 1200 _Melisipak II ' i Marduk-apal-iddin I Zababa-Sum-iddin a b | Ellil-nâdin-ahhê 1241-1240 1240-1239 1238-1233 1233-1203 1202-1188 1187-1175 1178 1173-1171 IVe Dynastie, dite de Pose 1170-1153 Marduk-sâpik-zêrim Ninurta-nâdin-Sumi 1150 Nabù-kudur-uçur I Ellil-nâdin-apli 0 I _Marduk-nâdin-ak ê 1100 Itti-Marduk-balâtu Marduk-Sâpik-zêr-mâtim i | Adad-apal-iddin Marduk-ahê-... _Marduk-zêr-... 1050 Nabu-Sum-libur 1152-1147 1146-1123 1122-1117 1116-1101 1100-1092 1091-1084 1083-1062 1061 1060-1048 1047-1039 V° Dynastie, du Pays-de-la-Mer Simmas-Sipak 1038-1022 Ea-mukîn-sumi 1022 Kassu-nâdin-ahê 1021-1016 VIe Dynastie, de Basu E-ulmas-sâkin-sumi 1015-1000 J 1000 Ninurta-kudurri-uSur, fr. 999-997 Siriqtu-Suqamuna, fr. 996 VIP Dynastie, ëlamite Hâr-bîti-apal-uSur 996-991 V1I1Q Dynastie Nabû-mukîn-apli 990-955 Assyrie Asur-nâdin-apli, f. A§ur-nirâri IV, f. " I Eilil-kudur-uSur, o. Ninurta-Apal-Ekur I ASur-dân I, f. Ninurta-tukulti-Asur ! Muttakil-Nusku ASur-rêS-iSi I, f. Asur-naSir-a , I, f. Sulmanu-asaridu II. f. Asur-nirâri V, f. Asur-râbi II, o. Asur-rêsh-iài II, f. Tukulti-Apal-ESara II, f. 1217-1214 1213-1208 1207-1203 1202-1190 1189-1154 1153-1152 1151-1150 1149-1117 Tukulti-Apal-ESara I, f. 1116-1090 Ninurta-Apal-Ekur II, f. Asur-bêl-kala I, fr. •" i Irêba-Adad II, f. Samsi-Adad IV, o. 10S9-1088 1087-1070 1069-1068 1067-1048 1047-1029 1028-1017 1016-1011 1010-980 979-966 965-933 Élam Kiiin-HutrutaS, fr. Hallutus-Insusinak I Sutruk-Nahhunte I Kutir-Nahhunte, f. Silhak-Insusinak I Huteludus-Insusinak Silbina-hamra-Lagamar, fr. Kumbanimena Hatli Tuthaiija IV, f. Arnuwanda II, f. Tuthaiija Y (?), f. Phénicie Tyr Abi-Ba{al Hiram I 980-936 Damas Razon I Israël Samuel 1075-1045 Rois Saiil 1044-1029 David, g. 1029-974 Salomon, f. 973-936 Mernephtah I 1232-1224 Ramsès III 1200-1163 Babylone Ninurta-kudur-usur II 954 ! Mâr-bîti-ahê-iddin 953-942 I 950 SamaS-mudammiq 941-901 900 Nabû-Sum-ukîn I 900-É Nabû-apal-iddin 885-852 Tukulti-Ninurta II, f. 890-6 ASur-nâsir-apli II, f. 884-859 Sulmân-aSarid III, f. 859-824 "Map _Marduk-zâlrir-sumi I 852-828 850 Marduk-baliSu-iqbi 828-. | Ba'u-ahê-iddin I 800 (6 rois)... ...-786 Marduk-bêl-zêri 785-784 Marduk-apal-uÇur 784-783 Erîba-Marduk 782-762 Nabû-Sum-iskun 762-748 IXe Dynastie 750 Nabû-nâÇir 748-734 Nabû-nâdin-zêri 734-732 Nabû-Sum-ukîn II 732 Xe Dynastie Nabû-ukîn-zêr 732-729 i Assyrie ASur-dân II, Adad-nirâri II, f. 932-913 911-891 Samsi-Adad Y, f. 824-810 Adad-nirâri III, f. 810-782 Sulmân-asarid IV, f. 782-772 Asur-dân III, fr. 772-754 Asur-nirâri V , fr. 754-746 TukuItl-Apal-ESara III, fr. 745-727 Élrnn Susinak-sar-ilâni Tepti-akar Ba'al-uSur I 1935-919 I Abdi-Astart 918-910 3 usurpateurs 909-888 Ito-Ba'al I 887-856 Hallutus-Insusinak II Silhak-Insuèinak II Tepti-Huban Sutur-Nahhunte III Humbanigas 1743-717 Phénicie (Tyr) Ba?al-uSur II 855-850 | Mutton î 849-821 Pygmalion 820-774 Elissa Hiram II Mutton II TJrarfu Arame<-859-844-> a Sardur II <-881-.. @ j Ispueni 821-... Menua Argisti I Sardur III Damas Tabrimon Ben-Hadad I Hadadézer <-853-... Hazael <-841-. q r s t u v Ben-Hadad II, f. Razon II <-738-732 Israël (Salomon) \ Israël Jéroboam I Nadab, f. Baésha, u. 932-910 910-909 909-886 Éla, {. Zimri, u. Omri i Achab, f. Aehazla, f. Joram, fr. Jéhu Joachaz, f. Joas, f. I 886-885 885 885-874 874-853 853-852 852-846 846-819 820-805 804-789 Jéroboam II, f. 789-749 Zacharie, f. Schallum Menahem Pekachia, Pekach (6 mois) (1 mois) 747-738 737-736 736-731 Juda Roboam, f. Abia, f. Asa, f. o i 932-914 914-912 911-871 Josaphat, f. 871-848 .. j Joram, f. corégnant 855-847 Ochosias, f. 1 I Athalie, m. Joas, p. f. 846 846-841 841-802 Amatsia, f. Azaria, f. 803-775 775-736 Jotham, f. 735-732 Sheshonq I Osorkon II 865-842 ! [Mésa, de Moab] [Zaklr, à Hamath] Pûlu Ululai I Marduk-apal-iddin II Sarru-kênu Sin-ahê-eriba Marduk-zâkir-Sumi II Marduk-apal-iddin II h ir | Bêl-ibni 700 ASur-nâdin-Sumi j L Nergal-uSezib I MuSesib-Marduk Sin-ahê-eriba (2e fois) Asur-aha-iddin, f. Samas-sum-ukîn, f. 729-727 727-722 721-710 709-705 705-703 703 703 703-700 700-694 694-693 693-689 689-681 681-669 Kandalànu 648-626 XIe Dynastie (néo-babylonienne, chaldêenne) Nabû-apal-usur 626-605 NabQ-kudur-uçur II, f. 605-562 d c rj li i o p q Awêl-Marduk, f. Nergal-sar-uSur Lahâsi-Marduk Nabû-nâçid 562-560 559-556 556 555-539 Sulmân-aSarid V, f. do | Sarru-kênu, fr. Sin-ahê-eriba, f. h i j k 1 rr ASur-ah-iddin, f. q a ASur-bâni-apli, f. r s t u v i, x [3 Asur-etil-jlâni, f. Sin-Sar-iSkun, fr. ASur-uballit II 727-722 722-705 705-681 668-626 626-621 621-612 612-609 Élam Sutruk-Nahhunte II, n. HalluSu-InSuSinak, o. Kutir-Nahhunte III Humban-menanu, f. Humman-haldas I Humman-haldaS II 717-. i Urtaku, fr. 693-692 692-689 689-681 681-676 676-664 Tep-Humban I „ HumbanigaS II 663-653 Tammarîtu en Elam 653-651 | à Hidatu 653 Tammarîtu IndabigaS, u. w Humman-haldaS m 650-649 648-647 Rois de Perse KuraS I (Cyrus) 640-600 Kambuzija I (Cambyse) 600-558 KuraS H 1 kl 557-529 Médie Dajaukku (Déjocès) Hsathrita (Phraortès) Scythes en Médié 653-635 UvahSatra (Cyaxare) 633-584 d g h IStumegu (Astyage) 584-555 TJrartu Rusâ I o .. .-714 Argisti II 714-694 Rus?i II PJiénicic Lulli (Sidon) Ito-Bacal II, f. Àbdi-Milkutti, f. . . .-676 Ba'al (Tyr) a 8 Ito-Ba'al III Ba'alezor Mer-Ba'al Hiram, fr. Israël Osée 730-722 Lydie Gygès ...-652 Ardys, f. Sadyatte Alyatte 588-560 Crésus 560-546 J uda i Acliaz, f. 731-728 il | Ezéchias.l. 727-1 Manassé 698-643 Àmon 643-642 641-611 Joacliaz 610 Jojakim 609-599 Jojakin 599-598 Sédécias 598-587 Captivité de Babylone Égypte Tafnekt 730-720 Bocchoris 720-715 Taharqu Tanut-Amon 689-663 XXVIe Dynastie (saïte) Fsammétique I 663-609 Néchao II 609-594 Psammétique II 594-588 Apriès 588-568 568-525 LIVRE PREMIER LA PRÉHISTOIRE h | ; MWifMBM CHAPITRE PREMIER LA PRÉHISTOIRE EN PALESTINE C'est en Palestine que les recherches préhistoriques ont été le plus développées ; aussi dans cette région peut-on remonter actuellement très loin vers les ori¬ gines de l'humanité. Paléolithique inférieur. — Les deux types d'indus¬ tries du paléolithique inférieur y sont sensiblement les mêmes que dans l'Europe Occidentale où ils ont été depuis longtemps étudiés. Si les produits de l'indus¬ trie à éclats d'Ipswich et du clactonien n'ont pas encore été recueillis en Palestine, le tayacien, à Oumm- Qatafa, et le levalloisien ancien, depuis le Négeb jus¬ qu'au Carmel, y sont parfaitement caractérisés ; au levalloisien ancien appartiennent les restes de quatre individus, d'une race différente et plus archaïque que ceux du levalloisien supérieur. Les industries à bifaces se sont développées parallèlement parce que la Pales¬ tine n'a pas subi les périodes glaciaires qui se sont étendues à l'Europe Occidentale, mais seulement des périodes de grandes pluies : du chelléen a été recueilli dans les alluvions de la Be.ta'a de Jérusalem ; de l'acheuléen, depuis le nord du Sinaï jusqu'en Galilée, et en particulier de l'acheuléen inférieur à Djisr banât Yaqoûb, près du Jourdain, au sud du lac de Hoûlé, et de l'acheuléen moyen à Oumm-Qatafa, au-dessus de la couche de tayacien. Au temps du levalloisien moyen et de l'acheuléen supérieur, il se produit des métis¬ sages : 'Aïn Moussa, station de surface, est le site le plus typique de l'acheuléo-levalloisien. Plus tard, à côté du levalloisien supérieur et de l'acheuléen final, le DELAPORTE, DRIOTON ET VANDIER — 4 50 PROCHE-ORIENT ASIATIQUE levalloisien à bifaces d'Abou-Sif et de Sabba est un autre type de métissage où l'influence acheuléenne est moins considérable, b'homme du levalloisien supé¬ rieur semble combiner dans sa personne des caractères physiques néanderthaliens avec des caractères typiques de l'homo sapiens ; nous ne connaissons pas encore l'homme de l'acheuléen final, son contemporain. Au levalloisien supérieur et à l'acheuléen final succèdent le levalloisien-moustérien, le moustérien moyen et, ensuite, le moustérien classique. Pendant toute la durée du paléolithique inférieur l'homme se nourrit de fruits, de racines et du produit de la chasse, D a Palestine ne connaît pas de périodes glaciaires et si les fabricants d'éclats s'installent sou¬ vent dans des grottes ce n'est pas à cause de la rigueur du climat, car les tailleurs de bifaces semblent préférer de vivre en plein air, dans des tentes ou dans des huttes. Paléolithique supérieur. — Déjà au temps du mousté¬ rien moyen la Palestine connaît le paléolithique supé¬ rieur, caractérisé par un outillage plus varié où l'emploi de la lame remplace celui des éclats et des bifaces. On y distingue six phases dont les deux premières se déve¬ loppent pendant la disparition du moustérien. Tout d'abord, dans une grotte du Djebel Qafzé, près de Nazareth, et en d'autres lieux, on recueille une pointe trapue, inconnue en Europe Occidentale, mais que l'on trouve au Sahara, dans l'oasis de Tabelbalat. Elle se rencontre en Palestine avec une pointe plus élancée apparentée au type moyen de la Gravette, qui apparaît nettement, à la phase suivante, dans la grotte de Qafzeh et dans l'abri d"Erq el-Ahmar. Dans cet abri on a observé les deux phases suivantes ; elles sont carac¬ térisées, la troisième, par des pointes de la Gravette évoluées, la quatrième, par des grattoirs à museau. Au- dessus des grattoirs à museau, à el-Khiâm, les cinquième et sixième phases, classées par quelques préhistoriens dans le mésolithique, se rapprochent du capsien de l'Afrique du Nord, mais il n'est pas encore possible de déterminer si cette industrie a été apportée d'Afrique en Asie ou si elle a été importée d'Asie en Afrique. Dans les régions les moins froides, l'homme du paléolithique supérieur vit dans des abris de surface ; PRÉHISTOIRE EN PAEËSTINE 51 dans la montagne un climat assez rude l'oblige souvent à se réfugier dans des grottes. Il est très différent du néanderthaloïde de Palestine et appartient à un type nouveau ; c'est un homo sapiens primitif. Il se nourrit des produits de la chasse et de la cueillette des fruits. Mésolithique. — Au début de la période géologique actuelle, la période holocène, peut-être vers 12000 av. J.-C., l'industrie du silex évolue vers le microlithique ; les lames deviennent minuscules. En même temps commence la culture des céréales. Un important progrès est ainsi réalisé : l'homme du paléolithique cherchait sa nourriture ; celui du mésolithique la pro¬ duit. Ee chasseur devait vivre en petits groupes isolés et se déplacer fréquemment ; le cultivateur devient sédentaire et bâtit des villages près des sources et des cours d'eau. Entre villages voisins s'établissent des relations ; par la transhumance des pasteurs, par les chasseurs, et surtout par des commerçants spécialisés les relations s'étendent peu à peu à grandes distances, comme en témoignera, à la période suivante, celle du néolithique, la propagation de la céramique et la trans¬ mission, dans des aires considérables, de matériaux, tels l'obsidienne et le lapis-lazuli, dont on connaît les lieux d'origine. Ea phase la plus ancienne du méso¬ lithique est constatée dans la grotte d'El-Kabara, au Carmel, mais la culture dominante c'est le natoufien, découvert pour la première fois dans la grotte de Shouqbah, sur le ouady en-Natouf. Il est nettement apparenté au Capsien supérieur d'Afrique et se divise en quatre phases. Ee natoufien I est caractérisé par un petit croissant à bord arqué, par une très habile industrie de l'os, de la sculpture sur pierre et sur os. Une influence étrangère fait modifier la technique de l'industrie lithique et apparaître des types nouveaux, tel le microburin de type tardenoisien qui constitue un des éléments nou¬ veaux dans le natoufien II, à la grotte d'el-Ouâd. Ea même influence donne naissance au natoufien III (el-Khiâm), à croissants plus petits, lamelles plus longues et perçoirs microlithiques, dont le Natou¬ fien IV (même site) se distingue surtout par l'appari¬ tion de la tête de flèche à encoches. 52 PROCHE-ORIENT ASIATIQUE L'homme mésolithique de Palestine est dolicocéphale et négroïde, de petite taille, aux membres inférieurs très développés. C'est un méditerranéen, et bien que son industrie lithique se rapproche de celle des Capsiens de l'Afrique du Nord, et qu'il ait des traits communs avec les Égyptiens prédynastiques, il paraît plutôt apparenté aux négroïdes de l'aurignacien de l'Europe Méridionale. Les faucilles en os armées de silex prouvent qu'il est agriculteur, le premier agri¬ culteur en Palestine. Il est aussi chasseur et s'attaque surtout à la gazelle. Il pêche dans les rivières à l'hame¬ çon et au harpon. Il est artiste ; il sculpte l'os et la pierre. Peut-être est-il cannibale : de nombreux os humains ont été fracturés par l'homme et il existe des sépultures incomplètes. On pratique la crémation, mais aussi l'inhumation : des corps complets sont posés sur l'un ou l'autre des côtés, dans la position accroupie et sans souci d'orientation ; la tête est parfois entourée de plusieurs rangs de dentales. Énéolithique en Palestine. — Stratigraphiquement et typologiquement du natoufien (mésolithique) dérive le tahounien (énéolithique) qui en diffère par la connaissance de la céramique et du métal, deux nou¬ veaux éléments de progrès humain dus, semble-t-il, à une immigration de peuplades nouvelles, venues vraisemblablement du Caucase, vers le début du IVe Millénaire. Le tahounien I succède à El-Khiâm au natoufien IV ; la flèche à encoches est remplacée par la flèche à ailerons et pédoncule ; le ciseau apparaît, ainsi que la poterie et l'emploi du métal. Au tahou¬ nien II, à El-Khiâm et à Tahouné, se manifeste le polissage de la pierre et en même temps la poterie devient plus abondante. A Jéricho (Tell es-Soultân) trois niveaux d'occupa¬ tion à industrie microlithique sont à rapprocher du tahounien I, peut-être même du natoufien IV. Dans la couche immédiatement supérieure (néolithique ?), dont la céramique présente une « ressemblance géné¬ rale » avec celle de Thessalie, probablement par un intermédiaire en Asie Mineure, l'industrie lithique n'est pas absolument identique au tahounien II ; des mai¬ sons, construites en terre, avec murs et sol à revête- PRÉHISTOIRE EN PALESTINE 53 ment de plâtre rougeâtre, comportent une grande chambre et deux chambres plus petites. On y a recueilli des statuettes en terre crue, aux yeux rappor¬ tés en coquille, à la barbe et à la chevelure représen¬ tées par des traits peints. Des sépultures entre les sols successifs d'une même maison sont-elles les témoins de sacrifices humains comme le suggère le fouilleur ? Dans la période suivante (chalcolithique), sur le même site, la poterie et les instruments en pierre sont nette¬ ment apparentés à ceux de Teleilât Ghassoul. De ce dernier lieu tire son nom le ghassoulien, culture quelque peu différente du tahounien, dont elle est d'ailleurs, probablement, en partie contemporaine ; sa période la plus récente est très voisine du début du bronze ancien. Les grands dolmens semblent appar¬ tenir au tahounien, et les petits au ghassoulien. A Megiddo (Tell el-Moutesellim), au-dessus des débris stériles du premier habitat, la plus ancienne céramique est déjà, comme dans les autres sites pales¬ tiniens, évoluée et loin du stade primitif ; elle s'orne de rayures en teintes plates, qui donnent l'impression de fibres ligneuses, tandis que des incisions superfi¬ cielles, peut-être remplies par une incrustation, rap¬ pellent un ornement usuel dans la poterie égyptienne prédynastique et la poterie crétoise néolithique. Au niveau suivant (niveau VI) les incisions forment des figures géométriques et des représentations d'ani¬ maux et d'hommes d'un remarquable naturalisme. Elles cessent au temps où des maisons commencent à remplacer les huttes ; à cette époque (niveau V) un ornement sur certains vases, imprimé en relief au moyen d'un cylindre-cachet, comme à Jéricho ou à Gézer, témoigne d'une influence étrangère, celle de la Mésopotamie, à la période, de Djemdet nasr. Certains types de vases de Megiddo s'apparentent à des types égyptiens préhistoriques ou protohistoriques et, en outre, sont presque identiques à certaines poteries d'une riche nécropole énéolithique de Goubla (Byblos, Djébiïl), en Phénicie, ville dont les relations commerciales et culturelles avec l'Egypte seront très développées aux temps historiques. CHAPITRE PREMIER NOTES En 1907, au début d'un exposé de l'archéologie préhistorique en Palestine, dans Canaan d'après l'exploration récente, p. 373 ss., H. Vincent constatait que, pour ces recherches, la Palestine n'avait pas été privilégiée ; une carte {fig. 276), porte les noms des stations alors connues. Les anciennes méthodes de recherches avaient consisté surtout à recueillir les instruments abandonnés à la surface du sol et parmi les rares chercheurs dans les abris sous roche, il suffira de signaler le P. Zumhoffen, La Phênicie avant les Phéniciens, Beyrouth, 1900. Depuis 1925 les travaux stratigraphiques se pour¬ suivent méthodiquement ; un excellent exposé des résultats obtenus est dû à l'un des artisans de cette recherche, R. Neuville, alors chan¬ celier du Consulat de France à Jérusalem : La préhistoire de Pales¬ tine, RB, 1934, p. 237 ss. Une bibliographie complète du sujet jus¬ qu'en 1931 (370 publications) a été dressée par M. Stekelis, Pre- historij in Palestine. A bibliography, Jérusalem, 1932,- qui donne une esquisse de la préhistoire en Palestine dans Les monuments mégalithiques de Palestine, Archives de l'Institut de Paléontologie Humaine, Paris, 1935. Les recherches stratigraphiques ont porté principalement sur sept points différents : 1° La grotte de Zouitigé, dans la vallée d'El-cAmoud, à 5 kilo¬ mètres nord-ouest du lac de Tibériade, explorée en 1925 (et dans le voisinage, la grotte d'El-Emiré) et 1930, par F. Turville-Petre, pour l'École britannique de Jérusalem (acheuléen supérieur et levalloisien supérieur ; fragments d'un squelette humain) : F. Turville-Petre, Excavations of two palaeolithic caves in Galilee, BBSAJ, 1925, n° 7 ; Research in prehistoric Galilee, Londres, 1927 ; Supplementary Exca¬ vations, 1930, PEFQS, 1931, p. 165 s ; 2° La grotte de Shaqba, dans le ouadi Natouf (d'où le nom de natouflen pour le mésolithique palestinien), à 15 kilomètres de Lydda ; le P. A. Mallon y a fait un sondage en 1924 : A. Mallon, La grotte de Shouqba, Mémoires de l'Université Saint-Joseph, t. X, Beyrouth, 1925, p. 191 ss. ; Miss D. Garrod l'a explorée en 1928 pour l'École britannique de Jérusalem et l'École américaine de recherche préhistorique (aurignacien-moustérien, fragment de crâne ; natouflen II, restes humains) : D. Garrod, Excavation of a palaeoli¬ thic cave in western Judaea, PEFQS, 1928, p. 182 ss, ; Fouilles pré¬ historiques en Palestine, 1928-1929, Bulletin de la Société préhisto¬ rique française, t. 27, 1930, p. 151 ss. ; 3° La grotte de Mougharêl el-Kébara, à 5 kilomètres de Tantoura, explorée "pour les deux mêmes Instituts savants, en 1931 : F. Tur- ville-Petre, Excavations in the Mugharel el-Kebarah, Journal of the royal anlhropological Institute, 1932, p. 271 ss. ; 4° Plusieurs grottes explorées pour ces Instituts, sous la direction de Miss Garrod et de T. McCown, dans le ouadi Moughâra, à quelques PRÉHISTOIRE EN PALESTINE 55 kilomètres de 'Athlilh, sur le flanc du Carmel. Des sondages avaient été îaits par C. Lambert, du Service des Antiquités de Palestine, en 1927, dans la grotte d'el-Ouâd : depuis 1928 ont été explorées cette grotte, celle d'el-Taboun et celle d'es-Soukhoul (au Moughâret el-Ouâd squelette dans la couche moustérienne et plusieurs sque¬ lettes dans le natoufien ; au Moughâret et-Taboun squelette dans le moustérien inférieur ; au Moughâret es-Soukhoul neuf squelettes dans le Ievalloisien supérieur) : D. Garuod, Excavations in the Mugha- rel el Wad, near Alhlit, april-june 1929, PEFQS, 1929, p. 220 ss. ; Excavations in the caves of the wady el-Mughara, 1929-1930, Bulletin of the American School of Prehisloric Research, 1931, n° 7, p. 5 ss. ; Excavations in the Mugharet et Tabûn, (Palestine), 1934, ibid., n° 11, 1935, p. 54 ss. ; A summarg of seven seasons' work at the Wady el-Mughara, ibid., n° 12, 1936, p. 125 ss. Excavation at the Mugharet el-Wad, PEFQS, 1931, p. 99 ss. ; Excavations in the wady el-Mughara, 1931, PEFQS, 1932, p. 46 ss. ; Excavations..., 1932-1933, ibid., 1934, p. 85 ; Summarg of Seven Seasons' work at the Wady el-Mughara, PEQ, 70, 1938, p. 18 ss., pl. I. A new mesoliihic induslry. The Natufian of Palestine, Journal of the royal anthropological Instilule, 1932, p. 257 ss. La publication définitive est annoncée sous le titre The Slone Age of Mounl Carmel. 5° Des grottes et abris dans le ouadi el-Khareiloun, au sud-est de Bethléem, notamment Oumm Qalaa, Oumm Qalafa, 'Erq el-Ahmar et el-Khiâm, explorées par R. Neuville, sous les auspices de l'Insti¬ tut de paléontologie humaine de Paris. Oumm Qatafa (tayacien, acheuléen, énéolithique) ; R. Neuville, L'acheuléen supérieur de la grotte d'Oumm-Qatafa, L'Anthropologie, 1931, p. 13 ss., 249 ss. ; R. Neuville et A. Mallon, Les débuts de l'âge des métaux dans les grottes du désert de Judée, Syria, 1931, p. 29 ss. "Erq el-Ahmar (leval- ioisien ancien ; paléolithique supérieur, restes humains ; natoufien) : el-Khiâm (paléolithique supérieur IV, natoufien III et IV, tahou- nien I et II). Grotte d'ez-Zoueitina (natoufien I, statuette de cervidé) ; 6° Une grotte du Djebel Qafzé, près de Nazareth, explorée par R. Neuville (quatre crânes dans le Ievalloisien inférieur, mandibule dans le paléolithique supérieur) ; 7° Plusieurs sondages dans la Beqa'a de Jérusalem, en 1932 et 1933, pour l'Institut" de paléontologie humaine, par R. Neuville et M. Stékélis (rhelléen, ievalloisien primitif) : QDAP, 1933, p. 177 ss. Les principales stations en surface sont : 1° 'Ain Moussa, à l'est de Nazareth (acheuléen) : P. Duvigneau, Une industrie acheuléo-mouslérienne en Palestine, RB, 1930, p. 552 ss. ; 2° Le ouadi Tahouné (d'où le nom de tahounien pour l'une des industries énéolithiques palestiniennes), près de Bethléem : D. Buzy, Une industrie mésolithique en Palestine (ouâdy Tahouneh), RB, 1928, p. 558 ss. ; 3° El-Qeseimé et plusieurs stations voisines, dans la région de Qadesh Barnéa, dans le désert au sud de la Palestine (Ievalloisien ancien ; paléolithique supérieur) : D. Buzy, Les stations lithiques d'el-Qeseimeh, RB, 1927, p. 90 ss. Une station magdalénienne dans le Nègeb ('Ain el-Qedeirâl), 1929, p. 364 ss. ; R. Neuville, art. cit., RB, 1934, p. 241. Art paléolithique de Palestine. — Le principal objet d'art paléo¬ lithique trouvé en Palestine, c'est la statuette de cervidé, en pierre, découverte par R. Neuville dans la grotte d'ez-Zoueitina (RB, 1934, pl. XXI). A une illusion d'optique sont dues les prétendues gravures rupestres d'Oumm Qatafa publiées dans ILN, 5 nov. 1932, p. 730 s. Au paléolithique de Palestine se rapportent les gravures rupestres découvertes en décembre 1932 par G. Horsfleld, directeur des Antiquités de Transjordanie, à Kilwa, dans le Djebel Toubaik (scènes de chasse au taureau sauvage et animaux isolés ; parfois plusieurs images se recouvrent) : Arabian prehisloric Man revealed for the first lime : A new group of Roclt-drawings discovered in Trans- jordan,' ILN, n° 4911, 3 juin 1933, p. 802. 56 PROCHE-ORIENT ASIATIQUE Vhomme paléolithique et mésolithique de Palestine. — Les plus anciens restes humains dérouverts en Palestine sont roux que R. Neuville a exhumés au Djebel Qafzé dans le strate levnlloisien ancien. Ils diffèrent sensiblement de l'homme néanderthalien du levalloisien supérieur, trouvé au Mouvhâret es-Soukhoul par T. MrCown. Celui-ci n'est pas purement néanderthalien, mais il montre quelques caractères physiques propres à l*/iomo sapiens : T. Mc.C.own, Mounl Carmel man. Bulletin of the American School of Prehisloric Research, n° 12, 1936, p. 131 ss., et cf., BASOR, mai 1933, p. 9 s. ; celui-ci a été dénommé homo galilœensis par F. Turville- Petre (grotte de Zouttiyé), et palaeanlhrnpus pales! in us, par A. Keith, A new link belween Neanderthal Man and Primitive Modem Races : Palaeanthropus of Palestine, ILN, 9 juillet 1932, p. 34 s. L'homme du paléolithique supérieur (à 'Erq el-Ahmnr et dans la grotte du Djebel Qafzé) est décrit par R. Neuville, d'après les obser¬ vations de H. Vallois, RB, 193*1, p. 249 ; il appartient au type primitif de l'homo sapiens. Dans la même étude, p. 254 s., l'auteur donne les caractéristiques de l'homme du natoufien. Énéolilhique de Palestine. — Les sites où on a recueilli du tahounien, El-Khiâm et Tahounè, sont signalés ci-dessus. La culture en partie contemporaine et peu différente appelée ghassoulien a été reconnue en plusieurs sites ; on consultera le livre de A. Mallon, Teleitât Ghassoul, indiqué au chapitre des fouilles. Dans Le disque étoilé en Canaan au IIIe Millénaire avant Jésus-Christ, Mélanges Maspero, I, 1934, p. 55 ss., ce même auteur présente l'un des symboles peints à Teleilât Ghassoul ; et il y voit l'indication d'un culte religieux et un pont entre les grands empires d'Égypte et de Mésopotamie. Quant aux importantes découvertes de Jéricho, voir les rapports provisoires signalés au même chapitre. Sur l'ensemble de cette époque, en particulier sur les données des touilles de Mcciddo et de Goubla, on lira l'article substantiel de H. Vincent, Vers l'aube de l'Histoire en Palestine d'après les dernières découvertes de Megiddo, RB, 1934, p. 403 ss. G. Wright, Palestine in the Chalculithic Age, BASOR, 66, 1937, p. 21 ss., donne un tableau comparatif des sites de Palestine et d'autres régions. Asie Mineure. — En Asie Mineure les recherches de préhistoire ont été rares ; on trouve les résultats obtenus jusqu'à une époque récente dans K. Bittel, Prdhislorische Forschung in Kleinasien, Stamboul, 1934. Les dernières découvertes ont été exposées, en 1937, au cours du IIe Congrès de la Société d'Histoire turque, et seront publiées dans les comptes rendus de ce Congrès. CHAPITRE II LA PRÉHISTOIRE EN BASSE MÉSOPOTAMIE Dans la Basse Mésopotamie, où floriront plus tard Sumer et Akkad, puis l'Empire babylonien, les pre¬ miers habitants sont des énéolithiques. Les objets appartenant aux temps qui ont précédé l'époque historique se classent en trois périodes principales, dési¬ gnées chacune par le nom d'un site archéologique, celui où pour la première fois on les a recueilli en grand nombre : Tell el-'Obeid près d'Our, Ourouk (Warka) et Djemdet-nasr près de Kish. Dans la dernière période un développement secondaire forme la sous-période de Kish, par laquelle se fait la liaison avec les temps historiques. Civilisation du plateau iranien et de la Haute Mésopotamie dans la période de Pré-Obeid Avant le peuplement de la plaine d'alluvions la Haute Mésopotamie et le plateau d'Iran ont été occupés par des gens de civilisation avancée dont on trouve les traces, sur le sol vierge, en divers endroits. Les principaux sites sont : dans la partie septentrionale du plateau, Tepè Hisar près de Damglian, Tepè "Sialk près de Kashan, et Réï dans le voisinage de Téhéran ; dans la vallée du Habour, Tell Halaf (très riche) et Shagher-Bazar ; dans la vallée du Tigre, Ninive et Tell Arpatshiya. Cette période primitive, dite « de Pré-Obeid » ou « proto-iranienne » est caractérisée par de la céramique à fond saumon, parfois ornée d'un 58 PROCHE-ORIENT ASIATIQUE décor polychrome (Arpatshiya), et par la présence de calices qui ne seront pas utilisés en Basse Mésopotamie. Elle se continue, sans hiatus, par la période d'el-Obeid. Tepè Gawra présente des particularités intéressantes. Dans ses couches profondes sont les plus anciennes maisons en briques crues, actuellement connues en Mésopotamie, dans une des constructions en briques, un corridor aboutit, à ses deux extrémités, à des chambres souterraines qui sont des fours de potier. Une figurine en terre cuite, peinte, a été recueillie, ainsi que des palettes sur lesquelles il reste des traces de peinture. Des potiers de Tepè Gawra fabriquent des gobelets dont le type se retrouvera, au IIe Mil¬ lénaire, chez les Hourrites, et, comme le feront les Hourrites, ils les ornent parfois de spirales noires sur fond crème. Une empreinte sur argile est le précieux témoin de l'existence de cachets gravés. Période d'el-Obeid Des premiers habitants de la Basse Mésopotamie semblent donc être venus, par émigration, du plateau iranien. On a constaté leurs établissements, sur le sol vierge, à el-Obeid, Our, Ourouk, Bagash et Eri- dou. Vers l'ouest l'émigration a gagné, au delà de Tell Halaf, par Tell Ahmar et Kargamis sur l'Eu- phrate, Saktshageuzu, Ougarit sur la Méditerranée, et Hamath ; elle s'est étendue dans la région sud-est du plateau iranien ; plus tardivement, dans la seconde partie de la période, par Tepè Giyan (fondé au temps du Pré-Obeid) elle progresse vers Tepè Moussian, Persépolis, Suse (de fondation plus tardive) et Bender- Boushir. Si en tous ces lieux la période d'el-Obeid présente des caractères communs, des particularités les différencient ; c'est ainsi que dans la vallée du Tigre on peut tracer une ligne de démarcation entre deux traditions, avec influences réciproques, celle du Tell Halaf à l'ouest, celle du plateau iranien à l'est. Outillage. — Des sédentaires d'el-Obeid construisent des huttes en roseaux calfatées avec de l'argile, parfois recouverte d'une couche de plâtre blanc. Beur outillage est en pierre (haches, couteaux, casse-têtes, dents de PRÉHISTOIRE EN BASSE MÉSOPOTAMIE 59 faucilles), en os (perçoirs, couteaux), en terre cuite (faucilles). Céramique. — Des vases en pâte assez bien épurée, de couleur jaune-verdâtre, portent des dessins mono¬ chromes, rouge brique ou noir. On y voit des figures qui, dans le désor géométrique de l'Ancien Orient, se reproduiront indéfiniment, lignes droites ou ondu¬ lées, lignes horizontales ou verticales, chevrons, triangles et losanges vides ou remplis d'un quadrillage. Ces figures se combinent souvent harmonieusement pour former, par exemple, la croix de Malte ou le swastika et s'adapter au galbe des vases. A Suse, fondée seulement dans la seconde partie de la période, on distingue une certaine évolution (Suse I bis et Suse I). Sur le plateau iranien, comme à Tell Halaf à l'ouest, le décor occupe une moindre place sur les vases et unit plus fréquemment aux figures géomé¬ triques des images de quadrupèdes, d'oiseaux et d'êtres humains ; il y est plus élégant, plus varié ; et per¬ siste plus longtemps, preuves que la civilisation de cette période rayonne des hauteurs du plateau et non de la Basse Mésopotamie. Croyance à la vie d'outre-tombe. — Ta croyance à une vie après la mort se manifeste dans la disposition des tombes. A Our, dans les sépultures les plus anciennes, le mort est couché sur le dos et complètement allongé. Son mobilier funéraire se compose de vases (gobelet, écuelle, cratère), de coquilles marines garnies de fard, de grains de collier en pierre. Plus tard on constate une modification dans les procédés d'inhumation. Tantôt le mort est couché sur l'un des côtés, jambes fléchies et mains tenant un vase près de la bouche, parfois avec des restes de nour¬ riture carnée (tête de chèvre) ; tantôt le corps a subi au préalable une décomposition plus ou moins complète avant que ses ossements soient réunis dans une sépul¬ ture définitive avec le mobilier funéraire. Des figurines en terre cuite représentent des femmes dont la tête, presque semblable à celle d'un serpent, porte de longues fentes à la place des yeux ; du bitume forme la chevelure dressée en masse ; les joues se couvrent de taches rouges, et le corps de stries de 60 PROCHE-ORIENT ASIATIQUE couleur, tandis que des incisions et des excroissances se remarquent sur les larges épaules. Débuts de l'industrie du métal. — En même temps que le second genre d'inhumation apparaissent les premiers produits d'une découverte dont l'importance est immense pour le développement ultérieur de la civi¬ lisation. C'est peut-être dans le Caucase, grand centre métallurgique pendant toute l'antiquité, qu'ont été fabriqués les premiers instruments en cuivre. Dans les tombes récentes d'el-Obeid, plus particulièrement à Suse, on met à la disposition des défunts des haches en lames plates, des miroirs et des épingles en métal. Période d'Ourouk La phase suivante préhistorique est appelée période d'Ourouk. Elle est connue presque exclusivement dans ce site. C'est à peine si l'on peut lui rapporter des tessons, des fondations de temples et des empreintes de sceaux à Our, quelques tessons à Kish et à Lagash. Elle est attestée à Suse comme influence nouvelle à côté de la tradition d'el-Obeid qui se continue, mais non sur le plateau iranien où elle est représentée seule¬ ment par de rares objets importés, notamment à Tepè Sialk (deux tablettes, cylindre, vases). Ailleurs la période d'el-Obeid dure plus longtemps et est immé¬ diatement suivie par celle de Djemdet-nasr qui, à Ourouk même, succède à celle dont nous allons rappe¬ ler maintenant les caractéristiques. Toutefois l'écriture et le cachet se répandent en dehors de la Basse Mésopo¬ tamie, où ils semblent avoir été inventés, mais le principe seul est originaire de cette région, l'application est différente en Susiane et sur le plateau iranien. Architecture. — A la hutte en roseaux qui restera longtemps la demeure des hommes on substitue pour la divinité une maison en briques crues sur fondations en calcaire. Ce premier temple est, à Ourouk, remplacé au cours de la période par un édifice plus luxueux : des colonnes et des demi-colonnes engagées ornent ses murs ; elles portent un décor formé par des cônes en terre cuite, à large tête peinte en rouge, en bleu ou en blanc, enfoncés dans la terre suivant les contours PRÉHISTOIRE EN BASSE MÉSOPOTAMIE 61 d'un dessin géométrique. Auprès de la maison du dieu s'élève une ziqqourat, massive tour à étages qui sera érigée auprès de tous les principaux temples de la Mésopotamie. Invention de l'écriture. — L'écriture, antérieurement attestée à Kish par une tablette purement pictogra¬ phique, tend lentement à devenir syllabique. Comme dans tous les systèmes primitifs on commence en Mésopotamie par la simple représentation des objets dont on veut conserver le souvenir. Plus tard les dessins sont placés par petits groupes dans des cases disposées en bandes ; on les grave au burin sur la pierre, et aussi au style sur des tablettes d'argile. Sur cette matière plastique les signes prennent bientôt une forme cursive à trois dimensions dans laquelle chaque objet est décomposé en petits traits semblables à des coins, d'où le nom d'écriture cunéiforme créé par les modernes. Ce système sera utilisé pendant plus de trois millénaires, jusqu'au début de l'ère chrétienne. L'écriture lapidaire se transforme peu à peu jusqu'à imiter servilement l'écriture cursive et il reste un seul type qui évolue différemment, mais parallèlement dans les diverses régions. A Suse les objets primitivement figurés ne sont pas les mêmes qu'en Mésopotamie : il existe une écriture proto-élamite. Plus tard, les Élamites adopteront l'écriture mésopotamienne ; il en sera de même de l'Assyrie ; dans ces deux régions la graphie se différenciera de plus en plus de la graphie babylonienne. D'autre nature seront les créations de nouveaux signes à Ougarit, au xive siècle, où l'on compose un alphabet, et dans l'Empire perse quand les Achéménides, au VIe siècle, inventeront une quaran¬ taine de signes syllabiques pour les inscriptions lapi¬ daires en langue perse. Le système idéographique est insuffisant pour expri¬ mer les idées abstraites et tout ce qui dans le langage humain marque des rapports grammaticaux. Dès l'époque d'Ourouk il se perfectionne par l'attribution de valeurs purement phonétiques, en fait des valeurs syllabiques, à certains des signes idéographiques. Cette évolution se poursuivra longtemps : Sémites et Hittites créeront de nouvelles valeurs phonétiques, tirées de la 62 PROCHE-ORIENT ASIATIQUE lecture des idéogrammes dans leurs propres langues. Cachets plats et cylinclres-sceaux. — Comme marque de propriété on se sert de cachets plats, taillés dans la pierre ou dans la columelle. Ils sont en forme de seg¬ ments de sphère, d'une tête d'animal ou d'un animal entier. Sur le plat le lapicide grave en creux, à la bouterolle, des dessins géométriques ou des animaux. On appose ce cachet personnel sur les bouchons en terre des jarres à provisions, sur les coffres, et aussi sur la porte de sa demeure, quand on s'absente. Avec l'invention de l'écriture apparaît le sceau de forme cylindrique qui bientôt se substitue complète¬ ment au cachet plat et subsistera seul jusqu'au vme siècle, époque à laquelle le cachet plat reparaîtra en Mésopotamie ; au ive siècle il aura définitivement évincé son concurrent. Le cylindre-sceau, pendant près de trois mille ans, sera roulé sur les documents écrits sur argile, pour les authentiquer. Il est utilisé en Egypte à l'époque prédynastique, contemporaine de l'époque d'Ourouk en Mésopotamie, mais les Égyptiens l'abandonnent bientôt et dans la suite des siècles n'utilisent guère que le cachet plat. Le décor des cylindres-sceaux, est tantôt géométrique, tantôt natu¬ raliste et d'un beau modelé, déjà loin des premiers tâtonnements du lapicide qui nous échappent ; il témoigne d'un art excellent, surtout dans la représen¬ tation des animaux ; on y voit des chasseurs, des pri¬ sonniers, des animaux en files ou dans une bergerie, des constructions et des plantes. Pas de perspective : les animaux de la bergerie sont projetés en dessus et sur les côtés ; la campagne est indiquée par deux ou trois épis. Les animaux sont tous de profil et le lion a toujours la queue dressée ; l'homme lui-même a tou¬ jours la tête également figurée de profil. Surtout à la fin de la période il se manifeste une tendance marquée vers la stylisation. La même glytique est adoptée à Suse, tandis que sur le plateau iranien le cachet plat persiste plus longtemps, et y est orné de sujets traités à la pointe. Céramique. — La céramique peinte est abandonnée. On utilise de la poterie grise ou rouge dont la couleur est d'ordinaire due à la cuisson. Elle s'orne parfois PRÉHISTOIRE EH BASSE MÉSOPOTAMIE 63 d'incisions ; elle emprunte à des prototypes en métal qui n'ont pas encore été retrouvés des anses très éle¬ vées et des longs becs obliques. A Ougarit, au bord de la Méditerranée, dans la partie supérieure du niveau IV, la céramique peinte a également disparu et l'on fabri¬ que de grands vases, de facture soignée, parfois cou¬ verts d'un engobe très brillant. Monuments en pierre. — Des petits récipients en pierre, côtelés ou jumelés, servent pour les parfums et les fards ; d'autres sont taillés en forme d'animaux. Sur une auge est figuré un défilé d'animaux ; une frise représente une scène agricole... On ne sculpte pas encore des gros blocs de pierre. Ce sera une des inno¬ vations de la période suivante. Période de Djemdet-nasr Un nouveau développement de la civilisation en Basse Mésopotamie porte le nom de Djemdet-nasr, d'après le site, voisin de Kisb, où il a été constaté pour la première fois. Il existe à Our, Sbourouppak, Bagash Ourouk (période III), Kisb, Tell el-'Obeid et dans des villes nouvelles, Toupliash et Eshnounna. On le trouve, plus à l'est, à Suse (Suse II) et surtout à Tepè Mous- sian. Comme à la période précédente les morts sont inbumés, couchés sur le côté, les jambes fléchies, et les mains tenant souvent un vase près de la bouche ; parfois le corps est enveloppé dans une natte gros¬ sière ; d'autrefois la natte recouvre les parois de la tombe. A Djemdet-nasr une immense plate-forme, en briques plates et très minces, soutient un palais : c'est le plus ancien témoin de l'institution de la royauté, de l'éta¬ blissement d'un représentant de la divinité, d'un inter¬ médiaire entre elle et l'humanité. I/écriture a évolué pendant la période précédente vers le phonétisme ; maintenant elle permet d'expri¬ mer non seulement des idées mais aussi les sons. Dans des écoles établies à l'ombre des temples on forme des scribes ; on leur fait apprendre des listes de signes ; leur principale occupation sera de tenir la comptabilité des biens de la divinité. Dans certains sites de Basse 64 PROCHE-ORIENT ASIATIQUE Mésopotamie deux systèmes de numération sont en usage, l'un sexagésimal, l'autre décimal. Il en est de même à Suse, où les signes d'écriture, sur les « tablettes proto-élamites », se différencient de plus en plus des signes mésopotamiens. Les moyens de transport s'améliorent ; on attelle le bœuf, l'âne, l'onagre, désigné par le nom d'âne de la montagne, plus tard appliqué au cheval, qui appa¬ raîtra de façon certaine au début du IIe Millénaire. Le char à deux roues est utilisé, même dans les expéditions militaires. L'usage du métal se développe à mesure que la richesse s'acroît par une plus grande facilité des trans¬ ports et le développement du commerce extérieur. L'influence de Sumer s'étend jusque dans les deux autres grandes régions de civilisation développée, la vallée du Nil vers l'Occident, la plaine du Sindh, dans l'Inde, vers l'Orient. Mais le métal demeure toutefois une matière de grande valeur et son emploi est limité. Les instruments usuels sont encore en pierre ou en terre : faucilles et haches perforées, en argile ; houes constituées par des éclats de quartzite ; masses piri- formes, en pierre. Mais à Djemdet-nasr une masse discoïde est semblable à celles de l'Égypte préhisto¬ rique et un ciseau en cuivre, à extrémité arrondie, est aussi le témoin de rapports entre les deux pays. A Shourouppak une dague plate, quelques hameçons à barbelures, enfin, dans des tombes d'Our, des vases en cuivre ou en plomb, sont les rares exemples de l'in¬ dustrie métallurgique. A Our, on a recueilli des Vases en cuivre à fond plat et des bols à versoir, mais aucune arme ni aucun outil en métal. Céramique. — Une poterie brun pâle est la céramique la plus commune ; elle est représentée par des bols coniques, des coupes, des petits pots pansus dont l'anse s'élève souvent au-dessus du bord, des bouteilles à anse verticale, des jarres à col bas et oreillettes perforées, sur l'épaule. Des obturateurs en cône tron¬ qué présentent une analogie avec ceux de la civilisation de la plaine du Sindh, notamment par le bouton de préhension dont ils sont munis à l'intérieur. Ce qui différencie le plus cette époque de la précé- préhistoire; en basse Mésopotamie 65 dente c'est la céramique peinte, assez rare. Sur une poterie verdâtre et non polie on exécute des dessins géométriques en teinte noire et terne. Sur des jarres un décor polychrome, noir et rouge, compose des figures choisies pour mettre en valeur les détails des formes ; ce décor de lignes brisées, lignes d'eau, losanges, triangles, disposés en panneaux, s'applique soit sur l'argile soigneusement polie soit sur une épaisse couverte blanche. Parfois apparaît la repré¬ sentation d'un végétal ou d'un animal. Sur les cylindres- sceaux l'art est le même que dans la période précé¬ dente ; toutefois la stylisation s'accentue : des femmes, assises à l'orientale, sont occupées à modeler des grands vases, des animaux croisés, d'énormes arai¬ gnées ; à Suse, des chasseurs nus, des animaux dans un bateau manœuvrent la pagaie, d'autres défilent sur plusieurs plans... Monuments en pierre. — A Our, vers la fin de la période, de nombreux vases sont taillés dans des blocs de pierre importée ; d'ordinaire ils sont sans décor, quelquefois ils s'ornent de figures d'animaux en relief, la tête de profil, un ours couché est sculpté dans un bloc de stéatite ; sur son dos est aménagée une petite cavité, comme à Suse, dans un grand nombre de vases en albâtre qui représentent diverses espèces d'animaux. Des vases de plus grandes proportions s'ornent de bas-reliefs d'un art réaliste et bien équili¬ bré. A Ourouk, sur un cornet en pierre grise, haut d'environ 1 mètre, le décor se répartit en trois regis¬ tres horizontaux pour représenter l'offrande faite à une déesse vers laquelle s'avancent des fidèles chargés de présents. Un monument plus important, c'est, dans la même ville, une stèle de basalte ; deux personnages y combattent chacun un lion. Des carreaux que décoche l'un d'eux permettent de dater certaines empreintes proto-élamites. De costume, une longue tunique serrée à la taille par une ceinture, la coiffure, un ruban qui maintient les cheveux longs, la coupe même de la barbe, autant de traits caractéristiques qui se retrouvent sur le manche en ivoire d'un couteau égyptien, de l'époque thinite, trouvé au Gebel el-Arak. A ce nouveau témoin d'un rapport étroit entre l'art DELAPORTE, DRIOTON ET VANDIER — I 5 66 PROCHE-ORIENT ASIATIQUE sumérien et l'art égyptien, on peut ajouter les repré¬ sentations d'animaux à longs cous entrelacés, d'origine mésopotamienne, adoptées par les artistes de la vallée du Nil. Ces contacts entre civilisations permettent de situer la période de Djemdet-nasr dans la chronologie absolue, pour autant que la date des premières Dynas¬ ties pharaoniques peut être établie, et en tenant compte du temps nécessaire à la propagation jusqu'en Egypte des types créés au bord de l'Euphrate. A cette période pourraient appartenir le « personnage aux plumes » de Dagash et les « monuments Blau », une porte de bergerie sur un vase du Couvre, des bitumes de Suse datés par comparaison avec les empreintes des tablettes proto-élamites dont le début remonte peut- être à la fin de la période d'Ourouk et qui se conti¬ nuent jusqu'au temps de la Dynastie d'Akkad, en pleine période historique. Sous-période de Kish Pendant qu'en d'autres lieux se continue la période d'el-Obeid, à Kish apparaît une sous-période divisée en deux parties. Da plus ancienne est celle d'une nécro¬ pole dite « cimetière Y », avec vases décorés de dessins obtenus par suppression d'engobe frais. Des mêmes vases existent à Our, juste au-dessous de la partie du cimetière royal antérieure à la Ire Dynastie d'Our. Da deuxième partie est celle d'une nécropole appelée « cimetière A », établie sur les ruines d'un palais aban¬ donné ; on y a recueilli des jarres dont l'anse est formée par une plaquette ornée de l'image d'une déesse ; de tels vases se rencontrent à Shourouppak, à Suse dans la céramique du style II et aussi dans le cimetière royal d'Our, au temps des plus anciennes tombes. Des manchons en terre cuite, utilisés pour les libations, sont de même type à Kish, à Shourouppak, à Our, à Suse, à Assur. A Ninive (strate V), comme dans les sites voisins de Tepè Gawra et de Tell Billa, la période à!el-Obeid continue, avec apport nouveau d'influences iraniennes. A Tepè Giyan, sur le plateau iranien, le « style II » de Suse, apparenté à la céramique de Djemdet-nasr, PRÉHISTOIRE EN BASSE MÉSOPOTAMIE 67 succède sans transition à la période d'el-Obeid et comme à Suse il se maintient jusque dans les temps historiques. A Suse même, la céramique peinte et l'écriture proto-élamite disparaîtront seulement avec l'influence de la Dynastie d'Akkad. Déluge de Kish. — D'époque du cimetière A de Kish est postérieure au Déluge qui dans la tradition de la Basse Mésopotamie a interrompu le développement de la civilisation, et après lequel la royauté descend une seconde fois du ciel sur la terre. Relations avec la civilisation de VIndus. — Un cachet en forme de bouton à Bagash, un cylindre-sceau à Suse, d'autres intailles à Kish et à Our, un vase en stéatite à Tell Agrab présentent notamment un type spécial de bovidé, accompagné parfois de caractères d'écriture inusités en Basse Mésopotamie et en Susiane. Quelques-unes de ces intailles ont été impor¬ tées de l'Inde ; les autres sont des copies exécutées en Élam ou en Basse Mésopotamie. De taureau indien est également représenté, à l'intérieur d'un édifice, sur un vase en stéatite, à Tell A grab. Des relations commer¬ ciales avec la vallée de l'Indus sont en outre attestées par l'importation de cornaline et de céramique à bouton dans la vallée de l'Euphrate et par l'exporta¬ tion de bitume vers la plaine du Sindh où l'on imite le cylindre-sceau et les nécessaires de toilette en usage chez les Élamites et les Sumériens. De Sindh, plaine plus étendue que l'Egypte, est, comme la Mésopotamie, arrosé par deux fleuves, le grand Mihran ou Sara- vasti, à l'est, l'Indus à l'ouest. Il est fertilisé par l'irri¬ gation naturelle, et même là où la crue ne pénètre pas l'eau souterraine assure une abondante végétation. Toutefois, comme dans les vallées du Tigre et de l'Euphrate, le travail de l'homme est indispensable pour développer la culture. Parmi les villes antiques explorées, deux sont particulièrement connues, Mo- hendjo-daro sur l'Indus, et, à 700 kilomètres vers le nord-est, Harafifia sur la Ravi, un affluent de l'Indus. Des fouilles n'ont encore rien révélé de l'organisation politique ou religieuse de cette civilisation : il n'a été découvert ni temple, ni palais, ni sépulture princière. Ba population, fort mêlée, comprend au moins quatre 68 PROCHE-ORIENT ASIATIQUE types ; il en a été recueilli des squelettes et ils sont en outre représentés par des figurines d'argile et des sta¬ tuettes en pierre. Des brachycéphales, alpins ou arménoïdes, comme ceux de Kish, s'y rencontrent avec des méditerranéens, avec des mongoloïdes ; des austra- loïdes aux lèvres épaisses, semblables à ceux qui aujourd'hui forment la classe inférieure'dans l'Inde Méridionale. Cette civilisation primitive de l'Indus durera jusqu'au temps où, au cours du IIe Millénaire, la migration des peuples indo-européens amènera les Hittites en Anatolie, des Aryens dans le Hourri, les Mèdes et les Perses sur le plateau iranien, les Indiens dans la vallée de l'Indus. CHAPITRE II NOTES Chronologie. — La chronologie scientifique des temps préhisto¬ riques en Basse-Mésopotamie repose sur les découvertes archéolo¬ giques faites dans cette région et s'établit par comparaison avec les résultats obtenus en d'autres régions, notamment en Égypte. A une époque ancienne les Mésopotamiens ont composé pour cette période un système chronologique qui a été connu tout d'abord par l'œuvre de Bérose. Contemporain de Manéthon qui a écrit des TEggpliaca, histoire de l'Égypte, le prêtre chaldéen Bérose a composé, dans le même but, vers 280 av. J.-C., des Babgloniaca, histoire de la Baby- lonie, dont il reste seulement des extraits dans Josèphe et dans Eusèbe de Césarée, celui-ci abrégé par Georges le Syncelle : K. Mul- ler, Fragmenta hisioricorum grœcorum, t. II, 1848, p. 495 ss. D'après Bérose, la Création est suivie par une longue période sans gouver¬ nement, puis par dix rois en diverses villes, et ensuite par un grand cataclysme, le Déluge. Deux documents rédigés à Larsa au xxie siècle, W-B. 444 et W-B. 62, attestent, en rapportant des traditions ana¬ logues, que le savant chaldéen a puisé ses renseignements dans des documents anciens : S. Langdon, The Chaldcan Kings before the Flood, JRAS, 1923, p. 256 ss. La tradition biblique, au chapitre V de la Genèse, signale aussi le Déluge, et pour les temps antérieurs, après la Création, elle compte dix patriarches avec l'indication de l'âge auquel chacun a engendré son premier né. Création du monde. — Les Mésopotamiens placent à l'origine des choses un double principe humide dont les eaux se confondent : mâle est l'Apsou, l'océan d'eaux douces sur lequel reposera la terre ; femelle est Tiâmat, la mer, dont le corps, divisé en deux comme un poisson, formera le sol et le firmament. D'Apsou et de Tiâmat sont sortis tous les êtres. L'homme a été façonné dans une motte d'argile, à l'image de la divinité, pour rendre un culte aux dieux et pour supporter, comme substitut, le châtiment d'une faute commise par eux au commencement des temps. Chacun des êtres divins peut créer des hommes, mais c'est surtout l'œuvre de quelques-uns, Ea, Ishtar..., et, à partir de l'hégémonie de Babylone sur toute la Basse Mésopotamie, le dieu de cette ville, Mardouk, comme en Assyrie c'est Assur. Le principal texte sur la Création, Enuma élis, a été rédigé au temps de la Ire Dynastie de Babylone pour l'exaltation de Mardouk : R. Labat, Le poème babylonien de la Création, Paris, 1935 ; antérieurement, mais plus fragmentaire, dans P. Dhorme, Choix de textes religieux assyro-babyloniens, Paris, 1907, où sont traduites d'autres légendes relatives aux origines. On pourra consul¬ ter aussi les ouvrages consacrés à la religion assyro-babylonienne : G. Furlani, La Religione babglonese e assira, 2 vol., Bologne, 1928-1929 ; M. Jastrow, Die Religion Babyloniens und Assyriens, Giessen, 1902. Les rois antédiluviens. — Études sur la liste de Bérose et les listes cunéiformes dans J. Plessis, Babylone et la Bible. III. Les Patriarches 70 PROCHE-ORIENT ASIATIQUE antédiluviens, supplément au dictionnaire de la Bible, t. I, 1926, col. 745 ss. ; antérieurement Dhorme, L'aurore de l'histoire babylo¬ nienne, RB, 1924, p. 534 ss. ; S. Langdon, Historical Inscriptions, OECT, II, Oxford, 1923, p. 1 ss. Le Déluge. — a) Sources littéraires. Les récits mésopotamiens ont pour source un même prototype que les deux récits utilisés dans la Bible, Genèse, VI à VIII, et la tradition rapportée parBérose, frag¬ ment 7 : G. Hillion, Le Déluge dans la Bible et les Inscriptions akkadiennes et sumériennes, Paris, 1925 (bibliographie). On trouvera un commentaire dans les ouvrages sur la religion babylonienne ; on lira les principaux récits dans Dhorme, Choix de textes, p. 100 ss. Le plus détaillé, dans la XIe tablette du Poème de Gilgamès a été récemment traduit de nouveau : R. Campbell Thompson, The Epie of Gilgamish, Oxford, 1930, p. 60 ss. b) Sources archéologiques. — Dans les champs de fouilles il n'a été trouvé aucune trace d'un déluge universel atteignant la presque totalité de l'humanité en Basse Mésopotamie. On a seulement les preuves d'inondations graves à Our et à Kish. A Our du sable a été déposé par les eaux sur une hauteur de 3 mètres au temps de la période d'el-Obeid : E. Woolley, Ecxavalions al Ur, 1928-9, The Flood, AJ, IX, 1929, p. 323 ss. A Kish l'inondation est à une date plus tardive, au début des temps historiques, entre l'époque de la nécropole Y et celle du cimetière A ; elle ne s'est pas étendue jus¬ qu'à Djemdet-nasr, qui est à quelque vingt kilomètres seulement de Kish : S. Langdon, The Biblical Deluge an ascertain fact, 1LN, 8 fév. 1930. A Lagash, malgré des recherches spécialement dirigées dans ce but en 1931, H. de Genouillac n'a recueilli aucune preuve d'une inondation dévastatrice, et à Ourouk, les fouilleurs allemands n'en ont point signalé. Pour les détails de la civilisation préhistorique en Basse Méso¬ potamie et dans les régions où elle s'est étendue, on consultera les comptes rendus, provisoires ou définitifs, des fouilles faites en ces dernières années dans les sites cités. Sur l'ensemble, G. Gordon Childe, L'Orient préhistorique (traduction E. Lévy), Paris, 1935, où l'on trouvera des renseignements sur la préhistoire en Égypte et dans la vallée de l'Indus ; à un point de vue plus particulier, G. Contenau, La Civilisation de l'Iran au IV0 Millénaire avant notre ère, Publications de la Société des Éludes iraniennes, n° 13, Paris, 1936. La céramique de Suse, dont le Louvre possède une très considé¬ rable collection, a fait l'objet d'une étude d'E. Pottier. Céramique peinte de Suse et pet'ls monuments de l'époque archaïque, MDP, XIII, Paris, 1912. On consultera aussi A. Hertz, Le décor des vases de Suse et les écritures de l'Asie antérieure, RAr, 5e série, t. XXIX, 1929, p. 217 ss. Le sens des sujets peints sur les vases a donné lieu à diverses interprétations ; outre les travaux de Pottier (p. 50 ss.) et de Conte¬ nau (p. 20 ss.), voir R. Dussaud, Motifs et symboles du IVe Millé¬ naire dans la céramique orientale, Syria, t. XVI, 1935, p. 375 ss. Sur la céramique de Samarra : Herzfeld, Die vorgeschichllichen Tôpfereien von Samarra. Berlin, 1934. Sur celle de Tepè Sialck, près Kashan, R. Ghirshman, Fresh Discoveries at Syalck, ILN, 16 mars 1935, p. 416 s. Sur la céramique de Djemdet-nasr : H. Field, Painted Potlery from Jemdet-Nasr, Iraq, dans AJA, XXXIX, 1935, p. 310 ss. ; R. A. Martin, Description of painted potlery from Jemdet Nasr, ibid., p. 313 ss. (bibliographie), D. B. IIarden, A typological Examination of Sumerian Potlery from Jemdel Nasr and Kish, Iraq, 1, 1934, p. 30 ss., établit une comparaison avec la céramique d'el- Obeid et constate que la dernière période de Djemdet-nasr s'unit très étroitement dans le temps avec les périodes Y et A de Kish. E. Herzfeld, Prehisloric Persia, I, ILN, 25 mai 1929, p. 892 s., compare la céramique d'établissements énéolithiques de l'Iran avec celles de Suse et de Sumer. PRÉHISTOIRE EN BASSE MÉSOPOTAMIE 71 A Ourouk les divers strates des ruines sont numérotés de haut en bas; les plus profonds, XVITI à XIII, correspondent à el-Obeid I ou ancien ; XII à V, à el-Obeid II ou récent ; IV est le strate carac¬ téristique de la période d'Ourouk, ses monuments principaux sont aux Musées nationaux de Berlin et au Musée de Bagdad. Les tablettes en écriture de la Basse Mésopotamie au temps des périodes d'Ourouk et de Djemdet-nasr, îecueillies dans ce dernier site (Musée d'Oxford et Field Muséum), sont réunies dans S. Lang- don, Pictographie Inscriptions from Jemdet nasr, Oxford Editions of Cuneiform Texts, t. VII, 1928 (liste de 463 signes). Celles du Louvre, de même genre, dans F. Thureau-Dangin, Tablettes à signes picturaux, RA, XXIV 1927, p. 23 ss. (liste des tablettes antérieurement connues). Sur l'écriture proto-élamite, voir V. Scheil, Documents archaïques en écriture proto-élamite, MDP, VI, 1905, p. 57 ss. (liste des signes proto-élamites, par J. de Morgan, p. 83 ss._). A. Falkenstein, Archaische Texte aus Uruk. Berlin, 1936, a publié les documents recueillis à Ourouk, dans le strate IV, antérieurement à la période de Djemdet nasr en ce site ; il donne une liste de 940 signes et établit une chronologie relative des textes archaïques. Voir aussi A. Falkenstein, Archaische Texte des Iraq-Museums in Bagdad, OLZ, 40, 1937, p. 401 ss. Monuments en pierre de Vépoque de Djemdet-nasr. — Le cornet en pierre grise et la stèle de basalte d'Ourouk (Musée de Badgad, mou¬ lages à Berlin) sontpubliés, le premier dans E. Heinrich, Kleinfunde aus den archaischen Tempelschichien, 1936, pl. 2, 3 et 38; la seconde, dans le 5e rapport préliminaire, 1934, pl. 12 et 13, et reproduit en dessin par R. Dussaud, dans Syria, XVI, 1935, p. 322. L. Heuzey, Egypte ou Chaldée ? dans Les Origines orientales de l'art, Paris, 1899, p. 345 ss., a attiré l'attention sur un cylindre-sceau du Louvre (Delaporte, Catalogue..., LA, 69) qui prouve l'origine mésopota- mienne du type des animaux à longs cous enlacés, sculptés sur des plaques de schiste de la période proto-historique en Égypte, notam¬ ment une palette conservée à Oxford (H. Frankfort, Studies, I, pl. XI, 4-5) et la palette du roi Nârmer (Musée du Caire ; A. Moret, L'Égyple pharaonique, Paris, 1932, p. 70), voir aussi G. Contenau, Textes et Monuments, VIII. Le motif des animaux fantastiques à cous entrecroisés, RA, XXXII, 1935, p. 86. Le manche de couteau égyptien de Gebel-el-'Arak (Louvre) a été publié par G. Benedite, Le couteau de Gebel-el-lArak, Monuments Piot, t. XXII, 1916, p. 1 ss. ; pour le synchronisme avec les monuments mésopotamiens, G. Contenau, Textes et Monuments, VII. La chronologie en Asie occidentale ancienne et le couteau de Gebel-el-Arak, RA, XXIX, 1932, p. 31 ss. Le même, dans A propos d'un cylindre de la collection Newell. Le couteau de Gébel-el-'Arak, RA, XXXII, 1935, p. 152 ss., constate que la glyptique de la période de Djemdet nasr présente les mêmes types que celle de la période d'Ourouk. Fragments de vases à représen¬ tation d'animaux (Louvre) : G. Contenau, Monuments mésopota¬ miens, Paris, 1934, n0B X et XI. Monuments Blau (Musée britan¬ nique) : L. King, A History of Sumer and Akkad, Londres, 1910, pl. 6. Vases sculptés (Musée britannique) : H. Hall, La sculpture babylonienne et assyrienne au British Muséum, Paris, 1928, pl. I-II. Bitumes et petits vases de Suse (Louvre), dans MDP, XIII, pl. XXX ss. Sur la représentation de la divinité aux temps préhistoriques : L. Legrain, Les dieux de Sumer, RA, XXXII, 1935, p. 117 sb. Relations avec la civilisation de /' Indus. — E. Mackay, La civilisa- lion de l'Indus (traduction Collin-Delavaud), Paris, 1936. H.Frank- fort, Cultural Links between Babylonia and India : near evidence revealed al Tell Agrab, ILN, n° 5082, 12 sept. 1936, p. 134, LIVRE II LES CITÉS-ÉTATS EN BASSE MÉSOPOTAMIE . CHAPITRE PREMIER LES PREMIÈRES DYNASTIES Division chronologique. — Au temps de la seconde partie de la sous-période de Kish commencent les temps historiques. Il n'est pas encore possible de fixer la date absolue du début de cette nouvelle époque ; sa première période comprend les premières Dynasties dont l'hégémonie s'est étendue sur tout le pays de Sumer et se termine dans la première moitié du IIIe Millénaire, lors de la conquête de tout le territoire entre le golfe Persique et la Méditerranée. A Eshnounna (Tell Asmar) le temple du dieu Ab-ou, bâti aussitôt après la fin de la période de Djemdet-nasr, est ensuite reconstruit deux fois en briques piano- convexes. A Touplias (?) (Hafadjé) un temple ovale et un temple du dieu Sin, un peu moins anciens que le premier temple d'Eshnounna, sont également recons¬ truits deux fois, et dans leur dernier état ils sont contemporains, approximativement, du cimetière royal d'Our (Moughéir) dont les tombes les plus anciennes sont de très peu antérieures à la Ire Dynastie d'Our, dynastie à partir de laquelle la chronologie relative est fixée par une liste non interrompue de princes régnants. Les listes dynastiques. — Aux documents écrits contemporains s'ajoutent les listes dynastiques dres¬ sées beaucoup plus tard et qui forment un cadre pour les événements. Après le Déluge, cataclysme qm a interrompu le développement de la civilisation et failli anéantir l'humanité en Basse Mésopotamie, seule région à laquelle la littérature locale s'intéresse, on mentionne seulement les Dynasties qui ont régné 76 PROCHE-ORIENT ASIATIQUE sur tout le pays et pour chacune on donne les noms de tous ses rois avec la durée de chaque règne, même si un seul de ces princes a vraiment exercé l'hégémonie, Des premiers chiffres sont beaucoup trop élevés et par conséquent inadmissibles ; les suivants deviennent plus acceptables. D'ailleurs les diverses listes ne concor¬ dent entre elles ni pour l'ordre des Dynasties ni pour la durée des règnes ; on ne saurait donc les utiliser sans contrôle, et cependant elles reposent sur des données historiques, puisque les découvertes récentes ont mis au jour des monuments sur lesquels sont gravés certains noms relevés dans ces listes. Les trois -premières Dynasties. — A la plus ancienne des Dynasties, la Ire Dynastie de Kish (el-Ahymer), il est attribué vingt-trois rois et une durée de vingt- quatre mille cinq cent dix années ; elle semble avoir été contemporaine de la nécropole A de Kish, et c'est par elle que la royauté est une seconde fois descendue du ciel sur la terre. Da seconde a régné à Ourouk pen¬ dant deux mille trois cent dix ans et l'un de ses princes, Gilgamès, est le héros légendaire d'une épopée fameuse dans tout le Proche-Orient. Da Dynastie suivante est désormais historique. C'est la Ire Dynastie d'Our, fondée par Mes-anni-padda, dont un fils A-anni-padda, a construit le temple de Ninhoursag à Tell el-'Obeid. Les princes de Lagash. — A Dagash, ville qui ne se trouve pas mentionnée dans les Distes royales, après le roi Enhégal dont l'écriture semble appartenir au début de la troisième période de l'époque préhistorique, et après Dougal-shag-engour, une série ininterrompue de dix princes commence avec Our-Nanshé et se termine vers le temps de la fondation de la Dynastie d'Akkad. Eanatoum, troisième prince de cette lignée, déclare avoir conquis Our et Ourouk ; c'est probablement lui qui met fin à la Ire Dynastie d'Our. Une autre guerre le conduit en Élam. Après une victoire sur la ville voisine d'Oumma (Djoha) il érige comme monument commé- moratif la « Stèle des Vautours ». Da lutte avec Oumma dont cette victoire n'est pas le premier épisode, recom¬ mence sous Entéména ; puis, dans une période de troubles, trois grands prêtres du dieu de Dagash, Enétarzi, Enlitarzi et Dougalanda, commettent des PREMIÈRES DYNASTIES 77 exactions, s'emparent du pouvoir et sécularisent les biens des dieux, au profit des membres de leurs familles ; les Elamites font des incursions dans le territoire de Dagash. Ouroukagina renverse bougal- anda et se pose en réformateur. bougalzaggisi d'Oum- ma marche contre lui, dévaste bagash, se fait proclamer roi dans Ourouk et ensuite étend sa domination depuis le golfe Persique jusqu'à la Méditerranée. Il est ren¬ versé par le Sémite Sargon qui, après avoir été libateur d'Our-Zababa, roi de la IVe Dynastie de Kish, a fondé une Dynastie à Akkad. Ixe Dynastie d'Our Mesannipadda (A-anni-padda) Mes-ki-ag-nouima Eloulou Baloulou IVe Dynastie de Kish Pouzour-Sin (25) Our-Zababa (6) Zimoudar (30) Ouziwadar (6,7) Ishtarmoudi (11) Ishmè-Shamash (11) Nannia (3,7) Princes de Lagash Our-Nanshé I Akourgal Eanatoum Enanatoum Ier Entéména Enannatoum II Enétarzi Enlitarzi Lougalanda Ouroukagina IIIe Dynastie d'Ourouk Lougalzaggisi (25) Dynastie d'Akkad Sargon Tels sont les personnages historiques de cette période qui actuellement peuvent être groupés. Des noms de princes, dans d'autres villes, quelques-uns plus anciens restent isolés jusqu'à la découverte de documents nou¬ veaux, par exemple Mesilim, qui agit en souverain à bagash avant le règne d'Eanatoum, et les rois de la IIe Dynastie d'Our (VIIIe Dynastie des Distes royales). Dans le court intervalle qui d'après la documentation 78 PROCHE-ORIENT ASIATIQUE archéologique semble séparer la Ire Dynastie d'Our de la IVe Dynastie de Kish il est difficile de placer les neuf dynasties insérées dans les Distes royales. La pré¬ sence de deux Dynasties élamites (Awan et Hamazi) et d'une Dynastie de Mâri témoignent de luttes avec les pays voisins. Lougal-anni-moundou, l'unique roi de la Dynastie d'Adab, la IXe après le Déluge, est le héros d'un pseudo-texte historique. La théocratie. — La Basse Mésopotamie, au début des temps historiques, est divisée en un grand nombre de cités-États. Chacune de ces cités est le domaine d'une divinité ; son gouvernement est théocratique : rien ne se fait sans l'ordre ou sans l'assentiment du dieu patron ; les grands événements, les guerres par exemple ou les traités de paix, sont l'œuvre des Immor¬ tels et non celle des êtres humains. Les dieux sont essentiellement bons et ils sont immortels. Ces deux attributs sont tout ce qui les dis¬ tingue des hommes. La divinité de la cité, son conjoint, ses enfants, ses serviteurs résident dans la « maison du dieu » (E- Dingir), le temple, en informant les sta¬ tues qui les représentent. Tout ce qui se passe sur la terre est en liaison directe avec les événements du monde supranaturel : le mariage du dieu est la cause efficiente de toute génération, de tout renouveau sur la terre, et c'est de son action que l'habitant de la cité attend tout bien-être. On obtient sa bienveillance par les sacrifices réguliers, les libations, les offrandes de pain, et par la prière. On connaît la volonté de la divi¬ nité par les oracles et par les songes. Mais un lien religieux unit toutes les cités dans le culte du dieu Enlil vénéré à Nippour ; seules les Dynasties qui se sont assuré le contrôle politique de cette ville sainte ont, semble-t-il, le droit de figurer dans les Listes royales. Et ces Dynasties sont nom¬ breuses, car, si l'on sent le besoin de se grouper, ne fût-ce que pour développer les rapports commerciaux avec les régions qui possèdent le bois, la pierre ou les métaux, les groupements de cités se font et se défont sans cesse, parce que, créés par les armes, ils reposent seulement sur la force. Le chef de la cité. — Le chef de la cité, représentant PREMIÈRES DYNASTIES 79 de la divinité et intermédiaire entre elle et les sujets, porte le titre d' « homme grand » (Lougal, roi) ou celui d'ishshak (sémitisé en ishshakkou, lieutenant, remplaçant). Le pouvoir du chef est héréditaire et se transmet de fils en fils, dans l'ordre de primogéniture ; en l'absence de fils il est recueilli par un frère. La femme du chef jotre un rôle analogue à celui de l'épouse du dieu patron. Elle a sa maison particulière avec un nombreux personnel, des biens immobiliers, un sceau à son nom ; elle prend une part active aux affaires de l'Etat. Le Temple et le Palais. —• Aux fonctions religieuses du chef et à ses fonctions civiles et militaires corres¬ pondent deux organismes distincts, le Temple et le Palais. Le Temple, administré par un shangou, est une puis¬ sante institution, régulatrice de la situation écono¬ mique. Il s'enrichit continuellement par le surplus des sacrifices quand le clergé a prélevé la part qui lui revient, par des fondations pieuses, par les dépouilles des vaincus au lendemain des guerres victorieuses, par les revenus de ses biens fonciers. Il remplit le rôle de banquier en prêtant tantôt sans intérêt, tantôt à un intérêt fixé par le prince. Le pouvoir civil est exercé, sous la direction du prince, par l'intendant (noubanda) du Palais de qui dépendent l'administration des biens de la maison royale, le trésor et la collecte des impôts, le commerce et les travaux agricoles. L'armée. — Les troupes, commandées par le prince en personne, se composent de fantassins et de charriers. L'infanterie légère, vêtue d'un court pagne, se bat avec l'épieu et la hache à douille ; l'infanterie lourde porte un manteau rigide, probablement en cuir, et elle a pour arme une longue lance : au moment du combat on la projette à travers la main gauche légèrement ouverte et on la retient quand elle est à bout de course ; le combat¬ tant est protégé par un auxiliaire qui tient un large bouclier oblong et à saillie centrale. Le casque, porté par tous les soldats, est une sorte de bombe avec couvre-oreilles ; les princes sont coiffés d'un casque 80 PROCHE-ORIENT ASIATIQUE en métal précieux qui imite parfois une perruque retenue par un bandeau et disposée en chignon derrière la nuque, avec des oreilles perforées. Le char de combat est formé par une caisse à haut tablier montée sur quatre roues pleines et par un long timon auquel on attache deux ou quatre ânes. Un conducteur le dirige et le rôle du combattant qui y prend place c'est de jeter des javelines sur les ennemis. Situation économique. — La propriété foncière appar¬ tient au prince, aux temples, parfois à des groupes de personnes et, enfin, à des particuliers. Les voies d'eau, fleuves et canaux, sont utilisées pour le transport des pierres et des bois de construction sur des barques dont les cylindres-sceaux présentent le type. Pour certains métiers il existe une organisation rudimentaire. La vente d'objets de valeur ne peut être réalisée, dès le début des temps historiques, sans un acte écrit, scellé devant témoins. Le prêt rapporte un maximum d'inté¬ rêt au-dessus duquel le prêteur est considéré comme usurier. Les moyens de paiement sont l'argent et surtout l'orge. Plantes et animaux. — L'orge est la plante la plus communément cultivée, avec le dattier. On en fait deux récoltes chaque année dans les endroits bien arrosés ; la terre est préparée à la marre et à la charrue en bois à soc de pierre. Les autres plantes les plus sou¬ vent mentionnées sont l'oignon et l'ail. On élève l'âne, bête de somme et de trait, le taureau de l'espèce bos primigenitus, le mouton et la chèvre, l'oie, le canard et le pigeon. Des chiens molosses gardent les troupeaux et les protègent contre le lion, la hyène et le loup. Parmi les autres animaux sauvages sont le renard, le sanglier, l'autruche et le bison. On les chasse à l'aide de pièges ; on les attaque à la fronde, à l'arc et au casse-tête. Le lait de la chèvre et de la brebis est à la base de la nourriture ; on en tire du fromage et du beurre. La traite se fait, comme aujourd'hui encore dans certaines régions du Proche-Orient, en se tenant derrière l'animal et non en côté. Le beurre est obtenu par le balancement d'une jarre à demi remplie de lait. Le poil des chèvres PREMIÈRES DYNASTIES 81 et la laine des moutons sont tissés, et les étoffes remplacent presque dans tous les costumes les peaux de chèvres dont on se vêtait dans les périodes anté¬ rieures. Le tissage se fait au métier ; statues et bas- reliefs font connaître une étoffe lisse à larges franges ou sans franges, une étoffe quadrillée déjà utilisée à la fin de la période d'Ourouk, et le kaunakès, lourde étoffe qui imite la toison des chèvres. Les pièces rectan¬ gulaires qui sortent du métier du tisserand sont employées pour le vêtement sans aucune transforma¬ tion ; on les enroule simplement et de diverses façons soit pour constituer un petit pagne, soit pour couvrii la plus grande partie du corps. Dans les canaux, où le poisson abonde, la pêche se pratique dans des couffes, barques en roseaux calfatées de bitume, et à l'aide de filets également en roseaux ; le long des côtes du golfe Persique, dans les barques à hauts bords dont les cylindres-sceaux reproduisent l'image. Commerce. — Le commerce local a pour centre le marché de la cité. On y vend l'orge, le blé, le millet, la soude pour le blanchiment des étoffes, les mille objets d'usage pratique fabriqués par le vannier, les étoffes en laine ou en poil de chèvre, de couleur uniforme ou bariolée, des fouets, des harnais pour les animaux de bât et ceux de labour, des poissons frais, d'autres séchés au soleil ou salés, parfois réduits en farine ou présentés en gâteaux ; des dattes, raisins, figues et grenades ; des concombres, oignons et fèves ; le vin apporté des régions montagneuses, situées à l'est de la plaine mésopotamienne, dans des outres ou dans des pots ; des boissons fermentées telles que le vin de dattes, la liqueur de palmier ou des liqueurs de grains. L'insécurité des routes et des pistes, qui persistera pendant des millénaires, oblige les marchands à voya¬ ger en groupes. Les déplacements se font par étapes et durent des mois quand ils ont pour but la riche vallée du Nil ou la plaine du Sindh, au bord de l'Indus. On utilise aussi le cours de l'Euphrate, à la descente, et les canaux, pour le transport des bois de l'Amanus ; avec les grumes ont fait des radeaux ; on les charge de pierres et il est facile de les convoyer jusqu'à destina- DELAPOBTE, DRIOTON ET VÀNDIER — I 6 82 PROCHE-ORIENT ASIATIQUE tion puisque la plupart des villes sont sur les rivés du fleuve. Architecture. — Dans la campagne on construit des huttes en roseaux, recouvertes de peaux ou d'étoffe, ou calfeutrées avec de l'argile. Dans les villes, les maisons sont bâties en briques crues ou en pisé, et avec une seule ouverture, au fond d'une cour entourée de hauts murs. Des édifices plus importants, palais ou temple, sont placés sur une éminence artificielle qui les met à l'abri de l'inondation ; sur des fondations en pierre la monotonie des murs en briques crues blanchis à la chaux est rompue par une série de saillants et par un décor en cônes de terre cuite traditionnel depuis la période d'Ourouk. A Dagash, jusqu'au temps d'Entéména, à Our et à Tell el-Obeid, à Shourouppak, à Kish et à Hafadjé, mais non à Mâri, on utilise aussi des briques cuites piano-convexes. Des colonnes en bois de palmier, enrobées de bitume, dans lequel s'encastre une mosaïque géométrique en coquille, lapis et cor¬ naline, d'autres colonnes plus lourdes, en éléments de briques cuites, supportent des toits en terrasse formés de lits de roseaux ou de poutres de palmier sur lesquels on tasse de la terre pilée, comme c'est encore aujourd'hui l'usage dans plusieurs légions de l'Orient. A Tell el-Obeid, du temple élevé par A-anni-padda il reste seulement la façade, ornée de mosaïque, des cônes, de reliefs en cuivre, sur une terrasse à laquelle on accède par un escalier en pierre, au pied duquel est placé un autel en briques. A Assur, à Hafadjé, à Mâri, à Eshnounna, à Adab la « maison du dieu » se compose d'une grande cour avec entrée unique, et autour de laquelle sont disposées des chambres. De dieu y réside dans une petite salle où, sur une estrade, parfois dans une niche, on pose son image et des objets de culte. Des côtés de la salle peuvent être garnis de banquettes pour des statues de divinités et des statues d'adorants. Près du sanctuaire principal de la cité se dresse une tour massive, la ziqqourat, mais aucune tradition n'en détermine le plan, la disposition des étages, celle des rampes d'accès. Da voûte est utilisée pour couvrir des surfaces peu PREMIÈRES DYNASTIES 83 . étendues dans les tombes royales à Our, dans des constructions d'Eanatoum à Dagash. Sculpture. — Dans le troisième temple d'Ab-ou à Eshnounna, dans le deuxième temple ovale et le deuxième temple de Sin à Hafadjé, dans le temple de Mâri, dans les temples H et G d'Ishtar à Assur, la sculpture en ronde-bosse présente les mêmes caracté¬ ristiques. De nombreuses statues de divinités et d'êtres humains taillées dans le calcaire et l'albâtre, aux yeux souvent incrustés de pierres de couleurs sont les témoins d'une grande variété dans les modes de coiffure, les costumes en étoffes diverses et aussi les attitudes. Une préférence marquée pour les formes cylindriques ou coniques différencie l'art sumérien de l'art égyptien contemporain où prévalent les formes cubiques. Parfois dans les statues debout les jambes sont complètement dégagées ; parfois aussi sur le socle de base est figurée une scène de la vie réelle ou de la mythologie. Dans cette statuaire que d'aucuns vou¬ draient rapporter exclusivement à l'élément sémitique de la population et séparer de la statuaire un peu plus récente, d'un art plus fruste, des Sumériens de Dagash, on distingue dans les types généraux et dans les détails une stylisation géométrique, puis un style plus réaliste qui lui est postérieur, fia date de ces sculptures, est déterminée non seulement par les données archéolo¬ giques, mais aussi par les caractéristiques de l'écri¬ ture dans les légendes gravées sur quelques-unes. Da statue d'Our-kisal à Hafadjé et celle de l'intendant Ebih-il à Mâri appartiennent à la seconde partie de la période proto-historique, ainsi que la base cir¬ culaire de Dagash ; les statues de Damgi-Ma'eri et d'Idi-Nâroum, à Mâri, sont plus récentes, mais anté¬ rieures au règne d'Eanatoum de Dagash. Pour cette époque, qui semble correspondre au temps de la IIIe Dynastie pharaonique (2778-2723 ?) il n'existe, en dehors de la Mésopotamie, de la Susiane, de Mâri et de Goubla, que des documents archéolo¬ giques. A Ougarit, dans le strate III, après une période où l'on utilise seulement des vases grossiers et sans peinture, les potiers fabriquent, comme à Tell Arpa- tshiya, par exemple, des vases à pâte sans finesse qu'ils CHAPITRE PREMIER NOTES Chronologie. — « Après le Déluge la royauté descend du ciel » une seconde fois. Les Listes royales énumèrent onze villes qui ont, chacune, une ou plusieurs fois, dominé sur tout le pays avant l'éta¬ blissement de la Ir® Dynastie de Babylone. Les textes originaux des listes sont, dans l'ordre de publication : Hilprecht, Mathematical, ... Tablets..., BE, XX, 1906, pl. 30, n° 47 et pl. XV ; V. Scheil. Les plus anciennes dynasties connues de Sumer-Accad, CRAI, 1911, p. 606 ss. ; A. Poebel, Historical Texls, PBS, IV, 1914, n° 2 à 5 ; p. 73 ss. ; L. Legrain; Historical Fragments, PBS, XIII, 1920, n. 1 ; S. Langdon, Historical Inscriptions, Containing Principally the Chronogical Prism, W.-B. 444, Oxford Editions of Cuneiform Texls, II, 1923, p. 1 s. ; V. Scheil, Listes susiennes des dynasties de Sumer, Accad% RA, XXXI, 1934, p. 149 ss. Études sur ces textes • F Thureau-Dangin, La chronologie des Dynasties de Sumer et d'Accad. Paris. 1914 ; Gadd, The early Dynasties of Sumer and Akkad, Londres, 1921 ; A. Clay, The Antiquity of Bahylonian Civiliiation, JAOS, 41, 1921, p. 241 ss. A. Zimmern, Die allbabylonischen vor- (und nach-) sintflutlichen Kônige nach neuen Quellen, ZDMG, 7S, 1924, p. 19 ss. Vient ensuite la Ir® Dynastie d'Our, désormais historique. Elle se rattache par l'intermédiaire des princes de Lagash à la III® Dynastie d'Ourouk, et celle-ci, par la Dynastie d'Akkad, établit un synchro¬ nisme avec la IV® Dynastie de Kish. Il reste neuf Dynasties à inter¬ caler. Un point de repère est donné par la II® Dynastie d'Our : trois rois connus par des monuments figurés semblent lui appartenir ; ils ont commencé à exercer le pouvoir peu de temps après qu'Eana- toum de Lagash a mis fin à la domination de la Ir® Dynastie d'Our. Des quatre Dynasties qui, dans les listes royales, précèdent la IIe Dynastie d'Our et les quatre Dynasties qui la suivent, il n'a pas encore été retrouvé de traces. On consultera H. Gûterbock, Die hislorische Tradition und ihre literarische gestaltung bei Babyloniern und Hethilern bis 1200, ZA, XLII, 1934, p. 2 ss., où l'on lit, p. 40 ss. la traduction du texte pseudo-historique de Lougal-anni-moundou, roi d'Adab (IXe Dynas¬ tie) ; il discute la valeur historique de plusieurs documents posté¬ rieurs, dont certains sont donnés en traduction. Aucun des noms des rois appartenant aux deux premières de ces Dynasties n'a été retrouvé sur des documents contemporains. La liste insérée dans nos tables chronologiques donne les chiffres de W-B. 444 et il n'a pas paru utile de mentionner les divergences dans les noms des princes. Les deux premières Dynasties Sur les légendes relatives à ces rois et sur les faits que des décou¬ vertes ultérieures pourraient rendre historiques : A. Poebel, Histo¬ rical Texts, PBS, IV, 1914, p. 110 ss. Le treizième roi de la Iro Dynas¬ tie de Kish, Etana le pasteur, est le héros d'une légende selon laquelle il a été emporté vers le ciel par l'Aigle : P. Dhorme, Choix de textes religieux assyro-babyIoniens, 1907, p. 162 ss. ; plus complè- 86 PROCHE-ORIENT ASIATIQUE tement dans S. Lanodon, The Legend of Elana and Ihe Eagle. or ilie Epical Poem « The cihj they hated », Babylonira, XII, 1931, p. 1 ss. ; la scène est figurée sur des cylindres, v. gr. L. Delaporte, Catalogne des Cylindres du Louvre, t. I, 1929, T 97. Le pasteur Lougalbanda, troisième roi de la Ir« Dynastie d'Ourouk, lutte contre Tidnoum à l'ouest, Halma au nord, et, à l'est, l'Elam qui envahit la Basse-Mésopotamie et y revient au temps de son successeur, Dou- mouzi, qui sera plus tard un dieu de la végétation, le Tammouz des textes sémitiques. Le cinquième roi, Gilgamès, est un personnage fameux dont la geste a été connue dans tout l'Orient et traduite en plusieurs langues. On ia lira dans Dhorme, op. cil., p. 182 ss. ; une traduction plus récente contient de nouveaux fragments : R. C. Thompson, The Epie of Gilgamish, Oxford, 1930. Des rois postérieurs prétendent avoir restauré des constructions élevées par ce Gilgamès : A. Poebel, A Hislory of tlie Tummal of Ninlil at Nippur, PBS, IV, n. III, p. 142 ss., mais les fouilles ne permettent pas encore de le considérer comme un personnage his¬ torique. Dans cette période qui précède la I™ Dynastie d'Our on connaît quelques princes. A Kish, l'ishshag Outoug qui dédie à Zababa un vase du butin fait à Hamazi : F. Thdreau-Dangin, Les Inscriptions de Sumer et d'Akltad, 1905, p. 228 ; le roi Mesilim qui offre au dieu de Lagash au temps de l'ishshag Lougal-shag-engour une masse sculptée, ibid., cf. E. de Sarzec et L. Heuzey, Découvertes en Chaldêe, pl. 1 ter, fig. 2 (Musée du Louvre), et un vase à la déesse Nin-hoursag, à Adab : Banks, Bismya, 1912, p. 266; Our-zag-e qui rend hom¬ mage à Enlil de Nippour : Lougal-tarsi qui érige une construction en l'honneur d'Anou et d'Ininni, ISA. A Lagash, les rois Badou et Enhegal. Le cimetière A de Kish est décrit par E. Mackay, Report on Ihe Excavation of Ihe « A » Cemelery at Kish, Mesopolamia, Field Muséum of Natural History, Anthropology, Memoirs I, 1, 1925 ; A Sumerian Polae and Ihe « A » Cemelery at Kish, Mesopolamia, ibid., I, 2, 1929. Le cimetière royal d'Our, avec le très important mobilier funéraire de ses tombes, parmi lesquelles celle de la reine Shoubad, est décrit dans le t. 2 A'Ur Excavations : C. Woolley, The royal Cemelery, Oxford, 1934. On consultera aussi les comptes rendus des fouilles de Genouillac à Tello, Frankfort à Hafadjé et Tell Asmar, Parrot à Mâri. Ir° Dynastie d'Our Sources. — a) Sources littéraires et êpigraphiques. — Un exercice scolaire d'époque néo-babylonienne conserve le souvenir du divin Mes-anni-padda, constructeur d'un temple : G. Dossin, Note sur les textes mentionnant Mesannipadda, RA, XXII, 1925, p. 113 ss. Une empreintedu cylindre-sceau de ce roi est reproduite dans C. Woolley, The Royal Cemetery, pl. 207, fig. 214, avec une empreinte d'un sceau (fig. 215) et un cylindre (fig. 216) de sa femme Nintour. La tablette de fondation du temple d'el-Obeid par son fils A-anni-padda est transcrite et traduite par Gadd, dans H. Hall et C. Woolley, At-'Ubaid, t. 1 d'Ur Excavations, Oxford, 1927, p. 126, avec.les autres textes qui font mention de ce prince. Le nom d'A-anni-padda ne se trouve pas dans les listes royales, et celui qui y occupe la seconde place se présente sous des formes différentes : Pœbel, n° 4 mes-an-nhpa-da 80 mes-ki-un-nun-na, fils 30 e-lu-[...] 25 ba-lu-[...] 36 171 Legrain, n° 1 r...i-iu [...]-lu x + 61 Langdon, W.-B. 444 .mes-an-ni-pad-da mes-ki-im-Nannar, fils 36 PREMIÈRES DYNASTIES 87 Selon Pœbel, op. cit., n° 6, p. 143, un certain An-na-ni aurait, après Gilcamés reconstruit le Toummal de Ninlil à Nippour, ainsi que son fils ...-nNannar. Le nom de ce dernier prince se lit en entier dans un double du texte, Leghain, op. cit., n° 48, p. 80, Mes-ki-im- DNannar ; celui de son père est alors Na-an-ni ; dans An-na-ni et Na-an-ni certains voient une forme abrégée d'A-anni-padda (Bibliogr. dans G. Dossin, op. cit., p. 1130). b) Sources archéologiques. — Le temple d'el-Obeid et le décor de sa façade sont décrits dans le tome I d'Ur Excavations, H. Hall et C. Woolley, Al-'Ubaid, Oxford, 1927. Princes de Lagash a) Sources littéraires et èpigraphiques. — Outre F. Thureau- Dangin, ISA, 1905, on consultera G. Barton, RISA, 1929, p. 12 ss. Pour la lecture du nom Our-Nanshé, antérieurement lu Our-Ninâ, A. Ungnad, Das Chicagoer Vokabular, ZANF, IV, 1929, p. 73 s. b) Sources archéologiques. — Les principaux monuments sont reproduits et décrits dans E. de Sarzec et L. Heuzey, Découvertes en Chaldée, Paris, 1884-1912 ; Cros, L. Heuzey et F. Thureau- Dangin, Nouvelles fouilles de Tello, Paris, 1910-1914; L. Heuzey, Musée du Louvre. Catalogue des Antiquités Chaldéennes, Paris, 1902. Statuette d'Our-Nanshé au Musée de l'Université Harvard : M. Hus- sey, A Statuette of Ihe Founder of the First Dgnasty of Lagash, RA XXVIII, 1931, p. 81 ss. ; L. Heuzey et F. Thureau-Dangin, Res¬ titution matérielle de la Stèie des Vautours, Paris, 1909. Empreintes des cylindres-sceaux de Lougalanda et de sa femme Barnamtarra (collection Allotte de la Fuye, Musée du Louvre) : M. Allotte de La Fuye, Les sceaux de Lougalanda palési de Lagash (Sirpourla) et de sa femme Barnamtarra, RA, VI, 1907, p. 105 ss., reproduites dans Documents présargoniques, fasc. 1, Paris, 1908, pl. V ss. c) Documents économiques. — H. de Genouillac, Tablettes sumé¬ riennes archaïques, Paris, 1909 : A. Pohl, Vorsargonische und Sar- gonische Wirtschafttexle, t. V de Texte und Maierialien der Frau Prof. Hilprecht Collection, Leipzig, 1935. G. Barton, Sumerian Business and Administrative Documents from the Earliest Times to the Dgnasty of Agade, PBS, IX, 1915.1 d) Bibliographie. — A Poebel, The Evenls of Eannadu's reign, PBS IV, 1914, p. 159 ss. Mâri. Eshnounna et Toupliash. — Le roi Lamgf-Ma'eri (Musée d'Alep), de Mâri, semble à peu près contemporain d'Our-Nanshé : F. Thureau-Dangin, Inscriptions votives sur des statuettes de Ma'eri. RA, XXXI, 1934, p. 137 ss. ; la statue d'Ebih-il (Louvre) est plus ancienne et H. Frankfort la fait remonter même avant le temps du Cimetière d'Our : H. Frankfort, Mâri et Opis. Essai de chrono¬ logie, RA, XXXI, 1934, p. 173 ss. Voir aussi A. Parrot, La civili¬ sation mésopotamienne, ibid., p. 180 ss. II« Dynastie d'Our Les listes ne donnent pas les noms de trois des rois de cette Dynas- lie; on y place Lougal-kisalsi, roi d'Ourouk et d'Our, dont une statuette au Musée de Berlin, O. Weber, Ein Steinbild mil dem Namen des Kônigs.Lugal-kisal-si von Erech und Ur, Amlliche Berichle, XXXVI, 1915, col. 73 ss., fig. 28, 30 et 31, permet de lui attribuer la partie supérieure d'une statuette anépigraphe du Louvre : G. Contenau, Monuments mésopotamiens nouvellement acquis ou peu connus (Musée du Louvre), Paris, 1934, pl. I. Le Louvre possède en outre une statuette de son petit-fils Sa-oud, ibid., pl. II. D'après les légendes de deux vases voués à Enlil de Nippour (ISA, p. 222), le fondateur de la Dynastie serait Lougal-ki-goub-ni-doudou, le prédécesseur immédiat de Lougalkisalsi. Un troisième prince, En- shag-koush-anna (ibid.) voue le butin de Kish à Enlil. 88 PROCHE-ORIENT ASIATIQUE III* Dynastie d'Ourouk Une inscription de Lougralzaggisi sur des vases votifs est traduite dans ISA, p. 218 ss. ; la légende d'une statue est copiée, A. Pœbel, op. ci/., p. 183, sur une tablette qui contient des inscriptions de dif¬ férents rois, notamment un texte bilingue, ibid., p. 173 ss., com¬ mentaire, p. 217 ss., qui raconte la ruine du royaume d'Ourouk par Sargon. Transcription et traduction dans G. Barton, RISA, 1929, p. 96 ss. L'ordre des Dynasties précédentes varie dans les listes, et une autre difficulté provient du fait que Kou-Raba, qui à elle seule forme dans W-B. 444 la IIIe Dynastie de Kish, est présentée comme la mère du fondateur de la IVe Dynastie, dont elle est séparée par un long intervalle de temps. Voici le tableau général de ces Dynasties : Scheil CRAI (Le texte de cette tablette est complet et commence avec la Dynastie d'Ak- shak.) Dynastie d'AJcshak Ounzi 30 ans Oundaloulou 12 - Ourour 6 - Pouzour-Sahan 20 - Ishou-il 24 - Gimil-Sin 7 - (6 rois, 99 ans) Dynastie de Kish Kou-Baba 100 ans Pouzour-Sin 25 - Eté. Legrain Dynastie de Mâri Ansir 30 ans .. " (lacune) Dynastie d'AJcshak (suite de la lacune) (...., 99 ans) Dynastie de Kish Pouzour-Sin Etc. Langdon W.-B. 444 Dynastie de Mâri Ansir _ 30 ans Lougaltarzi, f. .. - "...']lougal 30 - ... jlougal 20 - .. ,]bin 30 - ...]bi 9 - (6 rois, 136 ans) IIIe Dynastie de Kish [Kou-]Baba 100 ans Dynastie d'AJcshak 30 ans 6 Ounzi Oundaloulou Ourour Gimil-Sahan Ishou-il Gimil-Sin Scheil Suse 1 Dynastie d'AJcshak Ounzi .. i Oundaloulou Ourour Pouzour-Sahan Ishou-il Gimil-ilishou 24 - 24 - (6 rois, 111 ans) Dynastie de Mâri Ansir .. ans (Lacune jusque dans) la IVe Dynastie de Kish) 6 20 24 7 (6 rois, 93 ans) IVe Dynastie de Kish Pouzour-Sin Etc. État actuel dea questions. — La chronologie absolue delà période historique antérieure au IIe Millénaire dépend en premier lieu de la date attribuée au début de la Ire Dynastie de Babylone. F. Thu- reau-Dangin, La Chronologie des Irois premières dynasties babylo¬ niennes, RA, XXIV, 1927, p*. 181 ss., a établi que parmi les solutions astronomiquement possibles, celle qui place ret événement en 2105; paraît la plus probable. Cette opinion n'est toutefois pas universel¬ lement admise. S. Langdon et J. Fotheringham, The Venus Tablets of Ammizaduga, Oxford, 1928, p. 87, adoptent l'année 2169 ; PREMIÈRES DYNASTIES 89 Dhorme, Abraham dans le cadre de Vhistoire, RB, 37, 1928, p. 375, V. Christian et E. Weidner, Das Aller der Grâberfunde aus Ur, AOF, 5, 1929, p. 139 ss. l'année 2057 déjà défendue par E. Weidner en 1915 ; E. Ebeling, Geschichle des alten Morgenlande*, Berlin, 1929, l'année 2050 ; E. Meyer, Die altéré Chronologie Babyloniens, Assyriens und Aegyptens, 2e édit., Stuttgart, 1931, p. 25, l'année 2049. Il en résulte une divergence qui, entre les chiffres extrêmes, atteint 120 ans. A la base de ces diverses opinions sont les mêmes données astro¬ nomiques, des observations d'occultations de la planète Vénus sous le règne d'Ammizadougga, le dixième roi de la Ire Dynastie de Baby- lone. conservées dans des tablettes de présages astrologiques, assy¬ riennes et néo-babyloniennes, relativement récentes. Ces documents précieux ont fait depuis 1874 l'objet dé plusieurs travaux (biblio¬ graphie critique, texte cunéiforme et traduction, dans S. Langdon et J. Fotheringham, op. cit.) ; en 1912; F.-X. Kugler, Slernkunde und S'erndienst in Babel, t. II, p. 257 ss., s'appuyant en outre sur des considérations d'ordre historique et économique, estime devoir retenir parmi les dates astronomiques celles qui feraient fixer le début de la Ire Dynastie de Babylone à l'année 2225. Par la suite, on constate que seules sont à prendre en considération les années 2169, 2113, 2105, 2057 et 2049, avec un intervalle de 120 ans entre les deux extrêmes. La limite inférieure est conditionnée par le fait que la IIIe Dynastie de Babylone a débuté vers le milieu du xvnie siècle et n'a pas immédiatement suivi la Ire ; pour la limite supérieure, il faut tenir compte de la fin de la IIe Dynastie au temps du douzième roi kassite et du synchronisme entre son fondateur et le règne de Samsou-ilouna, le septième roi de la Ire Dynastie. Sur ces bases nouvelles, Kuglor, dans Von Moses bis Paalus, Munster, 1922, modifie son opinion primitive et admet la date la plus basse. K. Schoch, Planelen-Tafeln fur Jederman, Berlin, 1927, après avoir été partisan de 2113, réunit des arguments en laveur de 2105. F. Thureau-Dangin, op. cit., arrive à la même conclusion : 2113 et 2105 sont les seules dates entre lesquelles il faut choisir et 2105 est « nettement plus probable ». Une donnée astronomique d'un autre ordre, par exemple une éclipse de soleil, serait nécessaire pour permettre de résoudre définitivement cette question importante de chronologie. La chronologie absolue dépend en second lieu des listes des Dynas¬ ties qui ont régné sur tout le pays de Sumer, rectifiées à l'aide des documents contemporains des événements. La Ire Dynastie de Babylone est contemporaine pendant 131 ans de la Dynastie de Larsa dont la durée est de 263 ans ; celle-ci a donc commencé en 2237. La Dynastie de Larsa est pendant 18 ans contemporaine de la IIIe Dynastie d'Our ; la durée de celle-ci, moins bien fixée, varie entre 108 et 123 ans d'après les listes royales et paraît être de 109 ans ; le début de cette Dynastie serait donc en 2328. Our- Nammou, son fondateur, paraît avoir été vassal d'Outou-hégal, le seul roi de la Ve Dynastie d'Ourouk à qui il est attribué 7 années de règne. Outou-hésal a vaincu le dernier roi de la Dynastie de Gou¬ tioum à laquelle on attribue une durée de 124 ans. Avant la Dynastie de Goutioum les listes royales font mention d'une IVe Dynastie d'Ourouk, pendant 26, 30 ou 4. ans, mais d'autre part les hordes de Goutioum ont renversé Narâm Sin, le quatrième prince de la Dynastie d'Akkad. Il est très probable que dans la chronologie générale, il n'y a pas à tenir compte des derniers rois d'Akkad et que la dur e entière de la IVe Dynastie de Kish rts* aussi à sup¬ primer Il resterait donc, tout au plus. 257 années les 124 attribuées à la Dynastie de Goutioum et les 133 premières de la Dynastie d'Akkad) à ajouter à la date du commencement de la IIIe Dynastie d'Our pour obtenir le début de la Dynastie d'Akkad. soit 2585 : la Dynastie d'Akkad serait contemporaine des derniers pharaons de la IVe Dynastie (2723-2563) et des premiers Pharaon» de la Ve 90 PROCHE-ORIENT ASIATIQUE Sargon, fondateur de la Dynastie d'Akkad est le contemporain de Lougalzaggisi d'Ourouk et d'Our-Zababa de Kish ; il les détrône tous les deux. Or Lougalzag-gisi a mis fin au pouvoir d'Ouroukagina de Lagash ; Ouroukagina est le dixième prince d'une lignée dont le premier en date, Our-Nanshé, est, du point de vue archéologique, contemporain de la Ire Dynastie d'Our ; si l'on attribue deux siècles à cette Dynastie de Lagash qui ne fleure pas dans les listes royales, la Ire Dynastie d'Our commencerait dans la première partie du xxviii0 siècle, vers 2775, et serait contemporaine de la IIIe Dynastie pharaonique (2778-2723, d'après A. Moret, Histoire de VOrient, 1929, p. 118). L'archéologie ayant établi des rapports entre l'Egypte thinite (3197-2778) et la période de Djemdet-nasr en Basse-Méso¬ potamie, il n'y a pas d'hiatus dans cette chronologie provisoire. Il faut attendre des découvertes nouvelles pour obtenir quelque pré¬ cision dans les dates antérieures à la IIIe Dynastie d'Our. Le tableau suivant donne les dates proposées par divers auteurs : Début de Ire Dyn. d'Our .... IVe — de Kish .. Dyn. d'Akkad IIIe Dyn. d'Our .... Ire — deBabylone Langdon et Christian Dans Fotheringham et Weidner E. Meyer Contenau ce volume 1928 1929 1931 1931 1936 3150 2620 2950 2775 2943 2560 2677 2880 2615 2751 2528 2652 2725 2584 2408 2294 2328 2169 2057 2049 2105 2105 Les chiffres qu'à la suite d'A. Moret nous avons adoptés pour les premières dynasties égyptiennes ont été proposés par E. Meyer, Die âllere Chronologie Babyloniens, Assyriens und Aëgyptens, 1925, p. 68 s. S'il place le début de la première dynastie en 3197, cet auteur admet une très large marge d'approximation, de 100 à 200 années : en l'absence de date sothiaque au troisième millénaire, la chronologie égyptienne reste problématique. La seule chose établie avec certitude, c'est le fait d'échanges très actifs entre l'Asie et l'Egypte immédiatement avant la première dynastie pharaonique et à l'époque de cette dynastie. Ce synchronisme ne semble pas exiger, comme le fait A. Scharff, Some predynastic vases in the British Muséum and Remarks on Egyplian prehislory, JEA 14, 1928, p. 271 ss., de tendre à abaisser autant que possible la date de Ménès. Mais si de nouveaux documents obligeaient, pour la Mésopotamie, à prendre en considération une chronologie plus courte, les données égyptiennes actuelles ne sauraient cons¬ tituer un obstacle à cette réduction. CHAPITRE II DYNASTIE D'AKKAD ET DOMINATION DE GOUÏÏOUM L'Empire akkadien. — L'Empire fondé par Lou- galzaggisi d'Ourouk est de courte durée, moins de vingt-cinq ans. Le Sémite Sargon (Sharroukên, v. 2584- 2530), échanson d'Our-Zababa, 2eroi delàIVeDynastie de Kish, conquiert Ourouk et dépossède son prince du titre de « grand ishshag d'Enlil ». Sargon se dit d'ordi¬ naire roi de Kish, mais parfois il prend le titre de roi d'Akkad (en sumérien Agadé), du nom d'une ville nouvelle, de site encore inconnu, fondée par lui dans le voisinage de Kish. La région occupée par les Sémites prend alors le nom de pays des Akkadiens, ou pays d'Akkad, qui s'oppose au nom de pays des Sumériens, réservé désormais à la partie méridionale de la Basse- Mésopotamie. La naissance, l'enfance et une partie de la vie de Sargon font l'objet de récits légendaires ou de présages. Après la prise d'Ourouk, Sargon occupe tout le pays sumérien. Dès l'an 3 de son règne, il s'avance vers l'ouest, par Mâri, sur l'Euphrate, dans la direction de Jarmouti, d'Ibla (le Djebel Arsouz), de la Forêt des Cèdres (Amanus), des montagnes claires (Liban) et jusqu'à Bourshanda, sur le plateau d'Asie Mineure où il vient au secours de marchands sémites installés dans ces parages et opprimés par leur chef (soukkallou), Noûr-Dagal ; . il envahit l'Élam, où il lutte deux fois contre Sanam-Shimout ishshag d'Élam, et Louhhi-ishshan, roi d'Awan. Hishep-ratep, le fils de ce dernier, se reconnaît vassal du roi d'Akkad. Sargon traverse trois fois le golfe Persique jusqu'à 92 PROCHE-ORIENT ASIATIQUE Dilmoun (îles Bahreïn), impose son protectorat à Magan et Melouhha, dans l'Arabie Orientale. Sargon devenu vieux, son Empire disparate tend vers la dislo¬ cation. Kazalla, en Sumer, se révolte la première, puis, à la suite d'une famine, tous les vassaux s'insurgent ; assiégé dans Akkad même, Sargon met ses ennemis en déroute et les poursuit jusqu'en Soubartou. Le seul monument connu de ce règne illustre c'est une stèle triomphale, découverte à Suse. Sargon et ses succes¬ seurs se disent dieux et leurs sujets leur rendent un véritable culte. Rimoush, fils de Sargon (2579-2515), rétablit complè¬ tement la situation en luttant contre l'Élam, soutenu par Abalgamash, roi de Barahsi. Les temples de Sippar et de Nippour reçoivent une part importante du butin ; dans le dernier de ces sanctuaires le roi fait graver sur sa propre statue en plomb une inscription bilingue, en sumérien et en akkadien. Au temps de son frère (?) et successeur, Manishtou- sou (2514-2508), l'Élam reste vassal fidèle : un buste du roi est voué en son honneur dans un temple de Suse par l'ishshag Géba (Tissoub ? Ouba ?). La conquête s'étend au nord et au nord-est de l'Élam, dans la région montagneuse, tandis qu'une armée, transportée par mer, conquiert trente-deux villes de la côte, s'empare de mines métalliques et ouvre une route commerciale pour le transport de pierres et de métaux. Manishtousou se constitue par achat un domaine fon¬ cier de grande étendue et il en décrit l'acquisition sur une pyramide de diorite. Narâm-Sin (2507-2452) est obligé de défendre le Soubartou contre les incursions des Gouti et des Loulloubi, montagnards barbares des pentes du Zagros (Louristan), et contre les Manda. Un bas-relief rupestre près de Diyarbekir, témoigne de l'extension de l'Empire vers le massif montagneux de l'Arménie. Pour la première fois il est fait mention de pays araméens et d'un roi d'Aram. Après la défaite de Pouttimadal, roi de Simourroum (Altoun Keupru) et d'Inbir qui a succédé, au pays de Namar, à Arisen, Narâm-Sin marche contre les Loul¬ loubi ; ils l'attendent dans une gorge du Kara Dagh, AKKAD ET GOUÏIOUM au sud de la plaine de Shehrihor ; leur extermination y est commémorée par un relief rupestre, prototype d'une admirable stèle (Louvre) qui consacre la gloire du roi d'Akkad. Dans la lutte contre les Gouti il est moins heureux et subit un échec. La soumission de Houbshoumkibi, roi de Marhashi, lui permet d'organiser l'Élam. A Suse il érige des constructions, place ses statues, apporte des dépouilles de pays vaincus. Un traité de vassalité est concédé à un roi élamite. Une formidable coalition s'organise vers la fin du règne ; le prince de Kish en fait partie avec le roi d'Amourrou en Haute-Syrie, celui de Kanès dans la région de l'Argée sur le plateau d'Asie Mineure, celui de Hatti dans la boucle du Kizil Irmak, et, à l'autre extrémité de l'Empire, le roi de Barahshé au delà de Suse. Narâm-Sin n'est pas seulement, comme ses prédécesseurs, roi de Kish ou roi d'Akkad ; il se déclare roi des quatre régions (Sumer, Akkad, Sou- bartou et Amourrou), et roi de l'Univers (shar kishsha- tim ). Son petit-fils et successeur, Shar-kali-sharri (2451- 2427) est contraint d'abandonner ces titres. Son règne est une lutte perpétuelle, aux frontières menacées ; il combat contre l'Élam, contre Amourrou, contre Goutioum qu'il bat à Ourouk et la révolte gagne Sumer. Du temps des rois d'Akkad il nous est par¬ venu de très beaux cylindres-sceaux ; le plus remar¬ quable est celui du scribe Ibni-sharrou, un contempo¬ rain de Shar-kali-sharri. A la mort de ce roi, c'est l'anarchie pendant trois ans, puis sous les règnes peu glorieux de Doudou (vingt et un ans) et de Shoudour- oul (quinze ans). Suse au temps de Narâm-Sin et de Shar-kali-shani. ■— La bienveillance témoignée par Narâm-Sin à la ville de Suse rend facile la sémitisation de cette cité ; non seule¬ ment la langue akkadienne y est parlée, mais elle est aussi utilisée dans la correspondance épistolaire et dans les documents commerciaux ; les échanges se déve¬ loppent avec les principaux centres de l'Empire. Pour récompenser le zèle de l'ishshag Énammounè, sa créa¬ ture, le roi l'élève au rang de shakkanakkou (gou- 94 PKOCÛE-ORIÊNT ASIATIQUE verneur). Pouzour-Shoushinak, fils de Shimti-ishhouk devient ishshag, puis shakkanakkou ; il se lance dans des expéditions militaires qui l'entraînent jusque dans les régions soumises, au moins nominativement, au roi d'Akkad dont nous ignorons la réaction. Le butin qu'il ramène lui permet de reconstruire magnifiquement des temples, de les embellir, de les orner de statues sur lesquelles des inscriptions commémorent son œuvre. Ces inscriptions sont parfois rédigées dans la langue et l'écriture des Akkadiens, mais souvent il ajoute un texte en langue nationale et dans la vieille écriture proto-élamite. Après lui, cette écriture ne semble plus utilisée, et quand, au cours du IIe Millénaire, pendant la domination des Kassites à Babylone, le sentiment national se réveillera en Élam, on recommencera à rédiger les textes en langue élamite, mais on utilisera seulement une écriture dérivée de l'écriture akka¬ dienne ; ce sentiment nationaliste sera assez profond pour se maintenir même après la ruine de Suse par Assurbanipal, au vne siècle, et les rois achéménides s'estimeront obligés de faire place à une version éla¬ mite dans leurs inscriptions, à côté du perse et du babylonien. Les sculptures de Pouzour-Shoushinak sont nettement apparentées à celles de l'ishshag Goudéa de Lagash, protecteur des arts en pays sumérien. Après la mort de Narâm-Sin, Pouzour-Shoushinak se déclare indépendant et, avec un allié, envahit la Basse-Mésopo¬ tamie jusqu'à Opis ; à son retour il est proclamé roi d'Awan, et se dit lui-même « roi des quatre régions » ; il est le dernier des princes d'Awan, sans que l'on sache comment a fini la Dynastie. La tablette de Suse qui donne la liste des rois d'Awan mentionne immédiatement après une Dynastie de Simash. Avance des Loulloubi et des Gouti. — Les Loulloubi se sont avancés vers la plaine. A Zohab, près de Ser- i-poul, un de leur rois, Annoubanini, se fait représen¬ ter dans un bas-relief rupestre, en face de la déesse Ishtar et accompagne ce groupe d'une inscription akka¬ dienne ; une inscription du même genre et de la même époque se lit sur une stèle érigée non loin de là, à Sheik-Khan, par un certain Tardounni. AKKAD ET GOUTIOUM 95 Des Gouti descendent aussi vers la plaine ; en vain Shar-kali-sharri fait-il une campagne contre eux et une autre année fait prisonnier leur roi Sharlak, ses eSorts retardent, mais n'empêchent pas l'avance des bar¬ bares qui vont subjuguer le pays d'Akkad. / Ve Dynastie d'Ourouk. — D'après les Distes royales une IVe Dynastie d'Ourouk dure peu d'années (cinq rois, vingt-six ans), puis les gens de Goutioum impo¬ sent leur domination pendant un temps encore mal déterminé. Dynastie de Goutioum. — Pendant tout le temps de la IVe Dynastie d'Ourouk les Gouti saccagent le pays ; ils emmènent en captivité les dieux, accablent d'impôts les populations, paralysent le commerce et l'agri¬ culture. Plus tard ils se civilisent et adoptent certaines coutumes du pays soumis. Il reste peu de documents de cette époque. Des Distes royales ne concordent pas ; le peu de durée des règnes témoigne de l'insécurité et du trouble dans le royaume ; le total de années est inférieur au total donné par les scribes babyloniens. Des rares inscriptions de rois goutiens nous livrent seulement des noms qui ne paraissent pas dans les listes : Dasirab inscrit une légende akkadienne sur une masse d'arme ; Erridoupizir se dit « roi des quatre régions » dans une dédicace à Enlil de Nippour. Cer¬ taines villes jouissent d'une prospérité évidente, sous la direction de leurs ishshakkoû, peut-être parce qu'elles versent régulièrement le tribut ; tel est le cas d'Oumma où l'on en recueille trois témoignages : d'après son ishshakkoû Dougalannadou une grande tranquilité lui est assurée pendant trente-cinq ans, au temps du roi Sioum ; sous le règne d'Arlagan, Nammahni, un autre ishshakkoû, rebâtit un temple ; enfin un scribe dédie une plaque de pierre au roi Saratigoubisin. Oumma n'est pas nommée dans une lamentation qui met en scène diverses villes disposées en deux groupes autour d'Akkad et d'Ourouk ; Our et Dagash n'y paraissent pas davantage ; Our est alors gouvernée par des rois, et l'un d'eux rebâtit l'apsou d'Enki à Éridou. Ces villes semblent avoir accepté la domination de Goutioum, peut-être par réaction contre Akkad et contre Ourouk. 96 PROCHE-ORIENT ASIATIQUE Goudéa de Lagash. — On place d'ordinaire à cette époque les principats, à Lagash, d'Our-Baba, de ses gendres Our-gar et Natnmahni, et d'Our-Ninsoun. La ville jouit ensuite d'une période d'abondance, sous la direction éclairée de Goudéa ; les inscriptions et les monuments de ce prince en sont la preuve. Goudéa agit en chef indépendant ; fait-il allusion à une cam¬ pagne militaire au pays d'Anshan, il ne mentionne pas son suzerain. Sur deux grands cylindres d'argile il décrit les cérémonies de la reconstruction du grand temple E-Ninnou, depuis le songe par lequel le dieu Nin-Girsou lui impose cette entreprise jusqu'aux fêtes de la dédicace, l'installation des divinités, leur mariage mystique et les réjouissances populaires pendant une période de sept jours. Il ne semble jpas avoir rencontré de difficulté pour se procurer en Elam et à Suse une main-d'œuvre qualifiée, pour faire venir de régions éloignées des matériaux de construction, des métaux et des pierres précieuses, par exemple du lapis-lazuli, importé de l'Iran oriental. Les relations commerciales avec les autres régions paraissent faciles et les textes économiques s'accordent avec les inscriptions offi¬ cielles pour proclamer la richesse de la principauté. De nombreuses statues à l'effigie de ce prince sont chargées de répéter perpétuellement devant la divinité la prière dont le texte est gravé sur leur épaule ou sur leur châle. Des stèles portent des scènes religieuses. Du mobilier cultuel il a été conservé un cornet à liba¬ tions orné de serpents enlacés et de dragons, emblèmes de Nin-Girsou ; du trésor du temple, une masse d'arme votive formée de plusieurs têtes de lions. Our-Ningirsou, fils de Goudéa, dont une statuette merveilleusement modelée est au Louvre, est, comme son père, le vassal d'un roi, sans que l'on sache si ce sont encore les gens de Goutioum qui dominent en Basse-Mésopotamie. Assyrie. — Au temps de la domination de Goutioum, à Assur, dans le strate F, après la ruine de la ville par un incendie qui marque la fin de la période akka¬ dienne, le juge Ititi, fils de Jakoubba, offre à la déesse Ishtar un présent prélevé sur le butin de Garish. Ve Dynastie d'Ourouk. — La guerre de libération se AKKAD ET GOUTIOUM 97 fait à l'instigation d'Outou-hégal, prince d'Ourouk, l'unique roi de la Ve Dynastie de cette ville (7 ans, v. 2330). Il se dresse contre Tiriqân, le poursuit, le capture, s'empare de ses trésors. De roi d'Ourouk devient roi des quatre régions. Des Sumériens vont reconstituer un grand Empire, sous l'hégémonie de la IIIe Dynastie d'Our. De l'Asie Mineure au Sinaï. — Da civilisation des régions occidentales du Proche-Orient asiatique est encore mal connue, sauf à Goubla (Byblos classique, Djébaïl), port important de la côte méditerranéenne. Depuis Khasékhemoui de la IIe Dynastie pharaonique jusqu'à Pépi II, de la VIe, les Égyptiens viennent y chercher les pins et les cèdres du Diban, le cuivre de Chypre, l'argent, l'obsidienne et l'hématite d'Asie Mineure, les métaux du Caucase, les résines et le bitume. Des échanges de croyances se pratiquent : la Ba'alat Goubla, la déesse locale, commence à s'iden¬ tifier à l'Égyptienne Hathor dont elle adopte les emblèmes et le costume ; son parèdre est appelé Râ des pays étrangers, et dans son orbite gravite le dieu Haytaou du pays de Negaou, dieu-arbre, associé à l'Osiris égyptien et prototype de l'Adonis honoré dans la même région à l'époque classique. A Goubla, cité renommée pour la construction des vaisseaux, et où domine l'influence prépondérante de l'Egypte, se rencontrent pendant la première moitié du IIIe Mil¬ lénaire, des marchands venus de toutes les parties du monde civilisé. A Megiddo, après le strate V où l'on a utilisé des cylindres-sceaux appartenant à la civilisation de Djemdet-nasr, dernière période mésopotamienne avant les premières Dynasties historiques, la connaissance du tour et l'emploi du four, deux découvertes capitales, font faire de grands progrès à l'art de la céramique. Da perfection des vases dès le début du strate IV, l'absence probable de différences raciales entre les anciens habitants et la population actuelle, font admet¬ tre comme probable une influence étrangère pacifique, peut-être par immigration, plutôt qu'une invention localisée dans la région. Avec ce strate IV commence en Canaan la période conventionnellement appelée DELAPORTE, DRIOTON EX VANDIER — I 7 98 PROCHE-ORIENT ASIATIQUE « Bronze I » ou « Bronze ancien », dans les premiers siècles du IIIe Millénaire. Au Sinaï, au temps de l'Ancien Empire pharaonique se place le début de l'exploitation des mines par les Égyptiens. En Asie Mineure, vers le milieu du Millénaire s'ins¬ tallent des Indo-Européens venus par le Bosphore ; ce sont les Eouwites ; une autre vague de même origine les suivra avant 2000 et prendra le pouvoir dans le pays asianique de Hatti. CHAPITRE II NOTES dynastie d'àkkad a) Chronologie. — La durée de chacun des règnes de la Dynastie d'Akkad varie sensiblement dans les listes royales : Scheil SUC Sargon Rimoush, f. ... Manishtousou, f. Narâm-Sin, f Shar-kali-sharri Igigi, Imi, Nani. Ëloulou Doudou Shoudouroul... Scheil Pœbel Legrain Langdon Scheil Scheil CRAI n° 3 n° 1 W. B. 444 S I S II B 55 56 15 9 7 15 x-4 56 [..] 24 25 [-.] 25 3 [..] [..] (lacune) 21 15 12 rois 11 rois 191 ans 197 ans 181 ans 161 ans 175 ans CBS 14220 (Legrain), présente Manishtousou comme fils de Rimoush ; W-B. 444, comme son frère aîné. D'après ces deux listes Narâm-Sin est fils de Manishtousou, et non fils de Sargon, comme dans la tradition tardive babylonienne : cylindre de Nabonide, II, 57, 64, qui place ce règne 3200 ans avant lui, S. Langdon, Die neubabylonischen Kônigsinschriften, Leipzig, 1912, p. 226 s. ; chro¬ nique BM, 26472, L. King, Chronicles concerning earlg Babylonian kings, t. II, 1907, p. 9, rev. 1. Selon le texte, mutilé de Pœbel Sbar-kali-sharri paraît être le petit-fils de Narâm-Sin. Dans le même texte les quatre rois suivants sont nommés Igigi, Imi, Nani et Eloulou : Scheil, CRAI, donne Igigi, Imi-ilou, Nancum et Iloulou; CBS. 14220, Irkifki], Nanou[m], I[loulou]. Les divergences sur la date absolue du début de la Dynastie sont exposées p. 89 s. b) Sources. — a) Sources littéraires et épigraphiques. — Textes connus avant 1905, dans ISA ; A. Pœbel, Inscriptions of kings of Agade, PBS, IV, 1914, p. 173 ss. ; C. Gadd et L. Legrain, Royal Inscriptions, 1928, n° 6 ss., 271 ss. ; G. Barton, The Royal Inscrip¬ tions of Sumer and Akkad, New Haven, 1929. Les textes postérieurs aux événements sont diversement appréciés ; d'aucuns leur accordent une base véridique, d'autres leur refusent toute valeur historique. Pour les divers types littéraires, et leur valeur historique, voir H. Gûterbock, Die historische Tradition..., ZA, XLII, 1934, p. 2 ss., et XLIV, 1937, p. 45 ss. Des événements du règne de Sargon et de celui de Narâm-Sin sont rapportés dans BM 26472 : L. King, Chronicles concerning Sargon and Narâm-Sin, kings of Agade, op. cit., t. II, 1907, 100 PROCHË-ORIËNT ASIATIQUE p. 3 ss. La partie historique des présages relatifs à ces deux rois, dans le texte assyrien K 2130 : L. King, The Hislorical Portions of ihe Omens of Sargon and Narâm-Sin, Kings of Agade, ibid., p. 25 ss. ; et dans 1 texte néo-babylonien BM 67404, Neo-Babylonian Version of ihe Omens of Sargon and Narâm-Sin, ibid., p. 40 ss. Commentaires dans le tome I. b) Sources archéologiques. ■— En outre des monuments indiqués ci-après pour chaque roi, la principale source archéologique de cette époque, c'est la glyptique. Les cylindres-sceaux de cette période se font remaïquer par plus de clarté dans la composition, par l'utilisa¬ tion judicieuse de la légende comme élément décoratif. Signalons seulement quelques intailles ou empreintes sur lesquelles sont gravés des noms illustres : Enhedouanna, fille de Sargon, L. Legrain dans L. Woolley, The Royal Cemetery, pl. 212, n° 308, où il présente l'ensemble des documents de glyptique trouvés dans la nécropole ; Binganisharri, fils de Narâm-Sin (Musée métropolitain de New-York) : J. Menant, Les pierres grauées de la Haute-Asie. Recherches sur la glyptique orientale. Paris, 1883, pl. 1, fig. 1 ; le roi Shar-kali-sharri : L. de Clercq et J. Menant, Collection de Clercq. Catalogue méthodique et raisonné, t. I, 1883, n° 46 ; Lougal-oushoumgal, ishshag de Lagash au temps de Narâm-Sin et de Shar-kali-sharri : L. Delaporte, Cata¬ logue des cylindres du Louvre, t. I, 1920, T 105, 106. H. Frankfort, Gods and Myths on Sargonid Seals, Iraq, I, 1934, p. 2 ss., interprète les données de la glyptique sur la religion. c) Documents économiques. ■—• Inventaire des tablettes de Tello conservées au Musée Impérial Ottoman, 1.1, par F. Thureau-Dangin, Paris, 1910, t. II et V, par H. de Genouillac, 1911 et 1921. A. Pohl, Vorsargonische uns Sargonische Wirtschaftsiexte. Texte und Male- rialien der Frau Hilprechl Collection. V. Leipzig, 1935. Th. Meek, Old Akkadian, Sumerian and Cappadocian Texts from Nuzi. Harvard Semitic Sériés, t. X, 1935. Sur l'onomastique à Gashour (Nouzi) : Th. Meek, The Itérative Names in ihe Old Akkadian Texts from Nuzi, RA, XXXII, 1935, p. 51 ss. A Suse : V. Scheil, Tablettes de l'époque de la dynastie d'Agadê, MDP, XIV, 1913, p. 61 ss. (documents juri¬ diques et comptabilité). Sargon a) Sources littéraires et épigraphiques. ■— Un récit légendaire sur la naissance et la vie de Sargon, conservé dans la Bibliothèque d'Assurbanipal : L. King, The Legend of Sargon, King of Agade, op. cit., II, p. 87 ss. ; commentaire dans le tome I. Sa campagne en Asie Mineure est racontée dans le poème épique Shar lamhari « le roi du combat » : E. Weidner, Der Zug Sargons von Akkad nach Kleinasien, BoSt, 6, 1922, d'après une tablette trou¬ vée en Egypte à el-Amarna, en 1913 ; petit fragment d'une autre copie, à Assur, ibid., p. 75 ; fragments en hittite, à Hattous, trans¬ crits dans E. Forrer, Die Boghazkôi-Texle in Umschrift, fasc. 2, WVDOG, 42, 1922, n° 1. Etudes sur ce document : W. Albright, The Epie of Ihe King of the Baille. Sargon of Akkad in Cappadocia, JSOR, 7, 1923, p. 1 ss. ; Dhorme, Les nouvelles tablettes d'el-Amarna. IV. La tablette de Sargon l'Ancien, RB, 1924, p. 19 ss. ; exposé dans L. Delaporte, Les Hittites, Paris, 1936, p. 39 ss. Cf. H. Gùterbock, op. cit., p. 45 ss. Le site de Bours(a)handa où se rend Sargon, et plus tard Narâm- Sin, est encore inconnu ; cette ville est nommée Bour(ou)shatoum dans les tablettes paléo-assyriennes, au début du II8 Millénaire, et Bour(ou)shanda ou Bours(ou)handa dans les textes hittites ; la vocalisation variable, placée entre parenthèses et dont on ne doit pas tenir compte, provient de ce que le cunéiforme écrit seulement des syllabes et jamais des consonnes isolées, comme l's qui se trouve ici entre deux autres consonnes. Luttes de Sargon et de Rimoush contre l'Elam : G. Barton, op. cit., p. 110 ss. Un très important AKKAD ET GOUTIOUM 101 document géographique, découvert à Assur, est généralement consi¬ déré comme la description de l'empire de Sargon : W. Albright, A Babijlonian Geographical Trealise on Sargon of Akkad's Empire, JAOS, 45, 1925, p. 193 ss., complété par Notes on the Topography of Ancient Mesopotamia, ibid., 46, 1926, p. 220 ss. ; il est attribué à Sargon I d'Assyrie par E. Forrer, Assyrien, § 16, RLA, I, 1932, p. 237 ss. b) Sources archéologiques. ■—■ La stèle découverte à Suse (Musée du Louvre) a été publiée par Essad Nassouhi, La stèle de Sargon l'Ancien, RA, XXI, 1924, p. 65 ss. Scène de sacrifice (Our, Musée de Philadelphie) avec inscription du nom de Enhedouanna, fille de Sargon : L. Legrain, Sumerian sculptures, VI. A Danghter of Sargon, High Priesless of Ur The Muséum Journal, XVIII, 1927, p. 237 ss. Antiquaries Journal, t. VI, pl. LIV. Une fort belle tête en métal découverte à Ninive en 1931 est considérée comme une figure de Sargon par E. L. Mallowan, The Bronze Head of the Akkadian Period from Nineveh, Iraq, 3, 1936, p. 104 ss. Manishlousou a) Sources littéraires et épigraphiques. — V. Scheil, Obélisque de Manistu-irba (texte et traduction), MDP, II, 1900, p. 1 ss., pl. I-X. F. Thureau-Dangin, Notes assyriologiques, I, La tablette 3, RA, VII, 1910, p. 179 ss. ; L. King, The Cruciform Monument of Manishiusu, RA, IX, 1912, p. 91 ss. ; V. Scheil, Inscription de Maniltusu, RA, VII, 1910, p. 103 ss., G. Gadd et L. Legrain, Boyal Inscriptions, n° 274. b) Sources archéologiques. — Au Louvre, statue debout en diorite, statue en calcaire et statue assise, dont deux au moins ont été empor¬ tées comme butin à Suse par Shoutrouk-Nahhounté : M. Pézard et E. Pottier, Musée du Louvre. Les antiquités de la Susiane (Mission J. de Morgan), Paris, 1913, n° 46 à 48 ; buste susien dédié par l'ishshag Géba, d'art local influencé par la tradition sumérienne ; V. Scheil, Inscription de ManiSlusu, MDP, X, 1908, p. 1, pl. I. Pyramide portant l'acte d'acquisition d'importants domaines : J. de Morgan, Obélisque de Manichtou-irba, MDP, I, 1900, p. 141 s., pl. IX. Narâm-Sin a) Sources littéraires et épigraphiques. ■—• Le grand texte de ce roi est transcrit et traduit dans H. Gûterbock, op. cit., p. 25 ss., ainsi que p. 69 ss., le texte qui raconte la conquête de Bourshanda B. I-Irozny, Narâm-Sin et ses ennemis d'après un texte hittilef AO., I, 1929, p. 65 ss. (bibliographie) commente un document tardif sur la grande révolte au cours de laquelle, d'après A. Boissier, Inscription de Narâm-Sin, RA, XVI, 1919, p. 157 ss., un nouveau roi fut élu à Kish. Le traité de vassalité, en élamite : V. Scheil, Texte dit « de Narâm-Sin », MDP, XI, 1911, p. 1 ss. Un document relatif à Arisen : F. Thureau-Dangin, Tablette de Samarra, RA, IX, 1912, p. 1 ss. A Suse, briques de construction, vase de Magan et statues : V. Scheil, dans MDP, II, 1900, p. 56, IV, 1902, p. 1 ; VI, 1903, p. 2 ss. Sur les Loulloubi et les Gouti : E. Speiser, Mesopotamian Ori- gins, 1930, p. 87 ss. ; Husing, Der Zagros und seine Vôlker, AO, IX, 3-4, 1908, p. 19 ss. Sur la plaine fertile de Shehrizor, habitée par les Loulloubi, non loin de la ville actuelle de Souleimaniyé ; A. Billerbeck, Das sandschak Suleimania, p. 6 ss. ; E. Speiser, Southern Kurdistan in the Annals of Ashurnasirpal and Today, AASOR, VIII, 1926, p. 1 ss. b) Sources archéologiques. — Le relief sculpté dans le défilé de Darban-i-Gawr, près de Seosenan, entre Souleimaniyé et Roubat, est décrit par C. Edmonds, Two Ancient Monuments in Southern Kurdistan, The Geographical Journal, LXV, 1925, p. 63 s. et reproduit 102 PROCHE-ORIENT ASIATIQUE dans S. Smith, Early Hislory of Assyria, Londres, 1928, p. 97, flg. 9. La stèle de victoire (Louvre) a été publiée par J. de Morgan Stèle triomphale lie Narâm-Sin, MDP, I, 1900, p. 144 ss., pl. X ; Le relief de Diyarbekir (Musées de Stamboul), par V. Scheil, Ins¬ cription de Naram-Sin, RT, 15, 1893, p. 62 et pi. ; texte et tra¬ duction des légendes de ces deux monuments : V. Scheil, Stèle de Narâm-Sin, MDP, II, 1900, p. 53 ss. Le nom de Shoudouroul, le dernier des rois d'Akkad, se lit sur un disque de pierre : Pognon, Inscription mentionnant le dernier roi de la dynastie de Sargon l'Ancien, JA, 19131, p. 418 ; cf. V. Scheil, Notules. LXII. KIB = ul et le Nâr Dur-ul, RA, XVIII, p. 98 s. elam La liste des rois, dans V. Scheil, Dynasties d'Awan et de SimaS, RA, XXVIII, 1931, p. 1 ss., et MDP, XXIII, 1932, p. IV. Géba Empreinte d'un cylindre de ce prince : L. Delaporte, Cata¬ logue... du Louvre, t. I, 1920, S, 471 : du sceau de l'un de ses ser¬ viteurs, ibid., S, 443. Dans la glyptique élamite de cette période, l'influence akkadienne modifie parfois le caractère naturaliste tra¬ ditionnel. La céramique peinte du « style II » est encore en usage, mais elle va disparaître en même temps que l'écriture proto-élamite. Enammoubi Le nom d'Enammoubi, ishshakkou de Suse, qui devient ensuite shakkanaklcou d'Élam, se lit sur trois documents : V. Scheil, Inscription du patêsi Enammounê, MDP, XIV, 1913, p, 5 s. Les deux empreintes de cylindres qui portent son nom : L. Delaporte, Catalogue..., t. I, 1920, S, 475. Pouzour-Shoushinak De Pouzour-Shoushinak, ishshakkou de Suse, texte akkadien sur une crapaudine : V. Scheil, Inscriptions de Karibu Sa Susinak, I, MDP, VI, 1905, p. 7 ; texte bilingue sur une statue (Louvre) : V. Scheil, Statue de déesse avec légende au nom de Karibu Sa Susinak, MDP, XIV, 1913, p. 17 ss., pl. IV ; du même, ishshakkou de Suse et shakkanaklcou d'Elam, texte akkadien ; V. Scheil, Cône de fon¬ dation de Karibu Sa (ilu) SuSinak, MDP, II, 1900 ; p. 59 ss. ; Sta¬ tuette de Karibu Sa (ilu) SuSinak, ibid., p. 63 ss. ; Slèle de Karibu Sa SuSinak, MDP, IV, 1902, p. 4 ss. ; Statue et inscription de Karibu (ou BâJ-Sa Susinak, MDP, XIV, 1913, p. 7 ss. ; Statuette de Karibu (ou Ba)-Sa SuSinak, ibid., p. 20 s. ; texte bilingue, sur une table à offrandes : V. Scheil, Inscriptions..., p. 8 ss. ; sur une statuette (Louvre) : V. Scheil, Stèles de Karibu sa Susinak, III, MDP, X, 1908, p. 11. Du même, roi d'Awan, texte akkadien : V. Scheil, Stèles..., II, p. 10 s., et roi des quatre régions, texte akkadien, ibid., I, p. 9. Texte proto-élamite sur un fragment de stèle (Louvre) : V. Scheil, Inscriptions..., pl. II, 2. La dernière tentative de déchiffrement du proto-élamite : F. Bork, Slrichinschriflen von Susa, KSnigsberg i. P., 1924 (bibliographie). Documents juridiques et économiques. — V. Scheil, Tablettes de l'époque de la Dynastie d'Agadê, MDP, XIV, 1913, p. 61 ss. dynastie de goutioum La liste des rois de Goutioum insérée dans notre tableau chrono¬ logique est celle de W.-B. 444, col. VII, 25 ss. ; le total des années AELKAD ET GOUTIOUM 103 a disparu en partie, il reste seulement « 40 jours ». Les autres listes se présentent comme suit : Pœbel, n° 2 125 ans, 40 jours Pœbel, n° 4 Imbi[..] Bans Inki [..] Legrain, n° 1 Pas de roi Imbia 5 ans Ingisou 7 - Warlagaba ? - Jarligaroum 3-x . .-ti .. .-bi (lacune) 124 ans, 40 jours Les rois de Goutioum dont les noms sont connus par des monu¬ ments contemporains sont Lasirab : F. Thureau-Dangin, ISA, 1905, p. 244 s. ; Erridoupizir : Hilprecht, An ancient king of Guli as ruler of Babylonia, BE, série D, t. 5, p. 20 ss. ; Sioum : V. Scheil, Une nouvelle dynastie suméro-akkadienne, les rois * Guti », CRAI, 1911, p. 318 ss. ; Arlagan : C. Johns, The Dynasty of Gutium, PSBA, XXXVIII, 1916, p. 199 s. ; Saratigoubisin : F. Thureau-Dangin, Notes assyriologiques, XVIII. Un nouveau roi de Guti ? RA, IX, 1912, p. 73 ss. La lamentation signalée dans le texte est connue par une copie de l'année 297 av. J.-C. ; elle a été attribuée à divers événements, mais en dernier lieu, S. Smith, Notes on the Gulian Period. 2. The Opponenis of the Gutians, JRAS, 1932, p. 301 ss., d'accord avec S. Langdon, dans The Cambridge Ancient History, I, 1923, p. 424, attribue sa composition au temps de la domination de Goutioum ; S. Smith, 3. A New King of Ur, ibid., p. 305 ss., publie l'inscription d'un roi d'Our, antérieur à la IIIe Dynastie d'Our et dont le nom est peut-être Elili. princes de lagash Après Lougal-oushoumgal on connaît par les noms d'années les ishshag de Lagash Pouzour-Mama, Our-Mama, Ougme, Our-Baba, Nammahni, Our-gar, Ka-azag, Lou-Baba, Lou-Goula : F. Thureau- Dangin, ISA, p. 322 ss. En outre une empreinte de sceau porte le nom d'Ougme : L. Delaporte, Catalogue..., t. I, 1920, T ; une coupe est dédiée par Our-Mama : ISA, p. 95 ; l'inscription d'une statue (Louvre) commémore les importants travaux d'Our-Baba dont on possède quelques autres textes : E. de Sarzec et L. Heuzey, Découvertes en Chaldée, pl. 7 et 8 ; et 8 bis, fig. 1 ; F. Thureau- Dangin, ISA, p. 94 ss. ; une statuette de femme est vouée pour la vie d'Our-gar : ISA, p. 100 s., une autre pour la vie de Nammahni dont il existe quelques inscriptions, notamment sur un clou votit en bronze (Louvre), d'un très beau travail : ISA, p. 100 ss. ; un plateau est offert à Nin-Girsou par Our-Ninsoun, ibid., p. 102 s. L'ordre de ces princes n'est pas déterminé d'une façon absolue. Goudéa, qui vient après eux, est comme Nammahni un gendre d'Our-Baba : F. Thureau-Dangin, Notes assyriologiques .III, RA, VII, 1910, p. 185. Sur la lecture Baba du nom divin, transcrit anté¬ rieurement Baou, voir F. Thureau-Dangin, Les Homophones Sumériens, Paris, 1929, p. 40. 104 PROCHE-ORIENT ASIATIQUE Goudéa a) Sources épigraphiques el littéraires. — Documents nombreux dans F. Thureau -Dangin, ISA, 1905, p. 94 ss., 322 ss., puis dans G. Cros, L. Heuzey et F. Thureau-Dangin, Nouvelles fouilles de Tello, Paris, 1910-1914, passim. G. Barton, RISA, 1929, les reproduit et ajoute de nouveaux textes, p. 180 ss., 360 s., 390 s. b) Sources archéologiques. — Les monuments conservés au Louvre et aux Musées des Antiquités de Stamboul sont décrits et reproduits pour la plupart dans E. de Sarzec et L. Heuzey, Découvertes en Chaldée, Paris, 1884-1912, dans les Nouvelles fouilles de Tello et dans L. Heuzey, Catalogue des antiquités chaldéennes, Paris, 1902. Statue de la collection Stoclet à Bruxelles : V. Scheil, Une nouvelle statue de Gudéa, RA, XXII, 1925, p. 41 ss., pl. 1 et 2. Statuette de la glypto- thèque Ny Carlsberg à Copenhague : Fr.thureau-dangin, Statuettes de Tello, Monuments Piot, XXVII, 1925, p. 97 ss., pl. VIII, et O. Ravn, Glyptolekets Gudea-Statuetle : Kunst-Kultur, 1926, p. 31 ss. ; E. Unger, Die Wiedererestellung des Weihbekkens des Gudea von Lagasch, Publications des Musées d'Antiquités d'Istanbul, VIII, 1933. c) Documents économiques — Inventaire des tablettes de Tello conservées au Musée Impérial Ottoman, t. I, par F. Thureau-Dangin, Paris, 1910 ; t. II, III et V, par H. de Genouillac, Paris, 1910- J.913 ; t. IV, par L. Delaporte, 1912. Our-Ningirsou a) Sources épigraphiques. — F. Thureau-Dangin, ISA, p. 208 s., 326 s. b) Sources archéologiques. — La grande statuette du Louvre : F. Thureau-Dangin, Statuette de Tello, op. cit. Buste des Musées Nationaux de Berlin : B. Meissner, Die Babylonisch-Assyrische Literatur, Berlin, 1927, pl. I. c) Documents économiques. — Dans les recueils des textes de Goudéa et des rois de la IIIe Dynastie d'Our. assyrie Texte d'Ititi : B. Meissner, dans E. Ebeling, B. Meissner et E. Weidner, Die Inschriflen der allassyrischen Kônige, Leipzig, 1926, p. 2 s. ; sur l'époque de ce chef, E. Forrer, Assyrien, RLA, I, § 7, p. 230 s., et T. Meek, Some gleanings from the Last Excavations al Nuzi, AASOR, XIII, 1933, p. 7 s. ve dynastie d'ourouk La guerre de libération est racontée dans F. Thureau-Dangin, La fin de la domination gulienne, RA, 9, 1912, p. 111 ss., et Notes assyriologiques. XXIII. Un double de l'Inscription d'Utu-hegal, RA, X, 1913, p. 98 ss. Traduction allemande et commentaire philolo¬ gique : M. Witzel, Bernerkurgen zu den Siegesinschrift Utuhegals von Uruk, Bab., VII, 1913, p. 51 ss. CHAPITRE III DE L'EXPULSION DES GOUTI A LA FONDATION D'UN ROYAUME CENTRALISÉ IIIe Dynastie d'Our. — Ra IIIe Dynastie d'Our compte cinq rois, de père en fils. Sa durée n'est pas déterminée exactement ; elle varie, selon les Listes royales, entre cent six et cent vingt-deux ans, et d'après les noms des années sur les textes économiques elle semble avoir été de cent neuf ans. Re dernier prince paraît avoir régné jusqu'en l'an 18 de la Dynas¬ tie de Rarsa (2220) ; par cet intermédiaire les dates de la IIIe Dynastie d'Our se rattachent au calendrier universel : elle aurait commencé en l'année 2328. Our-Nammou. — Re premier roi, Our-Nammou (2328-2311 ), règne dix-huit ans. Il a été d'abord gouver¬ neur d'Our, sous le règne d'Outou-hégal si, comme il paraît certain, il faut restituer son nom sur les frag¬ ments de deux stèles mutilées. Il s'intitule ensuite roi d'Our ; il lui faut d'abord reconstruire la ville dévastée, réédifier le temple du dieu Nannar et sa ziqqourat ; il creuse des canaux pour développer l'agriculture et les communications par eau; il réforme la législation. Après la conquête d'Ourouk, de Ragash, de Rarsa, de Nippour et d'une partie d'Akkad, il ajoute à son titre de roi d'Our celui de roi de Sumer et d'Akkad. Sur une stèle il se fait représenter, tenant à la main la houe et le cordeau. Shoulgi. — Son fils, Shoulgi (2310-2263), au cours d'un long règne, remplacera le titre de roi de Sumer et d'Akkad par celui de roi des quatre régions. Tout d'abord il s'occupe d'œuvres pies, achève les édifices 106 PROCHE-ORIENT ASIATIQUE commencés par son père, et rend aux villes sumériennes et akkadiennes les dieux qui leur avaient été enlevés. C'est seulement après plus de vingt ans que paraît dans les noms des années la mention d'une opération militaire. De but principal semble d'étendre son pou¬ voir jusqu'au pied du Zagros, vers le pays de I,oullou- boum : l'an 24 il dévaste Ganhar, les deux années sui¬ vantes il lutte contre Simourroum sur le Zab inférieur, et l'an 27 il s'avance contre Harshi. Suivent quelques années de paix ; l'islishag d'Anshan s'est reconnu vassal et a reçu pour épouse une des filles du roi (an 30). Cependant les vassaux cherchent une occasion de recouvrer l'indépendance ; il faut de nouveau sub¬ juguer Ganhar (31) et Simourroum (32) ; l'ishshag d'Anshan se révolte contre son beau-père et son terri¬ toire est dévasté (34). Une agitation perpétuelle exige des expéditions contre Shashroum (an 42), Simourroum et Iyoullouboum (an 44), Ourbiloum (Arbèles, an 45), Kimash (an 46) et Harshi (an 48). Dans les noms des années, la principale source de renseignements pour la suite des événements politiques, Suse n'est pas nommée ; en la troisième année on connaît un ishshak de cette ville, Ourkioum. I/in- fluence sumérienne y est prépondérante ; le roi d'Our y érige des temples, offre des statues aux divinités, fait graver des inscriptions ; les notables présentent aux dieux des objets votifs pour la vie du roi. Bour-Sin. — L,a lutte contre les habitants du Zagros n'est pas terminée quand Bour-Sin (2262-2254) suc¬ cède à son père, Shoulgi. Ourbiloum est pillée par le nouveau roi en la deuxième année, Shashroum en l'an 6, Houhounouri et Japroum en l'an 7. D'Élam est resté soumis ; en l'an 4 il y a un nouvel ishshag à Suse, Zâriqoum. Ce nom est aussi, sous le même règne, celui d'un shakkanakkou du dieu Assur, qui dédie pour la vie de son suzerain, le roi d'Our, un temple à la déesse Bêlat-Êkallim. Bour-Sin ne néglige pas les œuvres pies, et comme son père il reçoit les honneurs divins dans un temple qui lui est consacré. Gimil-Sin. — Deux choses donnent au règne de Gimil-Sin (2253-2245), fils de Bour-Sin, un caractère particulier : il concentre entre les mains d'un Haut- AVANT TE ROYAUME CENTRALISÉ 107 Commissaire (soùkkalmah) le gouvernement de nom¬ breuses régions : Arad-Nannar est ishsliag de Lagash, Zaboum, Gouteboum, Gimil-Sin-ville, Hamazi et Ganhar, il est en outre shakkanak d'Ouzargarsbana, Bashimè, Ourbiloum..., et son pouvoir s'étend, au moins en théorie, sur les habitants du Soubartou. La crainte d'une invasion des Amorrhéens qui s'agitent le long de l'Euphrate, au nord-ouest de l'Empire, oblige à construire une ligne de défense entre le Tigre et l'Euphrate, dans la région de Sippar, le « Mur d'Amour- rou ». Ibi-Sin. -— Le début du règne d'Ibi-Sin (2244-2220) semble avoir été tranquille. A Suse, pendant les trois premières années, les documents économiques sont datés comme à Our. Bientôt éclate la révolte. Le nom d'une année et deux dédicaces commémorent l'attaque soudaine comme l'ouragan, par le roi d'Our, et la conquête « en un jour » de Suse, d'Adamdoum et du pays d'Awan, la capture d'Enbiloua. La lutte ne s'arrête pas là, et bientôt Ibi-Sin se jette sur Hou- hounouri. Le danger auquel Gimil-Sin avait tenté de parer en construisant le Mur d'Amourrou devient plus pressant ; Ishbi-Irra de Mâri envahit Sumer et se fait reconnaître roi d'Isin par le dieu Enlil. Les Élamites envahissent aussi la plaine de Basse Mésopotamie et établissent un roi à Larsa. La résistance du roi d'Our dure dix-huit ans ; il est emmené prisonnier en Élam, avec Nannar, le dieu de sa cité. Avec lui disparaît le dernier tenant de la puissance sumérienne. Religion. — Dans l'enceinte sacrée d'Our s'élèvent de nouveaux temples, et à côté du principal Our- Nammou érige une ziqqourat en briques, large tronc de pyramide à étages, au sommet duquel se dresse une chapelle où l'on accède par trois escaliers extérieurs, l'un perpendiculaire à la paroi et les deux autres placés le long de cette paroi. Dans les temples le culte consiste en offrandes de viandes, de pain et de boissons, en hymnes et en lamen¬ tations qu'accompagnent la harpe et le tambourin. Le panthéon s'accroît par l'introduction de divinités étrangères. Sous l'influence grandissante des éléments sémitiques de la population les rois d'Our se divinisent 108 PROCHE-ORIENT ASIATIQUE de leur vivant, comme l'ont fait les rois sémites d'Ak- kad, et ils se bâtissent des temples. Situation économique. — Les temples sont les régula¬ teurs de la situation économique, et plus particulière¬ ment le temple d'Enlil, à Nippour. Pour l'entretien du culte de ce lieu, le grand dieu de Sumer, un parc est installé, par Shoulgi à Drehem, à quelques kilomètres de la ville. C'est un vaste entrepôt pour les biens du dieu et en même temps le ministère des Finances de l'Etat, car la distinction n'est pas nette entre l'admi¬ nistration du temple et l'administration civile. Aussi toute personne physique ou morale doit-elle contribuer à alimenter les ressources de ce parc, et si elle n'a rien à donner elle s'acquittera par la corvée. Aux cités sont imposées des redevances ; la petite ville de Babylone assurera pendant un mois, chaque année, certaines fournitures, et celle de Eagash, plus importante, pen¬ dant quatre mois. Be parc reçoit ainsi du bétail en grande quantité, des ânes, des volatiles, de l'orge et du blé amidonnier, des métaux, des bottes de roseaux aux multiples emplois. Il assure la subsistance de la Cour et des fonctionnaires dans certaines circonstances, par exemple pendant les déplacements du roi ; il sub¬ vient aux besoins du peuple dans les années de crise et de disette ; il vient en aide aux particuliers momen¬ tanément dans la gêne par des prêts à titre onéreux ou à titre gratuit. Ces transactions se règlent le plus sou¬ vent avec de l'orge, parfois avec de l'argent en lingots, dont la valeur est le double de celle du cuivre. Quand on donne du métal à ouvrer le salaire est constitué par une partie de la matière première. Une comptabilité rigoureuse et journalière, avec relevés mensuels et annuels, permet de constater pour chaque genre de produit toutes les opérations depuis l'entrée dans le parc jusqu'à la sortie, la consommation ou la transformation. Cette comptabilité, soigneuse¬ ment conservée dans des caisses en terre cuite et dans des paniers en osier, est authentiquée par des em¬ preintes de cylindres-sceaux. L'administration du vaste royaume exige l'organisa¬ tion de rapports fréquents entre le pouvoir central et les gouverneurs des villes. Shoulgi établit des services AVANT TE ROYAUME CENTRALISÉ 109 réguliers de courriers ; la sécurité des routes est assurée par des gendarmes ; les fonctionnaires en déplacement pour les affaires de l'État reçoivent dans chaque lieu de séjour des provisions pour l'étape sui¬ vante ; des centaines de tablettes portent le détail des denrées qui leur sont fournies, avec l'indication de la destination vers laquelle ils se dirigent. Ées rois de la IIIe Dynastie d'Our ne semblent pas avoir tenté d'unifier les usages locaux, même dans les cas où la chose aurait été facile, par exemple pour le calendrier. Des noms des mois varient d'une ville à l'autre ; le début du mois dépend, dans chaque endroit, de l'observation locale de l'apparition du croissant lunaire et l'intercalation des mois complémentaires se fait sur l'initiative du gouverneur. Débuts des Dynasties d'Isin et de Larsa. — Après la ruine de la IIIe Dynastie d'Our les cités-états recou¬ vrent leur indépendance; à Hourshitoum (Touz Hourmatli) le roi Pouhia rédige en akkadien la légende des briques de son palais ; à Dêr un prince commémore en sumérien, sur une stèle, la restauration de la ville et la construction d'un temple ; à Ganhar le nom du roi Kisâri est gravé sur un cylindre-sceau. Des deux seuls importants royaumes, ce sont celui d'Isin et celui de Darsa. Gimil-ilishou, roi d'Our (2204-2195), successeur d'Ishbi-Irra d'Isin, ramène d'Anshan à Our la statue du dieu Nannar, sans que l'on sache s'il la recouvre pacifiquement ou par une expédition militaire. Son successeur, Idin-Dagan (2194-2174), occupe Sippar et se fait proclamer roi de Sumer et Akkad. Ishmè- Dagan (2173-2154), fils d'Idin-Dagan, doit soumettre de nouveau Nippour, Ourouk, Our et Éridou. Dipit- Ishtar (2153-2143) est un législateur ; il entreprend des constructions à Our. Cette ville passe sous la domination de Goungounoum (2144-2116), cinquième roi de Darsa, qui y reconnaît comme grand-prêtre le fils du roi d'Isin. Il enlève au roi d'Isin le titre de roi de Sumer et d'Akkad ; il se tourne contre Dêr dont le roi, Anou-moutabil a annexé Éshnounna ; réduit au rang de shakkanakkou, Anou-moutabil accompagne son suzerain, en 2142, dans une expédition contre Bashimè; 110 PROCHE-ORIENT ASIATIQUE l'année suivante ils attaquent l'Elam, Simash et Anshan, et détruisent Barahsi. Ba domination de Goungounoum se maintient à Suse où un document est daté de la seizième année de son règne. Les derniers rois de Simash. —■ En Élam Idaddou- Inshoushinak ou Idaddou I, septième roi de Simash, est le premier prince pour lequel nous connaissons les titres d'ishshakkou de Suse et de shakkanakkou d'Elam, avant son élévation à la royauté de Simash. Dans les listes de Shilhak-Inshoushinak, au xne siècle, il sera considéré comme descendant (rouhou shak) de Houtrantepti, l'un des restaurateurs du temple d'Inshoushinak. Pendant qu'il est ishshakkou de Suse il entoure la ville d'un rempart, embellit les temples, offre un grand bassin de pierre à Inshoushinak. Son fils, Tan-Rouhouratir épouse la fille de Billama, ishshakkou d'Eshnounna, la princesse Mekoubi, qui élève un temple à Suse en l'honneur de la déesse Innana. Eui aussi devient roi de Simash et fait des travaux dans les temples. A Ébarti II, succède Idad¬ dou II, fils de Tan-Rouhouratir ; ses inscriptions, akkadiennes et sumériennes, commémorent des cons¬ tructions religieuses et militaires. Suivant une cou¬ tume sumérienne du temps de la IIIe Dynastie d'Our, des hauts fonctionnaires de Suse inscrivent le nom du roi sur leur sceau et le prince ne dédaigne pas de témoi¬ gner une satisfaction toute particulière pour les services rendus en dédiant lui-même un cylindre à l'un de ses sujets. D'après les noms des années de son règne, Idaddou II détruit Zidanou et dévaste Shindilibbou. C'est lui, vraisemblablement que Goungounoum atta¬ que et dépose. Idaddou-napir (Idaddou-est-roi) et Idaddou-temti (Idaddou-est-seigneur) sont inscrits après lui sur la liste des rois de Simash ; rien d'eux ne nous est connu, et peut-être n'ont-ils jamais régné. Fondation de la Zre Dynastie de Babylone. — Bour- Sin (2114-2094), roi d'Isin, reprend Our au roi de Barsa et le titre de roi de Sumer et Akkad, mais ce n'est pas pour longtemps, car son contemporain, Soumou-iloum (2106-2078) se dit roi d'Our, roi de Sumer et d'Akkad. Sous les règnes de ces deux princes, cent trente deux ans après la fondation des deux AVANT TE ROYAUME CENTRALISÉ 111 royaumes, cent quinze ans après la ruine de la IIIe Dynastie d'Our, en 2105, l'amorrhéen Soumou- aboum se fait proclamer roi dans la petite ville de Babylone dont le rôle a été très effacé dans les siècles antérieurs. Conquête d'Akkad. — Vers cette époque Ilousbouma, ishshakkou dir dieu Assur, établit, d'après la légende de ses briques de construction, la liberté (adourar) des Akkadiens et de leurs fils, celle des villes d'Our et de Nippour, et celle de Dêr. Soumou-aboum semble, en cette circonstance, avoir gardé le parti de l'ancien dominateur, car il est en conflit avec le prince assyrien. Cela ne l'empêche pas d'étendre son pouvoir sur ses proches voisins. D'an 8 il occupe Dilbat, à 27 kilo¬ mètres de sa capitale, puis Sippar ; l'année suivante il s'empare de Kish avec le concours du roi de Darsa ; il attaque ensuite Kazallou (an 12). Des cités conquises sont traitées en vassales ; elles conservent leurs princes et leurs coutumes ; des documents de Kish montrent les fluctuations de l'influence babylonienne sur cette ville jusqu'au moment où elle est prise et détruite par Soumou-la-iloum (2091-2056), le successeur de Soumou-aboum, en l'an 26 de la Dynastie ; six ans plus tard elle subit le même sort pour avoir pris le parti de Jahzir-iloum de Kazallou qui a attaqué Babylone. Kazallou est rasée (an 33), mais Jahzir-iloum ne sera pas pris et mis à mort avant l'an 38. D'an 40 Koutoû devient vassale et la même année Soumou-la-iloum prend pied en Sumer. A sa mort (an 50) il laisse à son fils Zâboûm (2055-2042) tout le royaume d'Akkad, dont la défense est assurée à la frontière méridionale par quatre forteresses ; il lui laisse aussi la région de Doûr-Zakar, en Sumer, un des points stratégiques du territoire de Nippour, la capitale religieuse. Larsa l'emporte sur Isin. — Koudour-maboug, fils de Shimti-Shilhak, soukkalmah d'Élam, a envahi une partie de la Basse-Mésopotamie et s'est fait proclamer Père (Adda) d'Émoutbal, marquant par ce titre qu'il reste sous la suzeraineté de son père. Sin-iqîsham riposte en attaquant Ka-ida et Nazaroum, en la pre¬ mière année de son règne (2053). Koudour-maboug recherche le concours du roi d'Isin ; Sin-iqîsham se 112 PROCHE-ORIENT ASIATIQUE vante d'avoir battu les deux alliés. Tsilli-Adad lui succède (2048) ; Mouti-abal de Kazallou l'attaque, le renverse, et est lui-même vaincu par Koudour- maboug auquel s'est uni Zâboûm de Babylone. Tous les deux s'attribuent le succès et, trois ans plus tard, la destruction de la forteresse de Kazallou. C'est la seule expédition mentionnée pendant le règne de Zâboûm. Koudour-maboug installe sur le trône vacant de Barsa son fils Warad-Sin (2047-2036) et pendant cinq ans toutes les inscriptions royales sont au nom du père qui a pris le titre d'Adda d'Amourrou. Il n'est plus question de lui jusqu'au début du règne suivant, celui de son autre fils, Rîm-Sin (2035-1975) où son nom reparaît dans quelques inscriptions. En l'an 13 (2023) Rîm-Sin lutte contre Ourouk, Isin, Babylone où règne Sin-mouballit (2023-2004), Rapiqoum et Sou- toûm ; il se déclare vainqueur. En 2012 il prend Isin et met fin au règne de Damiq-ilishou. Quatre ans plus tard (2008), il lutte encore contre cette ville ; la même année, Sin-mouballit s'en empara, mais l'année sui¬ vante (2007) elle tombe aux mains de Rîm-Sin et perd définitivement son indépendance. L'Élarn sous le régime des Hauts-Commissaires. — Après la ruine de la Dynastie de Simash par Goun- gounoum de Rarsa, l'Élam est soumise à un nouveau régime politique. D'accession au pouvoir s'y fait par échelons. Au sommet de la hiérarchie est le soukkal- mah, Haut-Commissaire qui tient son pouvoir directe¬ ment des dieux ; il est le souverain d'un vaste territoire féodal ; le soukkal d'Élam et de Simash, second per¬ sonnage de l'État, lui succède et il a sous son obédience le soukkal de Suse, à qui l'on donne dans sa ville le titre de roi. De soukkal de Suse, destiné à devenir soukkal d'Elam et de Simash, à atteindre plus tard le pouvoir suprême, est choisi dans la famille du soukkalmah, et souvent il se présente comme son rouhou shak, fils d'une sœur. Il existe encore un autre titre, celui de Père, Adda inférieur au titre de soukkal¬ mah. Des documents économiques de Suse et de Mala- mir, rédigés en un dialecte akkadien fortement conta¬ miné d'élamite, permettent de contrôler et de compléter les listes de rois établies au XIIe siècle par Shilhak- AVANT tË ROYAUME CENTRALISÉ 113 Inshoushinak ; les noms des princes y sont, en effet souvent mentionnés à côté ou à la place dçs dieux, non seulement le soukkal de Suse, mais avec lui le soukkal d'Élain et de Simash et même le soukkalmah. Le premier de cette lignée s'appelle Ébarti (Ébarat) ; son nom se rencontre, sans aucun titre, sur le sceau de son serviteur Gimil-Baba ; sur un autre cylindre il porte le titre de roi, et dans une inscription d'Adda- pakskou il est appelé roi d'Anzan et de Suse. Shilhak- Inskoushinak le mentionnera parmi les anciens cons¬ tructeurs du temple d'Inshoushinak. Shilhaha, ou Temti-Shilhak (en akkadien Shimti-Shilhak), fils d'Ebarti, devient soukkalmah ; c'est aussi un construc¬ teur. Simout-wartash, alors soukkal de Suse, dédie un cylindre à la déesse Kiririsha, à Liyan (Bender-Bou- shir), île du golfe Persique. Shimti (ou Temti)-Shilhak est le père de Koudour-mabouk, Adda d'Émoutbal, au temps de Zâboûm de Babylone. Il a pour succes¬ seurs Shiroukdouh, puis Siwepalarhouppak, cité par Shoutrouk-Nahhounté pour avoir le premier commencé le transport difficile de bois précieux destinés aux temples de Suse, et par Shilhak-Inshoushinak parmi les constructeurs de temples. Koudouzouloush I lui succède. Lorsque Rîm-Sin de Larsa, pressé par Hammourapi, appellera à son secours les Élamites, ils essaieront d'at¬ tirer le roi babylonien vers le nord, vers Eshnounna, Malgoû, le Goutioum et le Soubartou ; ils seront vaincus (1973). Vers ce temps-là un nom domine : Addapakshou, « pasteur du peuple de Suse » et « fils d'une sœur de Shilhaha », bâtit un temple au dieu Narouti et construit un pont en l'honneur d'Inshoushinak ; une région reçoit même son nom, et celui-ci est gravé dans la légende d'un cylindre. Devenu soukkal de Suse, il dédie un temple à Nannar en l'honneur d'Ébarti et de Shilhaha, les ancêtres de la Dynastie ; Shilhak-Inshoushinak le mentionnera parmi les constructeurs du temple. Des tablettes de son époque ont été recueillies à Suse. Temti-agoun, soukkal de Suse au temps de Koutir-Nahhounté, se dit fils d'une sœur de Shiroukdouh ; ses inscriptions, en akka¬ dien, commémorent la dédicace d'un temple à Ishmé- DELÀPORTE, DRIOTON ET VANDIEB — S 114 PROCHE-ORIENT ASIATIQUE karab, d'un temple et de statues à Inskoushinak ; ce dernier texte est connu par une copie de Shilhak- Inshoushinak qui a ajouté une légende en élamite. Temti-agoun devenu soukkalmah, le soukkal de Suse, Kouk-Naskour I, « fils d'une sœur de ce prince », fait don d'une propriété foncière à l'un de ses serviteurs ; il est promu au rang de soukkal d'Élam et de Simash quand Koutir-Shilhaha atteint le rang suprême, et alors, dans l'acte de don d'une nouvelle propriété à son favori, il se dit, comme tant d'autres « fils d'une sœur de Slrilhaha ». Cependant le nouveau soukkal de Suse, Skirtouh, se déclare « fils d'une sœur de Kouk- Nashour » ; il est bientôt remplacé par Temti-raptash. Kouk-Nashour devient soukkalmah, avec Temti- raptash et Koudouzouloush II sous ses ordres ; il continue à donner des terres à ses fidèles serviteurs ; l'un de ces documents est daté de la première année d'Ammizadougga de Babylone (1857), précieux syn¬ chronisme ajouté à celui de Koudour-maboug avec Zâboûm. Bui aussi restaure le temple d'Inshouskinak. Du principat de Temti-raptash il existe des textes économiques, mais rien de Koudouzouloush II, dont le contemporain, Temti-halki, soukkal de Suse, dédie un temple à Inskoushinak. Au temps de Tan-Ouli, Kouk- Nashour II devient soukkal de Suse ; les scribes de Shilhak-Inshoushinak le confondront avec Kouk- Nashour I ; arrivé au sommet du pouvoir, Temti- halki se déclare « fils d'une sœur de Shilkaha ». Ba fin de la période des soukkalmah présente quelque obs¬ curité. Kouk-Kirwash, autre « fils d'une sœur de Shilhaha », dépend d'abord de Bala-ishskan, l'un des princes qui ont transporté des bois précieux pour le temple de Suse et dont le nom se lit sur un cylindre- sceau. Comme soukkalmah Kouk-Kirwash commémore en sumérien, la restauration d'un temple. Après lui la nuit s'étend sur l'histoire de l'Élam jusqu'au xive siècle. Colonies assyriennes en Asie Mineure. — Assur connaît une période de grande prospérité sous le règne de Sargon I (Sharroukên), le troisième successeur et arrière-petit-fils d'Iloushouma. De cette ville et de son prince dépendent des colonies de marchands sémites, AVANT LE ROYAUME CENTRALISÉ 115 Assyriens et Sémites occidentaux, établies en Asie Mineure pour y pratiquer le commerce comme le fai¬ saient, quelques siècles plus tôt, les marchands de Bourshanda contemporains de Sargon d'Akkad. Elles sont organisées en chambres de commerce dont le nom, karoum (le quai), rappelle l'usage mésopotamien des transactions au débarcadère, le long des quais des canaux. Ces marchands semblent groupés autour d'un centre principal, établi à Kanès (Kultepè), non loin de l'Argée. Eeurs usages sont assyriens : ils utilisent comme langue un dialecte assyrien et dans les cas importants ils ont recours aux autorités d'Assur. Ce sont des banquiers dont la comptabilité soigneusement tenue nous renseigne sur leurs transactions ; ils prêtent du grain et de l'argent, ils sont marchands de biens, mais ils s'occupent surtout d'importer en Asie Mineure, pai caravanes, des tissus mésopotamiens ou syriens, et d'exporter vers la Mésopotamie des ânes noirs et des métaux, plomb et cuivre, Des princes locaux et les habitants avec lesquels ils sont en rapports d'affaires portent des noms asianiques et, beaucoup plus rare¬ ment, des noms indo-européens. Des documents des marchands sémites portent des empreintes de sceaux cylindriques dont le décor témoigne de l'influence de diverses époques de la glyptique mésopotamienne : animaux à attitudes humaines, disparus du répertoire suméro-akkadien mais encore estimés dans les régions périphériques où les sujets restent surchargés, présen¬ tations à la divinité, si fréquentes au temps de la IIIe Dynastie d'Our, offrande du chevreau particulière à la Ire Dynastie de Babylone. Dans le champ se multiplient les petites figures symboliques et quelques scènes nouvelles, telles celles où figure un taureau- idole, sont d'un type particulier à cette région. Da population autochtone n'a pas adopté le cylindre- cachet ; elle utilise des sceaux plats, de formes variées, et de petites dimensions ; le décor géométrique y domine, avec spirale et tresse, probablement sous l'influence de la civilisation égéenne. Hatti et Hourri. — Des noms asianiques dans les textes sémitiques d'Asie Mineure appartiennent pour la plupart à l'onomastique du pays de Hatti, en moins 116 PROCHE-ORIENT ASIATIQUE grand nombre à celle du Hourri. L,e Hatti et le Hourri vont jouer un rôle important au cours du IIe Millé¬ naire, celui-ci notamment au xvie et au xve siècles, celui-là dans les deux siècles suivants. Le Hourri occupe une partie des montagnes à l'est de l'Euphrate et déborde dans le Soubartou. Une migration d'Aryens, venus probablement par le plateau d'Iran, amène en Hourri, vers 2000, un nouvel élément ethnique ; ces Indo-Européens, grands éleveurs de che¬ vaux, prennent le pouvoir mais n'arrivent pas à imposer leur langue dans la région où ils s'établissent. Sur le plateau d'Asie Mineure, vers le même temps, apparaissent d'autres Indo-Européens. Ceux-ci sont venus par l'ouest ; ils ont contourné la mer Noire et traversé le Bosphore. On en connaît deux groupes ; l'un, le plus ancien, habitera le pays de Louwija, vers la Cilicie occidentale ; l'autre, beaucoup plus impor¬ tant au point de vue historique, se fixe dans le pays de Hatti, y impose sa langue, y fonde un royaume qui sera, un jour, l'arbitre du monde. Le Hatti, dont un roi asianique fut parmi les adversaires de Narâm-Sin, est situé dans la boucle du Kizil Irmak (Halys) ; une de ses villes, Hattous (Boghazkeuy), à la source d'un affluent du DelidjèSou (Cappadox) deviendra la capitale de l'Empire. Ces Indo-Européens qui s'installent en Hatti et en Hourri à la fin du IIIe Millénaire appartiennent au groupe des Aryens, dont l'habitat le plus ancien connu est situé, à l'ouest, entre le Danube et la Baltique et s'étend à l'est jusqu'au delà de la mer Caspienne. Ce sont des nomades groupés en tribus, grands éleveurs de chevaux et de bœufs. Pour des raisons en partie inconnues ils se mettent en mouvement et leurs migra¬ tions prennent une ampleur considérable. Sous la poussée des Illyriens qui se fixent au nord-est de l'Adriatique, les Achéens des historiens grecs, gens d'Ahhijawâ des textes hittites, vont peupler les côtes et les îles de la mer Egée, tandis que les Eouwites et les futurs Hittites pénètrent sur le plateau d'Asie Mineure. D'autres, refoulés au Turkestan, séjournent sur le plateau iranien où se fixent les Mèdes et les Perses dont le rôle deviendra de premier plan au cours du AVANT TE ROYAUME CENTRALISÉ 117 Ier Millénaire ; certains clans s'installent parmi les Kassites dans les montagnes du Zagros, dans le Hourri en bordure de la plaine mésopotamienne, ou s'en vont vers l'est jusque dans les plaines de l'Indus, où ils mettent fin à la civilisation des temps préhistoriques. I/invasion de la Mésopotamie, au cours du IIIe Millé¬ naire a peut-être eu pour l'une de ses causes la pression exercée par ces migrations massives ; au début du IIe Millénaire ce sont les Kassites qui convoitent les richesses de Babylone et vont y fonder la IIIe Dynastie de cette ville, tandis que le mouvement se propage le long de la côte de Syrie sous l'influence des Hourrites et s'achève en Basse-Égypte où s'installent les rois Hyksôs. Conquête du Hatti far des Indo-Euroféens. — Des colonies assyriennes disparaissent subitement quand, après Sargon, le pouvoir du prince d'Assur s'affaiblit. Alors l'indo-européen Anitta, fils de Pithâna et comme lui prince de Koussar, commence la conquête du pays de Hatti, où, comme en Basse-Mésopotamie le système politique est celui de cités-états qui se jalousent et tentent d'imposer leur domination aux autres. Il devient victorieux de ses voisins et s'attribue le titre de grand roi auparavant détenu par le prince de Boursbanda, la ville contre laquelle avait marché Sargon d'Akkad. Il s'empare de Hattous et la voue par interdit au dieu de l'orage, la grande divinité mâle du Hatti ; cela n'empêchera pas ses successeurs de choisir cette ville comme capitale. Des Indo-Européens ne changent pas le nom du pays et se disent eux-mêmes « habitants du pays de Hatti ». Pour distinguer l'an¬ cienne population asianique et sa langue on emploie le terme « proto-hittite » et l'on donne aux gens de Hatti au temps de l'Empire indo-européen, le nom de Hittites ; enfin, à partir de 1200, les « Néo-Hittites » ce sont les habitants des régions soumises aux Hittites au temps de la plus grande expansion de leur puissance, régions que les Assyriens continuent à appeler Hatti, nom qu'ils appliquent même à toutes les régions trans- euphratéennes. CHAPITRE III NOTES iiie dynastie d'our Chronologie. —■ Les listes royales donnent les variantes suivantes pour les cinq règnes de cette Dynastie : Pœbel Langdon Scheil Scheil Chiffres n° 5 W.-B. 444 Suse I Suse II C probables Our-Nammou ... 18 18 18 18 Shoulgi, f 58 46 48 48 (? Bour-Sin, f 9 9 25 9 Gimil-Sin, 1 7 9 20+x 16 9 Ibi-Sin, f 25 24 25 15 25 (? Total 117 4 (sic) rois 120+... 123 (sic) 108 (sic) ans La chronologie relative est établie par des listes de noms d'années ; A. Ungnad, Dalenlislen, RLA, II, 1934, p. 135 ss. Shoulgi a régné au moins 46 ans, et au plus 49 ans ; Ungnad accorde 27 ans à Ibi-Sin, de préférence à 25 ou 26. Diverses opinions sur la date du début de cette Dynastie sont signalées ci-dessus, p. 89 ss. Sources. — Pour l'ensemble de la Dynastie : a) Sources litté¬ raires el èpigraphiques. — F. Thureau-Dangin, ISA, 1905, p. 262 ss. ; C. Gadd et L. Legkain Royal Inscriptions, 1928, n°» 30 ss., 284 ss. ; G. Barton, RISA, 1929, p. 270 ss., 360 ss. Une liste des ishshakkoû contemporains de cette Dynastie, est dressée par C. Keiser, Patesis of the Ùr Dynasly, YOSR, t. IV, 2. b) Documents économiques. — Inventaire des tablettes de Tetlo..., volumes cités pour Goudéa. On lira l'exposé de L. Legrain, Le temps des rois d'Ur. Recherches sur ta société antique, d'après des textes nouveaux, Paris, 1912 ; C. Jean, L'Êlam sous la Dynastie d'Ur, les indemnités allouées aux « chargés de mission » des rois d'Ur, RA, XIX, 1922, p. 1 ss. R. Jestin, Textes Economiques Sumériens de la II' Dynastie d'Ur, Paris, 1935, transcrit et traduit. D. Myhrman, Sumerian administrative Documents from the second Dynasly of Ur, Philadelphie, 1909 ; L. Legrain, Le temps des rois d'Ur, Paris, 1912; G. Dossin, Document accadien de la 111' Dynastie d'Ur (texte juridique à formules akkadiennes) : RA, XXXII, 1935, p. 189 ss. H. de Genouillac, La trouvaille de Dréhem, Paris, 1911. G. Contenau, Umma sous la Dynastie d'Ur, Paris, 1916 ; J. Nies, Ur Dynasly Tablets, Assyriologische Biblioihek, XXV, Leipzig, 1920; C. Jean, Sumer et Akkad, Paris, 1923 (111° Dyn. d'Our, Larsa, I" Dyn. de Babylone). c) Sources archéologiques. — Aux Découvertes en Chaldée, aux Nouvelles fouilles de Tello, au Catalogue des Antiquités chaldéennes, cités à propos de Goudéa, il faut ajouter les comptes rendus des AVANT LE ROYAUME CENTRALISÉ 119 fouilles d'Our. G. janneau, Une Dynastie chaldéenne : Les rois d'Ur, Paris, 1911. De nombreux documents de glyptique de cette époque sont réunis dans les ouvrages consacrés aux cylindres orientaux. Signalons en particulier parmi ceux sur lesquels sont gravés des noms de princes connus : Our-Nammou (Musée britannique) : J. Menant, Les pierres gravées.... t. I, 1888, pl. IV, flg. 2 ; Shoulgi (Collection de Clercq) : L. de Clercq et J. Menant, Catalogue..., n° 86. Les scènes les plus caractéristiques de l'époque ce sont la présentation à une divinité d'un mortel qu'une autre divinité tient par le poignet, et l'interces¬ sion d'une déesse en faveur d'un client dont les mains sont serrées l'une dans l'autre ou dont la main droite est posée sur le poignet gauche. La composition reste simple, comme au temps de la Dynas¬ tie d'Akkad. Our-Nammou. — La stèle de ce roi est publiée par L. Legrain, The Stela of the Flying Angels, MJ, 1927, p. 75 ss. Les stèles mutilées, érigées «pour la vie d'Outou-hégal «sontl'œuvre d'Our-r...], gouverneur d'Our : C. Gadd et L. Legrain, op. cit., n° 30 et 31 ; sur cette dernière, le nom a complètement disparu. Shoulgi. — La lecture de ce nom, proposée par A. Deimel, Sludien zu CT I,..., ZA, XXII, 1909, p. 47, n. 1, a été généralement adoptée ; quelques auteurs conservent l'ancienne lecture « Doungi ». La chro¬ nique babylonienne BM. 26472, fait mention des soins pieux de ce roi envers Éridou et du pillage de Babylone : L. King, Chronicles concerning early Babylonian kings, t. II. 1907, p. 11 ; commentaire dans le 1.1. Les inscriptions de Shoulgi à Suse, sur briques (V. Scheil, MDP, VI, 1905, p. 20), sur statuettes et tablettes de fondation (ibid., p. 21 s., pl. 6 ; VII, 1905, pl. XI) datent de la première partie du règne, alors qu'il se dit roi de Sumer et d'Akkad ; l'inscription de la perle de cornaline (MDP, VI, p. 22), qui primitivement n'était probablement pas destinée à Suse, est de l'époque où le roi est devenu roi des quatre régions. Bour-Sin. — Pour la lecture Bour-Sin et non Amar-Sin, voir C. Gadd et L. Legrain, op. cil., n° 67. Tablette de l'investiture de Zâriqoum de Suse ; V. Scheil, Diplomatica, Hilprechl Anniversarg Volume, Leipzig, 1909, p. 152 s. Texte de Zâriqoum d'Assur : B. Meissner, dans E. Ebeling, B. Meissner et E. Weidner, Die Inschriften der allassyrischen Kônige, Leipzig, 1926, p. 2 s. Documents de Suse datés de la quatrième et de la cinquième année de Bour-Sin : V. Scheil, MDP, X, 1908, n0B 125 s. Comme A. Olm- stead, Hislory of Assyria, p. 24, Meissner estime (op. cit., p. 3, n. 8) qu'il n'est pas impossible que Zâriqoum d'Assur et Zâriqoum de Suse soient une même personne. Gimil-Sin. — D'aucuns transcrivent ce nom « Shou-Sin ». A Suse, briques pour la restauration d'un temple : V. Scheil, MDP, IV, p. 8. Inscription d'Arad-Nannar, sur deux crapaudines : F. Thureau- Dangin, ISA, p. 212 s. ; sceaux de ce soukkalmah : L. Delaporte, Catalogue... du Louvre, t. I, 1920, T. Ibi-Sin. — Une éclipse de lune au temps de ce roi : Schoch, Die Ur-Finslerniss, eine Hypothèse, Ergânzungshefte zu den astrono- mischen Nachrichlen, VIII, 2, Kiel, 1930, p. 6 ss., a été utilisée par S. Langdon et J. Fotheringham, The Venus Tablels, 1928. L'en¬ semble des éclipses de lune visibles en Basse-Mésopotamie se trouve dans P. Neugebauer, Spezieller Kanon der Mondfinsternisse fùr Vorderasien und Aegyplen, von 3450 bis 1 vor Chr., ibid., IX, 4, Kiel, 1934. Du même auteur, une liste des éclipses de soleil : Speziel¬ ler Kanon der Sonnenfinsternisse far Vorderasien und Aegyplen, fùr die Zeil von 900 vor Chr. bis 4200 v. Chr., ibid., VIII, 4, Kiel. 1931. Le nom d'Enbiloua : C. Gadd et L. Legrain, op. cit., n» 210, 211, 289, est selon G. Cameron, History of Early Iran, Chicago, 1936, p. 57, n. 39, à identifier avec celui d'E-...-louhhan, cinquième roi de la Dynastie de Simash. Sur la déportation d'Ibi-Sin, voir le texte traduit dans H. GOter- 120 PROCHE-ORIENT ASIATIQUE bock, Die hislorische Tradiiion, ZA, XLII, 1934, p. 39 ; C. Vïrol- leaud, L'astrologie chaldéenne, 2e supplément, n3 67, col. IV ? 10 ss.; et une lamentation clans S. Langdon, Hi^lorical and Religious Texls, BE, série A, t. XXXI, p. 6 ss. La déportation du dieu Nannar est attestée par son retour au temps de Gimililishou, le deuxième roi de la Dynastie d'isin. isin et larsa Touz Hourmatli est sur VAksou, affluent de VAdhem. Légende de Pouliia : V. Scheil, Noies d'épigraphie et d'archéologie assyriennes. VI. Brique du roi Buhiya, RT, 16. 1894, p. 186. Le nom de Kisâri se lit sur le cylindre 1*21 de la Collection de Clercq. La restauration de Dêr est commémorée par une stèle très mutilée : V. Scheil, Inscription de (ilu) Mutabit, MRP, IV, 1902, p. 3. Le texte d'Anou- moutabil, shakkanakkou de Dêr au temps de Goungounoum : F. Thureau Dangin, ISA, p. 250 ss. Chronologie relative. — Les noms des années des onze derniers rois de Larsa sont réunis sur le prisme AO 7025 (Louvre), rédigé en la trente-neuvième année de Hammourapi. F. Thureau-Dangin, La Chronologie de la dynastie de Larsa, RA, XV, 1918, p. 1 ss. donne ce texte, et, à l'aide d'autres documents, discute la chronologie comparée des trois Dynasties contemporaines. Voir aussi E. Grjce, Chronology of Ihe Larsa Dynasly, YOS, Besearches, IV. 1. Ensemble des noms des années : A Ungnad, Dalenlislen, RLA, II, 1934-35 p. 149 ss., où se trouvent également, en transcription et traduction, une série de noms d'années de la Dynastie d'isin p. 147 ss., 195. Quelques nouveaux nom-- de cette dernière Dynastie dans F. Ste- phens, New Dale Formulae ol Ihe Isin Dynasly, RA, XXXIII, 1936, p. 11 ss. Sources. — a) Sources épigraphiques. — F. Thureau-Dangin, ISA, 1905, p. 290 ss., C. Gadd et L. Legrain, Royal Inscriptions, 1928, n° 10 ss., 297 ss. Le retour de Nannar, dans Gadd et Legrain, op. cil., n° 100. Document de Suse, daté de la seizième année de Goungounoum : V Scheil, Tablelles de l'époque d'Adda paldu, n° 124, MDPX, 1908, p. 73 ; identification de la date par G. Came- ron, op. cil., p. 66, n. 66. b) Sources archéologiques. — Statuette d'Enanatoum, fils d'Ishme- Dagan (Our; Musée de l'Université de Philadelphie); sceaux portant le nom de Lipît-Ishtar (Our) ; sceau portant le nom de Rour-Sin (Berlin, VA, 2720) : W. Ward, The Seal Cylinders of Western Asia, 1910 lig. 33 et 315 ; chien votif de Soumou-iloum (Lagash ; Louvre) : L. Heuzey, dans G. Gros, L. Heuzey et F. Thureau-Dangin, Nouuellrs fouilles de Tello, pl. V, p. 158. c) Sources économiques. — E. Chiera. Légal and administrative Documents from Nippur, chiefly from Ihe Dynasly of Isin and Larsa, Philadelphie, 1914; E. Grice, Records from Ur and Larsa daled in Ihe Larsa dynasly, New-11 aven, 1919 ; II. Lutz, Early babylonian Lellers from Larsa. New Ilaven, 1917 (bibliographie) ; C. Jean, Larsa d'après les IctUs cunéiformes, Bab. X, 1931, p. 161 ss.. pré¬ sente un tableau d'ensemble de l'histoire et de la civilisation (travail, société, justice, religion, noms propres) depuis le début de la Dynastie de cette ville jusqu'au temps du prétendant Rim-Sin II, contem¬ porain de Samsou-ilouna de Babylone ; du même. Quelques divinités du panthéon sumèro-aceadivn sous les dynasties d'Isin-Larsa 2186- 1925, Bab., XVI, 1936 p. 155 ss. babylone Chronologie. — La chronologie interne de la Dynastie amorrhéenne de Babylone est fixée par les noms de ses trois cents années ; liste détaillée et bibliographie dans A. Ungnad, Dalenlislen. IV. Die AVANT TE ROYAUME CENTRALISÉ 121 Jahresnamen der ersten Dynastie von Babylon, RLA, II, 1935, p. 164 ss. C'est par ces dates que l'on connaît les principaux événe¬ ments de chaque règne. Il existe en outre des dates de rois contem¬ porains, en diverses villes, par exemple vingt et un noms d'années pour des rois d'Aslitshiàli, mais l'ordre de succession de ces noms et leur place dans la chronologie n'est pas encore établi : Ebeling, Dalen von Aschiâly, RLA, II, p. 195 s. Pour la chronologie absolue de la lre Dynastie de Babylone, dont dépendent actuellement les dates antérieures, voir p. 88 ss. Origine des rois de la IIe Dynastie de Babylone. — Soumou-aboum et ses successeurs sont des Amorrhéens. Th. Bauer, Die Oslkananâer, Leipzig, 1926, est une très bonne étude historique et philologique sur les Amorrhéens; il minimise cependant leur importance, qui avait été exagérée par A. Clay, The Empire of Ihe Amoriles, YOSR, t. 6, 1919 ; plus pondéré est l'exposé de Dhorme, Les Amorrhéens, RB, 1928, p. 63 ss., 161 ss. assyrie Après Zâriqoum, contemporain de Bour-Sin, roi de la IIIe Dynas¬ tie d'Our, on connaît Pouzour-Assur I, ishshakkou d'Assur, dont le fils, Shalim-ahoum, a laissé une inscription sur un bloc d'albâtre, commémorative de diverses constructions : B. Meissner, dans IAK, 1926, p. 4 ss. Iloushouma est le lils et successeur de Shalim-ahoum, ibid., p. 6 ss. Le synchronisme de ce prince avec Soumou-aboum fondateur de la Dynastie amorrhéenne de Babylone, est donné par la Chronique BM, 26472 : L. King, Sludies in Eastern Hislory, t. 3, p. 14 ; cl. t. 2, p. v. élam Bois de Simash. — Sur deux crapaudines de Shilhak-Inshoushinak : V. Scheil, Première pierre d'axe de porle de Silhak In Suçinak; MDP, XI, 1911, n° XCV. p, 63 ; Deuxième..., ibid., n° XCVI, p. <»4 ss., sont nommés, parmi les anciens rois qui ont effectué certains travaux, Idaddou Ier, son fils Tan-Rouhouratir et son petit-fils Kindattou ; cela ne s'accorde pas avec la liste des rois de Simash où Kindattou est placé avant Idaddou Ier. Le texte V. Scheil, Inscription de ldaddu Susinak. MDP, VI, 1905, p. 16 ss., sur h?, bord d'un bassin en pierre, date du temps où ce prince était soukkalmah ; V. Scheil, Texte sur brique de Idadu, roi, MDP, XIV, 1913, p. 26, donne, avec son propre nom, le nom de son fils. Celui-ci, Tan-Rouhouratir, est cité, avec sa filiation, sur une brique de Shilhak-Inshoushinak : MDP, III, 1901, p. 56. Inscription de sa femme : V. Scheil, Texte de Mekubi, femme de Kal Buhuralir, MDP, XIV, 1913, p. 24 s. Le texte sumérien d'Idaddou II se lit : V. Scheil, Brique d'Ardum narâm (ilu) SuSinak, MDP, II, 1900. p. 69 ss. ; le texte akkadien, ibid., p. 72 s. Deux sceaux de fonctionnaires portent gravé le nom de ce prince, avec sa qualité d'ishshakkou : L. Delaporte, Cata¬ logue des cylindres du Louvre, t. I, 1920, S, 485 et 485 bis ; celui qui a été offert par lui à l'un de ses serviteurs, V. Scheil, Passim, IV. Cylindres In-na-ba, RA, XXIII, 1925, p. 148 s. Les tablettes 291 et ss. de V. Scheil, Actes juridiques susiens, MDP, t. 23, 1932, portent la date de l'une des deux premières années d'un Ebarat ; V. Scheil donne ses raisons de les attribuer à Ebarat I, troisième roi de la Dynastie (p. 111 ss.) ; G. Cameron, op. cit., p. 63, les rapporte à Ebarat II. Sur l'expression rouhou shak, traduite par mâr ahalim « fils d'une sœur » à l'époque de la Ire Dynastie de Babylone, et par napa « petit- fils » dans les inscriptions de Darius I, voir F. Kônig, Mullerrechl und Thronfolge im alien Elam, Feslschrift der Nalionalbibliolhek in Wien, 1926, p. 529 ss. ; P. Koschaker, Fralriarchal, Hausgemein- 122 PROCHE-ORIENT ASIATIQUE schaft und Mutterrecht in KeilSchriftrechten, ZA, XLI, 1933, p. 55, n. 3. Hauls-Commissaires d'Élam. — La liste se reconstitue à l'aide des Actes juridiques susiens. publiés par le P. Scheil dans MDP, XXII à XXIV, 1930-1934; lui-même en a réuni les éléments dans les préfaces de ces trois volumes. Il n'y a pas de difficulté sérieuse si ce n'est dans quelques cas : ainsi, au n° 160, Kouk-Nashour Ier est appelé soukkal d'Élam quand Koudouzouloush II est roi de Suse, alors qu'il devrait être soukkalmah ; il est à supposer que le document a été rédigé peu de temps après son élévation au pouvoir suprême et que l'on se trouve en présence d'une erreur de scribe. Au n° 222 un Shimout-wartash II est contemporain de Temti- raptash, mais on ne voit pas comment l'introduire dans le canon. Sur les renseignements d'ordre juridique que donnent ces documents : E. Cuq, Les actes juridiques Susiens, RA, XXVIII, 1931, p. 47 ss., Le droit élamite d'après les actes juridiques de Suse, RA, XXIX, 1932, p. 149 ss. Sceau de Gimil-Baba serviteur d'Ebarat : L. Delaporte, Cata¬ logue... du Louvre, t. I, 1920, S 486 ; sceau avec le titre de roi : V. Scheil, Passim. XV. Le roi Ebaral ou Ebarli, RA, XXII, 1925, p. 158 ss. Les quatre premiers soukkalmah semblent nommés ensemble sur le sceau des tablettes 242 et 345. Le texte d'Addapak- shou : V. Scheil, Inscription d'Adda BakSu, RA, XXVI, 1929, p. 1 ss. Shilhaha est nommé dans ce texte et sur des briques de Shilhak- Inshoushinak : MDP, III, n» XXXII, XLIV, complété par MDP, V, XLIV bis. L'objet cylindrique de Simout-wartash à Liyan : M. Pézard, Texte votif, MDP, XV, 1914, p. 91 s. Siwepalarhouppak est nommé par Shoutrouk-Nahbounté : V. Scheil, Stèle de Sutruk- Nahhunte, MDP, V, 1904, p. 15 ss., 1.22 s., etparShilhak-Inshoushi- nak : MDP, III et V, n° XLI. L'invasion élamite en faveur de Rîm- Sin est commémorée par le nom de l'année 30 de Hammourapi : S. Langdon, Annals of the Reign of Hammurabi, OETC, II, 1923, p. 31. D'Addapakshou, outre le texte signalé ci-dessus, voir V. Scheil Brique de Addapaksu, MDP, IV, 1902, p. 10 ; Texte de Addapaksu (ou Addahusu), MDP, VI, 1905, p. 26. Shilhak-Inshoushinak le mentionne parmi les constructeurs de Suse : MDP, III, n° XXXV. Un autre personnage porte, comme Addapakshou, le titre de « pas¬ teur du peuple de Suse » ; c'est Tetep-mada, dont le classement est actuellement difficile : V. Scheil, Un prince susien nouveau, RA, XXIV, 1927, p. 41. La légende des briques du temple d'Ishmékarab, bâti par Temti-agoun ; V. Scheil, Brique de Temii agun, MDP, VI, 1905, p. 23 ; celle des objets voués par le même prince à Inshou- shinak : V. Scheil, Kuiir Nahhunte I, RA, XXIX, 1932, p. 69 s. Les donations de Kouk-Naslio'ur I à Sin-imgouranni sont publiées par V. Scheil, MDP, XXIII, 1932, n° 283 et 282 ; le texte qui donne le synchronisme de ce prince avec Ammizadougga : A. Ungnad, Urkunden aus Dilbat, Beitrâge zur Assyriologie, VI, 5, 1909, p. 2 ss. Donation de Shirtouh à Noûr-Shoushinak : MDP, XXIII, n° 284. Temti-halki a laissé des briques inscrites : V. Scheil, Brique de Temii Halki, MDP, II, 1900, p. 77 ; cf. p. 120 ; Shilhak-Inshou¬ shinak le nomme dans la brique MDP, III, n" XXXVIII. Bala- ishshan, dont le nom se trouve avec celui de Siwepalarhouppak sur la stèle de Shoutrouk-Nahhounté, et est gravé sur un cylindre : V. Scheil, Raplim. 3. Cylindre Pala ièèan, RA, XXIII, 1926, p. 36. Bala-ishshan et ses successeurs sont classés dans V. Scheil, Kulir Nahhunte I, RA, XXIX, 1932, p. 76. Kouk-Kirwash écrit sur ses briqiies de construction : V. Sciieil, Brique de Kuk Kirpias, MDP, II, 1900, p. 74 ss., une légende qui est reproduite par Shilhak- Inshoushinak : V. Scheil, Brique de Shilhak-Insusinak, MDP, V, nc LXXVII, sur les briques commémoratives d'une restauration du temple ; le même prince le cite aussi dans ses petites légendes : MDP, III et V, n° XL. AVANT LE ROYAUME CENTRALISÉ 123 Colonies assyriennes d'Asie Mineure Une bibliographie des textes paléo-assyriens d'Asie Mineure se trouve dans L. Delaporte, Les Hittites, Paris, 1936, p. 349 s. On se reportera plus particulièrement aux travaux de J. Lewy, Stu- dien zu den altassyrischen Texten aus Kappadokien,,.Berlin, 1922 ; Forschungen zur alten Geschichte Vorderasiens, MVÀG, 29, 1924 ; Der karrum der altassyrisch-kappadokischen Stddta und das assyrische Grossreich, ZA, XXXVI, 1924, p. 19 ss. ; « Kappadokische » Tonta- feln und Friihgeschichte Assyriens und Kleinasiens, OLZ, 1926, col. 750 ss., 963 ss. ; Les textes paléo-assyriens et l'Ancien Testament, RHR, 110, 1914, p. 29 ss. ; les textes classés, transcrits, traduits et commentés, en collaboration avec G. Eissler, Die altassyrischen Rechlsurkunden von Killlepe, MVÂV, 33,1930, et 35, 1935. B. Lands- berger a consacré à ces colonies une brochure, dans AO, XXIV, 1925, sous le titre Assyrische Handetskolonien in Kleinasien aus dem dritlen Jalirlausend. On consultera aussi B. I-Irozny, Assyriens et Hittites en Asie Mineure vers 2000 av. J.-C., AOr, 4, 1932, p. 112 ss. pithana et anitta Des tablettes paléo-assyriennes d'Asie Mineure font mention de Pithâna et de son fils Anitta : J. Lewy, La chronologie de Bilhâna et d'Anitta de Kussara, RHA, III, 1934, p. 1 ss. I. Gelb, Inscrip¬ tions from Alishar and Vicinity, OIP, 27, n°s 1 et 49 ; B. HroznY, L'invasion des Indo-Européens en Asie Mineure vers 2000 av. J.-C., AOr, 1, 1929, p. 273 ss., transcrit et traduit le texte hittite dit d'Anitta ; ce document se présente plutôt comme une lettre que comme un récit historique ; il est connu seulement par des copies faites au temps du Nouvel Empire hittite. Sa valeur historique est mise en doute par J. Friedrich, AnitlaS, RLA, I, 1928, p. 109, et par H. Gûterbock, Die hislorisclie Tradition..., ZA, XLIV. 1937, p. 139 ss. LIVRE III POUVOIR CENTRALISÉ ET ÉTATS FÉODAUX AU IIe MILLÉNAIRE Au IIe Millénaire il se produit des changements considérables dans le Proche-Orient Asiatique. En Basse-Mésopotamie, au régime des cités-états, en lutte perpétuelle pour conquérir et conserver l'hégémonie, succède un pouvoir centralisé, œuvre de Hammourapi (début du xxe siècle), le sixième roi de la Ire Dynastie de Babylone. D'influence de sa législation s'étend sur les pays voisins et Babylone devient, pour de nom¬ breux siècles, le centre religieux et culturel vers lequel se tournent non seulement les Assyriens, mais tous les autres peuples, et un centre commercial de premier ordre. Des migrations importantes ont lieu à la fin du IIIe Millénaire et au début du second. Des Indo- Européens entrent dans le concert des puissances asiatiques, au moment où les Sumériens disparaissent, débordés par les Sémites qui recueillent l'héritage de leur civilisation. Des Indo-Européens venus d'Europe par le Bosphore s'établissent au cœur de l'Asie Mineure, dans le pays de Hatti, et fondent le royaume féodal des Hittites ; d'autres passent des rives de la Caspienne dans la région montagneuse des sources du Tigre et de l'Euphrate et, forment un autre royaume à régime féodal dans le Hourri ; d'autres encore se fixent parmi les Kassites des montagnes du Zagros, tandis que la migration s'étend vers l'est jusqu'à la vallée de l'Indus. Hittites, Hourrites, Kassites vont déferler vers la riche plaine et tenter de s'y installer. Des Hittites semblent réussir les premiers ; ils s'emparent d'Alep et par un raid sans lendemain mettent fin à la Dynastie amorrhéenne de Babylone, mais ce sont les Kassites qui vont succéder à la lignée de Hammourapi et garder le pouvoir pendant près de six siècles ; il semble que les Hourrites déclenchent l'offensive des Hyksôs contre l'Egypte, car plus tard, au début du xvie siècle leur Empire s'étend depuis le Zagros, à l'est, jusqu'à la PROCHE-ORIENT ASIATIQUE Méditerranée à l'ouest. Sous la pression des Hittites qui lui enlèvent les territoires à l'ouest de l'Euphrate, et de l'Assyrie qui, après s'être dégagée de son emprise, fait la conquête de toute la Haute Mésopotamie, le Hourri disparaît au cours du XIVe siècle. Établis alors en Haute-Syrie les Hittites font la paix avec l'Égypte qui occupe Canaan. Sous la poussée des Doriens, les Achéens qui ont ruiné la thalassocratie crétoise et se sont étendus sur la côte occidentale et méridionale de l'Asie Mineure, puis ont exercé de l'influence sur l'arrière- pays de la côte cananéenne, sont bousculés au début du XIIe siècle ; la grande migration commencée en Europe s'étend sur l'Asie Mineure et détruit l'Empire hittite ; de nouvelles organisations politiques appa¬ raissent en Amourrou où s'établissent des royaumes araméens fondés par des Sémites sortis du désert syrien, et en Canaan où s'installent les Israélites, à côté des Philistins, gens venus des îles de l'Egée, qui donnent à cette région le nom qu'elle porte encore aujourd'hui, la Palestine. CHAPITRE PREMIER HAMMOURAPI ET LA CENTRALISATION DU POUVOIR EN BASSE MESOPOTAMIE Chronologie et synchronismes. ■— Hamniourapi, le sixième roi de la Dynastie amorrhéenne de Babylone, consomme la ruine de la Dynastie de Barsa en 1975, vingt neuvième année de son règne, cent trente et unième de sa lignée. Des deux premiers rois de Baby¬ lone ont été les contemporains des princes d'Assur Iloushouma et Érisboum I ; Hammourapi lui-même a pour contemporain l'amorrhéen Shamshi-Adad I d'As¬ syrie par la liste des princes d'Assur on établit un synchronisme avec les premiers rois hittites indo¬ européens en Asie Mineure, au début du IIe Millénaire. Au temps du septième roi de Babylone règne au Pays- de-la-Mer, près du golfe Persique, Ilîma-iloum, fonda¬ teur d'une Dynastie qui occupera le trône de Babylone quand le hittite Moursil I, en 1806, aura mis fin, par un raid sans lendemain, à la Dynastie amorrhéenne. Opérations guerrières de Hammourapi. ■— Dans la première des guerres commémorées par le nom d'une année Hammourapi continue la lutte contre Rîm-Sin et s'empare d'Ourouk et d'Isin (1998) ; trois ans plus tard il détruit l'armée et la population de Malgoû (1995) ; l'année suivante il conquiert Rapiqou et Shalibi, puis il n'est question que d'œuvres de paix jusqu'en l'an 29 (1975) où pour causer une diversion en faveur de Rîm-Sin de Barsa, une armée nombreuse d'Elamites se joint au Soubartou, à Goutioum, à DELAPORTE, DRIOTON ET VANDIER — ï 9 130 PROCHE-ORIENT ASIATIQUE Toupliash et à Malgoû ; Hammourapi est vainqueur de cette coalition ; dans une nouvelle campagne, en l'an 30 (1974) il met fin au royaume de Darsa, mais il lui faut encore lutter contre Toupliash, le Soubartou et Gou- tioum (1973) et poursuivre ses ennemis jusqu'en Sou¬ bartou, l'an 32 (1972) il s'empare de Mari et de Malgoû dont il détruit les fortifications (1970). Te Soubartou accepte sa domination, mais ce n'est pas pour long¬ temps ; en 1968 il se révolte, puis c'est la rébellion à Toupliash (1967) ; enfin, dans une dernière campagne, l'an 38 (1966) tous les ennemis sont frappés jusqu'en Soubartou. La centralisation et la réforme législative. — Ham¬ mourapi réalise un dessein que semblent à peine avoir conçu les précédents fondateurs d'empires en Asie antérieure. Non content d'exercer l'hégémonie sur les princes vaincus, il s'efforce de grouper les populations de Sumer et d'Akkad dans un même cadre social qui se substitue aux organisations antérieures des cités- états, et dans ce but il remplace les princes locaux par des gouverneurs. Dans les régions éloignées, récemment entrées dans la Grande Babylonie, il maintient les anciennes coutumes et s'appuie sur les princes devenus ses vassaux. Dès le début de son règne il se propose d'unifier la législation, de substituer aux lois dispa¬ rates des différentes villes une même loi pour tout le royaume. Soumou-la-iloum avait amorcé cette réforme par la publication de la « loi du roi », tout le règne de Hammourabi, dont la vingt-deuxième année commé¬ more l'érection d'une statue en qualité de « roi du droit », est consacré à préparer les « décrets d'équité » du dieu Shamash, gravés sur la pierre après qua¬ rante années de travail. Des cas non prévus seront tranchés d'après les anciennes coutumes locales ou réglés par des décisions royales qui formeront jurispru¬ dence. D'akkadien est la seule langue officielle et bien¬ tôt deviendra la langue internationale dans tout l'Orient, le sumérien ne tarde pas à devenir langue morte, utilisée seulement dans les cérémonies du culte, dans l'application de la justice, parfois dans des ins¬ criptions lapidaires. Toutefois le changement le plus profond introduit par Hammourapi, c'est l'institution HAMMOURAPI 131 d'une nouvelle religion d'État. Les anciennes cités- états avaient chacune son dieu propre, et en pays sumérien Enlil, dieu de Nippour, était le dieu de toute la contrée ; ces dieux souverains sont dépossédés, comme l'ont été leurs vicaires, rois ou ishshakkoû des villes ; Mardouk, le dieu de Babylone, est promu au rang suprême et sera désormais le seul Bêl, le Seigneur par excellence. En m^me temps le nom de la sémitique Ishtar devient synonyme du nom commun « déesse » et toutes les autres divinités féminines dispa¬ raissent presque devant elle. La centralisation des affaires publiques se manifeste par la correspondance du roi avec les gouverneurs des villes ou de son domaine. Il s'intéresse directement à l'administration de la justice, aux travaux d'utilité publique, à l'attribution des fiefs, aux œuvres pies ; il ne néglige ni le développement des biens immobiliers de la couronne ni l'entretien de ses immenses trou¬ peaux. Le roi et les classes sociales. — Le roi élu par Mardouk est un roi absolu, un dieu, le « dieu des rois ». Il s'iden¬ tifie presque à Shamasli en se qualifiant de « Soleil de Babylone ». On prête serment par son nom, comme on le fait par celui de Mardouk, mais ce n'est pas une innovation car dans l'organisation judiciaire de la IIIe Dynastie d'Our il y avait un « lieu du serment par le nom du roi ». Hammourapi respecte d'ailleurs les anciennes traditions religieuses en ce qu'elles n'ont rien de contraire aux nécessités de sa politique ; il est le vicaire de son dieu et son grand-prêtre ; il ne fait rien sans le consentement de Bêl et c'est Bêl qui, pendant les fêtes du Nouvel An, fixe les destins du royaume, chaque année, après avoir renouvelé l'inves¬ titure de son représentant. La population du royaume se compose de séden¬ taires, les habitants des villes, et de nomades, cantonnés à la lisière du désert. Ces derniers pratiquent encore la propriété collective et dans leurs relations avec les sédentaires ils sont soumis à la loi des villes. Dans les villes on distingue trois classes sociales, dont les membres sont respectivement appelés awi- loum, moushkenoum et wardoum. L'awiloum est 132 PROCHE-ORIENT ASIATIQUE l'homme de condition libre ; le wardoum, l'esclave. De moushkenoum appartient à une classe intermédiaire, qui s'est développée au cours des siècles précédents et maintenant est reconnue officiellement par la loi ; cette classe se compose d'hommes libres qui ont démé¬ rité et d'esclaves affranchis ; la loi marque bien leur situation quand elle fixe pour les indemnités et les amendes un taux moindre que dans le cas où il s'agit d'un homme de condition libre, mais plus élevé que s'il s'agit d'un esclave. D'homme de condition libre peut posséder des biens individuels, en disposer, les aliéner, à condition tou¬ tefois de le faire par écrit et en présence de témoins. Il n'y a guère de restrictions apportées par la loi, et c'est seulement dans l'intérêt supérieur de la société, surtout celui de la famille. C'est pourquoi l'épouse n'a pas la propriété, mais seulement l'usufruit de ses biens familiaux. I/homme libre peut être propriétaire de biens fonciers, les exploiter lui-même avec ses enfants, ses esclaves ou des mercenaires ; il peut aussi les donner en métayage. Il peut exercer tel métier ou commerce qu'il lui plaît, et s'associer avec autrui pour tirer parti en commun de leurs talents et de leurs ressources. Des riches capitalistes font des transactions avec les régions lointaines et organisent des banques dans les grandes cités. De roi perçoit sur les gens de condition libre des impôts et exige d'eux des corvées ; par faveur spéciale certains privilégiés en sont exemptés. Des hommes libres peuvent faire partie du conseil des Anciens ou Notables, qui siège à la Porte de la ville, sous la présidence du rabianoum, pour gérer les affaires de la cité, rendre la justice dans les choses de faible importance et assurer la rentrée des taxes et contri¬ butions. D'homme libre, son épouse, sa concubine deventre mère, et ses enfants peuvent être réduits en esclavage pour dette, mais pendant trois années au maximum. De véritable esclave, celui dont les parents sont de condition serve, et celui qui a été fait prisonnier au cours d'une expédition militaire en pays étranger, porte une marque qui permet de le reconnaître et qui est effacée, au moins symboliquement, s'il devient HAMMOURAPI 133 affranchi et passe dans la classe du moushkenoum. 1/esclave n'a pas seulement des devoirs ; la loi lui reconnaît des droits. Il peut protester contre la vente dont il a été l'objet ; il peut épouser une fille de condi¬ tion libre ; il peut se racheter à prix d'argent sur ses économies ou par emprunt au trésor du temple, ha femme esclave devenue concubine d'un homme libre, ne peut plus être vendue si elle a eu des enfants, et elle est affranchie de plein droit à la mort de cet homme, ainsi que ses enfants. La famille. — Cellule fondamentale de la société babylonienne, la famille a pour base, comme dans les temps antérieurs en Sumer et en Akkad, une mono¬ gamie tempérée par la concession d'un concubinat restreint, he mariage repose sur une déclaration écrite par laquelle l'homme détermine devant témoins les droits et devoirs particuliers de sa future épouse, hes fiançailles ne sont pas obligatoires ; elles consistent dans la présentation par le jeune homme au père de la jeune fille d'une somme d'argent, la terhatoum, dont la tradition, sans engager définitivement les fiancés, entraîne des conséquences juridiques pour la jeune fille et ceux qui auraient commerce avec elle, ha famille de la jeune fille lui constitue d'ordinaire une sheriqtoum, une dot, plus importante que la terhatoum et inaliénable ; elle en aura la jouissance personnelle. A sa mort terhatoum et sheriqtoum appartiendront à ses enfants ; si elle n'a pas de descendance la terhatoum sera rendue au mari, la sheriqtoum reviendra à la maison paternelle de la femme. Pendant le mariage la femme administre elle-même sa sheriqtoum, et son noudounnoum si son époux lui en a constitué, he noudounnoum, c'est un bien immobilier offert en don ou en cadeau à quelqu'un, ha femme est admise à ester en justice et en l'absence de son époux elle gère la fortune de celui-ci s'il n'y a pas de fils majeur pour en prendre soin, h'adultère de l'épouse peut être puni de mort, par noyade, si elle est surprise en flagrant délit ; dans tout autre cas la vengeance du mari ne peut s'exercer en dehors du tribunal et la femme se justifie soit par un serment soit par l'ordalie. Il n'y a pas adultère si, le mari ayant été fait prisonnier, et 134 PROCHE-ORIENT ASIATIQUE que dans la maison « il n'y a pas de quoi manger », elle « entre dans une autre maison » ; au retour de l'homme elle reviendra sous son toit et les enfants qu'elle aura eus du second époux resteront chez leur père. Si elle a été abandonnée et est entrée dans une autre maison, non seulement il n'y a pas adultère, mais elle doit rester chez son second époux. 1/épouse peut choisir pour son mari une concubine esclave et si cette concubine devient mère l'époux ne peut plus introduire une autre femme au domicile conjugal. Tant qu'il n'est pas né d'enfants après un certain temps de mariage l'époux est autorisé à répudier son épouse ou à prendre une femme de second rang, infé¬ rieure à l'épouse et dont les devoirs et obligations sont fixées par la rédaction d'une tablette. Ta répudiation n'est pas permise quand la femme est atteinte d'une maladie chronique ou d'infirmités ; le mari peut alors prendre une autre épouse et la première se retire chez son père si elle préfère ne pas rester chez son mari. Une femme négligée par son époux peut demander un jugement qui l'autorise à retourner dans sa propre famille, mais si elle a engagé cette action judiciaire sans raison suffisante elle risque d'être condamnée à la noyade. I/homme, au contraire, peut en tout temps répudier son épouse selon son bon plaisir, et alors la justice intervient pour attribuer à la femme une pen¬ sion alimentaire et lui confier la garde de ses enfants ; à la majorité de ceux-ci la pension est remplacée par une part d'enfant prise sur les biens immobiliers du mari et, à partir de ce moment la femme peut se marier avec un autre homme. Ta femme renvoyée à cause de mauvaises mœurs ou de mauvaise adminis¬ tration n'a pas droit au prix de la répudiation et parfois elle est réduite en esclavage dans la maison même de son époux. Ta loi reconnaît comme de naissance libre les enfants d'une mère de condition libre, comme esclaves les enfants dont les deux parents sont esclaves, comme affranchis de droit à la mort de leur père ceux dont le père est libre et la mère esclave. Elle s'occupe aussi des enfants dont l'un des parents se livre à la prostitution pour empêcher que ces enfants puissent savoir de qui HAMMOURAPI 135 ils ont reçu le jour. La loi règle l'adoption des étran¬ gers, des enfants de la concubine et des enfants de prostitués et prévoit pour tous les cas un acte écrit. 1/adoption d'un étranger peut se faire même avant le mariage et si plus tard on veut le retrancher de la famille il a légalement un droit déterminé sur la fortune mobilière de l'adoptant ; en contre-partie l'adopté qui renie ses parents adoptifs est réduit en servitude et si c'est un enfant de prostitué on lui coupe la langue. Par l'adoption les enfants de la concubine deviennent légitimés et de la même condition que leur père. Anté¬ rieurement le père de famille avait le droit de chasser ses propres enfants et les enfants adoptés en cas de faute grave ; la loi de Hammourapi limite ce droit ; il faut une intervention de la justice et la preuve de récidive de l'action criminelle. Le père de famille dispose de ses biens en toute liberté ; il peut les donner ou les vendre, à condition de rédiger un acte de mutation devant témoins, le plus souvent en présence de ses enfants. Il lui est loisible de faire une donation, un noudounnoum, non seulement à sa femme, mais aussi au fils pour qui il manifeste des préférences, et à ses filles. Il peut aussi partager par lots égaux ce qu'il lui reste de biens immobiliers, entre ses fils, contre une rente alimentaire. Mais il ne peut pas prendre de dispositions testamen¬ taires ; après la mort la division des biens du défunt se fait soit à l'amiable soit devant la justice, selon des règles fixées par la loi. On distrait tout d'abord une terhatoum pour les garçons en bas âge, puis on divise les biens immobiliers en autant de parts qu'il est nécessaire pour en donner une à la mère de famille s'il ne lui a pas été constitué de noudounnoum, pour chacun des garçons, pour chacune des filles non pour¬ vue d'une sheriqtoum (elle en aura l'usufruit, la nue propriété demeurant à ses frères en attendant qu'elle passe à ses enfants) ; un tiers de part, en toute propriété à chaque fille consacrée au dieu Mardouk. Les filles de la concubine ont droit à une dot, mais ses fils n'ont de droits que si leur père leur a donné une tablette d'adop¬ tion et alors ils sont les derniers appelés pour le choix des lots. S'il n'y a pas d'enfants la succession appartient 136 PROCHE-ORIENT ASIATIQUE aux frères du défunt. Des règles analogues s'appliquent pour les biens de la femme ; ils passent à ses enfants, et, à défaut d'enfants, à ses frères. Des héritiers sont tenus à un culte funéraire ; il se réduit à « verser la libation et brûler l'huile » sur la tombe du défunt. Justice et sanctions pénales. — Au temps de Ham- mourapi la justice est rendue par des tribunaux civils et par des tribunaux religieux. On recueille des témoi¬ gnages et on les fait affirmer par serment. Des décisions sont, à peine de nullité, écrites, datées, authentiquées par des empreintes de sceaux. Da loi prévoit pour les crimes et délits des peines qui, en certains cas, sont proportionnées à la valeur sociale des coupables ou des victimes. Ces peines sont : la mort, pour certains voleurs, réceleurs, brigands... ; mort par noyade pour la femme adultère et son complice, par le feu pour l'inceste de la mère et du fils, par empalement pour la femme coupable d'avoir fait assassiner son mari dans le but d'épouser un autre homme. Da loi du talion s'applique notamment quand il y a eu mort d'homme. On ordonne aussi la mutilation de la langue, des mains, ou des seins, la crevaison des yeux, la baston¬ nade, le bannissement. Quant aux dommages-intérêts ils varient de trois à trente fois la valeur de l'objet en litige : un commis infidèle devra rendre trois fois l'argent qu'il a pris à un homme d'affaires, et l'on devra verser trente fois l'équivalent de ce qui a été volé dans un temple ou dans le palais. Organisation économique. — Da propriété foncière appartient soit à l'État soit aux temples soit aux parti¬ culiers. Ceux-ci disposent en toute liberté de leurs biens propres ; il n'y a de restrictions que pour les seuls biens des femmes, en faveur de la famille. Des biens immobiliers des particuliers sont soumis à des servi¬ tudes, des impôts, des corvées ; les grands canaux, tel leNâr-Hammourapi entre Kish et Oumma, sans l'entre¬ tien desquels il n'y aurait pas de culture rémunératrice, doivent être curés et nettoyés ; le pouvoir central ordonne et dirige les corvées nécessaires, et par ailleurs la loi punit la négligence du propriétaire dans l'entre¬ tien de ses rigoles, l'inondation ou les autres dégâts qui en peuvent résulter pour ses voisins ; elle prévoit HAMMOURAPI 137 les indemnités à verser, ou sa vente avec tout ce qu'il possède pour dédommager les sinistrés. Da loi envisage la mauvaise gestion des fermiers, métayers, ouvriers agricoles..., et les cas de force majeure dont ils peuvent être les victimes ; elle fixe un salaire pour les journa¬ liers et un prix de location pour les animaux au temps de la moisson. Elle règle les conditions d'exploitation des vergers, comme dans l'industrie elle intervient pour fixer un salaire minimum, des responsabilités et une organisation de l'apprentissage. Dans le commerce elle s'occupe du contrat de société, du contrat d'asso¬ ciation en participation, du contrat de commission ; dans tous les cas il faut un texte écrit devant témoins, et si on ne peut le produire la preuve par serment est admise. Da vente des immeubles, des animaux, des esclaves se fait au comptant ; l'acte n'indique pas nécessairement le prix, mais il fait mention s'il y a fieu de l'origine de propriété et donne des garanties contre les vices rédhibitoires des esclaves, en limitant à un mois le délai de réclamation qui antérieurement était fixé librement par l'acheteur et le vendeur. Da location des animaux, barques, greniers, maisons, chariots, services..., est soumise à des règles qui prévoient les tarifs et les responsabilités. D'intérêt légal, annuel, des prêts de récoltes est fixé à un tiers du capital, comme c'était déjà l'usage au temps de la IIIe Dynas¬ tie d'Our ; il est égal au cinquième du capital pour les prêts d'argent ; mais l'État, les Temples et les capi¬ talistes se contentent souvent d'un rapport moindre et dans quelques cas un rendement plus élevé est toléré. Pour éviter l'usure, la rédaction d'un contrat est exigée, à peine de nullité, devant un fonctionnaire spécial. De débiteur est protégé contre le créancier malhonnête et il lui est accordé des facilités s'il lui devient impossible de tenir ses engagements ; devient-il complètement insolvable, il peut cependant être réduit en esclavage pendant trois ans ou se substituer pour le même temps sa femme, ses enfants ou des esclaves. De créancier est autorisé à prendre un gage et une cau¬ tion. Comme le prêt, le dépôt est réglementé ; il faut un écrit et l'on prévoit si le dépositaire devra rendre l'objet confié ou s'il peut rendre un objet semblable. 138 PROCHE-ORIENT ASIATIQUE Tes Temples, à cause de l'importance de leurs biens immobiliers, de leurs richesses mobilières et de leur nombreux personnel ont un rôle considérable dans l'économie sociale. Il en est de même des biens doma¬ niaux de l'État. Aux uns et aux autres sont accordés des privilèges considérables. L'ilkou. — Il n'est pas facile de déterminer ce qui est la propriété personnelle et familiale du roi et de le distinguer de ce qui appartient à l'État. Tes ressources de la communauté proviennent des impôts payés en argent ou en nature, des corvées auxquelles sont soumis les citoyens, et de l'exploitation des biens domaniaux, dont certaines parties sont affermées, d'autres provisoirement cultivées par des soldats ou des remplaçants (ishshakkoû), gens d'une caste spéciale et exempts du service militaire, d'autres, enfin, attri¬ buées à des fonctionnaires civils ou militaires en vue d'un service (ilkou) pour lequel ils ne sont pas rétri¬ bués directement par la nourriture et le vêtement. Ta loi de Hammourapi, sa correspondance avec Sin- idinnam, gouverneur de Tarsa, et avec Shamash- hâtsir, administrateur du domaine royal dans le terri¬ toire annexé après la défaite de Rîm-Sin, établissent l'économie de ce système de rétribution des services. Te mot ilkou désigne en même temps et la fonction et le bénéfice attribué en compensation ; le bénéfice est constitué à titre personnel ; il est inaliénable ; c'est une sorte de fief, comprenant maison, terrain et cheptel. Ta loi en règle l'usage quand il s'agit des militaires de carrière, le rêdoum et le baïroum, gens d'armes tenus à se rendre à toute convocation qui les appelle dans les camps ou pour une expédition armée. Il leur est inter¬ dit, sous peine de mort, de se faire remplacer, mais, dans la pratique ils parviennent à éluder cette obliga¬ tion par le paiement d'une taxe spéciale. Te rêdoum et le baïroum sont tenus de cultiver leur terre ; pendant leurs périodes de service actif le travail est assuré, à leur bénéfice, par leurs fils majeurs, par leur femme, ou par des remplaçants que leur procure l'administra¬ tion. Te rêdoum ou le baïroum fait prisonnier, et racheté, doit payer sa rançon sur ses biens propres ; s'il n'en a pas, les frais incombent au temple de sa HAMMOURAPI 139 ville, et subsidiairement à l'administration civile ; dans aucun cas son bien ilkou ne peut être utilisé pour sa rançon. Les gens d'armes, privilégiés dans leurs personnes et dans leurs biens, échappent à l'autorité des gouverneurs civils. Si les circonstances ne per¬ mettent pas l'exploitation normale de leur bien ilkou, on leur concède un autre fief. La transmission des fiefs se fait d'ordinaire de père en fils, mais la loi ne consacre pas cet usage. Prostituées sacrées. — Les prostituées sacrées et les femmes publiques ont elles aussi des privilèges reconnus par la loi. Alors que la femme mariée possède seulement l'usufruit des biens qui lui ont été constitués en dot (sheriqtoum) ou en don de son mari (noudounnoumJ ; prostituées et prêtresses peuvent recevoir en toute propriété une dot, du vivant de leur père, mais non après sa mort. S'il leur naît un enfant, cet enfant leur est enlevé et élevé par un père adoptif, il lui est interdit de rechercher ses parents. Il en est d'ailleurs de même pour les enfants des prostitués mâles. Réforme religieuse de Hammourapi. ■— La plus impor¬ tante des réformes faites par Hammourapi, c'est la réforme religieuse. De Mardouk, dieu de Babylone, divinité agricole dont le symbole est une marre, il fait le dieu suprême de l'univers, presque le dieu unique. Pour cela il obtient la révision des anciens mythes. C'est selon toute vraisemblance en son temps que l'on rédige l'Enouma elish, le Poème de la Création, consacré à l'exaltation de Mardouk. D'après cette épopée, Mardouk, vainqueur de 'liâmat, l'un des premiers principes, reçoit de chacun des dieux, même les plus grands, son nom et sa puissance ; il réunit donc en sa personne le pouvoir de tous, et c'est ensuite qu'il crée l'humaniti. D'autres textes expliquent l'absorption des différents dieux par Mardouk ; ils n'ont plus pour ainsi dire de personnalité, ce ne sont plus guère que des noms par lesquels on distingue les divers aspects sous lesquels on peut considérer le dieu. Mardouk conservera la première place dans le panthéon babylonien jusqu'à la conquête de l'Asie par Alexan¬ dre. Bien que les divinités féminines jouent un rôle assez effacé dans la mythologie suméro-akkadienne, 140 PROCHE-ORIENT ASIATIQUE elles subissent le même sort que les dieux ; le Poème d'Agoushaja les identifie toutes à une seule. D'autres textes montrent l'évolution qui se fait dans les idées morales, tel celui du Juste souffrant ; frappé par des calamités, un liomme juste s'étonne d'être ainsi victime sans l'avoir mérité. Mardouk le prend en pitié et lui rend tous ses biens. De même thème se retrouvera en Israël, dans le livre de Job. Chaque année Mardouk, au début du premier mois, donnera au roi une nouvelle investiture, au début des fêtes de YAkitou, pendant lesquelles il ira passer quelques jours dans un temple bâti en dehors de la ville ; il fixera alors les destins du royaume, mourra, ressuscitera et célébrera une hiérogamie. L'art au temps cle la Iie Dynastie de Babylone. — Dans les villes, au temps de Hammourapi, les maisons les plus importantes, bâties autour d'une cour, ont sur l'extérieur, au rez-de-chaussée, une seule ouverture, la porte d'entrée. Elles comportent un étage desservi par un escalier et un balcon. Da même disposition se constate encore aujourd'hui dans certaines maisons en Orient. Il nous est parvenu peu de monuments figurés, le bas-relief sculpté au sommet de la Stèle des Lois de Hammourapi, la représentation du même prince sur d'autres stèles, enfin une stèle de victoire, sont les principaux. Ils témoignent d'une technique sûre, mais le souffle vivifiant des siècles antérieurs a disparu ; la décadence commence, parce que l'artiste sémite pren¬ dra un moindre intérêt aux formes et à l'anatomie qu'au décor et à l'ornement. Da glyptique amorrhéenne, dès le temps des Dynas¬ ties de Darsa et d'Isin, a modifié le répertoire par l'apport de nouvelles divinités, le dieu d'Amourrou, le dieu de l'atmosphère, la déesse nue. D'influence de cette glyptique s'étend jusqu'à la côte méditerranéenne et jusque dans les colonies sémitiques établies sur le plateau d'Asie Mineure. Des figurines en terre cuite présentent une grande variété de divinités, d'offrants, de soldats, de musiciens. Mathématique. — Da mathématique a-t-elle fait des progrès sensibles depuis le temps oh Goudéa de HAMMOURAPI 141 Lagash a gravé sur ses statues une règle graduée ? Il est difficile de s'en rendre compte à cause du trop petit nombre de documents conservés. Les textes témoignent de recherches systématiques, parfois désin¬ téressées, mais ne permettent pas de suivre le processus probablement empirique, par lequel les résultats ont été obtenus ; aucun essai de preuve, mais seulement un exposé de la méthode à suivre pour obtenir la solution cherchée. Les notions de carré, de cube, de racine carrée ou cubique sont acquises ; les prêts d'argent à intérêt donnent lieu à des calculs relatifs à la capitali¬ sation ou au remboursement échelonné ; on sait déterminer le poids d'un objet dont on a retiré des quantités déterminées pour les remplacer par d'autres quantités qui ramènent au poids primitif..., la longueur de l'hypothénuse est calculée par approximation et on connaît deux solutions différentes, autre que celle de Pythagore, l'une ou l'autre plus avantageuse dans la pratique, selon que le rapport entre les côtés de l'angle droit est plus ou moins grand. Les successeurs de Hammourapi. ■— Samsou-ilouna (1960-1923), fils et successeur de Hammourapi, conti¬ nue la sage administration de son père, mais dès sa huitième année le royaume est menacé à la frontière orientale par les Kassites (Kashshoû), tribu du Zagros, d'origine asianique, dans laquelle comme au pays de Hatti et de Hourri, la classe dirigeante est formée d'Indo-Européens. C'est par leur langue, dont quelques mots sont connus par des vocabulaires compilés en Babylonie, que ce mélange de races est attesté. L'at¬ taque est repoussée ; dans les décades suivantes les Kassites vont s'infiltrer dans la plaine comme ouvriers et manœuvres ; deux siècles plus tard ils y prendront le pouvoir. Leur action militaire détermine des troubles et le soulèvement des vassaux. Un aventurier se fait passer pour Rîm-Sin dont la lutte formidable contre Hammourapi est encore dans toutes les mémoires ; accueilli en Émoutbal et à Larsa, il se maintient pen¬ dant deux ans. Plus grave est la révolte des régions maritimes, au bord du golfe Persique, qui se détachent complètement du royaume. Là, dans les fourrés de roseaux du Pays-de-la-Mer, se sont réfugiés les derniers 142 PROCHE-ORIENT ASIATIQUE Sumériens et les opposants à la Dynastie amorrhéenne. Un certain Ilîma-iloum y devient roi ; il se présente comme descendant de Damiq-ilishou, le dernier roi d'Isin. Il attaque Samsou-ilouna, lui enlève tout l'an¬ cien pays de Sumer (1931) et l'oblige à reconstituer la ligne de forteresses établie par Samsou-ilouna à la frontière méridionale d'Akkad. Assur rejette la domi¬ nation babylonienne et son prince prend le titre pompeux de roi de l'Univers, pour le perdre bientôt quand le Hourri va étendre sa domination jusqu'au Zagros. I/an 1925 une nouvelle migration d'Amor- rhéens tente de s'établir en Babylonie. Un siècle durant la monarchie est occupée à se défendre. Abi-eshouh (1922-1895) ne parvient pas, même en dérivant les eaux du Tigre, à mettre fin aux entre¬ prises d'Uîma-iloum. Ammiditana (1894-1858) reprend Nippour et Isin (1859). Ammizadougga (1857-1837) est victorieux de l'Élam. La ruine de la Dynastie est consommée sous son successeur, Samsou-ditana (1836- 1806) par une invasion venue du nord-est ; une chro¬ nique babylonienne et un texte hittite l'attribuent au roi de Hatti. Le Hatti au XIXe siècle. — En Hatti ont succédé au roi Anitta, mais peut-être pas immédiatement, Tou- thalija I et ses deux fils, dont l'un, Pousarma, est le père de Uabarna, et celui-ci est le véritable fondateur de ce que les modernes appellent l'Ancien Empire hittite. Comme l'a fait Hammourapi en Basse Mésopo¬ tamie, Uabarna groupe en un seul État les cités rivales du Hatti et il y installe ses fils comme gouverneurs. Hattousil I continue la politique de son père et jette ses regards vers Alep, ville puissante, centre important de commerce, en Haute-Syrie. Il ne semble pas avoir réussi dans son entreprise et à la fin de son règne, troublé par les intrigues de sa femme et de son fils aîné, une révolution éclate. Un autre de ses fils lui succède, Moursil I. La force du royaume hittite se manifeste alors par tro'is grands événements, la prise et l'annexion d'Alep, une guerre contre le Hourri, le raid qui, en 1806, met fin à la Dynastie amorrhéenne de Babylone. Les Amorrhéens du Moyen-Euphrate qui, en 1925, avaient marché contre la Babylonie, forment HAMMOURAPI 143 probablement le gros des troupes dirigées par le Hittite. Babylone est dévastée ; Mardouk et sa parèdre Zarpanitoum sont emmenés en captivité dans une région du Ivloyen-Euphrate, au pays de Hana. Ils y resteront jusqu'au temps du roi kassite Agoum II, au xvie siècle. Hittites et Amorrhéens se retirent et pendant plus d'un demi-siècle (1805-1751) des rois du Pays-de-la-Mer, Shoushshi et Goulkishar, régnent à Babylone, d'où ils seront expulsés par les Kassites. De ces rois de la IIe Dynastie il ne nous est parvenu aucun monument, mais un koudourrou du roi Ellil-nâdin- apli (1122-1117), de la IVe Dynastie, rappelle un apa¬ nage donné par Goulkishar sur le bord du Tigre, dans la région de Dêr. Des plus anciennes recettes de vernis pour la céramique datent de ce règne. Le pays de Hana. —- De pays de Hana, où le dieu Mardouk a été emmené captif, a joué un rôle important, probablement à cause de la situation sur une grande route commerciale, avant la conquête de Mâri par Hammourapi. Dans cette région sont établis des Amorrhéens, dont certains rois exercent leur pouvoir sur Mâri (Tell Hariri) et sur Touttoul (Hil). Sinoii, Canaan et Phénicie au temps de la Iie Dynastie de Babylone. — Pendant que la Dynastie amorrhéenne jette un vif éclat à Babylone (2105-1806), l'Egypte connaît une des plus brillantes périodes de son histoire, au temps des rois de la XIe (2160-2001) et de la XIIe (2000-1788) Dynasties qui forment ensemble le Moyen Empire Thébain. Au Sinaï, sous la XIe Dynastie, les Égyptiens recommencent l'exploitation des mines du ouadi el- Maghâra ; ils en découvrent d'autres au Serabit el-Kadem ; ils y emploient comme ouvriers des Cana¬ néens et aussi des Syriens venus pour trafiquer et pour piller. Des inscriptions dites « sinaïtiques », datant des premiers siècles du IIe Millénaire, présen¬ tent de l'intérêt pour l'histoire de la découverte de l'alphabet. Une route commerciale, traversant la Transjordanie en direction de la frontière nord du pays d'Édom est fréquentée pendant près de quatre siècles, du xxne au xixe. Depuis la fin de l'Ancien Empire Canaan s'est 144 PROCHE-ORIENT ASIATIQUE montré hostile et de nombreux nomades ont afflué vers l'Égypte. Au temps de la XIe Dynastie des rites de malédiction font mention de villes et de princes sur la côte, depuis la frontière jusqu'à Goubla, et à l'inté¬ rieur jusqu'au désert de Syrie. Amenhémat I (2000- 1981) fortifie la frontière et en l'an 4 (1976) de son successeur, Sésostris I, une expédition rétablit l'in¬ fluence du pharaon. A cette époque ont lieu les aven¬ tures plus ou moins réelles de Senoushit, un prince qui a dû s'exiler à la mort d'Amenhemat et est allé s'établir à l'orient de Goubla dans le Rezenou supérieur ; on y trouve une intéressante description de l'état social dans cette région, où sont établis d'autres Égyptiens. D'in¬ fluence d'Amenhemat II (1938-1907) est marquée, sur la côte, par une statue de la princesse Khnement, sa fille, offerte à un des temples d'Ougarit, et, dans l'inté¬ rieur, par deux sphinx envoyés par une autre de ses filles, la princesse Ita, à la déesse de Qatna. De temps à autre il est des gens qui quittent Canaan et s'en vont demander asile en Égypte ; sous Sésostris III, en 1901, arrivent à Beni-Hassan, en Haute-Égypte un groupe de trente-sept Asiatiques qui sollicitent l'autorisation de s'installer dans le voisinage. C'est ainsi que d'après la Genèse (XII), parti d'Our avec ses gens et ses trou¬ peaux, Abraham, après un séjour à Harran, puis en Canaan, à Sichem et à Béthel, descend en Égypte parce que la famine se fait sentir. Da date de la migra¬ tion d'Abraham n'est pas fixée avec certitude ; les noms de princes contre lesquels il combat dans la vallée de Siddim n'ont pas été identifiés avec des noms conservés dans les textes cunéiformes. Sésostris III (1887-1850) fait en Canaan une expédition qui aurait pu être un désastre ; sur le chemin du retour l'armée d'Égypte est sans cesse harcelée par l'ennemi. Pendant les règnes suivants l'influence des pharaons est consi¬ dérable sur la côte, mais elle reste probablement très précaire dans l'arrière-pays où l'influence des migra¬ tions indo-européennes commence à se faire sentir et moins d'un siècle plus tard déclenchera la ruée des Hyksôs vers la Basse-Égypte. A Goubla, un gouverneur égyptien, fils et époux d'une égyptienne, s'est fait enterrer dans un hypogée HAMMOURAPI 145 somptueux. Il est probablement antérieur au prince sémite amorrhéen Abishémou contemporain d'Amen- hemat III (1849-1801) et à son fils Ipshémou-abi ; ceux-ci s'enrichissent en faisant avec l'Egypte le com¬ merce qui avait fait la fortune de leurs prédécesseurs au temps de l'Ancien Empire. Ils reçoivent du pharaon des onguents et des huiles odoriférantes dans des vases de pierre sertis d'or ; sous l'influence égyptienne leurs orfèvres fabriquent des pectoraux en or ou disposent une uraeus niellée, incrustée d'or, sur l'arête d'une harpè en bronze, arme d'origine sumérienne, tandis que les potiers imitent en terre cuite les vases de métal égéens. L'art giblite emprunte à tous ses voisins ; c'est déjà l'art composite caractéristique de la Phénicie au Ier Millénaire. Le temple de la Dame de Goubla est reconstruit dans de vastes proportions ; il servira ainsi, avec quelques remaniements, et embellissements, pen¬ dant plus de deux mille ans. Les rois de Goubla se font inhumer dans leur acropole ; leur tombe à puits ren¬ ferme un riche mobilier funéraire : la comparaison avec celui des tombes royales contemporaines, à Gézer, montre la différence du luxe dans une petite cité royale cananéenne et dans une ville de commerce international. Des signes d'écriture nouveaux sont utilisés à Goubla à la fin du IIIe Millénaire ; on cherche déjà en Phénicie à simplifier les anciens systèmes, et l'on y aboutira, au cours du IIe Millénaire, à la consti¬ tution de l'alphabet d'où dérivent les écritures actuelles de l'Europe. A Ougarit, ville fortifiée, dans le niveau II qui comprend la période correspondant à l'époque du Moyen Empire égyptien et au temps des Hyksôs, outre l'influence considérable de l'Egypte, il se mani¬ feste une influence mésopotamienne par l'importation de cylindres-sceaux. Des vases en terre cuite, de fabrication locale, ont leurs analogues dans le mobilier funéraire d'Ipshémou-abi à Goubla. On y a recueilli un vase du type de Tell el-Yehoudié, caractéristique de la période des Hyksôs en Canaan. On y cons¬ truit (xvne-xve s.) des tombes sur plan rectangulaire, aux murs inclinés et supportant un plafond formé de larges dalles ; il n'est pas encore établi si ce type de DELAPORTE, DRIOTON ET VAND 1ER — I 10 146 PROCHE-ORIENT ASIATIQUE construction est d'invention locale ou s'il provient d'une influence égéenne, caractérisée au xve siècle par la présence de quelques objets, notamment une épée dont la garde est à ailettes. CHAPITRE PREMIER NOTES babylone Sources. — a) Sources littéraires el épi graphiques. — Les princi¬ paux événements des règnes de Hammourapi et de ses successeurs sont connus par les noms des années. Le texte gravé sur là Stèle des lois (Louvre), trouvée à Suse en' 1901-1902, a été publié (en photographie), transcrit et traduit par V. Scheil, Code des Lois (droit privé) de Hammurabi, roi de Baby- lone, vers Van 2000 avant Jésus-Christ, MDP, IV, 1902, p. 11 ss. ; la traduction, dans une brochure séparée : La loi de Hammourabi, Paris, 1904. Parmi les éditions postérieures, citons : R. IIarper, The Code of Hammurabi king of Babglon aboul 2250 B. C., Chicago, 1904 (très belle copié du texte) ; J. Kohler et F. Peiser, Hammu- rabVs Gesetz, Leipzig, 1904 ; A. Deimel, Codex Hammurabi, Rome, 1930. Une partie du texte a été effacée sur la stèle par le conquérant élamite Shoutrouk-Nahhounté qui se proposait de graver une ins¬ cription commémorant sa victoire sur la Babylonie. La lacune est en partie comblée par des copies et quelques passages sont égale¬ ment connus par des tablettes de diverses époques ; signalons V. Scheil, Les nouveaux fragments du « Code », RA, XIII, 1916, p. 49 ss., d'après le texte publié par A. Pœbel, Iiislorical and Gram¬ matical Texts, PBS, V, 1914, pl. XXXIX ; V. Scheil, Notules LX1V. Sur une tablette de Suse portant un fragment du Code de Hammourabi. RA, XVIII, 1921, p. 147 ss. (§ 153 à 156 de la loi). Des textes juridiques et des lettres officielles ou privées, en grand nombre, permettent de constater comment se faisait dans la pratique l'application de la loi, soit en Babylonie, soit dans les territoires récemment soumis, où l'influence babylonienne était encore combat¬ tue par les traditions locales. Parmi les traductions de ces documents,, notons : L. King, The Letters and Inscriptions of Hammurabi, 3 vol., Londres, 1898 ; Babylonian Légal and Business Documents from the iime of the First Dgnasty of Babglon : BEP, série A, t. 6 : I, Chieflg from Sippar, H. Ranke, Philadelphie, 1906 ; II, Chiekfly from Nippur, A. Pœbel, Philadelphie, 1909 ; F. Tiiureau-Dangin, Un jugement sous Ammi-dilana, RA, VII, 1910, p. 121 ss. ; P. Dhorme, Un appel sous Samsou-ilouna, RA, VIII, 1911, p. 99 ss.;F. Tiiureau- Dangin, Notes assyriologiques, XVI. Un jugement sous le règne de Samsu-iluna. RA, IX, 1912, p. 21 ss. ; M. Schorr, Urkunden des allbabylonischen Zivil- und Prozessrechts, VAB, 5, Leipzig, 1913, est une importante collection de 317 textes, systématiquement groupés, transcrits, traduits et commentés ; avec une préface sur les caractéristiques internes et externes des documents, une biblio¬ graphie : E. Ebeling, Allbabylonische Briefe, RA, X, 1913, p. 15 ss., 105 ss. ; A. Ungnad, Babylonische Briefe aus der Zeit dcr Ilammurapi-Dynastie, VAB, 6, Leipzig, 1914, 270 lettres, de Hammou- 148 PROCHE-ORIENT ASIATIQUE rapi et de ses successeurs ; A. Ungnad, Babylonian Letlers of the Hammurapi Period, ZVR, t. 36. Philadelphie, 1915 ; V. Scheilc Notules XIV. Le § 49 du Code, appliqué (texte susien de Vépoque de Kuk-N a$ur ), RA, XIII, 1916, p. 125 ss. ; V. Scheil, Notules, LIII. Litige causé par la coïncidence du rachat et de la morl d'une esclave. RA, XV, 1918, p. 139 ss.; G. Boyer, Contribution à l'histoire juridique de la IT0 Dynastie babylonienne, Paris, 1928 ; 77 lettres (Louvre), dont 42 de Hammourapi, adressées à Shamash-hâtsir, administrateur du domaine royal dans le territoire annexé après la défaite de Rîm-Sin : F. Thureau-Dangin, La correspondance de Hammurapi avec Samaê-hâsir, RA, XXI, 1924, p. 1 ss., présente la transcription et la traduction de 77 lettres, découvertes à Larsa, et publiées en cunéiforme dans le tome VII des Textes cunéiformes du Louvre. Au même groupe appartiennent les lettres de l'Ashmo- lean Muséum d'Oxford : G. Driver, Letlers of the First Babylonian Dynasty, OECT, III, 1924; T. Fish, Letlers of the First Babylonian Dynasty in the John Ryland, Library Manchasler, Manchester, 1936; H. Lutz, Early Babylonian Letters from Larsa, YOS, Babylonian Texts, II, New-Haven, 1917 ; P. Kraus, Altbabylonische Briefe aus der Vorderasialischen Abteilung der Preussischen Staatsmuseen zu Berlin, MVÀG, t. 35. 2, 1931 et 36, 1, 1932; F. Jean, Les lettres de Hammurapi à Sin-idinnam, Paris, 1913; A. Schollmeyer, Altba¬ bylonische Briefe, Bab., VIII, 1914, p. 32 ss. J. Kohler et F. Peiser, Aus der Babylonischen Rechtsleben, Leipzig, 1898. Lutz, Légal and économie documents from Ashjâli, UCP, t. 10, 193, p. 50 ss. Parmi les milliers de tablettes écrites au temps de la Dynastie amorrhéenne de Babylone, découvertes à Mâri en 1936, se trouve une correspondance entre Zimrilim, roi de cette cité, et Hammou¬ rapi : F. Thureau-Dangin, Textes de Mâri, RA, XXXIII, 1936, p. 169 ss. ; G. Dossin, La correspondance de Zimrilim, dernier roi de Mâri (vers 2000 avant J.-C.), CRAI, 1937, p. 12 ss. Textes mathématiques : O. Neugebauer, Vorlesungen iiber der Geschichte der antiken mathemalischen Wissenschaflen, I, Berlin, 1934 ; O. Neugebauer, Mathemalische Keilschrift-Texte, Berlin, 1935-1937 ; F. Thureau-Dangin, Textes mathématiques babyloniens, La Haye, 1938. Ce dernier auteur a publié de très importantes Observations sur l'algèbre babylonienne dans Archeion, Rome, XIX, 1937, p. 1 ss. b) Les monuments d'art que l'on peut attribuer certainement k l'époque de Hammourapi sont assez rares. Le relief au som¬ met de la Stèle des lois a été maintes fois publié ; des reproductions excellentes se trouvent dans l'édition princeps du texte et, tout récemment dans l'Encyclopédie photographique de l'art, t. 1, 1935, p. 259. Le roi est également représenté sur un bas-relief du Musée Britannique : H. Hall, La sculpture babylonienne et assyrienne au British Muséum, Ars asiatica 11, 1928, pl. IX. fig. 1. et peut-être sur une tête en ronde-bosse (Louvre) : Encyclopédie, p. 257A et B ; un fragment de stèle (Louvre) en bronze, commémorant une victoire au pays d'Arrapha : H. de Genouillac, Ancienne stèle de victoire, RA, VII, 1909, p." 151 ss., pl. V et VI est de la même époque. Un personnage agenouillé, en prière, et des bouquetins dressés (Louvre) sont des exemples excellents de la petite statuaire en bronze plaquée d'or ou d'argent : R. Dussaud, Ex-voto au dieu Amourrou pour la vie d'Hammourabi (Musée du Louvre), Monuments Piot, XXXIII, 1933, pl. I-II. Pour la glyptique de cette époque on consultera, outre les études générales et les catalogues de collections, G. Contenau, La déesse nue babylonienne, Paris, 1914. Sur les figurines de terre cuite, G. Contenau, Manuel, t. 2, 1931, p. 846 ss. c) Bibliographie. — De très nombreux travaux ont été consacrés à l'étude de la civilisation babylonienne au temps de la Ire Dynastie et à ses rapports avec les autres civilisations. En France E. Cuq a interprété la loi et ses applications suivant les principes du droit HAMMOURAPI 149 moderne ; son principal ouvrage, E. Cuq, Études sur le droit baby¬ lonien, les lois assyriennes et les lois hittites, Paris, 1929. On consultera aussi P. Koschaker, Rechtsvergleichende Studien zur Gesetzgebund Hàmmurapis, Leipzig, 1917 ; G. Boyer, Contribution à l'histoire juridique de la Iie Dynastie babylonienne, Paris, 1928 ; Schaeffer, The social législation of the primitive Semites, New-Haven, 1915. Réforme religieuse. — La réforme religieuse entreprise par Ham- mourapi transparaît tout particulièrement dans le poème de l'exal¬ tation du dieu Mardouk appelé Enouma elish, des premiers mots du texte, par les Babyloniens, et connu des modernes sous le nom de « Poème de la Création ». On le lira dans R. Labat, Le poème babylonien de la Création, Paris, 1935, où il est tenu compte des dernières améliorations apportées au texte. Dans P. Dhorme, Choix de textes religieux assyro-babyIoniens, Paris, 1907, p. 342 ss., La parole de Bêl-Mardouk. Le syncrétisme des déesses se constate tout particulièrement dans V. Scheil, Le poème d'Agusaya, RA, XV, 1918, p. 169, composé pour expliquer l'identité foncière des déesses Ishtar, Agoushaja et Tsaltou. Le Juste souffrant est traduit dans P. Dhorme, op. cit., p. 372 ss. Il a été publié maints poèmes et hymnes de cette époque ; on consultera les traités sur la religion babylonienne. L'Akitou, ou fête du Nouvel An, d'origine sumérienne, se célèbre en diverses villes et pour plusieurs dieux, par exemple à Our, pour le dieu lune de la cité, Nannar, au temps d'Ibi-Sin : C. Gadd et L. Legrain, Royal Inscriptions, n° 289 ; S. Pallis, The Babylonian Akiiu Festival, Copenhague, 1926 ; F. Thureau-Dangin, Rituels akkadiens, Paris, 1923, p. 183 ss. Résumé dans L. Delaporte, La Mésopotamie, Paris, 1923, p. 183 s. hatti L'histoire de l'ancien Empire hittite n'est guère connue que par un texte de Télépinou, roi du xvii® siècle ; la plus récente traduc¬ tion se lit dans E. Sturtevant et G. Bechtel, A Hittite Chrcslo- malhy, Philadelphie, 1935 : The proclamation of Telepinus, p. 182 ss. On y signale, I, 29-30, le raid de Moursil I contre Babylone, ce qui est confirmé, en Babylonie même, par un texte tardif : L. King, Chronicles concerning early Babylonian Kings, t. II, 1907, p. 22. sinaï, canaan et phénicie Les noms de princes et de pays contre lesquels, en Égypte, on lance des anathèmes sont écrits sur des vases en terre qui ont ensuite été brisés. La mention du prince de Goubla, de ceux des deux Tyr et des deux Yarimouta paraît omise intentionnellement ; textes publiés par K. Sethe, Die Aechtung feindlicher Fiirsten, Vôlker and Dinge auf altàgyptischen Tongefàsscherben des Mitlleren Reiches. Nach der Originalen im Berliner Muséum, APAW, 1926, n" 5 ; commen¬ taire par R. Dussaud, Nouveaux renseignements sur la Palestine et la Syrie vers 2.000 avant notre ère, Syria, VIII, 1927, p. 216 ss. La route commerciale de Transjordanie utilisée dans la période entre 2200 et 1800 a été reconnue par N. Glueck, Explorations in Eastern Palestine, I. AASOR, XIV, 1934, p. 81 s. En ce qui concerne le temple de Goubla, reconstruit au temps de la XIIe Dynastie pharaonique, il y a lieu d'attendre la publication des fouilles de M. Dunand ; actuellement on consultera P. Montet, Byblos et l}Égypte, BAH, XI, 1929, et les comptes rendus parus dans Syria. Les tombes royales et leur mobilier sont décrits dans l'ouvrage de P. Montet (bibliographie) ; ce mobilier est conservé au Musée de Beyrouth. Sur le gouverneur égyptien dont la tombe a été décou¬ verte à Goubla, P. Montet, Un Égyptien, roi de Byblos, sous la XIIe Dynastie, Syria, VIII, 1927, p. 85 ss. L'influence égyptienne 150 PROCHE-ORIENT ASIATIQUE en Phénicie et dans l'arrière-pays est marquée en outre par divers monuments : statue de Khnoumi.t à Ougarit (Louvre) : C. Schaeffer, Les fouilles de Minet-el-Beida et de Ras-Shamra, troisième campagne, Syria, XIII, 1932, pl. XIV ; bas-relief de Sanousrit-Ankh : P. Mon.tet, Note sur les inscriptions de Sanousrit-Ankh, Syria, XV, 1934, p. 131 ss. ; J. Breasted, The Ras-Shamra Statue of Sesostris- Onekh, ibid., XVI, 1935, p. 318 ss. ; puis P. Montet, A propos de la statuette de Sanousrit-Ankh, ibid., XVII, 1936, p. 202 s. De deux sphinx dédiés par la princesse Ita à la déesse de Qatna un seul a pu être reconstitué (Louvre) ; il est publié par R. du Mesnil du Buisson. Le sphinx de Beyrouth, au Musée Britannique, a été étudié par M. Dunand, Les Égyptiens à Beyrouth (bibliographie), Syria, IX, 1928, p. 300 s. La migration d'Abraham, rapportée dans Genèse, XII ss. a donné lieu à de nombreuses discussions ; elles reposent en général sur l'iden¬ tification des rois qui combattirent dans la vallée de Siddim et aboutissent à trois opinions divergentes : 1° l'Amraphel de la Bible c'est Hammourapi de Babylone ; 2° Amraphel, c'est Hammourapi de Hana, moins ancien que Hammourapi ; 3° le récit biblique n'a pas de base historique sérieuse. On lira Dhorme, Abraham dans le cadre de Vhistoire, RB, 37, 1928, p. 367 ss., 481 ss. ; plus récem¬ ment a paru L. Woolley, Abraham : Recent Discoueries and Hebrew Origins, Londres, 1936, ouvrage fort discuté. Traduction française, Abraham. Découvertes récentes sur les origines des Hébreux, Paris, 1936. L'influence mésopotamienne en Phénicie est marquée par les harpès des tombes de Goubla, par un cylindre à Ougarit : C. Schaeffer, Les fouilles de Ras-Shamra-Ugarit. Septième cam¬ pagne (printemps 1935), Syria, XVII, 1936, fig. 6, p. 113. L'influence égéenne, par exemple, par une épée, ibid., fig. 22 C. Pour les tombes à chambre funéraire de cette époque, ibid., p. 142 ss. Sur le type des vases cananéens jadis appelé d'el-Yehoudiyé, R. Dussaud, Observations sur la céramique du IIe Millénaire avant notre ère, Syria, IX, 1928, p. 147 ss. Etat des questions. — La contemporanéité de Hammourapi et de Shamshi-Adad I, roi amorrhêen d'Assur, fils d'Ilâ-kabkabou (briques estampées à Assur : F. Tiiureau-Dangin, RA, XX, 1923, p. 7 s. ; 31, 1934, p. 144, 191 ss. ; inscription d'Assur : J. Lewy, RA, 31, p. 170 ; inscription à Tirqa : A. Condamin, ZA, XXI, 1908, p. 247 ss. ; trois cylindres-sceaux de style babylonien contenant son nom dans leurs légendes : L. Delaporte, Catalogue des Cylindres orientaux de la Bibliothèque nationale, p. xxxvi, n. 1), est depuis longtemps assurée par un acte juridique daté de la 10e année de Hammourapi (H. Ranke, Babylonian légal and business Document, n° 26 : BE 6, 1914), où les deux princes sont nommés dans la mention du serment. Il a deux fils, Ishmè-Dagan qui lui succède en Assyrie, et Jashmah-Adad, préposé d'Ellil, à Mari (Fr. Tiiureau-Dangin, Îashmah-Adad, RA, 34, 1937, p. 136 ss.). D'après une lettre de Jashmah-Adad, son grand-père Ilâ-kabkabou était contemporain de Jagitlim de Mâri, grand-père de Zimrilim, le roi que Ham¬ mourapi vaincra en la 32e année de son règne [ibid., p. 136), et Jahdu(n)lim, fils de Jagitlim, est contemporain de Shamshi-Adad ; ce dernier synchronisme est confirmé par une lettre de Mâri adressée par un certain Rib-ilim à Zimrilim. Jahdunlim meurt assassiné par les siens ; c'est très vraisemblablement à ce moment que Shamshi- Adad étend son pouvoir sur Mâri et y établit son fils Jashmah-Adad comme vice-roi. Jashmah-Adad est encore à Mâri au début du règne de son frère en Assyrie. Puis une lettre de Mâri (G. Dossin, La cor¬ respondance de Zimrilim, dernier roi de Mâri, CRAI, 1937, p. 17-18) donne le multiple synchronisme Hammourapi — Rîm-Sin — Zim¬ rilim — Ibal-pî-el II roi d'Eshnounna, fils de Dadousha. Deux textes de Doût-Rimoush (Lutz, UCP 10, n08 5 et 6 ; cf. P. Koscha- ker, ZA, 43, 1936, p. 21-44), au nom d'Ilshou-nâtsir, un contem¬ porain d'Ibal-pî-el, sont datés de l'année de la mort de Shamslii- HAMMOURAPI 151 Adad. D'après les nouvelles données consignées par M. Fr. Thureau- Dangin dans l'article signalé ci-dessus, Shamshi-Adad a disparu avant la ruine d'Isin (1975, an 29 de Hammourapi). En conséquence on ne peut pas admettre le chiffre de 159 années attribué par Sal- manasar 1 à l'intervalle qui sépare Érishoum de Shamshi-Adad 1 (D. Luckenbill, Ancienl Records, I, 1926, p. 41, n° 119; cf. t. II, p. 502, in fine) : Érishoum est contemporain de Soumou-la-iloum (Weidner, AOF 3, p. 70 s.) et fils d'Iloushouma I, contemporain de Soumou-aboum (L. King, Chronicles, t. 2, n° 1, rev. 14) ; si Erishoum était de 159 ans antérieur à Shamshi-Adad il aurait commencé son règne plus de trente ans avant Soumou-aboum. Le chiffre de 126 années donné par Assarhaddon (Luckennbill,, ibid., p. 272, n° 706) obligerait aussi à reporter le début du règne d'Eri- shoum avant l'avènement de Soumou-aboum car Shamshi-Adad est décédé, certainement, plusieurs années avant la prise d'Isin. Quant aux listes chronologiques assyriennes, M. J. Lewy a signalé entre elles (ZA 38, 1929, p. 95 ss.) de graves divergences qui dimi¬ nuent singulièrement leur valeur pour l'établissement de la chro¬ nologie au temps de la I" Dynastie de Babylone. CHAPITRE II DU XVHIe AU XVe SIÈCLE Les Kassites à Babylone. —■ Deux siècles se sont écoulés depuis que les Kassites, descendus du Zagros, ont tenté de s'emparer de Babylone (1953) au temps de Samsou-ilouna. Ils n'ont pas réussi dans leur attaque, ils ont ébranlé la puissance des Amorrhéens. Par une immigration pacifique, comme ouvriers et comme mercenaires, ils se sont ensuite installés dans la plaine et ont préparé le moment où ils commencent à exercer une hégémonie qui durera cinq cent soixante-seize ans. Des Kassites sont, comme les Hourrites, un peuple asianique auquel, dans la première moitié du IIe Millé¬ naire, se sont mêlés des éléments indo-européens. Ceux-ci ont apporté avec eux quelques nouveaux pro¬ grès de civilisation, mais, comme en Hourri, ils ont adopté la langue antérieurement parlée, tout en la contaminant. Le nom des Kassites vient peut-être d'une région située au nord de l'Élam, le pays de Kashshen, dont il est fait mention dans une inscription de Pouzour-Inshoushinak, et ce nom s'est maintenu jusqu'à l'époque classique ; les Grecs les appellent Kossaioi et placent leur territoire à l'est et au nord-est de la Babylonie. Lors de leur descente vers la plaine, au IIe Millénaire, ils paraissent venir du Zagros central, et le neuvième roi de leur Dynastie, Agoum-kakrimé, ajoutera aux titres de ses prédécesseurs ceux de roi de Padan et d'Alman, roi de Goutioum. Tous ces témoi¬ gnages sont en faveur d'un habitat dans une région assez bien déterminée. Leur dieu éponyme s'appelle Kashshou. Deux autres, DU XVIIIe AU XVe SIÈCI,E 153 Shouriash et Marouttash, identifiés au Shamash et au Ninourta des Babyloniens, se retrouvent dans l'Inde sous les formes Sourya et Marout ; Bouriash, dieu de l'atmosphère, se retrouve dans Borée des Grecs. D'autres divinités appartiennent au groupe caucasien : Shipak, Sah, Houdha, Harbé, identifiés respectivement à Mardouk, Shamash, Adad et Enlil. D'autres, enfin, tels Shoumalia et Shouqamouna, sont d'origine incer¬ taine. Tous les dieux introduits par eux dans le pan¬ théon babylonien en disparaîtront avec la Dynastie. La Babylonie prend alors le nom de Kâr-Douniash. Aucun document ne donne des détails sur les événe¬ ments consécutifs à la ruine de la Ire Dynastie et sur la manière dont Gandash, le premier prince de la IIIe Dynastie de Babylone chasse Goulkisar et s'em¬ pare du pouvoir. Ces barbares ne s'adaptent pas complètement à la civilisation raffinée des vaincus ; entre leurs mains la puissance royale est affaiblie. Leur principal apport en Basse Mésopotamie c'est l'usage du cheval et celui du char de guerre, comme d'ailleurs partout où, dans le Proche-Orient, s'étend l'immigration d'éléments indo-européens. Les Kassites modifient le comput des années ; au système compliqué en usage depuis un millénaire ils substituent le compte des années de chaque règne et ce système se main¬ tiendra jusqu'au temps des Séleucides. Leur produc¬ tion artistique ne comporte guère que des koudourrous, stèles de donations royales ornées de bas-reliefs, et des cylindres-sceaux à longues dédicaces en langue sumé¬ rienne. Sur quelques koudourrous le prince lui-même est représenté. Son costume est parfois d'une grande richesse : au châle uni, bordé de galon ou de frange, de l'époque de la Ire Dynastie, se substituent des étoffes ornées de broderies dont l'usage, répandu en Assyrie, se développera de plus en plus et s'étendra dans la pre¬ mière moitié du Ier Millénaire jusqu'en Asie Mineure, chez les Phrygiens. La coiffure royale prend des formes diverses ; c'est, assez tardivement, une tiare cylin¬ drique surmontée d'un rang de plumes. L'usage ancien des bracelets se perpétue ; celui des colliers et des pendentifs commence à apparaître. On modifie l'as¬ pect des documents écrits en disposant les lignes du 154 PROCHE-ORIENT ASIATIQUE texte parallèlement au côté long de la tablette et non plus au petit côté comme la tradition s'en était conser¬ vée depuis les origines. Sur les monuments les inscrip¬ tions subissent le même changement : les lignes deviennent horizontales, alors qu'auparavant elles étaient verticales. On innove dans l'estimation de la valeur des terrains : au lieu de calculer la superficie en mesures d'arpentage on la fixe en volume d'orge, d'après la quantité de semence nécessaire à l'unité de surface. Avant eux on évaluait les stocks de briques au volume, désormais ce sera à la pièce. Chronologie. — fia chronologie de la Dynastie kassite repose sur une fiiste royale, des synchronismes et diverses références, fia date absolue de son début, c'est vers 1750 selon la computation de M. fi. Thureau- Dangin, 1746 selon celle de M. E. Weidner. Débuts de la Dynastie. — Gandash (1746-1731), roi des Quatre-Régions, roi de Sumer et Akkad, roi de Babylone, restaure le temple de Mardouk ; le dieu, encore en captivité, y rentrera seulement au temps d'Agoum II, le neuvième roi, au cours du xvne siècle. Agoum, dont le règne est glorieux, étend son pouvoir sur Eshnounna, sur le pays montagneux de Goutioum, sur Assur. Oulambouriash, fils de son troisième succes¬ seur, Kashtiliash II, fait la conquête du Pays-de-la- Mer dont le dernier roi est Ea-gâmil (1590-1582), loin¬ tain successeur de ceux qui ont étendu leur pouvoir jusqu'à Babylone. Le Hatti, de 1806 à 1650. — Après avoir ruiné la Ire Dynastie de Babylone, Moursil I de Hatti a gardé sous son protectorat Alep et Kargamis, la Haute- Syrie. Il est mort assassiné. Son beau-frère et succes¬ seur, Hantili, lutte contre les Hourrites dans la région de Kargamis et aussi contre les semi-nomades Gasgas, cantonnés au nord du Hatti, qui, tout au cours de son histoire, le harcèleront sans cesse pour le piller et le dévaster, fi'échanson Zidanta, l'instigateur de la révolte contre Moursil I, fait disparaître les héritiers de Hantili et s'empare du pouvoir. Il est tué par son propre fils, Ammouna, dont le règne est désolé par la disette et par des opérations militaires malheureuses. Houzzija I est déposé par son beau-frère Télépinou DU XVIIIe AU XVe SIÈCLE 155 à qui nous devons la connaissance sommaire des principales révolutions de palais au temps de ses pré¬ décesseurs. Il dépossède les princes de leurs titres et privilèges, et les réduit à la condition très inférieure d'agriculteurs. Ils sont assassinés ; le roi se prétend étranger à leur mort, et pour prévenir le retour de pareils désordres il fait jurer à l'assemblée des nobles un règlement sur la succession au trône et sur la répression des crimes imputés à des membres de la famille royale. Ce sage règlement semble être resté en vigueur jusqu'à la ruine de l'Empire hittite. Télé- pinou disparaît vers 1650 et pendant deux siècles on ne sait plus rien de l'activité des rois de Hatti. Ces archives du Kardouniash sont également muettes et nous ne savons pas mieux ce qui se passe en Assyrie ; la liste des rois est conservée, mais il n'y a aucun document commémoratif des événements. Les Hyksôs. — 1/établissement des Kassites en Babylonie se rattache à l'ensemble des mouvements qui entraînent vers les plaines les peuples des régions mon¬ tagneuses de l'Asie antérieure parmi lesquels sont venus s'établir des Indo-Européens. Après le raid des Hittites contre Babylone (1906) dans la partie orien¬ tale de la Basse-Égypte des immigrants, venus de Canaan, fondent un royaume à Avaris vers 1710. Ces immigrants ce sont les Hyksôs de l'historien Manéthon. Eeur domination, fondée sur la supériorité de l'armement et sur la terreur qu'ils inspirent, se maintient jusqu'en 1580, date à laquelle Ahmosis I reprend Avaris et libère le territoire égyptien. Pen¬ dant cette période, et longtemps encore après, depuis le Eiban jusqu'au Nil se mrdtiplient les scarabées dits hyksôs, ornés de spirales, de rosaces, de lacis, et parfois de noms sémitiques, égyptiens ou asianiques. C'est aussi le temps oii la ville de Jéricho, en Canaan, atteint son apogée : à l'intérieur d'une fortification dont le glacis est en pierre, de nombreux magasins témoignent de l'importance de la cité ; elle est détruite à la fin de cette période, probablement par les Égyp¬ tiens dans leur avance vers l'Euphrate. A l'extrémité méridionale de Canaan on trouve alors dans les sépul¬ tures de Gaza des squelettes d'hommes et de chevaux 156 PROCHE-ORIENT ASIATIQUE inhumés ensemble ; c'est là l'élément nouveau que l'on peut rapporter aux Hyksôs, car dans les ruines d'au¬ cune ville leur période ne semble marquée par un apport créateur ou révolutionnaire dans la civilisation. Au mouvement des Hyksôs certains auteurs rattachent l'histoire biblique du patriarche Joseph et l'installation des Israélites en Égypte. Mais qui sont les Hyksôs ? L'étude approfondie des innombrables scarabées de cette époque, recueillis en Canaan et en Égypte, et les découvertes ultérieures aideront probablement à la solution de cette question encore très obscure. Les Cananéens sémites consti¬ tuent probablement le gros de l'invasion ; il semble, toutefois, que la cause initiale dépend des migrations indo-européennes dont nous avons vu les répercussions depuis l'Asie Mineure jusqu'en Basse Mésopotamie ; les Hourrites auraient joué un rôle de premier plan dans le mouvement des Hyksôs : au xvie siècle, quand les pharaons de la XVIIIe Dynastie chassent les envahisseurs et étendent leur conquête jusqu'à l'Éuphrate, ils se trouvent là en contact avec un puissant royaume hourrite, tandis que le Hatti, Assur et le Kardouniash ont un rôle encore très effacé. Ces mêmes princes égyptiens donnent encore au xve siècle le nom de Hourri à tout le territoire depuis la frontière de la Basse-Égypte jusqu'à l'Euphrate, reconnaissant ainsi explicitement l'influence exercée dans cette région par le Hourri proprement dit. Des noms particuliers désignent Canaan, de l'Égypte au Carmel ; le Rezenou supérieur, qui est la Galilée et le Liban ; le Rezenou inférieur, composé de la Syrie creuse et de la vallée de l'Oronte ; le Zahi correspond à la Phénicie ; enfin, Amourrou est parfois utilisé pour le pays entre Goubla et Damas. Les Hourrites au XVIe siècle. — Les rois de Hourri contemporains des premiers princes de la XVIIIe Dynastie pharaonique commandent à tout le pays ; plus tard il se produit une scission ; on distingue alors le Hourri et le Mitanni. La capitale du royaume hourrite de Mitanni, Washou- ganni au nom aryen, et son territoire propre sont en Soubarou, en Haute Mésopotamie, mais il domine en DU XVIIIe AU XVe SIÈCLE 157 Haute Syrie, dans les territoires auxquels, à la fin du xixe siècle, les Hittites avaient imposé leur protec¬ torat, et, plus au nord, dans des régions où les traces de leur influence prolongée se reconnaîtront au temps du Nouvel Empire hittite, aux xive et XIIIe siècle. Les Hourrites, qui vers l'est s'étendent jusque dans la région d'Arrapha, au pied du Zagros, sont au xvie siècle la première des puissances en Asie anté¬ rieure et ils y jouent un rôle prépondérant jusqu'au xive siècle. Dans les villes de Haute Syrie où ils sont établis et jusqu'à Megiddo, au pied du Carmel, les Hourrites ont pour chefs militaires des nobles d'origine aryenne, les marjanni (védique marya, jeune guerrier) dont les noms sont souvent aussi des noms aryens, et par extension on appelle marjanni tous les chefs mili¬ taires, mêmes sémites, dans les régions soumises à leur influence. Conquête de Canaan par l'Egypte. — Ahmosis I (1580-1558), le fondateur de la XVIIIe Dynastie pharaonique, chasse les Hyksôs de l'Egypte et com¬ mence à les poursuivre au delà de la frontière. Des premières opérations des armées égyptiennes en Canaan sont mal connues. Vers 1535 Thoutmosis I atteint la rive de l'Euphrate et il faut ensuite attendre le règne de Thoutmosis III (1483-1463) pour que le pharaon revienne aux confins de la Mésopotamie. A cette époque la forteresse de Jéricho est reconstruite ; des scarabées de Thoutmosis III et de la reine Hatshep- sout ont été recueillis dans la nouvelle ville qui sera détruite au temps de l'arrivée des Israélites en Canaan. Dans la première campagne, motivée par un soulève¬ ment général en Canaan, le principal fait d'armes c'est le siège, pendant sept mois, de Megiddo où sont enfer¬ més trois cent trente princes avec leurs troupes ; la ville est prise, puis on occupe trois autres villes, dont Yenoam en Galilée, où le prince de Qadesh s'est réfugié avec cent trente marjanni. La présence de marjanni est une nouvelle preuve de l'influence exercée par le Hourri. Dans la deuxième campagne, Thoutmosis III reçoit les tributs de tous les princes du Rezenou ; le prince d'Assur, qui cherche des appuis contre l'in¬ fluence du Hourri, lui envoie du lapis naturel, du lapis 158 PROCHE-ORIENT ASIATIQUE artificiel et des vases, plus tard des chevaux, des chars et des bois précieux, ha conquête égyptienne s'étend jusqu'à Arwad (an 29) ; l'occupation de la côte phéni¬ cienne procure une plus grande facilité pour le trans¬ port des troupes et du matériel vers la Syrie creuse. Après la prise de Qadesh (an 30) et le châtiment de révoltes (an 31), Thoutmôsis passe à Qatna (an 33), livre bataille à l'ouest d'Alep, traverse l'Euphrate à Kargamis et fait un grand carnage en Mitanni. C'est ici la première mention de cette région hourrite, aux limites mal définies, qui bientôt va former un royaume séparé. L,e but de l'Egyptien, détruire l'armée mitan- nienne, n'est pas atteint ; l'ennemi s'est dérobé, Tes plus puissants de ses voisins, loin de le soutenir et de faire cause commune avec lui, envoient des cadeaux au pharaon : ce sont le prince de Shanhar (Djebel Sindjâr) et le grand roi de Hatti. Une stèle-frontière est érigée sur la falaise de la rive occidentale de l'Eu¬ phrate. E'année suivante trois villes du Nouhassé, au sud d'Alep, soulevées par le roi de Hourri, tentent de couper l'armée égyptienne de ses bases. Pour la pre¬ mière fois il est fait mention d'un envoi du prince d'Alasya (Cypre), qui renouvelle ses cadeaux ainsi que le roi de Hatti, en l'an 41 (1464). Enfin, en 1463, après le châtiment des Phéniciens rebelles, des gens de Qatna, de Tounip et de Qadesh, Thoutmosis III peut s'attribuer le titre de « vainqueur des Hyksôs ». Il a fallu près d'un siècle et demi pour chasser l'étranger du territoire égyptien et achever la conquête jusqu'à l'Euphrate. Canaan et la Syrie sont organisés en protectorat ; les traditions de chaque cité-état sont maintenues, mais un résident égyptien est placé auprès du prince et des inspecteurs viennent de temps à autre contrôler la situation ; les princes héritiers sont élevés à la cour du pharaon ; ils servent d'otages et sont formés aux usages égyptiens de faibles détachements de troupes égyptiennes et des instructeurs sont installés dans les principales villes. Hourri, Hatti et Élam au XVe siècle. —■ he plus ancien roi de Hourri actuellement connu porte un nom aryen ; il s'appelle Saoussatar, fils de Parsatatar. Peut- être a-t-il été contemporain de Thoutmôsis III et c'est DU XVIIIe AU XVe SIÈCI/E 159 probablement lui aussi le roi qui entre en composition avec Aménophis II (1447-1420). Son pouvoir s'étend à l'est jusqu'au pied du Zagros : dans les ruines de Nouzi, où la domination du Hourri est certifiée par l'onomastique, on a recueilli une lettre scellée de son sceau. Vainqueur d'Assur, qui depuis le temps du kassite Agoum II était sous le protectorat du Kardou- niash il enlève dans cette ville une porte ornée d'or et de bronze et la place dans son palais, à Washouggani, sa capitale. Ba vassalité d'Assur durera jusqu'au temps d'Assur-ouballit, au siècle suivant. De nouveau les Hittites apparaissent sur la scène. Ils envoient des présents à Thoutmôsis III chaque fois qu'il vient en Haute-Syrie. Touthalija II, le premier prince du Nouvel Empire hittite, marche contre l'im¬ portante ville d'Alep qui a été contrainte d'adhérer au Hourri ; il la détruit ; mais l'adversaire reprend bientôt l'avantage et Hattousil II, successeur direct ou indirect de Touthalija, est obligé de recommencer la conquête. Si les synchronism.es, au temps de Thoutmosis III et d'Aménophis II sont difficiles à préciser, il n'en est plus de même sous le règne de Thoutmosis IV (1420-1405). Egypte et Hourri devant les prétentions des Hittites et des Babyloniens ont le plus grand intérêt à faire la paix et à s'unir fortement. Pour la première fois une femme étrangère devient reine d'Egypte : Thout¬ môsis IV épouse la fille d'Artatâma I, fils de Saoussatar, et lui donne le nom de Moutémouja ; c'est la mère d'Aménophis III. Artatâma I, comme son père, est suzerain d'Assur : des stèles de fonctionnaires hourrites en portent témoignage. En Hatti, sous Touthalija III il se produit des troubles et son fils aîné est assassiné ; de toutes parts les vassaux se révoltent et le pays, est envahi ; les Gasgas s'emparent de Hattous et la livrent aux flammes. Souppilouliouma, associé au trône par son père, rétablit la situation. Pendant son règne, d'une quarantaine d'années, au temps d'Amé¬ nophis III et d'Aménophis IV, le Hatti s'agrandit considérablement, surtout en Syrie, aux dépens de l'influence hourrite et de l'influence égyptienne. L'Élam, du XVIIIe au XVe siècle. — D'Elam ne fait pas exception pour le manque de documents 160 PROCHE-ORIENT ASIATIQUE pendant la période des Hyksôs en Egypte. Vers le temps de la chute de la Ire Dynastie de Babylone les inscriptions ont cessé, ainsi que les textes écono¬ miques; le fait le plus récent connu, c'est une expé¬ dition d'Ea-gâmil (1590-1582) le dernier roi du Pays- de-la-Mer dont la Dynastie qui a occupé le trône de Babylone. C'est seulement au temps de Kouri- galzou III (1344-1320) qu'un peu de lumière se pro¬ jette de nouveau sur l'histoire de cette région. CHAPITRE Iï NOTES Chronologie des Kassites. — Cette chronologie repose sur diffé¬ rents textes : a) La listelroyale A, publiée par Th. Pinches, dans PSBA, VI, 1884, p. 193 ss. ; elle donnait, dans son état complet, la longueur de chaque règne, mais il reste seulement les chiffres des quatre premiers et des quinze derniers ; b) La Chronique babylonienne P, de Karahardash à Adad-shoum- iddin : Th. Pinches, An earbj tablei of Ihe Babylonian Chronicle, Records of Ihe Past, N. S., V, 1891, p. 106 ss. ; c) L'Histoire synchronique, depuis le traité entre Kara-indash I de Kardouniash et Assur-bêl-nishêshou d'Assyrie, dans la seconde moitié du xv" siècle, jusqu'à Ba'ou-ahê-iddin de Babylone et Shamshi-Adad V d'Assyrie, au début du vm° siècle ; transcription et traduction : F. Peiser et H. Winckler, Die sogenannte synchro- nistiche Geschichle, KB, I, 1889, p. 194 ss. (copie de la Bibliothèque d'Assurbanipal). d) La flnide BM 96152 donne le synchronisme entre Oulambou- riash et le dernier roi de la II» Dynastie : L. King, Studies in Easiern History, t. II, 1907, p. 22 ss. ; e) Le début de BM 27859, de Mardouk-shâpik-zêr-mâtim à Erîba- Mardouk : L. King, ibid., p. 57 ; f) Des tablettes synchroniques d'Assur : E. Weidner, Sludien zur assyrisch.-babylonisch.en Chronologie und Geschichle auf Grand neuer Funde, MVAG, 20, 4, 1915, et Die Kônige von Assyrien. Neue Chronologische Dohumente aus Assur, ibid., 26, 2, 1921 ; g) Des synchronismes dans les lettres d'el-Amarna et dans les textes de Boghazkeuy. Des études sur cette chronologie : E. Weidner, Die grosse KCnigs- liste aus Assur, AOF, 3, 1926, p. 66 ss. Sur la date absolue du début de la Dynastie, voir Fr. Thureau- Dangin, La Chronologie des trois premières Dynasties babyloniennes, RA, XXIV, 1927, p. 184. Avec V. Christian et E. Weidner (cf. p. 154) nous adoptons provisoirement Tannée 1746 pour le début de la Dynastie. kassites r Sources. — a) Sources littéraires et épi graphiques. — H. Radau, Leiters to Cassile Kings from the Temple Archives of Nippur, BE, série A, XVII, 1908, pour la période de Bournabouriash II (1370), à Kashtiliash III (1240) ; A. T. Clay, Documents from the Temple Archives of Nippur daled in the reigns of Cassite Rulers, ibid., XIV- XV, 1906. [k Les koudourrous datés sont du xiv* au viii" siècle ; plusieurs sont donc postérieurs à la Dynastie kassite. Ceux du Musée du Louvre, découverts à Suse, sont publiés par J. de Morgan dans MDP, I, 1900, p. 165 ss., et VII, 1905, p. 137 ss. (liste des monuments alors delaporte, dbioton et vandxee — 11 162 PROCHE-ORIENT ASIATIQUE! connus dont 20 de Suse et 13 d'autres provenances), et, pour les textes, par V. Scheil, ibid., II, 1900, p. 86 ss., VI, 1905 ; p. 31 ss. ; ceux du Musée britannique sont groupés dans L. King, Babylonian Boundary Slones and Mémorial Tablets in ihe British Muséum, Londres, 1912. Une autre source épigraphique, ies cylindres-sceaux : L. Delaporte, Catalogue des cylindres de la Bibliothèque Nationale, 1910, n' 288 ss., cl. p. xvii ; W. Ward, Intailles de style kassite, The Kassite Cylinders, The Seal Cylinders of Western Asia, Washing¬ ton, 1910, p. 184 ss. ; L. Delaporte, Catalogue des cylindres du Louvre, t. I, 1920, D 55 ss. ; t. II, 1923, A 587 ss. b) Études sur l'ensemble de la période. ■—■ A. Olmstead, Kash- shiles, Assyrians, and the Balance of Power, AJSL 36,1920, p. 120 ss. ; A. Ungnad, Die Kassiten, BA, VI, 5, 1909. Sur les textes des koudourrous : Fr. Steinmetzer, Ueber den Grundbesitz in Babylonien zur Kassilenzeit, AO XIX, 1/2,1919 ; Die Babylonischen Kudurru als Urkundenform, Sludien zur Geschiehle und Kullur des Allerlums 114/5, 1922 ; M. San Nicolô, Wilrdigung, Institutet for sammenlignende Kulturforskning, série A, Foreiesnin- ger 13, 1931, p. 119. c) Sources archéologiques. — Les koudourrous sont les monuments les plus importants de cette période au point de vue de l'art et de la représentation des dieux par des symboles ; quelques-uns présentent l'image du roi : K. Frank, Bilder und Symbole babylonisch-assyrischer Gôtter, LSS, III, 2, 1906; E. Unger, Gôttersymbol : Reallexikon der Vorgeschichte, 4 2, 1926, p. 428 ss. Dans un temple d'Ourouk le roi Ilara-indash (xv8 siècle) place dans la façade en briques des niches de divinités en relief qui tiennent chacune un vase aux eaux jaillis¬ santes ; cet antique motif est alors, pour la première fois, introduit dans le décor architectural : J. Jordan, Ersler vorlàufiger Bericht ilber die... in Ûruk-Warka unternommenen Ausgrabungen, APAW, 1929 (1930), pl. 15 s. ; reconstitution de la façade aux Musées nationaux de Berlin : Berliner Museen, 4 3, 1934, fig. 3. hyksôs La date de 1710 pour l'établissement des Hyksôs à Avaris découle du fait que Ramsès II, vers 1310, ût célébrer le 400° anniversaire de la royauté à Vvaris-Tanis du dieu Seth que révéraient tout par¬ ticulièrement les Hyksôs. R. Dussaud, Quelques précisions touchant les Hyksôs, RHR, CIX, 1934, p. 113 ss., estime que la masse des Hyksôs était formée d'éléments cananéens ; c'est aussi l'opinion émise antérieurement par E. Speiser, Ethnie Movements in the Near Easl in the Second Millenium B. C., AASOR, XIII, 1933, p. 46 ss., qui considère comme autre élément prépondérant les Hourrites non-indo-européens. La littérature sur ce sujet est abon¬ dante ; nous retiendrons seulement R. Weill, La fin du Moyen Empire égyptien, Paris, 1918 ; W. Wolf, Der Stand der Hyksosjrage, ZDMG, t. 83, 1929, p. 67 ss. ; Jirku, Aufstieg und Untergang der Hyksôs, JPOS, t. 12, p. 51 ss. ; R. Weill, Lumières nouvelles sur « Israélites et Hyksôs » ? dans Le poème de Kerel et l'histoire, JA, CCXXIX, 1937, p. 49 ss. Sur l'identité d'Avaris avec Pi-Ramsès, Tanis et aujourd'hui Sân-el-Hagar, voir P. Montet, Avaris, Pi-Ramsès, Tanis, Syria, XVII, 1936, p. 200 ss. hatti Le document de Télépinou est traduit en dernier lieu dan3 E. Sturtevant et G. Bechtel, A Hittite Chreslomalhy, Philadel¬ phie, 1935, p. 182 ss. (bibliographie, p. 194). Sur Touthalija II et Hattousil II il existe seulement des documents postérieurs : traite de Moursil II avec Rimisarma d'Alep : E. Weidner, Politische DU XVIIIe AU XVe SIÈCUE 163 Dokumente, BoSt, 8, 1923, p. 83 ss. ; sur Touthalija III : traité de Mouwatalli^avec Alaksandsou de Wilousa, J. Friedrich, Staatsver- tràge des Hatti-Reiches in helhilischer Sprache, 2, MVÂG, 34, 1, 1930, p. 51 ; et surtout prières de Moursil contre la peste : A. Gôtze, Die Pestgebete des MurSiWS : K1F, I, p. 161 ss. On trouvera au chapitre IV les références sur la civilisation des Ilourrites. Signalons ici seulement le texte qui permet de dater l'ensemble des documents de Kerkouk et de Nouzi : E. Speiser, A Letterof Shaushalar and the Date of the Kirkuk Tablels, JAOS, XLIX, 1929, p. 269 ; rapports de ce Saoussatar avec Assur, dans le traité de Mattiwaza de Mitanni avec Souppilouliouma de Hatti, où se trouve résumée l'histoire politique du pays : E. Weidner, Politisclie Dokumenle, BoSt 8, 1923, p. 36 ss. Le mariage de Thoutmôsis III avec la fille d'Artatâma I est relaté dans une lettre adressée par Tousratta de Mitanni à Aménophis IV : J. Knudtzon, Die El- Amarna-Tafeln, 1915, n" 29. Les stèles des hauts fonctionnaires liourrites à Assur sont présentées dans W. Andhae, Die Slelenreihen in Assur, WVDOG, 24, 1913. La généalogie des princes de Hourri donne le tableau suivant Saoussatar Artatâma I Soutarna I Une fille épouse de Thoutmosis IV [?i I Artassoumara Tousratta Gilou-Hépa Artatâma II (en Mitanni) épouse d'Aménophis III (en Hourri) I Mattiwaza Tadou-Hépa Soutarna II épouse épouse (ou Souttatarna une fille de d'Aménophis III Souppilouliouma et d'Aménophis IV conquête de canaan par l'égypte On se reportera à l'histoire de l'Égypte. Signalons seulement que des scarabées de Thoutmosis III et de Hatshepsout ont été trouvés dans les ruines de Jéricho, et que sur la bataille de Megiddo des détails nouveaux sont fournis par une stèle de Thoutmosis III décou¬ verte récemment au Djébel Barkal, en Nubie : S. Yievin, Une nou¬ velle source égyptienne pour Vhisloire de la Palestine et de la Syrie, JPOS, t. 14, 1934. CHAPITRE III L'ÉPOQUE D'EL-AMARNA LA MIGRATION DES PEUPLES-DE-LA-MER ET LA RUINE DE LA DYNASTIE KASSITE L'époque d'el-Amarna. — Les principales sources pour l'histoire du Proche-Orient asiatique au temps des pharaons Aménophis III (1405-1370) et Améno- phis IV (1370-1352) ce sont d'une part la correspon¬ dance diplomatique retrouvée à el-Amarna, dans les ruines du palais d'Ikhoutaton, la capitale créée par le second de ces pharaons, et d'autre part les textes cunéiformes des archives de Hattous, la capitale des Hittites. On y voit apparaître la puissance grandis¬ sante de l'Assyrie et du Hatti, la décadence du Hourri et celle de la puissance égyptienne en Asie. Aménophis III épouse au début de son règne Tiy, fille de Jouja, peut-être un syrien ; elle sera la mère d'Aménophis IV. Il demande à Soutarna, roi de Hourri, sa fille Gilou-Hépa ; elle est amenée à la cour d'Egypte en 1396 ; vers le même temps la déesse Ihstar de Ninive, dont la ville dépend alors du Hourri, décide de faire un voyage au bord du Nil et en revient très satisfaite. Le Hourri se divise en deux royaumes, dans des circonstances qui nous échappent : Arta- tâma II règne en Hourri, Artasoumara et Tousratta, fils de Soutarna et frères de Gilou-Hépa, se succèdent en Mitanni. Artasoumara est tué par Touhi, qui pen¬ dant la minorité de Tousratta exerce le pouvoir et empêche le jeune roi d'entretenir des rapports avec le pharaon. Tousratta le met à mort ; attaqué par le roi LES KASSITES 165 de Hatti, il est vainqueur et comme témoignage de ses bons sentiments envers l'Egypte il envoie à Améno- phis III quelques belles pièces du butin, en même temps que des cadeaux pour sa sœur Gilou-Hépa. Soup- pilouliouma s'assure la collaboration, tout au moins la neutralité, d'Artatâma et fait une campagne jusqu'au Ifiban et en Nouhassé. Protestations de Tousratta, suivies d'une campagne du Hittite qui, commençée par la région orientale du Haut Euphrate et celle des sources du Tigre, s'étend à travers le Mitanni, et jus¬ qu'à Qatna. ha. puissance mitannienne est définitive¬ ment ruinée en Haute Syrie, mais cette région n'est pas pacifiée ; plusieurs de ses princes se tournent vers l'Egypte, lui font part de leurs craintes et réclament sa protection ; d'autres adhèrent plus ou moins ouverte¬ ment au Hittite qui s'appuie sur un excellent agent de sa politique, Etaqqama, roi de Kinza. Abdi-Ashirta, roi d'Amourrou, avec l'appui du Mitanni, avait com¬ mencé à agrandir son royaume ; Azirou, son fils, pro¬ fite de toutes les circonstances favorables et après avoir adhéré à l'Egypte, tant qu'elle le laisse agir contre ses voisins, il deviendra, fidèle serviteur du Hatti dont l'intérêt est d'avoir un puissant vassal à la frontière des pays soumis à l'Egypte. En 1371 Aménophis III demanda à Tousratta de lui envoyer sa fille Tadou- Hépa. Celle-ci s'en va en Egypte avec une importante dot. Mais le pharaon est malade ; Ishtar de Ninive décide de faire un nouveau séjour au bord du Nil et probablement de rendre la santé au vieux roi ; elle ne peut l'empêcher d'aller à sa destinée et la même année Aménophis IV succède à son père. Tadou-Hépa reçoit une nouvelle dot ; c'est elle, d'après certains archéo¬ logues, la grande reine dont le nom égyptien est Néfertiti. Réveil de l'Assyrie au XIVe siècle. — Tousratta meurt victime d'une révolution de palais. Artatâma II de Hourri profite de cette circonstance pour envahir le Mitanni, avec l'aide de l'Assyrie et de l'Alshé. Il y installe son fils Soutarna qui paie aux alliés une forte contribution et rend la porte précieuse que jadis Saoussatar avait emportée comme trophée. Assur- ouballit impose son protectorat au Mitanni et prétend 166 PROCHE-ORIENT ASIATIQUE traiter d'égal à égal avec le pharaon. Protestations de Boumabouriash II, le roi de Kardouniash, qui consi¬ dère les Assyriens comme ses vassaux. Plus tard il reconnaît le nouvel état de choses, fait un traité d'al¬ liance et épouse la fille d'Assur-ouballit. Après la mort de Boumabouriash son gendre, et celle de Karahardash, son petit-fils, qui est victime d'un soulèvement contre le parti assyrien, le roi d'Assyrie intervient dans les affaires intérieures du Kardouniash pour faire respecter les droits d'un autre de ses petits- fils, Kourigalzou III, dépossédé par l'usurpateur Nazibougash. Politique de Souppilouliouma de Hatti. — A la mort de son père, Mattiwaza, fils de Tousratta, a dû fuir ; à la cour de Babylone il est très froidement accueilli, et, craignant pour sa vie quand s'est fait le rapproche¬ ment entre le Kardouniash et l'Assyrie, il gagne le Hatti où Souppilouliouma le reçoit chaleureusement. C'est l'intérêt du roi de Hatti de prendre le parti du fugitif ; il lui donne en mariage une de ses filles et lui promet de l'aider à reconquérir son royaume dès que les circonstances seront favorables. Mais avant d'agir par les armes contre le Mitanni devenu protectorat assyrien il faut fortifier la position du Hatti en Syrie septentrionale. Pendant la majeure partie du règne d'Aménophis IV Souppilouliouma est retenu en Asie Mineure par la lutte contre l'Arzawa et les Gasgas. Plus tard, alors que son fils Arnouwanda est déjà associé au trône, des forces hittites opèrent dans la région de Kargamis, un des plus importants gués de l'Euphrate, et se trouvent en situation difficile en face d'une armée hourrite. Souppilouliouma envoie son fils avec des troupes et quand il arrive lui-même, une victoire décisive a été remportée. Alors se produit un fait extraordinaire. Ue pharaon vient de mourir ; sa veuve demande au Hittite de lui donner un de ses fils comme époux et ce prince deviendra roi d'Egypte. Souppilouliouma craint un piège. Un de ses officiers, envoyé en Égypte, revient avec un ambassadeur por¬ teur d'un message pressant. Un prince hittite part pour l'Egypte et meurt de maie mort. Be nouveau pharaon annonce son trépas comme une fin naturelle, mais le EES KASSITES 167 roi de Hatti n'est pas dupe et déclare la guerre. L'ar¬ mée conduite par Arnouwanda rentre victorieuse ; elle ramène des prisonniers, et parmi ces gens se déclare une épidémie, qui bientôt se répand parmi la popula¬ tion civile et pendant une vingtaine d'années fait des ravages effrayants. La ville de Kargamis est prise après une semaine de siège. Considérablement agrandie, elle devient la capi¬ tale d'un royaume où est intronisé Pijassili, un des fils de Souppilouliouma. Il aidera Mattiwaza, son beau- frère, à reconquérir le Mitanni ; un traité réglera leurs rapports respectifs, consacrera l'abandon définitif des prétentions du Mitanni sur des territoires qui devien¬ nent partie intégrante du royaume de Kargamis, et assurera la royauté du Mitanni à la descendance de Souppilouliouma. A Alep est intronisé comme roi un autre fils de Souppilouliouma, Télépinou, et ainsi le roi de Hatti espère avoir des vassaux très fidèles dans les deux centres les plus importants de la Haute Syrie. Azirou d'Amourrou, après un séjour forcé en Égypte, est rentré dans son pays et prend le parti du Hatti auquel il restera attaché sans défaillance. Mais à la frontière septentrionale les Gasgas s'agitent et le Palâ est gravement menacé. Souppilouliouma y nomme gouverneur son neveu Houtoupijanza, fils de son frère puiné, Zida, et celui-ci saura, vingt ans durant, avec des ressources très précaires, éviter l'attaque de l'en¬ nemi. Souppilouliouma meurt au cours d'une cam¬ pagne contre des Gasgas dans la région d'Ishoupitta. Les pays vassaux se révoltent et la situation se compli¬ que pour le Hatti par la mort prématurée du nouveau roi, Arnouwanda I, victime de l'épidémie. Son frère Moursil II recueille sa succession. Moursil II. — Moursil met plus de dix années à rétablir la situation politique. Au sud-est il craint une action de l'Assyrie contre Kargamis ; au nord les Gasgas ne cessent d'être turbulents ; au sud-ouest de l'Asie Mineure les Achéens cherchent à établir leur protectorat. L'Ahhijawâ. — Les Achéens, déjà entrés en contact avec le Hatti au temps de Souppilouliouma, forment la première vague hellénique ; au début du xive siècle 168 PROCHE-ORIENT ASIATIQUE ils submergent la civilisation crétoise, étendent leur influence jusqu'à Cypre et Ougarit ; ils forment une grande puissance dont le centre est à Mycènes, en Europe. Ils entrent en contact avec les Hittites dans la région sud-ouest de l'Asie Mineure où l'action du roi d'Ahhijawâ, — c'est ainsi que désignent les textes hittites le chef des Achéens, probablement le roi de Mycènes, — s'exerce directement, mais de loin. Au début du règne de Moursil II les relations sont amicales et un prince achéen est envoyé à la cour de Hatti pour se perfectionner dans la conduite de la guerre en char. Politique de Moursil II. — De roi de Kargamis reçoit de forts contingents de troupes pour garder la fron¬ tière ; les Gasgas sont vaincus en une suite de cam¬ pagnes. Deux années, la troisième et la quatrième, sont employées à rétablir la suzeraineté sur l'Arzawa et les pays voisins ; deux autres, à mâter de nouveau les Gasgas. Da septième année, une armée hittite opérant en Nouhassé est aux prises avec des troupes égyp¬ tiennes qui se retirent bientôt. Des relations entre le Hatti et l'Egypte sont ensuite plutôt cordiales, puisque l'année suivante, quand le roi Etaqqama de Kinza est assassiné par son fils, partisan des Assyriens, l'Egypte n'intervient pas, bien que Moursil soit retenu par la menace assyrienne et que la situation se complique pour lui par la mort du roi de Kargamis. Pour la seconde partie du règne les Annales sont fragmentaires et l'ordre des événements reste incertain. De roi de Hatti enlève à Ellil-nirâri (1340-1326), le successeur d'Assur-ouballit, le Mitanni que les Assyriens appellent Hanigalbat, et il châtie les populations de Syrie dont les princes ont adhéré à la politique assyrienne. Des prières de ce roi au sujet de l'épidémie propagée par les prisonniers amenés d'Egypte au temps de son père, la relation des cérémonies et sacrifices prescrits pour le délivrer d'une aphasie contractée au cours d'un violent orage ne sont pas seulement des documents importants pour l'étude de la religion hittite ; ils ajoutent de précieux renseignements historiques aux Annales, dont le but est de raconter les guerres, et au prologue des traités consentis aux rois vassaux. Trois LES KASSITES 169 de ces conventions, celles qui concernent les pays de Hapalla, du Séha et de Mirâ, où il établit des garnisons à la suite de la campagne contre l'Arzawa, montrent comment il s'efforçait de diviser pour régner, mais aussi d'agir souvent avec douceur et par diplomatie, plutôt que par les armes. D'autres textes projettent quelque lumière sur les intrigues de cour : la mère de Moursil II tombe en disgrâce et est reléguée ; on lui reproche, entre autres choses graves, d'avoir causé par des maléfices la mort de sa belle-fille, et d'avoir, à l'insu du roi, tiré de l'argent de certaines villes. Conquête de L'Élam far Kourigalzou III. — I/Élam reparaît dans l'histoire, avec Hourpatila, au temps de Kourigalzou III. Hourpatila, dont le nom ne figure pas dans les listes des rois de Babylone, a régné dans cette ville au moins quatre années, probablement après Nazibougash. Chassé par les Assyriens il s'est replié vers l'Elam. Kourigalzou l'attaque et commémore, dans une inscription sur sa propre statuette la défaite de l'Élam et de Suse, la dévastation de Marhashi ; sur une tablette en agate jadis dédiée par un ishshak- kou de Suse pour la vie de Shoulgi, et emportée à Nip- pour où elle est offerte au dieu EUil, une autre inscrip¬ tion fait mention de la même campagne victorieuse. Arik-dên-ilou et Adad-narâri I. — Arik-dên-ilou d'Assyrie (1325-1311) attaque Nimgiti, à l'est d'Ar- bèles, et les Jashoubagalla qui occupent un district voisin. Il combat aussi au nord et à l'ouest. Adad- narâri I (1310-1281), son fils, marche contre les Gouti et les Boulloubi et fait la conquête du Hani- galbat jusqu'à Kargamis : on ignore la réaction du roi de Hatti, Mouwattalli ou Ourhi-Tésoup, qui bientôt après est allié de Soutarna, le roi de Mitanni. A la fin d'une guerre contre Nazimarouttash (1319-1294) de Babylone, la frontière entre les deux pays est fixée à Arman, qui fait partie du territoire de Sallou, dans lafrégion de la moderne Holwan. Indépendance de l'Élam. — Des Élamites profitent de l'état de lutte entre Babylone et l'Assyrie pour rejeter la domination kassite. Pahir-ishshan, fils d'Igi- halki, fonde une Dynastie et, d'après l'inscription de Shoutrouk-Nahhounté, il continue le transport vers 170 PROCHE-ORIENT ASIATIQUE Suse de bois précieux dont s'étaient occupés avant lui Siwepalarhouppak et Bala-ishshan. Son frère et succes¬ seur, Attar-kittah, les fait convoyer jusqu'à Suse. Houban-oumana (Houmban-noumena,...) fils d'Attar- kittah, est « roi d'Anzan et Suse » ; il ajoute à ses titres celui d'agrandisseur de l'empire ; il sera consi¬ déré par Shilhak-Inshoushinak comme un « descendant de Shilhaha ». Ses inscriptions sur briques de construc¬ tion sont en langue élamite ; on en a recueilli à Suse, à Luan (Bender-Boushir), île du golfe Persique, et en d'autres lieux. Plusieurs de ses successeurs commémo¬ reront son nom et l'érection par ce prince du temple de la déesse Kiririsha à Liyan. Ountash-GAL, fils de Houmban-noumena, est le prince le plus illustre de sa lignée. Dans les légendes des briques de nombreux édifices religieux il se sert le plus souvent de la langue élamite, précieux témoi¬ gnage de la renaissance nationale et de la diminution de l'influence mésopotamienne. Une inscription bilin¬ gue se lit sur une statue du prince dédiée aux dieux Houban et Shoushinak ; un texte akkadien commé¬ more la prise d'Immiria, le dieu de Kashtiliash III de Babylone. Le conflit avec la Babylonie a peut-être pour origine la donation par Kashtiliash (1249-1242) faite à un certain Agabtaha, fugitif du Hanigalbat, artiste dans le travail du cuir, d'un domaine près de Padan, au nord-est de la Babylonie, dans un territoire sur lequel l'Ëlam avait des prétentions. Le koudour- rou de la donation est emporté à Suse. La statue en bronze de la reine Napirasou, d'une seule coulée, est le témoin d'un art de la métallurgie très sûr de ses méthodes. Les deux batailles de Qadesh. — Mouwattalli a déjà succédé à son père Moursil II quand le pharaon Séti I, après s'être avancé, en la première année de son règne jusqu'à Beth-Shân, près de la mer de Galilée, attaque, à une date encore indéterminée, les troupes hittites à Qadesh, sur l'Oronte. Dans cette ville il érige une stèle et dans le temple de Karnak fait sculpter des bas-reliefs commémoratifs, où sont représentés les Hittites et leurs alliés Sémites. Bentésina d'Amourrou reconnaît la suzeraineté du Pharaon ; Mouwattalli le EES KASSITES 171 fait prisonnier et le remplace par un certain Sabili. Peu après les Égyptiens abandonnent Qadesh. Sous la pression des Achéens il se produit une pro¬ gression continue d'éléments indo-européens en Asie Mineure, et les attaques répétées des Gasgas obligent le roi de Hatti à abandonner sa capitale, à transporter ses dieux à Dattassa, dans le Bas Pays, au sud du Kizil Irmak. A son jeune frère, Hattousil, il laisse le soin de mâter les Gasgas et quand le pays est pacifié il le nomme roi de Hakpis (Amasia). D'Egypte est non moins pressée par des éléments indo-européens, Mâshouasha à l'ouest du Delta, Sardanes sur les côtes de Canaan. En l'an 4 de son règne (1295), Ramsès II s'avance jusqu'au Nahr el-Kelb où il fait sculpter l'image de sa royale personne ; l'année suivante le choc se produit contre les Hittites, à Qadesh. Mouwattalli y a concentré une formidable armée de 3.500 chars et 20.000 fantassins ; tous les vassaux ont été convo¬ qués, des mercenaires recrutés dans toute l'Asie Mineure, des Gasgas et des Habiri enrôlés. D'armée égyptienne, moins nombreuse, est plus savamment organisée ; mais ses services de renseignements sont insuffisants et il aurait pu en résulter une grave défaite. Da bataille reste indécise ; Mouwattalli garde Qadesh et Ramsès rentre en Égypte célébrer son prétendu triomphe. C'est probablement à la suite de cet événe¬ ment que les deux princes concluent 1^. convention mentionnée dans le traité de paix entre Ramsès II et Hattousil III, le second successeur de Mouwattalli. Mouwattalli et l'Ahhijawâ. — Des relations entre le Hatti et l'Ahhijawâ, jadis amicales, s'étaient tendues. Mouwattalli, après une campagne en Arzawa, a réor¬ ganisé cette région et imposé des traités de vasselage à certains princes, notamment à Alaksandou de Wilousa. Manapa-Datta, le roi du Séha, s'étant excusé de n'avoir pu prendre part aux opérations, se plaint des incursions sur son territoire d'un certain Pijamaradou ; c'est l'occasion pour Mouwattalli de tenter de régler amicalement la situation tendue entre lui et le roi d'Ahhijawâ ; il reconnaît avoir eu des torts, mais demande l'extradition de sujets de son empire réfu¬ giés dans les territoires soumis au roi d'Ahhijawâ ; 172 PROCHE-ORIENT ASIATIQUE il obtient tout au moins une satisfaction partielle. Ourhi-Tésoup. —• A Mouwattalli succède son fils de second rang, Ourhi-Tésoup. Entre le nouveau roi et son oncle Hattousil il y a mésintelligence. Celui-ci, peu à peu dépossédé de ses titres et de ses fonctions, se révolte au bout de sept ans, s'empare du trône et exile Ourhi-Tésoup au Nouhassé. Hattousil III. Alliance du Hatti et de l'Égypte. — A l'avènement de Hattousil III, le roi d'Assyrie, proba¬ blement Salmanasar I (1280-1256), ne lui envoie pas les cadeaux d'usage. Ee roi de Hatti en fait la remar¬ que, mais ne cherche pas à rompre. Un peu plus tard il prend part à une coalition formée contre les Assyriens par Soutarna II ; les fédérés sont vaincus et l'Assyrie impose de nouveau sa loi jusqu'à Kargamis. Ramsès II n'a pas renoncé à reconstituer l'Empire égyptien jusqu'à l'Euphrate. Deux fois il s'avance jusqu'à Tounip, au nord de Qadesh, et le roi d'Assyrie lui envoie des présents. Kadashman-Tourgou, le roi du Kardouniash, est un fidèle allié du Hatti, prêt à marcher contre l'Assyrie et contre l'Egypte. A sa mort Hattousil intervient pour soutenir les prétentions de l'héritier légitime, Kadashman-EUil II (1276-1271), tandis que l'Assyrie soutient des fauteurs de troubles ; mais pendant la minorité de ce prince le régent inter¬ rompt les relations amicales avec le Hatti. Ourhi- Tésoup, le roi détrôné de Hatti, conspire avec ce régent ; arrêté et déporté vers la mer, il recherche aussitôt l'appui de l'Égypte. Ea crainte d'une avance de l'Assyrie à l'ouest de l'Euphrate incite Ramsès II et Hattousil III à conclure un traité d'alliance offen¬ sive et défensive, en 1278, an 21 de Ramsès. Ee texte du document hittite, traduit en égyptien, est gravé sur les murs du temple de Karnak et au Ramesséum ; le document d'origine égyptienne est placé devant la déesse Soleil d'Arinna, la principale divinité du Hatti. Une des conséquences de ce traité, c'est l'abandon par le Pharaon de la cause d'Ourhi-Tésoup, que l'on retrouve plus tard combinant des intrigues avec Toukoulti-Ninourta I d'Assyrie. Hattousil fait part de cette heureuse nouvelle à Kadashman-Ellil, roi de Kardouniash, et ailleurs l'engage à intervenir contre un PES KASSITES 173 ennemi commun, certainement le roi d'Assyrie res¬ ponsable de la mort violente d'un messager égyptien, ha paix reste assurée dans le Proche-Orient asiatique pendant un demi-siècle. Ba reine de Hatti, Poudou- Hépa, et Naptéra, la reine d'Égypte, échangent une correspondance affectueuse, et treize ans plus tard, en l'an 34 de Ramsès (1264), une fille du roi de Hatti entre dans le harem du Pharaon sous le nom de Matneferourâ ; plus tard une autre princesse hittite y sera accueillie, ha littérature populaire égyptienne s'enrichit, par la suite, d'un récit basé sur le souvenir de cette alliance ; un dieu guérisseur, Khonsou, se rend au pays de Bakhtan, près du roi de Hatti pour délivrer d'un démon la sœur de Matneferourâ. Hattousil III dans son autobiographie se contente de raconter son ascension vers la royauté de Hatti. Nous avons de lui, outre le traité avec Ramsès II, des traités de vassalité consentis à Bentésina d'Amour- rou et au prince de Mehri, région dont Toukoulti- Ninourta I d'Assyrie fera, un peu plus tard, la conquête. Toukoulti-Ninourta I. — Salmanasar I, vain¬ queur du Hanigalbat et des Boulloumê, transfère la capitale politique de l'Assyrie ; il abandonne Assur sur la rive occidentale du Tigre, en aval du confluent du Zab supérieur, et s'établir à Kalhou, sur la rive orientale, au-dessus du même confluent. Son fils, Toukoulti-Ninourta I (1255-1218), met à feu et à sang tout le Soubarou, défait le roi hittite Touthalija IV venu au secours des Hourrites et déporte les prisonniers. Tes Hourrites disparaissent de l'Histoire ; dans l'ancien Mitanni va s'organiser un royaume araméen à Gouzana (Tell Halaf), sous la protection de l'Assyrie reconnue désormais comme l'une des grandes puissances. Une coalition de rois du Naïri, dans la région du lac de Van, est mise en déroute et ses membres soumis au tribut. Vers l'est le roi d'Assyrie s'avance dans le pays des Gouti ; le roi d'Élam, Ounpatar-Houban, oncle et successeur d'Ountash-GAB, ne peut l'empêcher de lui enlever quel¬ ques villes près de la frontière. Vainqueur de Kashti- liash III, Toukoulti-Ninourta l'emmène captif en 174 proche-orient asiatique Assyrie, rase Babylone, emporte le dieu Mardouk et les dépouilles de la cité, dont il se fait proclamer roi, mais son nom ne figurera pas dans les listes officielles. Kidin-Houtroutash, frère et successeur d'Ounpatar- Houban, envahit la Babylonie, s'avance jusqu'à Nip- pour et met fin au règne d'Ellil-nâdin-shoumi (1241- 1240) ; il y revient au temps d'Adad-shoum-iddin (1238-1233) et ne s'arrête qu'à Isin. Invasion des Peuples-du-Nord et fin de l'Empire hittite. — Quand Touthalija IV succède à son père, Hattousil III, les relations avec l'Assyrie ne sont pas amicales et Salmanasar II ne lui envoie pas d'ambas¬ sade. Ees premières années du nouveau roi, représenté sur les rochers de Yazilikaya auprès d'un dieu qui le tient embrassé, sont occupées par des expéditions en Arzawa et en Éougga, au sud-ouest du Hatti ; il faut ensuite refouler les Gasgas qui ont envahi le royaume. Après l'avance victorieuse de Toukoulti-Ninourta I jusqu'à l'Euphrate Touthalija tente d'organiser la résistance aux empiétements possibles sur la rive occi¬ dentale du fleuve ; il interdit à son vassal Ishtarmouwa d'Amourrou toutes relations diplomatiques ou écono¬ miques avec l'Assyrie et lui prescrit d'interdire la traversée de son territoire par les marchands assyriens. En Asie Mineure les agissements de Maddouwatta, prince ambitieux chassé de son pays par le roi des Ahhijawâ et bien accueilli par le Hittite qui crée une principauté en sa faveur, montrent une situation ana¬ logue à celle de Canaan au siècle précédent. Ces agisse¬ ments se continuent sous le règne d'Arnouwanda II et finalement Maddouwatta, réconcilié avec le roi d'Ahhijawâ, fait avec ce prince une incursion en Alasija (Chypre), région sur laquelle le roi de Hatti a des prétentions. Pour le Hatti, dont les troupes sont parfois en conflit avec des forces ahhijawiennes, le péril est ailleurs, dans les régions occidentales de l'Asie Mineure envahies au cours de la grande migration des peuples du nord et de la mer dont une première vague atteint l'Egypte en l'an 5 de Mernephtah (1228). Troie est ruinée vers 1180 ; les Phrygiens s'installent sur le plateau jusque dans la région de Hattous et jusqu'aux Portes Ciliciennes. Ees Gasgas sont repoussés IBS KASSÎTES 175 vers l'est dans la montagne ; l'Empire hittite disparaît complètement ; le nom de Hatti demeure, pour dési¬ gner jusqu'à la fin du vine siècle les régions où les Hittites indo-européens ont exercé leur domination, régions où se maintient l'emploi d'une écriture hiéro¬ glyphique particulière, en usage en Hatti pour les inscriptions rupestres pendant les siècles précédents, notamment à Yazilikaya et dans Hattous même, au Nishan-tash. Aucun document asiatique ne raconte les progrès de l'invasion en Asie antérieure ; seuls quelques textes égyptiens jettent un peu de lumière sur ces graves événements. Ee pharaon Merneptah est intervenu en Canaan où les Peuples de la Mer ont fait des incursions. Ees régions hittites de Haute Syrie, ravitaillées par lui quelques années plus tôt lors d'une grande famine, sont restées en defiors de la lutte, et parmi les peuples vaincus figure Israël, dont c'est la première mention dans un texte daté, la seule dans un document hiéroglyphe. Sous Ramsès III (1200- 1168) la lutte recommence ; après l'invasion du Hatti, de Qoué (Cilicie), de Kargamis, d'Arwad et d'Alasija, les peuples du nord ont établi un grand camp en Amourrou et de là ils s'avancent, par terre et par mer, contre l'Egypte. Il y a des groupes ethniques dont les noms étaient auparavant inconnus, Philistins, Zakkal, Ouashasha. Ee choc se produit en l'an 8 de Ramsès ; les attaquants, vaincus, se replient pour la plupart vers l'Europe ou vers la côte africaine de la Méditerra¬ née, tandis que les Philistins s'installent le long de la côte de Canaan, de Gaza au Carmel ; ils y occupent cinq villes et donnent à l'arrière-pays comme à la côte le nom qu'ils portent encore aujourd'hui, celui de Palestine. Ees Zakkal restent sur la mer ; ils se livrent au commerce et à la piraterie. Ramsès III s'efforce ensuite de reconstituer la grande Egypte jusqu'à l'Euphrate ; en fait il parvient à maintenir ses troupes dans la partie montagneuse de Canaan, jusqu'en Galilée, et ses troupes se trouvent en contact avec les tribus israélites entrées dans le pays. Canaan aux XIVe et XIIIe siècles. — Pendant la période d'occupation de Canaan par l'Egypte, il se produit dans cette région un événement capital dans 176 PROCHE-ORIENT ASIATIQUE l'histoire de l'humanité, l'installation des Israélites, le seul peuple monothéiste de l'antiquité. Il doit sa place prééminente à sa religion, car le niveau de sa civilisation n'est par ailleurs en rien supérieur à celui des autres Cananéens. Ba Bible seule a conservé le souvenir écrit de la migration des Israélites, de l'Exode, ou sortie d'Egypte, de l'installation dans la Terre Promise à Abraham. Bors d'une famine qui avait éprouvé la région où il faisait paître ses troupeaux, un descendant d'Abraham, Jacob, surnommé Israël, est allé de Canaan en Egypte avec sa famille et y a été établi par un de ses fils, Joseph, devenu premier ministre d'un pharaon. Plus tard, opprimés, contraints à la corvée et à la fabrication de briques pour les constructions royales, les Israélites s'enfuient sous la conduite de l'un d'eux, Moïse. Pendant quarante ans, dans le désert ils s'organisent. Dieu révèle à Moïse son nom, Jahvé, « l'Être par excellence » ; il conclut une alliance avec le peuple et lui donne des lois. Ba conquête de Canaan se fait par infiltrations, partie par le sud, partie par l'est au nord de la mer Morte, après la traversée des territoires d'Edom et de Moab qui connaissent une période de civilisation sédentaire au cours du IIe Millénaire. Ba conquête de Canaan n'est pas achevée avant le début du Ier Millénaire. Aucun texte ne permet de déterminer la date de l'entrée des Israélites en Egypte, celle de leur Exode, celle du début de leur installation en Canaan. Un seul document égyptien le mentionne, la stèle de Mernephtah en 1228 et ils y sont cités parmi les peuples groupés en coalition contre l'Êgypte. Il paraît dans ces conditions diflicile d'admettre la tradition selon laquelle l'Exode aurait eu heu au temps de ce pharaon ; selon une autre tra¬ dition quatre cent trente ans se seraient écoulés entre l'Exode et la construction du temple de Salomon et la sortie d'Egypte aurait eu lieu au cours du xve siècle. Bes recherches archéologiques n'ont pas encore permis de donner une solution définitive à ce problème. B'occupation de Canaan par l'Egypte au temps de la XIXe et de la XXe Dynasties pharaoniques, a pour témoins notables deux stèles de Ramsès II, des temples à Beth-shân qui commande le passage du EES KA.SSITËS 177 Jourdain au sud du lac de Génézareth ; une statue de Ramsès III et un linteau de porte orné de ses car¬ touches, dans la même ville. On honore en ce lieu, le dieu Mikal, forme locale du dieu de l'orage, et la déesse cananéenne Anat ; au temps des Hyksôs cette déesse a été introduite à Avaris, en Égypte, et maintenant elle y est encore honorée à Per-Ramsès. Des traditions mésopotamiennes et égéennes n'ont pas disparu ; on grave des cylindres kassites et des scarabées à lignes enlacées. Sur la côte phénicienne Goubla continue à entretenir avec 1'Égypte des relations commerciales et culturelles. Son roi Âhiram reçoit, entre autres cadeaux de Ram¬ sès II, des vases en albâtre ornés des cartouches du pharaon. Sur le côté du sarcophage sculpté dans lequel son fils le fait déposer, Ahiram est représenté assis et vêtu à l'égyptienne ; devant lui est placée la table d'offrandes des morts de la vallée du Nil. Mais des lions supportent la cuve du sarcophage et rappellent l'art mésopotamien ; un ivoire et de la céramique mycé¬ nienne sont les témoins de relations avec les peuples des îles de la Méditerranée. Sur le bord du couvercle est gravée la plus ancienne inscription en caractères phéniciens. Vers la fin du xve siècle Ougarit, dont les remparts ont été démantelés, subit l'influence de Cypre ; on y trouve en grand nombre des vases semblables à ceux que cette île exporte en Égypte au temps des Thout- mosis, d'Aménophis II et d'Aménophis III. Peut-être même quelque potier chypriote s'est-il établi près du port, où l'on a recueilli dans la nécropole, des vases du même type, mais de qualité inférieure et en terre du pays. D'influence égyptienne est moindre, mais elle continue à s'exercer dans la statuaire, ainsi que l'in¬ fluence mésopotamienne dans la statuaire, l'armurerie et la glyptique. Au cours du siècle suivant l'expansion mycénienne se développe sur les côtes de l'Asie Mineure et atteint la côte de Syrie. De riches tombes en pierres appareil¬ lées sont construites sous certaines opulentes demeures de la colonie des marchands achéens à la marine d'Ougarit (Minet el-Beida), puis dans la ville même DELAPORTE, DRIOTON ET VANDIER — I 12 178 PROCHE-ORIENT ASIATIQUE (Ras Shamra) ; leurs chambres voûtées ressemblent à celles de Mycènes, mais le plan d'accès est remplacé en Phénicie par un puits dans lequel est disposé un escalier ; parfois une installation spéciale est prévue pour assurer aux morts le renouvellement de leur provision d'eau. Dans cette ville cosmopolite, se par¬ lent outre un dialecte sémitique et un dialecte hourrite les langues de tous les pays civilisés ; là affluent les produits de luxe du monde achéen, on y a retrouvé le plus beau des ivoires mycéniens, des armes et des outils, en bronze et en fer, en usage chez les Achéens. Mais un scribe égyptien y dédie une stèle à inscription hiéroglyphique au Ba'al Tsapouna. De « Seigneur du Nord » et dans la bibliothèque du roi Niqmed, dont le préposé porte un nom égyptien, des textes religieux sumériens, des lettres en akkadien, des vocabulaires hourrites voisinent avec des copies des anciens mythes phéniciens écrites sur tablettes d'argile, dans le dia¬ lecte local, et avec des signes cunéiformes alphabéti¬ ques. Après une catastrophe due peut-être à des pirates de la mer, la céramique mycénienne d'Ougarit au xme siècle provient d'ateliers établis à Chypre. Des figurines en fritte, de fabrication locale, diffèrent par la qualité et la matière de celles que l'on fabrique, en Chypre, en Mésopotamie ou dans d'autres villes cananéennes. Au temps de l'expansion mycénienne se rapporte la création au pied du Carmel, à Tell Abou Hawam, à l'embouchure du Cison, d'un port dont le nom antique est probablement conservé dans le nom moderne de Caïffa ; la date de fondation est déter¬ minée par la présence du cartouche d'Aménophis III ; les influences occidentales sont les mêmes qu'à Ougarit, soit au xive siècle, soit au xiue. L'invention de l'alphabet. — D'invention de l'alpha¬ bet, une des plus importantes découvertes du IIe Mil¬ lénaire, est l'œuvre des Phéniciens. Elle a consisté à décomposer les sons syllabiques déjà en usage dans l'écriture hiéroglyphique et dans l'écriture cunéiforme, à reconnaître qu'ils peuvent être représentés par un petit nombre de consonnes et quelques voyelles. Des Egyptiens auraient réalisé l'alphabet s'ils s'étaient débarrassés des idéogrammes et des signes syllabiques LES KASSITES 179 dont ils ont continué à encombrer leur écriture après avoir créé des signes consonnes. Les Phéniciens ont accompli ce progrès après des siècles de tâtonnements. A Ougarit, au xrve siècle, ils emploient un nouveau type d'écriture cunéiforme composé seulement de vingt-neuf signes alphabétiques ; cet alphabet se répand en Canaan, mais comme il s'emploie exclusive¬ ment sur matière plastique il disparaîtra en même temps que l'usage des tablettes d'argile. A Goubla, avant le xxe siècle, des inscriptions sur pierre et sur bronze présentent des exemples de tentatives diffé¬ rentes de décomposition des sons, mais avec un bien plus grand nombre de signes (plus de quatre-vingts). Bien loin de là, dans la presqu'île du Sinaï, à Sérabit el-Khadem, près des mines de turquoises exploitées par les Égyptiens, un alphabet de vingt-cinq signes posté¬ rieur aux textes de Goubla, semble être aussi l'œuvre de Phéniciens, bien que dérivé directement de l'écri¬ ture égyptienne ; la présence du mot « Ba'alat », titre dont on honorait tout particulièrement la déesse de Goubla, apporte un argument sérieux en faveur de cette hypothèse, ainsi que la ressemblance de quelques- uns des signes sinaïtiques avec des signes phéniciens. De l'écriture phénicienne, telle qu'elle est constituée dans l'inscription du sarcophage d'Ahiram, découlent l'alphabet grec et les alphabets modernes. Pillage de la Babylonie par Shoutrouk-Nahhounté et fin de la Dynastie kassite. — Toukoulti-Ninourta I d'Assyrie est mort au cours d'une émeute fomentée par son fils Assur-nâdin-apli (1217-1214) à l'instiga¬ tion des Élamites. La statue de Mardouk est rendue à Adad-shoum-outsour (1233-1203) dont l'armée met le siège devant Assur et le roi d'Assyrie ne peut empêcher les nomades araméens de ravager la Haute-Mésopota¬ mie. Assur-dânl (1189-1154) attaque Zababa-shoum- iddin (1178) de Babylone, s'empare de plusieurs villes, Zaban, Irria, Akarsallou, et y prélève un important butin. Le roi d'Élam, c'est alors Shoutrouk-Nahhounté, fils et successeur de Halloutoush-Inshoushinak ; son empire s'étend, comme celui de Houmban-noumena, jusqu'à l'île de Liyan et sa piété envers les dieux lui fait prendre soin de leurs temples ; ses inscriptions, 180 PROCHE-ORIENT ASIATIQUE sauf une seule, sont en langue élamite. Shoutrouk- Nahhoiinté profite de l'attaque d'Assur-dân pour se jeter aussi sur la Babylonie. Il se vante d'avoir pris quelque huit cents villages ; à Eshnounna il enlève la statue d'un ishshakkou de cette ville et une statue de Manishtousou ; à Sippar, la stèle de victoire de Narâm- Sin et la stèle des lois de Hammourapi ; près de Kish, l'obélisque de Manishtousou et deux statues de ce roi ; ailleurs, une stèle de Mélishipak. Il emporte ces tro¬ phées à Suse, les voue à Inshoushinak et y fait inscrire la mention de sa victoire. Il impose aux villes conquises un tribut et des taxes pour la restauration de leurs temples, et très probablement il donne le royaume de Babylone à son fils Koutir-Nahhounté qui l'a accompagné dans son expédition. Mais le kassite Ellil-nâdin-ahhê (1173-1171) organise la résistance ; il succombe après trois ans et avec lui disparaît la Dynastie qui a le plus longtemps régné à Babylone. CHAPITRE III NOTES Sources. — 1. Tablettes d'El-Amarna.— Des textes cunéiformes, connus sous le nom de « Tablettes d'El-Amarna », ont été découverts en Égypte, en 1887 et postérieurement à cette date, à El-Amarna, site de la ville d'Ikhoutaton fondée par le pharaon Ikhounaton (Aménophis IV) ; la plupart font partie de la correspondance diplo¬ matique des pharaons Aménophis III et Aménophis IV. 358 de ces documents étaient connus en 1915 et ont été transcrits, traduits et commentés par J. A. Knudtzon, Die El-Amarna-Tafeln, VAB, 2, 1915. Ceux qui sont plus récents sont édités dans F. Thureau- Dangin, Nouvelles lettres (Vel-Amarna : RA, XIX, 1922, p. 91 ss., six tablettes du Louvre ; C. Gordon, Eight New Cuneiform Frag¬ ments from Tell el-Armana, JEA, 20, 1934, p. 173 s., fragments découverts en 1933-1934 ; G. Dossin, Une nouvelle leiire d'El- Amarna, RA, XXXI, 1934, p. 125 ss., tablette des Musées royaux d'Art et d'Histoire, à Bruxelles. Cette correspondance diplomatique comprend 2 lettres d'Améno- phis III à Kadashman-Harbè I de Kardouniash (lettres 1 et 5) et 3 de Kadashman-Harbè à ce pharaon ; 6 lettres de Bournabouriash II, dont 5 ont certainement pour destinataire Aménophis IV (6 à 11) ; du même roi de Kardouniash, une liste de présents envoyés à la cour d'Égypte (13) ou reçus par lui d'Aménophis IV (14). Des rapports directs entre l'Assyrie et l'Égypte il subsiste deux lettres d'Assur-ouballit à Aménophis IV (15 et 16). Tousratta de Mitanni écrit 7 lettres à Aménophis III (17 à 21, 23 et 24), dont une en langue mitannienne, et envoie un inventaire des présents offerts à l'occasion du mariage de sa fille Poudouhépa avec le pharaon (22) ; d'autres cadeaux sont envoyés à Aménophis IV quand cette prin¬ cesse entre dans son harem (25) ; 3 lettres sont adressées à ce pharaon (27 à 29) et une autre à sa mère, la reine Tiy, veuve d'Aménophis III (26). Aménophis III correspond en langue hittite avec Tarhounda- raba, roi d'Arzawa, sur la côte méridionale de l'Asie Mineure (31 et 32). 7 lettres ont pour auteur un roi d'Alasija (Cypre) (33 à 38) et deux sont des envois de Souppilouliouma de Hatti (41 et 42). La plupart des autres documents forment la correspondance des princes de Syrie et Canaan, vassaux de l'Égypte, ou des résidents placés auprès d'eux pour les conseiller. 2. Documents épigraphiques et littéraires d'origine hittite. — Presque tous les textes d'origine hittite actuellement connus se rapportent à la période envisagée dans ce chapitre. E. Forrer, Die Boghazkôi- Texte in Umschrift, fasc. 2, WVDOG, 42, 1926, donne la transcription de la plupart des textes historiques. On consultera les traductions suivantes : E. Cavaignac, Les Annales de Subbiluliuma, Strasbourg, 1931 ; A. Gôtze, Die Annalen des Murêiliê, MVÂG, 38, 1933, plus complet que E. Cavaignac, Les Annales de Mursil II, RA, XXVI, 1929, p. 145 ss. ; A. Gôtze, Die Pestgebete des MurëiliS : K1F, 1, p. 611 ss. ; A. Gotze, HattuSilié, MVÂG, 29, 3, 1925, complété 182 PROCHE-ORIENT ASIATIQUE par Neue Bruchstilcke zur grossen Texl des HattuSiliS und den Paral- leltexten, ibid., 34, 2, 1929 ; R. Ranoszek, Kronika krola hetyckiego Tudhalijasa (IV), RO, 9, p. 43 ss. Les traités conclus par les rois de Hatti sont en partie traduits dans les deux séries suivantes : E. Weidner, Politische Dokumente aus Kleinasien : BoSt, 8 et 9, 1923, et J. Friedrich, Staatsuertrâge des Hatti-Reiches in hethitischer Sprache : MVÀG, 31, 1, 1926 et 34, 1, 1930. Les autres textes histo¬ riques, relatifs à des points particuliers, seront indiqués à la biblio¬ graphie. L'inscription hiéroglyphique rupestre du Nishan-tash, à l'inté¬ rieur de la ville de Hattous, appartient au règne de Touthalija IV ; H. Bossert, Nischan-Tepe und Nischan-Tasch : AOF, 9, 1934, p. 172 ss. Des légendes hiéroglyphiques sont gravées sur des sceaux et accompagnent certaines figures de dieux et de rois à Yazilikaya (cf. sources archéologiques). 3. Documents assyriens et babyloniens. — Les textes historiques des rois d'Assyrie Assur-ouballit I, Ellil-nirâri et Arik-dên-ilu (dont les Annales sont les plus anciennes actuellement connues en Assyrie) sont transcrits et traduits par E. Ebeling dans E. Ebeling, B. Meissner et E. Weidner, Die Inschriften der altassyrischen Kônige, 1926, p. 38 ss. Ceux d'Adad-narâri I et de Salmanasar I par E. Weidner, ibid., p. 56 ss. ; traduction en anglais dans D. Luc- kenbill, Ancient Records of Assyria and Babylonia, I, 1926, p. 21 ss. ; ceux de Toukoulti-Ninourta I et de ses successeurs, traduits dans D. Luckenbill, op. cit., I, p. 49 às. 4. Élam. — La lutte entre Hourpatila et Kourigalzou III est rapportée dans la Chronique P, III, 10 ss. : traduction dans Th. G. Pin- ches, An early lablet of the babylonian Chronicle : Records of the Past, new. ser. V, 1891, p. 109 s., et F. Delitzsch, Synchronislische Geschichte P : Abhandlungen de la Société des Sciences de Saxe, t. 25, n° 1, 1906, p. 45. L'inscription de Kourigalzou sur une statuette est publiée par V. Scheil, Documents et arguments. 2. Inscription de Kurigalzu : RA, XXVI, 1929, p. 7 s. ; la tablette d'agate, par H. Hil- precht, Old Babylonian Inscriptions : Babylonian Expédition, ser. A, vol. I, 1893, nos 15 et 43, et p. 31 ; un scarabéoïde en agate et un bouton de sceptre sont dédiés par ce roi à des divinités : V. Scheil, Texte de Kurigalzu : MDP, VI, p. 30 ; Boutons de sceptre de la dynastie kassite : MDP, XIV, p. 32. Le texte de Houmban-noumena dans M. Pezard, Mission à Bender- Bouchir : MDP, XV, 1914, p. 42 ss. ; puis F. KÔnig, Corpus Inscrip- tionum Elamiticarum. I. Die altelamischen Texte, Hanovre, 1926, n° 46, C. Les documents d'Ountash-GAL publiés par V. Scheil dans MDP, III, V, XI, signalent un grand nombre de divinités en l'honneur desquelles ont été érigées des constructions ; c'est sous ce règne que commence l'emploi de la nouvelle écriture élamite : V. Scheil, Inscriptions de Unla§ (nap) GAL : MDP, XI, n° 89, p. 12 ss., 9 pl. 3, n° 1 et 2. La capture du dieu Immiria, dans V. Scheil, Inscription sémitique du roi Unla§ GAL : MDP, X, p. 85 ; la tablette d'Agabtaha, V. Scheil, Table de Agabtaha : MDP, II, p. 95. Le raid de Kidin-Houtran en Babylonie est rapporté dans la Chronique P, IV, 14 ss. : Pinches, op. cit., p. 111 ss. Inscriptions de Shoutrouk-Nahhounté, publiées par V. Scheil, dans MDP, II, III, V, VI, X, XI, et Légendes de Sulruk-Nahhunte sur cuves de pierre : RA, XVI, 1919, p. 195 ss. Voir aussi F. Weiss- bach, Anzanische Inschriften und Vorarbeilen zu ihrer Entzifferung : Abhandlungen de la Société des Sciences de Saxe, t. 12, 1891, p. 115 ss. Les événements de Babylonie, au temps de ce prince et de son fils Kutir-Nahhunté, dans un texte de Nabuchodonosor I : H. Winckler, Altorienlische Forschungen, I. Textes de Kutir-Nahhounté, publiés par V. Scheil, Brique de Kutir Nahhunte, MDP, III, 47 (n° 28), III, 49, et V, p. 89 (n° 29 bis) ; M. Pezard, Mission à Bender-Bouchir : MDP, XV, p. 73 ; F. Weiss- LES KASSITES 183 bach, op. cit. La belle statue de Napirasou (Musée du Louvre) a été publiée par G. Lampre, Statue de la reine Napir-Asou, MDP, VIII, pl. 15 et 16, p. 245 ss. et souvent reproduite dans les ouvrages sur l'art élamite ; légende, par V. Scheil, dans MDP, V, n° 65, p. 1 ss. Une stèle d'Ountash-GAL a été en partie reconstituée (Musée du Louvre) par M. Pezard, Reconstitution d'une stèle d'Unlaê- nap GAL : RA, XIII, 1916, p. 119 ss. ; M. Rostovtzeff, La stèle d'UntaS NAPGAL : RA, XVII, 1920, p. 113 ss. Au règne de Koutir- Nahhounté appartiennent, au Musée du Louvre, des panneaux en relief, provenant d'un mur en briques cuites : J. Unvala, Three panels from Susa : RA, XXV, 1928, p. 179 ss. 5. Hatti. — L'enceinte de Hattous, capitale du Hatti, avec les reliefs sculptés sur les montants des portes, dont le principal est un dieu guerrier (Musée d'Ankara), a été étudiée, ainsi que quelques constructions à l'intérieur de la ville, par O. Puchstein, Boghaskôi. Die Bauwerke : WVDOG, 19, 1912 ; en 1935, K. Bittel a achevé le dégagement d'un temple du Nouvel Empire et en a établi le plan complet : MDOG, 74, 1936, et AOF, 11, 1936, p. 82 s. Les sculptures du temple rupestre de Yazilikaya, signalées et dessinées par Ch. Texier, Description de l'Asie Mineure, Paris, 1839-1848, sont publiées en photographie dans K. Bittel, Die Felsbilder von Yazilikaija (bibliographie), Stamboul, 1934 ; on consultera en outre l'article de H. Bossert, qui porte le même titre, dans AOF, X, 1935, p. 66 ss. Au cours des fouilles de 1935, on a découvert en ce lieu des objets d'époque hittite et rien d'époque postérieure ; la date des reliefs est fixée par les « édicules » royaux qui accompagnent trois des figures : commencés au temps de Moursil II ou de Mouvat- talli, vers le milieu du xive siècle, ils ont été achevés un siècle plus tard, sous le règne de Touthalija IV : K. Bittel et H. Gùterbock, Bogazkôy. Neue Untersuchungen..., 1935. L' a édicule » est une architecture parlante, composée du groupe idéographique « grand roi » en écriture hiéroglyphique, répété deux fois pour soutenir un disque ailé qui se lit « Mon Soleil », titre du roi de Hatti au temps du Nouvel Empire ; à l'intérieur sont inscrits les idéogrammes particuliers à chaque prince. Sur les sceaux, Pédicule est entouré par une légende en caractères cunéiformes, et c'est ce qui a permis à H. Gùterbock, op. cit., d'en faire l'attribution aux divers princes. L. Delaporte, Les Hittites, 1936, p. 297 ss., présente un tableau succinct de la glyptique de cette époque. On trouve, dans l'ouvrage ci-dessus indiqué de K. Bittel, une mise au point de la chronologie dans les divers sites explorés, par la stratification de la céramique à Hattous. La porte des Sphinx à Heuyuk d'Aladja, signalée d'abord par W. Hamilton, Researches in Asia Minor, Londres, 1842, a été étu¬ diée par Macridy, La Porte des sphinx à Euyuk. Fouilles du Musée Impérial Ottoman : MVAG, 13, 1908, p. 177 ss. Dans AOF, 11, 1936, p. 49, K. Bittel insiste sur le fait que les sculptures sont de plusieurs époques, sans pouvoir encore en préciser les dates. Bibliographie. — a. Lettres d'Amarna. — Outre les commentaires de Knudtzon, on lira P. Dhorme, Les pays bibliques au temps d'El- Amarna, RB, 1908-1909 et Les nouvelles tablettes d'el-Amarna, RB, 1924, p. 5 ss. b. Hourri. — Pour l'histoire du Hourri, outre les lettres de Tousratta au Pharaon, on consultera notamment les deux versions du traité consenti par Souppilouliouma à Mattiwaza : E. Weidner, Polilische Dokumente, BoSt 8, 1923, n08 1 et 2. c. Assyrie. — Aux lettres d'Assur-ouballit et aux mémoriaux de ce roi, il convient d'ajouter la protestation de Bournabouriash dans la lettre 9 d'El-Amarna. Le rapprochement entre l'Assyrie et la Babylonie ressort de l'Histoire synchronique et est en outre rapporté dans la tablette 96947 du Musée Britannique : AKA, p. 388 s., Luckenbill, op. cit., n° 63. d. Hatti. — Les luttes de Souppilouliouma sont racontées dans 184 PROCHE-ORIENT ASIATIQUE des textes rédigés au temps de Moursil II et de Mouwattalli : E. Cavaignac, Les Annales de Subbiluliuma, Strasbourg, 1931. Sur l'ensemble du règne, E. Cavaignac, Subbiluliuma et son temps, Paris, 1932. Les démarches de la reine d'Egypte sont rapportées dans les Annales, édition Cavaignac, p. 20 ss., à compléter, pour la réunion des Grands de Hatti, par le fragment 639/f trouvé à Boghazkeuy en 1936, publié par H. Ehelolf dans MDOG 75, 1937, p. 63. La lettre de Souppilouliouma en réponse à la notifi¬ cation de la mort de son fils, KUB XIX 20, est traduite dans E. Forreh, Forschungen, t. II, 1926, p. 28 s. (voir l'état actuel des questions) ; la campagne en territoire égyptien du grince héritier Arnouwanda et ses conséquences fâcheuses sont mentionnées dans la seconde des prières de Moursil II au sujet de l'épidémie qui, pendant vingt ans, a désolé le Hatti : A. Gôtze, Die Peslgebele des MurSiliS, KIF, I, 1929, p. 208 ss. Moursil II. —• Les opérations militaires de ce règne sont consignées dans les Annales, dont il existe deux recensions, l'une s'étend sur les dix premières années, les Annales décennales, et l'autre, les Annales complètes, qui embrassent tout le règne, ne nous est pas parvenue dans sa totalité. Traduction des deux textes dans A. Gôtze, Die Annalen des MurSili§, MVÂG, 38, 1933. Les traités consentis par Moursil à Douppi-Tésoup d'Amourrou, fils d'Azirou, à Targasnalli de Hapalla, à Koupanta-KAL de Mirâ, sont traduits dans J. Friedrich, Staalsverlrâge, I, 1926 ; avec Manapa-Datta du Séha, ibid., t. II, 1930 ; la copie délivrée par Mouwattalli du traité de Moursil avec Rimisarma d'Alep est traduite dans E. Weid- ner, op. cit., n° 6. Les prières du roi au sujet de l'épidémie, dans A. Gôtze, Die Peslgebele, p. 161 ss. Le rituel pour la délivrance de l'aphasie du roi, dans A. Gôtze et H. Pedersen, Mursilis Sprachlâhmung, Copenhague, 1934. Sur l'affaire de la reine-mère, voir E. Forher, Forschungen, t. II, 1926, p. 1 ss. Sur les Achéens et leur expansion, cf. R. Cohen, La Grèce et l'hellênisation du monde antique, Clio, t. 2, 1934, chap. III. Biblio¬ graphie de la discussion sur l'identification de l'Ahhijawâ des textes hittites avec l'Achaîe : L. Delaporte, Les Hittites, 1936, p. 354. F. Sommer, Ahhijawâ und kein Ende ? IF, 55, 1937, p. 169 ss. MouwallallC. ■— Le règne de Mouwattalli est connu surtout par l'autobiographie de son frère et second successeur, .Hattousil III ; texte et traduction dans A. Gôtze, HalluèiliS, MVÂG, 29, 3, 1925 ; et Neue Brustûcke, ibid., 34, 1929. Il n'est pas fait mention explicite de la bataille de Qadesh, mais une simple allusion à une campagne de Mouwattalli contre l'Egypte. Le seul document d'origine hittite relatif à la bataille de Qadesh, c'est une lettre en langue akkadienne, très mutilée, adressée à un roi allié, probablement par Hattousil : texte, KBo, I, 15 et 19, traduction, D. Luckenbill, Hittite Treaties and Letlers, n° 7, AJSL, 37, 1921, p. 192 s. Le document relatif aux relations avec l'Ahhijawâ, appelé par les modernes Lettre Tawaga- lawa est la 3 e tablette d'une missive du roi de Hatti, texte et traduc¬ tion dans F. Sommer, Die Ahhijavâ-Urkunden, Munich, 1932, chap. Ier. Sur la date de ce texte, E. Cavaignac, La lettre Tava- galava, RHA, II, 1933, p. 100 ss. Des traités de vassalité ou de protectorat consentis par Mouvattalli, il nous est parvenu celui de Sounassoura, roi de Kizwatna : E. Weidner, Polilische Doku- mente, n° 7, et celui d'Alaksandou de Wilousa : J. Friedrich, Siaatsvertrâge, II, 1935, n° 5. Bcntésina d'Amourrou, déposé par Mouwattalli, sera rétabli par Hattousil III qui lui imposera un traité de vassalité : E. Weidner, op. cit., n° 9, traduction anglaise, D. Luckenbill, Hittite Treaties and Letlers, n° 12 : AJSL, 37, p. 197 ss. Sur la lutte entre le Hatti et l'Egypte dans les régions cananéennes, on consultera la stèle de Séti I à Beth-shân : A. Rowe, Topography and Hislory of Beth-shân, 1930, pl. 41 et celle de Ramsès II, ibid., pl. 46. Le texte a antérieurement été étudié, d'après une copie LES RASSITES 185 incomplète, par A. Moret, La campagne de Séli I au nord du Carmel (avec carte), REA, I, p. 18. Les légendes des reliefs de Karnak rela¬ tifs à la rencontre de Séti I avec les Hittites à Qadesh se lisent dans J. Breasted, Ancienl Records, t. 3, § 82-88. La stèle érigée par Séti I à Qadesh même, dans M. Pezard, Qadesh, Paris, 1931, pl. XXVIII, cf. p. 19 ss. La bataille de Qadesh a inspiré le Poème de Pentaour, conservé sur papyrus et sur les murs de temples à Karnak, Louqsor et Abydos ; un bulletin de cette bataille est gravé à Abydos, à Louqsor et au Ramesseum ; des bas-reliefs accompagnés de légendes sont sculptés à Louqsor, au Ramesseum, à Abydos et à Abousimbel. Textes dans Ch. Kuentz, La bataille de Qadesh : Mémoires de l'Institut français d'archéologie au Caire, t. LV, 1928 ss. et S. Hassan, Le Poème dit de Pentaour : Publications de l'Université égyptienne, t. 2. 1929. On consultera J. Breasted, The Baille of Kadesh, Chicago, 1903, p. 81 ss., A. Moret, Des Clans aux Empires, 1922, p. 360 ss. Sur la marche d'approche des Égyptiens, voir l'opinion de R. Dussaud, Topographie historique de la Syrie antique et médiévale, 1927, p. 105. Ourhi-Tésoup. — Les événements du règne de ce roi sont men¬ tionnés dans l'autobiographie de Hattousil III, son successeur. Le règlement de sa situation après la paix de 1278 est signalé dans une lettre de Ramsès II au roi de Mirâ (KBo, I, 24), traduite par D. Luckenbill, Hillite Trealies and Lelters, n° 11 : AJSL, 37, 1921, p. 196 s., commentée et placée dans son contexte historique par E. Cavaignac, La lettre de Ramsès II au roi de Mira : RHA, III, 1935, p. 25 ss. Une lettre dont l'auteur est vraisemblablement la reine Poudou-Hépa, montre Ourhi-Tésoup à la cour d'un roi qui parait être un roi de Cypre ou celui d'Ougarit (KBo II 11); elle est traduite dans F. Sommer, Die Ahhijavâ-Urkunden, 1932, chap. IV. Les rapports d'Ourhi-Tésoup avec le roi d'Assyrie sont inférés d'un texte très mutilé, fragment de lettre (KUB .XXVI 70) où son nom est mentionné en même temps que celui de Toukoulti- Ninourta. Hattousil III. — Le principal document historique de ce règne c'est l'autobiographie du roi, déjà mentionnée, à laquelle sont ajoutées dans la publication de A. Gôtze deux documents plus courts qui traitent du même sujet. La traduction en égyptien du texte rédigé à Hattous pour le traité de 1278 se trouve dans Max Mûller, Der Bundniss-Verlrag Ramsès II und der Chctiterkônigs : MDVG, 1902 ; traduction en anglais dans J. Breasted, Ancienl Records, t. III, § 367 ss., en français dans A. Moret, Des Clans aux Empires, 1922, p. 375 ss. Le texte en akkadien envoyé par le pharaon au roi de Hatti est transcrit et traduit dans E. Weidnef, Polilische Dokumente, n° 8 ; traduit en anglais dans D. Luckenbill, op. cit., n° 6, p. 190 ss. Les deux textes sont traduits et commentés dans S. Langdon et A. Gardiner, The Trealg of Alliance beiween Hatlusil and Ramsès II : JEA, t. 6, 1920, p. 179 ss. ; traduction dans L. Delà- porte, Les Hittites, 1936, p. 141 ss. De la correspondance entre Poudou-Hépa, reine de Hatti, et Naptéra, reine d'Égypte, il a été conservé les 2 lettres KBo I 29 et 21 ; KBo, I, 23 en faisait peut-être partie aussi ; traduction dans D.Luckenbill, Hittite Trealies, n°s 8, 9,10 : AJSL, 37,1921, p. 194 ss. Le premier de ces documents est complet et a été maintes fois publié en traduction, en dernier lieu dans L. Delaporte, op. cit., p. 149. L'entrée de la fille de Hattousil dans le harem de Ramsès II, en 1265, a été commémorée en Égypte par des stèles érigées en divers lieux ; textes publiés par Ch Kuentz : La « Stèle du Mariage » de Ramsès II : Annales du Service des Antiquités, t. 25, 1925 ; la traduction est en majeure partie reproduite dans L. Delaporte, op. cit., p. 151 ss. Sur une de ces stèles, un bas-relief montre Hattousil présentant sa fille au pharaon ■ Lepsius, Denkmàler, pl. 196, d'après qui il a été souvent reproduit. L'intervention du dieu Khonsou en faveur d'une autre fille de Hattousil, est contée tardivement, à l'époque 186 PROCHE-ORIENT ASIATIQUE ptolémaïque, dans le récit, en partie légendaire, de la « Stèle de Bakhtan » (Musée du Louvre) : Ch. Boreux, Musée du Louvre, Antiquités égyptiennes, Paris, 1932, p. 137. Traduction dans L. Dela- porte, op. cit., p. 156 ss. Un texte égyptien, sur une stèle de Coptos, J. Breasted, Ancient Records, t. 3, § 427-428, fait mention d'une autre princesse hittite venue plus tard comme épouse à la cour du Pharaon. Touthalija IV et Arnouwanda II. — Des fragments d'Annales (KUB XXIII) ont été traduits par R. Ranoszek, Kronika krola hehjckiego Tudhalijasa (IV) : Rocznik Orientalistyczny, t. 9, p. 43 ss. La lettre de reproches au roi d'Assyrie est traduite dans E. Forrer, Forschungen, t. I, p. 248. Le traité consenti à Ishtar- mouwa d'Amourrou est publié dans KUB XXIII 1 ; la tablette de la faute de Maddouwatta, A. Gôtze, Madduwatlaé, MVÀG, 32, 1, 1928, nous fait connaître les relations de ce prince vassal non seulement avec Touthalija, mais aussi avec son fils et successeur, Arnouwanda II, dont on possède un traité avec les habitants d'Ismi- rika (KUB XXIII 68) et des fragments d'Annales pour la période de sa corégence (ibid., 21). L'inscription hiéroglyphique du Nishan- Tash, à l'intérieur de Hattous, a été sculptée au temps de Toutha¬ lija : H. Th. Bossert, Nischan-Tepe und Nischan-Tasch : AOF, 9, 1934, p. 172 ss. État des questions. — Piphourourija, le nom en hittite du pharaon dont la veuve a demandé à Souppilouliouma de lui envoyer un de ses fils pour qu'il devienne roi d'Egypte, a été identifié de trois façons différentes. La bibliographie des travaux antérieurs se trouve dans J. Sturm, Wer ist Piphururiaê ? : RHA, II, 1933, p. 161, n. 1. Cet auteur conclut à l'équation Piphourourija = Toutankhamon (Nb-hprw-r'). En 1936, A. Moret, Histoire de VOrient, t. II, p. 538, considère comme plus probable le rapprochement avec Aménophis IV (Nfr-hprw-r' ; Naphourourija dans la lettre 8 d'el-Amarna), tandis que E. Cavaignac, Le problème hittite, p. 36 s., reporte l'événement à la mort d'Aï (Hrp-hprw-r'), le successeur de Toutankhamon. La lettre KBo I 14. — Depuis longtemps l'attention a été attirée sur une lettre en babylonien, publiée dans le 1er fascicule des Keil- schrifttexte aus Boghazkôy sous le n° 14, parce qu'il y est fait mention du travail du fer en pays hittite et de magasins, au pays de Kizwatna où le roi faisait entreposer les objets fabriqués en ce métal. Une fausse interprétation d'un passage mutilé avait fait considérer Ramsès II comme le destinataire du message. Dans un article intitulé KBo I 14 : RHA, II, 1934, p. 233 ss., E. Cavaignac a établi que l'auteur c'est le roi Hattousil III, et le destinataire, Salmanasar I, roi d'Assyrie. Si l'emploi du fer terrestre ne s'est pas généralisé en Orient avant le xii° siècle, on y a cependant pratiqué la métallurgie de ce métal dès les premiers siècles du III0 Millénaire. On peut refuser toute toute valeur historique au texte d'Anitta (p. 123), dans lequel il est fait mention d'un trône en fer et d'un sceptre également en fer, mais on ne peut récuser les témoignages archéologiques : outils découverts en Egypte, dans la pyramide de Chéops (IVe Dynastie), et conservés au Musée Britannique ; traces de fer à Eshnounna, en Mésopotamie ; objets en fer à Heuyuk d'Aladja, en Asie Mineure : H. Koshay, The results of the excavations ma.de on behalf of the Turkish Historical Society at Alacahôyuk in the Summer of 1936, Belleten, I, 1937, p. 534 ss. Les successeurs d'Ountash-GAL. — Pour G. Cameron, History of early Iran, 1936, p. 98, Pahir-ishshan, père des deux successeurs du roi Ountash-GAL, est à identifier avec le Pahir-ishshan, fils d'Igi-halki, grand-oncle et troisième précédesseur de ce môme roi. Aucun texte ne permet d'appuyer cette hypothèse et il semble plus raisonnable d'attendre la découverte de quelque nouveau document, comme l'a fait V. Scheil, en 1904, dans V Introduction à M DP, V, et de disposer comme ci-après la généalogie. EES KASSITES 187 Princes d'Élam Igi-halki y 1. Pahir-ishshan (Pahir-ishshaii) y 5. Ounpatar-Houban 2. Attar-kittah y 3. Houmban-noumcna 4. Ountash-GAL (épouse Napirasou) Kidin-Houtran niash pour les¬ quels il existe un synchronisme avec les princes d'Élam. Kashtiliash m * I Ellil-nâdin-shoumi b i i Adad-shoum-iddin Origine de Valphabet. — C'est une question qui a été très discutée, mais il ne paraît pas nécessaire de donner ici une liste des nombreuses études publiées sur ce sujet. Nous citerons seulement, parmi les plus récentes, H. Bauer, Der Ursprung des Alphabets, AO, 36 1 /2, 1937, selon qui nos signes d'écriture ont été inventés vraisemblable¬ ment vers 1300 av. J.-C., en Phénicie, peut-être à Goubla ; le prin¬ cipe de l'alphabet viendrait d'Égypte, mais non des signes. CHAPITRE IV LA CIVILISATION HOURRITE Zone d'expansion. — La civilisation hourrite a exercé son influence depuis les pentes du Zagros, à Test, jusqu'à la Méditerranée, à l'ouest. Tes Egyptiens de la XVIIIe Dynastie donnent le nom de H'rw (Hourrou) à la Syrie septentrionale, la région où ils se trouvent en contact avec un des royaumes liourrites, celui du Mitanni, qui, dans la première partie de cette époque, impose sa souveraineté à diverses principautés à l'ouest de l'Euplirate. D'après l'onomastique les Hourrites apparaissent en Basse Mésopotamie après la Dynastie d'Akkad, mais au cours du IIIe Millénaire on ne les trouve guère en Haute Mésopotamie où ils semblent s'être établis entre 1950 et 1750, et où ils ont exercé une influence profonde au xvie et au xve siècle. Ba civilisation assyrienne leur doit beaucoup de son individualité propre, du caractère qui la distingue de la civilisation babylonienne. Au milieu du IIe Millénaire, lors de la plus grande influence politique des Hourrites, les tablettes en akkadien dialectal de Nouzi (Yorgan Tepè, près Tarkalan), au sud-ouest d'Arrapha (Ker- kouk), contiennent un grand nombre de noms propres liourrites ; ce sont à peu près les seuls documents, avec les monuments figurés, dont on peut actuellement faire état pour l'étude de la civilisation hourrite tant que des chantiers de fouilles n'ont pas encore été ouverts dans le Hourri proprement dit. Des textes hittites montrent l'importance prise par l'influence hourrite dans les régions orientales de l'Empire. Ea présence d'un vocabulaire suméro-hourrite et d'une CIVILISATION HOURRITE 189 liste de divinités à Ougarit (Ras Shamra) porte témoi¬ gnage de l'existence dans cette ville d'une importante colonie. Et l'expansion plus au sud est attestée par de nombreux noms hourrites dans les tablettes de Ta'anak. Organisation politique. —- Le pays de Mitanni, appelé Hanigalbat par les Assyriens, est situé dans la partie occidentale de l'antique Soubarou ; il forme à la fin du XVe siècle un royaume séparé des autres pays hourrites. Le régime y est féodal et la monarchie héré¬ ditaire. Les nobles, appelés marjanni, forment une classe dirigeante, d'origine étrangère, indo-européenne. Organisation militaire. — C'est aux Hourrites, semble-t-il, plus exactement aux marjanni, qu'est due l'introduction de la charrerie dans les armées du Proche-Orient. Le cheval était encore rare en Basse- Mésopotamie au temps de la Ire Dynastie de Babylone, et il est devenu animal d'usage courant pendant la domination kassite ; les Hittites de l'Ancien Empire ne connaissaient pas le char de guerre, ceux du Nouvel Empire l'utilisent et recourent à des spécialistes hourrites pour l'entraînement des chevaux ; les Égyp¬ tiens, enfin, depuis l'invasion des Hyksôs, forment des charriers et les utilisent dans leurs armées. La famille. — Les textes juridiques de Nouzi per¬ mettent de se faire une certaine idée, bien incomplète, du droit en usage dans la région au pied du Zagros et de ses rapports avec la législation babylonienne. Le mariage, à Nouzi, repose sur un acte symbolique : le fiancé remet à son futur beau-père une somme d'argent et celui-ci la lui rend immédiatement. La jeune fille offre à son futur mari du meuble et des vêtements ; elle reçoit de sa famille une dot. La répudiation sans indemnité est autorisée si la femme est stérile ; si elle a des enfants, elle reçoit un dédommagement et le mari est déchu de la puissance paternelle ; ce seront cependant les seuls enfants de cette femme qui hérite¬ ront des biens de leur père, à l'exclusion de ceux qui pourraient naître d'un mariage postérieur. Une sorte de lévirat, comme chez les Hittites, les Assyriens et les Hébreux, découle de la propriété exercée sur la femme par la famille du mari. 190 proche-orient asiatique Adoption. — Par l'acte irrévocable ana shimti on constitue un legs particulier en faveur d'une personne déjà reconnue comme héritière du donateur ; par l'acte ana maroût on adopte réellement une personne étran¬ gère qui aura droit à une certaine part dans la succes¬ sion ; on abuse de ce genre d'adoption pour tourner la loi et transmettre à un étranger les biens inaliénables qui constituent un ilkou et devraient être transmis seulement en ligne directe ; cet usage, un des plus caractéristiques de la région de Nouzi, est une véritable « vente-adoption », puisque l'adoptant limite les droits de l'adopté et reçoit de lui un cadeau dont la valeur est égale à celle de l'ilkou transmis. Prêt à intérêt. — Le prêt à intérêt est d'ordinaire de durée très limitée ; le taux atteint jusqu'à 50 % et quand il y a plusieurs débiteurs le prêteur peut s'adres¬ ser à l'un d'eux pour en exiger tout son dû. Pénalités. — La loi pénale, à Nouzi, est beaucoup plus humaine qu'en Babylonie ou en Assyrie. Les pénalités, dans le cas de manquement à un engagement convenu par écrit, sont stipulées dans l'acte même et non fixées par jugement ; c'est d'ordinaire un très fort dédommagement en argent ou en nature, plus rarement une peine corporelle, telle que des coups sur les dents pour les briser. Le vol, pour lequel la peine capitale n'est jamais stipulée, est puni par des compensations qui atteignent parfois jusqu'à vingt-quatre fois la valeur de l'objet dérobé. On tient compte des circonstances de fait, brigandage, effraction..., et si le voleur n'est pas retrouvé la communauté peut être rendue responsable. L'accusé est souvent autorisé à se justifier par ser¬ ment, même quand il existe des témoins à charge ; le parjure semble avoir été très rare, et le coupable se dénonce lui-même en « se détournant des dieux ». Religion. — Les deux principales divinités du pan¬ théon hourrite sont Tésoup, dieu de l'orage, et Hépet, déesse solaire. Tésoup est identifié au dieu Adad des Mésopotamiens, il est représenté par le même idéogramme, iskour, et par le même chiffre x. Kou- marpi, le père des dieux apparaît dans une épopée. Les dieux aryens de la classe dominante ont reçu droit CIVILISATION HOURRITE 191 de cité : Mithra, Varouna, Indra et les Nasatya. Puis, aussi, ceux des anciens Soubaréens à demi akkadiani- sés, dont les Hourrites ont occupé le territoire ; ceux des nomades Habiri dont ils utilisent le concours comme mercenaires ; enfin, comme chez les Hittites, les éléments de la nature, montagnes, fleuves, terres, sources, vents et nuages. Art hourrite. — Aux Hourrites on attribue l'idée d'un type d'architecture dont les Assyriens du Ier Mil¬ lénaire font honneur aux habitants du Hatti, le bît- hilâni, dont le nom est d'origine sémitique occidentale. Mais au Ier Millénaire le Hatti, de valeur purement géographique et nullement ethnique, désigne pour les Assyriens les populations d'au delà de l'Euphrate. Ee bît-hilâni, c'est pour le profane une construction carac¬ térisée par des portes ornées de génies protecteurs, lions ou taureaux, et des bases de murs recouvertes de reliefs. Ea porte des sphinx à Heuyuk d'Aladja, en Hatti, au xme siècle et le palais araméen de Kapara, à Gouzana (Tell Halaf), en Soubarou, sont des cons¬ tructions de ce genre. Ea sculpture est représentée par un petit nombre de monuments, même si on lui attribue tous ceux du milieu du IIe Millénaire répartis dans l'aire de disper¬ sion de son influence. Celle-ci s'exerce encore après la disparition du Hourri comme facteur de civilisation, en particulier à Gouzana. Ea glyptique, représentée par des empreintes à Nouzi, des intailles à Nouzi et en Haute Syrie, témoi¬ gne d'une évolution moins développée de l'ancien art mésopotamien que la glyptique contemporaine du Kardouniash où, sur les cylindres kassites, on tend à supprimer les figures, à les remplacer par de longues légendes. Ee travail à la bouterolle avait presque com¬ plètement été abandonné ; il est de nouveau en faveur. De nombreux motifs s'inspirent de la tradition de la Basse-Mésopotamie, mais, surtout en Haute Syrie, une influence égyptienne s'y ajoute et se manifeste par des personnages vêtus à l'égyptienne, le disque ailé et divers symboles, tandis qu'une influence égéenne fait adopter comme arbre sacré un palmier stylisé très différent de l'antique palmier sumérien et qui sera, 192 PROCHE-ORIENT ASIATIQUE au Ier Millénaire, un ornement fort répandu dans l'art assyrien. Langue hourrite. —Xa langue hourrite est aggluti¬ nante et paraît avoir peu de rapports avec les autres langues connues de l'Asie antérieure. I^e hourrite de Hattous et celui d'Ougarit diffèrent sensiblement du hourrite du Mitanni, représenté par une lettre du roi Tousratta. L,a langue ourartéenne des ixe et vine siècles semble apparentée au hourrite du milieu du IIe Mil¬ lénaire. CHAPITRE IV NOTES Sources. —• a) Sources litléraires el épigraphiques. — Au Hourri proprement dit appartiennent les lettres du roi Toushratta : Knudt- zon, Die El-Amarna-Tafeln, n« 17 à 29 ; pour la lettre en langue hourrite, n° 24, on utilisera la transcription de J. Friedrich, Kleinasiatische Sprachdenkmâler, Bonner kleine Texte, 163, 1932, p. 8 ss. Un grand nombre de documents du milieu du IIe millénaire (v. 1475-1375) provient de Nouzi ; une cinquantaine, d'Arrapha (Kerkouk), d'où le nom de « tablettes de Kerkouk » sous lequel on désigne fréquemment cet ensemble. Avant les fouilles de Nouzi (publications indiquées au chapitre des fouilles), ont été publiés notamment G. Contenau, Les tablettes de Kerkouk et les origines de la civilisation assyrienne ; Paris, 1926, et C. Gadd, Tablets from Kirkouk, RA, XXIII, 1926, p. 49 ss. (bibliographie). Les textes en langue hourrite de Hattous se lisent dans plusieurs volumes des KUB, et notamment le t. XXVII : C. von Brandenstein, Kullische Texte in hethitischer und churrischer Sprache, Berlin, 1934. Le vocabulaire suméro-hourrite d'Ougarit (Ras Shamra) a été édité par F. Thureau-Dangin, Vocabulaires de Ras-Shamra, Syria, 12, 1931, n° 8, p. 234 ss. La liste de divinités a été reconnue par B. Hrozny, Une Inscription de Ras-Shamra en langue churrile : AOr, 4, 1932, p. 118, dans un texte publié par C. Virolleaud, Vocabulaire de Ras-Shamra en langue inconnue, Syria, 12, 1931, p. 389 s. ; termes hourrites et noms asianiques : C. Virolleaud, Les inscriptions cunéiformes de Ras Shamra, Syria, 10, 1929, p. 304ss. Voir aussi J. Friedrich, Ras Schamra, AO, 33, 1/2, 1934. Les termes hourrites et les noms asianiques à Qatna sont indiqués dans les études suivantes de C. Virolleaud, Les tablettes de Mishrifé-Iiatna cunéiformes, Syria, 9, 1928, p. 90 ss. ; Les tablettes de Mishrifé- Qalna, ibidem, 11, 1930, p. 311 ss. ; texte par lui traduit dans R. du Mesnil du Buisson, L'ancienne Qatna, Syria, 8,1927, p. 293 s. Gloses hourrites dans des lettres de Qatna, Knudtzon, op. cit., n° 58, de Tounip, ibid., n° 59, et des environs d'Amqa, ibid., n° 770. Nom¬ breux noms hourrites à Ta'annak : A. Gustavs, Die Personnennamen in den Tonlafeln von Tell Ta'annek, ZDPV, 50, 1927, p. 1 ss. ; ibid., 51, 1928, p. 169 ss. Il y a lieu de mentionner aussi le nom de Pouti- Hépa, prince de Jérusalem, Knudtzon, op. cit., lettres 285 ss., dont la lecture a été établie par A. Gustavs, Abd-hiba = Put-i-Hepa, OLZ, 14, 1911, col. 341 ss. b) Sources archéologiques. — Les sculptures du II0 millénaire dans la zone d'expansion des Hourrites et attribuées à ce peuple sont : 1. Un dieu de la fertilité, à Assur : W. Andrae, Kullrelief a us dem Brunnen des Asurtempels zu Assur, WVDOG, 53, Leipzig, 1931 ; 2. Une tête en basalte trouvée à Djabboul en Haute Syrie (Louvre) : R. Dussaud, L'art syrien du II" millénaire avant notre ère, Syria, 7, 1926, p. 341 ss., pl. LXXI ; 3. Un bronze de Qatna : ibid., p. 339 ; 5. Une tête en pierre, de même provenance : S. Ronzevalle, Notes DELAPOETE, DEIOTON ET VANDIEP. — I 13 194 proche-orient asiatique el études, p. 132, pl. V. A l'influence hourrite on rapporte encore des oeuvres plus tardives : 5. Un torse de Séfiré, près Alep (Musée de Beyrouth) : R. Dussaud, Torse de statuette de Séfiré, Syria, 9, 1928, p. 170 ; 6. Un bas-relief de Tell es-Salihiyé, près Damas (Musée Britannique) : G. Contenau, L'Institut français d'archéologie et d'art musulmans de Damas : Syrta, 5, 1924, p. 210, pl. LIII ; 7. Un bas-relief trouvé dans la citadelle d'Alep : R. D[ussaud], Fouilles de M. Ploix de Rotrou dans la citadelle d'Alep : Syria, XII, 1931, p. 95, fig. 2. Textes juridiques. — E. Cug, Les contrats de Kerkouk au Musée Britannique et au Musée de l'Irak, dans Études sur le droit babylonien... 1929, p. 410 ss. ; P. Koschaker, Neue keilschriftliche Urkunden aus Él-Amarna-Zeit, 1928, p. 59 ss. ; C. Gordon, Parallèles nouziens aux lois et coutumes de l'Ancien Testament, RB, 1935, p. 34 ss.; il y constate une situation juridique analogue à celle de S.arah et Agar ; l'existence d'un titre d'héritage par la possession des pénates ; l'usage de l'expression « manger l'argent » dans le sens d' « avoir l'usufruit » ; la pratique d'un certain lévirat ; l'attribution de l'héritage à une fille qui n'a pas de frère ; la coutume d'une sorte d'année sabbatique et du jubilé. C. Gordon, The story of Jacob and Laban in the Light of the Nuzi Tablels, BASOR 66, 1937, p. 25 ss., est un autre exemple des rapports entre les coutumes du Hourri et celles des anciens Hébreux. Sur le mariage à Nouzi, V. KoroSec, Ehe, RLA, II, 1936, p. 296 ss.. Les données sur la législation du vol à Nouzi sont groupées dans C. Gordon, Nuzi Tablels Relaling lo Thefl, Or. 5, 1936, p. 305 ss. 197 tablettes sont transcrites et traduites dans E. Cassin, L'adoption à Nuzi, Paris, 1938. 3. Religion. — Le traité de Mattiwaza avec Souppilouliouma donne une liste de divinités hourrites et notamment les noms des dieux aryens : E. Weidner, Polilische Dokumenle, p. 36 ss. 4. Langue. —- F. Bork, Die Milannisprache, MVAG, 14, 1-2, 1909 ; E. Forrer, Die harrische Sprache, dans Die Inschriflen und Sprachen des Hatti-Reiches, ZMDG, NF, I, 1922, p. 224 ss. ; A. Ungnad, Das hurritische Fragment des Gilgamesch-Epos, ZA, NF, I, 1924, p. 123 ss. ; C. Gordon, Nouns in the Nuzi Tablets, Bab., 16, 1936, p. 1 ss. ; Évidence for the Horite Language from Nuzi, BASOR, 64, 1936, p. 23 ss. Selon V. Lesny, The Language of the Mitanni Chieftains. A third Branch of the Aryan Group, AOr, 4, 1932, p. 257, les termes non asiatiques de la langue hourrite, importés par la classe dirigeante des marjanni, ne seraient ni proto-indiens ni proto-iraniens mais appartiendraient à une branche encore inconnue du groupe aryen. Bibliographie. — 1. Sur la civilisation hourrite, en général ; E. Chiera et E. Speiser, A New Factor in the History of the Ancienl East, AASOR, 6, 1926, p. 75 ss. ; E. A. Speiser, Ethnie Movements in the Near East in the Second Millenium B. C., AASOR, XIII, 1933, p. 13 ss. ; A. Gotze, Das Problem der churritischen Kullur, Ex Oriente Lux, 1934, p. 33 ss. ; du même, Helhiter, Churriter und Assyrer, Oslo, 1936 ; G. Contenau, La civilisation des Hittites et des Milanniens, Paris, 1934. Sur la date des tablettes de Nouzi : E. Speiser, A Letler of Saushshatar and the Date of the Kirkuk Tablets, JAOS, 49, 1929, p. 269 ss. Sur le nom de Hourri en Egypte : B. Hrozny, Le hittite, AOr, 3, 1931, p. 288. Sur la non-identité des Hourrites et des Horrites de la Bible, établis dans la montagne de Séir : P. Montet et P. Buciier, Un dieu cananéen à Tanis: Houroun de Ramsès, RB, 1935, p. 153 ss. Sur les mots aryens en pays hourrite et les rapports des Aryens de Mésopotamie et de Syrie avec l'en¬ semble des peuples aryens, Kônig, Arier in Syrien und Mesopota- mien, RLA, I, p. 144 s. ; Mironov, Aryan Vestiges in the Near East of the Second Millenar, 1933, p. 186 ; A. Gustavs, Eigennamen von marjannu-Leuten, ZA NF, 2, 1935, p. 297 ss. Sur l'absence de noms hourrites à Gashour (Nouzi) et & Tell Billa, au temps de la dynastie d'Akkad, E. Speiser, Ethnie Movements CIVILISATION HOURRITE 195 in the Near Easl... AASOR, XIII, 1933, p. 24 s. ; T. Meek, Some Gleanings from the Last Excavations ai Nuzi, ibid., p. 7. Sur la présence de noms hourrites à Samarra, sur le Tigre, peu après cette dynastie d'Akkad, au IIIe millénaire, et à Drehem, près Nippour, au temps de la IIIe dynastie d'Our, F, Thureau- Dangin, Tablette de Samarra, RA, IX, 1912, p. 1 ss. On consultera aussi Albright, The Horites in Palestine, dans From the Pyramids to Paul (Robinson Fetschrift), New-York, 1935, p. 9 ss. État des questions. — On ne connaît ni l'extension géographique du Hourri proprement dit, ni le site de sa capitale. On ne sait rien de sa population asianique primitive ni des circonstances dans lesquelles l'élément indo-européen a imposé sa domination. Les documents historiques d'origine hourrite sont très peu nombreux ; les textes juridiques et économiques font complètement défaut. Nos sources d'information pour l'histoire proviennent surtout de l'Assyrie, du Hatti, de l'Égypte ; pour la civilisation de Nouzi, c'est-à-dire d'une ville conquise, où la population indigène était depuis longtemps soumise à l'influence de la Basse Mésopotamie. Des fouilles en pays hourrite mettraient peut-être au jour des documents écrits, sources probablement plus précieuses que celles auxquelles s'alimente notre légitime curiosité. CHAPITRE V LA CIVILISATION HITTITE La société. — L'Empire hittite est, comme le Hourri, un État féodal ; au temps du Nouvel Empire il évolue vers un pouvoir plus étendu du Grand Roi, par la sup¬ pression des vassaux, remplacés par des gouverneurs, mais dans les pays récemment annexés le régime féodal subsiste. Le Grand Roi n'est pas un monarque absolu ; il doit être accepté par le pankous, l'assemblée des nobles, et prendre devant elle des engagements sanctionnés par un serment. Cette assemblée est le juge suprême pour les fautes reprochées à des membres de la famille royale ou de la noblesse. Les Grands Rois de l'Ancien Empire portaient les titres de Tabama et de Héros ; à partir de Souppilouliouma s'ajoute celui de Mon Soleil ; le symbole du disque ailé est emprunté à l'Egypte et introduit dans la composition d'un édicule dans lequel le nom royal est écrit en caractères hiéro¬ glyphiques. Après sa mort le Grand Roi sera vénéré comme dieu et recevra un culte particulier. Il s'entoure d'une garde du corps, les Meshedi, et tout le personnel à son service est soumis à des règlements spéciaux, acceptés par serment renouvelable à inter¬ valles déterminés. Il est l'intermédiaire entre la divi¬ nité et son peuple ; chargé d'assurer à celui-ci l'abon¬ dance des biens de la terre, il est résponsable des mauvaises récoltes et des épidémies ; il doit donc présider en personne à certaines fêtes, accomplir cer¬ tains rites, faire chaque année ses dévotions dans divers sanctuaires. Il lui incombe de conduire la guerre contre CIVILISATION HITTITE 197 les ennemis du Hatti, c'est-à-dire tous les princes qui ne sont pas liés à lui par un traité d'alliance ou de vassalité. Il est, enfin, le juge suprême, sauf pour les crimes réservés au pankous, dans les affaires d'une certaine gravité. Il entretient les relations avec les alliés, les protégés et les vassaux. La reine. — En Hatti la femme ne peut exercer la royauté, mais elle peut être régente. Elle prend une part officielle aux cérémonies du culte aux côtés de son époux, ou même les préside. Quelques reines jouent un rôle politique important, telle Poudou-Hépa, la femme de Hattousil III. La reine n'est pas la seule femme du Grand Roi. Celui-ci entretient une concubine (ésertou) dont l'un des fils pourra devenir Grand Roi s'il n'y a pas de prince né de la Grande Reine, et d'autres femmes dont la descendance est exclue des droits à la couronne. Le mariage consanguin, en usage à la cour d'Egypte, n'est pas permis en Hatti ; qualifié de barbare, il est interdit dans les pays vassaux, nou¬ vellement unis, sinon aux particuliers, du moins aux princes. Le prince héritier. — Pour assurer la succession en évitant des troubles au moment de sa disparition le Grand Roi a coutume de désigner un prince héritier ; il le fait agréer par le pankous qui lui jure fidélité, et il l'associe à la conduite des affaires de l'Etat. Petits rois et villes saintes. — Les vassaux, ou petits rois, sont liés chacun au Grand Roi par un traité parti¬ culier dans lequel le préambule raconte l'histoire des rapports de son royaume avec le Hatti ; ils reçoivent des garanties pour l'intégrité de leur territoire propre, et souvent aussi, l'assurance que leur descendance légi¬ time recevra du secours contre les usurpateurs éven¬ tuels. Les petits rois ne possèdent aucun droit souve¬ rain ; le Grand Roi seul est chef suprême religieux, civil et militaire. Les protégés ont des droits un peu plus étendus ; il leur est permis, par exemple, de s'agrandir aux dépens de voisins non soumis au Hatti. Les gouverneurs ne sont que les représentants du Grand Roi ; des règlements particuliers marquent leurs devoirs et l'étendue de leur compétence. Dans les villes saintes d'Arinna, Zippalanda et Neriq un statut 198 PROCHE-ORIENT ASIATIQUE spécial attribue au grand prêtre le pouvoir civil. Seigneurs et guerriers. — Les seigneurs, ou nobles de Hatti, doivent accompagner le Grand Roi à la guerre et fournit un contingent d'hommes armés ; ils reçoivent une part du butin pour l'entretien de cette troupe. Des soldats de carrière reçoivent, comme en Babylonie, une petite propriété rurale pour leur entretien ; ils peuvent devenir hommes de fief à condition de payer une rede¬ vance qui répond à Yilkou babylonien. Au temps du Nouvel Empire l'État se désintéresse beaucoup de la transmission de ces fiefs et elle s'effectue souvent, comme en Hourri, par une adoption fictive. Les charges jadis supportées par la terre seule, sont mainte¬ nant réparties entre le sol et le tenancier. Travailleurs manuels et esclaves. — Au-dessous des guerriers sont les travailleurs manuels, puis les déportés soumis à un statut spécial, avec droits limités, quand ils n'ont pas été incorporés dans l'armée ou réduits en esclavage. La situation de l'esclave dépend de celle de son maître et aussi de sa propre origine ; elle peut avoir de l'influence sur celle de sa femme, même quand celle-ci est née dans la condition libre. Famille. Lévirat. — Le mariage, en Hatti, se fait par achat ou par rapt. La femme reçoit de son père une dot (iwarou) qui répond au moulouggou des Hourrites de Nouzi. Comme en Assyrie elle entre dans la maison de son époux ou continue à résider chez son père ; de là des situations différentes en ce qui concerne ses biens, soit pendant le mariage, soit lors du décès de l'un des conjoints. La loi pénale sur l'adultère est assez semblable à celle de l'Assyrie : le mari peut faire mourir les coupables s'il les prend en flagrant défit ; c'est le seul cas, avec le rapt en vue du mariage, où la loi autorise la vengeance privée. Le divorce entraîne le partage des enfants. Un droit de lévirat maintient dans sa nouvelle famille la femme devenue veuve. Aucun texte légal ne concerne le concubinat et c'est à peine s'il est fait mention des droits du père sur ses enfants, de l'adoption, de l'expulsion par une femme veuve ou répudiée de son fils devenu indigne. Droit pénal. — Les crimes et délits contre les per¬ sonnes sont le meurtre, les coups et blessures, l'avorte- CIVILISATION HITTITE 199 ment, le rapt (sauf en vue du mariage), l'attentat aux mœurs, les actes contre nature, la rébellion contre le roi, les sortilèges, L a peine varie d'après la condition du coupable et celle de la victime, d'après le lieu où l'acte délictueux a été commis ; elle est plus grave en cas de préméditation. Ce peut être la mort ou une indemnité en argent, en esclaves, en terrain, La res¬ ponsabilité collective d'une famille et celle d'un village sont envisagées dans le cas du rapt ou de rébellion contre le roi ; celle du village pour meurtre commis par inconnu sur son territoire. Les délits contre la propriété, vol, incendie, dom¬ mages divers, se compensent par la tradition d'un cer¬ tain nombre d'animaux, d'une somme d'argent, d'une quantité d'orge ou de laine, la remise en état ou le remplacement de la chose détruite ou détériorée. Dans son ensemble la loi pénale hittite est moins sévère que la loi babylonienne ; elle a d'ailleurs subi au cours des siècles des atténuations considérables ; les sacrifices humains ont disparu, remplacés par des sacrifices d'animaux ; les peines corporelles ont été réduites à la mort, la mutilation des oreilles et du nez, ou la corvée royale. Pour les fonctionnaires civils et pour les employés des temples il existe des législations spéciales, plus sévères, parce que les fautes sont plus grandes à raison de la qualité de la personne, roi ou dieu, qu'elles atteignent. Organisation militaire. ■— En tout temps le Grand Roi entretient des troupes dans des camps et des for¬ teresses spécialement dans les marches du royaume, où le pouvoir est aux mains de marquis, gouverneurs civils, religieux et militaires. Décide-t-il de partir en campagne, il lance un ordre de mobilisation ; les sei¬ gneurs et les villes saintes amènent leurs contingents au lieu du rassemblement ; les vassaux envoient les troupes auxquelles les oblige leur traité particulier. De roi apparaît devant les troupes à la date fixée et en prend le commandement. Il existe deux sortes de combattants, les uns en char, les autres à pied. L'in¬ troduction des chars dans les armées les rend plus redoutables ; elle semble due aux Hourrites, et ce sont 200 PROCHE-ORIENT ASIATIQUE des Mitanniens qui servent d'instructeurs aux Hittites pour l'élevage et l'entraînement des chevaux. Re combattant en char possède comme armes offensives l'arc et la lance ; le fantassin, la lance et l'épée. Res reliefs hittites de Hattous et les reliefs égyptiens de la bataille de Qadesh montrent l'équipement et les types des soldats hittites et de leurs alliés. On utilise en effet, des mercenaires, Soutou et Habirou, nomades ou gens sans patrie, qui se mettent au service de quiconque leur assure la subsistance ; et pour les grandes offensives on recrute des mercenaires dans toute l'Asie Mineure. Res effectifs réunis sont très variables ; à la bataille de Qadesh, la plus importante de cette époque, le Grand Roi de Hatti met en ligne 17.000 fantassins et 3.500 chars. R'entretien des troupes en Hatti est assuré par les magasins d'appro¬ visionnement royaux ; en campagne elles vivent sur le butin et détruisent ce qu'elles ne peuvent emporter. Ha guerre est un jugement de dieu pour trancher un différend entre États ; l'ouverture des hostilités est précédée de l'envoi d'un message écrit, dans lequel est signalée la faute commise, le casus belli, et la réparation exigée. Si satisfaction n'est pas donnée, les hostilités commencent ; avant de les engager et au cours de la lutte les dieux sont continuellement consultés, et s'il se produit quelque événement désagréable, épidémie ou défaite, on recourt à des purifications de l'armée et de ses chefs. Coups de mains, lutte en rase campagne, retranchements dans des forteresses ou dans des montagnes escarpées, embuscades, marches de nuit sont les formes diverses de la tactique et de la lutte. Re droit de guerre permet le pillage, l'incendie, la déportation des civils, considérés comme bétail humain ; les dieux sont sortis avec honneurs de leurs temples avant le pillage et la destruction, et l'on s'efforce de s'attirer leur bienveillance. Re Grand Roi accepte la soumission dès que celui-ci se déclare prêt à reconnaître son pouvoir souverain, et jamais il n'agit avec la cruauté des Assyriens qui se complaisent à tuer les prisonniers après leur avoir fait subir des tortures. Organisation économique. — En l'absence presque CIVILISATION HITTITE 201 complète de documents on connaît mal l'organisation économique du Hatti. Da propriété foncière est en partie collective, en partie privée. Celle du roi et celle des temples est la plus étendue. Dans tous les cas elle est placée sous la protection des dieux par un sacrifice accompli sur le terrain à chaque changement de propriétaire. Tout terrain abandonné est au pre¬ mier occupant qui se charge de le cultiver. Comme en Babylonie il existe des biens privilégiés, dispensés de ces redevances au roi qui sont recueillies dans des « maisons scellées » ou entrepôts, de même que des personnes privilégiées, dispensées de la corvée, par exemple les employés des temples. Da propriété fon¬ cière est exploitée par des gens de condition libre et par des esclaves, souvent des déportés. On cultive l'orge et l'amidonnier, pour le pain et la bière qui sont à la base de l'alimentation ; on cultive aussi la vigne et le pommier. Des animaux domestiques sont le cheval, l'âne, le mulet, le bœuf, le mouton, la chèvre, le porc, le daim, les abeilles. Da loi fixe le prix de ces animaux et des divers produits agricoles. Elle fixe également les prix du commerce ; ceux-ci se règlent d'ordinaire en argent, parfois en orge ; la valeur de l'argent est deux cent quarante fois supérieure à celle du cuivre, alors qu'elle la dépassait seulement de cent quatre- vingts fois au début du IIe Millénaire, au temps des colonies assyriennes. De contrat de louage de services ou d'animaux est réglé par la loi et la rétribution est tarifiée ; l'homme réduit en servitude pour dettes peut se faire remplacer par un autre au nouvel an qui suit sa déchéance. Religion. — En Hatti, comme dans toutes les civili¬ sations contemporaines la religion occupe la première place dans les préoccupations du chef de l'État et dans celles de ses sujets. On honore un grand nombre de dieux, répartis en plusieurs groupes dans les listes des divinités qui président aux serments solennels. En tête de ce panthéon sont les anciennes divinités des Hittites asianiques, la déesse d'Arinna et son époux, le dieu de l'orage, auxquels le dieu Soleil du Ciel tente d'enlever la suprématie au temps du Nouvel Empire. Da déesse d'Arinna est « reine de Hatti » ; elle prend part directe 202 PROCHE-ORIENT ASIATIQUE à la chose publique, assiste le Grand Roi dans ses combats ; celui-ci est son lieutenant, son grand prêtre ; il lui rend compte de ses actes. Ta déesse d'Arinna et le dieu de l'orage ont plusieurs enfants ; les plus connus sont les dieux de l'orage de Zippalanda et de Nériq, Inar, Télépinou et la déesse Mezoulla ; dans leur cycle évoluent les taureaux divins, des dieux-montagnes et diverses formes secondaires groupées sous le nom de Hépet. Te mythe du serpent Illoujanka et celui de Télépinou, le dieu disparu et retrouvé, appartiennent à ce groupe. Tes Indo-Européens ont introduit le dieu Pirwa, le dieu Askasepa, la déesse de la médecine, Kamrousepa, qui a pour fille Arouna, la déesse de la mer. Dans les autres séries de dieux sont ceux des pays vassaux qui ont reçu droit de cité en Hatti ; on les distingue par la langue dans laquelle on leur adresse les prières, car l'unification du culte n'est pas encore réalisée, ni l'absorption des divinités étrangères. Clergé et personnel des temples sont soumis à une législation spéciale et les peines qui frappent les fautes dans l'accomplissement de leurs fonctions sont parti¬ culièrement graves. Te culte est national ; tout étran¬ ger en est exclu sous peine de mort, parce que considéré comme impur. Tes rapports des dieux et des hommes sont ceux de maîtres et de serviteurs. Tes dieux règlent le cours de tous les événements ; ils manifestent leur volonté par divers moyens, songes, hommes inspirés, oracles^ On les consulte non seulement pour les affaires de l'État, mais pour les affaires personnelles, telles que l'infor¬ tune ou la maladie. Les arts. — Tes villes hittites sont en général bâties dans la plaine et à proximité d'un cours d'eau. Ta capitale, Hattous, est en région montagneuse et son enceinte ovale, dont le grand axe mesure 2 kilomètres, repose sur plusieurs éminences. Sa forteresse, bien conservée, présente des portes voûtées, ornées de reliefs ; à l'intérieur sont les ruines de plusieurs édi¬ fices considérables. Une autre porte monumentale à Heuyuk d'Aladja et une porte de palais à Malatya sont les seuls autres restes importants d'architecture actuel¬ lement mis au jour. T'ornementation par des sculp- CIVILISATION HITTITE 203 tures en bas-relief dans les passages des portes et en bas des murs des salles et des cours sera imitée par les Assyriens : le plus bel exemple, dans l'art hittite de ces reliefs, c'est un dieu-guerrier à Hattous. A 2 kilomètres de la capitale, un temple à ciel ouvert a été aménagé dans deux grandes anfractuosités d'un groupe de rochers dans la plus grande des galeries, deux cortèges divins, comportant soixante-neuf personnages sculptés sur la paroi rocheuse représentent la déesse Soleil d'Arinna et son époux, chacun avec sa suite, ha pré¬ sence de l'édicule de Moursil II ou de Mouwattalli dans cette galerie, et de l'édicule de Touthalija IV dans l'autre galerie donnent la date de cette incompa¬ rable série de reliefs hittites. De cylindre-sceau des Mésopotamiens, très répandu en Haute Syrie, n'a jamais été adopté sur le plateau d'Asie Mineure où l'on en rencontre seulement de très rares exemples, Be cachet plat hittite porte en général une légende en caractères hiéroglyphiques, parfois un personnage ou des animaux ; une croix cantonnée de quatre lignes en S semble une marque officielle et parmi les divers sceaux du roi il en est un qui présente son édicule entouré de son nom et de sa filiation en caractères cunéiformes. Dans certaines circonstances on gravait des sceaux spéciaux, tels ceux du dieu de l'orage de Hatti embrassant Hattousil III et de la déesse d'Arinna embrassant la Grande Reine Pou- dou-Hépa qui servirent à authentiquer le texte du traité conclu avec le pharaon Ramsès II. Langues en usage en Hatti. — Au temps du Nouvel Empire les Hittites parlent la langue des immigrants qui ont pris le pouvoir en Hatti au début du IIe Millé¬ naire. C'est la langue officielle ; elle s'écrit avec les caractères cunéiformes mésopotamiens ; à la suite de B. Hrozny la plupart des linguistes la classent parmi les langues indo-européennes et ce serait la plus ancienne dont il nous est parvenu des documents ; récemment, MM. Sturtevant et Pedersen à Chicago, M. Cuny à Bordeaux, la considèrent comme particulièrement apparentée au tokharien avec lequel elle se serait détachée du tronc commun à toutes les langues, avant la constitution de l'indo-européen. 204 PROCHE-ORIENT ASIATIQUE A la même époque le babylonien est la langue diplo¬ matique dans tout l'Orient ; l'administration hittite possède des scribes versés dans cette langue et même des scribes d'origine babylonienne. On rédige en baby¬ lonien la correspondance et les traités avec les alliés, et avec les vassaux de Syrie. Le sumérien, langue morte dont l'influence reste considérable dans les cérémonies religieuses et dans la langue des Babylo¬ niens, doit être connu dans une certaine mesure par les scribes hittites ; des vocabulaires leur facilitent l'étude. La langue des Hittites asianiques semble disparue de l'usage journalier ; elle est encore employée dans des prières adressées aux antiques divinités. Les relations avec le Louwija et le Hourri sont continuelles ; il est des fonctionnaires qui parlent les langues de ces régions et elles apparaissent dans des documents reli¬ gieux ; la langue du pays de Pâla y est également représentée. Une écriture hiéroglyphique, spéciale à l'Asie Mineure et à la Syrie septentrionale, semble réservée à une langue apparentée au Hittite indo-européen. Au temps du Nouvel Empire elle apparaît sur des monuments lapidaires à Hattous, à Yazilikaya et à Malatya, ainsi que sur des sceaux. Plus tard, et jusqu'au vuie siècle, les inscriptions en ces caractères sont nombreuses, surtout en Haute Syrie ; le seul texte sur argile a été recueilli à Ninive et des lettres en caractères cursifs, sur bandes de plomb, ont été découvertes dans les ruines d'Assur. Littérature. —- La littérature hittite, d'après les documents des archives de Boghazkeuy, comprend des Annales, des récits historiques, des traités dont le préambule est aussi de caractère historique, des règle¬ ments pour les diverses classes de fonctionnaires, des lettres officielles, des épopées et des mythes, des textes de présages, d'incantations, d'astrologie, de nombreux rituels pour les cérémonies du culte, un traité sur l'entraînement des chevaux. Des fouilles en d'autres sites y pourront ajouter des textes relatifs à l'organi¬ sation économique. CHAPITRE V NOTES Sources. — I" Sources écrites. — Les sources écrites sur la civili¬ sation hittite, ce sont presque exclusivement les tablettes décou¬ vertes dans les ruines de Hattous, à Boghazkeuy : Keilschrifttexie aus Boghazkôi (abréviation KBo, I à VI), par H. Figulla, E. For- rer, B. Hrozny et E. Weidner, WVDOG, 30, 1916-1923, et 36, 1921 ; Iieilschrifturkunden aus Boghazkôi (KUB, I à XXVIII), encore en cours de publication, par C. von Brandenstein, H. Ehe- lolf, H. Figulla, A. Gôtze, H. Gûterbock, J. Schiele, A. Wal- ther, O. Weber et E. Weidner, Berlin, 1921 ss. ; L. King, Hittite Texts in the Cuneiform Character from Tablets in the British Muséum (abr. HT), Londres, 1920 ; A. Gôtze, Verslreute Boghazkôi-Texte (VBoT), Marbourg, 1930. Transcription des textes historiques de l'Ancien Empire et des règnes de Souppilouliouma et de Moursil II : E. Forrer, Die Boghazkôi-Texte in Ùmschrifl, lasc. 2 (2 BoTU) : WVDOG, 42, 1926. 2° Sources archéologiques. — Sur les constructions de Hattous, on consultera O. Puchstein, Boghaskôy. Die Bauwerke, WVDOG, 19, 1912, et les comptes rendus des fouilles récentes. Sur Yazilikaya : K. Bittel, Die Felsbilder von Yazilikaya (bibliographie), Stamboul, 1934 ; le compte rendu des fouilles de 1935, et H. Bossert, Die Felsbilder von Yazilikaya, AOF, X, 1935, p. 66 ss. Sur la porte monumentale de Heuyuk : Th. Macridi-Bey, La Porte des sphinx à Euyuk. Fouilles du Musée Impérial Ottoman, MVAG, 13, 1908, p. 177 ss. Bibliographie. — Une bibliographie des études anciennes se trouve dans G. Contenau, Éléments de bibliographie hittite, Paris, 1922, avec Supplément aux Éléments de bibliographie hittite, Bab. X, 1927, p. 1 ss., 137 ss. Elle est continuée par L. Delaporte et S. Prze- vorsky dans la RHA. Autres bibliographies, dans AOF, IJ et ZA. Bibliographie classée dans L. Delaporte, Les Hittites, 1936. 1° Ouvrages généraux. — A. Gôtze, Kleinasien, dans O. Walter, Kulturgeschichte des alten Orients, t. 3, Munich, 1935 ; G. Contenau, La civilisation des Hittites et des Milanniens, Paris, 1934 ; L. Dela¬ porte, Les Hittites, Paris, 1936 ; A. Gôtze, Hethiter, Churriler und Assyrer, Oslo, 1936 ; 2° Études particulières. — Sur la famille royale : A. Gôtze, Ueber die hetlitische Kônigsfamilie, AOr, 2, 1930, p. 153 ss. Les relations avec les vassaux sont illustrées par de nombreux traités : E. Weidner, Politische Dokumente aus Kleinasien (textes akkadiens, transcrits et traduits), BoSt, 8 et 9, 1923 ; J. Friedrich, Slaatsyer- irdge des Hlalli-Beiches in hethitischer Sprache (trans. et trad.), MVÀG, 31, 1, 1926 et 34, 1, 1930 ; exposé magistral au point de vue du droit : V. Korosec, Hettitische Staalsvertrâge, Leipzig, 1931 ; 3° Droit. — Du droit hittite on connaît des lois réunies dans deux recueils d'une centaine d'articles chacun : texte transcrit et traduit dans B. Hrozny, Code hittite provenant de l'Asie Mineure 206 PROCHE-ORIENT ASIATIQUE (vers 1350 av. J.-C.), Paris, 1922 ; traduction seule : J. Friedrich et H. Zimmern, Helhitische Geselze aus (lem Slaalsarchiv von Boghaz- kôi (um 1300 v. Chr.), AO, XXIII, 2,1922. J. Friedrich et P. Koscha- ker préparent une nouvelle traduction, rendue nécessaire par les progrès de l'interprétation des textes. Étude sur ces documents dans E. Cug, Éludes sur le droit babylonien, les lois assgriennes et les lois hit¬ tites, Paris, 1929, p. 407 ss. ; P. Collinet, Droit babijlonien, droit assyrien, droit hittite, JS, 1932, p. 68 ss., 122 ss. On lira V. Korosec, Das helhilische Privatrecht, ZSSR, 52, 1932, p. 146 ss. et Beilrâge zum helhilischen Priualrecht, ibid., p. 156 ss. ; du même auteur, Raub- und Kaufehe im helliitischen Recht, Studi in onore di Salvalore Rocco- bono, I, p. 551 ss., Palerme, 1932 ; N. Schneider, Ehe und Familie in der Gesetzgebung der Sumerer, Babglonier, Assyrer und Helhiter, 1932 ; P. Koschaker, Fratriarchai, Hausgemeinschaft und Mutter- recht in Keilschriflrechlen, I. HajaSa ZA, 41, 1933, p. 1 ss. ; du même, Zum Levirat nach helhilischêm Recht, RHA, II, 1933, p. 77 ss. ; I. Price, The so-called Levirat-Marriage in Hittite and Assyrian Laws, Oriental Sludies, Paul Haupt Anniversary, Baltimore, 1926. K. Fabricius, The Hittite System of Land Tenure in the Second Millenium B. C., AcO, 7, 1929, p. 275 ss. Les pénalités spéciales aux employés des temples sont indiquées dans E. Sturtevant et G. Betchel, Instructions for Temple Officiais, dans A Hittite Chrestomathy, Philadelphie, 1935, p. 127 ss. V. Korosec a écrit l'article Ehe dans RLA, II, 1937, p. 293 ss. ; 4° Religion. — La religion hittite est étudiée dans le détail par G. Furlani, La religione degli Hitliti, Storia dette Religioni, t. XIII, Bologne, 1936 (bibliographie) ; 5° Art. — Dans les études sur l'art hittite on a uni, en général, les monuments du Hatti proprement dit et ceux de la Haute Syrie, et le plus souvent on n'a pas distingué entre Hittites et Néo-Hittites. On consultera, outre les ouvrages indiqués aux sources archéolo¬ giques, G. Contenau, L'art de l'Asie occidentale ancienne, Paris, 1928 ; L. Delaporte, L'art de l'Asie antérieure, Nouvelle Histoire universelle de l'art, t. I, Paris, 1931 ; O. Weber, Die Kunsl der Hethiler, Berlin, 1922 ; trad. française, Paris, 1922 ; R. Dussaud, La Lydie et ses voisins aux hautes époques, Paris, 1930. Pour la glyptique, G. Contenau, La glyptique syro-hiltite, Paris, 1923 ; D. Hogartii, Hittite Seals, Oxford, 1920 ; les ouvrages généraux, les catalogues de collections particulières, les comptes rendus des fouilles récentes à Boghazkeuy et à Alishar. Pour la céramique, H. de Genouillac, Céramique cappadocienne, Paris, 1926, que l'on complétera par H. Frankfort, Sludies in Early Potlery in the Near Easl, Londres, 1924 ss. ; K. Bittel, Prdhislo- rische Forschung in Kleinasien, Stamboul, 1934, et les fouilles d'Alishar ; 6° Langues. — Sur la langue hittite, voir, en dernier lieu, E. Stur¬ tevant, A comparative Grammar of the Hittite Language, Philadel¬ phie, 1934. Simple exposé : L. Delaporte, Pour lire le hittite cunéi¬ forme, Paris, 1934. Les particularités de l'akkadien des textes écrits en Hatti sont étudiées dans R. Labat, L'akkadien de Boghaz-kôi, Bordeaux, 1932. Pour les autres langues, on consultera E. Forrer, Die Inscrirften und Sprachen des Hatli-Reiches, MDOG, 67, 1922, p. 174 ss. ; J. Friedrich, Hethitisch und « Kleinasialische » Sprachen, Geschichle der Indogermanisclien Spracliwissenschaft, 2e partie, t. V, 1, Berlin, 1931 ; du même, Kleinasialische Sprachdenkmàler, Berlin, 1932 ; P. Kretsciimer, Zur âlleslen Sprachgeschichle Iileinasiens, Glotla, 21, 1932, p. 76 ss. Sur le déchiffrement des hiéroglyphes : E. Diiorme, Où en est le déchiffrement des hiéroglyphes hittites, Syria, XIV, 1933, p. 341 ss. Dans K. Bittel et H. Gûterbociç, Boghazkôi. Neue Untersuchungen, 1935, H. Guterbock fait l'attri¬ bution aux divers rois des « édicules » retrouvés sur des empreintes de sceaux, ce qui permet de reconnaître les princes représentés à Yazihkaya, de déterminer la date de l'inscription rupestre de CIVILISATION HITTITE 207 Hattous : H. Bossert, Nischan-Tepe und Nischan-Tasch, AOF, IX, 1934, p. 172 ss., et celle du barrage de Karakouyou. La plupart des textes hiéroglyphiques sont postérieurs à l'Empire hittite (cf. p. 248) ; B. Hrozny, Les Inscriptions Hittites Hiéroglyphiques (en cours de publication), Prague, I, 1933, II, 1934, III, 1937, et AOr, passim, donne un premier essai de traduction de ces documents ; P. Meriggi poursuit parallèlement le déchiffrement : Les premières traductions d'inscriptions hiéroglyphiques hittites, RHA, II, 1933, p. 105 ss. ; Die « hethilischen » Hieroglypheninschriflen, WZKM, 40, 1933, p. 233 ss., 41, 1933, p. 1 ss. ; L'inscription hittite hiéroglyphique de Soultan han, RHA II, 1934, p. 239 ss. ; Sur deux inscriptions en hié¬ roglyphes hittites de Tell Ahmar, RHA, III, 1935, p. 45 ss. ; Die lângs- ten Bauinschriften in « hethitischen » Ilieroglyphen, MVÂG, 39, 1, 1934. Dans cette dernière étude il a publié un glossaire de l'ensemble des textes, p. 91 ss. On lui doit aussi un classement des signes d'écriture : Listes des signes hiéroglyphiques hittites, RHA, III, 1937, p. 65 ss., 159 ss. H. Bossert, qui a pris une part importante au déchiffrement par son étude intitulée Santal: und Kupapa, Mitteilungen der Altorien- talischen Gesellschaft, VI, 3, 1932, prépare un Corpus, pour remplacer L. Messerschmidt, Corpus Inscriptionum Hetlilicarum, MVÀG, V, VII et XI, 1900-1907. I. Gelb, Hittite Hieroglyphs, II, SAOC, n° 14, 1935, s'est intéressé spécialement aux valeurs des signes syl- labiques, tandis que E. Forrer, à qui l'on doit la première traduc¬ tion d'un texte, dans Die hethitische Bilderschrift, SAOC, n° 3, 1932, se propose de publier un exposé grammatical. CHAPITRE VI LA CIVILISATION ASSYRIENNE AU IIe MILLÉNAIRE Dans la seconde moitié du IIe Millénaire l'Assyrie se dégage de l'emprise politique de la Basse Mésopotamie. Ses coutumes, son art, sa religion apparaissent plus nettement que dans les périodes antérieures, sans que, toutefois, la documentation actuelle permette de déterminer nettement l'importance des influences exercées sur elle par les montagnards du Zagros, les Hourrites, les Hittites et les Cananéens. L'État et le roi. — La conception de l'État est la même qu'en Babylonie et en Hatti. De dieu Assur est le maître du pays et le gouverne; le prince est son vicaire. Chaque ville possède ses dieux propres et ceux-ci prennent part aux affaires du pays dans les conditions prévues par le dieu suprême. Le titre de roi d'Assyrie apparaît tardivement. Au temps de la IIIe Dynastie d'Our, Zâriqoum était shakkanakkou du dieu Assur. Pouzour-Assur et ses successeurs se disent vicaires (ishshakkoû) d'Assur, mais la diversité des variantes oblige à constater qu'il ne s'agit pas toujours du dieu, parfois la ville est net¬ tement désignée. Shamshi-Adad I se dit « roi de l'Univers », probablement parce que sa domination s'étend sur toute la Haute Mésopotamie, car à Baby- lone le même titre est utilisé pour désigner un pouvoir exercé sur toute la Basse Mésopotamie. Après lui les princes sont de nouveau vicaires d'Assur. Assur- ouballit I, en général, ne se donne pas d'autre quali¬ ficatif ; cependant il se dit « roi » dans la légende de son CIVILISATION ASSYRIENNE 209 cylindre-sceau. Son fils, Ellil-narâri s'en tient au titre religieux traditionnel, tandis qu'Arik-dên-ilou lui attri¬ bue le qualificatif de roi et se dit lui-même « roi puis¬ sant (sharrou dannou), roi d'Assyrie ». Adad-narâri I, fils d'Arik-dên-ilou, relève le titre de « roi de l'Uni¬ vers » et le place avant ceux qu'il a hérités deson père ; lui aussi se contente parfois de titres de caractère purement religieux : « préposé (shaknou) d'Ellil, et vicaire d'Assur ». Son fils, Salmanasar I, présente la même diversité dans ses inscriptions. Toukoulti- Ninourta I ajoute aux trois titres royaux portés par ses prédécesseurs celui de « roi des quatre régions », et plus tard il s'attribue le titre de roi des pays conquis : roi de Kardouniash, roi de Sumer et d'Akkad, roi de Sippar et de Babylone, roi de Dilmoun et de Melouhha, roi des Montagnes et des plaines désertiques, roi du Shoubarou, de Gouti et de tous les pays du Naïn. Vienne l'époque où la puissance assyrienne s'éclipse, et les titres royaux disparaissent : Assur-rêsh-ishi I n'est plus que « préposé d'EUil et vicaire d'Assur ». Peu après son avènement, Téglath-phalasar I (Tou- koulti-Apal-Esharra) reprend tous les titres de ses prédécesseurs et se dit « roi des princes, seigneur des seigneurs, roi des rois ». Après lui le titre de roi ne disparaît plus du protocole des princes d'Assyrie. Les hauts fonctionnaires. — fie roi, la reine, le prince héritier ont chacun sa maison, avec un nombreux per¬ sonnel. Ee premier des fonctionnaires civils est appelé oummanou ; c'est une sorte de premier ministre. Un autre, le soukkalou raboû, peut-être le grand chambel¬ lan, porte un titre d'origine sumérienne, déjà usité en Basse Mésopotamie avant l'époque de Sargon d'Akkad, mais les fonctions correspondantes ont varié au cours des siècles ; plusieurs personnages honorés de ce titre ont leur stèle parmi les monuments commémoratifs érigés à Assur. Ee développement plus grand du fonc¬ tionnarisme a conduit à créer des appellations nou¬ velles, inusitées en Babylonie, celle de shoutrish sharri en est un exemple. La population. — Comme dans les autres pays du Proche-Orient à la même époque la population se compose de gens de condition libre et d'esclaves. Ea DELAPORTE, DRIOTON Eï VANDIER —C 14 210 PROCHE-ORIENT ASIATIQUE classe dirigeante est ce1 le des amêloû, comme à Baby- lone d'après la loi de Hammourapi. 1/onomastique dans des documents juridiques et économiques d'Assur présente un nombre assez considérable de formes non sémitiques, analogues à celles des tablettes paléo¬ assyriennes d'Asie Mineure et des tablettes de Nouzi ; en dehors de la classe dirigeante on conservait l'usage des anciens noms asianiques et on les employait dans les familles au même titre que les noms sémitiques ; les mariages entre gens d'origines différentes expliquent suffisamment cette tradition sans obliger de recourir à l'hypothèse de groupes ethniques encore nettement distingués. Parmi les gens de condition libre les plus humbles des plébéiens ou prolétaires (houbshi) sont protégés par la loi contre certaines adversités : la subsistance des personnes à leur charge est assurée en vertu de dispositions légales quand ils tombent aux mains de l'ennemi et sont gardés en captivité. L'armée. — h'armée assyrienne se compose de troupes levées en Assyrie et dans les pays vassaux. Pe développement de l'État et les succès des forces assyriennes pendant la période d'Assur-ouballit à Téglath-phalasar I nécessitent une forte organisation dont les détails restent inconnus. Déjà se manifeste la cruauté des conquérants assyriens : Téglath-phala¬ sar I ne se contente pas de déporter les guerriers vaincus, de brûler les villages, de les dévaster, de les détruire et de les réduire à un tas de ruines, il se plaît à couper les têtes des ennemis saisis les armes à la main, pour les amonceler « comme des tas de grains ». Législation. —■ Da législation assyrienne du xive siè¬ cle, connue par des lois retrouvées à Assur prouve un état de civilisation moins avancée que celui de la Babylonie au temps de Hammourapi, au xixe siècle. Dans les textes conservés il est ici traité des peines consécutives à certains crimes ou délits ; là, de droit rural ; ailleurs, du vol et du mercantilisme. Tout est conçu et exprimé en termes moins généraux que la loi babylonienne ; c'est l'œuvre du roi, la plus haute autorité, et sa parole crée le droit. La justice est rendue par un seul juge, et non, comme en Babylonie, par plusieurs juges siégeant ensemble. CIVILISATION ASSYRIBNNE 211 La femme dans la société. — Ces lois donnent des renseignements sur la condition de la femme. Ba puissance paternelle s'exerce en toute circonstance pour le mariage d'une jeune fille, mais si le père est décédé et que sa fille soit en service comme gage d'une dette, le droit de ses frères pour la dégager et la marier est limité à un certain temps. Une jeune fille entre définitivement dans une autre famille par la cérémonie des fiançailles, pendant laquelle le futur époux lui verse des parfums sur la tête et offre des cadeaux. Ba loi du lévirat, inconnue en Babylonie, mais pratiquée par les Hourrites, les Hit¬ tites et les Hébreux, est en Assyrie fort étendue : si le fiancé vient à mourir avant la consommation du mariage, la jeune fille devient l'épouse de l'un de ses beaux-frères ou de ses neveux d'âge nubile ; dans le seul cas où il n'existe aucun proche parent qui puisse l'épouser elle est rendue à sa famille paternelle et peut être mariée dans une autre famille si les cadeaux de fiançailles ont été restitués ; si c'est la fiancée qui vient à mourir, le jeune homme peut reprendre les cadeaux par lui offerts, et il agit de même, en aban¬ donnant la jeune fille, si l'un de ses frères meurt en laissant une femme que la loi du lévirat l'oblige à épouser. Ba femme mariée habite, en Babylonie, sous le toit de son mari ; c'est aussi le cas probablement le plus fréquent en Assyrie, mais il y existe une autre coutume légale, et alors la femme reste dans la maison de son père, usage dont il existe encore aujourd'hui des exemples dans certains groupes ethniques. Dans le premier cas, la dot (shirqou) de la femme, ses biens propres sont protégés et ne peuvent être dévolus à ses beaux-frères ; dans le second cas, il existe une distinc¬ tion juridique entre ses divers biens : la pension ali¬ mentaire, le doumaki, apport de l'époux pour les dépenses du ménage ; le douaire (noudounnou) consti¬ tué par le mari et qui rend la femme solidaire des charges et des dettes, ou la terhatou qui demeurera le prix de sa répudiation ; enfin, parfois, un cadeau fait à la femme par son beau-père, objets précieux et ali¬ ments, le zouboullou. 212 PROCHE-ORIENT ASIATIQUE Ea femme mariée, de condition libre, se distingue dans la rue par le port d'un voile, probablement comme la femme hittite, si l'on en juge par les représentations de déesses sur les rochers de Yazilikaya. ha concubine porte le même voile quand elle accompagne sa maî¬ tresse ; quand elle sort seule, elle n'a pas le même privilège, à moins que le mari le lui ait accordé en présence de témoins. ha femme mariée ne peut traiter aucune affaire commerciale sans le concours d'un membre mâle de sa famille ; elle s'exposerait, comme dans le cas d'adul¬ tère, à des peines graves, la mort ou une mutilation. I/'avortement consenti est puni par le supplice le plus effroyable, l'empalement et la privation de sépulture. ha femme mariée devient libre par la répudiation, l'absence du mari pendant plus de cinq ans, ou la mort de celui-ci, à moins que la loi du lévirat ne soit applicable dans son cas particulier. On prévoit le cas où le mari tombe aux mains de l'ennemi, celui de son retour après plus de cinq années d'absence, la situation de la femme devenue veuve, mariée en secondes noces, ou veuve pour la seconde fois. On prévoit, enfin, l'en¬ lèvement de la femme à son mari par application de la loi du talion. Femme et enfants peuvent être réduits en servitude par le chef de famille pour le paiement de dettes ; le créancier n'a pas le droit de les raser, de les mutiler, de les vendre, sans s'exposer à des peines corporelles. L'héritage. —- ha liquidation des successions ne se fait pas suivant les mêmes principes qu'en Babylonie. 1/enfant qui a reçu une avance d'hoirie peut être encore admis à une certaine part à la mort de son père. Ees enfants de la concubine n'ont aucun droit s'il existe des enfants de l'épouse, et ils ne peuvent être légitimés. Enfin, dans certaines circonstances, le fils aîné hérite des deux tiers des biens fonciers, l'un au choix, l'autre par tirage au sort. Propriété foncière. — ha propriété foncière est esti¬ mée en orge, d'après la quantité de grain nécessaire à l'ensemencement, h' assolement est biennal ; les serfs sont attachés à la glèbe. Ee déplacement des bornes expose à de graves conséquences : restitution au triple CIVnjSATION ASSYRIENNE 213 du terrain volé, bastonnade, corvée, mutilation d'un doigt ; les travaux faits sur terrain d'autrui dans le but de se l'approprier entraînent des châtiments ana¬ logues. Si les servitudes d'eau pour l'arrosage ne sont pas nettement établies il appartient au plus diligent de se faire attribuer des droits par l'autorité compé¬ tente. Ee roi peut dispenser des impôts et des corvées ; comme en Babylonie il le fait en faveur de hauts fonctionnaires dont il veut récompenser le zèle par la constitution d'un apanage. Signes monétaires. — Dans les transactions commer¬ ciales les Assyriens n'utilisent pas l'orge et l'argent comme le font les Babyloniens. D'ordinaire ils se servent de lingots de plomb sur lesquels est estampillée une marque de contrôle. Sculpture. — Un relief, découvert près d'un mur bâti par Toukoulti-Ninourta I, semble appartenir au milieu du xine siècle. Dans une scène inspirée de la tradition babylonienne, un personnage y est repré¬ senté en prière entre deux génies aux cheveux bouclés qui tiennent chacun un emblème formé d'un disque à rayons dressé sur une haute hampe ; sur la base, des hommes et des animaux sont figurés dans une région montagneuse : dès cette époque un style assyrien est créé. Briques peintes et céramique. — A Kâr-Toukoulti- Ninourta, des orthostates et des briques peintes ornent de brillantes couleurs les murs du palais ; on y constate des influences égyptiennes et chypriotes. D'influence de Cypre et de l'Egée se manifeste aussi dans la céra¬ mique : un rhyton en forme de tête féminine, pour ne citer qu'un exemple, est tout à fait semblable à un rhyton trouvé à Enkomi. Par quel intermédiaire l'Occi¬ dent a-t-il exercé une influence sur l'Assyrie qui, à cette époque se libère en partie de l'influence babylonienne, la glyptique en est l'un des témoins. Glyptique. — De la période de plusieurs siècles, entre Sargon I à Irêba-Adad I aucune pierre gravée n'est conservée. Dans les sceaux du temps d'Irêba- Adad I et d'Assur-ouballit c'est à peine si l'on peut trouver quelque trace de la glyptique kassite contem¬ poraine ; ils s'inspirent directement des sujets et de la 214 PROCHE-ORIENT ASIATIQUE technique en faveur chez les Hourrites et répandus de la Méditerranée jusqu'au pied du Zagros au temps de la plus grande extension de leur domination ; plus tard les intailles, peu profondément gravées, présentent le plus souvent des scènes mythologiques dans les¬ quelles figurent des animaux soigneusement étudiés, prototypes des belles réalisations du Ier Millénaire. Littérature. — A mesure que l'Assyrie prend cons¬ cience de sa personnalité particulière, à partir du règne d'Assur-ouballit, il commence à se créer une littérature spécifiquement assyrienne. On transcrit, traduit, recompose et rajeunit des textes sumériens ou babyloniens ; on imite les écrits des Égyptiens et des Hittites ; on développe dans une direction parti¬ culière l'écriture cunéiforme, fies inscriptions royales se consacrent de plus en plus à commémorer les hauts faits militaires du roi, et c'est très probablement sous l'influence des Hittites qui, tout au moins à partir du règne de Moursil II, rédigent des Annales ; dans les deux régions la narration suit les mêmes principes. Comme en Hatti également, on recueille de diverses sources des textes magiques et des présages ; on les classe, on les groupe, on en fait une œuvre nouvelle. Religion. — Les Assyriens adorent les mêmes divi¬ nités que les Babyloniens. Une seule semble leur appar¬ tenir en propre, le dieu Assur. Ils rendent toutefois un culte plus particulier aux divinités guerrières ; les Ishtar d'Assur et d'ArbèJes, Ninourta, Shoulmân. Les fêtes semblent avoir été célébrées selon les mêmes rites, mais l'absence de textes babyloniens pour la période entre la Ire Dynastie et l'époque néo-babylonienne ne permet pas d'établir une comparaison. Toute la littérature religieuse de la Basse Mésopota¬ mie, les Assyriens l'acceptent et se l'approprient ; la tâche commencée dans la seconde moitié du IIe Mil¬ lénaire se poursuivra jusqu'aux derniers jours de l'Empire : dans la Bibliothèque de Ninive, fondée par Sargon II au vnie siècle, Assurbanipal complétera la collection des copies de documents dont les originaux sont conservés dans les antiques sanctuaires du royaume du sud. Moins policée que la Babylonie, l'Assyrie, dans la CIVILISATION ASSYRIENNE 215 seconde moitié du IIe Millénaire, a cependant apporté une certaine contribution au progrès de l'iiumanité ; la cliose est évidente, mais les données actuelles sont insuffisantes pour en mesurer exactement l'impor¬ tance. Elle se prépare alors au rôle qui sera le sien quand, après les invasions des Araméens, elle devien¬ dra la grande propagatrice de la civilisation dans tout le Proche-Orient asiatique. CHAPITRE VI NOTES Sources. — 1. Sources littéraires et êpigraphiques. —Les textes d'où l'on peut tirer des renseignements sur la civilisation assyrienne dans la seconde moitié du II» Millénaire sont, outre les inscriptions royales signalées dans les notes des chapitres précédents, des recueils de lois, des documents d'intérêt privé, des textes religieux. Les textes historiques recueillis dans les ruines d'Assur sont publiés dans L. Messerschmidt, Keilschrifttexle aus Assur hislorischen Inhalls, WVDOG, 16, 1911, et O. Schroeder, 37, 1922. Les textes religieux, dans E. Ebeling, Keilschrifttexte aus Assur religiôsen Inhalls, WVDOG, 28, 1918, et 34, 1920 (inachevé) ; des lois assy¬ riennes dont la composition remonte peut-être au xv' siècle, la plus ancienne copie est vraisemblablement du xiv» siècle, texte dans O. Schrôder, Keilschrifttexle aus Assur verschiedenen Inhalls, WVDOG, 35, 1920, n° 1 à 6 ; les trois tablettes les mieux conservées sont transcrites et traduites dans V. Scheil, Recueil de lois assy¬ riennes, Paris, 1921 ; en même temps paraissait M. Jastrow, An Assyrian Law Code, JAOS, 41, 1921 ; p. 1 ss. ; la plus récente traduc¬ tion, accompagnée d'un commentaire développé, dans G. R. Driver et J. C. Miles, The Assyrian Laws, Oxford, 1935. Les textes juri¬ diques d'Assur sont publiés dans E. Ebeling, Keilschrifttexle aus Assur jurislischen Inhalls, WVDOG, 50, 1927 ; 2. Sources archéologiques. ■— Sur la ville d'Assur, ses fortifications, ses temples et ses palais, on consultera E. Unger, Das Sladlbild von Assur, AO, 27, 3, 1929 (figures, bibliographie). Architecture dans W. Ândrae, Ver Anu-Adad-Tempel in Assur, WVDOG, 10, 1909 : temple bâti par Assur-rêsh-isbi et reconstruit par Téglath- phalasar I; pl. VIII, vue cavalière de ce temple; b) Sculpture : Le bas-relief cité dans le texte est sculpté sur un autel d'Assur, au Musée de Stamboul : E. Unger, Assyrische und Babylonische Kunst, 19, fig. 30. Bas-relief plus ancien, de même origine, au Musée de Berlin, représentant le dieu Assur : W. Andrae, Kultrelief aus dem Brunnen des Asurtempels zu Assur, WVDOG, 53, 1931. Image de Téglath-phalasar I aux sources du Tigre : E. Unger, op. cil., fig. 33. Au Musée Britannique, torse d'une statue féminine, découverte à Ninive, sculptée au temps d'Assur-bêl-kala : Hall, Sculpture babylonienne et assyrienne, au Brilish Muséum. Ars asia- tica, 11, Paris, 1928, pl. IX. Stèles d'Assur : W, Andrae, D'e Slelenreihen in Assur, WVDOG, 24, 1913 ; la plus ancienne des stèles royales porte le nom d'Adad-narâri I (xiv» s.), la plus récente est celle d'Assur-sharrat, épouse d'Assurbanipal (vn° s.). c) Art du mêlai. — Harpè au nom d'Adad-narâri I, au Musée de New-York : E. Unger, op. cil., fig. 28. d) Briques peintes el céramique. — W. Andrae, Farbige Keramik aus Assur, publie des briques peintes du palais de Toukoulti-Ninourta. Le rhyton en forme de tête de femme, découvert à Assur, est reproduit dans H. R. Hall, Bronze Age Civilisation of Greece, ainsi que la poterie BM 116360, de même origine. CIVILISATION ASSYRIENNE 217 e) Glyptique. — L'empreinte du cylindre-sceau du roi Irêba- Adad est publiée dans E. Unger, Âssyrische und Babylonische Kunsl, p. 99, n° 21 ; celle du cylindre anépigraphe du même règne dans O. Weber, Allorientalische Siegelbilder, AO, 18, 1920, n° 316a, qui donne aussi l'empreinte du cylindre du roi Assur-ouballit, n° 354a. Les deux derniers de ces sceaux ont été maintes lois repro¬ duits, par exemple dans G. Contenau, La glyptique syro-hitlite, 1922, flg. 299 et 298 ; L. Delaporte, La Mésopotamie, fig. 54 et 55. Sidney Smith, Early Hislory of Assyria, 1928, pl. XXI, groupe plusieurs intailles assyriennes à gravure peu profonde, du xn6 au x» siècle. 3. Bibliographie. — Avant le récent ouvrage de Driver et Miles ci-dessus signalé, les lois assyriennes ont été maintes fois étudiées. Nous noterons seulement P. Koschaker, Quellenkritische Unlersu- chungen zu den « allassyrischen Gesetze », MVÂG, 26, 3, 1921, critiqué par Driver et Miles, Koschaker's Theory of the Old Assyrian Laws, Babyloniaca, IX ; et E. Cup, Études sur le droit babylonien, les lois assyriennes et les lois hittites, Paris, 1929, p. 432 ss. Voir aussi J. Lewy, Das Eherecht des allassyrischen Bechtsbuches, ZA (NF), II, p. 139 ss. ; V. KoroSec, Die Ususehe nach assyrischem Rechl, Orientalia, 6, 1936, p. 1 ss. A. Schott a commencé, en 1936, la publication d'une étude sur l'histoire de la littérature cunéiforme par un fascicule sur les inscriptions des rois d'Assyrie : Vorarbeilen zur Geschichle der Keilschriftliteralur. I. Die assyrischen Kônig- sinschriflen vor 722. a. Der Schreibgebrauch : Bonner Orientalistische Studien 13. I E'Assyrie n'a pas directement subi le choc des peuples du nord et de la mer dont l'invasion s'est arrêtée aux rives de l'Euphrate, mais au xme et au xne siècles elle souffre de luttes contre la Babylonie et l'Elam. A la fin du xiie siècle elle reprend la poli¬ tique d'expansion commandée par sa situation géogra¬ phique, l'absence de frontières naturelles qui l'expose aux incursions des nomades, l'éloignement de la mer qui la prive d'importants débouchés commerciaux. Cette nouvelle tentative est suivie d'une période peu glorieuse pendant laquelle les vassaux rompent les liens qui les unissent à elle. Au début du ixe siècle l'effort devient plus régulier et mieux ordonné ; presque chaque année, tantôt dans une direction et tantôt dans une autre, comme la marée montante dont un flot s'avance puis se retire pour être suivi par un autre flot qui gagne un peu plus de terrain, les armées assyriennes occupent de nouveaux territoires, sou¬ mettent un plus grand nombre de populations. Au vne siècle le roi d'Assyrie étend son pouvoir depuis l'Élam conquis par Assurbanipal, à l'est, jusque sur le plateau d'Asie Mineure, à l'ouest, dans la région de l'Argée, depuis les territoires ourartéens, près du lac de Van, jusqu'au delà de Thèbes en Haute-Egypte. Des Sémites nomades appelés araméens sont devenus sédentaires et ont fondé des royaumes depuis le nord de la Palestine jusqu'au pied des montagnes d'Armé¬ nie ; leur influence culturelle s'exercera surtout après le début de l'ère chrétienne. Des Mèdes, établis sur le plateau iranien, se forment à la stratégie militaire selon les méthodes des Assyriens dont ils ruinent l'Empire par la prise de sa capitale, Ninive, en 612, avec le concours d'un nouveau groupe ethnique, les Scythes, dont les hordes, venues d'Eu¬ rope, déferlent sur l'Asie antérieure. Mèdes et Babylo¬ niens se partagent les dépouilles de l'Assyrie, et moins 222 PROCHE-ORIENT ASIATIQUE d'un siècle plus tard, le roi des Perses dépose son suzerain, le roi des Mèdes, puis s'empare de Babylone. L'Empire perse va s'étendre au nord jusqu'à la Cas¬ pienne et à l'est jusqu'à l'Inde lointaine ; au sud il absorbe l'Egypte, à l'ouest il tente de s'établir en Europe. Jamais le monde n'avait connu un royaume aussi vaste. Ce colosse entre en lutte avec les Grecs ; il est vaincu vers la fin du ive siècle av. J.-C. ; Alexan¬ dre de Macédoine réalise la conquête du Proche- Orient dont l'histoire sera désormais intimement liée à celle du monde européen, de la Grèce, puis de Rome. CHAPITRE PREMIER DU XIIe AU Xe SIÈCLE. ROYAUMES ARAMÉENS PHILISTINS ET ISRAÉLITES EN CANAAN Barbylonie et Assyrie. —■ La IVe Dynastie de Baby- lone, dite d'Isin ou de Pashé (v. 1170-1039), succède à la Dynastie kassite et occupe le trône pendant cent trente-deux ans et de.ni. Elle doit faire face aux entreprises de l'Êlam, des Araméens et de l'Assyrie ; cette dernière, par une conquête éphémère, va s'avan¬ cer jusqu'à la Méditerranée. Le second roi de Pashé, Ninourta-nâdin-shoumi (1152-1147), se rend indépen¬ dant de l'Elam ; son successeur, Nabuchodorosor I (Nabou-koudour-outsour, 1146-1123), d'abord vaincu par le roi d'Élam, porte ensuite la guerre en territoire élamite ; comme jadis Narâm-Sin il conquiert le Loul- loumou, dans les montagnes bordières de l'Iran, et après un raid contre les Araméens il se dit conquérant d'Amourrou, les régions occidentales. Il repousse Assur-rêsh-ishi I d'Assyrie (1149-1117) et assiège une de ses forteresses ; obligé de se retirer momentanément pour reconstituer son matériel incendié sous les murs de Zanki, il revient à la charge devant Assur et est vaincu. Assur-rêsh-ishi lutte victorieusement contre les Allamoû, les Loulloumoû et les gens de Goutioum. Téglath-phalasar I (Toukoulti-Apal-Eshara, 1116- 1090) reprend la politique de son lointain prédécesseur Toukoulti-Ninourta I. Au cours des quatre premières années de son règne il annexe la Commagène où sont descendus, pour le combattre, cinq rois des Moskiens avec 20.000 hommes ; il dévaste les régions monta¬ gneuses et impose le tribut à 25 roitelets du Naïri, au 224 PROCHE-ORIENT ASIATIQUE sud du lac de Van, et au roi de Milidia (Malatya), à l'ouest de l'Euphrate. Pa cinquième année il attaque les Araméens Ahlamoû dans l'Aram des deux fleuves, traverse l'Euphrate à Kargamis et poursuit l'année suivante sa conquête jusqu'à la Méditerranée, en face d'Arwad. Il évite d'entrer en lutte avec Tsoba, Damas et Beth-Rehob où se sont constitués de puissants royaumes araméens, et avec les villes phéniciennes de Tyr et de Sidon. Dans la suite de son règne il lutte en Amourrou, et deux fois contre Mardouk-nâdin-ahê (1116-1101) de Babylone. Au cours de la seconde cam¬ pagne il pille la capitale, Doûr-Kourigalzou, les deux Sippar et Opis. En Assyrie il introduit, par les tributs imposés aux peuples montagnards, des quantités considérables de chevaux et de chèvres, et, comme l'avaient fait Sargon et Narâm-Sin, il tente d'acclima¬ ter dans son pays les plantes des régions conquises. A Assur il reconstruit le temple d'Anou et Adad. Mardouk-shâpik-zêr-mâtim (1091-1084) de Kardou- niash, restaure Babylone et fait la paix avec Assur-bêl- kala (1087-1070) qui a succédé à son père, Téglath-pha- lasar I, après l'usurpateur Ninourta-Apal-Ekour II (1089-1088). Son règne se termine par une révolte de ses sujets ; des Araméens s'emparent du pouvoir et éta¬ blissent l'un des leurs, Adad-apal-iddm (1082-1062). Assur-bêl-kala dont les armes ont été deux fois victo¬ rieuses jusqu'en Ourartou, un des pays qui après la grande migration des Peuples de la Mer se sont consti¬ tués dans l'ancien Hourri, épouse la fille de l'usurpa¬ teur, à qui son père donne une dot considérable. En Babylonie la paix ne se rétablit pas ; pendant un demi-siècle villes et temples sont pillés par les nomades, dont les raids dévastateurs s'étendent aussi sur le territoire assyrien. Quelque douze ans après le milieu du xie siècle un prince du Pays-de-la-Mer, Shimash- Shipak (1038-1022), fonde la Ve Dynastie de Babylone ; un usurpateur lui succède, bientôt renversé par Kashshou-nâdin-ahê (1021-1016) dont le règne est attristé par la guerre civile, la guerre étrangère et la famine. Ea crise continue pendant les vingt années de la VIIe Dynastie (1015-996) et les six années de Mâr- bîti-apal-outsour (996-991), un élamite, le seul roi de ARAMÉENS, PHILISTINS, ISRAÉLITES 225 la VIIe Dynastie. Pendant plus d'un siècle, sous les trois premiers princes de la VIIIe Dynastie, les conti¬ nuelles attaques des Araméens troublent la Babylonie et empêchent souvent la célébration de la fête du Nouvel An au cours de laquelle Mardouk fixe les destins de sa cité. Des rois d'Assyrie n'ont pu conserver les territoires conquis par Téglath-phalasar I ; les rares inscriptions des successeurs d'Assur-bêl-kala, pendant plus d'un siècle et demi, font seulement mention de travaux d'utilité publique. De mouvement d'expansion reprend avec Adad-nirâri II (911-891) et se développe ensuite presque sans arrêt, pour atteindre son apogée au temps d'Assurbanipal, dans la seconde moitié du viie siècle, peu d'années avant la ruine définitive de l'Em¬ pire (612). Adad-nirâri II l'emporte sur Shamash- moudammiq (941-901) de Babylone, qui l'a attaqué et lui prend son char de guerre. Shamash-moudammiq est assassiné par Naboû-shoum-ishkoun (900-886) ; ce nouveau roi subit lui aussi une défaite, mais plus tard un traité d'alliance est signé, une nouvelle frontière est délimitée et les deux princes épousent chacun la fille de l'autre. Canaan et la conquête Israélite. — Après Ramsès III, vers 1168, l'Egypte est tombée en décadence. Cepen¬ dant, au temps de Ramsès VI elle exerce encore une certaine influence en Canaan jusqu'à Megiddo où une statue porte le cartouche de ce pharaon. D'une époque voisine du règne de Ramsès III est en outre, une stèle égyptisante au Balou'a, en Moab : c'est le temps où commence l'Age de Fer, sous l'influence de la migra¬ tion qui a profondément modifié l'équilibre des nations du Proche-Orient asiatique, et le pays de Moab se peuple à nouveau de sédentaires. Peu après le raid de Téglath-phalasar I jusqu'à la Méditerranée, une scission s'est produite en Egypte : le clergé d'Amon a fait ceindre la couronne de Haute- Egypte à Herihor, prophète d'Amon, et Smendès a fondé la XXIe Dynastie à Tanis. Canaan ne reconnaît plus la suzeraineté de l'Egypte. Des Israélites en font la conquête par une infiltration lente ; cela suscite des réactions de la part des anciens occupants ; il faut en DELAPORTE, DRIOTON ET VANDIER — I 15 226 PROCHE-ORIENT ASIATIQUE même temps lutter contre les Araméens nomades, contre les Moabites, contre les Philistins arrivés à un plus haut degré de civilisation. Pendant longtemps un esprit particulariste entretient de l'animosité entre tribus inégalement favorisées, conduit à des rivalités parfois sanglantes, retarde l'organisation de l'unité' nationale. Ici ou là un homme ou une femme surgit, se met à la tête de ses compatriotes et jouit d'un prestige considérable ; on l'appelle shôphet, suffète, juge, comme plus tard les premiers magistrats de Tyr et de Carthage. h'action du Juge s'exerce le plus souvent dans un territoire restreint, tantôt dans une tribu, tantôt dans une autre. Le livre des Juges ne donne pas une histoire suivie de cette période pendant laquelle on voit Othoniel repousser des nomades, Éhoud expulser les Moabites, qui ont tenté de s'établir à Jéricho, la prophétesse Débora soulever plusieurs tribus pour écraser les Cananéens de la plaine de Jezréel, Gédéon combattre les nomades et se faire attribuer une auto¬ rité que l'un de ses fils, Abimélek, fait transformer en une sorte de royauté. En Transjordanie Jephté tente aussi d'établir une monarchie, tandis que, vers la côte de la Méditerranée, Samson harcèle les Phillistins pour les empêcher d'imposer leur joug aux Israélites. Le péril philistin est conjuré par Samuel (v. 1075-1045), mais deux courants d'opinion agitent le peuple ; les progressistes l'emportent sur les conservateurs ; ils veulent un roi pour réaliser l'union de toutes les tribus ; Samuel, contraint de céder à leur demande choisit lui- même Saiil (v. 1044-1029) et les Israélites forment enfin un véritable État. Le royaume israélite. — Le règne de Saiil est une guerre continuelle contre Ammon, Moab, Edom, et surtout contre les Philistins. Saiil disparaît à la bataille du mont Gelboé. Les Judéens font sacrer à Hébron son gendre David (1029-974) à qui Samuel avait déjà donné l'onction sainte en secret et qui avait pris du service chez les Philistins contre son beau-père ; Ishboshet, fils de Saiil, est reconnu roi par les tribus du nord ; l'œuvre d'union paraît compromise ; l'assassinat d'Ishboshet laisse David seul roi ; pendant quarante ans il lutte pour assurer aux Israélites la suprématie ARAMÉENS, PHILISTINS, ISRAÉLITES 227 en Canaan ; il leur donne une capitale, Jérusalem, forteresse enlevée par surprise aux Jébuséens ; il refoule les Philistins sur la côte ; il établit une adminis¬ tration centrale qui respecte l'organisation antérieure par tribus, représentées chacune par dés délégués dans la capitale. Une armée est constituée, avec milice permanente et mercenaires entretenus sur les tributs des vaincus, tandis que les guerriers des tribus s'équi¬ pent eux-mêmes et à la guerre vivent sur le pays envahi. De roi rend la justice à la porte de son palais ; il est assisté dans le gouvernement par un général, un vizir, un argentier, un secrétaire et le grand prêtre. David demande à Hiram I de Tyr de lui bâtir un palais, il fait transférer solennellement à Jérusalem l'arche d'alliance de Jahvé, et il se propose de cons¬ truire un temple où elle serait déposée. De roi, en Israël, ne sera jamais comme en Babylonie et en Assyrie, le divin vicaire du dieu, ni comme en Egypte son fils et son héritier ; il n'est même pas son pontife et c'est à la tribu de Bévi qu'appartient le privilège de connaître la loi de Jahvé, d'offrir les sacrifices, de tirer les sorts. Des sorts disparaissent à mesure que prennent plus d'importance les collèges de prophètes ou voyants dont le rôle est d'interpréter la volonté de Jahvé : les prophètes lutteront contre les divinités cananéennes auxquelles le peuple revient sans cesse et s'efforceront de raviver en toute circonstance la foi en Jahvé, le dieu national. Des royaumes de Damas, de Tsoba, d'Ammon, de Moab, d'Edom, deviennent les vassaux de David, mais la côte de la Méditerranée échappe à son contrôle : le littoral sud est occupé par les Philistins ; le littoral nord, par les Phéniciens, devenus ses alliés parce qu'il assure à Tyr la sécurité en tenant en échec les Philis¬ tins et occupe les routes du commerce avec la mer Rouge. Autour de lui se livre une lutte sanglante entre ses fils pour sa succession ; elle échoit à Salomon (v. 973-933), le fils de Bethsabée, épousée par David après la mort tragique de son époux, Urie. A Damas, l'usurpateur Razon I secoue le joug d'Israël et reste hostile pendant tout le règne de Salomon, Hadad, prince d'Edom, s'était réfugié en 228 PROCHE-ORIENT ASIATIQUE Egypte ; il revient avec l'appui du pharaon. Plus tard le pharaon fait la paix avec Salomon et lui donne une fille comme épouse, avec la ville de Gézer en dot. Salomon se lance dans des entreprises commerciales ; il achète des chevaux en Cilicie non seulement pour sa charrerie de guerre mais aussi pour les revendre avec bénéfice ; maître des routes qui aboutissent au golfe élanitique, il entreprend, de concert avec Hiram I de Tyr, des expéditions maritimes fructueuses vers le pays d'Ophir où arrivent les produits de l'Arabie méridionale, de l'Inde et de l'Extrême-Orient. Jérusa¬ lem devient une ville fastueuse où s'élèvent un palais et un temple, bâtis par les Phéniciens. Ges bénéfices des expéditions lointaines ne suffisent pas à solder les frais de la cour ; le pays est divisé en douze provinces, cha¬ cune dirigée par un intendant qui doit entretenir le roi et sa maison pendant un mois par an ; des corvées établies pour la coupe des bois dans le Giban, la taille des pierres et les charrois de matériaux irritent le peuple ; les tribus du nord se soulèvent à l'instigation d'un chef de corvées, Jéroboam, et celui-ci, contraint de fuir en Egypte, y est accueilli à Bubaste par le pha¬ raon Sheshonq I (Shishak). Salomon se crée une renommée mondiale par son faste et sa « sagesse », les œuvres lyriques et les sentences dont il est l'auteur ou qu'on lui attribue. Mais sa vie voluptueuse et le culte rendu par lui, dans Jérusalem même, aux dieux de ses femmes étrangères lui aliènent le clergé et les fidèles de Jahvé. Le Schisme des dix tribus. Israël et Juda jusqu'en 880. — A sa mort les dix tribus du nord, réunies à Sichem ne peuvent obtenir de Roboam (932-914), son fils, une réduction des charges du peuple ; elles proclament roi Jéroboam (932-910), revenu d'Egypte, et secrètement soutenu par le pharaon. Par suite de ce schisme des dix tribus il y a désormais deux royaumes ; au nord, celui d'Israël comprend la Transjordanie à l'est, et la côte entre le Carmel et Joppé (Jaffa) à l'ouest, avec Sichem comme capitale ; au sud, celui de Juda entre la mer Morte et le pays des Philistins, avec Jérusalem comme capitale, et Qadesh Barnéa à sa limite méri¬ dionale. Ga séparation politique s'accompagne d'une ARAMÉENS, PHILISTINS, ISRAÉLITES 229 scission religieuse : Jéroboam rétablit les cultes cana¬ néens et dresse des veaux d'or à Dan et à Béthel. Désormais l'histoire des Israélites sera intimement liée à celle de leurs puissants voisins, Égyptiens, Araméens, Phéniciens ; à cause de sa situation géographique le royaume de Juda sera le dernier à disparaître, mais, comme le royaume d'Israël il succombera sous le coup des armées venues d'au delà de l'Euphrate. Débuts de l'expansion phénicienne. — Da migration des Peuples de la Mer a ruiné les villes phéniciennes. Ougarit disparaît pour toujours, ha situation de la Phénicie par rapport à l'Egypte, au début de la XXIe Dynastie pharaonique (xie s.) est décrite dans le rapport officiel du messager Ounamon envoyé à Goubla par Herihor et Smendès pour y acheter des bois de construction. Zakar-Ba'al de Goubla déclare n'être pas le serviteur de l'Egypte avec laquelle il fait du com¬ merce et le prouve par la manière dont il nargue le messager. En fait les cités phéniciennes ont recouvré entièrement leur indépendance. Elles ont tout d'abord à lutter avec les pirates qui infestent le bassin oriental de la Méditerranée ; puis, profitant de la ruine de la thalassocratie achéo-mycénienne, causée par la migra¬ tion des Doriens, Tyr développe une politique d'expan¬ sion commerciale dont le camp des Tyriens, à Memphis, au début du xne siècle, est le premier anneau connu, ha mer Egée est fermée à ses marins, mais ils attei¬ gnent peu à peu Cypre, la Cilicie, la Crète, Malte, la Sicile ; ils suivent la côte septentrionale de l'Afrique, traversent le détroit et s'installent sur la côte de l'At¬ lantique. Ils se livrent exclusivement au cabotage, s'arrêtant dans des endroits favorables pour échanger leurs marchandises et, à l'occasion, se livrer à la pira¬ terie, attirer à leurs vaisseaux, hommes, femmes ou enfants que, plus loin, ils vendront comme esclaves. Un site est-il particulièrement favorable au négoce, ils y établissent un comptoir, ou une colonie qui enverra chaque année à la métropole, en tribut, la dîme préle¬ vée sur les transactions. Il en résulte pour la Phénicie un prestige religieux et politique qui se maintient jusqu'à la conquête d'Alexandre. En l'absence de témoignages archéologiques il est impossible de préci- 230 PROCHE-ORIENT ASIATIQUE ser la chronologie de la fondation des établissements phéniciens. Avant l'an 1000 ils ont atteint le détroit de Gibraltar et font du commerce avec Tartessos, la Tarsis de la Bible, dont les industrieux habitants exploitent des mines de cuivre, de plomb et d'argent, et s'en vont par mer chercher l'étain dans les îles bri¬ tanniques, l'ambre dans les régions de la mer du Nord. Près de Tarsis les Phéniciens fondent Gadès (Cadix), et en face, sur la côte d'Afrique, Eixos (el-Arish). Au régime monarchique certaines villes de Phénicie substi¬ tuent parfois celui des suffètes ou juges, magistrats annuels, d'ordinaire associés par deux. Un conseil d'anciens, d'esprit conservateur, oppose parfois sa volonté à celle du roi ; c'est lui qui gère les affaires de la cité quand le prince est absent. Juda et Israël. — Roboam s'est empressé de fortifier les principales villes de son petit royaume, d'y établir des entrepôts d'armes et de vivres. Il accueille les lévites que Jéroboam a destitués. Ue pharaon Sheshonq profite de la scission pour intervenir en Canaan ; sous le prétexte de soutenir Jéroboam, en l'an 5 de ce prince il prend les forteresses de Juda et s'empare de Jérusalem. Il s'avance ensuite jusqu'à Megiddo et y érige une stèle. Un bas-relief de Karnak commémore les tributs de Juda, Rehob, Gibéon, Ta'annak, le champ d'Abraham. Canaan subit à nouveau, et pen¬ dant plus d'un siècle, l'influence égyptienne : Abi-Ba'al de Goubla voue à la déesse de sa ville une statue de Sheshonq ; son successeur, Eli-Ba'al, dédie à la même divinité un buste d'Osorkon I ; à Samarie par¬ viennent un vase d'Osorkon II (v. 865-842) et de nombreux objets égyptiens. Da lutte est continuelle entre Jéroboam et les deux premiers rois de Juda. Damas dont ils recherchent l'appui s'enrichit aux dépens des uns et de l'autre. Roboam a établi ses vingt-huit fils gouverneurs de forteresses et leur a assuré à chacun d'abondantes ressources pour éviter toute jalousie contre leur frère Abia. Aussi soutiennent-ils Abia (914-912) quand il attaque Jéroboam et agrandit à ses dépens le royaume de Juda par l'annexion de Béthel, Jeshana et Ephron. Il en résulte un état de paix qui dure plus de dix ans. AKAMÉËNS, PHILISTINS, ISRAÉLITES 231 Asa (911-871), fils d'Abia, utilise ce répit pour res¬ taurer les villes fortes et en bâtir de nouvelles. Une attaque de l'Égypte est repoussée et les années sui¬ vantes le roi de Juda s'emploie à combattre, à donner un nouveau lustre au culte de Jahvé. Israël souffre du voisinage des Philistins ; ceux-ci ont profité du schisme pour agrandir leur territoire et s'emparer notamment de Gibbéthon, près de Dan. De fils de Jéroboam, Nadab (910-909), a assiégé cette ville pour la reprendre, et c'est alors qu'un certain Baésha l'a assassiné, s'est emparé du pouvoir et a exterminé la famille royale. Cette première révolution de palais en Israël devait être suivie de plusieurs autres pendant la courte durée de ce royaume. Baésha (909-886) commence à bâtir Rama, une forteresse qui ferme la frontière de Juda ; Asa s'en inquiète, par des présents il gagne l'appui de Ben-Hadad I de Damas et celui-ci, malgré ses engagements envers le roi d'Is¬ raël, envahit le territoire de la tribu de Nephtali. Obligé de faire face à cet adversaire, Baésha est contraint d'abandonner Rama que le roi de Juda fait démanteler pour en utiliser les matériaux à la construc¬ tion de Gibéa de Benjamin et celle de Mizpa. Éla (886-885), fils de Baésha, est assassiné après deux ans de règne, par Zimri, un des chefs de sa charrerie. Des troupes qui à ce moment sont occupées au siège de Gibbéthon proclament immédiatement le général Omri. Assiégé dans sa capitale, Zimri meurt dans l'incendie de son palais, après sept jours de règne. Un compétiteur, soutenu par une partie du peuple, est facilement vaincu. Six ans plus tard Omri abandonne Thirstsa et établit sa nouvelle capitale dans un site depuis longtemps abandonné, auquel il donne le nom de Samarie (Sébastié). Quand les Assyriens vont se trouver en rapports directs avec le royaume d'Israël ils l'appelleront Bît-Houmri, la Maison d'Omri. CHAPITRE PREMIER NOTES assyrie et babylonie Dans la période du xii" au x» siècle, les documents assyriens sont peu nombreux. D'Assur-nâdin-apla, successeur de Toukoulti- Ninourta i, il reste seulement la légende d'une brique : D. Lucken- bill, Ancient Records of Assyria, I, 1925, p. 69. Puis, pendant un demi-siècle, rien d'Assur-nirâri IV. Ellil-koudour-outsour, Ninourta- Apal-Ekour I, Assur-dân I, Ninourta-toukoulti-Assur et Mout- takil-Nouskou. Ce que nous savons de ces rois, c'est par des document babyloniens, l'Histoire synchronique (cf. p. 161) et une Chronique babylonienne, de Mardouk-shâpik-zêr-mâtim (xi» s.) à Erba-Mardouk (vu® s.) : L. King, Studies in Eastern Hislory II, Londres, 1907, p. 186 ss. ; transcription et traduction, III, p. 57 ss. Au temps d'Assur-nirâri IV, un parti dissident a pour roi Naboû- dân. Cela résulte d'une lettre adressée par Adad-shoum-outsour, roi de Babylone, aux « deux rois d'Assyrie » : Harper, lettre 924, transcrite et traduite, L. Waterman, Royal Correspondance, t. II, 1930 ; cf. t. III, p. 262. Assur-rêsh-ishi I. — Des fragments de textes (Musée Britan¬ nique) ont permis de reconstituer trois inscriptions de ce prince, commémoratives de constructions : D. Luckenbill, op. cit., p. 69 ss. Téglalh-phalasar I. — Les événements des cinq premières années sont inscrits sur des prismes (Musée Britannique) déposés aux angles du temple d'Anou et Adad à Assur. Aux sources du Sebnè Sou (nom ancien de l'une des deux rivières qui forment le Tigre au nord de Diyarbekir ; ce cours d'eau n'a pas de nom sur la récente carte turque au 800.000», et le nom de Tigre (Diclesuyu) est donné à la seconde, l'Arghana Sou de Kiepert), une inscription rupestre est gravée auprès d'une image du roi ; une autre, à Melaz- gerd. Divers textes sur argile ajoutent quelques données supplé¬ mentaires, ainsi que l'Histoire synchronique. Traduction des textes : D. Luckenbill, op. cit., p. 72 ss., 118 ss. ; C. Lehmann-Haupt, Materialien zur âlteren Geschichle Arméniens, n°" 6 et 7. Relief des sources du Tigre : E. Unger, Assyrische und Babylonische Kunst, Breslau, 1927, flg. 33. Assur-bêl-liala. -— Ce prince, mentionné dans l'Histoire synchro¬ nique, a laissé des Annales des premières années de son règne : E. Weidner, Die Annalen des Kônigs Assurbêlkala von Assyrien, AOF, 6, 1930, p. 75 ss., en donne la traduction et rappelle tout ce que Ton connaissait antérieurement sur ce règne, notamment à Assur un fragment historique, et à Ninive une inscription sur un torse de statue féminine (Musée britannique) : D. Luckenbill, op. cit., p. 105. La statue : H. Hall, La sculpture babylonienne et assyrienne au Brilish Muséum, Ars Asiatica, 11, Paris, 1928, pl. XI. Sur l'attribution de l'Obélisque brisé à ce règne, voir l'Etat des questions, p. 234. Certains des successeurs d'Assur-bêl-kala ont leur stèle à Assur ou commémorent des travaux publics : son frère ARAMÉENS, PHILISTINS, ISRAÉLITES 233 Shamshi-Adad IV, Assur-nâtsir-apli I, Salmanasar II, Assur- rêsh-ishi II : D. Luckenbill, op. cit., p. 106 s. Assur-dàn 11. — De ce roi on connaît à Assur la légende d'une brique, celle d'une ziggatou commémorant la restauration de la Porte des Métallurgistes bâtie par Téglath-phalasar I, et une dédicace : D. Luckenbill, op. cit., p. 107 ; à Kakzou une inscription, G. Furlani, Gli scavi italiani in Assiria (Campagna del 1933) : Giornale délia Società Asialica Ilaliana, NS, 2, 1934, Une statuette en bronze (Louvre), mutilée, avec légende au nom d'un Assur-dân, semble devoir être attribuée à ce règne : G. Contenau, Musée du Louvre. Les Antiquités Orientales, I, Paris, 1928, n° 17. Adad-nirâri II. —■ Comme introduction à un texte sur la restau¬ ration du temple de Goula Adad-nirâri II rédige les Annales des premières années de son règne, et sur le mur d'un quai il inscrit une brève mention de ses premières campagnes : D. Luckenbill, op. cit., p. 109. Ses relations avec les rois de Kardouniash sont rapportées dans l'Histoire synchronique. Babylone. — Des rois de la IVe Dynastie, il existe des koudourrous et mémoriaux : Nabuchodorosor I : H. King, Babylonian Boundary- Stones and Mémorial Tablets in the British Muséum, Londres, 1912, pl. LXXXIII ss. et XCV s., p. 29 ss. et 96 ss. ; Ellil-nâdin-apli : koudourrou de Goula-Eresh, ibid., pl. I ss., et p. 76 ss. ; Mardouk- nâdin-ahê : ibid., pl. XCVII et p. 98 s., pl. XLIII ss. et p. 42 ss., pl. LUI ss. et p. 37 ss. ; Mardouk-shâpik-zêr-mâtim : ibid., pl. 11 ss. et p. 80 s. ; Adad-apal-iddin, ibid., pl. 14 et p. 81 s., pl. XCVII et p. 99 s. A la Ve dynastie appartient la tablette de pierre, datée de Shimash- shipak, publiée par L. King, op. cit., pl. 20 ss. et p. 101 ss. La Chronique babylonienne A, dans son état primitif, donnait la liste des rois de Babylone, la durée de chacun des règnes et de chaque dynastie. Il n'en reste guère que les Ve, VIe et VIIe Dynas¬ ties : transcription et traduction, H. Winckler, Babylonische Chroniken. I. Babylonische Chronik A bezw. S., KB, 2, 1910, p. 272 ss. israël Sources. — a) Sources littéraires. — La conquête de Canaan par les Israélites est racontée dans le livre de Josué ; la période qui précède l'établissement de la royauté, dans le livre des Juges et dans I Samuel, 1-8. Bibliographie critique des textes, des commen¬ taires et des ouvrages de synthèse, dans L. Desnoyers, Histoire du Peuple hébreu des Juges à la Captivité, t. I. La période des Juges, Paris, 1922, actuellement l'ouvrage fondamental sur cette époque. Le tome II, 1930, est consacré à Saill et David ; le tome III, Salomon, 1930, traite du règne de ce prince et décrit la religion et la civilisation au temps des trois premiers rois. Un appendice, t. III, p. 376 ss., discute la chronologie de ces règnes : la sécession d'Israël aurait eu lieu en 932 ou 929, selon que l'on s'appuie sur les données des divers règnes jusqu'à Jéhu, tributaire de Salmanasar III en 842, ou sur les synchronismes. L'auteur adopte la première solution, avec possibilité d'une erreur de trois à quatre ans en trop, et de un an en moins (p. 379). Dans la Bible, le règne de Saûl est exposé dans I Samuel, 7-31 et I Chroniques, 10 ; celui de David remplit tout II Samuel et s'étend jusqu'à I Bois, 2 ; I Chroniques, 11-29, lui est aussi consacré. Le règne de Salomon est rapporté I Rois, 2-11, et II Chroniques, 1-9. L'histoire des deux royaumes jusqu'en 880 se trouve dans II Rois, 12-16 ; celle de Juda est, en outre, exposée dans II Chroniques, 10-16 ; b. Sources archéologiques. — Les fouilles de Jérusalem ont révélé quelques constructions du temps de David et de Salomon, notam¬ ment une partie de la forteresse : R. Weill, La cité de David, 1920 ; R. Macalister et J. Duncan, Excavations on the Hill of Ophel, 234 PROCHE-ORIENT ASIATIQUE Jérusalem (1923-1925), PEF, Annual, 4, Londres, 1926. Les fouilles de Warren, en 1867, avaient fait connaître le tunnel des Jébuséens conduisant à la source de Gihon, par lequel Joab pénétra dans la ville et en assura la conquête au temps de David : H. Vincent, Jérusalem sous terre, p. 146 s. A Megiddo, dans un niveau caractérisé par de la poterie d'un type plus ancien que celui du temps d'Achab à Samarie, un groupe d'étables date probablement de Salomon. La stèle de Roudjm-el'Abed (Moab, Musée du Louvre), près du Shîhân, découverte par F. de Saulcy, Voyage autour de la Mer Morte, 1853, p. 324, Atlas, pl. XVIII, et la stèle du Balou'a, dans la même région (Musée de 'Ammân) appartiennent au commencement du xii« siècle, comme l'a prouvé pour le second de ces monuments E. Drioton, A propos de la stèle de Balou'a, RB, 1933, p. 353 ss. Auparavant, G. Horsfield et L.-H. Vincent, Une stèle égyplo- moabile au Balou'a, RB, 1932, p. 417 ss., avaient discuté la date de ces deux importants monuments. L'inscription indéchiffrée de la stèle du Balou'a est étudiée par Th. Gaster, The Chronology of Palesiinian Epigraphy, II, PEQ, 69, 1937, p. 49 ss. Des fouilles de J. Crowfoot, An Expédition to Balu'ah, PEF, 1934, p. 76 ss., ont prouvé que les murs de la ville, au Balou'a, sont contemporains de la stèle et datent du début de l'âge du fer ; sur l'installation de sédentaires en Moab, à cette époque, après une période de noma¬ disme, on se reportera à l'exploration de la région par N. Glueck, AASOR, XIV, 1934, p. 82 s. Les Égyptiens en Canaan : statue ornée d'un cartouche de Ramsès VI, à Megiddo. D'après la céramique, la ville passe sous l'influence des Philistins. Les légendes d'une statue de Sheshonq à Goubla, au temps du roi Abi-Ba'al : R. Dussaud, Les inscriptions phéniciennes du tombeau d'Ahiram, roi de Byblos, Syria, 5, 1924, pl. XLII et p. 145 s. Le fragment de stèle de ce pharaon à Megiddo est publié, en photo¬ gravure et dessin, dans Cl. Fisher, The Excavations of Armageddon, OIC, n" 4, 1929, flg. 7 A, 7 B, p. 12 s. Le buste d'Osorkon I (Musée du Louvre) est publié par R. Dus¬ saud, Dédicace d'une statue d'Osorkhon I par Eliba'al, roi de Byblos, Syria, 6, 1925, p. 101 ss., pl. XXV. phénicie Le voyage d'Ounamon se lit dans G. Maspero, Contes de l'Égyple ancienne, Paris, 1882, p. 217 ss. Josèphe, Contre Appion, a conservé le tableau des rois de Tyr depuis le début du x° siècle. L'Ancien Testament raconte comment Hiram I fut sollicité par David pour la construction d'un palais à Jérusalem, plus tard pour celle du Temple par Salomon dont il devint le fidèle allié dans le commerce avec Ophir par le golfe élanitique. Sur les Phéniciens, on consul¬ tera G. Contenau, La civilisation phénicienne, Paris, 1926, et les commentaires de l'Odyssée; on lira dans Êzéchiel, chap. 27, la belle complainte dans laquelle le prophète, au vie siècle, chante la richesse et la gloire de Tyr. Carte de l'expansion phénicienne, Allas histo¬ rique, I. L'Antiquité, carte VI, 1937. Etat des questions. — L' « Obélisque brisé ». — Un monument de Ninive (Musée Britannique), connu sous le nom d'Obélisque brisé, porte un bas-relief (très bonne photographie dans A. Paterson, Assyrian Sculptures, 1901, pl. 63) accompagné d'une inscription annalistique dans laquelle il est fait mention de plusieurs éponymes: E. Budge et L. King, Annals of the Kings of Assyria, Londres, 1902 (bas-relief), p. li ; texte, p. 128 s. La première partie du texte raconte des exploits militaires et cynégétiques, et le récit est à la 3 e personne ; la seconde partie est consacrée à divers travaux dans la ville d'Assur et sa banlieue, et l'auteur s'y exprime à la 1" per- araméens, phieistins, israéeites 235 sonne. On en a conclu que le début se rapporte au règne de Téglath- phalasar I (1116-1090) : King, op. cit., n. 4 ; ou au règne de Tou- koulti-Ninourta I (1255-1218) : J. Lewy, Der zerbrochene Obelisk Adad-nirarVs II, OLZ, 26, 1923, p. 197 ss. ; la fin, au règne d'un roi plus récent qui serait Adad-nirâri II (911-891) : D. Luckenbill, The « Broken Obelisk » Inscription, Ancient Records of Assyria, I, p. 118 s. ; S. Smith, Early History of Assyria to 1000 B. C., Londres, 1928, pl. XVII, p. 333 et 396. Dans AOF, VI, 1930, p. 92 ss. E. Weid- ner propose une solution beaucoup plus probable et groupe plusieurs arguments en faveur de l'attribution à un seul roi qui serait Assur- bêl-kala I (cf. King, op. cit., p. 144, n. 3), fils et second successeur de Téglathphalasar I. Retenons seulement que les Annales de ce roi ont été écrites en l'éponymie d'un certain Assur-rîm-nishêshou ; la solution serait certaine si ce personnage est identique aux éponymes de même nom cités sur l'Obélisque brisé et dans un texte fragmen¬ taire. La publication de la liste royale découverte par H. Frankfort permettra peut-être de régler définitivement cette attribution. CHAPITRE II LA DOMINATION ASSYRIENNE JUSQU'A LA RUINE D'ISRAËL L'expansion des Araméens. ■— Au xne et au xie siècle nous avons vu les Araméens Ahlamoû et les Soutoû harceler la Babylonie et l'Assyrie. Par la suite une partie des Araméens se fixe à l'ouest de l'Euphrate et fonde des royaumes dans les territoires jadis occupés par les Hittites, sans que les Assyriens, affaiblis après le règne de Téglath-phalasar I, puissent s'y opposer. Ils deviennent puissants à Damas, à Hamath sur l'Oronte, et en Transjordanie à Tsoba. D'autres Ara¬ méens, moins sédentaires, restent en Mésopotamie et peu à peu s'étendent aux bords du golfe Persique et jusque sur les rives de l'Ouknou ; au milieu du vine siè¬ cle Téglath-phalasar III dénombrera trente-cinq de leurs tribus dans ces régions. Rien n'a été retrouvé des Annales des Araméens et il nous est parvenu seulement quelques rares monuments épigraphiques. Mais la langue araméenne se substitue au babylonien comme langue internationale ; dès le viiie siècle les rois d'Assyrie ont des scribes araméens à la cour, et dans les siècles suivants elle est comprise dans tout l'Orient. L'Assyrie de 890 à 824. — Toukoulti-Ninourta II y- (890-884) fait chaque année une campagne et rédige un journal de marche ; il se vante de sa cruauté : il fait écorcher vifs les vaincus, les empale devant les mu¬ railles des villes ou les fait emmurer vivants. Assur-nâtsir-apli II (884-860) emploie les mêmes méthodes envers les rebelles en Commagène, en Naïri, dans le Zagros, plus tard dans le Souhi où Naboû- DOMINATION ASSYRIENNE 237 apal-iddin de Babylone soutient contre lui les Ara- méens, par crainte de se voir fermer la voie des marchés de Syrie par les Assyriens. 1/armée babylonienne est vaincue et se retire de la lutte, tandis que le roi d'As¬ syrie affirme sa puissance par la construction de deux nouvelles villes fortes sur l'Euphrate, Kâr-Assur- nâtsir-apli d'un côté, Nibarti-Assur de l'autre. En 877 il traverse le fleuve ; Sangar de Kargamis l'accueille par des présents ; Eoubarna de Hattina lui fournit une escorte ; le pays de Eouhouti, au sud de Hamath, est conquis ; Tyr, Sidon, Goubla, Arwad, Amourrou s'empressent d'envoyer des tributs. Au retour de cette expédition Assur-nâtsir-apli II fait couper des bois dans l'Amanus pour les constructions de Kalhou (Nimroud), ancienne résidence d'été de ses prédéces¬ seurs, maintenant capitale du royaume. Dans un somptueux palais les murs s'ornent de bas-reliefs rehaussés de touches de peinture et couverts d'ins¬ criptions, où l'on suit le roi à la guerre, à la chasse et dans des cérémonies religieuses. Salmanasar III (859-824) apparaît en Phénicie dès le début de son règne. Après avoir reçu à Pitrou, que les Assyriens nomment Ina-Assour-outêr-atsbat, les tributs de Sangar de Kargamès, de Koundashpi de Koummouhou, de Haiani fils de Gabari, de Kalpa- rounda (Halparouta) de Hattina et de Halparouta de Gourgoum (Marash), il fortifie ensuite sa domination en Ourartou et en Naïn. E'Ourartou, qui apparaît pour la première fois en 859 comme grande puissance, est un royaume constitué dans l'ancien territoire du Hourri, près du lac de Van. Assur-bêl-kala y a guer¬ royé au xie siècle, et récemment Adad-nirâri II et Assur-nâtsir-apli II. Jusqu'en 713, où il sera réduit en province assyrienne, l'Ourartou jouera un rôle important et vers le milieu du vme siècle il étendra sa domination jusqu'à Alep. En 853 Salmanasar livre, à Qarqar sur l'Oronte, une bataille indécise contre une puissante coalition orga¬ nisée par Adad-idri (Hadadézer) de Damas pour soutenir Ourhilêni de Hamath. Qoué et Moutsrou en Cilicie, des villes de Phénicie, Achab d'Israël, gendre du roi de Sidon, l'Ammonite Ba'sa, ainsi qu'un roi 238 PROCHE-ORIENT ASIATIQUE arabe ont envoyé des contingents de troupes. Tyr et Sidon n'ont pas adhéré à la coalition et envoient leur tribut. Salmanasar revient en 848 et en 845 ; en 841, Adad-idri et Achab sont morts ; un usurpateur, Hazael, devenu roi de Damas, se fortifie sur le Sanir, mais ne peut supporter le choc de l'adversaire ; l'armée assyrienne dévaste la banlieue de Damas, ravage le Haurân et va camper au Nahr el-Kelb où Tyr, Sidon et Israël apportent leurs tributs. Entre temps, en 852, Salmanasar a guerroyé vers les sources du Tigre et dans la région du lac de Van ; il est intervenu deux fois en Babylonie (853, 850), à la requête de son roi Mar- douk-zâkir-shoumi I (852-828), contre qui s'est dressé son propre frère, Mardouk-bêl-oushâtè, il a réprimé la révolte et mis à mort le prétendant ; il a reçu le ser¬ ment d'allégeance du roi babylonien, puis a conquis le pays araméen du Bît-Jakin, près du golfe Persique, et pour la première fois il est fait mention des Chaldéens (Kaldoû), les habitants de cette région. En 849, nou¬ velle attaque contre Sangar de Kargamis ; en 835, Eoulli de Mélidi (Malatya) est contraint de se reconnaî¬ tre tributaire. Un obélisque orné de reliefs et les pla¬ ques de bronze historiées des portes d'un palais commé¬ morent le souvenir de ces campagnes. Le royaume d'Israël. — Omri, roi d'Israël, a fait alliance avec Tyr, contre Damas, et il a asservi Moab, à l'est de la mer Morte. Achab (v. 874-853), son fils, épouse la fille d'Itho-Ba'al I, roi de Tyr et Sidon, la princesse Jézabel, dont l'influence fait rétablir le culte des dieux cananéens et massacrer les prophètes de Jahvé. Achab conclut un traité d'amitié avec Josa- phat (871-848) de Juda. Celui-ci a rétabli la prospérité dans son royaume et imposé son joug aux Édomites qui, après la mort de Salomon, avaient interrompu les communications de Juda avec les côtes de la mer Rouge et entravé ses relations avec l'Arabie. Achab repousse une attaque de Hadadézer (Adad-idri) de Damas ; l'année suivante, il le fait prisonnier à Aphek, en Transjordanie, et le relâche contre la restitution des villes israélites incorporées au royaume de Damas. Une alliance est conclue, car il faut faire front à une attaque de Salmanasar III, et c'est la bataille de DOMINATION ASSYRIENNE 239 Qarqar (853). Le péril assyrien paraissant écarté, Achab demande l'aide de Josaphat pour reprendre au roi de Damas la ville de Ramoth en Galaad ; il meurt sur le champ de bataille. Les fouilles de Samarie ont mis au jour des constructions de cette époque, des ostraca qui prouvent une organisation administrative analogue à celle de Salomon, et une partie de la déco¬ ration de la « Maison d'ivoire ». Achazia (Ochosias) (853-852), fils d'Achab, puis Joram (v. 852-846), son frère, sont tantôt les alliés, tantôt les adversaires de Damas. Moab, à l'est de la mer Morte, secoue le joug d'Israël, et son roi Mésa s'empare de quelques villes israélites ; avec l'aide de Josaphat, le roi de Juda, Joram attaque Mésa et met le pays de Moab hors d'état de lui créer de nouvelles difficultés, tandis qu'Édom profite de cette guerre pour se détacher une fois de plus de Juda. Joram d'Israël et Ochosias (846) de Juda sont tués par Jéhu, un général suscité contre le roi d'Israël par le prophète Elisée. Jéhu (846-819), devenu roi, fait périr Jézabel et les descendants d'Achab ; il détruit les hauts lieux. En Juda, Athalie, fille de Jézabel et veuve de Joram de Juda, s'empare du pouvoir ; elle est tuée après six ans de règne (846-841), à l'instigation du grand prêtre Joad qui fait sacrer Joas (841-802), le seul descendant de la race de David, et triompher le culte de Jahvé. Jéhu est battu par Hazael de Damas ; son fils Joachaz (820-805) subit le même sort et doit abandon¬ ner au vainqueur plusieurs villes de son royaume, mais il l'emporte sur Joas de Juda et lui impose le tribut. Ben-Hadad II, fils de Hazael, forme une coalition, avec plus de dix rois, contre Zakir de Hamath, dont la principauté s'étend jusqu'à la mer. Zakir débloque Hazrak investie et repousse la coalition. Joas d'Israël (804-789) profite de l'occasion pour reprendre les villes israélites passées sous la suzeraineté de Damas. L'As¬ syrie va intervenir une fois de plus dans les affaires des pays situés à l'ouest de l'Euphrate. De la ruine du royaume de Damas à celle du royaume d'Israël. — En Assyrie Shamshi-Adad V (824-810), second fils et successeur de Salmanasar III, a eu tout d'abord à continuer pendant deux ans la lutte contre 240 PROCHE-ORIENT ASIATIQUE son frère aîné, Assur-dân-apli, révolté contre son père depuis 828. Il lui a fallu entreprendre trois cam¬ pagnes en Naïri, intervenir en Babylonie contre Mardouk-balâtsou-iqbi soutenu par les Chaldéens, d'autres Araméens et les Élamites, et ensuite vers la fin de son règne, il lutte contre le successeur de Mar- douk-balâtsou-iqbi, Ba'ou-abê-iddin, qu'il emmène en captivité. Il étend son pouvoir jusqu'au golfe Persique, mais il a perdu tous les avantages acquis par ses pré¬ décesseurs dans les régions au delà de l'Euphrate ; ce fleuve est, de son propre aveu, la limite de son Empire. Son épouse, Sammouramat, qui sera régente dans les cinq premières années de son fils, laisse un renom fameux ; c'est la légendaire Sémiramis des auteurs clas¬ siques. Sous ce règne des gouverneurs assyriens se rendent presque indépendants, tel Shamash-rêsh-out- sour, de Mâri, dont une stèle a été retrouvée. A la même époque appartiennent les inscriptions hiéro¬ glyphiques des rois de Hamath, Ourhiléni et son fils Irtamé, et celle du roi de Gourgoum Halparoutâ II. Malgré les dangers que créent à la frontière de l'est, les Mèdes contre qui il marche plusieurs fois, malgré le développement du royaume d'Ourartou oii Ménoua sculpte ses inscriptions depuis Kelishin, dans le Zagros, jusqu'à Palou sur le Mourad Souyou, et vers 804 tra¬ verse l'Euphrate pour imposer le tribut au roi de Mélidi, Adad-nirâri III d'Assyrie (810-782) passe lui aussi l'Euphrate (805) et reprend la politique de conquête dans les régions occidentales. Il s'empare de Damas, y fait un important butin et reçoit les tributs de Tyr, Sidon, Israël et Édom. Joas d'Israël et Amatsia de Juda s'assurent le contrôle des voies de communication avec le golfe élanitique, occupées jadis par Salomon, puis par Josaphat. Ensuite Amatsia provoque Joas ; celui-ci le fait captif à Beth-Shemesh et pille Jérusa¬ lem ; le peuple de Juda se révolte, Amatsia périt assassiné. Dans les régions de Hatti, à Kargamis, le roi Astouwatoumaja, son fils Eouha, son petit-fils Ga- touwa font graver des inscriptions hiéroglyphiques et érigent des reliefs ; un peu plus tard le père de Kamanâ fait représenter la scène de l'intronisation de son fils. DOMINATION ASSYRIENNE 241 A Sam'al, Kalamou place une inscription araméenne auprès de sa royale image et son fils Panammou I érige une statue archaïsante du dieu Hadad. Un peu plus récent est le roi Halparoutâ III de Gourgoum, l'auteur du « lion de Marash », qui gardait une porte d'entrée du palais et dont tout le corps est couvert par une inscription. Jéroboam II d'Israël (783-743) impose le tribut à Damas et à Hamath ; il tente de reconstituer l'Empire de Salomon, mais il lui faut compter avec l'Assyrie. Salmanasar IV (782-772), malgré les difficultés ren¬ contrées en Mésopotamie où s'agitent des nomades araméens, et en Ourartou qu'il attaque à six reprises, passe l'Eupfirate, s'avance jusqu'à l'Amanus en 775, marche contre Damas en 773 et contre Hazrak l'année suivante. Assur-dân III (772-754) continue la lutte contre les Araméens, fait une campagne en Médie (766) et deux expéditions contre Hazrak (765, 755). Entre temps une grave épidémie et une éclipse de soleil (763) provoquent des révoltes intestines. Assur-nirâri VI (753-746), fait un traité avec Mati- 'ilou du Bît-Agousi ; il est nommé dans une inscription de Sardour III d'Ourartou. Il disparaît probablement au cours d'une insurrection, à Kalhou qui porte au trône son frère Téglath-phalasar III (Toukoulti-Apal- Eshara ; 745-727), un des plus grands parmi les rois de l'Assyrie. Téglath-phalasar III inaugure une nouvelle méthode de domination sur les peuples vaincus ; comme l'avaient fait les rois de Hatti au IIe Millénaire, il déporte les habitants des régions dévastées et souvent il remplace les rois vaincus par d'autres princes ou par des gouverneurs assyriens. Dès l'année de son avène¬ ment il attaque Nabonassar (Naboû-nâtsir ; 748-734), roi de Babylone, et lui enlève ses dieux. A la mort de ce roi il profitera des troubles qui éclateront pour se faire proclamer roi de Babylone (729), sous le nom de Poulou. S'il fait quelque campagne contre les Mèdes (737), c'est surtout vers les régions à l'ouest de l'Eu- plirate que porte son effort. Quatre fois il marche contre Arpad ; il intervient dans les affaires du Jôdi en faveur de Panammou II (740-732), dont le père a été assas- DELAPORTE, DRIOTON ET VANDIER — I 16 242 PROCHE-ORIENT ASIATIQUE siné par un usurpateur, et il reçoit, en cette circons¬ tance (738) des tributs de la Commagène, de la Méli- tène, de Gourgoum, de Qoué, de Tyr, de Sidon, de Damas où règne Razon II, de la reine de Saba, et de Warbalawa de Touwanawa (la Tyane classique) sur le plateau d'Asie Mineure. Warbalawa, le plus éloigné vers l'ouest des vassaux de l'Assyrie, adopte les riches étoffes assyriennes pour le costume d'apparat dans lequel il se fait représenter sur une stèle trouvée à Bor et sur deux bas-reliefs rupestres dans la région d'Ivriz. En Israël une période d'anarchie a suivi la mort de Jéroboam II ; son fils Zacharie, est assassiné par Shalloum et celui-ci tombe sous les coups de Menahem. Menahem est parmi les tributaires du roi d'Assyrie en 738. Pekach, successeur de Menahem, et Razon de Damas, font ensemble campagne contre Jotam de Juda ; celui-ci sollicite l'intervention de l'Assyrie. Téglath-phalasar attaque Damas en 733, la réduit l'année suivante, déporte ses habitants et met fin au royaume araméen de cette ville, où il installe un gou¬ verneur assyrien. En Israël il établit roi Osée (731-722), assassin de Pekach ; une révolte contre le nouveau prince le fait intervenir et ravager la Galilée. Il descend jusqu'à Ascalon où Roukibtou vient de succéder à son père, et pour prix de son appui il lui enlève une partie de son territoire. Partout, jusqu'en Arabie, il établit des gouverneurs assyriens auprès des princes ; celui de la Phénicie, c'est son fils aîné, Salmanasar, depuis la campagne de 733. Sous les règnes de Salmanasar IV et de ses trois pre¬ miers successeurs, comme au siècle précédent au temps de Shamshi-Adad V, certains gouverneurs sont presque indépendants. Bêl-Harrân-bêl-outsour, major¬ dome (nâgir êkalli) sous Salmanasar IV et sous Téglath-phalasar III, fonde une ville dans le désert à l'ouest de Ninive et l'appelle de son propre nom, Doûr-Bêl-Harran-bêl-outsour ; il accorde des fran¬ chises aux habitants qu'il attire en ce lieu ; il y élève un temple auquel il assure des revenus. De tourtânou (généralissime) Shamshi-ilou, premier personnage du royaume après le roi, au temps de Salmanasar IV, DOMINATION ASSYRIENNE 243 d'Assur-dân III et d'Assur-nirâri VI, ne fait même pas mention de son souverain dans les inscriptions de Kâr- Salmanasar où il commémore sa lutte victorieuse contre Argisti I d'Ourartou, qui a envahi l'Assyrie. A Sam'al, Bar-Rekoub, qui succède à son père Panammou II vers 732, lui élève une statue, restaure les monuments de l'acropole de la ville et y construit deux nouveaux palais, ensemble d'architecture inté¬ ressant à comparer à celui de Saktshageuzu, exemples du bît-hilâni que les rois d'Assyrie font imiter dans leurs résidences. Salmanasar V (727-722) d'Assyrie est comme son père, roi de Babylone, où il porte le nom d'Ouloulaï. A peine intronisé, il doit pacifier Tyr qui s'est révoltée ; il descend percevoir le tribut d'Osée, roi d'Israël. Celui-ci conspire bientôt avec Sib'o, général égyptien. Sa capitale, Samarie, est assiégée pendant trois ans et Salmanasar meurt avant de l'avoir réduite. Peu après, son frère Sargon entre dans la ville, déporte la majeure partie des habitants, d'aucuns dans la vallée du Habour, d'autres jusqu'en Médie. Sur ceux qui restent il établit un gouverneur assyrien et plus tard il repeu¬ plera le pays par des colons amenés de Koutha, de Babylone et d'autres lieux. Au milieu de cette popu¬ lation se formera la secte religieuse des Samaritains qui subsiste encore aujourd'hui, et dont le seul livre sacré est le Pentateuque. CHAPITRE II NOTES assyrie, de 890 a 722 Toukoulli-Ninourla II, — Les Annales de Toukoulti-Ninourta II (Louvre), V. Scheil, Annales de Toukoulti-Ninip II, roi d'Assyrie, 889-884, Paris, 1909, donnent en détail l'itinéraire de la campagne de la 6° année le long de l'Euphrate, itinéraire qui sera suivi en sens inverse par son successeur Assur-nâtsir-apli II, en 878 ; d'autres textes commémorent des constructions : D. Luckenbill, Ancient Records, I, p. 126 ss. Assur-nâtsir-apli II. — 1° Sources littéraires et épi graphiques. —• Les Annales d'Assur-nâtsir-apli II, gravées à l'entrée du temple de Ninourta à Kalhou, racontent les campagnes des 18 premières années du règne ; la « Standard Inscription », sur les orthostates du palais, contient un exposé des mêmes événements, à l'excep¬ tion de la dernière campagne ; sur la grande stèle, à l'entrée du temple, les Annales des cinq premières années ; les victoires de la 5e année, sur le « Monolithe de Kourkh », au sud de Diyarbekir ; d'autres inscriptions rappellent des constructions ou des restaura¬ tions à Kalhou, à Imgour-Ellil, à Assur, à Ninive : D. Luckenbill, op. cit., p. 138 ss. 2° Sources archéologiques. — Les sculptures du palais de Kalhou et du temple de Ninourta, élevé dans le voisinage de ce palais, forment un important ensemble, non seulement au point de vue de l'histoire de l'art, mais aussi pour l'étude générale de la civilisation de cette époque : A. Layard, The Monuments of Nineveh, First Sériés, Londres, 1849. Les reliefs et statues transportés au Musée britannique sont reproduits dans W. Budge, Assyrian Sculptures in the Briiish Muséum. Reign of Ashur-nasir-pal, Londres, 1914 ; en partie, dans A. Paterson, Assyrian Sculptures, Haarlem, 1901, et H. Hall, La sculpture babylonienne et assyrienne au British Muséum, Ars asiatica, 11, Paris, 1928. Ceux du Louvre sont décrits dans E. Pottier, Musée du Louvre. Catalogue des antiquités assy¬ riennes, Paris, 1924. Trois pièces se trouvent dans la collection De Clercq, Catalogue raisonné, t. II, pl. XIII, XVII et XVIII. Des reliefs en bronze, avec légendes, provenant des portes d'un palais, sont publiés dans L. King, Bronze Reliefs (cf. ci-dessous, à Salmanasar III), pl. LXXVIII ss. ; texte, p. 35 ss. Salmanasar III. — 1° Sources littéraires et épigraphiques. — Le texte gravé sur 1' « Obélisque noir » de Kalhou (Musée Britan¬ nique ; moulage au Louvre) forme les Annales militaires des trente et une premières années du règne. Sur une stèle érigée à Kourkh, au sud de Diyarbekir (Musée Britannique), est gravée, auprès de l'image du roi, une inscription plus détaillée sur les événements des 6 premières années, et par conséquent sur la bataille de Qarqar. Sur le grand revêtement en bronze dit des « Portes de Balawât » (cf. ci-dessous aux sources archéologiques), les légendes se rapportent aux principaux événements des douze premières années, tandis que 1' « Inscription de la Porte », qui les accompagne, signale un choix d'événements survenus dans les 4 premières années et le détail des campagnes en Babylonie pendant les 8° et 9e années. DOMINATION ASSYRIENNE 245 D'Assur proviennent des fragments d'Annales ; de Kalhou, d'autres fragments, relatifs aux 18 premières années, sur les taureaux colos¬ saux. Les inscriptions de deux statues trouvées à Assur (Musée Britannique et Musée de Berlin) et celles des sources du Tigre présentent aussi un caractère historique. Plus courts sont les textes que l'on lit sur une tablette en or (Institut oriental de l'Université de Chicago), sur des ziggatoù, un bol et des briques de construction. Traduction dans D. Lucicenbill, Ancient Records, I, p. 200 ss. ; 2° Sources archéologiques. — L' « Obélisque noir », célèbre par ses reliefs où se trouve représenté notamment le tribut de Jéhu, roi d'Israël, a été très souvent reproduit en totalité ou en partie : A. Paterson, Assyrian Sculptures, Harlem, 1901, pl. XVI-aIX, donne une vue d'ensemble et les reliefs de la face principale. Stèle de Kourkh : E. Unger, Assyrische und Babylonische Kunst, Breslau, 1927, fig. 40. Le revêtement de bronze est dit des « Portes de Bala- wât », du nom du lieu, au sud de Ninive, où il aurait été découvert ; mais le renseignement donné par les vendeurs est certainement controuvé, d'après la préface de Budge dans L. King, Bronze Reliefs from Ihe Gates of Shalmaneser, King of Assgria, B. G. 860-825, Londres, 1915 (bibliographie), et le véritable lieu d'origine reste indéterminé. La plupart des plaques de cet important ensemble iconographique sont au Musée Britannique et ont été reproduites dans l'ouvrage de King. Les autres sont au Louvre : E. Pottier, Musée National du Louvre. Catalogue des Antiquités Assyriennes, Paris, 1924, n" 151 ; dans la Collection Schlumberger (maintenant au Louvre) : Fr. Lenormand, Bas-reliefs de bronze assyriens, Gazette archéologique, 4, 1878, pl. 22 ss. ; dans la Collection de Clercq : L. de Clercq, Les frises de Balawât, Collection de Clercq, Catalogue méthodique et raisonné, II, 1908, pl. 28 bis ss., p. 183 ss. ; et aux Musées d'Antiquités de Stamboul : E. Unger, Zum Bronzetor von Balawat, Leipzig, 1912. Statue du Musée Britannique : G. Conte¬ nait, Manuel, fig. 782, p. 1203. Statue du Musée de Stamboul : Musée de Stamboul. Antiquités assyro-babyloniennes. Guide sommaire, 1926, pl. 6. Reliefs des sources du Tigre : C. Lehmann-Haupt, Materialen zur âlleren Geschichte Geschichle Arméniens und Meso- polamiens, Abhandlungen des Gesells der Wiss. zur Gôllinqen, phil.- hisl. Iilasse, NF. 9, 3, 1907. Shamshi-Adad V. — Une stèle du palais de Kalhou (Musée Britannique) rapporte les principaux événements des premières années du règne : D. Luckenbill, op. cit., p. 253 ss. ; relief publié dans H. Hall, La sculpture babylonienne et assyrienne au Êritish Muséum, Ars asiatica, 11, Paris, 1928, pl. XXIV, 1. Une des stèles eommémoratives d'Assur porte les titres de son épouse Sammou- ramat (Sémiramis) : W. Andrae, Die Stelenreihen in Assur, WVDOG, 24, 1913, p. 10 s. Adad-nirâri III. —■ 1. Sources épigraphiques. — La principale source épigraphique de ce règne, c'est la stèle (Musée de Stamboul) trouvée en 1905 à Saba'a, près de l'Euphrate, au sud du Habour : E. Unger, Reliefstele Adadniraris III. aus Saba'a und Sémiramis, Constantinople, 1916, pl. 7 ; reproduite dans E. Unger, Assyrische und Babylonische Kunst, p. 109, fig. 42. D. Luckenbill, op. cit., donne la traduction de textes gravés sur des plaques (Musée Britan¬ nique) et sur deux statues du dieu Naboû (même collection) à Kalhou, sur une tablette à Assur, sur une brique à Ninive. Quelques tablettes relatives à des franchises accordées par ce roi sont conser¬ vées dans la Bibliothèque de Ninive : J. Kohler et A. Ungnad, Assyrische Rechlsurkunden, Leipzig, 1913, n" 1 à 7 ; 2. Sources archéologiques. — Statues du dieu Nabou, vouées par le gouverneur de Kalhou pour la vie d'Adad-nirâri et de sa mère Sammouramat : A. Paterson, Assyrian Sculptures, Harlem, 1901, pl. XX-XXI ; H. Hall, op. cit., pl. XXIV, 2. Salmanasar IV. — 1. Sources épigraphiques. — Le texte de la stèle de Bêl-Harrûn-bêl-outsour (Musée de Stamboul), trouvée à 246 PROCHE-ORIENT ASIATIQUE Tell Abta, à l'ouest de Mossoul, en 1894, a été traduite, la même année, par V. Scheil, Stèle de Bêl-Harrân-Bêl-Utsur, RT, 16, p. 176 ss. Autre traduction dans D. Luckenbill, op. cit., p. 295 s. E. Unger, Die Stete des Bel-Harran-beliussur, Constantinople, 1917, a constaté, sous le nom de Téglath-phalasar (III) mentionné dans l'inscription, des traces du nom de Salmanasar (IV). L'inscription de Shamshi-ilou : F. Thureau-Dangin, Til-Barsib, Paris, 1936, p. 141 ss. ; 2. Sources archéologiques. — Stèle de Bêl-Harrân-bêl-outsour : E. Unger, Assyrische und Babytonische Kunst, 1927, p. 112, fig. 53. Les lions sur lesquels est gravée l'inscription de Shamshi-ilou : F. Thureau-Dangin, op. cit., pl. XXXVII, flg. 1 et 2. Assur-dân III. — Aucune inscription. Quelques renseignements dans le Canon des éponymes : E. Forrer, zur Chronologie der neuas- sgrischen Zeil, MVAG, 20, 1915, p. 30 s. Assur-nirâri VI. ■— Le traité avec Mati-ilou (Mati'-'el, fils de 'Attarsamak) d'Arpad, vaincu en la 2° année du règne, est traduit dans D. Luckenbill, op. cit., p. 265 ss., d'après une tablette cunéi¬ forme du Musée britannique, publiée par F. Peiser, Studien zur orienlalischen Allertumskunde, II, MVAG, 3, 1898, p. 228. Une rédac¬ tion indépendante, en araméen, est attribuée au même événement par J. Cantineau, Remarques sur la stete de Séfiré-Soudjin, RA, XXVIII, 1931, p. 167 ss. ; elle se lit sur une stèle découverte à Soudjîn, commune de Sétîré, au sud d'Alep, en 1930, et a été éditée et commentée par S. Ronzevalle, Fragments d'inscriptions araméennes des environs d'Alep, Mélanges de l'Université Saint- Joseph, 15, 1931, p. 237 ss., qui l'attribue à un prince syrien inconnu et la date de 759 environ. Téglath-phalasar III. — 1. Sources littéraires et épigraphiques. —- Les Annales de ce prince étaient gravées à Kalhou sur des plaques de pierre qui ont été ensuite utilisées par Assarhaddon dans son propre palais ; l'ordre chronologique présente quelque incertitude. Une autre inscription sur pierre a été recueillie, également à Kalhou, ainsi que quatre textes qui donnent un résumé des dix-sept premières années du règne. D. Luckenbill, op. cit., p. 269 ss. ; 2. Sources archéologiques. — De Kalhou proviennent de nombreux bas-reliefs conservés au Louvre, au Musée britannique et au Musée de Stamboul : E. Pottier, Musée du Louvre. Catalogue des Antiquités Assyriennes, Paris, 1924, p. 62, n' 11 ; A. Paterson, Assgrian Sculptures, Harlem, 1901, pl. LXXXVII à LXXXIX ; H. Hall, La sculpture babylonienne et assyrienne au British Muséum, Ars Asiatica, 11, Paris, 1928, pl. XXV et XXVI ; E. Unger, Die Reliefs Tiglalpilesers III aus Nimroud, Constantinople, 1917. Sculptures du même roi à Arslan Tash, à l'est de Kargamis, a) Musée de Stamboul, provenant des fouilles de Hamdy bey : E. Unger, Die Reliefs Tiglat- pilesers III. aus Arslan Tasch, Constantinople, 1925; b) Louvre et Musée d'Alep, des fouilles de F. Thureau-Dangin, Arslan Tasch, Paris, 1931. En ce qui concerne les fresques d'Arslan Tash, voir l'état des Questions. Salmanasar V. — Le seul texte assyrien de ce règne se trouve sur un fragment de cylindre en terre cuite ; traduction : D. Luckenbill, op. cit., I, 1936, p. 297. La ruine de Samarie et les débuts de l'histoire des Samaritains sont rapportés dans II Rois, 17. babylonie Naboû-apal-iddin. —■ Sur une tablette de Sippar (Musée Britan¬ nique) ; le roi est représenté devant le dieu Shamash, dont il a restauré le temple ; il est également représenté sur deux tablettes de pierre : L. King, Babylonian Boundary-Stones..., Londres, 1912, pl. XCVIII, CIII et CIV s. ; texte, p. 120, 104, 106. Mardouk-zâkir-shoumi. — Un koudourrou de ce prince est conservé DOMINATION ASSYRIENNE 247 au Louvre : texte et relief, F. Thureau-Dangin, Un acte de donation de Marduk-zâkir-Sumi : RA, XVI, 1919, p. 117 ss., pl. I et II. Ce roi a dédié à Mardouk un cylindre-sceau (kounoukkou) en lapis- lazuli, sur lequel le dieu est représenté en relief ; cf. Assarhaddon, p. 267 (kounoukkou dédié à Adad). Ba'ou-ahê-iddin. — Ce roi est le successeur de Mardouk-balâtsou- iqbi : Schroeder, KAV, n° 184, III, 13 s. Sa lutte contre Shamshi- Adad V est commémorée sur une stèle de ce prince, signalée dans les notes sur les rois d'Assyrie. Weissbach, dans RLA, I, p. 433, s. v. Ba'ou-ahê-iddin, estime que le dernier paragraphe de l'Histoire anachronique se rapporte peut-être à ce règne, auquel cas il aurait été rétabli en Babylonie par Adad-nirâri III, fils de Shamshi-Adad. israël et ses voisins a. Sources littéraires et èpigraphiques. — L'histoire d'Omri et de son fils Achab est racontée dans I Rois, 17-22. II Rois, 1-17 traite de la suite des rois d'Israël et de Juda depuis la mort d'Âchab jusqu'à la ruine du royaume d'Israël (722). L'histoire de Juda est, en outre, exposée dans II Chroniques, 17-18. Mésa, roi de Moab, a érigé une stèle de victoire à Dibon (Dibân), pour commémorer sa victoire sur Israël (Musée du Louvre) : R. Dussaud, Musée du Louvre. Les monuments palestiniens et judaïques, Paris, 1912, n» 2. La stèle de l'usurpateur Zakir (Louvre), sur laquelle est représenté un personnage dont il reste seulement la partie inférieure des jambes, mentionne plusieurs des princes coalisés contre Hamath ; on y trouve les rois de Qoué (Cilicie), de 'Amouq près du lac d'An tioche, de Sam'al (Zendjirli), de Gourgoum (Marash) et de Miliz (Malatga) : H. Pognon, Inscription aramèenne de Zakir, roi de Hamai et de Laache, p. 156 ss., pl. XXXV b de Inscriptions sémi¬ tiques, de la Syrie, de la Mésopotamie et de la Région de Mossoul, Paris, 1907 ; cf. R. Dussaud, Le royaume de Hamal et de Lou'ouch, RAr, 1908, I, p. 224 ss. ; b. Sources archéologiques. — Sur Samarie à l'époque d'Achab, on consultera les comptes rendus des fouilles (ci-dessus, p. 25), R. Dus¬ saud, Samarie au temps d'Achab, Sgria, 6, 1925, p. 314 ss. ; 7, 1926, p. 9 ss. Les ivoires du lit de parade de Hazael (Louvre et Musée d'Alep) sont publiés dans F. Thureau-Dangin et autres, Arslan-Tash, BAH XVI, 1931, pl. XIX-XLVII. Ceux de Kalhou sont étudiés par R. Barnett, The Nimroud ivories and the art of the Phoeni- cians, Iraq, II, 1935, p. 179 ss.; les pièces découvertes par Loftus dateraient du règne d'Assur-nâtsir-apli II et seraient les unes de fabrication phénicienne, les autres originaires de la Syrie septen¬ trionale ou œuvre de Syriens émigrés ; celles qui ont été recueillies par Layard, dans une autre partie du site (palais d'Adad-nirâri III), proviennent probablement d'un lit de parade fabriqué en Phénicie dans les débuts du viii" siècle. Quelques-uns des ivoires de Samarie sont publiés dans J. Crawfoot, Discoveries in Ahab's capital, near « The Ivory House which He made », ILN, 21 Ijanv. 1933, p. 84 s. Ch. P[icard] a signalé, RAr, 6" série, X, 1937, p. 113 s., des ivoires employés pour des lits, comme ceux de Hazael, à l'époque hellénis¬ tique, en Grèce du Nord, et d'autres au Musée des Thermes, à Rome. 3. Bibliographie. — R. de Vaux, La chronologie de Hazaël et de Benhadad III, rois de Damas, RB, 43, 1934, p. 512 ss. conclut que Mari', roi de Damas, contre lequel Adad-nirâri III a fait une cam¬ pagne est un titre officiel du roi de Damas, et non son propre nom. Il s'eiîorce d'établir un tableau coordonné des événements auxquels le royaume de Damas a été associé vers 800 et place l'inscription de Zakir avant 772 ; R. Dussaud, en 1908, pour des raisons de paléographie, l'attribuait à environ 785. 248 PROCHE-ORIENT ASIATIQUE i-i at ti 1. Sources épi graphiques. — Au ix° et au viiic siècle, dans les régions de la Haute-Syrie et du plateau d'Asie Mineure appelées Hatti par les Assyriens, la plupart des textes sont des inscriptions sur pierre, soit en hiéroglyphes indo-européens, soit en écriture alphabétique araméenne. Ces inscriptions accompagnent souvent des images en bas-relief ou en ronde-bosse. Les principales publica¬ tions de textes hiéroglyphiques sont : L. Messerschmidt, Corpus Inscriptionum Heititicarum, MVAG, 5, 1900 ;; 7, 1902 ; 11, 1907 (les textes sont cités par CIH suivi d'un chiffre romain, ou par ¬ le chiffre romain seul) ; Olmstead, Charles et Wrench, Travels and Studies in the nearer East, I, Ithaca, 1911 (= C(ornell) Expé¬ dition), avec chiffre romain) ; D. Hogarth et L. Woolley, Carche- mish, Londres, 1914-1921 (les textes sont publiés dans les planches A ; les reliefs, dans les planches B). M. H. Bossert prépare un nouveau Corpus rendu nécessaire par le progrès des découvertes. Sur le déchiffrement des textes en hiéroglyphes d'Asie, cf. ci-dessus, p. 206. Voici, dans l'ordre chronologique, les principaux documents : Au temps de Salmanasar III (859-825) : D'Ourhiléni, roi de Hamath, il existe deux inscriptions hiéroglyphiques en l'honneur delà déesse sémitique Bacalat, l'une découverte en deux exemplaires, à Restan (Louvre), et à Apamée. l'autre à Hamath même : B. Hrozny. IHH, p. 301 ss. (bibliographie). Deux autres inscrip¬ tions de Hamath sont l'œuvre de son fils et successeur : ibid., p. 297 ss. Les 4 inscriptions, WZKM, 40, p. 255 ss. De Halparoutâ II, roi de Gourgoum, inscription hiéroglyphique sur un fragment de statue : IHH, p. 283 ss. Au temps d'Adad-nirâri (810-782) : D'Astouwatoumaja, roi de Kargamis, inscription hiéroglyphique sur un lion : IHH, p. 234. De Louha, son fils, inscription hiéroglyphique, également sur un lion : IHH, p. 231. De Gatouwa, fils de Louha, plusieurs inscrip¬ tions : IHH, p. 157, 165 et 171 = MVÂG, 39, p.19, 37, 50 ; IHH, p. 203 et 208 = WZKM, 41, p. 17 et 32; IHH, 218, cf. MVÂG, p. 176 ; IHH, 222, 227 = WZKM, 40, p. 272. De Panammou, roi de Samçal, inscription araméenne sur une statue du dieu Hadad. De la même époque, inscription araméenne de Zakir, roi de Hamath; cf. ci-dessus, p. 247. De cette époque ou un peu plus tard : à Kargamis, inscriptions hié¬ roglyphiques d'un roi dont le nom est encore incertain : IHH, p. 176, 183, 191 = WZKM,..40, p. 246 et 41, p. 36, et de son fils Kamana : IHH, p. 238 = MVAG, 39, p. 65, n° 8 ; à Gourgoum, Halparoutâ III couvre d'une inscription hiéroglyphique le relief appelé par les modernes « le lion de Mafash » (Musée de Stamboul) : IHH, p. 276. Au temps de Téglath-phalasar III (745-727), Panammou II de SanPal et son fils Bar-Rekoub font graver des inscriptions ara- méennes sur les reliefs dans le palais de leur cité. Warbalawa, roi de Touwanawa (Tyane classique), place des inscriptions hiérogly¬ phiques auprès de sa royale image, sur une stèle découverte à Bor (Musée de Stamboul) et, en deux endroits, sur le roc, auprès du village d'Ivriz : CIH, XXXIII et XXXIV, cf. P. Meriggi, MVAG, 39, p. 175 s., L. Delaporte, Le relief rupeslre d'Ivriz, RHA, IV, 1937, p. 49 ss., 131 ss., 201 s. L'inscription hiéroglyphique de Bulgarmaden, IHH, p. 266 ss., est postérieure-à Warbalawa, et peut-être l'œuvre de son petit-fils. 2. Sources archéologiques. — Les reliefs de Kargamis: (Musée britannique, Musée de Constantinople et Augusteum d'Ankara), de Sam'al (Musée de Berlin et Musée de Stamboul), et de Saktsha- geuzu (Musée de Liverpool et Musée de Stamboul) sont publiés dans les comptes rendus des fouilles (cf. p. .22). Le lion de Marash (Musée de Stamboul ; moulages au Louvre et au Musée britannique), a été maintes fois publié, notamment dans J. Garstang, The Hittite Empire, 1929, pl. XLIII. Dans le même ouvrage, pl. XXXIII, DOMINATION ASSYRIENNE 249 la stèle de Bor. Le relief d'Ivriz (d'après un moulage au Musée de Berlin), dans L. Delaporte, art. cit., pl. 1 ; 3. Bibliographie. —• L'ouvrage de J. Garstang, The Hittite Empire, Londres, 1929, décrit tous les monuments du Hatti, avec index, bibliographie et nombreuses planches. Les documents archéo¬ logiques de Kargamis, Sam'al et Shaktshageuzu ont été étudiés par E. Pottier, L'art hittite, Paris, 1926 (nombreux dessins). Dans L. Delaporte, Les Hittites, Paris, 1936, la quatrième partie, « Les Néo-Hittites », est consacrée à l'histoire et aux arts du Hatti du I" Millénaire. ourartou Un exposé des sources épigraphiques, des sources archéologiques et de la bibliographie se trouve en tête d'une étude intitulée Das Reich von Urartu, dans A. Gôtze, Kleinasien, collection Handbuch der Altertumswissenschaft, dirigée par W. Otto, III, 1, III, Munich, 1933, p. 173 ss. mèdes et perses Bibliographie. — Fr. Kônig, Aellesle Geschichte der Meder und Perser, Der Alte Orient, 33, 3/4, Leipzig, 1934. P. Dhorme, Les Aryens avant Cgrus, Conférences de Saint-Étienne, 1910-1911. Etat des questions. —• Date des plus anciennes peintures de Til-Barsib. Après la conquête du Bit-Adini, Salmanasar III a construit dans sa capitale, Til-Barsib, dont il a changé le nom en Kâr-Shoulmân-asharid, « Port-Salmanasar », un palais décrit par M. Dunand : F. Thureau-Dangin et M. Dunand, Til Barsib, 1936, p. 8 ss., agrandi par ses successeurs et décoré de fresques, commentées par F. Thureau-Dangin, ibid., p. 42 ss., pl. XLIII ss. Ces fresques sont de deux époques ; les plus récentes appartiennent au temps d'Assurbanipal ; les plus anciennes ont été tout d'abord attribuées au règne de Téglath-phalasar III : F. Thureau-Dangin, Un spécimen des peintures de Til-Barsib, Syria, 11, 1930, p. 123 ; cette conclusion a été ensuite abandonnée : F. Thureau-Dangin, A propos des peintures de Til-Barsib ; une question de date, RA, XXXIII, 1934, p. 193 ; et Til-Barsib, p. 45 s. La question de date précise paraît à M. F. Thureau-Dangin impossible à trancher dans l'état actuel de nos connaissances sur l'art de la période intermé¬ diaire entre Salmanasar III et Téglathphalasar III ; ces peintures, « franchement postérieures à Salmanasar », peuvent être « un peu antérieures à Téglathphalasar ». Fragments au Louvre et au Musée d'Alep ; copies, par M. Cavro, au Musée de la France d'Outre-Mer. Relations de parenté entre les successeurs d'Adad-nirâri III. — Salmanasar IV et son successeur, Assur-dân III, sont l'un et l'autre fils d'Adad-nirâri III : E. Weidner, Archiv fùr Keilschriflforschung, 2, p. 34 b, n. 1. Les deux rois suivants, Assur-nirâri VI et Téglath¬ phalasar III (cf. D. Luckenbill, op. cit., p. 294, n° 822, légende de brique), sont aussi fils d'un Adad-nirâri, roi d'Assyrie. Winckler a présenté, AOF, 3, 1927, p. 356 ss., des arguments en faveur de l'intercalation d'un roi Adad-nirâri après Assur-dân III, mais E. Weidner a rejeté cette opinion et admet que les quatre pre¬ miers successeurs d'Adad-nirâri III sont des Irères. La généalogie s'établirait comme suit : 1. Adad-nirâri III (810-782) 2. Salmanasar IV (782-772) Descendance de-Sargon 11, cf. p. 3. Assur- 4. Assnr- 5. Téglath- dân III nirâri VI phalasar III (772-754) (754-746) (745-728) 6. Salmanasar V 7. Sargon II (728-722) (722-705) CHAPITRE III APOGÉE ET RUINE DE L'ASSYRIE Sargon II (722-705) Babylonie et Egypte tentent de profiter du change¬ ment de règne en Assyrie, la première pour secouer le joug, la seconde pour reprendre l'influence perdue en Palestine. Mérodach-baladan II (Mardouk-apal-iddin), roi du Bît-Jakin au Pays-de-la-Mer, proclame l'an¬ nexion de Babylone et y établit un gouverneur. Avec l'appui de Houmbanigash I, roi d'Élam, il défait sous les murs de Dêr l'armée que Sargon a conduite contre lui et jusqu'en 710 il n'est pas inquiété. Il procède à une révision des fortunes et distribue à ses soldats araméens, en particulier aux Chaldéens une partie des terres enlevées aux Babyloniens. Ea diplomatie de Sib'o a gagné à l'Egypte les rois de Hamath, de Damas et d'autres cités de la Syrie. En 720, comme jadis en 853, la rencontre avec l'armée assyrienne se produit à Qarqar, sur l'Oronte. Sargon vainqueur, Jaoubidi de Hamath est écorché vif ; Hamath est annexée et peuplée d'Assyriens à la tête desquels est placé un général-gouverneur. D'armée poursuit Sib'o qui se replie vers Gaza, est battu à Rapihi (Raphia) et s'enfuit en Egypte. De roi d'Assyrie ne tente pas d'aller plus loin ; il déporte Hanoun, roi de Gaza et les habitants de Rapihi. En 718, Kiakki de Shinouktou dans le Taurus, a cessé de payer le tribut annuel, sa principauté est réunie à celle d'Atouna. Sargon espère par ce groupe¬ ment de villes renforcer l'opposition aux prétentions APOGÉE ET RUINE DE I,'ASSYRIE 251 de Midas, roi de Mouskhi. Gounzinanou de Kammanou est chassé et son territoire donné à Tarhounazi de Meliddou (Malatya). En 717 Kargamis est annexée ; son roi, Pisiri, allié de Midas, est fait prisonnier. Les trois années sui¬ vantes la lutte se concentre en Ourartou et dans les régions voisines, surtout contre Rousâ (Oursâ) qui depuis quelque dix ans noue des intrigues ; après la prise de Moutsatsir ce prince meurt de désespoir. Entre temps, en 715, une démonstration a été faite contre Midas pour lui reprendre vingt-deux villes de Qoué réduites par lui en vassalité. Vannée 714, un raid est accompli en Ourartou ; la ville de Moutsatsir est pillée. En 713 l'armée assyrienne occupe Tabal dont le roi, Ambaris, gendre de Sargon, a été l'allié de Midas et de Rousâ ; son territoire est réduit en province assyrienne et une démonstration est faite jusqu'au Kwil Irmak. Ee Moutsrou est occupéet, après une traversée de sept jours, Cypre est « prise comme un poisson » ; à Cition (Lamaca), colonie grecque, est érigée une stèle triomphale du roi d'Assyrie, sorte de défi au monde hellénique. Sargon fait transporter d'occident des matériaux pour la ville de Doûr- Sharroukîn (Khorsabad) dont il commence la cons¬ truction à l'est de Ninive et qu'il inaugurera en 707. En 712 Tarhounazi de Meliddou est déposé ; sa ville est « brisée comme un pot » et donnée à Mouttallou de Koummouhou tandis que Tilgarimmou ( Gurun) de¬ vient le chef-lieu d'une province. Une ligne de défense est établie en Koummanou et en Hilakkou (Cilicie) contre les gens de Mouskhi et contre les Gasgas. Tes richesses emportées à Ninive sont si nombreuses que dans cette ville la valeur de l'argent ne dépasse plus celle du cuivre. L'année suivante Tarhoulara, prince de Marqasi (Marash) ayant été assassiné par son fils Mouttallou, un gouverneur assyrien est établi dans cette place forte ; Mouttallou de Koummouhou a tenté de secouer le joug, alors les habitants de Meliddou sont déportés et remplacés, un peu plus tard, par des araméens du Bît-Jakin, sous la direction d'un gouver¬ neur. Plus au sud, Asdod, en Philistie, presque à la frontière de l'Egypte, devient aussi une ville assy- 252 PROCHE-ORIENT ASIATIQUE rienne ; son roi Azouri avait cessé de payer le tribut et entraîné les princes voisins dans la révolte ; son frère Ahimiti, qui lui avait succédé avait été renversé par le parti hostile à l'Assyrie et remplacé par un mercenaire grec, Jamani (l'Ionien), qui s'enfuit en Égypte, mais est extradé. Ayant assuré la tranquillité au nord et à l'ouest, Sargon décide de se venger de Mérodach-baladan et de reconquérir le trône de Babylone. Be roi du Bît- Jakîn fuit sans coup férir, dès la première attaque, en 710. Au début de 709 Sargon devient roi de Baby¬ lone ; il poursuit son ennemi, malgré une inondation provoquée dans les terres basses, il le contraint à fuir en Élam, anéantit les troupes auxiliaires venues à son secours, ravage le Bît-Jakin et le peuple l'année sui¬ vante de déportés amenés de Commagène, puis il s'occupe de la restauration des villes babyloniennes. Ba frontière d'Élam est fortifiée et pour la première fois le roi de Dilmoun (la principale des îles Bahreïn), dans le golfe Persique, envoie des présents au roi d'Assyrie. Dans le même temps le gouverneur de Qoué fait, sur ordre, une démonstration dans le pays de Mouskhi ; il obtient la soumission de Midas : l'influence assy¬ rienne paraît définitivement établie sur la partie orientale du plateau d'Asie Mineure. B'annexion de la Commagène, en 708, une démonstration en Chaldée l'année suivante, une autre en Tabal, en 706, sont de nouvelles manifestations de l'activité guerrière de Sargon. B'expédition au pays de Tabal avait été rendue nécessaire par le péril cimmérien. Bes Cimmériens (Gimirrai) émigraient du Caucase vers l'Asie Mineure. Argisti II d'Ourartou, fils et successeur de Rousâ, avait tenté, l'année précédente, de les arrêter avant qu'ils eussent atteint son territoire ; ses armes avaient été tout d'abord victorieuses, puis dans une bataille déci¬ sive il avait été vaincu et s'était enfui. Sargon meurt de mort violente dans les premiers mois de 705, au cours d'une campagne malheureuse à la frontière orientale de l'Assyrie. L'œuvre de Sargon. — Ba ville et les palais de Doûr- Sharroukîn, abandonnés peu de temps après la mort de Sargon, sont les témoins de la splendeur de son apogée et ruine de e'assyrie 253 règne. Be palais royal, sur une plate-forme de 10 hec¬ tares, à cheval sur l'enceinte de la cité, s'orne de fres¬ ques, de briques émaillées, de reliefs rehaussés de pein¬ ture, qui s'étendent sur plus de 2.000 mètres linéaires, disposés en orthostates comme dans les autres palais assyriens, De choix des scènes sculptées est le même que dans le palais d'Assur-nâtsir-apli II, mais la technique a varié : les personnages souvent plus grands que nature, se détachent davantage du champ et les inscriptions sont maintenant gravées sur des plaques indépendantes. Ces inscriptions forment les Annales du règne et ses Fastes, récit où les événements ne sont pas exposés dans l'ordre chronologique. Sargon développe la prospérité du pays par la création de débouchés nouveaux et par l'exécution de travaux hydrauliques. Il crée la bibliothèque de Ninive qui deviendra, sous Assurbanipal, le dépôt de la littérature antique et qui sert en même temps d'archives offi¬ cielles. Des lettres conservées dans ce dépôt complètent les récits des Annales et des Fastes et montrent, par exemple, comment le roi, renseigné par des rapports de fonctionnaires locaux ou d'espions sur les événe¬ ments dans les pays voisins, fait agir le prince héritier et les fonctionnaires supérieurs. Sargon a tenté de réaliser l'unité des peuples soumis à son sceptre, non seulement en transplantant, comme l'avait fait son père, les populations des pays conquis, mais en éta¬ blissant dans les principaux centres des colonies d'As¬ syriens et en remplaçant les princes vaincus par des généraux-gouverneurs. Sënnachérib (705-681) A peine Sënnachérib (Sin-ahê-eriba) s'est-il assis sur le trône que des troubles éclatent à Babylone. Un esclave y tient le pouvoir pendant un mois, puis avec l'appui du roi d'Élam, Shoutrouk-Nahhounté II, et de princes arabes, Mérodach-baladan II reparaît. Vaincu près de Kish (703) il est remplacé par un vice-roi, le Chaldéen Bêl-ibni (703-700), élevé à la cour de Ninive. Pendant une année Sënnachérib lutte contre les Ara- 254 PROCHE-ORIENT ASIATIQUE méens de Babylonie et de la Haute Mésopotamie, puis contre les Kassites, et il fait une démonstration à la frontière de la Médie. Le pharaon Shabaka intrigue auprès de Louli, roi de Tyr, lésé par l'établissement du protectorat d'Assur sur la côte de Cypre. Louli reprend les villes cypriotes et s'allie à Jaffa, Ascalon, Akkaron et Jérusalem. Le roi de Juda est alors Ézé- chias, à qui Mérodach-baladan a envoyé un message. En 700 Sennachérib attaque Louli qui se réfugie à Cypre où il mourra ; Tyr reste indomptée dans son île ; les autres villes de la Phénicie méridionale sont réunies sous le sceptre d'Itho-Ba'al II, descendant des rois de Sidon. Jaffa, Ascalon, Akkaron sont prises et une armée égyptienne est battue à Altaqou, au sud d'Akka¬ ron. La Judée envahie, quarante-six de ses bourgades razziées, Jérusalem est assiégée ; sa garnison fait défec¬ tion et Ézéchias, son roi, se voit imposer une forte contribution de guerre et une réduction de territoire. Bêl-ibni complote avec Mérodach-baladan et le roi d'Élam ; il est emmené captif et remplacé par Assur- nâdin-shoumi (700-693), fils du roi d'Assyrie. Un agita¬ teur, Moushézib-Mardouk, est poursuivi, et Mérodach- baladan, obligé d'abandonner le Bît-Jakin, se réfugie de nouveau en Élam. Les années suivantes Sennachérib fait campagne à l'ouest du lac de Van, en Cilicie et contre Tilgarimmou. Pendant ce temps, pour en finir avec Mérodach-baladan, qu'il a décidé d'attaquer sur la côte élamite du golfe Persique où il a fixé sa rési¬ dence, le roi d'Assyrie fait construire une flotte de guerre. Dans leur pays les Assyriens utilisent des confies et des kéleks ; la couffe est une barque circulaire, en roseaux tressés, calfatée d'argile et de bitume ; elle se meut à la godille et sert surtout pour le transport d'une rive à l'autre du matériel, les guerriers ayant l'habitude de traverser à la nage sur des outres gon¬ flées. Le kélek, radeau dont la flottaison est assurée par les outres qui le soutiennent, est utilisé pour les transports à longue distance dans le sens du fil de l'eau. Couffes et kéleks ne peuvent servir pour la traversée de la mer. Sennachérib fait construire à Kâr-Shoulmân-asharid (Til-Barsib, Tell 'Ahmar) sur l'Euphrate, et à Ninive sur le Tigre, par des Tyriens, APOGÉE ET RUINE DE E* ASSYRIE 255 des Sidoniens et des Cypriotes, une flotte de grandes barques à rames et à voile, munies d'un éperon. A l'endroit où le cours des deux fleuves est le plus rap¬ proché, les galères construites sur l'Euphrate sont tirées à terre et transportées sur rouleaux jusqu'au Tigre, Ea concentration de la flotte se fait à Bâb- salimeti d'où l'on cingle vers l'embouchure de l'Oulaï (Karoun) et la ville de Nagiti. Mérodach-baladan est vaincu, mais Halloudoush, roi d'Élam, envahit par représailles la Babylonie ; les habitants lui livrent le roi Assur-nâdin-shoumi et le remplacent par un cer¬ tain Nergal-oushézib, bientôt fait présonnier par les Assyriens près de Nippour. Moushézib-Mardouk revient et s'allie à l'Élam ; Halloudoush est détrôné par Koutir-Nahhounté III ; celui-ci recule devant l'armée assyrienne que de fortes chutes de neiges, au début de 692, obligent à battre en retraite. A la demande du roi de Babylone, Oummanigash, successeur de Koutir-Nahhounté, passe à l'attaque ; une grande bataille, près de Haloulé, reste indécise. Ta même année Sennachérib veut imposer le tribut aux Arabes nomades ; ceux-ci l'entraînent dans le désert vers Adoummatou (el-Djôf), à l'entrée du Néfoud. Il suit la lisière des terres cultivées et va camper à Eakish (Tell ed-Douweir), d'où il menace Ézéchias de Juda, soutenu par l'Egypte. Une catastrophe décime l'armée assy¬ rienne, elle est contrainte de se retirer sans coup férir. Moushézib-Mardouk est revenu à Babylone. Sennaché¬ rib se précipite contre cette ville, la détruit, en fait un marécage (689). En 687, fl associe au pouvoir un de ses fils, Assarhad- don (Assur-ah-iddin), qui porte aussi le nom d'Assur- etil-ilâni-moukîn-apla, et il le nomme gouverneur de Babylone. Be jeune prince, fils d'une Babylonienne, et époux d'une Babylonienne, relève la cité de ses ruines. En Assyrie un parti se dresse contre lui et soutient les prétentions de son frère Arad-Malik. En 680 la révolte éclate ; Sennachérib est assassiné. E'œuvre capitale de son règne avait été de s'assurer la possession de la Babylonie. 256 PROCHE-ORIENT ASIATIQUE ASSARHADDON (680-669) B'Assyrie est déchirée par la guerre civile. De nou¬ veau roi hésite à défendre ses droits ; Ishtar d'Arbèles et Mardouk, bien que prisonnier, l'encouragent à se jeter dans la lutte. Il gagne Arbèles, Assur, Ninive, met ses ennemis en déroute dans le Hanigalbat et s'avance jusqu'à l'Euphrate. Tous les services publics sont désorganisés ; les impôts ne sont plus perçus. Il faut restaurer l'ordre dans le royaume. Assarhaddon emploie parfois la manière forte, par exemple dans l'affaire de la tribu de Dakkourou. Cette tribu s'était installée dans les terres des habitants de la ville de Babylone et s'en considérait comme légitime proprié¬ taire par prescription. Assarhaddon leur retourne la tablette dans laquelle ils exposent leurs prétendus droits et réprime leur révolte. Pour les particuliers la justice est moins expéditive : un certain Moushézib- Mardouk de Borsippa, dont les biens immeubles avaient été attribués à un autre, reçoit la promesse d'une prompte restitution, mais le roi et lui-même sont morts quand, en l'an 9 de Shamash-shoum-oukîn, le jugement définitif est rendu. De principal effort de ce règne porte sur la lutte contre l'Egypte, alors que le véritable danger pour le royaume est à la frontière septentrionale et orientale, menacée par les barbares. Après une longue prépara¬ tion, et des revers, Assarhaddon pourra organiser le Delta en la dixième année de son règne, et y établir un protectorat assyrien. Naboû-zêr-kitti-lîshir, fils de Mérodach-baladan II, soulève le Pays-de-la-Mer et assiège Our. Attaqué par le roi d'Assyrie il s'enfuit en Elam où Houmman-hal- dash II (681-676) le met à mort. Son frère, Nâ'id- Mardouk, est reconnu roi à sa place (680). A l'instigation du pharaon, Abdi-Milkoutti, fils d'Itho-Ba'al II de Sidon s'est révolté et a fait alliance avec Sandouarri de Koundi et de Sizzoû (Sis) en Offi¬ cie. Sidon est prise en 677 ; l'année suivante son roi est « péché comme un poisson » et celui de Sis « pris comme un oiseau » : leurs têtes, suspendues aux cous de APOGÉE ET RUINE DE D'ASSYRIE 257 princes vaincus, paraissent dans le cortège triomphal, au retour à Ninive. Les habitants de Sidon, sont déportés et leur ville rasée ; une nouvelle ville, dont le site n'a pas été identifié, est construite dans le voisi¬ nage ; elle reçoit le nom de Kâr-Assur-ah-iddin (Fort- Assarhaddon) et est peuplée par des Chaldéens. Ba'al I de Tyr s'est montré fidèle vassal ; il voit agrandir son territoire et obtient des avantages commerciaux. La sécurité est renforcée le long de la côte phénicienne. La même année (676), une série d'opérations dans le désert ramène sous le joug les tribus arabes ; par l'al¬ liance avec Laili de Jadi', à qui est donnée la sei¬ gneurie de Bâzou, le concours de ces tribus est assuré dans la marche contre l'Egypte. Assarhaddon pénètre enfin dans la vallée du Nil en 675. A son passage à Harran le dieu Sin l'a accueilli favorablement. Arwad, Jérusalem et Ascalon, dont les rois sont inféodés à Taharqa, laissent passer l'armée assyrienne sans l'attaquer. Les succès sont très pré¬ caires ; le roi demeure toute l'année suivante en terri¬ toire égyptien, et au début de 673 subit de graves revers ; il se voit contraint d'abandonner la lutte. Immédiatement les vassaux de l'Ebir-Nâri, de la région à l'ouest de l'Euphrate, cessent d'envoyer leurs tributs. Par ailleurs il faut faire front aux Mèdes et aux Scythes dont la menace s'accentue. Les rois mèdes sont poursuivis jusqu'au pied du Demavend (673) Scythes et Cimmériens, combattus un demi-siècle plus tôt par Sargon (720) en Ourartou, sont domptés. Le pays de Shoupria, dans les montagnes, devenu le refuge de nombreux fonctionnaires assyriens, refuse de les extrader ; en réponse à deux réclamations motivées il déclare la guerre et commence des hostilités contre les forteresses de la frontière ; quand l'armée assyrienne approche, le roi de Shoupria reconnaît sa faute et implore par un message écrit la clémence de son adversaire ; il est trop tard ; la capitale, Ouppoumè, est livrée aux flammes, et ses défenseurs pendus tout autour de ses ruines. Les transfuges assyriens, Assar¬ haddon leur fait mutiler le nez, les oreilles et les yeux ; les transfuges ourartéens, il les remet aux mains de Rousâ II, roi d'Ourartou, pour qu'ils reçoivent la DELÀPOBTE, DRIOTON ET VANDIER — 17 258 PROCHE-ORIENT ASIATIQUE juste punition de leur désertion. Aux villes du Shou- pria on donne des noms assyriens, et le pays est divisé en deux provinces. L'aîné des princes royaux, Sin-iddin-apla, est décédé, et le fils favori d'Assarhaddon, c'est Assurbanipal (Assur-bâni-apli) un lettré, excellent cavalier, bon conducteur de chars, habile au tir de l'arc, sachant comme le meilleur des artisans fabriquer un bouclier. Instruit dans l'art du gouvernement, et très aimé de la caste militaire, il est présenté au peuple comme associé au trône, avec future succession. Ce fut pour le pays, écrira-t-il plus tard, le début d'une période de prospé¬ rité ; mais d'après les rapports des hauts fonction¬ naires et d'après les oracles, les soucis ne cessèrent point, causés par l'ennemi du dehors, par les intrigues du palais, par la crainte de révoltes et d'empoi¬ sonnements. Pendant que des corvées, en Syrie et en Cypre, groupent les matériaux nécessaires à la construction d'un nouveau palais à Ninive, on poursuit la prépara¬ tion d'une nouvelle attaque contre l'Égypte. Ba'al, roi de Tyr, a modifié sa politique et adhère maintenant à la fortune du pharaon. Son île est bloquée du côté de la terre ferme ; on néglige Ascalon où campent des troupes égyptiennes, et le gros de l'armée assyrienne s'avance vers Rapihi où sont réunis des chameaux amenés par les alliés arabes pour faciliter la traversée des 150 kilomètres de désert qui défendent l'entrée de la Basse Égypte ; il faut quinze jours pour franchir cette région inhospitalière. Taharqa attend à Ishhou- pri, près de la frontière. Harcelé sans répit, il recule lentement en opposant de la résistance. Les 3, 16 et 18 tammouz 671 les pertes des Égyptiens sont considérables ; le 22 du même mois les Assyriens entrent dans Memphis, le pharaon a fui vers le sud. Assarhaddon agit comme jadis les Égyptiens en Canaan ; il maintient les princes des nomes ou les remplace par d'autres Égyptiens, et met à côté d'eux des résidents ; il change quelques noms de villes et érige sa statue dans les temples. Au retour de cette expédition il reçoit la soumission du roi d'Ascalon ; Manassé de Juda est emmené en captivité et Ba'al apogée et ruine de e'assyrie 259 de Tyr, dont le commerce est tombé entre les mains des rois de Grecs de Chypre se décide à payer l'arriéré de son tribut. Assarhaddon fait sculpter sa royale image, à côté des reliefs de Ramsès II, sur les rochers du Nahr el-Kelb ; dans Sam'al et, sur deux stèles semblables, dans Til Barsip, il tient en laisse deux personnages par une corde attachée à leurs lèvres : Abdi-Milkoutti de Sidon et le fils de Taharqa. Pendant les premières années du règne, et jusqu'à sa mort, en 672, la reine-mère Nikoua a exercé une sorte de régence lorsque le roi était en campagne. Un fils cadet, Assurbanipal, a été associé au gouverne¬ ment. Après la campagne d'Egypte, un fils plus âgé, Shamash-shoum-oukîn, le Saosdoukin des Grecs, est désigné comme héritier du royaume de Babylonie. Des partis se forment autour des princes ; des troubles se produisent ; en 670 il faut réprimer les complots et « tuer beaucoup de grands ». D'année suivante (669), l'Egypte est en effervescence, des princes du Delta ont envoyé des émissaires vers Taharqa ; celui-ci est revenu à Memphis ; toute la partie occidentale de la Basse Egypte le soutient ; la partie occidentale, où domine Néchao (Nikou) de Sais, reste fidèle à l'Assyrie. Assarhaddon se met en campagne ; malgré les présages favorables, il meurt de maladie, à l'automne, avant d'avoir atteint la fron¬ tière de l'Égypte. assurbanipae (668-626) La division de l'héritage d'Assarhaddon en deux royaumes, cause de difficultés et de luttes fratricides, aurait pu être fatale à l'Assyrie. En fait, pendant la première partie du règne d'Assurbanipal, la puissance assyrienne atteint son apogée, mais avant la fin du vue siècle c'est la ruine complète et définitive par les Mèdes. Sous les ordres du tourtan, les forces assyriennes, grossies de contingents des régions traversées, attei¬ gnent Karbanit dans le Delta oriental, en 667. Les rois de la Basse Egypte se joignent à elles, tandis que 260 PROCHE-ORIENT ASIATIQUE Taharqa s'enfuit par eau vers la Nubie. Des Assyriens s'avancent sur ses derrières ; après une marcbe de quarante jours ils atteignent la capitale de la Haute Egypte et y établissent un camp. Après la réorganisa¬ tion des territoires occupés et le départ du gros des troupes, Taharqa redescend à Thèbes ; les princes du Delta lui proposent une alliance, leurs messagers sont saisis par les Assyriens et déportés. De prince de Thèbes se conduit en fidèle vassal d'Assurbanipal et Taharqa, sans soutien, se voit dans la nécessité de remonter vers Napata, capitale de la Nubie. De roi d'Assyrie fait grâce à Néchao, le rétablit à Kâr-bêl-matâti (Sais) et à Memphis, sous le contrôle d'un résident ; il attri¬ bue à l'un des fils de ce prince, Psammétique, un nom assyrien, Naboû-shezibanni, et lui concède la princi¬ pauté de Dimir-ishshakkou-Assur (Athribis). Des années suivantes les Assyriens combattent en Elam et en Gamboulou. En 663 ils reviennent en Egypte où Tandamanè (Tanout-Amon), neveu et successeur de Taharqa, descendu à Memphis, a fait périr Néchao qui s'opposait à ses desseins. Psammé¬ tique s'est enfui ; les autres roitelets ont refusé de le reconnaître pour leur suzerain, mais il a entrepris avec eux des négociations. D'armée assyrienne reprend Memphis et remonte jusqu'à Thèbes. De pillage de cette cité opulente jette la consternation dans le monde ; elle ne se relèvera jamais de sa destruction. Tanda¬ manè a fui vers Napata ; le royaume de Koush se sépare définitivement de l'Egypte et ne garde désor¬ mais aucuns rapports avec la civilisation méditerra¬ néenne. Des Annales proclament la soumission des princes des régions occidentales ; les dépêches des émissaires du roi d'Assyrie montrent sous un tout autre jour les événements : c'est le cas pour Arwad, dont le roi Jakinloû est vassal en 667 ; d'après l'agent Itti-Shamash-balâtou les plus hauts fonctionnaires assyriens de la région sont obligés de lui payer des taxes. Da situation change à la mort de ce prince ; ses fils se disputent sa succession et font appel au roi d'Assyrie ; l'un d'eux Azi-Ba'al, est choisi pour succé¬ der à son père, et les autres sont retenus à Ninive comme otages. APOGÉE ET RUINE DE E'ASSYRIE 261 Un certain Mougallou qui, au temps d'Assarhaddon, s'était emparé de Mélidia (Malaiya), propose la paix à l'Assyrie, ainsi que Ishkallou de Tabal, le roi de Hilakkou, qui quitte les plaines fertiles de la Cappadoce pour s'établir en Qoué, au bord de la Méditerranée, dans la région qui, désormais, s'appellera la Cilicie. C'est le temps où, en Lydie, Gygès dépose Kandaule, le dernier des Héraclides. Devant la menace des Cim- mériens qui continuent leur mouvement vers la riche plaine des bords de l'Égée, Gygès tente de faire avec l'Assyrie une alliance considérée par Assurbanipal comme une reconnaissance de vassalité. Gygès ne recevra pas une aide sérieuse, car l'Assyrie n'a pas un intérêt immédiat dans son entreprise. Alors il se tourne vers Psammétique. Retourné en Égypte, le fils de Néchao s'y est acquis une situation prépondérante et indépendante. C'est probablement avec le concours de mercenaires ioniens et cariens, envoyés par Gygès, qu'il bloque Asdod, en Palestine. Assurbanipal ne lui donne plus son nom assyrien, mais l'appelle alors Pisamilki ; plus tard, au temps de la révolte de Shamash-shoum-oukîn, il le désignera seulement par le titre de roi de Melouhha. Aidé par les Lyciens, les Cimmériens attaquent la Lydie en 652 et Gygès meurt dans la lutte. Assurbanipal se réjouit officiellement de la ruine d'un vassal félon, et bien que son fils Ardys fasse immédiatement acte de vassalité le roi d'Assyrie ne se porte point au secours d'un allié si lointain. Il est cependant troublé par une éclipse au cours de laquelle la lune prend une apparence néfaste et par les réponses des dieux aux demandes d'oracles. Shamash-shoum-oukîn n'a pas cessé d'exciter contre son frère les Akkadiens, les Araméens, les Élamites. Cependant, en 661, les Élamites ont envahi la Babylo- nie et il se voit obligé de demander l'intervention de l'Assyrie. Ourtakou, roi d'Élam, est tué ; l'usurpateur Téoumman (Tep-Houmban) réclame la livraison des princes élamites réfugiés à Ninive ; il est battu à Toulliz et le pays se divise en deux royaumes (v. 655) pour les fils d'Ourtakou, Houmbanigash II et Tammarîtou. Moins de dix ans plus tard, vers 652, une formidable coalition, de l'Élam au Sinaï, est fomentée par le roi 262 frochë-oriënt asiatique de Babylone. Témoin impuissant d'une répression implacable, Shamash-shoum-oukîn met le feu à son palais et périt dans les flammes. Il a pour successeur Kandalanou (648). Vers 660 Ahshéri, prince des Mannéens, a saisi plusieurs forteresses assyriennes ; il est repoussé, son pays est ravagé, ses sujets le font périr et son fils Oualli conclut la paix avec l'Assyrie. Une série de petites expéditions dans les régions des Arabes ne donne point de résultats permanents. La plus importante, c'est celle qui se termine par la livrai¬ son du roi Ouaté ; emmené à Ninive, il est attaché à une chaîne de chien et exposé à l'une des portes de la ville. En Élam la guerre civile donne successivement le pouvoir à Indabigash, à Houmman-haldash, à Houm- ba-haboûa ; Tammarîtou II, rétabli par les Assyriens, (v. 646) est détrôné par Houmman-haldash III, l'armée assyrienne revient et l'Élam est systématiquement dévasté. Suse, sauvagement pillée, et vouée par inter¬ dit (v. 640), la Susiane devient province assyrienne et l'Anzan, à l'est de Suse, un royaume où le perse Téispès assume le pouvoir. Le mède Eravarti (Phraortès des Grecs), fils et successeur de Dajaoukkou (Déjocès), sou¬ met les Perses et attaque le roi d'Assyrie dont les sujets se sont révoltés, mais il périt sur le champ de bataille avec la plus grande partie de ses guerriers. Les Annales assyriennes sont muettes sur ces événe¬ ments, postérieurs au sac de Suse ; Hérodote, qui les rapporte, attribue à Cyaxare (633-584), fils de Phraorte l'organisation de l'armée mède selon la technique assy¬ rienne. Ce prince aurait assiégé Ninive, mais l'inter¬ vention de bandes scythes aurait sauvé la ville. L'As¬ syrie est épuisée et ne réagit plus ; les Scythes se répandent en Syrie et en Palestine ; ils menacent l'Egypte ; Psammétique les arrête par des présents. les successeurs d'assurbanipae et la ruine de 1/assyrie Assurbanipal meurt en 626. Son fils Assur-etil- ilâni (626-v. 621) disparaît prématurément et est remplacé par son frère cadet Sin-shar-ishkoun (Sara- APOGÉE ET RUINE DE D'ASSYRIE 263 cos ; v. 620-612), qui chasse l'usurpateur Sinshoum- lîshir. A Babylone le général chaldéen Nabopolassar (Naboû-apal-outsour) s'empare du pouvoir (626-605) et fonde la XIe Dynastie, appelée chaldéenne ou néo¬ babylonienne. Il ne possède tout d'abord que la ville de Babylone, mais d'année en année il s'étend aux dépens des Assyriens. En 616, il s'avance jusqu'à Harran, en Soubarou ; là il se heurte à une armée égyptienne venue au secours de l'Assyrie. Psamméti- que a profité de circonstances favorables pour rétablir le protectorat de l'Egypte sur le fertile croissant ; ayant atteint l'Euphrate, il prend le parti de l'Assyrie affaiblie et menacée par ses voisins. D'année suivante l'armée assyrienne est culbutée à l'est du Tigre, près de Arrapha ; la ville d'Assur, assiégée, se défend vail¬ lamment. Quelques mois plus tard Cyaxare s'avance lui aussi contre Arrapha ; en 614, après avoir en vain tenté une liaison avec les troupes de Nabopolassar, il marche sur Assur et la met à sac. Avant l'hiver il rejoint le roi de Babylone et fait alliance avec lui. En 612 se dresse contre l'Assyrie un nouvel ennemi, les nomades Oumman-manda. Avec les Babyloniens et les Mèdes ils livrent de violents combats sous les murs de Ninive ; au mois d'Ab (juillet) la ville est prise d'assaut et le roi d'Assyrie disparaît. Ba chute de Ninive est saluée dans tout l'Orient comme l'aurore de la délivrance des peuples opprimés par un joug trop pesant : Nabopolassar en rend grâces à Mardouk et à Naboû ; les prophètes d'Israël l'attribuent à Jahvé. Des débris de l'armée assyrienne se regroupent et acclament un nouveau roi, Assur-ouballit II (611-609). Celui-ci se replie sur Harran, pour assurer les commu¬ nications avec l'Egypte, la seule puissance dont il puisse espérer une intervention efficace. En 610, les Oumman-manda s'emparent de cette ville ; en vain Assur-ouballit tente-t-il, avec une armée égyptienne, de la reprendre, ils la garderont jusqu'en 555. D'As¬ syrie est à jamais détruite ; son Empire est partagé entre les Mèdes aryens et les sémites Chaldéens. Moins d'un siècle plus tard, en 539, un prince aryen, le perse Cyrus, supplantera les Sémites et imposera la domination aryenne dans tout le Proche-Orient. CHAPITRE III NOTES 1. Assyrie Tableau de la famille royale 1. Sargon H (722-705) 2. Sennachérib (705-681) épouse Tashmêtoum-skarrat puis Naqi'a-Zakoûtoum Ahâ-tabishâ. épouse d'Ambaris roi de Tabal Assur-nâdin- Arad- shoumi Ninlil roi deBabylone (700-694) 3. Assarhaddon Assur- 6boum- oushabshi Assur-iloum- mouballitsou Arad-Malik Shadîtou (le même que (fille Arad-Ninlil?) Sin- Shamash- iddin- shoum-oukîn apla roi de Babylone (668-648) 4. Assurbanipal Assur- (669-626) moukîn- épouse paloû Assur-sharrat Assur-etil- shamé-irtsiti- ballitsou Shamash- mîta- loûbalit- Sheroûa- éterat (fille) 5. Assur-etil-ilâni (626-v.618) 6. Sin-shar-ishkoun (v. 618-612) Sargon II. — Sources. — 1. Sources litléraires et épi graphiques. — A Doûr-Sharroukîn, dans trois salles de son palais, Sargon a fait sculpter les Annales de son règne. Dans 4 autres salles se trouvent les Fastes (Display Inscription, Prunkinschrifl), résumé des principaux événements des 15 premières années ; une autre rédaction des Fastes se trouve dans la salle XIV. De Dour-Sharroultîn il existe une Inscription sur des taureaux, sur le Pavé des Portes, au revers de plaques sculptées, sur des prismes de fondation, sur un autel, sur certains reliefs, sur des briques de construction. A Ninive, des prismes d'argile, antérieurs à la fondation de Doûr- Sharroukîn, et des légendes sur briques de fondation, des vases en terre ou en verre et des sceaux. A Assur, des inscriptions sur brique et sur ziggalou, un texte relatif à l'accession du roi et le très important et très littéraire compte rendu de la campagne de 714, adressé au dieu Assur : F. Thureau-Dangin, Une relation de la huitième campagne de Sargon (714 av. J.-C.), Paris, 1912 ; la tablette, mutilée, provient certainement des fouilles d'Assur où la partie qui fait défaut a été recueillie par la Mission allemande : Schroeder, Keilschrifllexle aus Assur, II, 141. A Kalhou, le mémorial de la restauration du palais d'Assur-nâtsir-apli II. A Larnaca (Chypre), une stèle (Musée de Berlin). Traduction de ces textes : D. Lucken- bill, op. cit., II, 1927, p. 1 ss. Un certain nombre de lettres conservées dans la Bibliothèque APOGÉE ET RUINE DE D'ASSYRIE 265 d'Assurbanipal à Ninive (Koujoundjik), concernent les affaires de la Babylonie, de la frontière mède, de l'Ourartou. On en trouve la transcription et la traduction dans L. Watep.man, Boyal correspon¬ dance of the Assyrian Empire, Ann Arbor, 1930-1936, 4 vol., qui contient 1.471 textes des règnes de Sargon et de ses successeurs, pour la plupart rapports et requêtes adressés au roi ou aux membres de sa famille, communications et ordres envoyés à des princes, gouverneurs ou tributaires. La filiation du roi est donnée par E. Unger, Sargon II. von Assyrien der Sohn Tiglalpilcsers III, Publications des Musées d'An¬ tiquités d'Istanbul, IX, 1934. 2. Sources archéologiques. — On consultera les volumes consacrés par Botta et par Place aux fouilles de Khorsabad (cf. p. 16), les comptes rendus des récentes fouilles de l'Université de Chicago (ibid.), Bonomi, Nineveh and ils palaces. Reliefs du Louvre : E. Pot- tier, Catalogue des antiquités assyriennes, 2e édit., Paris, 1924 ; du Louvre et du Musée britannique : A. Paterson, Assyrian Sculp¬ tures, Harlem, 1901, pl. I-IX, XXIII, LIII, LIV ; du Musée Britan¬ nique : H. Hall, La sculpture babylonienne et assyrienne au Brilish Muséum, Ars asiatica, 11, 1928, pl. XXV11 et XXVIII. Bibliographie. — A. T. Olmstead, Western Asia in the Days of Sargon of Assyria, 1908. Perrot et C. Chipiez, Histoire de l'art, II. Sennachérib.-—Sources. — 1. Sources littéraires.-— Les principaux documents de ce règne, ce sont deux prismes écrits, l'un en 689 (Prisme Taylor, Musée Britannique), l'autre en 691 (Chicago). Un cylindre donne seulement le récit de la 1" campagne : S. Smith, The firsl Campaign of Sennacherib, Londres ; le « Cylindre Bellino » (Musée britannique), daté de 702, cette campagne et la suivante. Après la 3e compagne a été rédigé, en 700, le « Cylindre Rassam » (Musée Britannique). Un prisme de 694 commémore les 5 pre¬ mières campagnes du roi et deux campagnes dirigées par des géné¬ raux. Deux inscriptions, sur des taureaux, après avoir traité des expéditions précédentes, donnent un récit détaillé de la 6e cam¬ pagne. Trois inscriptions, enfin, ont été sculptées après la 8e cam¬ pagne, sur les rochers de Bavian, sur une plaque de pierre à Nébi Younous (Ninive) et sur une plaque d'origine indéterminée (Musée de Berlin). La plupart de ces documents comportent aussi un exposé des constructions entreprises par le roi, constructions auxquelles quelques textes sont spécialement consacrés. Enfin, des légendes se lisent sur quelques reliefs commémoratifs des expéditions mili¬ taires. Tous ces documents sont présentés, avec un commentaire et une étude sur le règne de Sennachérib, dans D. Luckenbill, The Annals of Sennacherib', OIP, II, 1924. La lutte contre Juda est rapportée dans 11 Bois, 18-19, où il est fait mention de sa mort violente. Une partie du livre d'lsale concerne également ce règne. 2. Sources archéologiques. — A. Layard, The Monuments for Nineveh : Second sériés, 1853, est presque entièrement consacré aux sculptures du palais de Sennachérib à Ninive, dont un certain nombre se trouvent maintenant au Musée Britannique. On pourra consulter aussi A. Paterson, Assyrian Sculptures, Harlem, 1901, pl. XCIII à Cil, CVIII à CXXVII, du même auteur, Assyrian Sculptures, Palace of Sinacherib, La Haye, 1915 et H. Hall, La sculpture babylonienne et assyrienne au Brilish Muséum, Ars asiatica, 11, 1928, pi. XXIX à XXXV. Relief du Louvre : Encyclopédie photographique de l'art, n° 11, 1936, p. 6, fig. A et B. La stèle de la rue royale à Ninive (Stamboul) : Essad Nassouhi, Guide des Musées de Stamboul. Antiquités Orientales, p. 24 et pl. 7. Une autre stèle (Stamboul) montre le roi devant le dieu Assur : G. Co nt en au, Manuel d'archéologie orientale, III, 1931, fig. 815, p. 1278. Le « Relief de Bavian » : A. Paterson, Palace of Sinacherib, pl. 104 et A. T. Olmstead, History of Assyria, New York, 1923, fig. 132. F. Thureau-Dangin, Les sculptures rupestres de Maltat, 266 PROCHE-ORIENT ASIATIQUE RA, XXI, 1924, rapporte également à ce règne les dieux représentés sur les rochers de Maltaï. L'aqueduc de Djerwan est étudié dans T. Jacobsen et S. Lloyd, Sennacherib's Aqueduct al Jerwan, OIP, XXIV. Bibliographie. ■— A. T. Olmstead, History of Assyria, 1923, fait un long exposé de la situation du royaume de Juda au temps de Sennachérib, p. 297 ss., puis de la culture en Assyrie, pendant son règne, p. 316 ss. Voir aussi l'ouvrage ci-dessus cité, de D. Lucken- bill. Les circonstances du meurtre de Sennachérib, d'après les textes cunéiformes, II Bois, 9, Hérodote, sont exposées par Dhorme, Les pays bibliques et l'Assyrie, 1911, p. 82 ss. Assarhaddon. — Sources. — 1. Sources littéraires et épigraphiques. — A des dates diverses, il a été écrit soit des Annales soit des Fastes qui racontent les événements du règne et commémorent les cons¬ tructions. Le texte mutilé du Prisme B (Musée Britannique) est complété en partie par celui du Prisme S : V. Scheil, Le prisme S d'Assarhaddon, roi d'Assyrie, 681-668, Paris, 1914, dont une lacune est comblée par un fragment du Musée britannique : Schmidke, dans B. Meissner, Allorienlalische Texte und Untersuchungen, L, p. 73 s. Le Prisme A (le Prisme C en est un double) ,dont le texte est plus court, est mieux conservé. Des fragments trouvés à Suse, Prisme S et Prisme SS, sont publiés dans V. Scheil, Inscrip¬ tion d'Assarhaddon, roi d'Assyrie (681-668) : MDP, 14, 1913, p. 36 ss. 6 fragments d'Annales, sur tablettes, sont publiés par Winckler, Forschungen, I, p. 522 ss. ; II, p. 8 s., 17 ss. ; deux autres, par Rogers, Two Texls of Esarhaddon, Haverford Collège Studies, n° 2, f>. 65 ss, La légende du relief rupestre du Nahr el-Kelb : Weissbach, DieDenk- mâler und Inschriften an der Milndung des Nahr el-Kelb, Wissenschaft- liche Verôffentlichungen des deutsch-tiirkischen Denkmalschutz- Kommandos, 6, p. 25 ss. Celle de la stèle de Zendjili (Musée de Berlin) : von Luschan, Ausgrabungen in Sendschirli, 1 ; texte revu, dans Vor- derasiatische Schriftdenkmâler des Koniglischen Museen zu Berlin, 1, n° 78, pl. 31. Une autre stèle, à Til-Barsib (stèle A, Musée d'Alep) : F. Thureau-Dangin, Til-Barsib, 1936, p. 151 ss. Le traité avec Ba'al de Tyr a été publié par H. Winckler, Forschungen, 2, 10 s. ; selon S. Langdon, A Phœnician ireaiy of Assarhaddon, collation of K 3500, RA, 26, 1929, p. 189 ss., ce qui a été considéré comme le revers de la tablette est en réalité la face. La campagne de Shoupria est détaillée dans un rapport adressé probablement au dieu Assur, comme la lettre de Sargon sur la huitième campagne (cf. p. 264) : H. Winckler, Forschungen, 2, p. 28 s. Les travaux du roi à Assur, à Ninive, à Babylone, et autres lieux, sont commémorés par des tablettes, des prismes, des inscriptions sur pierre. Notons, en parti¬ culier, l'inscription rupestre du tunnel (negoûb) traversé par le canal Tibilti creusé pour remplacer un ancien canal d'Assur-nâtsir- apli qui amenait à Kalhou les eaux du Zab supérieur et les cylindres consacrés à la restauration du temple Eanna à Ourouk. Les textes alors connus sont traduits dans D. Luckenbill, Assyrian and Babylonian Records, 2, 1927, p. 199 ss. D'origine babylonienne, écrite à l'époque de Nabonide ou de Cyrus, est la « Chronique d'Assarhaddon » qui rapporte les principaux faits du règne et le début des règnes des fils du roi ; elle appartient à la même série de documents que la Chronique de Sargon et Narâm- Sin (cf. p. 99) : S. Smith, Babylonian Historical Texls, p. 1 ss., The Esarhaddon Chronicle B. C. 680-687. Dans le même volume, p. 22 ss., A chronicle of the years B. C. 680-625 est un résumé, écrit au début de l'Empire achéménide, de la situation du dieu Mardouk depuis le début du règne de Sennachérib jusqu'à l'avènement de Nabopolassar. I De nombreuses lettres sont relatives à Assarhaddon, cependant le nom du roi s'y trouve rarement écrit : Watermann, op. cil. E. Klauber, Politisch-Religiôse Texte aus der Sargonidenzeit, APOGÉE ET RUINE DE L'ASSYRIE 267 Leipzig, 1913, a publié des demandes d'oracle à Shamash et des présages par l'examen du foie, conservés dans la Biblothèque d'Assurbanipal, mais rédigés en partie sous le règne d'Assarhaddon ; on y trouve fréquemment des renseignements de caractère historique. Antérieurement, J. Knudtzon avait publié Assyrische Gebete an den Sonnengolt fùr Slaal und kSnigliches Haus aus der Zeil Assarhad- dons und Assurbanipals, Leipzig, 1893. Les documents privés sont datés par l'éponymie en Assyrie, par l'année du règne en Babylonie. 2. Sources archéologiques. — Assarhaddon a construit deux palais : l'un, resté inachevé, à Kalhou, l'autre à Ninive (Nébi You- nous) De la stèle découverte à Zendjirli, (Musée de Berlin), la face a été maintes fois publiée ; dans C. Bezold et C. Frank, Ninive und Babglon, 4° éd., Monographien zur Weltgeschischte, t. 18, Bilefeld, 1926, fig. 87 et 88, les deux princes héritiers, Assurbanipal et Shamash-shoum-oukîn, sculptés sur les côtés du monument, sont reproduits. Il en est de même dans F. Thureau-Dangin et M. Dunand, Til Barsib, Paris, 1936, pl. XII et XIII (Musée d'Alep), mais les deux stèles découvertes en ce lieu sont moins bien conservées. Le relief du Nahr el-Kelb, très détérioré par le temps, est publié d'après un moulage au Musée de Berlin, combiné avec une photographie directe, dans E. Unger, Assyrische und Babylonische Kunst, Breslau, 1927, fig. 103, p. 140. Dans le même ouvrage, fig. 70, un relief de Ninive, actuellement au Musée Bri¬ tannique, représente le roi en adoration devant une tiare posée sur un siège-autel et divers symboles divins, le tout disposé en deux registres, comme sur certains koudourrous. De Ninive, au Musée de Stamboul, des rosaces et des personnages, sculptés sur un bloc prismatique : Essad Nassouhi, Un curieux monument néo-assyrien : RA, 22, 1925, p. 17 ss. De Babylone provient le « sceau du dieu Adad de l'Esagil » (Musée de Berlin) ; Weisbach, Babylonische Miscellen : WVDOG, 4, Leipzig, 1903, p. 17 ; c'est un gros cylindre en lapis-lazuli et taillé en relief, comme le sceau du dieu Mardouk, avec dédicace de Mardouk-zâkir-shoumi (852-828), également découvert par la Mission allemande, ibid., p. 16, et un sceau mutilé que possède le Louvre : L. Delaporte, Catalogue, t. 2, 1923, A 830. Assurbanipal. — Le nom de ce roi se présente sous les formes ASëur-ba-a-ni-apli, Aééur-ba-an-apli, Assur-bân-apli, Assur-ba-an- ap-lu (à Nippour) ; la transcription usuelle, Assurbanipal, est certainement fautive, Assurbânapli serait préférable. Sources. — La chronologie du règne est mal déterminée : Assur¬ banipal ceint la couronne en Kislimou 669 et s'empare de Babylone en 648, mais la liste des éponymes n'a pu être reconstituée après 646, et la dernière date certaine est en 639. F. Weissbach, Assurbanapli, RLA, I, 1928, p. 204, place en 630, au plus tard, la mort de ce roi. 1. Sources littéraires et épigraphiques. ■—• Les textes historiques sont réunis, en transcription et traduction, dans M. Streck, Assur¬ banipal und die lelzlen assyrischen KCnige bis zum Untergang Nine- veh's, 3 vol., VAB, 7, 1916 : 5 recensions des Annales (Cylindre de Rassam, cylindres B à E) ; 22 tablettes sur lesquelles sont écrits des textes annalistiques ; 14 inscriptions de Fastes ou Dédicaces ; les légendes des scènes figurées dans les reliefs du palais ; celles qui sont conservées seulement dans des répertoires de la Bibliothèque de Ninive ; un entretien du roi avec le dieu Nabou ; des légendes de briques de construction à Babylone et à Nippour ; une inscription commémorative de Nippour ; enfin, les « ex-libris » des tablettes de la Bibliothèque de Ninive. Dans D. Luckenbill, Assyrian and Babylonian Records, 2, p. 290 ss., traduction anglaise des mêmes textes, sauf 5 tablettes, mais en outre le cylindre F, le cylindre de l'Université Yale, et 6 tablettes de légendes de reliefs. T. Bauer, Das Inschriflwerk Assurbanipals vervollslàndigt und neu bearbeiiel, Assyriologische Bibliothek, 1 et II, Leipzig, 1933, complète ou 268 PROCHE-ORIENT ASIATIQUE corrige certains des textes transcrits et traduits par Streck et en publie quelques nouveaux. Une lettre relative à la question de préséance, adressée par Sheroûa-eterat, fiile d'Assarhaddon, à Assur-sharrat, femme d'Assur- banipal alors prince héritier, une tablette commémorative d'une offrande à la déesse Tashmétoum par la mère d'Assurbanipai devenu roi, et la stèle d'Assur-sharrat à Assur, sont publiées dans l'ouvrage de Streck, p. 390 ss. Stèle d'Assur-Sharrat, W. Andrae, Die Slelen- reiben in Assur, 1913, pl. X, cf. flg. 3 et 4, p. 7 s. Des lettres adressées à Assurbanipal, avant et après son avène¬ ment, et d'autres dont il est l'auteur sont traduites dans les ouvrages de Waterman et de Pfeifier signalés dans la bilbiographie d'Assarhad¬ don. Elles ont été largement utilisées par A. Olmstead, History of Assyria, New-York, 1923. Presque tous les documents juridiques sont en transcription et traduction dans J. Kohler et A. Ungnad, Assyrische Rechtsur- kunden, Leipzig, 1913. 4 tablettes néo-babyloniennes appartiennent à ce règne : biblio¬ graphie dans Streck, op. cit., p. clviii. Des prières, des hymnes, des oracles sollicités pendant ce règne, des présages sont traduits dans les ouvrages de Klauber et de Knupzton signalés pour le règne d'Assarhaddon. Le catalogue de la Bibliothèque d'Assurbanipai à Ninive, dont la majeure partie est maintenant au Musée Britannique, a été dressé par C. Bezold, Catalogue of the Cuneiform Tableis in the Kuyunjik Collec¬ tion, 5 vol., Londres, 1889-1899, avec Supplément, par L. Kikg, 1914. 2. Sources archéologiques. — Les bas-reliefs, faits militaires, chasses, scènes de la vie de cour, qui ornaient la partie inférieure des murs dans les salles de réception du palais de Ninive, ont été on grand nombre transportés au Musée du Louvre et surtout au Musée britannique. Ils sont édités dans les ouvrages d'art maintes fois signalés depuis le règne d'Assur-nâtsir-apli II : A. Layard, Monument of Nineveh ; A. Paterson, Assyrian Sculptures ; H. Hall, La sculpture babylonienne et assyrienne. On consultera les Catalogues des Musées. Quelques-uns de ces reliefs sont reproduits dans les Histoires générales de l'art. Des stèles représentent Assurbanipal et Shumash-shoum-oukîn en rois constructeurs : von Bissing, Beilrâge zur Geschichle der assyrischen Skulptur, pl. VI. Assur-elel-ilâni. — 1. Sources littéraires et épigraphiques. — Ce prince restaure le temple Ezida de Kalhou et le temple E-ibe- Anoum de Dilbat. Un cylindre en argile commémore le don d'un sarcophage à Shamash-ibni le Dakourite. La durée du règne est incertaine ; une talbette de Nippour est datée de sa 4e année : R. Harper, A ne w Eabylonian Conlraci Tablel, The Academy, 35, 1889, p. 274 ; cf. A. Winckler, KB, 2, p. 268, n. 1. Dans la Bibliothèque de Ninive deux tablettes commémorent le don de propriétés foncières exemptes d'impôts, fait par le roi à des serviteurs de la couronne : J. Kohler et A. Ungnad, Assyrische Rechtsurkun- den, Leipzig, 1913, n° 20 et 21, dont l'un est le général Sin-shoum- lîshir, qui avait aidé è son établissement. Bibliographie. — M. Streck, op. cit., p. cxcix ss., réunit et discute tous les renseignements qui nous sont parvenus sur ce règne. F. Delitzsch, Assurbanipal und die assyrische Kullur seiner zeit, AO 11, 1, 1909. Sin-shoum-lîshir. — Cet usurpateur est vraisemblablement iden¬ tique au général récompensé par Assur-etil-ilâni. Un contrat de Nippour, en Babylonie (Musée Métropolitain de New-York, publié dans A. Clay, Légal and Commercial transactions, I, n° 141, t. 8 de The Babylonian Expédition of the University of Pennsyl- vania, série A., est daté de l'année de son accession. Sin-shar-ishkoun. — 1. Sources littéraires et épigraphiques. — Ce roi commémore à Ninive et à Assur les travaux de restauration de temples, entrepris dès la première année de son règne, en parti- APOGÉE ET RUINE DE E*ASSYRIE 269 culier ceux du sanctuaire de Naboû à Assur : traduction dans D. Luckenbill, op. cit., p. 409 ss. Au début de son règne, il possède Sippar dans la Babylonie septentrionale et Ourouk dans la Babylonie méridionale. Il perd la première de ces villes entre sa deuxième année (v. 619) et l'an 12 de Nabopolassar (614) pour lequel il existe une tablette datée du règne de ce prince ; la seconde reste plus longtemps entre Ses mains, puisqu'un document y est daté du 10e mois de l'an 7 de Sin-shar-ishkoun (v. 614) : L. King, ZA, 9, 1894, p. 398. Une partie de la Babylonie est donc restée aux mains des Assyriens presque jusqu'à la ruine de Ninive. La chro¬ nique babylonienne d'après laquelle la chute de Ninive s'est pro¬ duite en 612 rapporte les événements de 616 à 609 (10e à 17e an¬ nées de Nabopolassar ; elle est publiée par C. Gadd, The Fait of Nineveh, 1923 ; traduction dans D. Luckenbill, op. cit., p. 417 ss. D'après le passage mutilé où se trouve mentionné le sort du roi d'Assyrie, Sin-shar-ishkoun aurait lui avant le pillage de la ville ; selon Bérose, il se serait suicidé dans l'incendie de son palais, mais ce renseignement de l'historien chaldéen est peut-être une transposition de la mort tragique de Shamash-shoum-oukîn de Baby- lone, quelque trente années auparavant. Le livre de Nahoum, dans la Bible, est tout entier consacré à la ruine de Ninive et de l'Assyrie. juda Sources, — Sources littéraires et épigraphiques. — L'histoire des rois de Juda postérieurs à la ruine d'Israël est rapportée dans II Rois, 18 ss., où le conflit d'Ézéchias avec Sennachérib d'Assyrie est longuement exposé, et dans II Chroniques, 29 ss., qui s'appuie sur l'ouvrage précédent. A la période de 722 à 612 appartiennent également une partie de la prophétie d'Isale (740-v. 700), celle de Nahoum (v. 712) et le très important livre de Jérémie (v. 627-v. 585). L'inscription rupestre, commémorative du percement du tun¬ nel de Siloé, au temps d'Ézéchias (Musée de Stamboul ; moulage au Louvre), est transcrite et traduite dans R. Dussaud, Musée du Louvre. Les Monuments palestiniens et judaïques. Paris, 1912 (bibliographie). Bibliographie. — On lira dans A. Lods, Les prophètes d'Israël, Paris, 1935, la « Fin du royaume de Juda », p. 29 ss., et «Les dernières années du royaume de Juda », p. 176 ss. 270 PROCHE-ORIENT ASIATIQUE ÉLAM LA FAMILLE ROYALE D'ÉLAM AU TEMPS D'ASSARHADDON ET D'ASSURBANIPAL Houmman-haidash II 681-675 ' Koudourrou ) Paroû ) Houmman-amni , (ou petit-fils ?) Houmman-haidash I - 689-681 ■?>( 3 Ourtakou 675-v. 664/3 Téoumman v. 664/3-v. 653 Houmbanigash II v. 655-v. 652 ^ Oumman-appa Tammarîtou I roi de Hidatou v. 655-... [ Tamrîtou \ Oundâsou \ Houmman-haidash / Une fille, épouse \ d'Ourtakou Oumman- amni Oummaniga9h 6 Tammarîtou II v. 650-v. 649 et v. 646/5 S Oumman-aldâsh I Para-... f Une fille, épouse^- Shoumai de Shoum-iddin (Aplai?) 7. Indabigash 8. Houmman-haidash IH Une fille, épouse d'Imbappi y. 650/49-v. 648/7 v. 646-v. 640 préfet de Bît-Imbî Attametou Usurpateurs : Oumba-haboûa, v. 645. Pa'e, entre 645 et 642. Houmbanigash, fils d'Amedirra, v. 639. Dans l'onomastique élamite de cette époque se trouvent concur¬ remment et parfois dans un même texte les noms divins Houmban, Houban, Oumman et Oumba. V. Scheil, MDP, 9, 1907, p. 6, hésite à reconnaître dans ces diverses formes des variantes d'un même nom. CHAPITRE IV LA CIVILISATION AU DERNIER SIÈCLE DE LA MONARCHIE ASSYRIENNE La littérature épistolaire est une des sources les plus vivantes de la civilisation assyrienne pendant le der¬ nier siècle de l'Empire. Plus d'un millier de lettres, sur des sujets très variés, ont été recueillies dans la Bibliothèque d'Assurbanipal. Ce sont des tablettes oblongues, de petites dimensions, aux bords légère¬ ment arrondis, couvertes d'ordinaire d'une belle écri¬ ture fine et régulière ; certaines séries présentent des particularités, par exemple les rapports des astrologues ou les documents d'origine babylonienne. Plus de 200 lettres ont été adressées à Sargon, 152 à Assarhaddon, 186 à Assurbanipal ; il n'en est aucune pour le règne de Sennachérib et cela s'explique peut-être par les troubles au cours desquels ce roi trouva la mort. Il en est de toutes les parties de l'Em¬ pire ; elles sollicitent souvent une réponse et parfois la minute de la réponse est conservée. Dans un Empire en continuelle transformation et composé d'éléments hétérogènes il fallait une solide organisation de l'administration. Le roi s'entourait de compagnons, tels les comtes dans l'ancienne France ; il se faisait renseigner par eux sur les affaires et leur confiait des missions importantes dans les provinces. Au-dessous d'eux, la garde du corps n'était pas seule¬ ment chargée de protéger le roi ; ses membres remplis¬ saient à l'occasion d'autres fonctions, de caractère temporaire, soit sur l'ordre du roi, soit à la demande des administrations. Les fonctionnaires, à tous les degrés, ont une haute conscience dans l'accomplissement de leur service ; 272 PROCHE-ORIENT ASIATIQUE les lettres du roi en témoignent, les rares plaintes de fonctionnaires contre des collègues, pour mauvaise gestion de fonds publics, cruauté, insubordination, ou défaut d'intégrité, les rapports sur les faits importants que le fonctionnaire doit, d'après son serment de fidélité, faire connaître au roi. C'est surtout des régions frontières que proviennent ces rapports. Au temps de Sargon ils annoncent les déplacements de troupes en face de l'Ourartou, les observations des espions, les alliances et les attaques de l'ennemi, les défections, les révoltes, l'avance des Cimmériens contre les Ourar- téens. fie conflit permanent entre l'Assyrie et la Baby- lonie, après la mort de Sargon, est maintes fois évoqué. fi'Élam est toujours uni à la Basse Mésopotamie dans l'intrigue et dans la lutte, et le Pays-de-la-Mer, même après sa soumission, se montre difficile à gouverner. Seules les provinces éloignées, celles de l'Ebirnâri, au delà de l'Euphrate, sont relativement tranquilles, les rapports envoyés de Hamath, dans le nord, et ceux d'Asdod, dans le sud, confirment le témoignage des Annales des rois. Au viie siècle l'armée ne peut plus se recruter exclu¬ sivement parmi les habitants de l'Assyrie. D'après la correspondance épistolaire, si dans certains cas pres¬ sants on mobilise tous les hommes valides d'une tribu, en temps normal des troupes auxiliaires sont organi¬ sées par certaines tribus auxquelles, en compensation du service rendu, le roi accorde l'exemption de quelques impôts ; tels sont les Itouai dont l'intervention est souvent requise pour monter la garde, faire des patrouilles ou accompagner des messagers. Une véri¬ table conscription est organisée dans les régions récemment conquises ; une liste conserve le détail de levées de troupes depuis le golfe Persique jusqu'aux portes ciliciennes et jusqu'à l'Ethiopie. Des reliefs en pierre, dressés le long des murs dans les salles d'apparat des palais, illustrent par l'image les récits des Annales, oii sont racontées avec complaisance les cruautés dont s'enorgueillissent la plupart des rois assyriens dans la conduite de la guerre : anéantissement des villes, dévas¬ tation des campagnes, horribles mutilations des pri¬ sonniers, déportation des habitants. CIVILISATION ASSYRIENNE 273 Il est difficile de mesurer l'importance des impôts. Les ressources de l'État consistent dans le butin fait par les armées, les tributs imposés aux peuples vaincus, les prélèvements sur les produits de la nature, l'impôt dit du palais, la corvée et des taxes dont on s'acquitte en argent, en nature, ou en services. L'impôt paraît parfois trop lourd et des habitants de l'Empire s'exilent pour y échapper. Certaines villes, Harran, Assur, Babylone, jouissent de franchises ; il en est de même pour des temples, des tribus et des particuliers. Du dernier siècle de la monarchie assyrienne il n'existe aucun recueil de lois comparable à celui du IIe Millénaire. On connaît fort peu de décisions judi¬ ciaires, mais de documents de caractère privé on peut extraire quelques renseignements sur la législation ou la coutume. Beaucoup d'affaires, même la réparation d'un assassinat, se traitent entre les intéressés, sans recours à la justice, et la loi pénale semble, dans un grand nombre de cas, avoir adouci ses rigueurs. Les documents d'intérêt privé ne portent pas, comme en Babylonie, les empreintes de sceaux de témoins ; ils sont authentiqués par les sceaux des per¬ sonnes qui s'imposent une obligation ou de leurs man¬ dataires, et les empreintes sont placées en tête de l'énoncé de la convention, pour laquelle est conservé le principe de l'engagement unilatéral. Ces textes donnent des renseignements sur la famille, les esclaves, la constitution de propriétés, la vente, l'échange, le prêt, le gage, la location de services. On y prévoit des châtiments pour celui qui manque à ses engagements, et cela peut aller jusqu'au sacrifice d'êtres humains quand il s'agit d'un acte de vente pour lequel on pro¬ duit une réclamation. La propriété foncière, terre labourable, vergers, bâtiments et serfs attachés à la glèbe, est estimée d'après la quantité d'orge nécessaire pour l'ensemencement selon la qualité du terrain ; elle peut être indivise entre plusieurs personnes ; l'assolement est biennal, parce que le terrain est moins fertile que celui de la Babylonie où l'assolement est triennal ; elle est grevée de charges pour lesquelles le roi accorde parfois des franchises. Dans les derniers siècles de l'Empire, le roi d'Assyrie DELAPORTE, DRIOTON ET VAND 1ER — I 18 274 PROCHE-ORIENT ASIATIQUE élève de somptueux palais en briques crues, dont les dispositions générales ne se modifient guère. Sargon édifie à Doûr-Sbarroukîn un palais dont l'ordonnance, bien conservée montre trois groupes de constructions autour de cours centrales : appartements d'apparat, commun et temple accompagné d'une ziqqourat. Sui¬ vant la tradition il orne ce palais de sculptures ; les unes représentent des génies protecteurs, taureaux ailés qui gardent les entrées, et d'autres bons démons, très fréquents dans la glyptique de cette époque, fies autres sculptures, ce sont des bas-reliefs destinés à glorifier le roi dans les principaux actes de sa charge, la guerre, la chasse, les œuvres pies. I/art continue les traditions locales héritées de l'antique art sumérien, modifié au cours des siècles par les influences successives, ou simultanées des Kassites, des Hourrites, des Hit¬ tites, des habitants de la Syrie septentrionale, et c'est ce qui lui donne son caractère particulier. He relief des figures, la composition des scènes où les détails pitto¬ resques deviennent de plus en plus nombreux, les dimensions des registres varient d'un règne à l'autre. Cet art atteint son plus haut degré de perfection, notamment dans la représentation des animaux, au temps d'Assurbanipal, le dernier des grands rois de l'Assyrie. Ha plupart des bas-reliefs sont de couleurs, en teintes plates, pour en rehausser des détails. Hes mêmes couleurs, d'origine minérale, noir, blanc, rouge, bleu, plus rarement vert, se retrouvent dans les fresques et dans les briques émaillées qui concou¬ rent aussi au décor des demeures princières. Plus de deux cents lettres ont pour sujet des rites religieux, des oracles, des présages, il y est question de cérémonies prescrites par l'ordre établi pour tel mois, ou tel jour, dans tel ou tel lieu ; il en est auxquelles est associée la personne du roi, soit quand il se rend à un temple, soit devant son palais ou dans ses appar¬ tements, soit pour consacrer des vêtements neufs destinés à son usage, soit encore pour l'érection de sa statue dans un sanctuaire. Il est fait des allusions à des rituels pour des maladies ou pour diverses cir¬ constances. Hes oracles mentionnés dans les lettres sont pour la CIVILISATION ASSYRIENNE 275 plupart donnés en songe à un prêtre par la divinité. Ils sont sollicités par une prière écrite déposée devant la statue divine, et le prêtre du sanctuaire transmet par écrit la réponse de la divinité. Dans toutes les circonstances le roi demandait des oracles, et ses questions témoignent de préoccupations, parfois très graves, dont il n'y a pas trace dans les récits officiels des Annales. Des présages transmis par lettre au roi concernent souvent les apparences ou des positions de corps célestes. Da lune est en général favorable ; et le soleil, hostile. Mars et Jupiter ont des influences variables, tandis que les signes donnés par Vénus sont presque toujours très bons. Mercure et Saturne ont un rôle plus effacé ; cependant on connaît les révolutions syno- diques de la première de ces deux planètes et on annonce sans hésitation à quelle époque elle sera visible dans le ciel. Des perturbations atmosphériques, le vent, la pluie, le tonnerre, donnent lieu à des pré¬ sages ; les tremblements de terre annoncent toujours des malheurs. Parfois on se rapporte à une tradition ; de là vient la distinction entre jours fastes et jours néfastes par telle ou telle entreprise, voyage, construc¬ tion, sacrifice... Des mouvements des animaux donnent lieu à des observations, ainsi que le foie des animaux rituellement sacrifiés. Da littérature épistolaire est une source précieuse des connaissances astronomiques des Assyriens, fondées en majeure partie, comme la science des présages, sur des données d'origine babylonienne. Des astrologues obser¬ vent la lune vers le temps de son plein et vers celui de l'apparition du croissant. A partir du 12e jour du mois ils se proposent de fixer exactement le moment d ela pleine lune, milieu du mois, consacré par des cérémo¬ nies religieuses, et de constater s'il se produit vers cette époque une éclipse de lune. Ils recommencent dès le 26e jour pour fixer le moment où apparaîtra le croissant, moment dont dépend le début du mois suivant ; cet événement se produit d'ordinaire le 29e jour, parfois le 30e seulement. A cette époque ont lieu les éclipses de soleil. Il n'existe pas de base suffi¬ sante pour la prévision des éclipses ; les astrologues 276 PROCHE-ORIENT ASIATIQUE se refusent à les prédire et admettent un élément de hasard et de perturbation ; si l'état de l'atmosphère n'a pas permis de faire des observations, on n'ose affir¬ mer qu'une éclipse s'est cependant produite, Des Assyriens ont une méthode pour établir le méridien et semblent s'être servis dans ce but de piquets en bois dont le nom est utibsé pour indiquer la culmination des astres. Une autre science dont la littérature épistolaire porte témoignage, c'est la médecine, pour laquelle la plupart des textes qui en traitent ex prof 'esso appar¬ tiennent également au dernier siècle de l'Empire assyrien. A cette époque les plus illustres médecins ont à exercer leur talent sur les membres de la famille royale dont la débilité physique se développe rapide¬ ment à partir du règne d'Assarbaddon. Da médecine, depuis les temps les plus reculés, a été avant tout œuvre de rites et de pratiques magiques : le malade est un pécheur, sa guérison dépend de l'éloignement des esprits impurs installés en lui et dans sone ntourage, de sa réconciliation avec la divinité offensée, Des médecins assyriens ne se contentent plus des anciennes pratiques ; ils admettent des causes physiques et tentent de les déceler par un diagnostic sérieux, et ensuite ils s'efforcent de guérir par des remèdes égale¬ ment physiques. Us n'hésitent pas à déclarer « Je n'y comprends rien », sans craindre de diminuer leur prestige. Ils ont reconnu les avantages de la diète, des onctions, des bains locaux, des lotions, des cata¬ plasmes, pansements et bandages. Des médicaments internes sont plutôt rares. Dans tous les cas le traite¬ ment scientifique est accompagné du traitement religieux traditionnel. Des tablettes en métal ou en pierre portent l'image du démon à exorciser et des prêtres revêtus d'un ornement en forme de dépouille de poisson, représentants d'Ea, le magicien des dieux, placent ces amulettes sur le malade, sur son lit ou dans sa chambre. CHAPITRE IV NOTES Sources. —. Sources littéraires. — Les principales sources littéraires sur la civilisation assyrienne au dernier siècle de l'Empire, ce sont les lettres et les documents privés, d'ordre juridique ou économique, souvent appelés improprement contrats. Pour les lettres, on utilisera avant tout Leroy Waterman, Royal Correspondence of the Assyrian Empire, 4 vol., Ann Arbor, 1930-1936, où sont transcrites et traduites, avec quelques autres, les 1.471 textes de Koujoundjilc publiés par Harper. L'ouvrage de Robert II. Pfeiffer, State Lelters of Assyria, contient seulement un choix de 355 de ces lettres ; Waterman a tenu compte des lectures et interprétations de Pfeiffer dans un appendice, t. 4, p. 231 ss. Aux travaux anciens de C. H. Johns, Assryian Deeds and Documents, 1898, et Babylonian and Assyrian Laws, Contracts and Tablels, 1904, on préférera, pour la connaissance des textes juridiques et économiques assyriens, J. Kohler et A. Ungnad, Assyrisclie Rechisurkunden, Leipzig, 1913, où sont transcrits, traduits et commentés 68o tsxtes classés d'après les sujets. Sources archéologiques. —• Les plus importantes sources archéo¬ logiques ce sont les albums des fouilles de Botta, Place, Layard, et ceux qui donnent en photographie les documents par eux décou¬ verts ; nous les avons signalés soit au chapitre des fouilles, soit dans le chapitre précédent. Bibliographie. — On trouvera des études générales dans les ouvrages consacrés à l'histoire de l'Assyrie, par exemple, L. Dela- porte, La Mésopotamie, ou A. T. Olmstead, History of Assyria, mais la civilisation de cette courte période n'est pas traitée pour elle-même et en particulier, elle l'est en fonction des temps antérieurs, et de la civilisation babylonienne. Sur l'astronomie, Abel Rey, La science orientale avant les Grecs, Paris, 1930, p. 14S ss. Sur la médecine, G. Contenau, La Médecine en Assyrie et Babylonie, Paris, 1938, précédé par Assyriens et Babyloniens, dans l'Histoire générale de la médecine sous la direction de Laignel-Lavastine, Paris, 1936, p. 49 ss. Antérieurement, B. Meissner a consacré à cette question le chapitre 19 de Babylonien und Assyrien, 1925. Les plus importants reliefs destinés à être placés à proximité d'un malade sont des plaques en bronze dans la collection de Clercq et au Musée des Antiquités de Constantinople : L. de Clercq, Catalogue raisonné, t. 2. Plusieurs autres ont été décrits et commentés dans F. Thureau-Dangin, Labartu. E. Dhorme a décrit Quelques prêtres assyriens d'après leur correspondance, Revue de l'Histoire des Religions, t. 113, 1936, p. 125 ss. L'architecture et la décoration des palais sont étudiés dans de nombreux ouvrages sur l'histoire de l'art, notamment dans G. Perrot et Ch. Chipiez, Histoire de l'art dans l'antiquité, t. 2, 1884, et dans les manuels d'archéologie. CHAPITRE V L'EMPIRE NÉO-BABYLONIEN Lutte contre l'Égypte. — L'Empire assyrien est démembré ; l'Egypte a retrouvé son autonomie et prétend prendre part au partage ; elle a jeté son dévolu sur ses anciennes possessions, la Palestine et la Syrie, et elle y maintient des troupes. Le roi des Mèdes s'est retiré de la lutte après la ruine de Ninive ; ses intérêts se concentrent sur l'Assyrie proprement dite et sur les régions montagneuses depuis l'Ourartou jusqu'au fleuve Halys ; le mariage de sa fille Amytis, avec Nabuchodorosor, prince héritier de Babylone, avait déjà scellé l'entente avec Nabopolassar à qui sont attribuées toutes les anciennes possessions de l'Assyrie en Soubartou et au delà de l'Euphrate. Après la cam¬ pagne de 610 le roi de Babylone abandonne tout ou partie du Soubartou aux Oumman-manda qui paieront un tribut aux Mèdes sédentaires, mais il estime que les visées de l'Egypte sur la Syrie sont celles d'un vassal en état de révolte. C'est toutefois l'Egypte qui attaque. A Psammétique a succédé Néchao II (609-594) et le nouveau pharaon va au secours d'Assur-ouballit qui tient encore la campagne. En Palestine il se heurte à l'armée de Juda. Depuis 640 Josias est roi de Juda ; il a réformé le culte et les moeurs, chassé les dieux étrangers et leurs prêtres ; il s'est jusqu'ici tenu à l'écart des conflits armés : l'avance des Scythes, le passage des armées égyptiennes montant vers l'Eu¬ phrate semblent l'avoir laissé indifférent. Jérémie lui conseille de garder encore la neutralité et le pharaon lui mande qu'il ne veut en rien lui nuire. Josias n'écoute EMPIRB NÉO-BABYBONIRN 279 personne ; il va se poster au défilé de Megiddo, il y est frappé à mort. Après un combat à Qadesh l'armée égyptienne traverse l'Euphrate, se joint à l'armée d'Assur-ouballit et avec eËe tente de reprendre Harran. Nabopolassar accourt, dégage la ville et poursuit les Égyptiens. Survient la chute définitive d'Assur- ouballit et le retrait des troupes pharaoniques au delà de l'Euphrate. Néchao campe à Ribla, sur l'Oronte, et y reçoit les tributs de la Phénicie, de la Syrie, de l'Ara¬ bie et d'Édom ; Joachaz, fils de Josias, est fait prison¬ nier et remplacé par son frère Eliakim dont le nom est changé en Jojakim. Nabuchodorosor bat les Égyptiens près de Kargamis et les poursuit jusqu'au ouadi el-Arîsh. De l'Euphrate jusqu'à la frontière de l'Egypte toutes les principautés reconnaissent la suze¬ raineté de Babylone. De prince héritier se propose de poursuivre son avance et de pénétrer dans la vallée du Nil ; la mort de son père l'oblige à rentrer à Babylone qui l'a acclamé comme roi. NABUCHODOROSOR II La Babylone de l'Empire néo-babylonien. ■— Un règne long et glorieux (605-562) permet à Nabucho¬ dorosor II (Naboû-koudour-outsour) de continuer les grands travaux commencés par Nabopolassar et de redonner à la capitale toute la splendeur dont elle était parée au temps de Hammourapi. De palais royal, dont le plan rectangulaire mesure 322 mètres sur 190, est un groupe de constructions disposées autour de plusieurs cours, comme les palais assyriens. Da salle du trône, longue de 57 mètres et large de 17, est peinte en blanc et possède pour tout ornement une niche où se place le trône du roi ; elle s'ouvre sur une cour aux murs revêtus de briques émaillées figurant des fausses colonnes et un décor floral géométrisé. Un grand bâti¬ ment composé de 14 grandes salles voûtées paraît être l'infrastructure des jardins suspendus, l'une des merveilles du monde ancien. Des murs du temple de Mardouk, l'Ésagil, se revêtent d'or, de lapis et de marbre ; le plafond de son sanctuaire, en cèdre du 280 PROCHE-ORIENT ASIATIQUE Liban, disparaît sous des ornements d'or ; les murs de sa cour centrale et ceux de l'extérieur sont coupés à intervalles réguliers de pilastres à cannelures et les portes sont plaquées de bronze. A l'extérieur est érigé un autel à ornements d'or ; un autel plus grand est utilisé pour l'immolation des victimes. Au nord de l'Ésagil la ziqqourat Etemenanki : Nabopolassar en a entrepris la restauration selon les traditions primi¬ tives ; comme Our-Nanshé de Lagash, plus de deux millénaires avant lui, il a transporté des matériaux de construction sur sa tête, dans un couffin. Ce monu¬ ment, sur plan carré de 91 mètres de côté, se compose de plusieurs étages en retrait l'un sur l'autre dont les murs de soutènement, en briques cuites, s'ornent de pilastres comme ceux du temple. Au sommet est une chapelle. Entre le temple de Mardouk et l'enceinte de sa ziqqourat commence la voie sacrée qui suit le cor¬ tège divin lors des fêtes annuelles de l'akitou. A l'angle du mur d'enceinte de l'Etemenanki cette voie com¬ mence à se diriger vers le nord, pour traverser le double mur de l'ancienne ville à la porte d'Ishtar dont les façades et le passage principal, plusieurs fois res¬ taurés au cours des siècles, à mesure que s'élevait le niveau du terrain environnant, s'ornent traditionnelle¬ ment du dragon de Mardouk et du taureau d'Adad mainte fois répétés en rangées superposées ; ceux de Nabuchodorosor II joignent au relief des plus anciens la technique récente de l'émail en couleurs. Sur le parcours qui s'étend depuis la porte d'Ishtar jusqu'à l'enceinte nouvelle de la ville agrandie, la voie sacrée, pavée de belles dalles en pierre, est bordée de murs : l'animal d'Ishtar, le lion, y est figuré en reliefs émaillés, soixante fois à droite, soixante fois à gauche, tourné vers la campagne comme pour faire escorte à la pro¬ cession. Les autres lieux saints de la cité sont restaurés et embellis, et sur l'Euphrate, pour mettre en commu¬ nication avec le cœur de la ville les faubourgs de la rive droite, on élève un pont de 120 mètres à piles de briques et plates-formes en pierre qui supportent un tablier en bois, en partie amovible par mesure de sécurité. Il ne semble pas suffisant que la capitale soit défendue par deux enceintes à double muraille ; bien EMPIRE NÉO-BABYEONIEN 281 que les relations avec les Mèdes soient excellentes et que le roi de Babylone, en recueillant l'héritage des Assyriens n'a pas adopté leur goût pour les expéditions guerrières, bien que son activité militaire se limite à la police des États vassaux, Nabuchodorosor estime pru¬ dent de reconstruire la grande muraille élevée vers la fin du IIIe Millénaire par Gimil-Sin de la IIIe Dynastie d'Our, contre les incursions des Amorrhéens et plus tard restaurée contre les Araméens, entre le Tigre et l'Euphrate, à l'endroit où les deux fleuves se rappro¬ chent le plus ; il lui donne le nom caractéristique de « mur des Mèdes » ; il la flanque à l'est de fortifications, à l'ouest de canaux disposés pour la rapide inondation d'un vaste territoire. Prise de Jérusalem et déportation des Judéens. —• Nabuchodorosor II n'aurait rencontré aucune diffi¬ culté dans ses rapports avec ses vassaux d'entre Euphrate et Torrent d'Egypte si, malgré les objurga¬ tions du prophète Jérémie, Jojachim de Juda n'avait prêté une oreille complaisante aux conseils intéressés de Néchao II. Jojachim s'allie à ses voisins les rois d'Édom, de Moab, d'Ammon, de Tyr et de Sidon. En 597 une armée babylonienne, renforcée par des mercenaires grecs attaque Jérusalem. Jojakim est assassiné et jeté hors des murs. Jojakin, son fils, se rend après un règne de trois mois ; il est déporté avec trois mille notables et a pour successeur son frère Matthania qui reçoit le nom de Sédécias (598-586). Un parti anti-babylonien se forme en 593 autour du prophète Hanania à qui le peuple accorde sa confiance ; n'annonce-t-il pas la fin de ses maux et le retour dans deux ans du roi déporté ? Jérémie le combat avec ardeur et s'efforce aussi de ramener à la raison les exilés en tempérant les espoirs d'un retour que ne verront ni la génération actuelle ni même la suivante. Sa franchise, sa clairvoyance déplaisent ; il est jeté en prison, cependant que le culte des divinités cana¬ néennes est instauré encore une fois dans la ville sainte de Jahvé. Sédécias prend le parti du pharaon Apriès qui a envahi la Palestine, bousculé les faibles forces babyloniennes d'occupation et enlevé Sidon. Tyr, par son insularité, échappe aux horreurs de la guerre. De 282 PROCHE-ORIENT ASIATIQUE pharaon se retire, peut-être parce que l'armée babylo¬ nienne est en marche. Nabuchodorosor établit son camp à Ribla, sur l'Oronte, et de là dirige les opéra¬ tions contre Tyr et contre Jérusalem. Jérusalem est assiégée ; Sédécias et les chefs font à la population des promesses mais s'empressent de les renier quand on annonce l'arrivée de secours égyptiens. Les troupes égyptiennes sont battues par les Babyloniens ; le peuple de Jérusalem se révolte. Jérémie dont les sages interventions ne plaisent pas au gouvernement est une nouvelle fois jeté en prison. Après dix-huit mois de siège une brèche est ouverte (29 juin 587) ; le roi et ses gardes s'enfuient, sont atteints par les Babyloniens qui les conduisent à Ribla. Nabuchodorosor fait égorger les princes et les Grands, crever les yeux à Sédécias qui est déporté à Babylone. La grande Captivité commence (586) ; le royaume de Juda disparaît. Jérémie, rendu à la liberté, exale sur les ruines ses Lamentations. Un certain Guédalia, nommé gouverneur de Juda, est assassiné par un émissaire du roi d'Ammon ; de nom¬ breux Judéens, dans la crainte d'être compromis, car leur pays souffre de discordes civiles, fuient en Égypte, emmenant avec eux Jérémie à qui ils reprochent d'avoir causé leurs malheurs en les annonçant ; Apriès leur concède des terres à Daphnae et à Memphis. C'est le commencement de la Dispersion (en grec, Diaspora). Siège de Tyr. —■ Pour réduire rapidement Tyr il eût fallu une puissante flotte. Nabuchodorosor bloque l'île du côté de la terre ferme comme l'avait fait Assarhaddon. Selon Ménandre le siège dure 13 ans. C'est pour le prophète Ézéchiel l'occasion de prononcer au sujet de cette cité une complainte, l'un des plus beaux morceaux de son œuvre, et d'annoncer une expédition de Babylone contre l'Égypte. Vers 573 Itho-Ba'al III (574-564) se reconnaît vassal. A sa mort les Tyriens abolissent la royauté et la remplacent par le régime des suffètes (juges). Paix de 585 entre les Mèdes et les Lydiens. — Pendant que Nabuchodorosor est en lutte contre Juda, Cyaxare, le roi des Mèdes, franchit le fleuve Halys et entame la lutte contre la Lydie. Une éclipse de soleil, prédite par Thalès de Milet, le 28 mai 585, est considérée comme EMPIRE NÉO-BABYEONIEN 283 un présage ; le roi de Babylone est choisi avec un prince de Cilicie comme arbitre, et la paix est signée. Peu après, Astyage II (584-555) succède à Cyaxare, son frère. Nabuchodorosor II en Égypte. — En 568 des troubles en Egypte amènent au pouvoir le général Amasis (568-525). Nabuchodorosor estime-t-il venu le moment de faire valoir ses titres à la seigneurie dans la vallée du Nil ? Il y aurait été aux prises avec des Ioniens venus au secours du pharaon. Seul un fragment de chronique babylonienne porte témoignage de cette expédition dont les résultats paraissent avoir été nuls, bien qu'elle ait peut-être pénétré jusqu'à Daphnae. Des inscrip¬ tions rupestres sont sculptées au Nahr el-Kelb et au ouadi Brissa, une vallée du Eiban. EES SUCCESSEURS DE NABUCHODOROSOR II A la fin du règne de Nabuchodorosor II il se produit des désordres en Babylonie. Son fils Évil-Mérodach (Awêl-Mardouk) (562-560) se montre bienveillant en¬ vers Sédécias de Juda ; il le traite en prince et non en prisonnier. Sous son règne Tyr rétablit la royauté, d'abord en faveur de Ba'alezor, puis de Mer-Ba'al (558-554), un fils d'Itho-Ba'al III élevé à la cour de Babylone. Des Chaldéens considèrent leur roi comme un impie ; le parti sacerdotal le fait assassiner et rem¬ placer par Nériglissar (Nergal-shar-outsour) (559-556), son beau-frère, un des chefs de l'armée au siège de Jérusalem. Nériglissar n'a pas le temps de restaurer l'autorité militaire. Son fils Eabâshi-Mardouk (558), un enfant, est égorgé après neuf mois de règne et l'on place sur le trône Nabonide (Naboû-nâ'id, Eabynète) (555-539) ; c'est un homme âgé, fils d'une prêtresse de Harran, érudit et pieux. Cyrus II fonde l'Empire perse. — Au début du règne de Nabonide (555) se produit un événement gros de conséquences. Au pays d'Anzan Cyrus II vient de succéder à son père Cambyse II ; avec l'appui du roi de Babylone il se révolte contre son suzerain, Astyage II, le roi des Mèdes. Astyage marche contre lui pour le 284 PROCHE-ORIENT ASIATIQUE châtier ; son armée l'abandonnera en 549 ; il sera livré à l'Anzanite qui entre à Ecbatane, la pille et se fait proclamer roi des Perses et des Mèdes. Nabonide au delà de l'Euphrate. — En 554, après les fêtes du Nouvel An, qui ne seront plus célébrées pen¬ dant au moins dix années, Nabonide se rend à Tyr pour établir roi Hiram fils d'Itho-Ba'al III et frère de Mer-Ba'al. En 553 il réprime une révolte à Hamath ; en 552, il marche contre Adoummou et Tema'. Le dieu Sin lui est apparu en songe, au lendemain de son avènement, pour lui ordonner de rebâtir le temple de Harran où les Oumman-manda n'exercent plus leur domination : la restauration de ce temple et de nombreux sanctuaires de la Babylonie, fait l'objet de la plupart des inscriptions du roi. L'Empire de Cyrus, de l'Egée à l'Indus. — Crésus, roi de Eydie, cherche à combattre la puissance nais¬ sante de l'Empire perse. Sous prétexte de venger Astyage il franchit le fleuve Halys et entre en Cappa- doce. Il envoie des ambassades à Sparte et en Egypte et compte sur l'intervention de Babylone. Après une bataille indécise près de Ptéria il se retire dans Sardes, sa capitale, pour procéder à l'incorporation dans son armée de renforts égyptiens, cypriotes et phéniciens venus par mer. Cyrus le poursuit, enlève d'assaut Sardes (546) après seize jours d'investissement et traite avec bienveillance le roi vaincu qu'il accueille à sa cour. Ea Eydie et les villes de la côte ionienne sont réduites en province perse, sous l'administration d'un général-gouverneur. Cyrus ne s'attarde pas en Asie Mineure ; les frontières orientales de l'Iran sont mena¬ cées par des Aryens nomades. De 545 à 539 il s'emploie à reporter les limites de l'Empire perse jusqu'à l'Aral et à l'Indus ; il annexe les pays des Saces et des Massa- gètes entre la Caspienne et l'Iaxarte, fleuve aux bords duquel il fonde une ville appelée en grec Cyropolis ; plus au sud la Margiane, la Bactriane, la Sogdiane ; à l'est l'Arachosie et la Gédrosie. Cyrus conquiert la Babylonie. ■—■ Ea Babylonie a été éprouvée par une famine en 545. En juin 539, sans que nous sachions les causes prochaines du conflit, Cyrus envahit son territoire. Balthazar (Bêl-shar- EMPIRE NÉO-BABYLONIEN 285 outsour), fils de Nabonide et régent du royaume, est vaincu à Opis ; le 14 Tammouz Sippar ouvre ses portes ; le 16, par surprise, l'ennemi entre dans Baby- lone en fête ; Balthazar est tué. Be 3 Marhesliwan Cyrus fait son entrée triomphale, accueilli en libéra¬ teur. Il se déclare l'élu de Mardouk, rend à chaque cité ses dieux et restaure leurs temples, fies Judéens déportés voient poindre l'aurore de leur libération. Nabonide, prisonnier, est traité avec bienveillance comme l'ont été Astyage le Mède et Crésus le Bydien ; il est, suivant une tradition, déporté en Carmanie et nommé gouverneur de cette province. LA CIVILISATION NÉO-BABYLONIENNE Organisation de la famille. — Depuis la promulgation de la loi de Hammourapi quelques modifications se sont introduites dans les dispositions qui concernent la famille et dans les mœurs familiales. De don, non obligatoire, fait par le mari à sa femme ne s'appelle plus noudounnou, mais bien shériqtou, et la dot consti¬ tuée par le père pour sa fille, l'ancienne shériqtou, est maintenant nommée noudounnou. Comme le beau- père ne tient pas toujours ses engagements, une loi du vne siècle lui en fait une obligation, mais il tourne la difficulté par la rédaction d'un contrat d'hypothèque générale sur ses biens, en faveur de son gendre. Ba répudiation, fréquente, est prévue dans ses consé¬ quences juridiques sur les tablettes de mariage ; ces tablettes semblent devoir être rédigées, comme les actes d'adoption, devant un shangou (administrateur de temple). Ba loi sur les successions n'a guère subi de modifications ; toutefois, quand dans une famille il existe des enfants de deux lits, à la mort du père on ne partage plus les biens d'après le nombre des héritiers mais les fils de la première femme ont ensemble les deux tiers de la fortune et l'autre tiers seulement est dévolu aux fils de la seconde. Ba femme qui n'a pas de fils est autorisée à aliéner tous ses biens en faveur de ses filles. Bes principales familles commencent à porter un nom patronymique, celui, d'un ancêtre commun 286 PROCHE-ORIENT ASIATIQUE que chacun ajoute à son propre nom et à celui de son père ; l'usage antique se perpétue de changer de nom ou de recevoir un nom nouveau dans quelque grande circonstance de la vie. Prostitution. — Selon Hérodote et selon Strabon chaque femme devait, une fois dans sa vie, se livrer à un étranger. Des contrats du règne de Nabuchodoro- sor II prouvent que le maître tirait parfois profit de la prostitution de ses esclaves ; les prostituées, d'après Baruch, attendaient dans la rue leur clientèle éventuelle. Contribution militaire. —• D'armée néo-babylonienne est vraisemblablement organisée comme l'était l'armée assyrienne au temps d'Assurbanipal. Certains contri¬ buables paient une taxe de guerre ou supportent une partie des frais de l'entretien d'un soldat. Justice civile. — Des différends entre particuliers peuvent se régler devant la justice et si on ne peut représenter un document écrit la preuve testimoniale est admise. D'aucuns préfèrent, s'ils n'ont pu régler à l'amiable leur différend, constituer un ou plusieurs arbitres. De serment de respecter comme irrévocable une décision de juge, ou d'arbitre, paraît moins fré¬ quent que dans les siècles antérieurs ; souvent il est remplacé par la mention d'imprécations contre celui qui modifierait cette décision. Organisation économique. ■— Da culture des terres se fait par assolement triennal, comme au temps de Hammourapi. De fermage se règle partie en argent et partie en nature ; une indemnité est prévue si le propriétaire reprend son bien avant l'expiration du bail. Pour les vergers la location porte sur une longue période ; le taux de la redevance est fonction de l'âge des arbres et proportionnelle à la récolte. Pour les immeubles le droit de reprise était jadis admis, maintenant il ne peut plus s'exercer ; le prix de la location comme dans le passé, se paie avant jouissance. D'apprentissage est reglémenté ; si la formation de l'esclave-apprenti est insuffisante, l'instructeur doit une indemnité au maître ; dans le cas contraire l'ins¬ tructeur ne reçoit aucun dédommagement autre que le EMPIRE NÉO-BABYEONIEN 287 profit tiré du travail de l'apprenti. Parfois cependant un cadeau est prévu au contrat. Pe prix des transports a augmenté depuis l'époque de Hammourapi : la location d'un bateau contenant 60 gours d'orge, jadis estimée un sixième de sicle, atteint en moyenne un sicle par jour. Pa langue araméenne est maintenant parlée ou tout au moins comprise depuis l'Asie Mineure jusqu'en Perse. Aussi les marchands babyloniens recourent très fréquemment aux services d'employés araméens comme voyageurs de commerce. Ces employés supportent seuls les pertes ; les bénéfices se divisent par parts égales. Pe contrat de société commercial est le plus souvent conçu en termes généraux ; à son règlement définitif l'intervention du tribunal et la prestation du serment au sujet de la sincérité des déclarations sont nécessaires pour la régularité de la liquidation. Pes contrats de vente d'esclaves donnent garantie contre la fuite, la réclamation d'un précédent propriétaire, le « service du roi » (arad-sharroutou) dont nous ignorons la consistance juridique exacte, et la condition de descendant d'un homme libre (mâr-banoûtou). P'ar- gent versé, l'esclave devient ipso facto la propriété de son maître. Pe gage, très fréquent dans la société néo-babylo¬ nienne peut porter sur tout bien meuble ou immeuble ; il est transmissible à une tierce personne ; il peut être détenu par le créancier ou laissé entre les mains du débiteur. Dans le premier cas une convention prévoit les conditions de son utilisation et les bénéfices que l'on en peut tirer ; dans le second cas l'intervention de la justice est obligatoire si, à l'expiration du délai prévu, le remboursement du prêt n'a pas été effectué. Religion. — Il n'y a pas de modification sensible dans les croyances et les pratiques religieuses. Comme aux temps les plus anciens les rois considèrent remplir un devoir de leur charge en aidant effectivement au transport des matériaux pour la construction des temples. Pes dieux leur font connaître leur volonté par des oracles et par des songes et ils reçoivent comme un grand honneur l'ordre d'élever leur fille au sacer¬ doce. 288 PROCHE-ORIENT ASIATIQUE La pensée d'une rétribution après la mort n'a pas fait de progrès ; Nabuchodorosor II et Nabonide, comme Lougalzaggisi et comme Goudéa, souhaitent pour bien suprême de devenir vieux, d'être saturés de la plénitude de vie. L'idée dominante exprimée dans la glyptique de cette période, sur les cylindres et les cachets plats, c'est celle de la prière : un prêtre, la main élevée à la hauteur de la bouche, se tient devant des symboles divins, le plus souvent ceux de Mardouk et de Nabou, dressés sur un même autel. CHAPITRE V NOTES bab ylonie Sources. — 1. Sources littéraires, et épigraphiques — Les inscrip¬ tions des rois néo-babyloniens sont transcrites et traduites dans S. Langdon, Die neubabijlonischen Kônigsinschriflen, VAB, 4, Leip¬ zig, 1912 (bibliographie)/Celles de Cyrus, roi de Perse, dans F. Weis- bach, Die Keilinschriften der Achâmeniden, VAB, 3, 1911 (biblio¬ graphie). Maspero, Histoire ancienne de iOrienl, t. 3, 1908, donne les références aux auteurs grecs et latins. Pour Nabopolassar, il y a lieu d'ajouter la chronique publiée par Gadd, signalée ci-dessus, p. 269, au temps du roi d'Assyrie Sin-shar-ishkoun. Une inscription d'Awêl-Mardouk est reproduite dans R. Kolde- wey, Das wiedererstehende Babylon, Berlin, 1913, fig. 99. D'autres, sur fragments de vases, sont publiées par V. Scheil, MDP, 5, 1904, p. xxm ; 10, 1908, p. 96 ; 14, 1913, p. 60 ; cf. F. Tiiureau- Dangin, La mesure du qa, RA, 9, p. 26 s. ; Essad Nassouhi, AOF, 3, p. 66. Sur ce règne, Bérose, fragm. 52 à 54. Nabonide. — Un fragment de tablette écrite au temps de Cyrus concerne les événements du règne de Nabonide ; transcription, traduction et commentaire, S. Smitii, A Persian Verse Account of Nabonidus, dans ses Babylonian Historicat Texts, Londres, 1924, chap. III. Connue depuis 1880, la « Chronique de Nabonide » est transcrite et traduite, d'après une nouvelle collation de la copie antique, ibid., chap. VI : The Nabonidus Chronicle, où la chronologie du règne est établie d'après les documents babyloniens, Josèpiie Contre Apion, les livres bibliques de Jèrèmie et de Daniel, la Cgropédic de Xénophon et l'Histoire d'hérodote. 2. Documents privés. — J. Strassmaier, Babglonische Texte, Leipzig, 1887 à 1897, a publié en 12 fascicules, le texte cunéiforme de nombreux documents privés datés des règnes de Nabonide et de ses successeurs jusqu'à Darius I inclus. M. San Nicolô et A. Ungnad, Neubabylonische Rechls- und Verwaltungsurkunden, Leipzig, 1929-1935, transcription, traduction et commentaire de 902 textes, datés de Sennachérib à Artaxerxès II. R. Dougherty, Records from Erech, Time of Nebuchadrezzar and Nabonidus, New Haven, 1923, donne 420 textes (262 de Nabuchodorosor et 158 de Nabonide), dont quelques sont traduits. A. Clay, Neo-babijlonian Letlers from Erech, YOS, Babylonian Texts, III, 1919, contient 200 documents de la période de Kandalanou à Darius I. Bibliographie. — R. Dougherty, Nabonidus and Belshazzar, New Haven, 1929. juda Sources. —. 1. Sources littéraires. — Les sources bibliques pour les règnes de Josias et de ses successeurs jusqu'à la prise de Jérusalem sont II Rois, XXII-XXV ; II Chroniques, XXXIV-XXXVI. delaporte, drioton et vandier — i 19 290 PROCHE-ORIENT ASIATIQUE Jérémie (v. 627-586), Sophoniê (626-621), Nahoum (v. 612) appar¬ tiennent à cette époque. Une partie de Jérémie, le livre d'Ézéchiel (593-571) et celui d'Habacuc (597-549) sont du temps de la Captivité. Certains auteurs rapportent aussi à cette période les chapitres XL à LV d'Isaïe, nommés Deulèro-Isaie. 2. Bibliographie. — On consultera A. Lods, Les prophètes d'Israël et les débuis du judaïsme. Pariu, 1935, p. 7 ss., les chap. V et VI de la Ire partie, le chap. I de la 2e partie. Campagne de Néchao. — Piapportée par Hérodote, II, 159 ; Josèphe, X, 5, 1. A Kargamis, les fouilles anglaises ont recueilli des vestiges de l'occupation égyptienne à cette époque, des car¬ touches aux noms de ce prince et de son fils. État des questions. — L'éprque du siège de Tyr reste indéter¬ minée : G. Hôlscher, Hesekiel der Dichter und das Buch, Giessen, 1924, le place avant la prise de Jérusalem, de 598 à 586 ; l'opinion courante, après cet événement, de 586 à 574. Josèphe mentionne ce siège dans Antiquités, X, 11, 1, d'après Philostrate, et dans Contre Apion, 1, 21, d'après d'autres sources. Le résultat fut nul : Guillaume de Tyr. Historia, XIII, 4. soit que Nabuchodonosor n'ait pu s'emparer de l'île : Smend, Das kurzgefasstes exegetisches Handbuch zum A. T., Ézechiel, 2e édit., p. 234 s. soit qu'il ait dû composer avec les Tyriens : W. Œsterley et Th. Robinson, Hebrew Religion, Londres, 1930, t. 2, p. 11 s. ; cf. E. Unger, Nebukadnezar II. und sein sandabakku (Oberkommissar) in Tyrus, ZATW, 44, 1926, p. 314 ss. La campagne contre l'Egypte, précédée d'une guerre contre Moab et Ammon, Josèphe (d'après Bense), Ant., X, 9, 7, est annoncée dans Êzéchiel, 29, 19 ss. C'est Amasis qui attaque, d'après la seule autre source antique, le petit fragment de chronique babylonienne publié par Th. Pinches, A New Fragment of the Hislory of Nebu- chadnezzar III, TSBA, 7, 1882, p. 218 ss., traduit dans CAH, 3, 1925, p. 304. Selon d'autres traditions, le roi de Babylone aurait soumis l'Égypte et la Lybie. Il aurait pu le faire avec succès, car Amasis n'était pas en état d'opposer une sérieuse résistance, mais lui-même était fort avancé en âge. C'est probablement à cette époque que des déserteurs babyloniens fondent près de Memphis une Babylone dont le nom s'est conservé jusqu'à nos jours, dans un quartier du Caire. D'après Xénophon, Cyropédie, I, 5, 2, Nabucho¬ donosor aurait soumis les Hircaniens et attaqué Bactres ; les ins¬ criptions babyloniennes n'en rapportent rien ; seules la Syrie et la Palestine ont été certainement soumises au contrôle des Babylo¬ niens. CHAPITRE VI L'EMPIRE PERSE Cyrus. — La défaite d'Astyage en 555, la conquête de la Lydie en 546, la prise de Babylone en 539 avaient fait du petit roi d'Anzan un puissant monarque dont l'Empire s'étendait sur toute l'Asie occidentale. En contact avec l'Egypte, l'Empire perse allait bientôt l'absorber, ce qu'avaient tenté les Assyriens et les Babyloniens ; en contact avec les cités grecques, il va se trouver en conflit avec elles et succombera dans cette lutte après deux siècles d'efforts. Cyrus, surnommé le roi juste, est reçu en libérateur dans les régions qu'il conquiert ; jamais il ne se com¬ porte envers les vaincus comme l'ont fait les Assyriens ; il ne les déporte pas ; il respecte leurs coutumes ; il honore leur religion : à Babylone il décide de renvoyer dans leurs villes respectives les dieux réunis là par Nabonide et ceux-ci s'empressent d'implorer Mardouk en faveur du roi et de son fils. Bien plus, Cyrus permet aux déportés de rentrer dans leur ancien territoire : dès la première année de son règne à Babylone, les Juifs, dont la captivité durait depuis 586, sont autorisés à retourner à Jérusalem et à rebâtir le temple de Jahvé. Cette politique nouvelle, bien différente de la politique des siècles antérieurs, attire à Cyrus la reconnaissance et l'affection de tous ses sujets. Aussitôt après la conquête de Babylone, Cyrus asso¬ cie au pouvoir son fils Cambyse, dont la mère, Cassan- dane, est une princesse achéménide. Il lui accorde le titre de « roi de Babylone » et s'attribue à lui-même celui de « roi des pays », mais avant la fin de la même TABLEAU CHRONOLOGIQUE DES ROIS Rois d'Anzan Sièpiâ (Téispès) Kurais I (Cyrus), f. I Kambuzija I ^ (Cambyse), î. Rois de Perse KuraS II (Cyrus), f. 557-529 Prise de Babylone, 539 Kambuzija II (Cambyse), f. 529-521 Hahamanis (Achéménès) 675-645 =?= Sispis (Téispès), f. 644-588 587-558 Arairanma, f. Arsama, f. • Rois d'Égypte XXVIe Dynastie 663-525 Amasis 568-525 Vistaspa (Hystaspe) f. 525 Psammétique III XXVIIe Dynastie, perse 525-404 — >■ Suite des Rois de Perse Gaumâta, usurpateur DarijawauS I (Darius). KSajarSa I (Xerxès), f. ArtakSasra I (Artaxerxès Longueraain), f. KSajarSa II (Xerxès), f. i DarijawauS II (Darius Okhos), f. I ArtakSasra II (Artaxerxès Mnémon), f. 521 521-486 485-464 464-424 424 424-404 404-358 —> ArtakSasra III (Artaxerxès Okhos), f. 358-338 XXVIIIe Dynastie, saïte Amyrtaios 404-399 XXIXe Dynastie, de Mendès Nepheritès I 399-393 Akboris 393-380 XXXe Dynastie, de Sébennytos Nectanebès 379-361 Takhos 361-359 i Nectanebos 359-343 XXXIe Dynastie, perse 343-333 ^ Oarsès, f. 337-335 . i DarijawauS III (Darius Codcman) 335-330 EMPIRE PERSE 293 année il se déclare « roi de Babylone, roi des pays » et par la suite, dans les textes babyloniens, il adopte tantôt l'un tantôt l'autre de ces titres, le plus souvent les deux ensemble. Ba Perse proprement dite, le Pars actuel, est relati¬ vement à l'écart des grandes voies de communication et ne peut être le centre administratif de l'Empire. Cyrus choisit comme capitale la ville de Suse qui paraît avoir été déjà sa résidence quand il était roi d'Anzan, mais il passe l'hiver à Babylone et les mois les plus chauds de l'été à Ecbatane. Selon Hérodote les richesses des princes vaincus suffisent à entretenir la cour et l'administration pendant ce règne et celui de Cambyse : « il n'y avait rien d'établi pour l'impôt, le peuple offrait des présents ». Cyrus établit un commencement d'organisation administrative, en nom¬ mant dans certaines régions des gouverneurs appelés satrapes ; ce système sera étendu, complété et per¬ fectionné par Darius I. On ignore à peu près ce qui advint dans les dernières années du règne. Des historiens grecs sont d'accord pour déclarer que Cyrus fut tué au cours d'une guerre, à l'est de son Empire. Selon Hérodote, il aurait demandé en mariage Tomyris, reine des Massagètes, peuple habitant au delà du J axarte, et sur le refus de cette princesse il aurait envahi son pays ; selon Ctésias, c'est dans une guerre contre les Derbices, à l'est de la Caspienne ; et selon Bérose, dans une lutte contre les Dahae de Parthie. D'après la tradition son corps fut enseveli en Perse dans la vallée du Polvar. Des seuls monuments de ce règne, ce sont, outre le tombeau du roi, peut-être le Takht-i Soleiman, terrasse inachevée d'un palais, et certainement un génie, sculpté en bas-relief, accompagné de la plus ancienne inscription en caractères cunéiformes perses. Cambyse. — Cambyse (529-522), associé au pouvoir du vivant de son père, manifeste dès son avènement, d'après les auteurs grecs, une cruauté que l'on attribue à un déséquilibre mental, dont témoignent des crises d'épilepsie. Il a un frère, Bardiya, le Smerdis d'Héro¬ dote, appelé Tanyoxarkès par Ctésias, Tanaoxarès par Xénophon. Cyrus avait confié à ce prince le gouverne- 294 PROCHE-ORIENT ASIATIQUE ment des provinces orientales de l'Iran. ïYa discorde entre les deux frères facilite des soulèvements et il faut trois années pour les apaiser. Bardiya est tué secrètement par des émissaires de Cambyse. De pouvoir consolidé entre ses mains, Cambyse forme le projet d'annexer l'Egypte et prépare une expédition. Depuis la prise de Sardes par Cyrus, le pharaon Amasis prévoit cette attaque ; il s'est installé à Cypre et a fait alliance avec Polycrate, le très puissant tyran de Samos. Quand Cambyse vient camper à Gaza, près de la frontière de l'Égypte, Amasis est trahi par Phanès d'Halicarnasse, un des généraux grecs au service du pharaon, qui passe à l'ennemi et lui révèle les secrets de la défense ; Polycrate abandonne aussi son allié, prend le parti du roi perse et lui offre sa flotte. Comme au temps d'Assurbanipal, on s'est assuré le concours des Bédouins ; ils ont amené leurs chameaux avec des outres pleines d'eau, pour le ravitaillement dans le désert. Sur ces entrefaites, Amasis disparaît ; son fils Psammétique III organise la résistance devant Péluse, avec des mercenaires cariens et ioniens. Après une lutte acharnée l'armée d'Égypte bat en retraite sur Memphis ; Psammétique est fait prisonnier dans cette ville et Cambyse se fait proclamer roi, à Saïs, sous le nom de Mesentirâ Kembithet ; il rend de grands hon¬ neurs à la déesse Neith et aux autres divinités égyp¬ tiennes ; il donne à Ouzahor-resent, le chancelier royal à Saïs, les pouvoirs nécessaires pour chasser du domaine du temple des étrangers qui s'y sont installés et pour reconstituer dans leur intégrité les biens de ce temple. Il reste en Égypte pour organiser le pays et tenter d'élargir sa conquête. Il décide trois expéditions, vers Carthage, vers l'oasis d'Ammon, enfin vers l'Éthiopie. Il dirigera lui-même la dernière. Ba Cyrénaïque avait fait sa soumission quand le roi y avait renvoyé avec honneur, chez ses parents, la reine Badikè, veuve du pharaon Amasis ; pour étendre plus loin son protecto¬ rat et atteindre Carthage, il fallait s'appuyer sur la flotte phénicienne ; les Phéniciens refusèrent d'aider le roi contre leur ancienne colonie, et il lui fallut renon- EMPIRE PERSE 295 cer à son projet. C'est de Thèbes que part l'expédition contre la Grande Oasis ; on raconta plus tard à Héro¬ dote que les 50.000 hommes dont elle se composait avaient été engloutis par une tempête de sable ; cepen¬ dant l'Oasis fut par la suite, dans des circonstances encore inconnues, rattachée à l'Empire et paya le tribut. L'expédition d'Ethiopie cherche à atteindre Napata ; le manque de vivres et d'eau obligent à la retraite, après une perte considérable d'effectifs. Il en résulte cependant l'établissement d'une importante garnison perse à Éléphantine et une certaine dépendance des régions immédiatement situées au sud de cette île. Cambyse occupe donc toute l'Egypte, ce que n'avaient pas réalisé les rois assyriens. Au retour de la campagne d'Ethiopie, le roi aban¬ donne la politique religieuse qui avait été celle de Cyrus et la sienne propre pendant les premières années. Selon Hérodote, il tourne en dérision la religion égyptienne, poignarde l'Apis à Memphis, détruit des statues divines, désaffecte des temples. Ouzahor-resent rejoint peut-être l'historien grec quand, dans son inscription, il fait mention, pour cette époque, d'une grande infor¬ tune telle que l'Egypte n'en avait jamais expérimenté de semblable. La tradition juive, à Éléphantine, se souviendra que les temples égyptiens furent tous détruits, mais que le temple juif d'Eléphantine ne subit aucun dommage. En Asie le mage Gaumâta profite de mécontente¬ ments parmi le peuple qui se désaffectionne de son roi pour s'emparer du trône. Il se fait passer pour Bardiya, auquel, paraît-il, il ressemble étrangement. Quand il s'est assuré l'appui des Mages il envoie des hérauts notifier son avènement aux troupes qui opèrent en Egypte. Cambyse a-t-il connaissance de la révolte ? En fait on l'ignore. En tout cas il est sur le chemin du retour en Perse, quand il meurt en traversant la Syrie, au printemps de 522. D'après la version officielle il se donne volontairement la mort en se frappant de son poignard ; selon une légende rapportée par Héro¬ dote, il s'enfonce accidentellement cette arme dans la cuisse, à l'endroit même où il a frappé le taureau Apis. 296 PROCHE-ORIENT ASIATIQUE Un complot se forme entre sept jeunes hommes appartenant aux principales familles perses, pour assassiner l'usurpateur. Ils font ensuite un grand mas¬ sacre de Mages, dont le souvenir sera maintenu par une fête annuelle, la Magophonie. L'un de ces jeunes gens s'appelle Darius ; c'est le fils du satrape d'Hyrcanie. D'après la généalogie qu'il s'attribue, il descend d'Achéménès, l'éponyme du clan achéménide, et son trisaïeul porte le même nom que le bisaïeul de Cyrus II, le père de Cyrus I ; s'il en est ainsi, son père et lui ont des droits au trône, puisque Cambyse est mort sans postérité. Toutefois une tradition populaire, rapportée par Hérodote, jette une certaine suspicion sur cette généalogie ; le maintien de la monarchie ayant été décidé dans un conseil des conjurés, il fut convenu de proclamer roi celui dont le cheval hennirait le premier, le lendemain matin. Ua ruse d'un palefrenier assura à Darius la royauté. Darius I. — De nouveau prince (521-485) se trouve en présence de grosses difficultés jusque dans la seconde année de son règne, par suite de révoltes en Asie. A Suse, Athria, fils d'Oupadourma, est fait pri¬ sonnier, amené vers le roi et condamné à mort. A Babylone, la répression demande de plus grands efforts. Nidintou-Bêl s'y est proclamé roi sous le nom de Nabuchodorosor (III) et se fait passer pour un descen¬ dant de Nabonide. Darius se met à la tête de l'armée qui va châtier le coupable ; il lui faut temporiser devant le Tigre, tenu par une flotte puissante et dont la rive occidentale est occupée par une armée considé¬ rable ; il le traverse enfin par surprise, bat deux fois les Babyloniens, et assiège Nidintou-Bêl dans la capitale. Une seconde révolte se produit en Susiane où le perse Martija dirige les opérations ; les habitants le saisissent, le mettent à mort, et le roi n'a pas à intervenir. En Médie et dans les montagnes d'Arménie, des révoltes simultanées, et peut-être conjuguées, obligent Darius, dont l'armée est cependant peu considérable, à détacher des troupes du siège de Babylone. En Médie, Phraortès s'est déclaré descendant de Cyaxare et l'armée l'a proclamé roi. Une bataille indécise, livrée EMPIRE PERSE 297 par Vidarna, un des lieutenants de Darius, permet de maintenir les insurgés jusqu'à la fin des opérations contre Babylone. En Arménie il faut envoyer deux corps d'expédition ; l'un, commandé par le perse Valaumiza, livre deux batailles ; l'autre, sous la direc¬ tion de l'arménien Dâdarcbicb, se bat courageuse¬ ment en trois rencontres, sans résultat définitif. Quand Babylone a succombé, Darius se rend en personne en Médie. Phraortès perd la bataille, s'enfuit à Reï (Rhagès) et y est fait prisonnier ; les yeux crevés, le nez, les oreilles et la langue coupés, il est exposé aux quolibets, et enfin pendu à Ecbatane. Un autre prétendant, Tchitratakbama, se dit aussi descendant de Cyaxare et agite la Sagartie, dans la région d'Arbèles ; il subit un sort semblable à celui de Phraortès. Hystaspe, le père du roi résiste victorieusement à des soulèvements en Parthiène et en Hyrcanie. De satrape de Bactriane combat des révoltés en Margiane. En Perse, Vahyazdâta déclare être Bardiya, attire à lui les forces militaires locales, et est pendu avec les principaux de ses partisans. Il avait envoyé en Aracho- sie une expédition ; Vivâna, le satrape de cette région défait ces troupes en deux rencontres et tue leur chef. A Babylone une seconde révolte, fomentée par l'arménien Arakha, qui se dit Nabuchodorosor, est réprimée par le mède Vindapharnès. En 19 batailles, 9 chefs rebelles ont été vaincus. Des Mèdes ont lutté en vain pour rétablir leur suprématie, et les Babyloniens pour recouvrer leur indépendance. Avec des forces peu considérables, et en moins de deux ans, Darius leur a imposé sa volonté. De souvenir de ces révoltes et de leur répression est transmis aux générations futures par un bas-relief et une inscription trilingue sculptés dans le roc à Behistoun. Dans l'ouest deux satrapes ont, par leur conduite, attiré la colère du grand roi : Oroitès à Samos, Aryan- dès en Egypte. De premier, soupçonné de tendre à se rendre indépendant, accusé, d'après Hérodote, de n'avoir pas envoyé de secours au temps de la révolte mède, d'avoir tué un satrape, et par ruse fait mourir Polycrate, le tyran de Samos ; il disparaît secrètement 298 PROCHE-ORIENT ASIATIQUE sur l'ordre du roi, par les manœuvres de Bagoas. Darius soutient les prétentions de Zyloson, frère de Polycrate et son ami personnel, et le fait reconnaître comme tyran à Samos : c'est le premier acte dè l'exten¬ sion de l'Empire sous ce règne. En 512 Darius péné¬ trera en Europe et repoussera les Scythes des rives du Danube. Après avoir mâté une révolte en Ionie, il reviendra en Europe, pour subir en 492 l'échec du mont Athos ; une troisième expédition, en 490, se terminera par le combat de Marathon. Une campagne dans les régions à l'est de l'Empire se termine par l'établissement d'une satrapie, celle de l'Inde, dont le tribut est de beaucoup le plus impor¬ tant ; les textes perses et Hérodote ne donnent ni la date ni l'extension des opérations. Darius, qui à l'exemple de son père avait pris un nom égyptien et se déclarait successeur des anciens pharaons, fait en 517 un voyage sur les bords du Nil et témoigne envers le clergé une bienveillance excep¬ tionnelle, en même temps qu'il s'intéresse à la réorga¬ nisation économique du pays. De satrape Aryandès est puni de mort ; on lui reproche notamment d'avoir frappé des monnaies d'argent d'un titre supérieur à celles du roi. Quand, en 486, Darius meurt, il a augmenté le terri¬ toire de l'Empire et complété l'organisation commen¬ cée par Cyrus. Hammourapi, au xxe siècle, avait uni sous un même gouvernement des cités-États de même race, dans une région géographique de caractère uni¬ forme, et leur avait imposé le même dieu national, les mêmes coutumes. Plus tard, les rois assyriens avaient dominé par la force et s'étaient contentés d'asservir les vaincus. Pour la première fois, les rois perses groupent des races diverses et des pays très différents dans un même cadre gouvernemental, accor¬ dent à tous leurs sujets des droits égaux et leur impo¬ sent à tous les mêmes charges, compte tenu de certains privilèges naturels, comme l'exemption d'impôts pour les Perses et les Mèdes à titre de peuples conquérants. D'unification des rapports avec l'administration impé¬ riale ne porte d'ailleurs aucune atteinte aux traditions particulières ; chaque région, chaque groupe ethnique EMPIRE PERSE 299 conserve sa religion, ses institutions, ses fonctionnaires, même ses rois. A la tête de l'Empire est le roi des rois, prince héré¬ ditaire dans une même famille : Gaumâta, dans sa révolte, s'appuie sur ce principe, et Darius I agit de même. La succession au trône est réglée par le roi régnant en faveur de l'un de ses fils, et ce n'est pas nécessairement l'aîné. Xerxès I, choisi par Darius, est né après l'accession de son père au pouvoir. De choix, quel qu'il soit, est rapporté au dieu suprême des Perses, Ahoura-Mazda, et aux dieux des deux régions dont le roi des rois, au début de l'Empire conserve les titres, Babylone et l'Egypte. De monarque est un prince absolu ; son bon plaisir c'est la loi ; toutefois, il consulte les nobles perses et tient compte des usages de chaque région, d'après les avis des légistes. Des chefs des six grandes familles qui ont aidé Darius à conquérir le pouvoir jouissent d'importants privi¬ lèges ; c'est dans leur parenté ou dans la sienne propre que le roi des rois doit choisir ses épouses. Dans leurs immenses domaines, ces grands vassaux ont des droits régaliens et agissent comme des princes indépendants. Après la conquête de l'Inde le pays est divisé en 20 gouvernements, dirigés chacun par un satrape (protecteur du royaume). De tels organismes avaient déjà été constitués par Cyrus et par Cambyse ; l'ordre nouveau les étend à tout l'Empire. Des satrapes, gens de haute naissance, parfois même de la race royale, sont nommés pour une période indéfinie et révocables à la volonté du roi ; dans certaines régions, par suite de circonstances particulières, la charge devient, en fait, héréditaire : en Cilicie l'ancienne Dynastie régnante exerce cette fonction jusqu'au temps d'Artaxerxès II. Des fonctions et les pouvoirs du satrape, véritable vice-roi responsable seulement devant le roi des rois, très étendus en matière civile, se résument dans l'obli¬ gation d'assurer la sécurité et de percevoir l'impôt. Il entretient des rapports avec les pays étrangers voisins et exerce l'autorité en matière judiciaire. Il doit res¬ pecter les formes locales de gouvernement, celles des cités phéniciennes, par exemple, ou l'organisation de la 300 PROCHE-ORIENT ASIATIQUE Judée sous le régime des Grands-Prêtres. Au-dessous de lui sont, en divers lieux, des territoires de moindre étendue, des gouverneurs qui portent également le titre de satrapes. G'autorité militaire est entre leurs mains, mais leur puissance est souvent contrebalancée par la désignation dans les citadelles et les places fortes d'officiers supérieurs nommés directement par le roi des rois et indépendants du gouverneur. Officiers, fonctionnaires sont formés dans des écoles, soit près de la cour, soit dans les satrapies. Le contrôle des actes du gouverneur est facilité par la présence à ses côtés d'un secrétaire royal, qui reçoit et transmet la correspondance entre le pouvoir central et la satrapie. En outre, des inspecteurs, princes ou « yeux du roi » arrivent parfois à l'improviste, accompa¬ gnés d'une force de police suffisante pour assurer l'exécution intégrale de leurs missions. Darius a établi une répartition régulière et équitable d'impôts annuels, dont sont seules exemptes la Persë et la Médie. Il en retire au total 14.560 talents d'argent, environ 400 millions de notre monnaie ; l'Inde à elle seule verse presque un tiers de cette somme, 4.680 ta¬ lents ; la moins riche des satrapies est taxée à 170. De produit de l'impôt est apporté chaque année à Suse et l'excédent des recettes sur les dépenses s'entasse dans le trésor, où Alexandre trouvera plus de 180.000 ta¬ lents, la contribution de treize années. Des lingots d'or et d'argent sont en partie convertis en monnaie, dont l'invention, assez récente, est attribuée à la Dydie ; sur l'avers des monnaies d'or, les dariques, les Aché- ménides se font représenter dans l'attitude d'un archer, genou en terre, et pour la première fois dans le Proche-Orient asiatique apparaît un véritable por¬ trait du roi régnant. Il y avait, en outre, des impôts en nature, dont la valeur est impossible à établir exactement : contribu¬ tions en chevaux et en bétail, ravitaillement des troupes en campagne et en garnison, entretien de la maison du satrape. De roi et ses troupes sont nourris pendant un tiers de l'année par la satrapie de Babylone, les autres mois par le reste du pays. D'administration tire bon parti des contributions EMPIRE PERSE 301 imposées aux populations. Les anciens chemins sont améliorés et les provinces reculées sont mises en rap¬ ports avec la capitale par des routes nouvelles dont Cyrus a commencé la construction. Une de ces « routes royales », de Suse à Sardes, est décrite par Hérodote. Des postes de troupes et des caravansérails s'y ren¬ contrent à intervalles à peu près réguliers, et sur les grandes rivières, quand il n'y a pas de pont, des bacs facilitent le passage. Les 2.400 kilomètres de cette route sont parcourus en caravane en 90 jours de voyage, mais la correspondance royale parvient d'une extrémité à l'autre en une semaine : dans chaque poste de troupes, en tout temps, des cavaliers se tiennent prêts à recevoir les ordres apportés du poste voisin, pour les transmettre au poste suivant. Ces grandes voies stratégiques, bien entretenues, facilitent le contrôle de l'administration, le déplacement des forces militaires et les transactions commerciales, entre les résidences royales, situées au centre géographique, et les points les plus éloignés de l'Empire. Religion. — Les rois, avant Xerxès I, se montrent bienveillants envers toutes les religions de leur Empire et se font adopter par Mardouk à Babylone et par les dieux de l'Egypte. Us ne font aucun prosélytisme pour leur propre religion. Dans la communauté iranienne des Mèdes et des Perses, malgré la pénurie des documents, on distingue trois formes de la religion, celle des Mages, celle du peuple perse, celle du grand roi. Les Mages appartiennent à une tribu mède, spéciali¬ sée, comme les Lévites en Israël, dans l'étude et la pra¬ tique du rituel religieux. Leurs traditions seront codi¬ fiées dans l'Avesta, à l'époque sassanide. Elles reposent au IIIe siècle de l'ère chrétienne sur l'opposition de deux principes, celui du Bien et celui du Mal, de puis¬ sance égale, dont la lutte se terminera, à la fin des temps par la séparation des bons et des_ méchants, à la suite de jugements particuliers et d'un jugement géné¬ ral, et par la victoire d'Ahoura-Mazda, le principe du Bien. A cette base de la religion il n'est fait aucune allusion directe dans les textes de l'époque achéménide qui nous sont parvenus ; c'est cependant à cette époque que semblent remonter, d'après l'état de la langue, les 302 PROCHE-ORIENT ASIATIQUE hymnes appelés gâthâs, conservés dans l'Avesta. Au témoignage d'Hérodote, de Strabon et de Cicéron, les Mages n'enterraient pas les cadavres avant que les chairs aient été déchiquetées par des animaux ; cet usage persiste chez les Parsis, émigrés de l'Iran dans l'Inde. Ba religion populaire vénère les 4 éléments : la lumière dans laquelle elle distingue celle du jour, le soleil, et celle de la nuit, la lune, puis l'eau, la terre et le vent, Des Perses font des sacrifices d'animaux, mais par l'intermédiaire indispensable d'un Mage sacrifica¬ teur. 1/usage des pyrées est prouvé par des monu¬ ments, par des représentations dans des bas-reliefs et sur des sceaux. A partir tout au moins de Darius, —• car nous ne connaissons sur la religion de Cyrus et de Cambyse que leurs rapports avec le culte babylonien et les dieux de l'Egypte, — la religion du roi honore presque exclusi¬ vement Ahoura-Mazda, le créateur du ciel et de la terre ; c'est lui qui a choisi le prince lui a accordé le pouvoir et par sa protection lui permet de dominer ses ennemis. Ce dieu est représenté par un symbole em¬ prunté à la tradition assyrienne et adapté aux cou¬ tumes perses ; c'est un disque ailé dans lequel apparaît, à mi-corps, un personnage semblable à un roi. Cette image plane au-dessus de l'autel en pierre sur lequel est le feu sacré vénéré par le grand roi. De prince, dans ses inscriptions, se réclame de « la loi d'Ahoura- Mazda », « la voie droite », qui récompense la vertu et punit le mensonge. « Dieu des Aryens », Ahoura-Mazda est « le plus grand des dieux » ; ceux-ci ne sont pas désignés nomi¬ nativement, sauf deux exceptions, et seulement à par¬ tir du règne d'Artaxerxès II Mnémon (404-358). Alors apparaît Mithra, témoin des serments et protecteur du roi dans les combats. Ce dieu, dont le culte se répandra dans le monde romain, avait été déjà honoré, avec d'autres divinités indo-aryennes, au xive siècle, dans le Mitanni. Da déesse Anahita, mentionnée entre Ahoura-Mazda et Mithra dans les seules inscriptions d'Artaxerxès II qui lui élève des temples à Suse, à Ecbatane et à Babylone, est d'origine asianique et sera EMPIRE PERSE 303 encore honorée en Asie Mineure après la chute de l'Empire perse ; sa présence dans le panthéon iranien semble due à l'influence babylonienne. Cyrus avait été enseveli dans un mausolée. Darius et ses successeurs se font creuser des tombeaux dans la montagne ;. leurs corps, suivant une coutume perse, mentionnée par Hérodote et par Cicéron, ont proba¬ blement été enduits de cire avant d'être déposés dans ces sépulcres. Art. — Da Perse n'a pas de tradition artistique quand les Achéménides fondent leur Empire. Da conquête de Cyrus les met en rapports directs avec Babylone et la Grèce ; celle de Cambyse y ajoute l'Égypte. Des emprunts, dont les plus apparents sont faits à la tradition assyrienne, se combinent suivant de nouvelles conceptions artistiques et donnent naissance à un art composite, remarquable par la grandeur et l'élancement des constructions, par le luxe de la décoration. Des palais de Persépolis s'élèvent sur une terrasse en pierre, héritée de la tradition suméro-baby- lonienne, bâtie par Darius I, en avant d'une monta¬ gne à laquelle elle s'adosse. Dà subsistent encore aujourd'hui de hautes colonnes élancées, à chapiteaux de composition originale, qui ne se rencontrent dans aucune autre civilisation ; par leur multiplication elles permettent de donner aux salles des dimensions consi¬ dérables qui tendent à rivaliser avec les hypostyles de l'Égypte. Dà se voient aussi les portes et fenêtres taillées dans des blocs de pierre monolithes, semblables à celles des constructions contemporaines de l'Égypte. Des murs de la terrasse et ceux des palais se couvrent de bas-reliefs : le long des escaliers, des tributaires montent d'un côté, des gardes descendent de l'autre ; on les retrouve dans les salles d'apparat et jusque sur la façade de la tombe royale où les représentants de vingt régions portent le trône de Darius : « la lance de l'homme perse est allée loin... l'homme perse a livré bataille loin de son pays ». Dans le palais de Darius I à Suse, la tradition babylonienne de la construction en briques est mainte¬ nue ; les salles sont plus longues que larges ; le décor est en briques émaillées : frises d'immortels et frises de 301 PROCHE-ORIENT ASIATIQUE lions en forment les motifs les plus importants. Tout auprès se dresse une salle hypostyle, avec les colonnes semblables à celles de Persépolis et de Sidon, au bord de la Méditerranée. Il n'existe pas d'architecture religieuse, si ce n'est des autels sur lesquels brûlait le feu sacré, car le culte d'Ahoura-Mazda ne se célébrait pas dans des temples. Deux autels jumeaux, taillés dans la montagne près de Naqs-i Roustem paraissent remonter au vine siècle. D'autres types se rencontrent dans l'ornementation des façades des tombes et à Djour, près de Firouz-abad. Au mausolée de Cyrus, imitation des sépultures ioniennes, Darius substitue l'hypogée des Égyptiens. A une certaine hauteur au-dessus du terrain voisin la surface de la montagne est aplanie et présente un cadre en forme de croix à branches égales. Quatre colonnes engagées y encadrent une porte égyptienne ornée de rosaces assyriennes qui donne accès à la chambre funéraire. Ces colonnes, à chapiteaux formés de deux protomes de taureau, soutiennent une frise de lions, au-dessus est une immense estrade supportant 28 tributaires ; le grand roi, debout sur des degrés, y est représenté en adoration devant Ahoura-Mazda. Un troisième type de sépulture, c'est une tour carrée, massive, 11e contenant qu'une petite chambre, à toit plat, ornée de fausses fenêtres et de rectangles sculptés en creux ; on l'a comparée aux sépultures lyciennes, en particulier au tombeau des Harpies à Xanthe. Sculpture. — Il n'a pas été retrouvé de statues. Les bas-reliefs imitent les sujets traditionnels en Assyrie, à l'exception des scènes de guerre et de carnage qui font défaut. Les bisons ailés, sur la plate-forme de Persépolis, sont plus vivants que ceux de Dour- Sharroukîn ; dans les défilés, le drapé des vêtements prouve une influence des écoles archaïques grecques ; le costume et l'armement sont nouveaux. Art du métal. — L'art du métal est représenté par un lion en bronze, plus conventionnel que celui de Dour- Sharroukîn, par des pièces d'orfèvrerie, des vases, buires et rhytons..., en particulier par le « trésor de l'Oxus » et par une « sépulture achéménide » à Suse. Monnaie. — La monnaie se compose de pièces d'or à EMPIRE PERSE 305 l'effigie du roi, armé de l'arc, et de pièces d'argent que les satrapes peuvent faire frapper chacun dans son gouvernement. Glyptique. — Le cylindre-sceau tend à disparaître. Un des Darius est représenté à la chasse au lion ; un achéménide perce de sa lance un ennemi agenouillé, d'autres se tiennent près d'un pyrée ou, comme en Assyrie, luttent contre des animaux fantastiques. La déesse Anahita ou une femme de haut rang est égale¬ ment représentée. Sur les cachets plats, le personnage aux cheveux bouclés, déjà fréquent en Basse Méso¬ potamie aux temps préhistoriques, adopte le costume perse ; des êtres fantastiques voisinent avec le dieu Ahoura-Mazda. EES SUCCESSEURS DE DARIUS Xerxès I (485-464). — La succession de Darius, disputée de son vivant entre ses fils, échut à Xerxès (Kshajarsha), fils d'Atossa, la fille de Cyrus IL Ce prince, violent, sensuel et indolent, a 34 ans lors de son avènement. Il commence par réduire la révolte en Egypte et confie cette satrapie à son frère Achéménès. L'année suivante un certain Shamash-irba se fait pro¬ clamer roi à Babylone ; la ville est mise à sac ; le dieu Mardouk et la population sont déportés. En 840, c'est la défaite de Salamine, bientôt suivie des échecs à Platées et à Mycale. Xerxès se montre intolérant en matière religieuse, détruit les temples et instaure ;le culte unique d'Ahoura-Mazda dans ses États. Sous ce règne le perse Sataspès condamné à mort est autorisé à tenter le périple de l'Afrique dans lequel s'était illustré un siècle plus tôt le carthaginois Hannon ; il ne réussit pas. Dans l'été de 465 Xerxès et son fils Darius sont assassinés par le maître du palais et le chef des gardes, Artabane. Celui-ci exerce la régence pen¬ dant sept mois. Artaxerxès I (464-424). — Par son courage, Artaxerxès (Artakshatsa), Longuemain : s'empare du trône. Son frère Hystaspe se pose en prétendant et sou¬ lève la Bactriane ; il perd deux batailles et la répression DELAPORTE, DRIOTON ET VAND 1ER — I 20 306 PROCHE-ORIENT ASIATIQUE est fort sanglante (462). En Egypte le lybien Inaros, fils de Psammétique, se révolte à Sais ; à Bouto, Amyrtaios l'imite. Inaros tue le satrape Achéménès à Paprémis et bloque les troupes perses à Memphis, avant l'arri¬ vée d'une flotte athénienne, venue de Cypre pour soutenir ses prétentions. Mégabyze, le satrape de Syrie, arrive à la tête d'une forte armée et de la flotte phénicienne ; le commandant de la flotte grecque est tué sur le champ de bataille ; Inaros blessé capitule et est envoyé à Suse. Le nouveau satrape, Sasarmas, se montre généreux et rend l'administration de Sais et de Bouto aux fils des deux rebelles. La paix de Cimon, en 449, met fin aux guerres médiques et délivre le roi des rois de tout souci du côté de la Grèce ; mais à l'intérieur de l'Empire il lui faut compter avec l'ambi¬ tion de certains satrapes ; Mégabyze, par exemple, qu'il se propose de châtier, est deux fois victorieux et lui impose une paix tout à son propre avantage. Xerxès II (424) et Darius II (424-404) Nothos. —• Artaxerxès I seul fils légitime meurt au printemps de 424 ; son fils unique, Xerxès II, est assassiné après 45 jours de règne, par le bâtard Sogdianos ; un autre bâtard, Okhos (Vahouka), satrape d'Hyrcanie, s'em¬ pare du trône vers la fin de l'année et règne sous le nom de Darius II. Les révoltes de son frère Arsitis et de son cousin Pissuthnès sont promptement réprimées. Darius étant tombé malade, son fils cadet, Cyrus (le Jeune), commandant des troupes d'Asie Mineure, accourt à Babylone pour supplanter son frère aîné, Arsacès. Quand il arrive, à la tête d'une armée, son père est mort et son frère a été proclamé roi sous le nom d'Artaxerxès. Artaxerxès II (424-358) Mnémon. — Cyrus serait mis à mort sans l'intervention de sa mère. De retour en Asie Mineure il groupe une armée de mercenaires, revient en Babylonie et livre bataille à Counaxa, entre Babylone et Baghdad (401) : les Grecs sont vainqueurs, mais le prétendant et les principaux chefs sont tués ; l'armée se retire en débandade ; un engagé volontaire, Xénophon la regroupe et la ramène vers l'ouest : c'est la Retraite des Dix-Mille. Les divisions intestines de la Grèce conduisent à la paix d'Antalkidas (automne EMPIRE PERSE 307 de 387) : les villes grecques d'Asie Mineure, Clazo- mènes et Cypre retombent sous la domination du roi des rois. En Egypte, Amyrtaios (404-399) se révolte dans le Delta ; quelques années plus tard, son successeur, Néphéritès I (399-393) soutient la politique d'Eva- goras, roi de Sparte qui vient de capturer Rhodes, Cypre et Tyr. Il lui envoie du ravitaillement et des vaisseaux. Akhoris (393-380) aide Evagoras à résister aux Perses, conduits par Autophradate, karanos (commandant en chef) d'Asie Mineure et par le carien Hécatomnos. D'intervention de Tiribaze et d'Oronte, en enfermant Evagoras dans Salamine, sa capitale en Cypre, l'obligent à composer avec Artaxerxès ; il est reconnu vassal du grand roi (380). De pharaon Necta- nebès (379-361) arrête longtemps le satrape Phar- nabase qui, en 374, finit par tourner la position de Péluse et aurait pris Memphis, si des rivalités n'avaient éclaté entre Perses et Grecs. D'échec de la campagne d'Egypte est le signal de la révolte des satrapes dans les régions occidentales. Ariobarzane, en Phrygie, se déclare le premier indé¬ pendant ; il est combattu par Autophradate qui bientôt suit son exemple et par sa révolte s'assure l'appui de villes grecques et de l'Egypte. Vers le même temps Dadamis fonde un royaume indépendant entre le Pont-Euxin et la Méditerranée. De pouvoir central ne réagit plus. Sous ce règne, Esdras ramène à Jérusalem une partie des juifs babyloniens ; avec l'aide du juif Néhémie, gouverneur de la Judée, il achève la cons¬ truction du second temple et pose les bases d'une nou¬ velle communauté. A la cour de Perse la reine-mère Parysatis s'est mêlée à tous les complots. Elle est reléguée pour avoir empoisonné sa belle-fille, Statira, dont Artaxerxès a eu trois fils. D'aîné, Darius, attente à la vie de son père, dans la crainte de voir désigner comme succes¬ seur son frère Okhos, et il est puni de mort ; le plus jeune, Ariaspès, se suicide, et Arsamès, un bâtard, l'enfant préféré du roi, meurt assassiné. Artaxerxès III (358-338) Okhos. — Devenu roi, 308 PROCHE-ORIENT ASIATIQUE Okhos prend le nom d'Artaxerxès et s'empresse de faire mettre à mort les princes de la famille royale. En Asie Mineure le karanos Artabaze se joint aux satrapes révoltés et avec l'aide d'Athènes combat l'armée envoyée contre lui (356), puis il se réfugie auprès de Philippe de Macédoine. Avant d'entreprendre la pacification de l'Asie Mineure Artaxerxès s'occupe de l'Egypte ; Nectanébo repousse la première attaque, avec le concours des Grecs, vers 351, et soutient Tennés roi de Sidon, qui adhère à la révolte et met en déroute deux satrapes. Artaxerxès prend alors le commande¬ ment de ses troupes, et fait exécuter Tennès qui lui a rendu la ville. Des mercenaires grecs changent de camp et aident le roi des Perses à prendre Péluse et Bubaste ; l'Egypte redevient province perse (343). Memnon de Rhodes, le chef des mercenaires grecs accorde son concours pour la pacification de l'Asie Mineure. En 338 Artaxerxès est empoisonné par l'eunuque Bagoas. Son plus jeune fils, Oarsès, lui succède et subit le même sort ; en 335 Bagoas établit sur le trône Darius III Codoman, dont l'origine n'est pas nette¬ ment déterminée ; le nouveau roi ne se montre point docile aux directives qu'on veut lui imposer ; il oblige Bagoas à boire un poison qui avait été préparé par lui-même. Darius III (335-330) Codoman. — Pendant que se jouent en Perse ces drames de palais, Philippe II de Macédoine, au printemps de 336, a envoyé une armée en Asie Mineure. Memnon de Rhodes l'a arrêtée à Magnésie du Méandre, et voici que Philippe disparaît, poignardé à Pella. Son fils, Alexandre, supprime toutes les tentatives de révote en Grèce et prépare la conquête de l'Empire perse. Au printemps de 334, c'est la bataille du Granique, la conquête de l'Asie Mineure, la rencontre de Darius au fond du golfe d'Issos et la déroute de l'armée perse qui abandonne un immense butin, la capture de la famille du grand roi. C'est ensuite la destruction de Tyr après un siège de sept mois (332), l'annexion de l'Egypte, la seconde ren¬ contre, à Gaugamèles, non loin d'Arbèles (1er octo¬ bre 331) avec le roi des Perses qui s'enfuit vers Ecba- tane. Babylone et Suse ouvrent leurs portes. En vain EMPIRE PERSE 309 Ariobarzane tente-t-il de défendre l'accès du plateau iranien, Persépolis est incendiée. Darius reforme une armée ; quand Alexandre s'avance vers Ecbatane il se retire devant lui et meurt assassiné par deux satrapes, Nabarzatane et Bessos. Bessos se fait proclamer roi sous le nom d'Artaxerxès IV ; l'avance de l'armée grecque en Hyrcanie met fin à sa carrière (330). Au printemps de 325 Alexandre est au delta de l'Indus ; la conquête de l'Empire perse est achevée. Il revient mourir de la malaria, à Babylone, le 13 juin 323, dans le palais de Nabuchodorosor II. CHAPITRE VI NOTES Sources. — 1. Sources littéraires et épi graphiques. — Les documents historiques cunéiformes sont transcrits et traduits par F. Weissbach Die Keilinschriften der Achâmeniden : VAB, 3, Leipzig, 1911. Une très belle édition des inscriptions de Behistoun, avec transcription, traduction et photographies des reliefs : L. King et R. Thompson, The Sculptures and Inscriptions of Darius the great on the rock of Behistûn in Persia. A new collation of the Persian, Susian and Baby- lonian texts with English translations, Londres, 1907. L'inscription de Xerxès I, mentionnant l'établissement du culte unique d'Ahoura- Mazda dans son royaume, a été exhumée en 1935 au Takht-i-Djam- shid ; trans. et trad. : E. Herzfeld, Xerxès Verbot des Daiva- Cultes, Archâlogische Mitteilungen aus Iran, VIII, 1936, p. 56' ss. Les parties de la Bible qui se rapportent à l'époque perse aché- ménide sont : II Chroniques, XXXVI, 22 s., les livres d'Esdras et de Néhémie, de Daniel et d'Esther. La victoire d'Alexandre est mentionnée au début de I Machabées. De la colonie juive d'Élé- phantine proviennent des papyrus araméens : Cowley, Aramaic papy ri of the fifth century B. C., Oxford, 1923. Les renseignements que nous possédons sur les rapports des Perses avec les Grecs sont presque exclusivement d'origine grecque. Ces rapports sont traités par R. Cohen dans le 2e volume de cette collection. Voir, en particulier, p. 156 ss., ce qui concerne Hérodote et son œuvre, la plus importante des sources étrangères. 2. Sources archéologiques. — Les beaux dessins de P. Coste et E. Flandin, Voyage en Perse pendant les années 1840 et 1841, Paris 1843-1854, sont encore une source précieuse, en particulier pour les ruines de Persépolis. Le tome 5 de G. Perrot et C. Chipiez, Histoire de Varl dans l'antiquité, Paris, 1890, est consacré à la Perse. On peut encore utiliser les ouvrages de M. Dieulafoy, L'Acropole de Suse, Paris, 1890 ss., et L'art antique de la Perse, Paris, 1884 ss. F. Sarre et E. Herzfeld, Iranische Felsreliefs. Aunfahmen und Unlersuchungen von Denkmàler der ait- und mittelpersischen Zeti, 1910. F. Sarre, Die Kunsl des Alten Orients, Berlin, 1912. Les collections de glyptique orientale (voir p. XIX s.) contiennent un certain nombre de cylindres et de cachets datant de l'époque achéménide. J. de Morgan, Découverte d'une sépulture achéménide à Suse : MDP, 8, 1905, p. 29 ss., décrit en détail le mobilier funéraire d'une femme, trouvé dans une cuve en bronze (Louvre), et daté, par les monnaies, entre 350 et 351. Le trésor de l'Oxus (Musée Britan¬ nique), composé de vases, plaques d'or, bracelets, bagues,... est publié par O. Dalton, The Treasure of the Oxus, with other objects from ancient Persia and India, Londres, 1905. Objets divers : Trea- sures of Persian Art, ILN, 10 janv. 1931, p. 35 ss. 3. Documents économiques. — A. Tremayne, Records from Erech, lime of Cyrus and Cambyses, YOS, VII, 1925 ; H. Hilprecht et EMPIRE PERSE 311 A. Clay, Business Documents of Murashû Sons of Nippur daled in ihe reign of Arlaxerxes I, BE, série A, IX, Philadelphie, 1898 ; A. Clay, Business Documents of Murashû Sons of Nippur, daled in the reign of Darius II (424-404 B.-C.), ibid., X, 1904. Monnaie. —• E. Babelon, Catalogue des monnaies grecques de la Bibliothèque Nationale : les Perses Achêmênides, Paris, 1893. G. Hill, British Muséum. Catalogue of the Oreek Coins of Arabia, Mesopotamia and Persia, Londres, 1922. Bibliographie. — Études générales. — P. Sykes, Historg of Persia, 2B éd., 1921. C. Huart, La Perse antique et la civilisation iranienne : L'Évolution de l'Humanité, n° 24, Paris, 1925, pré¬ sente un exposé de l'histoire et de la civilisation ; bibliographie. r. de Vaux, Les décrets de Cyrus et de Darius sur la reconstruction du Temple, RB, 46, 1937, p. 29 ss. conclut que les édits insérés dans le chap. VI du livre d'Esdras sont « deux pièces maîtresses pour l'histoire de la Restauration juive ». Sur la domination perse en Egypte on consultera la deuxième partie de ce volume-ci. Des monographies ont été consacrées à plusieurs des personnages impor¬ tants de cette époque. Études particulières. — Cyrus le Grand. — P. Dhorme, Cyrus le Grand : RB, 9, 1912, p. 22 ss. ; J. Prâsek, Kyros der Grosses : AO, 13, 3, 1912 ; F. Weissbach, Kyros : PRECA2, suppl. 4, 1924, n» 6, col. 1129 ss., importante étude, avec sources et bibliographie. Gobryas. ■— A. Clay, Gobryas, Governor of Babylonia, JAOS, 41, 1922, p. 466 s. Cambyse II. —■ Étude générale sur le règne : J. Prà5ek, Kam- byses : AO, 14, 2, 1913. Sur la conquête de l'Égypte : G. Radet, La première incorporation de l'Égypte à l'Empire perse : REAn, 31, 1909, p. 201 ss. Sur la mort de Cambyse : W. Schulze, Der Tod des Kambyses : Sitzungsberichte de l'Académie de Berlin, 37, 1912, p. 702. Bardija et Gaumâta. —■ Kahrstedt, Smerdis : PRECA2, III, A, 1, col. 710 ss. W. Hutecker, Uber den falschen Smerdis, Kônigsberg, 1886. Darius 1. — J. PrAIek, Dareios I : AO, 14, 4, 1914. Darius I à III. —- Swoboda, Dareios : PRECA2, 4, 1901, col. 2184 ss. (bibliogr.), qui donne aussi la biographie des princes de même nom, fils de Xerxès I et d'Artaxerxès II. Il en est de même dans Kônig, Dârejauiôl : RLAS, 2, 1934, p. 121 ss. Xerxès I. — K. Lehmann-Haupt, Xerxès und die Babylonier : Wochenschrift fur klassische Philologie, 17, 1900, col. 959 ss. Artaxerxès I à IV. —• Kônig, ArlhaSasa : RLAs, I, p. 156 ss. Antérieurement, Nôldeice, Arlaxerxes, PRECA2,2,1896, coi. 1311 ss., N. Hiréchy, Arlaxerxes III Ochus and his reign, Chicago, 1909. Cyrus le Jeune. —- F. Weissbach, Kyros, op. cit., n° 7, col. 1166 ss. Antérieurement, G. Cousin, Kyros le jeune en Asie Mineure, Nancy, 1904. Religion. — On consultera P. Dhorme, La religion des Achêmê¬ nides : RB, 10, 1913, p. 15 ss. Les sources étrangères sont réunies dans C. Clemen, Fontes historiae religionis persicae (textes grecs et latins), Bonn, 1920. Sur la date de Zoroastre, voir CAH, 4, 1926, p. 616 ; dans le même ouvrage, bibliographie sur la religion perse, p. 616 s. E. Benveniste, The Persian Religion according to the chief greek iexls, Paris, 1929. Alphabet perse. —■ Weissbach, Die Keilschriflen der Achâmeniden, indique les hypothèses relatives à l'invention de l'alphabet perse et estime que cet alphabet n'est pas antérieur à Darius I. Cependant on s'accorde généralement à rapporter à Cyrus le Grand le relief accompagné d'une inscription trilingue « Je (suis) Cyrus, roi, aché- ménide », que l'auteur attribue, non sans réserves, p. xxviii et 126 s., au fils d'Artaxerxès II. Art. — On consultera G. Perrot et C. Chipiez, Histoire de l'ar dans l'antiquité, 5, 1894 ; F. Sarre, Die Kunst des alten Orients 312 PROCHE-ORIENT ASIATIQUE Berlin, 1922, traduction française par P. Baudry, L'art de la Perse ancienne, Paris, 1923 ; A. Godard, L'art de la Perse ancienne, Nou¬ velle histoire universelle de l'Art, Paris, 1930, p. 167 ss. (bibliogra¬ phie). G. Hill, Coinage from ils origin to the persian war : CAH, 4, 1926, p. 120 ss., étudie la monnaie depuis ses plus anciennes formes. Auparavant ont paru : E. Babelon, Traité des monnaies grecques et romaines, Paris, 1901 ss. ; P. Gardner, The goli coinage of Asia before Alexander the Great, Oxford, 1908, et Hislorg of ancienl Coinage, 700-300, B. C., Oxford, 1918. M. Pillet, Le palais de Darius à Suse Paris, 1914. Éléphantine. — Sur la colonie juive d'Éléphantine, fondée proba¬ blement par des mercenaires juifs, antérieurement à la conquête perse de l'Egypte, et renforcée par des enrôlements, des déporta¬ tions et des exodes volontaires, colonie où Jahô (Jahvé) était honoré dans un temple, dans l'onomastique, dans les serments et par la célébration de fêtes, telles que la Pâque et les azymes, mais non exclusivement, puisqu'on vénérait aussi des divinités subalternes qui paraissent être ses substituts ou ses hypostases, on consultera L. Hennequin, Êléphantine (La colonie militaire juive d'), Sup¬ plément au Dictionnaire de la Bible, II, 1934, col. 962 ss., qui donne une importante bibliographie. État des questions. — 1. Règne de Gaumâta. •— Il existe des tablettes du 2a et du 3° mois de l'année de l'accession du pseudo- Bardiya, et d'autres des 7 premiers mois de sa première année ; il en résulte un règne d'au moins 18 mois, avec une étrange lacune de 10 mois consécutifs. Dans l'inscription de Behistoun, Darius cite deux dates relatives à la révolte de ce prétendant : celle où Gaumâta déclare être Bardiya, le 14 viyakhria, qui correspond au 12e mois de l'année babylonienne ; et celle de son accession, le 9 gharmapada, dont l'identification n'est pas encore établie, les uns le rapportant au 1" mois de l'année babylonienne, les autres, au 4» mois. Selon Hérodote, le mage aurait régné en tout 7 mois ; c'est pourquoi G. Gray, dans CAH, 4, 1926, p. 662, propose de considérer dans ce cas, et tout à fait exceptionnellement, l'année d'accession et la 1" année comme identiques. 2. Chronologie de la période des révoltes après la mort de Cambyse. — Dans l'inscription de Behistoun Darius marque les dates des événements par le seul nom du mois, jamais par celui de l'année. Quatre fois il emploie l'expression hamahgâyâ lharda que G. Gray, op. cit., p. 663, traduit ■ dans la même année » ; celui-ci en conclut que la répression fut achevée au cours de la seconde année du règne. Cette question a été antérieurement discutée par F. Weissbach, Zur Chronologie der Bïsutûn-Inschrifl : OLZ, 11, 1914, col. 485. CHAPITRE VII L'AGONIE DE LA CIVILISATION MÉSOPOTAMIENNE C'est un usage de considérer la conquête de l'Asie par Alexandre comme le terme de l'histoire du Proche- Orient asiatique. Cependant la civilisation créée par les Sumériens, et développée par les Babyloniens, ne disparaît pas immédiatement après la ruine de l'em¬ pire perse ; elle dépérit lentement et se manifeste encore, au moins dans le culte religieux, jusqu'aux environs du début de l'ère chrétienne. Le prestige dont jouissait la capitale créée par Hammourapi, et restaurée par Nabuchodorosor II, est tel qu'Alexandre choisit Babylone pour capitale de l'Asie et se propose de relever le temple du dieu Mardouk, détruit par Xerxès quand ce prince avait réprimé les révoltes de ses sujets, rasé leurs temples et instauré partout son empire dans le culte unique d'Ahoura-Mazda. Même après l'établissement des Séleucides dans une nouvelle cité, Séleucie sur le Tigre, fondée par Séleucus Nicator, l'ancienne religion mani¬ feste une certaine vitalité à Babylone, à Borsippa, à Ourouk, à Sippar. Les auteurs classiques en portent témoignage et des documents cunéiformes confirment la véracité de leurs renseignements. Bérose, au début du ine siècle, n'est pas le seul à tenter de recueillir les anciennes traditions. Dans les écoles des temples se manifeste une grande activité ; les scribes font des copies des vieux textes liturgiques dont ils ont retrouvé des exemplaires anciens dans les ruines des temples ou même dans des pays étrangers 314 PROCHE-ORIENT ASIATIQUE où des tablettes ont été emportées comme dépouilles des villes pillées. Bes documents de cette époque pro¬ viennent surtout des archives du principal temple d'Ourouk ; le culte d'Anou y demeure florissant : les rituels en font foi, ainsi que la fréquence du nom du dieu dans l'onomastique. Certains hommes portent deux noms, et parfois leur second nom est d'origine grecque, mais il est difficile de constater jusqu'à quel point, malgré la construction de théâtres dans les principales villes, l'influence grecque se développe et ruine les anciennes traditions. La monnaie d'Alexandre reste longtemps en usage dans les transactions ; on utilise ses statères d'argent, et plus rarement les statères d'or. Des documents d'intérêt privé portent les empreintes d'un grand nombre de sceaux sur les bords de la tablette ; ce sont ceux de la personne qui contracte un engagement et des témoins de l'acte, jamais celui du scribe ou celui de la personne envers qui est pris l'engagement. A'usage du cylindre-sceau, en régres¬ sion depuis le dernier siècle de la monarchie assyrienne, est maintenant presque complètement disparu, et dans le décor des sceaux plats les sujets grecs se substituent très souvent aux sujets traditionnels de la Basse Mésopotamie. D'aucuns s'intéressent, comme au temps de Ham- mourapi, aux disciplines mathématiques, qui seront transmises à l'Occident par l'intermédiaire des Grecs et des Arabes, et les spéculations modernes ne nous ont pas complètement affranchis des méthodes de calcul inventées par les Sumériens à l'aurore de la civilisation : nous continuons à diviser la circonfé¬ rence du cercle d'après le système sexagésimal, les heures du jour se calculent d'après les mêmes prin¬ cipes, et si l'année civile est une année solaire dont l'origine remonte à l'Égypte, la synagogue et les églises chrétiennes règlent leurs fêtes d'après le calen¬ drier luni-solaire que les Juifs ont emprunté, pendant la Captivité, aux habitants de Babylone. CHAPITRE VII NOTES Sources. — 1. Sources épigraphiques et littéraires. — F. Thureau- Dangin, Les rituels akkadiens, Paris, 1921, présente un groupe de textes religieux qui, pour la plupart, ont été copiés à l'époque séleu- cide sur des documents plus anciens, notamment à Ourouk. 2. Sources archéologiques. — Des empreintes de sceaux de cette époque se trouvent notamment dans L. Delaporte, Catalogue des cylindres du Musée du Louvre, Intailles des Séleucides, n° A 802 à 812, p. 177 s., pl. 122 s. 3. Documents économiques. — A titre d'exemple nous citerons A. Clay, Légal Documents from Erech dated in the Seleucid Era (312-65 B. C.), Babylonian Records in the Library of J. Pierpont Morgan, II, New Haven, 1920 ; M. Rutten, Contrats de l'époque séleucide conservés au Musée du Louvre, Paris, 1935. - -.• t. j - ■- ■:, . it .o v.ï ... ,,H:'àh-ïua •ï.-ïi "Vs .'-À'' Hèl-!:;-' •kSi . si> sH^13'kfîjïï> INDEX Les lettres majuscules ont été utilisées pour les noms de divinités, d'hommes et de peuples ; Les majuscules italiques, pour les noms géographiques anciens ; Les italiques, pour les noms géographiques modernes. On a usé des abréviations suivantes : d. dieu, déesse ; i. ishshag, ishshakkou ; pr. prince ; r. roi ; re. reine ; s. soukkal, soulckallou ; sm. soukkalmah, soukkalmahhou ; t. temple ; v. voir. Les cartes mentionnées sont celles de l'Atlas historique, fasc. 1. A A-ANNI-PADDA, r. d'OUB, 76, 77, 82, 8G s. ABALGAMASH, pr. de BA- RAHSI, 92. ABANA, Nahr Barada, 9, 10, carte V. ABDI - ASHIRTA, r. d'A- MOURROU, 165. ABDI-ASTART, r. de TYR, 42. ABDI-HÉPA, v. POUDI-HÉ- PA. ABDI-MILKOUTTI, r. de SIDON, 45, 256, 259. ABIA, r. de JUDA, 43, 230. ABI-BA'AL, r. de GOUBLA, 230. ABI-BA'AL, r. de TYR, 41. ABI-ESHOUH, r. de BA- BYLONE, 36, 142. ABIMÉLEK, 226. ABIRATTASH, r. de BA- BYLONE, 38. ABI-SARÊ, r. de LARSA, 34. ABISHÉMOU, r. de GOU¬ BLA, 37, 145. AB-OU (t. du d.), 75, 83. Abou Habba, SIPPAR. Abou Hawâm (Tell), CAÏF- FA, 10, 24, 178, carte V. Abou Shahrein, ÉRIDOU. Abou Sif, 50. ABRAHAM, 144, 150. — CHAMP D'ABRAHAM, 230. Abréviations, xxxm. Abla (Tell), 246. Acclimatation, 224. ACHAB, r. d'ISRAËL, 43, 907 c 247 ACHAZ',' r. d'e JUDA, 45. ACHAZIA (OCHOSIAS), r. d'ISRAËL, 43, 239. ACHÉENS, 116, 128, 167, 171, 178, 184. Cf. AHHI- JAWÀ. ACHÉMÉNÈS, HAI-IAMA- NISH, ancêtre des rois achéménides, 292, 296. 318 PROCHE-ORIENT ASIATIQUE ACHÉMÉNÈS, satrape A'É- GYPTE, 305 s. achéménide (écriture), 61, 293, 311. acheuléo-levalloisien, 31, 49. acheuléen, 24, 31, 49, 54 s. ACRE (SAINT JEAN D'), AKKO, 'Akka, 9, carte V. ADAB, Bismya, 19, 82. — (Dynastie d'), 32, 79, car¬ te II. ADAD-APAL-IDDIN, r. de BABYLONE, 40, 224, 233. ADAD-IDRI, HADADÉZER, r. de DAMAS, 237. ADAD-NARÂRI I, i. d'AS- SUR, 38, 169, 182, 209, 216. — (NIRÂRI) II, r. A'ASSYRIE, 42, 225, 233s. 235, 237. — III, r., 42, 240, 245, 249. ADAD-SHOUM-IDDIN, r. de BABYLONE, 40, 174, 187. ADAD-SHOUM-OUTSOUR, r. de BABYLONE, 40, 179. ADAM, 30. ADAMDOUN, 107. ADASI, i. d'ASSUR, 36. adda, 111, 112. ADDAPAKSHOU (ou AT- TAPAKKAT), s. de SUSE, 37, 113, 122. Ader, 28, carte V. Adjdjoul (Tell el-), 28, carte V. administration, 271, 293. ADONIS, d., 97. ADONIS, Nahr Ibrâhim, 10. adoption, 134, 190, 198, 285. ADOUM (MA)TO U, el-Djôf, 255, 284, carte I. adourar, 111. adultère, 133, 136, 198, 212. aériennes (vues), 13. 'Affoûlé (el-), 25. affranchi, 132 s. Afimié, APAMÉE. Afrique septentrionale, 229. AGABTAHA, 170, 182. AGGA, r. de KISH, 32. AGOUM, r. de BABYLONE. I, 36. — II (KAKRIME), 38, 143, 152, 154. AGOUSHAJA, d. (Poème d'), 140, 149. Agrab (Tell), 19, 67, II, car¬ te II. agriculture, 51, 80, 136. AHHIJAWÂ, 116, 167, 171, 174, 184. Cf. ACHÉENS. AHI-ASSUR, i. d'ASSUR, 36. AHIMITI, r. A'ASDOD, 252. AHIRAM, r. de DOUBLA, 177, 179. AHLAMOÛ, 224, 236. Ahlatlibel, 21. Ahmar (Tell), TIL BARSIB. AHMOSIS, r. A'ÊGYPTE, QQ 1 CE 1 E7 AIIOURA-MAZDA, d., 299, 301 s., 305, 310. AHSHÉRI, r. des MAN- NÉENS, 262. Ahymer (Tell el-), KISH. Aï, r. A'ÊGYPTE, 186. 'AI, el-Tell, 26, carte V. AIDARKALAMA, r. du PAYS-DE-LA-MER, 38. ail, 80. Akaba (golfe d'), golfe êla- nilique. AKHORIS, r. A'ÊGYPTE, 292, 307. alcitou, 140, 149. 'Akka, ACRE. AKKAD (dynastie d'), 32, 77, 89, 90, 99. — Pays, 7, 105, 111. AKKADIENS, 6, 9, 91, 261. akkadienne (langue), 130, 178. AKKARON, EKRON, 254, carte V. AKOURGAL, r. de LAGASII, 32, 77. AKSHAK, OPIS (dynastie d'), 32, 88. Aladja Heuyuk ou Heuyuk (d'Aladja), 14, 21, 186, 191, 202, 204, carte IV. ALAGAR, r. A'ÉRIDOU (SHOUBAROU), ALAGA- ROS, r. de BAB YLONE, 30. ALAKSANDOU, r. de Wl- LOUSA, 163, 171, 184. ALASIJA, Cypre, 158, 174 s., 181. Albright (W.), 16, 26 s. ALEP, HALPA, IIALAB, 8, U, 127, 142, 154. 158 s., INDEX 319 167, 194, 237, cartes I, III, VIII. ALEXANDRE, r. de MA¬ CÉDOINE, 222, 308. ALEXANDRETTE, 8, car¬ te IV. Alishar Heuyuk, ANKOU- WA (?), 21. ALLA, i. de LAGASII, 34. ALLAMOÛ, 223. ALMAN, 152. ALÔROS, r. de BABYLONE, 30. ALOULIM, r. d'ÉRIDOU (SOUBAROU), 30. alphabet, 61, 143, 145, 178, 187, 311. ALSHÉ, ALZOU, 165, car¬ te IV. ALTAQOU, ELTEQÊ, 254. Altoun Keupru, SIMOUR- ROUM. AMANUS, 8, 81, 91, 237, 241, carte IV. Amarna (Tell el-), IKHOUT- ATON, 164, 181, carte IX. Amarna (Époque d'ei-), xxv, 164, 181, 405, 437, 440. AMAR-SIN, v. BOUR-SIN, r. d'OUR. AMASIS, r. à'ÉGYPTE, 45, 283, 290, 292, 294. AMATSIA, r. de JUDA, 43, 240. AMBARIS, r. de TABAL, 251, 264. ambre, 230. AMEGALANOS, r. de PAN- TIBIBLA. — ENMEN- GALANA de BAD-TIBI- RA, 30. AMELON, r. de PANTIBI- BLA. — ENMENLOU- ANA de BAD-TIBIRA, 30. amêloû, 210 ; amêloum, 131 s. AMEMPSINOS, r. de LA- RANCHA. — ENSIBZI- ANA, r. de LARAII, 30. AMENHEMAT I, r. d'ÉGYP- TE, 37, 144. — II, 37, 144. — III, 37, 145. — IV, 37. AMÉNOPHIS I, r. à'ÉGYP¬ TE, 39. — II, 39, 159, 177. — III, 39, 163 s., 177 s., 181. —IV (IKHOUN- ATON), 22, 39, 159, 163, 164, 181, 186. 'Ammân, RABBATH-AM- MON. AMMÉNÔN, r. de PANTI- BIBLA, 30. AMMIDITANA, r. de BA¬ BYLONE, 36, 142. AMMIZAD O UGGA, r. de BA¬ BYLONE, XXVII, 36, 89, 122, 142. AMMON (pays d'), 11, 226, 227, 281, 290. AMMOUNA, r. de HATTI, 37, 154. AMON (oasis d'), 294. AMORRHÉENS, 107, 121, 140, 142, 152. 'AMOUQ, 247. AMOURROU, 93, 156, 175, 223, 224, 237. — (Adda d'), 112. — (Dieu d'), 140. — (Mur d'), 107. Amqa, 193. AMRAPHEL, 150. AMYRTAIOS, pr. de BOU- TO, 306 s. AMYTIS, 278. ANA-ASS UR-0 U TÊR-A TS- BAT, PITROU. ANAHITA, d., 302. ANAT, d., 177. Anciens, 132. Andrae (W.), 17. âne, 80. animaux domestiques, 80, 201. ANITTA, r. de KOUSSAR, 37, 117, 123, 186. ANKOUWA, Alishar Heuyuk (?), 21. ANNANI, 87. années, comput, 153. — noms, XXVIII. ANN OUBANINI, r. de LOULLOUBOU, 94. ANOU, d., 224, 314. ANOU-MOUTABIL, sh. de DÊR, 109, 120. ANSIIAN, ANZAN, 96, 106, 109 s., 113, 170, 262, 283. ANSIR, r. de MÂRI, 32, 88. ANTALKIDAS (paix d'J, 306. 320 PROCHE-ORIENT ASIATIQUE antédiluviens (rois), 30, 69. ANZAN, v. ANSHAN. A'ouadj (Nahr el-), PARPAR. APAMÊE, Afimié, 22. aphasie, 168, 184. Aphek, 238. APIL-SIN, AWÊL-SIN, r. de BABYLONE, 36. APIS, 295. apprentissage, 137, 286. APRIÈS, r. d'ÉGYPTE, 45, 281. APSOU, 69. apsou, 95. aqueduc, 17, 266. Araba (ouadi el-), 9. ARABES, 255, 257 s., 262. ARABIE, 16, 92, 238, 242, 279. ARACHOSIE, 284, 297. ARAKHA, 297. ARAD-MALIK, 255. ARAD-NANNAR, i. de LA- GASH, 34, 107, 119. ARADUS, ARWAD. 'Arak (couteau de Gebel el-), 65, 71. ARAL, 284. ARAM, 92. — des deux fleuves, 224. ARAME, r. d'OURARTOU, 43. ARAMÉENS, 7, 92, 179, 221, 223 s., 236 s., 254, 261. araméennes (inscriptions), 241. — araméens (papyrus), 310. ARBA-ILO U, O URBILO UM, ARBËLES, Erbtl, 7, 106 s., 256, carte III. arche d'alliance, 227. archéologiques (sources), 87, 100, 101, 104, 118, 120, 148, 162, 193, 205, 216, 233, 248, 277, 310, 315. architecture, 60, 82, 87, 140, ARDYS, r. de LYDIE, 45, 261. ARGÉE, 8. argent, moyen de paiement, 80, 108, 201, 213. ARGISTI I, r. à'OURAR¬ TOU, 43, 243. — II, 45, 252. ARIASPÈS, 307. ARIK-DÊN-ILOU, i. d'AS- SUR, 38, 169, 181, 208. ARINNA, 197. — (Déesse d'), 172, 201, 203. ARIOBARZANE, 307. ARISEN, r. de NAWAR, 92, 101. Arlsh (ouady el-), TORRENT D'ÉGYPTE, 10, 279. Arik (R.), 21. ARLAGAN, r. de GOU- TIOUM, 95, 103. ARMAN, 169. armée assyrienne, 210, 272. — égyptienne, 171. — hittite, 171, 199. —■ is- raélite, 227.. ■—• mède, 262. — néo-babylonienne, 286. ARMÉNIE, 12 s. ARNE (T.), 21. ARNON, Seil el-Môdjib, 28, carte V. ARNOUWANDA I, roi de IIATTI, 39, 166 s., 184. — II, 41, 174, 186. AROUNA, d., 202. AROUNTA, ORONTE, Nahr el-Asy, 9. ARPAD, 241. Arpalshiya (Tell), 17, 32, 57 s., 83. ARP10UM, ARWOUM, r. de KISH, 32. ARRAPHA, Kerkouk, xm, 7, 148, 157, 188, 193, 263, carte III. ARSACÈS, ARTAXERXÈS II. ARSITIS, 306. Arslan Tash, HADITOU, 22, 246. Arslaniepè, MALDIJA, Ma- latya, 20. Arsouz (Djêbel), IBLA. art, 55, 65, 82 s., 96, 140, 148, 191, 202, 206, 213, 216, 244, 249, 268, 274, 279 ss., 303, 310 s. ARTABAZE, 308. ARTASOUMARA, r. de NOURRI, 39, 163, 164. ARTATÂMA I, r. de NOUR¬ RI, 39, 159, 163. — II, 39, 163, 164 ss. INDEX 321 ARTAXERXÈS (ARTAK- SHATSA) I, LONGUE- MAIN, roi de PERSE, 293, 305. — II, MNÉMON, 292, 302, 306. — III, OKIIOS, 292, 307. — IV, BESSOS, 292, 309. ARWAD, ARADUS, Rouâd, 9, 158, 175, 224, 237, 257, 260. ARYANDÈS, 297 s. ARYENS, 8, 116, 194, 284. ARZAWA, 166, 168, 171, 174. ASA, roi de JUDA, 43, 239. ASCALON, Khirbet Asqalân, 10, 27, 242, 254, 257 s. ASDOD, 251, 261. Ashtshyâli, 19, 121. asianiques, 115. Asie Mineure, 3, 8, 9, 13 s., 21, 56, 84, 91, 98, 116, 123, 153, 168, 174, 248, 252, 303, 308. ASKASEPA, d., 202. Asmar (Tell), ESHNOUN- NA. Asqalân (Khirbet), ASCA¬ LON, 27. ASSARIIADDON, ASSUR- AH-IDDIN, r. d'ASSYRIE, 44, 151, 246, 255, 256 ss., 264, 266. — (Chronique d'), 266. association, société, 132, 137. ASSUR, d., 69, 208, 216, 232. ASSUR, pays, v. ASSYRIE. ASSUR, Qal'al Shergât, xm, 7, 17, 123, 33, 66, 82, 96, 106, 114, 154, 199, 163, 173, 179, 193, 204, 216, 223, 244, 245, 256, 263, 264, 289, cartes III, IX. ASSUR-AH-IDDIN, ASSA- RHADDON. ASSURBANIPAL, ASSUR- BÂNI-APLI, r. d'ASSY¬ RIE, 17, 44, 225, 249, 258, 259 s., 267. ASSUR-BÊL-KALA, r. d'AS¬ SYRIE, 40, 216, 224 s., 232, 235, 237. ASSUR - BÊL - NISHÊSHOU, i. d'ASSUR, 38. ASSUR-DÂN I, r. d'ASSY¬ RIE, 40, 179, 232. — II, 42, 232. — UI, xxvn, 42, 241, 243, 246, 249. ASSUR-DÂN-APLI, 240. ASSUR - ETIL - ILÂNI, r. d'ASSYRIE, 44, 262, 264, 263. ASSUR- ETIL- ILÂNI-MOU- KÎN-APLI, ASSARHAD- DON. ASSUR - ETIL - SHAMÊ - IR- TSITI-BALLITSOU, 264. ASSUR - MOUKÎN - PALOU (ou PALEA), 264. ASSUR-NÂDIN-AHHÈ, i. d'ASSYRIE, 38. ASSUR-NÂDIN-APLI I, r. d'ASSYRIE, 40, 179, 232. ASSUR-NÂDIN-SHOUMI, r. de BAB YLONE, 44, 254 s., 264. ASSUR-NÂTSIR-APLI I, r. d'ASSYRIE, 40, 232, 237. — II, XVII, 17, 42, 244, 253. ASSUR-NIRÂRI I, i. d'AS¬ SUR, 36. — II, 38. — III, 38. — IV (NARÂRI), r. d'ASSYRIE, 40, 232. — V (NIRÂRI), r., 40. — VI, 42, 241 s., 246, 249. ASSUR-OUBALLIT I, r. d'ASSYRIE, 38, 159, 165 s. 181 s., 208, 213 s., 216. — II, 44, 263, 278 s. ASSUR-RÂBI I, i. d'ASSUR, 3S. — II, 40. ASSUR-RÈSH-ISHI, r. d'AS¬ SYRIE, 40, 216, 223, 232. — II, 40, 232. ASSUR - RÎM - NISHÊSHOU, i. d'ASSUR, 38. ASSUR-RÎM-NISHÊSHOU, éponyme, 235. ASSUR-SHAD-TSÂBÊ, r. d'ASSYRIE, 38. ASSUR-SHARRAT, re., 265, 268. ASSYRIE, ASSUR, xv, xvii, xxv, xxvm, xxix, 7, 8, 12 s., 16, 31, 33, 35 s., 38, 40, 42, 44, 61, 96, 104, 121, 142, 155, 157, 165, 167, 172 ss., 179, 181, 183, DZLAPORTE, DRIOTON ET VANDIER — T 21 322 PROCHE-ORIENT ASIATIQUE 198, 203, 221, 223, 232, 236, 239, 241 ss., 250, 271, carte III. ASSYRIENS, 9, 114, 169, 172 298 ASTOUWATOUMAJA, r. de KARGAMIS, 240, 248. astronomie, xxv, 89, 275, 277. ASTYAGE, ISHTOUMEGOU, r. des Mèdes, 45, 283. Asy (Nahr el-), AROUNTA, ORONTE. ATAB, r. de IilSH, 32. ATABBA, r. de KISH, 32. ATIIALIE.r. de JUDA,43,239. ATHÈNES, 308. athénienne (flotte), 306. 'Athlilh, 23, 54, carte V. Alhos (Mont), 298. ATHRIA, 296. ATHRIBIS, LIMIR-ISH- SHAKKO U-ASS UR. Atlantique, 229. ATOSSA, r., 305. ATOUNA, 250. Aishana (Tell), 22. ATTAR-KITTAH, r. d'É- LAM, 39, 170, 187. 'ATTARSAMAK, r. d'ifl- PAD, 246. aurignacien, 51. AUTOPHRADATE, 307. autruche, 80. AVARIS, PER-RAMSÈS, TANIS, 155, 162, 177. Avesta, 301. avortement, 212. AWAN, 107. — (dynastie d'), 32, 78. — (autre dynastie), 33, 94. AWÊL-MARDOUK, ÉVIL- MÉRODACH, r. de BA- BYLONE, 44, 283, 289. awôloum, v. amêloû. AZARIA, r. de JUDA, 43. AZI-BA'AL, r. d'ARWAD, 260. AZIROU, r. à'AMOURROU, 165, 167, 184. AZOURI, r. d'ASDOD, 252. B BA'AL, d., BA'AL TSA- POUNA, 178. BA'AL, r. de TYR, 45, 257 s., 266. BA'ALEZOR, r. de TYR, 45, 283. BA'AL-OUTSOUR, r. de TYR, I et II, 42. BA'ALAT, d., 248. BABA, BAOU, d., 103. BAB-SALIMETI, 255, car¬ te II. BABYLONE, 7, 11 ss., 30, 34, 36, 38, 40, 42, 44, 89 s., 110, 112, 120, 127, 143, 146, 159, 166, 174, 224, 233, 243, 252 s., 255, 263, 279, 285, 291, 293, 299 s., 302, 308 s., 313, cartes I, II, IX. BABYLONE (d'ÉGYPTE), 290. BABYLONIE, xvii, xxix, 7, 119, 174, 179 s., 182, 221, 223, 225, 232, 238. 240, 248, 250, 261, 265, 269, 284, 296 s. babylonienne (néo-), dynas¬ tie, 44, 263, 278 ss., 289 ss, BACTRES, 290, carte VIII. BACTRIANE, 284, 297, 305, carte VIII. Bade (F.), 26. Bad-Iiora (Tepè), 20. BADOU, r. de LAGASH, 86. BAD-TIBIRA, PANT1BI- BLA, 30. BAÉSHA, r. d'ISRAËL, 43, 231. BAGOAS, 338. Bagoush, 23. Bahrein, DILMOUN. baïroum, 138. BAKHTAN, 173, 186. BALA-ISHSHAN, s. d'É- LAM, 37, 114, 122, 170. Balâta, SICILEM. Balawât (Portes de), 244, 245. BALIH, r. de KISH, 32. Balou'a (Iihirbel el-), 28, 225, 234, carte V. BALOULOU, r. d'OUR, 32, 77. BALTHAZAR, BÊL-SHAR- OUTSOUR, 284 s. INDEX 323 Banks (E.), 19. BA'OU-AHÊ-IDDIN, r. de BABYLONE, 42, 161, 240, 247. Barada (Nahr), ABANA. BABAHSI, 92, 110. BARDIJA, SMERDIS, TA- NOUWAZARKA, TANA- OXARÈS, TANYOXAR- KÈS, 293 s., 311. Barghouthiyat (Tell), 18 s., carte II. Barkal (Stèle de Thoutmosis III au Djébel), 163. BARNAMTARRA, 87. barques, 78 s. BAR-REKOUB, BAR-RA- KAB, r. de SAM'AL, 248. Barrois (A.), 24. BARSALNOUNNA, r. de KISH, 32. Bartoccini (R.), 28. BARUCH, 286. BA'SA, r. A'AMMON, 237. BASAN, Hauran, 11, car¬ te V. BASHIMÈ, 107, 109. BAS-PAYS, 171. Bavian (bas-reliefs de), 13, 265, carte III. BAZÂ'A, i. d'ASSUR, 36. BÂZOU, 257. Behisloun (relief de), 297, 310, carte VIII. Beisan, BETH-SHAN. Beilin, BETHEL. Beit-Mirsim, KIRYATH SE- PHER 1, 27, carte V. Beka'a, COELE-SYRIE, SY¬ RIE CREUSE, 9. — Be¬ ka'a de JÉRUSALEM, 49, 55. BÊL, 131. BÊLAT-ÊKALLIM, d., 106. BÊL-BÂNI, i. d'ASSUR, 36. Belck (W.), 13. BÊL - HARRÂN - BÊL-OUT - SOUR, 242, 246. BÊL-IBNI, r. de BABYLO¬ NE, 44, 253 s. Bender-Boushir, LIYAN. BEN-HADAD I, r. de DA¬ MAS, 43, 231. — II, 43, 239. Beni-Hassan, 144. Bent (Th.), 21. BENTÉSINA, r. A'AMOUR- ROU, 170, 173, 184. BÉROSE, 30, 69 s., 269, 289, 313. BEROUTA, BÉRYTE, Bey¬ routh, 9 s. BESSOS, ARTAXERXÈS IV, 309. BETHEL, Beilin, 26, 144, 229 s., carte V. Bethpalelh, 23. BETH-REHOB, 224. BETHSABÉE, 227. BETH-SHÂN, Beisan, Tell el-Hoesn, 10, 25, 170, 176, 184. BETH-SHEMESH, 'Ain esh- Shems, 26, 240. BETH-ZOUR, Khirbet ei-Ta- beiqa, 27, carte V. beurre (fabrication du), 80. Bewsher, 13. Beyrouth (sphinx de), 150. Beyrouth (Nahr), 10. Bible, xvm, 3, 176. —• chro¬ nologie, XXVIII. bibliographie générale, xv. — bibliographie, 148,194, 205, 217, 249, 310. bibliothèque d'Assurbanipal, 17, 214, 253, 264, 268. biens domaniaux, 138. —• de famille, 135. —■ de la femme, 211. — fonciers, 136. — immobiliers, 136. bilingues (inscriptions), 92, 94, 102, 170. Billa (Tell), 33, 66, 194, carte III. BILLAMA, i. d'ESHNOUN- NA, 110. BINGANISHARRI, 100. Birs Nimroud, BARSIP, BORSIPPA. Bismya, ADAB. bison, 80. B'IT-AGOUSI, 241. bît-hilâni, 191, 243. BÎT - HOUMRI, ISRAËL, 231. BlT-JAKIN, 238, 250 ss. Bittcl (K.), 21. 324 PROCHE-ORIENT ASIATIQUE Bitume, 59. — exportation, 67. Blau (monuments), 66. Blé, 81. Bliss (F.), 26 s. BOCCHORIS, r. d'ÉGYPTE, 45. Boghazkeuy, HATTOUS. Bor (stèle de), 242, 248 s., carte IV. BORSIPPA, BARSIP, Birs Nimroud, 7, 313. bos primigenitus, 80. Botta (E.), 13, 16. bouclier, 79. Boulgarmaden, 248, carte IV. BOURIASH, BORÉE, d., 153. BOURNABOURIASH 1, r. de BABYLONE, 38. — II, 38, 161, 166, 181. BO URSffANDA, XIIJ, 91, 100, 115, 117. BOUR-SIN, r. d'ISIN, 34, 110, 120. BOUR-SIN, roi d'OUR, 34, 106, 118 s. boycottage, 174. bracelets, 153. Brak (Tell), 23. Bridges (H.), 12. brigands, 136. briques émaillées, 280. — peintes, 213, 216. — piano- convexes, 82. Brissa (ouadi), 283. bronze (période du), 98. — (statue en), 170. BUBASTE, 308, carte IX. Burclchardt (J.), 14, 16. butin, 92. Buyuk Kalè, à Boghazkeuy. Buzy (D.), 55. BYBLOS, GOUBLA. C cachet plat, 58, 60, 62, 67, 115, 183, 203, 314. Caïffa, Tell Abou Hawam. calendrier, 109. CAMBYSE, KAMBOUZIJA, I, r. d'ANZAN, 44, 292. — II, r. de PERSE, 44, 291 s., 311. CANAAN, XIX, 33, 143, 149, 155 ss., 163, 171, 175 ss„ 181, 184, 225 ss., 230, 233. CANANÉENS, 143, 155, 208, 236. canard, 80. canaux, 80, 105, 136. capitalistes, 132. CAPPADOX, Delidjè Sou, 116. capsien, 50 ss. Captivité de Babylone, 282. CARIENS, 261, 294. CARMANIE, 285. CARMEL, 9, 10, 49, 156. Carrière (B.), 24. CARTHAGE, 226, 294, car¬ te VI. Caspienne (mer), 8, cartes I, VIII. casque, 79. CASSANDANNE, 291. casse-tête, 80. CASSIUS (mont), 9. catalogues de musées, xx. Caucase, 52, 60. caution, 137. CÈDRES (FORÊT DES), A M AN US. centralisation du pouvoir, 120, 130, 142. céramique, xx, 52 s., 57 s., 62, 64, 66 s., 70, 83, 97, 102, 145, 150, 177 s., 183, 206, 213, 216. chalcolithique, 25. CHALDÊE, 252. CHALDÉENS, KALDOU, 238, 240, 250, 257. chaldéenne (dynastie), 263. Chantre (E.), 14. char, 64. — de combat, 80, 152, 228. Chardin (J.), 12. chasse, 80. châtiments corporels, 136 s. chelléen, 31, 49, 55. cheval, 64, 116, 153, 155, 158, 188, 228. chèvre, 80. Chicago (fouilles de l'Univer¬ sité de), 14, 17. chien, 80. Chiera (E.), 17. INDEX 325 Chronique babylonienne, A, 233. — P, 161. chroniques, 233, 247, 269, 289, 310. chronologie, xxvi s., 29, 66, 69, 75, 77, 85, 88, 99, 105, 118, 120, 129, 154, 161, 230, 233, 247, 312. GILICIE, 8, 22, 229, 254, 261. CILICIENNES (PORTES), 8, 174, carte IV. CIMMÉRIENS, GIMIRRAI, 257, 261. cimetières, 66 s., 86. CIMON (paix de), 306. CISON, Nahr el-Mouqalla', 10, 168, carte V. cités-états, 73, 78, 117, 127. CITION, Larnaca, 251, 264. civilisation, 188, 196, 208. classes sociales, 131, 209. classiques (sources), 3, 12. CLAZOMÈNES, 307. Clermont - GANNEAU (Ch.), 15. collier, 153. Collingwood, 13. colonies assyriennes en Asie Mineure, 114 s., 123. colonne, 60, 82. COMMAGÈNE, 223, 236, 242, 252. commerce, 64, 67, 81, 91, 93, 96 s., 114, 137, 145, 228 s., 287. comptabilité, 108. comput des années, 153. concubinat, concubine, 134, 212. Conder, 15. Contenau (G.), 20, 24. cornaline, 67. corvée, 108, 132, 136, 213, 228. Coste (P.), 13. costume, 83, 153. Coucke (V.), xxvi. couffe, 81. COUNAXA (bataille de), 306. courrier, 109. Crawford (J.), 25. créancier, 137, 212. création, 30, 69. crémation, 52. CRÉSUS, r. de LYDIE, 45' 284. CRÈTE, CRETOIS, 3, 229. crimes et délits, 136, 198, 210. Cros (C.), 18. Crowfoot, 28. cruauté, 200, 210, 236, 272. culte, 69, 107, — cananéen, 229, 238. — funéraire, 136. — du roi, 196. cunéiforme (écriture), 3, 61, 178 293 CYAXARE, OUVAHSHA- TRA, r. des MÈDES, 45, 262 s., 282. Ctjclades, 3. cylindres de GOUDÉA, 93. cylindres-sceaux, 53, 62, 65, 67, 71, 81, 86 s., 93, 102 s., 109, 114 s., 145, 150, 153, 162, 203, 247, 314. V. glyp¬ tique, kounoukkou. CYPRE, ALASIJA, 168, 178, 185, 213, 229, 251, 254, 284, 307. CYROPOLIS, 284. CYRUS I, r. d'AJVZAJV, 44, 292. — II, r. de PERSE, 44, 263, 283 s., 289, 291 ss., 311. — le Jeune, 306, 311. D DADAMIS, 307. DÂDARCHICH, 297. DADASIG, r. de KISH, 32. DAHAE, 293. DAJAOUKKOU, DÉJOCÈS. DAKKOUROU, 256. DAMAS, 9 s., 41, 224, 227, 230 s., 236, 238 ss., 247, 250, cartes I, IV, V, VIII. Damghan, Tepè Hisar, 19. DAMIQ-ILISHOU, r. d'ISIN, 36, 112, 142. DAMIQ - ILISHOU, r. du PA YS-DE-LA-MER, 36. DAN, 229. Daniel (Livre de), 310. Danube, 298. DAONOS, r. de PANTIBI- BLA, DOUMOU-ZI, r. de BAD-TIBIRA, 30. DAPHNAE, 282 s. 326 PROCHE-ORIENT ASIATIQUE Darban-i-Gawr (relief de), 101. dariqucs, 300. DARIUS, DARIJAWAOUSH I, le GRAND, r. de PERSE, 30, 292, 296 ss. — II, OKHOS, 30, 292, 306. — III, CODOMAN, 292, 308. DARIUS, fils d'ARTAXER- XÈS II, 307. DATTASSA, 171. dattier, 80. DAVID, r. d'ISRAËL, 41, 226 s., 233. débiteur, 137. DEBORA, 226. déesse nue, 148. DÉJOCÈS, DAJAOUKKOU, r. des MÈDES, 45, 262. Delaporte (L.), 21. Delidjè Sou, GAPPADOX. délits, v. crimes. Déluge, 30, 69, 70. — de KISH, 67. Demavend, 257. déportation, 241. dépôt, 137. DÊR, 109, 111, 120, 250. DERBICES, 293. désert de SYRIE, 138. DlBÂN, Dibon, 28, 247, car¬ te V. dictionnaires, xvi. dieu, 71, 78, 107, 139, 145, 148, 190, 193 s., 200 s., 214. — de l'orage, 117, 201 s. — dieu des rois, 131. — dieux montagnes, 202. — roi-dieu, 107, 196. Dieulafoy (M.), 20. DILBAT, 111, carte II. DILMOUN, îles Bahreïn, 92, 252. disque ailé, 196, 302. dispersion (des Juifs), 2S2. Dix-Mille (retraite des), 306. Diyarbekir, AMIDA, 92, 102, carte IV. divinisés (rois), 92. Djabboul (sculpture de), 193. Djadjagha, 23. Djamshidi (Tepè), 20, car¬ te I. Djarablous, KARGAMIS. Djéball, GOUBLA. Djédeidê (Tell ed-), 27, car¬ te V. Djemdel Nasr, 18 s., 53, 63, carte II. — (période de), 31, 57, 60, 63, 70 s. Djemmé (Tell), GÉRAR 1, 28, carte V. Djèrîshé (Tell), 26. Djerwan, 266. Djeyhan, 22. Djezari (Telled-), GÉZER, 26. Djisr banât Yaqoûb, 24, 49. Djoha, OU MM A. Djoudeidê (Tell el-), 22. Djour, 304. documents écrits, 80, 133, 135, 137, 153. — (valeur des), 4. dolmens, 53. dommages-intérêts, 136. donation, 113, 122, 135. DÔR, Tanloura, 28, carte V, DORIENS, 122. dot, 188, 198, 211, 224, 228. DOUBZAH, r. de KISH, 32. DOUDOU, r. d'AKKAD, 34, 93 99. DOIJGGAGIB, r. de KISH, 32. Dougherty (G.), 16. DOUMOU-ZI, r. de BAD- TIBIRA, 30. DOUMOU-ZI, r. d'OUROUK, 32, 86. DOUNGI, v. SHOULGI. DOUPPI-TÉSOUP, r. d'A- MOURROU, 184. DOÛR -BÊL-HARRAN-BÊL- OUTSOUR, 242. DOÛR - KO URIGALZO U, 224. DOÛR - SHARROUKIN, Khorsabad, 7, 13, 16 s., 251 s., 264, 274. DO ÛR-ZAKAR, 111. DOT)R-RIMOUSH, 150. Douweir (Tell ed-), LAKISH, 27, carte V. Dra'a (Bab ed-), 28. Drehem, POUZRISH - DA- GAN, 108, carte II. droit assyrien, 148. — ba¬ bylonien, 148. — hittite, 148, 198, 205. INDEX 327 Dunand (M.), 23. Duvigneau (P.), 55. dynasties, tableau chronologi¬ que, 29 ss., 75 ss., 85, 88 s., 292. — listes dynastiques, xxvii, 73, 85. E EA, d., 69. EA-GÂMIL, r. du PAYS- DE-LA-MER, 38, 160. EA-MOUICÎN-SHOUMI, r. de BABYLONE, 40. EANATOUM, r. de LA- GASH, 32, 76 s., 83, 87. EANNA, t., 266. EBARAT, EBARTI, r. d'AIV- ZAN, 37, 113. EBARTI I, r. de SIMASH, 35, 121. — II, 35, 110, 121. EBIH-IL, 83, 87. EBIR-NÂRI, 257. ECBATANE, 284, 293, 302, 309. Échelles du Levant, 9. éclipse, 261, 282. — de lune, 119. — de soleil, xxvii, 119, 241. école, 63. économiques (documents), 87, 100, 104, 118, 120, 310, 315. — organisation, 136, 200, 286. —- situation, 80, 102, 108. écriture, 60 s., 63, 93 s., 145, 177, 182. édicule, 183, 203, 206. ÉDOM, 176, 226 s., 238 ss., 279, 281. ÊGÉE, 3, 146, 150, 213,-229. ÉGYPTE, 9, 20, 23, 31 ss., 56, 62, 64, 83, 89 s., 97 s., 117, 143 s., 149, 157, 159, 164, 166, 168, 171 s., 175, 177, 182, 184, 214, 225, 229 s., 239, 250, 255 ss., 262, 278 s., 283, 290, 294, 298 s., 305 ss. égyptien, ÉGYPTIENS, 9, 52 s., 155. — influence, 24, 25, 168. ÉIIOUD, 226. E-IBI-ANOUM, t., 268. EKOUR-OUL-ANNA, r. du PAYS-DE-LA-MER, 38. ÉLA, r. d'ISRAËL, 43, 231. ÉLAM, xxi, xxvi, 33, 35, 37, 39 s., 40, 42, 44, 80, 86, 91 s., 96, 100, 102, 106, 110, 112, 121, 159, 169, 179, 181, 186, 223, 250 s., 255 s., 260, 262. élamite, civilisation, 7, 61. — langue, 170, 180. — proto- élamite, écriture, 61, 63, 70 ; empreintes, 65 s. ÉLAMITES, 77, 107, 113, 129, 179, 240, 261. élanitique (golfe), golfe d'Aka- ba, 9, 228, 234, 240. ÉLÉPHANTINE, 15, 295, 310 s., carte IX. ÉLEUTI-IÉROS, Nahr el-Qé- bir, 9. ELIAKIM, JOJAKIM. ELI-BA'AL, r. de GOUBLA, 230. ELILI, r. d'OUR, 103. ELISSA, 42. ELLIL-BÂNI, r. d'ISIN, 36. ELLIL - KOUDOUR - OUT- SOUR, i. d'ASSUR, 40, 232. ELLIL-NÂDIN-AHHÊ, r. de BABYLONE, 40, 180. ELLIL-NÂDIN-APLI, r. de BABYLONE, 40, 143, 233. ELLIL-NÂDIN-SHOUMI, r. de BABYLONE, 40, 174, 187. ELLIL-NARÂRI, i. d'AS¬ SUR, 38, 209. ELLIL-NÂTSIR I et II, r. d'ASSYRIE, 38. ELLIL-NIRÂRI, r. d'AS- SYRIE, 168, 182. ELOULOU, r. d'AKKAD, 34, 99. — r. d'OUR, 11, 284. ELOULOUMESH, r. de GOU- TIOUM, 34. ÉLISÉE, 239. Emire (el-), 54. EMITSOUM, r. de LARSA, 34. ÉMOUTBAL, 113, 141. empalement, 136. 328 PROCHE-ORIENT ASIATIQUE ENAMMOUBI, s. de SUSE, 93, 102. ENANATOUM I, r. de LA- GASH, 32, 77. — II, 32, 77. ENANATOUM, fils d'ISH- ME-DAGAN, 120. ENBILOUA, 107, 119. énéolithique, 52, 35 s., 57, 334, 350-78. ENÉTARZI, i. de LAGASH, 32, 76 s. enfant, 127, 129, 198, 212. — (condition de 1'), 134. — de prostitué(e), 128, 134, 139. ENGILSA, i. de LAGASH, 32. ENHEDOUANA, 100 s. ENHEGAL, i. de LAGASH, 32, 76, 86. E. NINNOU, t., 96. ENKI, d., 95. Enkomi, 213. ENLIL, ELLIL, d., 78, 86 s., 95, 107. ENLITARZI, i. de LAGASH, 32, 76 s. ENME(N)DOURANA, r. de SIPPAR, 30. ENMENGALANA, r. de BAD-TIBIRA, 30. ENMENLOUANA, r. de BAD-TIBIRA, 30. ENMENOUNNA, r. de KISII, 32. ENMERBARGIGOUR, r. de KISH, 32. ENMERKAR, r. d'OUROUK, 32. ENOSH, 30. ENNOUNADANA, r. d'OU¬ ROUK, 32. ENOUDOUGANNA, r. d'OU- ROUK, 32. enouma elish, 69, 139, 149. EN-SHAG-KOUSH-ANNA, r. d'OUR, 87. ENSIBZIANA, r. de LA- RAK, 30. ENTÉMÉNA, r. de LA¬ GASH, 32, 76 s., 82. E - OULMASH - SHÂKIN- SHOUMI, r. de BABY- LONE, 40 EPHRON, 230. épidémie, 167 s., 184, 241. épieu, 79. éponymes assyriens, xxviii. épouse, 126, 132 s., 211, 299. — (seconde), 134. Erbîl, ARBÈLES. ERÎBA-MARDOUK, r. de BABYLONE, 42. ÉRIDOU, Abou Shahrein, 6, 18, 30, 58, 95, 109, 119, carte II. ÉRISHOUM I, i. d'ASSUR, 36, 123, 129, 151. — II à IV, 36. 'Erq el-'Ahmar, 50, 55 s. ERRIDOUPIZIR, r. de GOU- TIOUM, 95, 103. ESAGIL, t., 279 s. esclavage, esclave, 132, 134, 137, 198, 201, 212, 287. ESDRAS, 307. — (livre d'), 310. ESDRELON, . JEZRÉEL (plaine d'), 10, 226, car¬ te V. ésertou, 197. ESHMOUN, d. (t. d'), 23. ESHMOUNAZAR, r. de SI- DON, 23. ESHNOUNNA, Tell Asmar, 19, 63, 75, 82 s., 87, 109, 113, 154, 180, 186, carte II. ESTHER (livre d'), 310. étain, 230. ETAQQAMA, r. de KINZA, 165, 168. ETANA, r. de KISH, 32, 85. ETEMENANKI, 280. ETHIOPIE, 294. éto fié, 81. EULAEUS, OULAÏ. EUPHRATE, 3, 6 ss., 10 s., 157 s., 166, 178, 240, 241, 244,256, cartes I à IV, VIII. EUROPE, 8, 11, 298. EUSÈBE DE CÉSARÉE, 69. euyuk, heuyuk, huyuk, 4. EVAGORAS, 307. EVEDORACHOS, r., 30. exode, 176. expansion assyrienne, 221. exploration du sous-sol, 4, 16. — en surface. 4. 12. INDEX 329 EZÉCHIAS, r. de JUDA, 44, 254 s. EZÉCHIEL (livre d'), 234, 282, 290. EZIDA, t., 268. E[...]L0UIIHAN, r. de SI- MASH, 35, 119. F famille, 132 s., 135, 188, 198, 285. fantassins sumériens, 79. Far a (Tell el-), BETH-PA- LETH ?, 28, carte V. F ara, SHOUROUPPAIi. femme, du roi, 79. — de se¬ cond rang, 134. — pu¬ blique, 139. féodaux (états), 189, 196. fer, 187. fermiers, 137. fiançailles, 133, 211. figurines, 58 s., 84, 140, 178. filet, 81. fille, 133, 135. — de concubi¬ ne, 135. — consacrée à MARDOUK, 135. fils, 133, 135. — de concubine, 135. Fisher (S.), 25. Fitz-Gerald, 25. Flandin (E.), 13. flotte, 254, 306. foncière (propriété), 80. fonctionnaires, 79, 130, 271. force majeure, 137. fouilles, 16. Foûl (Tell el-), GABAA de SAUL. four de potier, 58, 97. franchises, v. privilèges. Frankfort (H.), 17, 19. FRAVARTI, PHRAORTÈS. frères, 135. — d'une fille, 135. — d'un défunt, 135. Fresnel (F.), 13. fritte, 178. fromage, 80. fronde, 80. funéraire (coutume), 59, 63, 136. Furlani (G.), 18. G GABAA de SAUL, Tell el- Foûl, 26. GADARA, Khirbel el-Ham- mê, 24. GADÈS, Cadix, 230, car¬ te VI. gage, 137, 287. GALIBOUM, r. de KISH, 32. GALILÉE, 9, 49, 156, 175, 242. GAMBOULOU, 260. GANDASH, r. de BABY- LONE, 36, 153 s. GANHAR, 106 ss. GA-OUR, r. de KISII, 32. Garrod (D.), 54. GARISH, 96. Garstang (J.), 22, 24, 26 s., ' 380, 446, 475, 477, 484, 514, 516-8. GASGAS, 154, 159, 166 ss., 171, 174 s., 251. GASIIOUR, NOUZI, Yorgan Tepè, 100, 194. GATOUWA, r. de KARGA- MIS, 240, 248. GAUGAMÈLES (bataille de), 308, carte VIII. GAUMÂTA, r. de PERSE, 292, 295, 299, 311 s. Gauthier (J.), 20. Gâvour Ilalesi, 14. Gawra (Tepè), 17, 31, 33, 35, 58, 66, carte III. GAZA, Ghazzê, HAZATI, 10, 27, 155, 250, 294, carte V. GÉBA, i. de S USE, 92, 101 s. GÉDÉON, 226. GÉDROSIE, 284. Gelb (I.), 14. GELBOÉ, 226, carte V. GÉNÉSARETH, IIINNE- RETH. Genèse (Livre de la), 69 s., 144, 150. Genouillac (H. de), 18. géographie, 6, 100. Geulludagh, 21. GÉZER, Tell ed-Djezari, 27, 53, 145, 228, carte V. Ghassoul (Téleilâl), 28, 33, 53, 58. 330 proche-orient asiatique ghassoulien, 53. Ghazzé, GAZA. Ghirshman (R.), 20. Ghôr, 9. Gibbéthon, 231. G1BÉA, 231, carte V. Gibéon, 230. Gibraltar (détroit de), 230, carte VI. GILGAMÈS, r. A'OUROUII, 32, 76, 86 s. — (poème de), 70, 76, 86. GILOU-HÉPA, 163 ss. GIMIL-BABA, 113, 122. GIMIL-ILISHOU, r. d'AK- SHAK, 88. GIMIL-ILISHOU, r. d'ISIN, 32 109 GIMIL-SAHAN, pouzour- SAHAN ?, 88. GIMIL-SIN, r. à'AKSHAK, 32, 88. GIMIL-SIN, .SHOU-SIN, r. d'OUR, 34, 106, 118 s. GIMIL-SIN-VILLE, 107. GIN-NAMME, r. de SI- MASH, 35. Giyan (Tepè), 20, 31, 58, 66, carte I. Glaser (E.), 16. Glueck (N.), 16, 24, 28. glyptique, xix, 7, 100, 102, 119, 140, 148, 150, 183, 206, 213, 216. V. cachet, cylindre. GOBRYAS, 311. GOUBLA, BYBLOS, Djê- ball, 9, 10, 23, 37, 53, 56, 97, 144, 149, 177, 179, 229, 234, 239, carte IV. — la Ba'alat Goubla, 97. GOUDÉA, i. de LAGASH, 34, 94, 96, 104. GOULA, d., 233. GOULA-ERESLI, 233. GOULKISHAR, r. de BA- BYLONE, 36, 143, 153. GOUNGOUNOUM, r. de LARSA, 34, 109 s., 120. GOUNZINANOU, r. de KAMMANOU, 251. GOURGOUM, 237, 240, 242, 247. GOUTEBOUM, 7. GOUTI, 7, 92 s., 95, 101, 169, 173. GOVTIOUM, 34, 89, 91, 93, 95 s., 102, 113, 119, 130, 152, 154, 223. gouverneur, 197,242 s., 250 ss., 284. GOUZANA, Tell Halaf, 22, 173, 191, 31, 57 ss., carte IV. GOULLA-NIDABA ? — ...A- NA, r. de KISH, 32. Grant (E.), 27. Gravette (pointes de La), 50. GRANIOUE (bataille du), 308, carte VIII. GRECS, 308, 310, 314. Grotefend, 12. GUÉDALIA, 282. Guérin (V.), 14. Guidi (G.), 28. Guy (P.), 24 s. GYGÈS, r. de LYDIE, 45, 261. H HABACUC (Livre d'), 290. HABIRI, 171, 191, 200. I1ABLOUM, r. de GOU- TIOUM, 34. 1IABOUR, 243, carte III. hache, 77. HADAD (statue du dieu), 241. HADAD, p. d'ÉDOM, 227. IIADADÉZER, ADAD-IDRI, r. de DAMAS, 43, 237 s. HADANISH, r. de HAMAZI, 32. II AD ITOU, Arslan Tash, 22, 246, carte IV. I-Iafadjé (Tell), TOU- PLIASH ?, 19, 32, 75, 82 s., carte II. Haïffa, Calffa, Tell Abou Hawam, 22, carte V. HAIANI, 237. HAKPIS, Amasya, 171, car¬ te IV. HALAB, IIALPA, ALEP. Halaf (Tell), GOUZANA. Halévy (J.), 16. Hall (R.), 19. HALOULÉ, 255. INDEX 331 HALLOUSIIOU - INSHOU- SHINAK, r. d'ÉLAM, 44. IIALLOUTOUSH - INSHOU- SHINAK I, r. d'ÉLAM, 40, 179. — II, 42. HALMA, 88. HALPA, ALEP. HALPAROUTA I, r. de GOURGOUM, 237. — II, 248. — III, 241, 248. HALPAROUTA, r. de HAT- TINA, 237. HALYS, Kizil Irmak, 112, 278, 282, carte IV. IIAMATH, 14, 236 s., 240, s. 250, 284, cartes I, IV, VIII. HAMAZI (dynastie de), 32, 78, 86, 107. Hamdy bey, 23. Ilamilton, 14. Hamilton (R.), 17, 24. Hammé (Khirbet el-), GA- DARA. HAMMOURAPI, r. de BA- BYLONE, XXVI, 20, 36, 113, 129, 147, 150, 298. HAMMOURAPI, r. de HA- NA, 149. H AN A, AN AT, Ana, 143. HANANIA, 281. HANIGALBAT, 7, 168 s., 173 256 HANOUN, r. de GAZA, 250. HANOUSA, Hines, 17, car¬ te III. HANTILI, r. de HATTI, 37, 154. HAPALLA, 169, 184. HARAPPA, 8, 67, carte I. Harbadj (Tell el-), HARO- SHET-GOÏM. HARBASHIPAK, r. de BA- BYLONE, 38. Hariri (Tell), MÂRI. HAROSHET-GOlM, Tell el- Harbadj, 25. HARBÉ, d., 153. harpè, 150. HARRAN, 8, 144, 257, 263, 279, 284, cartes III, IV. HARSHI, 106. Hasheuyuk, 21, carte IV. HATSHEPSOUT, r. cVÉGYP- TE, 157, 163. IIATTI, xv, xxi, 37, 39, 41, 93, 98, 115, 117, 142, 149, 154, 159, 181, 165 s., 174 s., 183, 240 s., 248. II ATT IN A, 237. HATTOUS, Boghazkeuy, 8, 13 s., 21, 116 s., 159, 164, 174 s., 183, 192 s., 202 ss-, cartes IV, IX. HATTOUSIL I, r. de IIAT¬ TI, 37, 142. — II, 39, 159, 162. — III, 39, 171 s. 181, 185 s., 203. Haurân, BASAN, 238, 10 s. Haynes, 18. HAYTAOU, d., 97. IIAZAEL, r. de DAMAS, 22, 43, 238 s. IIAZRAK, 239, 241. I-Iead (R.), 28. HÉBREUX, 194. HÉBRON, 10, 226, carte V. I-IECATOMNOS, 307. Heinrieh (M.), 20. HELOU, r. d'AWAN, 35. HENOCH, 30. HEPET, d., 190, 202. héréditaire (pouvoir), 79. HERIHOR, r. d'EGYPTE, 225 229. héritage, 135, 189, 212, 285. HERMON, 10, carte V. — PETIT-HERMON, 10. HÉRODOTE, 262, 286. Herzfeld (E.), 20. Hésy (Tell el-), 27, carte V. heuyuk, v. euyuk. Ileuyuk, v. Aladja Heuyuk. Ilibba (el-), 18. hiéroglyphes d'Asie, 14, 17, 22, 175, 181, 204, 206, 240, 248. HIQATTAS1I, r. d'AWAN, 33. HILAKKOU, 25, 261. I-Iiiprecht (II.), 18. Hines, HANOUSA. HIRAM I, r. de TYR, 41, 227 s., 234. — II, 42. — III, 45, 284. Ilisar (Tepè), Damghan, 20 s., 31, 57, carte I. HISHEP - RATEP, r. d'A- IVAiV, 33, 91. 332 PROCHE-ORIENT ASIATIQUE histoire générale, xxiii. histoire synchronique, 161, 232. 247. Hit, TOUTTOUL. HITÂ, r. d'AWAN, 35. HITTITES, xxiv, 13, 117, 127, 129, 157, 168, 170 s., 181, 208, 214. Hoesn (Tell el-), BETH- SHAN. Hogarth (D.), 22. hoirie (avance d'), 135. Holwan, 169. homme préhistorique, 50 s., 56, 69. HORRITES, 194. Horsfleld (G.), 28. HOUBAN, HOUMBAN, OUMBA, OUMMAN, d., 170, 270. HOUBAN - OUMANA, HOUMBAN-NOUMENA, r. d'ANZAN, 39, 170, 179, 181, 187. HOUBSHOUMKIBI, r. de MARHASHI, 93. houbshi, 210. HOUDHA, d., 153. HOUHOUNOURI, 106 s. Hoûlè (lac de), SÉMAKHO- NITIS. HOUMBAN-HABOUA, r. d'ÉLAM, 262, 270. HOUMBANIGASH I, r. d'ÉLAM, 42, 250. — II, 11, 44, 261, 270. HOUMBANIGASH, fils d'A- METIRSA, 270. HOUMBANIMENA, r. d'ɬ LAM, 40. HOUMBAN-MENANOU, r. d'ÉLAM, 44. HOUMBAN-NOUMENA, r. d'ANZAN, 39, 170, 179, 181, 186. HOUMMAN-HALDASH I, r. d'ÉLAM, 44, 270. — II, 44, 256, 270. — III, 44, 262, 270. HOURPATILA, r. d'ÉLAM, 39, 169, 282. HOURRI, XXVI, 39, 115, 127, 142, 156, 158 s., 163, 164, 183.188,193,214, 224. HOURRITES, 7 s., 23, 154, 166, 173, 178, 188 ss., 204, 208. HOURSH1TOUM, Touz Hourmalli, 109. IIOUTRANTEPTI, 110. IIOUTELOUDOUSH - INS- HOUSHINAK, r. d'ÉLAM, 40. HOUTOUPIANZA, 167. HOUZZIJA, r. de HATTI, 37, 154. Hrozn^ (B-), 22. HSHATHRITA, PHRAOR- TES. hutte, 82. hyène, 80. HYKSÔS, 127, 144, 153, 155, 157 s., 162, 177. HYRCANIE, 297, 306, 309, carte VII. HYRCANIENS, 290. HYSTASPE, frère de XER- XÈS, 305. HYSTASPE, père de DA¬ RIUS I, 297. I IBAL-PÎ-EL II, r. d'ESH- NOUNNA, 150. IBATE, r. de GOUTIOUM, 34. IBINISH ?, r. de KISH, 32. IBI-SIN, r. d'OUR, 34, 107, 118 s., 149. IBLA, Djebel Arsouz, 91. IBNI-SHARROU, 93. Ibrâhîm (Nahr), ADONIS. IBRÂNOUM, r. de GOU¬ TIOUM, 34. IDADDOU - INSIIOUSHI- NAK, IDADDOU I, r. de SIMASH, 35, 110, 121. — II, 35, 110, 121. IDADDOU-NAPIR, r. de SI¬ MASH, 35, 110. IDADDOU-TEMTI, r. de SI¬ MASH, 35, 110. IDI-NÂROUM, 83. IDIN-DAGAN, r. d'ISIN, 34, 109. IGESHAUSH, r. do GOU¬ TIOUM, 34. INDEX 333 IGI-IIALKI, 169, 188, 187. IGIGI, IRKI(KI), r. d'AA'- KAD, 34, 99. IKHOUNATON, AMÉNO- PHIS IV. IKHOUTATON, Tell el- Amarna. IKOUNOUM, i. d'ASSUR, 36. ILA-KABKABOU, 150. ILÎMA-ILOUM, r. du l'A YS- DE-LA-MER, 36, 129, 142, ilkou, 138, 190, 198. ILKOÛ, r. de KISH, 32. ILLOUJANKA, d., 202. ILOULOU, v. ELOULOU. ILLYRIENS, 116. ILOUSHOUMA, i. dASSUR, 35, 111, 121, 129. ILSHOU-NÂTSIR, 150. ILTASADOUM, r. de KISH, 32. IMBIA, r. de GOUTIOUM, 34, 103. IMGOVR-ELLIL, 244. IMI, IMI-ILOU, r. d'AK- KAD, 34, 99. immigration, 152, 252. IMMIRIA, d., 173, 182. impôts, 108, 132, 136, 213, 273, 286, 293, 300. INAR, d., 202. INAROS, 306. INBIR, r. de NAWAR, 92. inceste, 136. INDABIGASH, r. à'ÉLAM, 44, 262, 270. INDE, 7, 228, 298. Indo-européens, 8, 98, 116, 127, 188. INDRA, d., 191. Indus, xxm, 3, 7 s., 19, 67, 70, 117, 284, 309. infirmités, 134. influences extérieures, 64 ss., 71, 97, 145, 150, 177 s., 188, 194, 208, 213, 230, 238, 314. INGISOU, INKISOU, r. de GOUTIOUM, 34, 103. inhumation, 52 s., 59, 63, 144 s., 156. INIMARAKESH, r. de GOU¬ TIOUM, 34. ININNI, d., 88, 110. inspecteurs, 300. INSHOUSHINAK, d., 110, 113 s., 170, 180. intérêt, 80, 137. intrigues de cour, 169. invasion, 174. IPSHÉMOU-ABI, r. de GO 17- BLA, 37, 145. IONIE, 298. IONIENS, 261, 283, 294. IRAN, plateau iranien, xxi, xxvi, 7, 20, 57 ss., 62. IRAROUM, r. de GOU¬ TIOUM, 34. IRÊBA-ADAD I, i. dAS¬ SUR, 38, 213, 216. IRRA-IMITTI, r. d'ISIN, 34. IRRIA, 179. irrigation, 67. IRTAMÉ, r. de HAMATH, 240. ISAIE {Livre d'), 265, 269, 290. ISHBI-IRRA, r. de MÂRI, et d'ISIN, 34, 107. ISHBOSHET, r. d'ISRAËL, 226. ISHKALLOU, r. de TABAL, 261. ISHKIBAL, r. du PAYS- DE-LA-MER, 36. ISHMÈ-DAGAN, I i. dAS¬ SUR, 36, 150. — II, 36. ISHMÈ-DAGAN, r. d'ISIN, 34, 109. ISI-IMÈKARAB, d., 119, 122. ISI1MÈ-SHAMASH, r. de KISH, 32. ISHOU-IL, r. à'AKSIIAK, 32, 88. ISIIOUPITTA, 167. ishshag, ishshskkou, 79, 91, 138, 208. ISHTAR, d., 69, 92, 96, 131. — Porte d'Ishtar à BABYLONE, 18, 290. ISHTAR d'ARBËLES, 214, 256. ISHTAR d'ASSUR, 214. ISHTAR de NINIVE, d., 164 s. ISHTARMOUDI, r. de KISH, 32. 334 PROCHE-ORIENT ASIATIQUE ISHTARMOUWA, r. d'A- MOURROU, 174, 186. ISHTOUMEGOU, ASTYA- GE. ISIN, 34. — (dynastie d'), 109, 112, 120, 129, 140, 174, 223. ISMIKIRA, 186. ISPOUENI, r. d'OURAR- TOU, 43. ISRAËL, xxvm s., 41, 43, 45, 175, 228, 230 s., 233, 238, 240, 242, 247. ISRAÉLITES, 156, 176, 225. ISSOS (bataille d'), 308, car¬ te VIII. ITA, 142, 150. ITER-PÎ-SHA, r. d'ISIN, 36. ITHO-BA'AL, I r. de TYR, 42, 238. — II, 45, 254. — III, 45, 282. ITITI, 96, 104. ITOUAI, 272. ITTI-ILI-NIBI, r. du PA YS- DE-LA-MER, 36. ITTI - MARDOUK - BALÂ- TOU, r. de BABYLONE, 40. ITTI - SIIAMASH - BALÂ- TOU, 260. ivoire, 17, 22, 25, 177 s., 239, 247. Ivriz, 242, 248 s., carte IV. IZKOUR-SIN, i., d'ASSUR, 36. J JABBOII, 11, carte V. JACOB, 176. JADE, 257. Jaffa, JAPPOU, 10, 254, carte "V JAGITLIM, r. de MÂRI, 150. JAHDOUNLIM, 150. JAHÔ, JAHVÉ, 176, 227, 231, 263, 312. JAHZIR-ILOUM, r. de KA- ZALLOU, 111. JAKINLOÛ, r. d'ARWAD, 260. JAKOUBBA, 96. JAMANI, r. d'ASDOD, 252. JAOUBIDI, r. de HAMATH, 250. JAPROUM, 106. JARGALANDA, r. de GOU- TIOUM, 34. JARLA, r. de GOUTIOUM, 34. JARLAGAB, r. de GOU¬ TIOUM, 34. JARLIGAROUM, r. de GOU¬ TIOUM, 103. Jarmoûq, 11, carte V. JARMOUTI, 91. JASHMAI-I-ADAD, 150. JASHOUBAGALLA, 169. Jaussen (A.), 16. JÉBUSÉENS, 227. JÉHU, r. d'ISRAËL, 43, 239, 245. JEPHTÉ, 226. JERED, 30. JÉRÉMIE, 278, 281 s. — (Li¬ vre de), 269, 290. JÉRICHO, Tell es-Soultân, 26, 25 s., 56, 155, 157, 226, carte V. JÉROBOAM, r. d'ISRAËL, 43, 228, 230. — II, 43, 241 s. JÊR USALEM, 24,193,227 s., 230, 233, 240, 254, 257, 281 s. JESHANA, 230. Jessup, 14. JÉZABEL, 238 s. JIZRÉEL, v. ESDRELON. JOAB, 234. JOACHAZ, r. d'ISRAËL, 43, 239, 279. JOAD, 239. JOAS, r. d'ISRAËL, 43, 239 s. JOAS, r. de JUDA, 43, 239. JOB (Livre de), 140. Johnson, 14. JOJAKIM, r. de JUDA, 45, 279, 281. JOJAKIN, r. de JUDA, 281. JORAM, r. d'ISRAËL, 43, 239. JORAM, r. de JUDA, 43, 239. Jordan (J.), 20. INDEX 335 JOSAPHAT, r. de JUDA, 43, 238 s. JOSEPH, 156, 176. JOSÈPHE, 69. JOSIAS, r. de JUDA, 278- JOSUÉ (Livre de), 233. JOTHAM, r. de JUDA, 43, 242. JOUJA, 164. JOURDAIN, 9, 11, carte V. JUDA (royaume de), xxvin, 43, 45, 228, 233, 239 s., 247, 266, 269, 278, 289. JUDÉE, 254, 300. JUDÉENS, 285. JUGES (Livre des), 226, 233. JUIFS, 291, 310. juridiques (documents), 122, 147, 194, 268, 277. Juste souffrant, 140, 149. Justice, 136, 210. K ICA-AZAG, i. de LAGASH, 103. Kabara (el-), 51. KADASHMAN-ELLIL I, r. de BABYLONE, 38. — II, 38, 172. KADASHMAN-HARBÈ I, r. de BABYLONE, 38, 181. — II, 40. KADASHMAN - TOURGOU, r. de BABYLONE, 38, 172. II A-IDA, 111. KAKZOU, Qasr Shemamok, 18, 233, carte III. KALBOUM, r. de KISH, 32. KALAMOU, r. de SAM'AL, 241. KALDOU, CHALDÉENS. KALHOU, Nimroud, 1, 17, 173, 237, 241, 244 ss., 264, 266 s., carte III. KALOUMOUMOU, r. de KISH, 32. KALPAROUNDA, r. de H ATT IN A, 237. KAMANÂ, r. de KARGA- MIS, 240. KAMBOUZIJA, CAMBYSE. KAMROUSEPA, d., 202. KANDALÂNOU, r. de BA¬ BYLONE, 44, 262. KANÈS, Kultepè, 22, 93, 115, carte IV. KAPARA, 191. Kara Dagli (relief du), 92, carte IV. KARAHARDASH, r. de BA¬ BYLONE, 38, 165. KARA-INDASH, r. de BA¬ BYLONE, 38, 161. IIÂR- ASSUR- AH- IDDIN, 257. IIÂR - ASSUR - NÂTSIR- APLI, 237, carte III. KARBANIT, 259. KÂR-BÊL-MÂTÂTI, SAÏS, 260, carte IX. KÂRDOUNIASH, 1, 153, 155, 165, 182, 187, 233. IIARGAMIS, Djarablous, 8, 22, 31, 58, 154, 158, 166 s., 175, 224, 237 s., 240, 251, 279, cartes I, IV, VIII. Iiarnak, THÈBES, 170, 172, 185, carte IX. karoum, 115. Ilaroun, OULAI. IIAR-SHOULMAN-ASHA- RID, 243, 249, 254. IIAR - TOUKOULTI - NI- NOURTA, 213. Kashan, 20. KASHSHEN, 152. KASHSHOU, d., 152. KASHSHOÛ, KASSITES. KASHSOU - NÂDIN - AHÊ, r. de BABYLONE, 40, 224. KASHTILIASH I, r. de BA¬ BYLONE, 36. — II, 38. — III, 38, 161, 170, 173, 187. KASSITES, 7, 117, 127, 141, 143, 152, 161, 180, 254. kaunakès, 81. KAZALLA, KAZALLO U, 89, 111 s. Kébara ("grotte du Mougharêt el-), 54. Kelb (Nahr el-), LYCUS, 171, 238, 259, 266 s., 283. Kélishin, 240, carte III. Kelso (J.), 26. 336 PROCHES-ORIENT ASIATIQUE KENAN, 30. Kêralc, 26. Kerkha, OUKNOU. Kerltouk, ARRAPIIA. khalde, ourartéen. Khareitoan (ouadi el-), 55. Khiâm (el-), 50 s., 55 s. KHNOUMIT, d., 144, 149. KHONSOU, d., 173, 185, 386, 388. Khorsabad, DOUR-SIIAR- ROUKlN. Kiakki, r. de SHINOUK- TOU, 250. KIDIN-HOUTRAN, 182,187. KIDIN-HOUTROUTASH, r. d'ÉLAM, 40, 174. KIKKOU-SHIME-TEMTI, r. d'AWAN, 33. Kilisè Hisar, TOUWANAWA. Kilwa, 55. KIMASH, 106. KINDATTOU, r. de SI- MASH, 35, 121. Kinneir (J.), 13. KINNERET, GENESA- RETH, Tell el-'Oreimê, 24. KINZA, QADESH, 165. KIRIRISHA, d., 113, 170. KISÂRI, r. de GANHAR, 109, 120. KISH, el-Ahymer, 7, 32, 57, 60 s., 63, 66 s., 70, 76 s., 82, 85, 87 s., 90, 91, 93, 101, 111, 253, carte II. Kitchener, 15. KIZWATNA, 184. Kizil Irmak, H AL Y S, 116, 251, carte IV. Kjaer (H.), 26. Koeppel (R.), 28. IColdewey (R.), 18. Koshay (H.), 21. KOSSAIOI, KASSITES. KOU-BABA, r. de KISH, 32, 88. KOUDDA, r. d'OUROUK, 34. KOUDOUR-ELLIL, r. de BABYLONE, 38. KOUDOUR-MABOUG, Adda d'ËMOUTBAL, 111 ss. Koudourrou, 12, 153, 161 s., 233. KOUDOUZOULOUSH I, sm. d'ÉLAM, 37, 113. — II, 37, 114, 121. KOUK-KIRWASH, sm. d'ɬ LAM, 37, 114, 122. KOUK-NAHHOUNTÉ, s. de SUSE, 37. KOUK-NASHOUR I, sm. d'ÉLAM, 37, 113, 122. — II, s. de SUSE, 37, 114. — III, s. de SUSE, 37. KOUMARPI, d., 190. KOUMMANOU, 251. KOUMMOUHOU, 237, 251. KOUNDASHPI, r. de KOUM¬ MOUHOU, 237. KOUNDI, 256. kounoukkou de MARDOUK, 247. — d'ADAD de l'ESA- GIL, 267. KOUPANTA-KAL, r. de MI- RÂ, 184. KOURASH, CYRUS. KOURIGALZOU I, r. de BABYLONE, 38. — II, 38. — III, 38, 160, 166, 169, 182. Kourkh (monument de), 244, 245. KOUROUN, r. de GOU- TIOUM, 34. KOUSII, 260. KOUSSAR, 117. KOUTHA, 243. KOUTIR - NAHHOUNTÉ, sm. d'ÉLAM, 37. — II, r. d'ÉLAM, 40, 180, 182 s. — III, r. 44, 255. KOUTIR-SHILHAHA, sm. d'ÉLAM, 36, 113. KOUTOU, 111, carte II. Kouyoundjik (NINIVE). Kultepè, KANÈS. Kyle (M.), 27 s. L LABARNA, r. de H ATT I, 37, 142. LABASHER, r. d'OUROUK, 32. LABASHI-MARDOUK, r. de BABYLONE, 44, 283. LADIKÈ, 294. INDEX 337 LAGASH, Tello, 6, 18, 32, 58, 60, 63, 66 s., 70, 76, 82, 86 s., 90, 95, 103, 105, 107. LAILI, r. de JADI', 257. LAKISH, Tell ed-Douweir, 27, 255. Lambert (C.), 55. LAMEK, 30. Lamentations de JÉRÉMIE, 282 LAMGI-MA'ERI, 83, 87. lance, 79. Langdon (S.), 17. Langlois (V.), 14. langues, 93, 178, 181, 192, 194, 203, 206, 236, 287. lapis-lazuli, 96, 157. LARAK, 30. LARSA, Senkereh, 6, 18, 34, 89, 105, 107, 109, 120, 129 s., 140 s., carte II. LASIRAB, r. de GOU- TIOXJM, 95, 103. Lawrence (T.), 15. Layard (A.), 13, 17. Ledjdjoun, 28. législation, 105, 130, 143, 167, 194, 210, 216 s., 273. Lehmann-Haupt (C.), 13. Le Lasseur (D.), 24. LÉONTÈS, Nahr el-Lîldnt, 9 s., carte IV. lettres, 22, 147 s., 264 ss., 271, 277. levalloisien, 31, 49 s., 54 ss. — levalloisien-moustérien, 24, 31, 50. LÉVI, 227. lévirat, 189, 198, 206, 211. LIBAN, 9, 91, 156, 165, car¬ te IV. — ANTI-LIBAN, 10, carte IV. LILKOUD-SHAMASH, i. d'ASSUR, 36. LIMIR - ISHSHAKKOU- ASSUR, ATHRIBIS, 260, carte IV. lion, 80. LIPIT-ELLIL, r. d'ISIN, 34. LIPIT-ISHTAR, r. d'ISIN, 34, 105, 120. listes dynastiques, xxvii s., 17, 75, 102, 151, 233 s. Lîtânl (Nahr el-), LEONTÈS. littéraires et épigraphiques (sources), 85 ss., 99 ss., 104, 118, 120, 147, 161, 181, 193, 205, 216, 233, 248, 277, 289, 310, 315, 429, 475, 515, 543-4. littérature, xxii, 204, 214. LIXUS, el-Arish, 230, car¬ te VI. LIYAN, Bender-Boushir, 20, 58, 113, 170, 179, carte I, LOBNA, Tell es-Safi, 26. location, 137. Loftus (W.), 19. louage, 201. LOU-AN-DOUL, i. de LA¬ GASH, 34. LOU-BABA, i. de LAGASH, 103. LOUBARNA, r. de HAT- TINA, 237. Loud (G.), 17, 25. lougal, 79. LOUGALANDA, i. de LA¬ GASH, 32, 76 s., 87. LOUGAL - ANNADOU, i. d'OU MM A, 95. LOUGAL - ANNI - MOUN- DOU, r. d'ADAB, 32, 78, 85. LOUGALBANDA, r. d'OU- ROUK, 32, 86. LOUGALKIGIN, r. d'OU- ROUII, 32. LOUGAL-KI-GOUB-NIDOU- DOU, r. d'OUR, 87. LOUGAL-KISALSI, r. d'OU- ROUK, 87. LOUGAL-OUSHOUMGAL, i. de LAGASH, 32, 100, 103. LOUGALMOU, r. de KISH, 32 LOUGAL- SHAG- ENGOUR, i. de LAGASH, 32, 76, 86. LOUGAL-TARSI, i. deKISH, 86. LOUGAL-TARSI, r. de MÂ- RI, 32, 88. LOUGALZAGGISI, r. d'OU- ROUK, 32, 77, 88, 90 s. LOUGGA, 174. LOU-GOULA, i. de LA¬ GASH, 103. DELAPORTE, DRIOTON ET VANDIER — I 22 338 PROCHE-ORIENT ASIATIQUE LOUHA, r. de KARGAMIS, 240, 248. LOUHHI-ISHSHAN, r. d'A- WAN, 33, 91. LOUHOUTI, 237. LOUKANI, i. de LAGASH, 34. LOULLÂ'A, i. d'ASSUR, 36. LOULI, r. de TYR, 252. LOULLI, r. de MÉLIDI, 238. LOULLI, r. de SIDON, 44. LOULLOUBI, LOULLOU- MÊ, LOULLOUMOÛ, 7, 92, 94, 101, 169, 173, 223. LOULLOUBOU, 106, 223. loup, 80. Louristan, 92. LOUWIJA, 116, 204. LOUWITES, 98. Luschan (F. von), 22. Lutz (H.), 17. Luynes (H. de), 14. LYCIENS, 261. LYCUS, Nahr el-Kelb, 10. LYDIE, 261, 282, 284, 300. Lynch (H.), 13. Lyon (D.), 25. M Macalister (R.), 27. McCown, 54. McEvan (C.), 22. MACHABÉES (Livre des), 310. Mackay (E.), 18, 21. Mackensie (D.), 27. Macridy (T.), 24. Madaba, Madeba, 28. Mader (E.), 24. MADDOUWATTA, 174, 186. MAGAN, 92, 101. MAGES, 301. Maghâra (mines du ouadi el), 143. MAGNÉSIE du MÉANDRE, 308. magophonie, 296. MAHALALEEL, 30. maison, 52, 58, 82, 140. maladie chronique, 134. Malamir, 112, carte II. Malalya, MALDIJA, MÉLI¬ DI, Arslantepè, 20, 202, 204. MALGOÛ, 113, 129, 130. Mallon (A.), 28, 54. Mallowan (E.), 17, 23. Mallaî (reliefs de), 13, 265, carte III. Malle, 229. MAMAGAL, r. de KISH, 32. MANAPA-DATTA, r. du SÉ- HA, 171, 184. MANASSË, r. de JUDA, 45, 258. MANDA, 92. MANISHTOUSOU, r. d'AK- KAD, 34, 92, 99, 101, 180. MANNÉENS, 262. Marash, MARQASI. Marash (lion de), 241, 248. MARATHON (bataille de), 298. MÂR-BÎTI-AHÊ-IDDIN, r. de BABYLONE, 42. MÂR - BÎTI - APAL - OUT- SOUR, r. de BABYLONE, 40, 224. MARDOUK, d., 69, 131, 139, 143, 154, 174, 179, 247, 256, 263, 266, 285, 301. MARDOUK-AHÊ-..., r. de BABYLONE, 40. MARDOUK - APAL - IDDIN, MÉRODACH-BALADAN. MARDOUK - APAL - OUT- SOUR, r. de BABYLONE, 42. MARDOUK - BALÂTSOU- IQBI, r. de BABYLONE, 42, 240, 247. MARDOUK - BÊL - OUSHÂ- TE, 238. MARDOUK-BÊL-ZÊRI, r. de BABYLONE, 42. MARDOUK-NÂDIN-AHÊ, r. de BABYLONE, 40, 224, 233. MARDOUK - SHÂPIK-ZÊ- RIM, r. de BABYLONE, 40. MARDOUK - SIIÂPIK-ZÊR- MÂTIM, r. de BABYLO¬ NE, 40, 161, 224, 233. MARDOUK - ZÂKIR-SHOU- MI, r. de BABYLONE, 42, 23S, 246. — II, 44. INDEX 339 MARDOUK-ZÊR-..., r. de BABYLONE, 40. MARGIANE, 284, 297, car¬ te VIII. MARHASHI, 93, 169. MÂRI, Tell Hariri, 19, 32, 78, 82 s., 87 ss., 91, 130, 143, 148, 150, carte III. MARI', 247. mariage, 194, 197 s., 206, 211. — second mariage. — du dieu, 78. maritime (expédition), 91 s. marjanni, marya, 157, 189. MAROUT, MAROUTTASH, d., 153. MARQASI, Marash, 8, 251, carte IV. Marquet-Krause (J.), 2G. Marr (M.), 13. MtARTIJA, 296. MASHOUASHA, 171. MASSAGÈTES, 284, 293, car¬ te VIII. mathématique babylonienne, 140, 148, 314. MATIIUSALEM, 30. MATI- ILOU, MATI'-'EL, r. d'ARPAD, 246. MATNEFEROURÂ, 173. MATTIWAZA, r. de MI- TANNI, 39, 163, 166 s. Mecquenem (R. de), 20. médecine, 276, 277. MÈDES, 7, 116, 221, 240 s., 249, 257, 263, 278, 282, 297 s. — (mur des), 281, MÉDIE, 45, 241, 243, 254, 296. Méditerranée, 9, 77, 224, 319. MÉGABYZE, 306. MEGIDDO, Tell el-Moulesel- lim, 10, 53, 56, 97, 157, 163, 225, 230, 234, 279, carte V. MEHRI, 173. MEKOUBI, 110, 121. MELAMANA, r. d'OUROUK, 32. MELAM-KISH, r. de KISH, 32. MELAM-KOURKOURRA, r. du PAYS-DE-LA-MER, 38. MÉLAZGERD, 232. MÉLIDI, MÉL1DIA, MÉ- LIDDOU, Malatya, 238, 240, 251, 261. MELISHIPAK I, r. de BA¬ BYLONE, 38, 180. — II, 40. MËLITÈNE, Malatya, 242. MELOUHHA, 92, 261. MEMNON, 308. MEMPHIS, 229, 258 ss., 282, 306, carte IX. MENAIIEM, r. d'ISRAËL, 43, 242. MÉNANDRE, 282. MENOUA, r. d'OURARTOU, 43, 240. MER-BA'AL, r. de TYR, 283. MERNEPHTAH, r. d'EGYP¬ TE, 41, 174 s. MÉRODACH - BALADAN, MARDOUK - APAL - ID- DIN, I, r. de BABYLO¬ NE, 40. — II, 44, 250, 252, 254 s. MÉSA, r. de MOAB, 239, 247. — (Stèle de), 15 s., 28, 43. MES - ANNI - PADDA, r. d'OUR, 32. 76 s., 86. MESENTIR KEMBITHET, CAMBYSE II. meshedi, 196. MESILIM, r. de KISH, 32, 77, 86. MESKEMGASHER, r. d'OU- ROUII, 32. MES - Kl - AG - NANNAR, MES - Kl - AG - NOUNNA, MES - Kl - IM - NANNAR, MES - Kl - OUN - NOUN¬ NA, roi d'OUR, 32, 77, 86 s. Mesnil du Buisson (R. du), 23 s. mésolithique, 31, 50 s., 54, 342. MÉSOPOTAMIE, xxi, xxv, 6, 8, 10 s., 53, 56, 117, 178, 241. — BASSE-MÉSOPO¬ TAMIE, 3, 6, 18, 20, 31 ss., 57 s., 69 s., 78, 86, 19, 150, 188. — HAUTE- MÉSOPOTAMIE, 6 s., 57, 179. 340 PROCHE-ORIENT ASIATIQUE mesures, 154. métal, métallurgie, 8, 52, 60, 64. métayage, 132. MEZOULLA, d., 202. MICHAUX (caillou), 12. MIDAS, MITA, r. de MOUS- KHI, 252. migration, 8, 127, 144, 150, 156, 174, 176, 229, 261. MIKAL, d., 177. MILIDIA, MILIZ, Malatya, 224, 247. millet, 81. mines, 92, 98, 230. Mishrifê, QATNA. MIRÂ, 169, 184 s. Misis, MOPSUESTE, 8. MIT AN NI, 156, 158, 165, 167 s., 189, 192. MITHRA, d., 191, 302. MIZPA, 231, carte V. MOAB, 167, 225, 227, 234, 238 s., 281, 290. MOABITES, 226. Môdjib (Seil el-J, ARNON, 25. Mohend.jo-Da.ro, 8, 67, car¬ te I. mois, 105. MOÏSE, 167. monnaie, 298, 300, 304, 311, 319. monogamie, 133. monothéisme, 176. Montet (P.), 23. monuments (recueils de), xviii. MOPSUESTE, Misis, 8, car¬ te IV. MORESHETH, MARISSA, Tell Sandahanna, 27, car¬ te V. Morgan (J. de), 13, 20. Morier (J.), 13. Moritz (B.), 18. Morte (mer), 9 ss. mosaïque, 82. MOSKIENS, 223. Mossoul, 7. Moughâra (ouadi), 54. MOUGALLOU, r. de MÉLI- DIA, 261. Moughéir, OUR. MOURASHOU, 310. MOURSIL I, r. de HATTI, 37, 129, 142, 149, 154. — II, 39, 167 ss., 181, 183 s. MOUSHEZIB-MARDOUK, r. de BABYLONE, 44, 254 s. — autre personne, 256. moushkenoum, 131 s. MOUSKHI, 252. Moussa ('Ain), 49, 55. Moussian (Tepè), 20, 31, 58, 63, carte II. moustérien, 31, 50, 54 s. Mouiesellim (Tell el-), ME- GIDDO. MOUTEMOUJA, 159. MOUTI-ABAL, r. de KAZAL- LOU, 112. mouton, 80. MOUTSATSIR, 251, carte III. MOUTSROU, 237, 251. MOUTTAKIL-NOUSKOU, r. d'ASSYRIE, 40, 232. MOUTTALLOU, r. de KOUMMOUHOU, 251. MOUTTALLOU, r. de MAR- QASI, 251. MOUTTON I, r. de TYR, 42. — II, 42. MOUWATTALLI, r. de HAT¬ TI, 39, 169 ss., 183 s. Musées (catalogues de), xx. musées en Asie Mineure, 14. mutilation, 257, 297. MYCÊNES, 23, 177, car¬ te XI. mythes, 178. N NABARZATANE, 309. NABONASSAR, NABOÛ- NÂTSIR, r. de BABY¬ LONE, xxvii, 42, 241. NABONIDE, NABOÛ-NÂ'ID r. de BABYLONE, 44, 99, 283 ss., 289. NABOPOLASSAR, NABOÛ- APAL-OUTSOUR, r. de BABYLONE, 44, 263, 269, 278 s., 289. NABOÛ, d., 245, 263, 269. NABOÛ-APAL-IDDIN, r. de INDEX 341 BAB YLONE, 42, 236, 246. NABOÛ - APAL - OUTSOUR, NABOPOLASSAR. NABOÛ- KOUDOUR-OUT- SOUR, NABUCHODORO- SOR. NABOÛ-MOUKÎN-APLI, r. de BAB YLONE, 40. NABOÛ-NÂDIN-ZÊRI, r. de BAB YLONE, 42. NABOÛ - NÂ'ID, NABO- NIDE. NABOÛ - NÂTSIR, NABO- NASSAR. NABOÛ-OUICÎN-ZÊR, r. de BAB YLONE, 42. NABOÛ - SHEZIB ANNI, PSAMMETIQUE I. NABOÛ-SHOUM-LIBOUR, r. de BAB YLONE, 40. NABOÛ -SHOUM'-ISHKOUN r. de BAB YLONE, 42, 225. NABOÛ-SHOUM-OUKÎN I, r. de BAB YLONE, 42. — II, 42. NABOÛ - ZÊR - KITTI-LÎ- SHIR, r. du PAYS-DE- LA-MER, 256. NABUCHODOROSOR, NA¬ BOÛ - KOUDOUR-OUT- SOUR I, r. de BAB YLO¬ NE, 40, 182, 223, 233. — II, 18, 27, 44, 278 ss. — III (NIDINTOU-BÊL), 296. NADAB, r. d'ISRAËL, 43, 231. nâgir êkalli, 242. NAGITI, 255. NAHARINA, 8 s. NAHOUM (livre de), 269, 290. NÂ'ID-MARDOUK, r. du PAYS-DE-LA-MER, 256. NAIRI, 173, 223, 236 s., 240. NAMMAHNI, i. de LAGASI-I, 34, 96, 103. NAMMAHNI, i. d'OUMMA, 95. NANI, NANOUM, r. d'AK- KAD, 34, 99. NANNAR, d., 105, 107, 109, 113, 120, 149. NANNI, 87. NANNIA, r. de KISH, 32. NANOUM, NANI. NAPATA, 260, 295. NAPILHOUSII, r. d'AWAN, 33. NAPIRASOU, re. d'ËLAM, 170, 183, 186. NAPLANOUM, r. de LAR- SA, 34. NAPTÉRA, re. d'ÉGYPTE, 173, 185. Naqsh-i-Rouslem, 12, 304. NARÂM-SIN, r. d'AKKAD, 34, 89, 92, 99 ss., 180, 223 s. NÂRMER, r. d'ÉGYPTE, 71. NAROUTI, d., 113. NASATYA, d., 191. Nasbé (Tell en-), MIZPAI-I ?, 26, carte V. Nalouf (ouadi en-), 51, 54. natoufien, 51, 54 ss. NAWAR, 92. NAZAROUM, 111. NAZIBOUGASH, r. de BA- B YLONE, 38, 166, 168. NAZIMAROUTTASH, r. de BABYLONE, 38, 169. Nebi Mend (Tell), QADESH. Nébi Younous, 265, 267. NÉCHAO I, NIKOU, r. de SAÏS, KAR-BÊL-MÂTÂ- TI, 259 s. — II, r. d'ÉGYP¬ TE, 45, 278, 281, 290. NECTANÉBO, r. d'ÉGYP¬ TE, 292, 308. NECTANÈBES, r. d'ÉGYP¬ TE, 292, 307. NEFERTITI, r. d'ÉGYPTE, 165. NEGAOU, 97. Négeb, 49, carte V. Néhavend, 20, carte I. NÉHÉMIE, 307. — (Livre de), 310. Neirab, 24. néolithique. NÉPHÉRITÈS, r. de BOU- TO, 307. NEPHTALI, 231. NERGAL-OUSHEZIB, r. de BABYLONE, 44, 255. 342 PROCHE-ORIENT ASIATIQUE NERGAL - SHAR - OUT- SOUR, NÉRIGLISSAR, r. de BABYLONE, 44, 283. NERIQ, 197, 202. Neuville (R.), 55. NIBARTI-ASSUR, 237, car¬ te III. NIDINTOU-BEL, NABU - CIIODOROSOR III. Niebuhr (K.), 12. Niffer, NIPPOUR. NIKILLAGAB, r. de GOU- TIOUM, 34. NIKOUA, r. d'ASS Y RIE,259. NIMGITI, 169. Nimroud, KALHOU. NIN-EGAL, d., 24. NIN-GIRSOU, d., 96. NIN-HOURSAG, d., 76, 85. NINIVE, NINOUA, 7, 17, 204, .254, 256, 262 s., 266 s., cartes I, III. NINLIL, d., 86 s. NINOUA, NINIVE. NINOURTA, d., 214, 244. NINOURTA-APAL-EKOUR I, r. d'ASSYRIE, 40, 232. — II, 40, 224. NINOURTA - KOUDOUR- OUTSOUR I, r. de BA¬ BYLONE, 40. — II, 42. NINOURTA-NADIN-SHOU- MI, r. de BABYLONE, 40, 223. NINOURTA - TOUKOULTI- ASSUR, r. d'ASSYRIE, 40, 232. NINTOUR, re., 86. NIPPOUR, Niffer, 7, 18, 78, 86 s., 92, 105, 109, 111, 161, 174, 255. NIQMED, r. A'OU GARIT, 178. Nishan Tash, 175, 181, 184. Nishan Tepè, 166, 181. NOÉ, 30, 322. Noldeke (A.), 20. notables, 132. noubanda, 79. noudounnoum, 133, 135, 211, 285 NOUHASSE, 158, 165, 168. NOÛR-ADAD, r. de LARSA, 36. NOÛR-DAGAL, r. de BOUR- SIIANDA, 91. NOÛR-ILI, r. d'ASSYRIE, 38. NOÛR-SHOUSHINAK, 122. nouvel-an (lête du), 131, 225. NOUZI, GASHOUR, Yorgan Tepè, 17, 159, 188, 193, carte III. noyade, 133 s. NUBIE, 260. numération, 63 s. O OARSÈS, r. de PERSE, 292, 308. Obeid (Tell el-), 19, 57 s., 63, 70 s. — (période d'), 21, 57 s. — (temple d'), 82, 86. obélisque brisé, 232, 234. obélisque de SALMANASAR III, 238, 244 s. OCHOSIAS, r. d'ISRAËL (ACHAZIA). OCHOSIAS, r. de JUDA, 43, 239. occultations de Vénus, xxv. oignon, 80. oie, 80. OKHOS, VAHOUKA, v. DA¬ RIUS II et ART AXE R- XÈS III. OMRI, r. d'ISRAËL, 43, 231, 238, 247. onomastique, 210, 285, 314. OPARTÈS, OUBARA-TOU- TOU. OPHIR, 228. OPIS, AKSHAK, 94, 224, 285. Oppenheim (M. von), 22. Oppert (J.), 19. oracle, 78, 202, 274. Orbelli (J.), 13. ordalie, 133. 'Oreimê (Tell el-), KINNE- RETH, GENEZARETII. orge (culture de 1'), 80. — moyen de paiement, 80, 108, 201. OROITES, 297. ORONTE, AROUNTA Nahr INDEX 343 el-ASY, 8 s., 156, carte IV. Ory (J.), 27. OSÉE, r. d'ISRAËL, 242 s. OSORKON I, r. d'ÉGYPTE, 230, 234. — II, 43, 230. Osten (I-I. von der), 14, 21. ostraca, 239. otages, 158. OTHONIEL, 226. Ouâd (El-), 54. OUALLI, r. des MANNÉENS, 262. OUASHASHA, 175. OUATÉ, r. des ARABES, 262. OUBARA-TOUTOU, OPAR- TÈS, r. de SHOUROUP- PAK, 30. OUGARIT, Ras-Shamra, 9, 23, 33, 35, 39, 58, 61, 63, 83, 144 s., 150, 168, 177 s., 185, 189, 192, 193, 229, carte IV. OUGMÉ, i. de LAGASH, 103. OUGOUKALAMA, r. d'OU- ROUK, 32. OUKKOU-TAHESH, r. d'A- WAN, 33. OUKNOU, Kerkha, 3, 7, 236, carte II. OULAI, EULAEUS, Karoun, 3 7 255. OULAMBOURIASH, r. de BABYLONE, 38, 161. OULOULAI (Salmanasar V), r. de BABYLONE, 44, 243. OUMMA, Djoha, 6, 76 s., 95 carte ï] OUMMAN-MANDA, 263, 278, 284. oummanou, 209. OUMOUSHE, r. de KISH, 32. OUNAMON, 229, 234. OUNDALOULOU, r. d'AII- SHAK, 32, 88. OUNPATAR-HOUBAN, r. d•ÉLAM, 39, 173, 187. OUNTASH-GAL, r. d'ÉLAM, 39, 170, 181, 183, 187. OUNZI, r. d'AKSHAIi, 32, 88, OUPPOUME, 257. OTJR, Moughêir, 18, 32, 34, 58 s-, 63 ss., 70 s., 75 s., 80, 82 s., 85, 87, 89 s., 95, 103, 105, 109, 111, 118, 144, 149, 256, carte II. OUR-ABBA, i. de LAGASH, 34. OURARTOU, 8, 43, 45, 192, 224, 237, 240 s., 249, 251, 257, 265, 278. ourartiennes, khaides (ins¬ criptions), 13. OUR-BABA, i. de LAGASH, 34, 96, 103. OUR-BABBAR, i. de LA¬ GASH, 34. OUR-BABBAR, r. d'OU- ROUK, 34. OURBILOUM, ARBÈLES. OUR-DOUKOUGGA, r. d'I- SIN, 36. OURGAR, i. de LAGASH, 32, 96, 103. OURGIGIR, r. d'OUROUK, 34. OURHEDE, r. d'OUROUK, 32. OURHILÊNI, r. de HA- MATH, 237, 240, 248. OURHI-TÉSOUP, r. de HAT- TI, 39, 169, 172, 185. OURKIOUM, i. de S USE, 106. OUR-KISAL, 83. OUR-LAMA I, i. de LA¬ GASH, 34. — II, 34. OUR-MAMA, i. de LA GASH, 103. OUR-NAMMOU, r. d'OUR, 34, 89, 105, 118 s. OUR-NANSHÉ, r. de LA¬ GASH, 32, 76 s., 87, 90. OURNIGIN, r. d'OUROUK, 34. OUR-NINÂ, 87. OUR-NINGIRSOU, i. de LA¬ GASH, 34, 96, 104. OUR-NINOURTA, r. d'ISIN, 34. OUR-NINSOUN, i. de LA¬ GASH, 96, 103. OUR-NOUNGAL, r. d'OU¬ ROUK, 32. OUR-NOUNNA, r. de KISH, 32. 344 PROCHE-ORIENT ASIATIQUE OUROUK, Warka, 6, 32, 34, 20, 57 s., 60, 63, 70 s., 65, 76 s., 81, 85 ss., 91, 93, 95 s., 104, 105, 109, 112, 129, 269, 313, carte II. — (période d'), 31, 57, 60. OUROUKAGINA, r. de LA- GASH, 32, 76, 90. OUROUR, r. d'AKSHAK, 32 88. OURTAKOU, r. d'ÉLAM, 44, 261, 270. OUR-ZABABA, r. de KISH, Q 77 <50 Q1 OUR-zÂG-É, i'. de KISH, 86. Ouseley (W.), 13. OUSHSHI, r. de BABYLO- NE, 36. outillage, 58, 64. OUTOUG, i. de KISH, 32, 86. OUTOU-HEGAL, r. d'OU- ROUK, 34, 89, 97, 104, 105, 119. outre-tombe (vie d'), 59. OUVAHSHATRA, CYAXA" RE. ouvriers agricoles, 137. OUZAHOR-RESENT, 294 s. OUZARGARSI-IANA, 107. OUZIWADAR, r. de KISH, 32. OXUS (trésor de 1'), 310. P PADAN, 152, 170. PA'E, r. d'ÉLAM, 270. PAHIR-ISI-ISHAN, r. d'ɬ LAM, 39, 169, 186, 187. paiement (moyens de), v. argent, plomb, orge. PALA, 167, 204, carte IV. palais (administration), 63, 79, 237, 253, 264 s., 274, 279, 303. paléolithique, 11, 31, 49, 50, 55 s. PALESTINE, XVI, xvin, XXII, XXVI, 11, 14, 23 s., 49, 175, 262, 278. PALMYRE, TADMOR. PALOU, 240, carte IV. PANAMMOU I, r. de SAM- 'AL, 241, 248. — II, 241, 248. pankous, 196. panthéon, 104. PANTIBIBLA, 30. PAPRÉMIS, 306. parc de temple, 108. PARPAR, Na.hr el-A'ouadj, 10, carte V. Parrot (A.), 18 s. PARSATATAR, 158. PARTHIENE, 297. PARYSATIS, re., 307. PASHE, 223. patronymique (nom), 285. PAWATELMAH, r. de HAT- TI, 37. PAYS-DE-LA-MER, 1, 36, 141, 143, 224, 250, 256. péché, 69. pêche, 81. peinture, 249. PEKACH, r. d'ISRAËL, 43, 242. PEKACHIA, r. d'ISRAËL, 43. PELI, r. d'AWAJV, 33. PELLA, 308. PÊLUSE, 294, 307 s. pénalités, 190, 198, 202, 206, 273. pendentiîs, 153. pension alimentaire, 211. PENTAOUR (poème de), 184. Pentateuque, 243. périodiques, xxx. PER-RAMSÈS, AVARIS. Perrot (G.), 14. PERSE, XVIII, 12, 44, 116, 222, 249, 291, 293, 298, 310. PERSÉPOLIS, 12, 20, 31, 58, 309, 310. PERSES, 7, 113, 283 ss. Perside, 13. Persique (Golfe), 6 s., 11, 91, 236. Peshitto, xviii. PESHGALDARAMASH, r. du PAYS-DE-LA-MER, 66. Peters, 18. PETRA, 16. Petrie (F.), 28. INDEX 345 PEUPLES-DU-NORD, 174. Pézard (M.), 20, 24. PHARNABASE, 307. PHANES d'HALICARNAS- SE, 294. PHÉNIGIE, 9 s., 23, 41 s., 45, 53, 145, 149 s., 156, 158, 178 s., 224, 229, 234, 237, 242, 254, 257, 279, 284, 294. PHILIPPE II, r. de MACɬ DOINE, 308. PHILISTINS, 175, 225 ss., 231. PHRAORTÈS, FRAVARTI, r. des MÈDES, 262, 269 s. PHRYGIENS, 8, 174. Phytian-Adams (W.), 28. Picard (L.), 24. pièges, 80. pigeon, 80. PIJAMARADOU, 171. PIJASSILI, r. de KARGA- MIS, 167. PIPHOUROURIJA, 186. PI-RAMSÈS, AVARIS, TA- NIS, Sân el-Hagar, 162. PIRWA, d., 202. PISAMILKI, PSAMMÉTI- QUE I. PISIRI, r. de KARGAMIS, 251. PISSOUTHNÈS, 306. P1THÂNA, r. de KOUS- SAR, 37, 113, 123. PITROU, ANA-ASSUR-OU- TÊR-ATSBAT, 237. Place (V.), 13, 16. plomb, signe monétaire, 213. Polvar, 293. POLYCRATE, tyran de SA- MOS, 294, 297. Porte de la ville, 132. Porte d'ISHTAR, 18. Portes ciliciennes, 8, carte IV. Portes d'AMAN, Portes sy¬ riennes, 8, carte IV. portrait, 300. POUDOU-HÉPA, re. de HATTI, 173, 185, 197, 203. POUHIA, r. de HOURSHI- TOUM, 109, 120. POULOU (TÉGLATH-PHA- LASAR III), r. de BABY- LONE, 44, 241. POUSARMA, r. de IIATTI, 37, 142. POUTI-HÉPA, r. de JÉRU¬ SALEM, 193. POUTTIMADAL, r. de SI- MOURROUM, 92. POUZOUR-ASSUR I, i. d'AS- SUR, 35, 121, 208. — II, 36. — III, 38. — IV, 38. POUZOUR- ILI, r. d'OU- ROUK, 34. POUZOUR-MAMA, i. de LA- GASH, 103. POUZOUR-SAHAN, r. d'AIl- SHAK, 32, 88. POUZOUR - SHOUSHINAK, s. d'ÉLAM, r. d'AWAN, 35, 94, 102, 152. POUZOUR-SIN, r. de KISII, 32, 88. préhistoire, xxiv, 30 s., 47, 49, 54, 57. pré-Obeid (période de), 20, 31, 57. présages, 100, 267, 275. prêt, 79 s., 108, 137, 190. Prêtres (Grands-) des Juils, 300. Prideaux, 21. prière, 78. prince héritier, 197. privilèges, franchises, 132, 138 s., 201, 213, 242, 245, 268, 272 s., 298 s. prix, 287. prophètes, 227. propriété collective, 131, 201. — foncière, 80, 92, 136, 200, 212, 273, 286. — indivi¬ duelle, 132. prostitué, prostitution, 128, 139. protectorat, 158. proto-histoire, 32, 83. provisions de voyage, 109. PSAMMÉTIQUE I, NABOU- SHEZIB-ANNI, PISAMIL¬ KI, 45, 260 ss. — II, 45. — III, 292, 294. PTÉRIA (bataille de), 284, carte XVII. PYGMALION, r. de TYR, 42. 346 PROCHE-ORIENT ASIATIQUE pyrée, 302. Pythian-Adams, 27. Q' QADESH, Tell Nêbi Mend, 9, 24, 157 s., 170 s., 184 s., 279, carte IV. QADESH BARNÉA, 228, carte V. Qafzê (Djèbel), 50, 55 s., carte V. Qalaa (Oumm), 55. Qal'at Shergât, ASSUR. QARQAR, 237, 239, 244, 250. Qasr Shemamok, KAKZOU. Qatafa (Oumm), 49, 55. QATNA, Mishrifé, 24, 144, 150, 158, 165, 193, carte IV. Quatre Régions (roi des), 93 s., 97, 105, 154, 209. Qêbir (Nahr el-J, ÊLETJ- THÉROS. Qéda (Tell el-), 24. Qedeirât ('Ain el-), 55, car¬ te V. Qeseimê (el-), 55, carte V. QOUÉ, 175, 237, 242, 247, 251 s., 261. R RABBATH-AMMON, 'Am- mân, 28, carte V. rabianoum, 132. rachat d'esclave, 133. Radd, 23. radeau, 81. RAMA, 231. RAMOTH en GALAAD, 239, carte RAMSÈS I, r. d'ÉGYPTE, 39. — II, 39, 171 s., 184 as., 259. — III, 41, 175, 177. — VI, 225, 234. RAPIHI, Rafia, 250, 258, car¬ te V. RAPIQOUM, 112. Râs el-'Aln, 27. Rassam (H.), 17 s. Ras (esh-)Shamra, OUGA- RIT. Rawlinson (H.), 13. RAZON I, r. de DAMAS, 41, 227. — II, 43, 242. récéleur, 136. recherches en surface, 12 ss, — dans le sous-sol, 16 ss. récolte, 80. redevances, 108. rêdoum, 138. réforme religieuse, 139. REHOB, 230. Rel, RHAGÊS, 20, 57, 297, carte I. reine, 197. Reissner (G.), 25. religion, xxviii, 107, 131, 149, 168, 176, 190, 201, 206, 214, 229, 274, 287, 295, 301, 305, 311 s., 315. Renan (E.), 23. renard, 80. rente alimentaire, 211. renvoi de l'épouse, 134. représentation des dieux, 71. répudiation, 134, 188, 212, 285. résident, 158, 259 s. responsabilité collective, 199. rétribution des fonctionnaires, 138, 198. REZENOU, 144, 156 s. RHAGES, Rel. RHODES, 307. RIB-ILIM, 150. RIBLA, 279, 282. Rich (C.), 13. RIMISARMA, r. d'ALEP, 162, 184. RIMOUSH, r. d'AKKAD, 32, 92 99 s. RIMOUSH, i. d'ASSUR, 36. RÎM-SIN, r. de LARSA, i. d'ASSUR, 36, 112 s., 129. — II, 120, 122, 140. rituels akkadiens, 141. ROBOAM, r. de JUDA, 43, 228, 230. ROBINSON (E.), 14. roi, 131, 196, 208, 227, 299. —- divinisé, 92. Rois (Livres des), 233, 247, 265, 269, 289. — roi des rois, 299. — grand roi, 113. roi du combat (le), 100. Rouâd, ARWDA. INDEX 347 Roudjm el-'Abed (stèle de), 16, 234, carte V. Rouet, 13. Rouge (mer), 227, carte I. rouhou shak, 110, 112, 121. ROUKIBTOU, r. d'ASCA- LON, 242. ROUS I, r. d'OURARTOU, 44, 251. — II, 44, 257. route commerciale, 143, 149- 227, 238, 240, 301. — roya¬ le, 301. Rowe (A.), 25, 27. rupestre (gravure), 55. —• (inscription), 266. — (re¬ lief), 92 s., 102, 232, 242, 259, 297. S SABA, 242. Saba'a, 245. SABILI, r. à'AMOURROU, 171. SACES, 284. sacrifices, 78. —• humains, 53. Safi (Tell es-), LOBNA. SAGARTIE, 297, carte VIII. SAH, d., 153. Sahba, 50. Sahara, 11. Salda, SIDON. SAÏS, 259, 306, carte IX. Saklshageuzu, 22, 58, 243, carte IV. salaire, 137. SALAMINE, 307, carte XV. Salihiyé (Tell es-), 194. SALLOU', 179. SALIM-AHOUM, i. d'ASSUR, 35. SALMANASAR, SHOUL- MÂN-ASHARID I, r. d'AS- SYRIE, 38, 151, 172 s. 182, 186, 209. — II, 40, 232. — III, 17, 42, 237, 238, 244, 249. — IV, 42, 241 s., 245. — V, 44, 242, 243, 246, 249. SALOMON, r. d'ISRAËL, 41, 227 s., 233 s., 240. SAM'AL, Zendjirli, 241 s., 247, 259, carte IV. SAMARIE, Sébastiê, 25, 230 s., 239, 243, 246 s. SAMARITAINS, 243, 246. Samarra, 70, 194. SAMMOURAMAT, SEMIRA- MIS, 240, 245. SAMOUM, r. de LARSA, 34. SAMSON, 226. SAMSOU-DITANA, r. de BA- BYLONE, 36, 142. SAMSOU-ILOUNA, r. de BA- BYLONE, 36, 120, 141, 148. SAMUEL, 41, 226. — (Livres de), 233. SANAM-SHIMOUT, i. d'É- LAM, 91. sanctions pénales, 136. Sandahanna (Tell), MARIS- SA, MORESHETH. SANDOUARRI, r. de KOUN- DI, 256. SANGAR, r. de KARGA- MIS, 237 s. sanglier, 80. SANIR, 238. SANOUSRIT-ANKH, 150. SA-OUD, 87. SAOUSSATAR, r. de HOUR- RI, 156, 158, 163, 165, 194. SARACOS, SIN-SHAR-ISH- KOUN. SARATIGOUBISIN, r. de GOUTIOUM, 95, 103. Saravasli, 67. sarcophage d'AHIRAM, 177. SARDANES, 171. SARDES, 284, 301. SARDOUR I, r. d'OURAR¬ TOU, 43. — III, 241. SARGON, SHARROUKÊN, r. d'AKKAD, 32, 77, 88, 90, 91, 99 s., 224. SARGON, SHARROUKIN I, r. d'ASSYRIE, 36, 101, 114, 213. — II, SHAR- ROUKÊNOU, 7, 16, 21, 44, 243, 249, 250, 264. Saron (plaine de), 10. Sarzec (E. de), 18. SASARMAS, 306. satrape, satrapie, 293, 298 s., 307. SACJL, r. d'ISRAËL, 26, 41, 226, 233. Saulcy (F. de), 14. 348 PROCHE-ORIENT ASIATIQUE Savignac (R.), 16. scarabées hyksôs, 153, 157. Schaefier (C.), 23. Scheil (V.), 18. Schisme des Dix Tribus, 228. Schmidt (A.), 26. Schmidt (E.), 20. Schultz (F.), 13. Schumacher (G.), 24. scribes, 63, 236. sculpture, 63, 65, 83, 174, 191, 193, 213, 216, 304. SCYTHES, 45, 221, 257, 262, 278, 298. Sébastié, SAMARIE. SEDECIAS, r. de JUDA, 281 ss. Séflré, 194, 246. SÉHA, 169, 171, 184. Seiloun (Khirbet), SILO. Selby, 13. SÉLEUCIE, 313. SÉLEUCUS NICATOR, 313. Sellers (O.), 27. Sellin (E.), 26. SÊMAKHONITIS, lac de Hoûlé, 9, carte V. SÉMIRAMIS, SAMMOURA- MAT. Sémites, 8, 127. sémitiques (religions), xxix. Senkereh, LARSA. SENNACHÉRIB, SIN-AHÊ- ERIBA, r. d'ASSYRIE, 17, 44, 253 ss., 264 s. SENOUSHIT, 144. Septante, xvm. sépulture, 212. Sérabit el-Khadem, 143, 179. serment, 131, 133, 136, 190, 196. servitudes, 136. SÉSOSTRIS I, II et III, r. d'Egypte, 37, 144. SETH, 30. séti 1, r. a'Egypte, 24, 39, 170, 184 s. SHABAQA, r. A'egypte, 254. SHAGARAKTI - SHOU- RIASH, r. de BABYLO- ne, 38. Shager-Bazar (Tell), 23, 31, 57. shukkaiialikou, 93, 208. shaknou, 209. SHALIBI. SHALIM-AHOUM, i. d'AS- SUR, 121. SHALLOUM, r. d'ISRAËL, 43, 242. SHAMASH, d., 124, 246, 267. SIIAMASH - HATSIR , 138 , 148. SHAMASH-IBNI, 268. SHAMASH-IRBA, r. de 23A- BYLONE, 305. SHAMASH-MÎTA-LOUBAL- LIT, 264. SHAMASH-MOUDAMMIQ, r. de BABYLONE, 42, 225. SHAMASH - RÊSH - OUT- SOUR, 240. SHAMASH-SHOUM-OUKIN, SAOSDOUKIN, r. de BA¬ BYLONE, 44, 256, 259, 261 S., 264, 267 s. SHAMSHI-ADAD I, r. d'AS- SYRIE, xxvi, 36, 129, 150, 208, 611 et III, 36. — IV, 40, 232. — V, 42, 161, 239, 949 24*5 247. SHAMSHI-ILOU, 242, 246. shangou, 79, 285. SHANHAR, SINGARA, Dje¬ bel Sindjâr, 158, carte III. Shaqba, 54. SHAR - KÂLI - SHARRI, r. A'AKKAD, 34, 93, 95, 99. shar kishshatim, roi de l'Uni¬ vers, 93, 142, 208. SHARLAK, r. de GOU- TIOUM, 95. SHARMA-ADAD I et II, i. d'ASSUR, 36. SlIARROU-KÊNOU, SAR- GON II. shar tamhari, le roi du combat. 100. SHASHROUM, 106. Sheik-Khan (stèle de). Sheik Youslf el-Ghârib (Tell), 22. Shems ('Ain esh-), BETI-I- SHEMESH. SHÉPHÉLA, 10. Sherihor, 93, 101. sheriqtoum, 133, 285. INDEX 349 SHEROUA - ÊTERAT, 265, 268. SHESHONQ I, r. d'ÉGYP- TE, 43, 228, 230, 234. SHILHAHA, SHIMTI-SHI- LHAK, TEMTI - SHI- LHAK, 37, 113 s., 122, nnwfû TTT SHILHAK ' - INSHOUSHI- NAK I, r. d'ÉLAM, 40, 110, 112 ss., 121, 170. — II, 42. SHILHINA - HAMROU-LA- GAMAR, r. d'ÉLAM, 40. SHIMMASH-SHIPAK, r. de BAB YLONE, 40, 224, 233. SHIMOUT-WARTASH, s. d'ÉLAM, 37. — II, 122. SHIMTI-ISHHOUK, 94. SHIMTI - SHILHAK, SHI - LHAHA. SHINDILIBBOU, 110. SHINOUKTOU, 250. SHIPAK, d., 153. SHIRIQTOU - SHOUQA- MOUNA, r. de BABY- LONE, 40. SHIROUKDOUH, sm. d'ɬ LAM, 37, 113. shirqou, 211. SHIRTOUH, s. de SUSE, 37, 114, 122. SHIWEPALARHOUPPAK, sm. d'ÉLAM, 37. shôphet, 226. SHOUBAD, re., 86. SHOUBAROU, SHOUBAR- TOU, 30. SI-IOUDOUROUL, r. d'AK- KAD, 93, 99, 102. SHOULGI, r. d'OUR, 34, 105, 108, 118 s. SI-IOULMÂNOU, d., 214. SI-IOULMÂN - ASHARID, SALMANASAR. SHOUMALIA, d., 153. SHOUPRIA, 257 s., 266. Shouqbah, 51. SHOUQAMOUNA, d., 153. SHOURIASH, SOURYA, d., 153. SHOUROUPPAK, Fara, 6, 30, 63 s., 66, 82, carte II. SHOUSHINAK - SHAR-ILÂ- NI, r. d'ÉLAM, 42. SHOUSHOUN-TARANA, r. d'AWAN, 33. SHOUSHSHI, r. de BABY- LONE, 36, 144. SHOU-SIN, v. GIMIL-SIN. SHOUTOUR-NAHHOUNTÉ, r. d'ÉLAM, 42. SHOUTROUK -NAHHOUN- TÉ I, r. d'ÉLAM, 40, 147, 169, 179,182, 253. — II, 44. Sialk (Tepè), 20, 57, 60, 70. SIB'O, 243, 250. SICHEM, Balâta, 25, 144, 228, carte V. SICILE, 229. SIDDIM (vallée de), 144. SIDON, SIDOUNA, Salda, 9, 10, 23, 224, 239 s., 242, 256 s., 281, cartes IV, V, VIII. SILO, Khirbet Seiloun, 26, carte V. Siloé (tunnel de), 269. SIMASH (dynastie de), 35, 94, 110, 121. SIMOURROUM, Altoun Keu- pru, 90, 106, carte III. SIMOUT - WARTASH, sm. d'ÉLAM, 113, 122. SIN, d., 284. — de HAR- RAN, 257. — temple de SIN à TOUPLIASH, 75, 83. SIN-AHÊ-ERIBA, SENNA- CHÉRIB. SINAÏ, 10, 98, 143, 149, 179, 261. sinaîtiques (inscriptions), 143, 170. Sindh, 64, 67. Sindjâr (Djébel), SHANHAR. SIN-ÉRÎBAM, r. de LARSA, 36. SIN-IMGOURANNI, 122. SIN-IDDIN-APLA, 258, 264. SIN - IDINNAM, gouv. de LARSA, 138, 148. SIN-IDINNAM, r. de LAR¬ SA, 36. SIN-IQÎSHAM, r. de LARSA, 36, 111. SI-NINOUA, i. d'ASSUR, 36. SIN-MÀGIR, r. d'ISIN, 36. SIN-MOUBALLIT, r. de BA- B YLONE, 36. 112. 350 PROCHE-ORIENT ASIATIQUE SIN-SHAR-ISHKOUN, SA- RACOS, r. d'ASSYRIE, 44, 262, 264, 268. SIN - SHOUM - LISHIR, r. d'ASSYRIE, 263, 268. SIOUM, r. de GOUTIOUM, 95, 103. SIPPAR, Abou Habba, 7, 18, 30, 92, 109, 111, 180, 224, 269, 285, 313, carte II. Sirkeli (relief de), 22. S IWEPALARHOUPPAK, sm. d'ÉLAM, 113, 122. SIZZOU, Sis, 256. SMENDÈS, r. d'EGYPTE, 225. SMENKHKARÂ, r. d'EGYP¬ TE, 39. SMERDIS, BARDIJA. SO GDI ANE, 284, cartes VIII, XVII. SOGDIANOS, 306. Soleil d'ARINNA, d., 163. Soleil de BABYLONE, 125. Soleil du ciel, 201. Soleil (Mon), 196. songe, 78, 96, 202, 284. SOPHONIE (Livre de), 290. cnvtc 007 SOUBAROU, SOUBARTOU, xxiv, 7 s., 92, 107, 113, 116, 129, 130, 156, 173, 191, 278. SOUBARÉENS, xxiv, 191. soude, 81. Soudjïn, 246. SOUHI, 236. Soukhoul (Moughârel es-), 54, 56. soukkal, soukkallou, 91, 112. soukkalmah, soukallou rabou, 107, 112, 122, 209. SOU-KOUR-LAM, 30. SOULME, r. de GOUTIOUM, 34. Soultân (Tell es-), JÉRICHO. SOUMOU-ABOUM, r. de BA¬ BYLONE, 34, 111. SOUMOU-ILOUM, r. de LAR- SA, 34, 110, 120. SOUMOU-LA-ILOUM, r. de BABYLONE, 34, 111, 130. SOUNASSOURA, r. de KIZ- WATNA, 184. SOUPPILOULIOUMA, r. de HATTI, 39, 159, 163, 165, 166, 181, 184, 186. sous-sol (recherches dans le), 15 ss. SOUTARNA I, r. de HOUR- RI, 39, 163, 164. — II (SOUTTATARNA), 39,163. 165, 169, 172. SOUTOU, 200, 236. SOUTOUM, 112. Speiser (E.), 17, 19. sphinx de BEYROUTH, 142. — de QATNA, 24, 142. Stamboul, 3. Starkey (J. ), 27. Starr (R.), 17. STATIRA, re., 307. statue de HADAD, 241. — de MANISHTOUSOU, 101. — de RAMSÈS III, 168. — de RAMSÈS VI, 225. — dans les temples, 78, 82 s., 92, 96, 104, 144. statuettes, 53, 55, 68, 87, 96, 101, 103 s. Steckeweh (H.), 26. Stein (A.), 13. Stékélis (M.), 24, 28, 55. stèle d'ASSAR H AD D O N, 259, 266. — stèles d*AS- SUR, 159, 163, 209, 216, 232. — stèle de BAKH- TAN, 185. — de Balou'a, 225. — de Bor, 242. — de COPTOS, 186. — de GOU- DÉA, 96. — du mariage, 185. — de NARÂM-SIN, 93, 102. — d'OUR-NAM- MOU, 105. — d'OUR- NINGIRSOU, 65. — de RAMSÈS II, 171, 176, 184. — de SARGON d'AK- KAD, 92, 101. — de SAR¬ GON II d'ASSYRIE, 251. — de SENNACHÉRIB, 265. — de SÉTI I, 24, 170, 184. —• de Sheik-khan, 94. — de SHESHONQ, 230, 234. — des lois de HAM- MOURAPI, 140, 147 s., 180. — des Vautours, 76. — stèle-Irontière, 158. stérile (lemme), 188. INDEX 351 STRADON, 286, 436. suflète, 226, 230, 282. Sukenik (E.), 25 s. SUMER, xvii, xxix, 7, 70, 64, 83, 93, 111, 142. sumérienne (langue), 109, 130, 178. SUMÉRIENS, 6, 9, 83, 91, 97, 127, 142. S USE, 7, 20, 31, 58 ss., 70, 93 s., 96, 101, 106 s., 110, 112 s., 119, 170, 180, 262, 293, 296, 301 s., 308, car¬ tes I, II, VIII. synchronisme, xxvii s., 62, 68, 71, 89 s., 114, 121 s-, 129, 150, 159, 161, 177. syncrétisme religieux, 131, 149. SYRIE, xxii, xxvi, 8, 14, 33, 117, 156,181, 262, 278 s. — HAUTE-SYRIE, 154, 157, 164, 167, 175, 204, 248. — SYRIE CREUSE, 9. — (désert de), 11. SYRIENS au SINAÏ, 143. SYRO - ÊLANITIQ UE (dé¬ pression), 9 ss., carte V. T TA'ANACII, TAHNOUKA, Tell Ta'annak, 24, 193, 230, carte V. TABAL, 251 s., 261. tabarna, 196. Tabeiqa (Khirbel el-), BETI-I- ZOUR. Tabelbalat, 50. tableau chronologique des principales dynasties, 29. — des rois de PERSE, 292. TABNIT, r. de SIDON, 23. Taboun (et-), 54. TABRIMON, r. de DAMAS, 43. TADMOR, PALMYRE, 10, carte I. TADOU-HÉPA, 163, 165. TAFNEKT, r. d'ÉGYPTE, 45. TAHARQOU, r. d'ÉGYPTE, 45, 257 ss. TAHNOUKA, TA'ANNAK. Tahounè (ouadi), 52, 55 s. tahounien, 52, 55. Takht-i-Djamshid, 310. Takhl-i-Soleiman, 293. Ta'inat (Tellal-), 22, 488, carte IV. talion, 136, 212. Talyche persan, 20. TAMMARITOU I, r. d'É- LAM' 44, 261, 270. TAMMOUZ, d., 84. TANDAMANÈ, TANOUT- AMON, r. d'ÉGYPTE, 260. TAN-OULI, s. d'ÉLAM, 37, 114. TANOUT-AMON, TANDA¬ MANÈ. TAN-ROUHOURATIR, r. de SIMASH, _35, 110, 121. Tantoura, DÔR. TAR ?, r. d'AWAN, 33. Taraboulous, TRIPOLI. TARDOUNNI, 94. TARGANALLI, r. de HA- p A T T A IQd TARHOULARA, r. de MAR- QASI, 251. TARHOUNAZI, r. de MÉ- LIDDOU, 251. TARIIOUNDARABA, r. d'ARZAWA, 182. TARSE, 8, 14. TARTESSOS, TARSIS, 230. TASHMETOUM, d., 268. TAZZIGOUROUMASH, r. de BABYLONE, 38. TATA, s. d'ÉLAM, 37. taureaux divins, 202. TAWAGALAWA, 184. tayacien, 31, 49, 55. TAZITTA I et II, r. de SI¬ MASH, 35. TAZZIGOUROUMASH, r. de BABYLONE, 38. TCHITRATAKI-IAMA, 297. TÊGLATH - PHALASAR I, TOUKOULT1 - APAL - E - SHARRA, r. d'ASSYRIE, 40, 216, 223 ss., 232, 235. — II, 40. — III, 42, 236, 241 s., 246, 249. TÉISPÈS, SISHPISH, r. d'AJV-ZAlV, 262, 292. 352 PROCHE-ORIENT ASIATIQUE TÉISPÈS, fils d'ACHÉMÉ- NÈS, 292. TÉLÉPINOU, r. de HATTI, 39, 149, 154. — (rescrit de), 154, 161, 202. TÉLÉPINOU, r. à'ALEP, 167. tell, 4. Tell (et-), 'AÏ. Tello, LAGASH. TEMA', 284. témoins, 136. temple, 60, 75, 79, 82 s., 87, 92, 107 s., 138, 145, 149, 216, 224, 227 s., 242, 307. TEM-SHANIT, s. de SUSE, 37. TEMTI-AGOUN, sm. d'É- LAM, 36, 113 s. TEMTI-HALKI, sm. d'É- LAM, 37, 114, 122. TEMTI-RAPTASH, sm. § Notes 147 À CHAPITRE II Du XVIIIe au XVe siècle 152 Des Kassites à Babylone (152). — De Hatti, de 1806 à 1650 (154). — Des Hyksôs (155). — Des Hourrites au xvi° siècle (156). — Conquête de Canaan par l'Egypte (157). — Hourri, Hatti et Élam au XVe siècle (158). Notes 161 CHAPITRE III L'époque d'el-Amarna, la migration des Peuples-de-la-Mer et la ruine de la Dynas¬ tie kassite 164 D'époque d'el-Amarna (164). — Réveil de l'Assyrie au xive siècle (165). — Politique de Souppilouliouma de Hatti (166). — Moursil II (1671. — E'Ahhijawâ (167). — Conquête de l'Élam par Kourigalzou III (169). — Arik-dên-ilou et Adad-narâri I (169). — Indépen¬ dance de l'Élam (169). — Des deux batailles de Qadesh (170). — Mouwattalli et l'Ahhijawâ (171). — Ourhi- 'Sp Tésoup (172). — Hattousil III. D'alliance du Hatti et de l'Egypte (172). — Toukoulti-Ninourta I (173). — Invasion des Peuples-du-Nord et fin de l'Empire hit¬ tite (174). ■— Canaan aux xrve et XIIIe siècles (175). ■— Pillage de la Babylonie par Shoutrouk-Nahhounté et fin de la Dynastie kassite (179). Notes 181 tabte des matières CHAPITRE IV La civilisation hourrite Zone d'expansion (188). — Organisation politique (189). •—I,a famille (189). — Pénalités (190). —■ Religion (190). — Art (191). — Rangue (192). Notes CHAPITRE V La civilisation hittite Ta société (196). — Petits rois et villes saintes (197). — Travailleurs manuels et esclaves (198). — Famille. Tévirat (198). — Droit pénal (198). — Organisation militaire (199). -—• Organisation économique (200). — Religion (201). — Arts (202). — Tangues (203). — Tittérature (204). Notes CHAPITRE VI La civilisation assyrienne au IIe millénaire.. T'État et le roi (208). — Tes hauts fonctionnaires (209). — T'armée (210). — Tégislation (210). — Ta femme dans la société (211). — T'héritage (212). — Propriété foncière (212). — Signes monétaires (213). — Sculpture (213). — Briques peintes et céramique (213). — Glyp¬ tique (213). — Tittérature (214). — Religion (214). Notes LIVRE IV LES GRANDS EMPIRES CHAPITRE PREMIER Du XIIe au Xe siècle. Royaumes araméens, Philistins et Israélites en Canaan Bahylonie et Assyrie (223). — Canaan et la conquête israélite (225). — Te royaume israélite (226). — 360 PROCHE-ORIENT ASIATIQUE Débuts de l'expansion phénicienne (229). — Juda et Israël (230). Notes CHAPITRE II La domination assyrienne jusqu'à la ruine d'Israël ^'expansion des Araméens (236). — E'Assyrie de 890 à 824 (236). — Ee royaume d'Israël, de 874 à 789 (238). — De la ruine du royaume de Damas à celle du royaume d'Israël (239). Notes CHAPITRE III Apogée et ruine de l'Assyrie Sargon II (250). — Senrachérib (253). — Assarhaddon (256). — Assurbanipal (259). — ï,es successeurs d'As- surbanipal et la ruine de l'Assyrie (262). Notes CHAPITRE IV La civilisation au dernier siècle de la monar¬ chie assyrienne Organisation administrative (271). — Armée (272). — Art (273). — Religion (274). — Astronomie et médecine (275). Notes CHAPITRE V L'Empire néo -babylonien Eutte contre l'Egypte (278). — Nabuchodorosor II (279). — Ea Babylone de l'Empire néo-babylonien (279). — Prise de Jérusalem et déportation des Judéens (281). — Siège de Tyr (282). — Paix de 585 entre les Mèdes % table des matieres et les Lydiens (282). — Nabuchodorosor II en Egypte (283). — Les successeurs de Nabuchodorosor II (283). — Cyrus I fonde l'Empire perse (283). — Nabonide au delà de l'Euphrate (284). — L'Empire de Cyrus, de l'Egée à l'Indus (285). — Cyrus conquiert la Babylo- nie (286). —Lu civilisation néo-babylonienne (285). — La famille (285). — La prostitution (286). —- Contri¬ bution militaire (286). — Justice civile (286). — Orga¬ nisation économique (286). — Religion (287). Notes . CHAPITRE VI L'empire perse Tableau chronologique des rois achéménides (292). — Cyrus (291). — Cambyse (293). — Règne de Gaumâta (295). — Darius I (296). — Satrapies (299). — Impôts (300). — Religion (301). — Art (303). — Monnaie (304). — Xerxès I (305). — Artaxerxês I (305). — Xerxès II et Darius II (306). — Artaxerxês II (306). — Artaxerxês III (307). — Darius III (308). Notes. CHAPITRE VII L'agonie de la civilisation mésopotamienne.. Notes Index Table des matières 361 Pages 289 291 310 313 315 317 355 Wm ' ■ P".'" : ■ ; V :• V~-■■■■/■ ■■■■■:' 1 aie mj 1 | "' M" " : - ■ P 1 " s; / .5 wmm PP PP ; ;.' «§at : Les Manuels de l'Enseignement Supérieur « CLIO » INTRODUCTION AUX ÉTUDES HISTORIQUES I. — Les Peuples de l'Orient méditerranéen, par Louis Delaporte, Professeur à la Faculté des Lettres de l'Institut Catholique de Paris, Étienne Drioton, Directeur du Service des Antiquités du Caire, et Jacques Vandier, Attaché au Musée du Louvre. I. Le Proche-Orient Asiatique. Un volume 14,5 X 19,5 50 fr. II. L'Égypte : Le Moyen et le Bas-Empire. Un volume 14,5 X 19,5 ....... 70 fr. II. — La Qréce et l'Heiiénisation du monde antique, par Robert Cohen' Professeur au Lycée Henri-IV. Un volume 14,5 X 19,5 de xlviii-660^ pages 50 fr. III. — Rome, par André Piganiol, Professeur à La Sorbonne (sous presse). IV. — Le Monde féodal, par Joseph Calmette, Membre de l'Institut' Professeur à la Faculté des Lettres de l'Université de Toulouse' Un volume 14,5 X 19,5 de lii-490 pages, 2e édition, revue et corrigée 60 fr. V. — L'Élaboration du monde moderne, par Joseph Calmette, Membre de l'Institut, Professeur à la Faculté des Lettres de l'Université de Toulouse. Un volume 14,5 X 19,5 de xxxvm-586 pages 50 fr. VI. — Le XVI» siècle (Renaissance. Réforme. Guerres de religion), par Henri Sée, Professeur honoraire à l'Université de Rennes et Armand Rébillon, Doyen de la Faculté des Lettres de l'Université de Rennes. Un volume 14,5 x 19,5 de xxiv-412 pages... 50 fr VII. — Les XVIIe et XVIIIe siècles (Monarchies centralisées et des¬ potisme éclairé), par Armand Rébillon, Doyen de la Faculté des Lettres de l'Université de Rennes, Victor-T. Tapié, Maitre de Confé¬ rences à l'Université de Lille et J. Préclin, professeur à l'Université de Besançon. VIII. — La Révolution et l'Empire (1789-1815), par Louis Villat Professeur à la Faculté des Lettres de l'Université de Toulouse. I. Les Assemblées Révolutionnaires (1789-1799). Un volume 14 5 X 19,5 de lxviii-424 pages., 50 fr. II. Napoléon (1799-1815). Un volume 14,5 X 19,5 de cvm-360 pages 50 fr. IX. — L'Époque contemporaine (1815-1919). 1. Restaurations et Révolutions (1815-1871), par Louis Villat. 2. La Paix armée et la Qrande-Guerre (1871-1919), par Pierre Renouvin, Professeur à la Sorbonne, Conservateur du Musée de la Guerre, J. Préclin, Professeur à l'Université de Besançon, et G. Hardy, Recteur de l'Université de Lille (sous presse). X. — Atlas historique, en 4 fascicules. Fasc. 1, L'Antiquité, par L. Delaporte, É. Drioton, A. Piga¬ niol et R. Cohen 36 fr. Fasc. 2, Le Moyen Age, par J. Calmette 36 fr. Fasc. 3, Les Temps Modernes, par A. Rébillon 36 fr. A paraître : fasc. 4, L'Époque contemporaine, par L. Villat. XI. — Textes et documents en 4 fascicules par les auteurs de la Collec¬ tion Clio. Fasc. 2. Le Moyen Age, par J. Calmette 35 fr. A paraître : fasc. 1, L'Antiquité ; fasc. 3, Les Temps modernes ; fasc. 4, L'Époque contemporaine. XII. — Histoire de l'Art : les faits et les doctrines, par P. Lavedan' Professeur à la Sorbonne. top. Presses Universitaires oe France - Vendôme-ParisIFrancej Prix : 50 fr. «CL mui'oDti iUîE fi' dis1:, oïi 100.1', DEi r:oR| MÉDl'fERI ONlVSR!