UNIVERSITÉ DE NICE Institut d'Etudes et de Recherches Interethniques et Interculturelles Jocelyne STREIFF-FENART CHOIX DU CONJOINT ET IDENTITE SOCIALE : LE CAS DES MARIAGES MIXTES CHEZ LES JEUNES ISSUS DE L'IMMIGRATION ALGERIENNE 1ère Partie NICE, Mai 1983 IDERIC <53, bd de la Madeleine - OoOOO Nice - Téléphone : (93) 44.82.44 I SOMMAIRE DE LA PREMIERE PARTIE Pages Données statistiques. I. La population maghrébine en France et en région Provence- Alpes-Côte-d'Azur 1 1. Evolution de la structure de la population étrangère .. 1 2. La population maghrébine de Provence-Alpes-Côte- 3 d'Azur Annexes : Tableau_I_A : Répartition de la population étrangère par nationalité en 1982 et évolution de la structure de cette population de 1962 à 1982, en Provence-Alpes- Côte d'Azur. Tableau_I_B : Structure de la population étrangère en 1982 selon la nationalité dans les départements de la région Provence-Alpes-Côte-d'Azur. II. La nuptialité des Maghrébins 4 1. Caractéristiques des mariages réalisés par les Maghré¬ bins selon le sexe et la nationalité. Evolution au cours de la période 1974-1981 4 2. Limites des sources disponibles sur la nuptialité des étrangers 7 Annexes : Tableau_II_A : Mariages mixtes suivant la nationa¬ lité du conjoint étranger. Tableau_II_B : Mariages entre étrangers suivant la nationalité de l'homme ou de la femme. Tableau II C : Evolution du nombre des mariages de Maghrébins entre 1974 et 1981 suivant le sexe et la nationalité. Tableau II D : Mariage de Maghrébins selon le sexe et la.national!té ; nombre et pourcentage. Tableau II E : Mariages d'hommes et mariages de femmes: Nombre et pourcentage selon la nationalité. Tableau II F : Proportion de mariages mixtes dans l'en¬ semble des mariages de Maghrébins. Etude sur les mariages des jeunes d'origine maghrébine réa- lisës dans la ville de Marseille entre 1980 et 1984. I. Population étudiée 9 II 1. Constitution de l'échantillon et recueil des données .. 9 2. Composition de l'échantillon 11 II. Résultats de l'étude 13 1. Typologie des mariages recensés 13 2. Comportements selon le sexe et l'origine nationale 15 3. Le marché matrimonial maghrébin 16 4. Les mariages mixtes franco-maghrébins 19 5. Activité professionnelle et comportement matrimonial... 21 Annexes : Tableau_III_A : Nombre de mariages impliquant au moins un~cônjoint d'origine maghrébine. % par rapport à l'en¬ semble des mariages réalisés au cours de l'année. Tableau III B : Composition de l'échantillon suivant le sexe et l'origine nationale. Tableau III C : Composition de l'échantillon suivant le lieu de naissance et la nationalité Tableau IV : Proportion des différents types de ma¬ riages dans l'ensemble des mariages recensés. Tableau V A : Choix matrimoniaux des hommes selon leur origine nationale. Tableau V B : Choix matrimoniaux des femmes selon leur origine nationale. Tableau VI : Echanges matrimoniaux entre Maghrébins. Tableau VÏI A : Mariages mixtes suivant le sexe et la nationalité française ou étrangère. Tableau_VII_B : Mariages mixtes suivant le sexe et le lieu de naissance. Tableau VIII : Répartition des actifs selon le sexe, l'origine nationale et le type de mariage (%). DONNEES STATISTIQUES I. LA POPULATION MAGHREBINE EN FRANCE ET EN REGION PROVENCE- ALPES-COTE D'AZUR. 1. Evolution de la structure de la population étrangère. Les résultats du R.P. 1982 mettent en lumière les profonds changements qui ont affecté la structure de la population étran¬ gère en France au cours des dernières années. Rappelons-en briè¬ vement les traits les plus saillants : - modification de l'origine géographique de l'immigration. La tendance, amorcée depuis 20 ans, à l'effacement progressif de l'Europe au bénéfice des nationalités d'Afrique, et plus récem¬ ment d'Asie, s'est fortement accentuée au cours des dernières pé¬ riodes intercensitaires. Au recensement de 1982, la part des na¬ tionalités d'Europe dans l'ensemble de la population étrangère n'est plus que de 47,6% (contre 72,2% en 1962), la part des na¬ tionalités d'Afrique atteignant désormais 42,8% (contre 19,7% en 1962). L'ensemble des ressortissants de ce continent s'élève dé¬ sormais à 1,55 million d'individus provenant pour l'essentiel des pays du Maghreb. La population d'origine maghrébine a connu depuis 1975 une forte progression, tandis que la population portugaise restait stationnaire et que les populations italiennes et espagno¬ les voyaient leur nombre diminuer de façon très sensible. Les Algériens, dont le nombre a augmenté de 12% depuis 1975 constituent désormais la nationalité la plus représentée dans la population étrangère en France (22%) . Moins nombreux, les Marocains (13%) et les Tunisiens (5%), ont toutefois connu une progression plus rapide au cours des sept dernières années (+ 66% pour les Marocains et + 35% pour les Tunisiens). Avec plus de recul, on peut constater que sur une période de 20 ans, le nombre des Algériens a été multiplié par 2 (passant de 350 000 à 796 000, celui des Tunisiens par 7 (de 26 000 à 190 000), celui des Marocains par 13 (de 33 000 à 430 000). 2 La population originaire du Maghreb est donc globalement en augmentation, avec un rééquilibrage en son sein de ses diffé¬ rentes composantes, notamment une réduction de l'écart qui sépa¬ rait en 1962 les Algériens, les plus anciennement implantés en France, des deux autres nationalités du Maghreb. C'est ainsi qu'il y avait, en 1962, 10 fois plus d'Al¬ gériens que de Marocains et 15 fois plus que de Tunisiens. En 1982, le nombre des Marocains représente plus de la moitié et celui des Tunisiens près du quart de celui des Algériens. - modification de la structure démographique et socio-éco¬ nomique de la population étrangère. Cette modification, qui ré¬ sulte de la substitution progressive d'une population composée de familles à une immigration de travailleurs, apparaît à la lec¬ ture de 2 paramètres qui caractérisent la population étrangère : le rapport entre les sexes et la pyramide des âges. . la féminisation de la population étrangère : de 38% en 1962, la proportion des femmes dans l'ensemble de la population étrangère est passée à 40% en 1975 et à 43% en 1982. Si l'on considère la seule population maghrébine, la part des femmes dans l'ensemble des effectifs d'une même nationalité se situe en deçà de ces valeurs moyennes (aux alentours de 38% en 1982). Mais c'est par contre pour ces mêmes nationalités que la féminisation a connu la plus forte progression depuis 1975, notamment chez les Marocains, où la proportion de femmes est passée de 27% à 39%. . l'augmentation du poids relatif des jeunes dans la popu¬ lation étrangère. En 1962, 28,7% des étrangers se trouvaient dans la tranche d'âge 0-24 ans. Cette proportion est passée à 40,6% en 1982. A cette date, la part des jeunes au sein de la popula¬ tion étrangère est plus élevée qu'elle ne l'est dans l'ensemble de la population de la France (36,5%) . L'écart se creuse encore lorsqu'on considère seulement les nationalités du Maghreb. Les moins de 25 ans y représentent plus de 47% du total des effectifs et jusqu'à 50,3% en ce qui concerne les Marocains. 3 2• La population maghrébine en Provence-Alpes-Côte d'Azur. L'évolution de l'immigration en PACA est marquée par les mêmes caractéristiques que celles constatées pour l'ensemble de la France (cf. tableau IA) : diminution très nette des popula¬ tions espagnole et italienne, afflux récent de Portugais, très forte augmentation des communautés originaires du Maghreb. Avec 96 680 individus, la communauté algérienne est de très loin la plus nombreuse, mais on peut noter comme au niveau national une certaine diversification de la population maghrébine depuis 1968, les Algériens n'étant plus aussi massivement majoritaires dans cette population qu'ils ne l'étaient auparavant. En 1962, ils constituaient 84% de la population maghrébine résidant en PACA. En 1982, cette proportion n'est plus que de 56%. Depuis 1968, en effet, le nombre des Algériens est relativement stable, alors que celui des Tunisiens et celui des Marocains ont connu de très fortes augmentations. L'évolution par nationalités est toutefois très différen¬ ciée selon les départements. Dans les Bouches du Rhône, la pré¬ sence algérienne reste massive; les Algériens y représentent 41% de l'ensemble de la population étrangère et 75% de la population maghrébine. (Cf. tableau IB). TABLEAU IA : REPARTITION DE LA POPULATION ETRANGERE PAR NATIONALITE EN 1902 ET EVOLUTION DE LA STRUCTURE DE CETTE POPULATION DE 1?ë2 A 1982, EN PROVENCE ALPES COTE D'AZUR. Nombre et % NATIONALITES ETRANGERS AU RP 1982 EVOLUTION DE LA.STRUCTURE EN % PAR NATIONALITE 1962 1968 1975 1982 Italiens 49 320 44,5 32,2 22,2 15,3 Espagnols 31 340 17,2 23,3 16,0 9,7 Portugais 15 340 0,5 2,2 3,8 4,8 Algériens 96 680 17,4 22,9 29,0 29,9 Marocains 34 080 0,9 2,2 6,6 10,6 Tunisiens 41 700 1,9 3,5 9,3 12,9 Autres natio¬ nalités 54 360 17,2 13,7 13,3 16,8 Total des étrangers 322 820 100,0 100,0 100,0 100,0 TABLEAU TB": STRUCTURE DE LA POPULATION ETRANGERE EN 1982 SELON LA NATIONALITE DANS LES DEPARTEMENTS PS LA REGION PROVENCE ALPES COTE D'AZUR. En % DEPARTS N. KENTS NATIOL\ N ALITES ALPES DE HAUTE PROVENCE HAUTES ALPES ALPES ' MARITIMES BOUCHES - DU- RHONE VAR VAUCLUSE Italiens 22,9 25,9 28,0 14,7 13,5 11,0 Espagnols 23,9 4,9 6,1. 15,6 7,1 28,2 Portugais 15,0 26,3 4,5 3,2 5,8 2,3 Algériens 20,4 15,2 13,5 41,1 25,5 18,5 Marocains 3,8 6,7 7,8 5,2 15,3 22,2 Tunisiens 3,5 11,6 17,6 8,2 17,5 4,3 Autres nationa¬ lités 10,5 9,4 22,5 12,0 15,3 13,5 Total des Etrangers 100,0 100,0 100,0 100,0 100,0 100,0 SOURCE : INSEE i 4 II. LA NUPTIALITE DES MAGHREBINS. 1. Caractéristiques des mariages réalisés par les Maghrébins selon le sexe et la nationalité. Evolution au cours de la période 1974-1981. Les statistiques établies à partir des données de l'Etat- Civil indiquent la nationalité détaillée de l'un des époux et la nationalité abrégée de l'autre. Elles permettent donc d'établir le nombre de mariages mixtes suivant la nationalité du conjoint étranger et le nombre de mariages entre étrangers suivant la na¬ tionalité de l'homme ou de la femme. (Cf. tableaux IIA et IIB). L'examen des tableaux IIA et IIB permet de mettre en évi¬ dence la progression du nombre absolu des mariages réalisés par les Maghrébins tandis que décline le nombre des mariages réalisés par les Italiens et les Espagnols. Font exception les femmes tu- nisiennes dont le nombre de mariages est en diminution de 1974 à 1981, quel qu'en soit le type : mixte ou entre étrangers. En pre¬ nant comme éléments de comparaison les deux années extrêmes figu¬ rant sur les tableaux IIA et IIB (1974 et 1981), on peut saisir l'évolution du nombre des mariages réalisés par les Maghrébins, hommes et femmes, selon la nationalité, au cours de la période récente (cf. tableaux IIC et IID). En 1974 comme en 1981 et pour les deux sexes, les mariages d'Algériens sont les plus nombreux suivis des mariages de Marocains puis des mariages de Tunisiens. Le nombre de mariages réalisés par les hommes a progressé durant cette période pour les trois nationalités. En 1981, la pro¬ portion de mariages conclus par les hommes de chaque nationalité dans l'ensemble des mariages d'hommes maghrébins est du même ordre que celle observée en 1974 : on trouve la même proportion de maria¬ ges d'Algériens, une proportion un peu plus élevée de mariages de Marocains et un peu plus faible de mariages de Tunisiens. Les mariages de femmes ont suivi pendant cette période une tout autre évolution. Les mariages d'Algériennes, qui représen¬ taient déjà 63% des mariages conclus en France par des femmes ma¬ ghrébines, ont connu durant cette période une progression beaucoup plus forte que les mariages de Marocaines, tandis que le nombre de mariages conclus par des Tunisiennes déclinait de façon sensible. Au terme de la période le déséquilibre entre les trois nationali¬ tés est beaucoup plus marqué. Parmi l'ensemble des mariages con¬ clus en France par des femmes maghrébines, une écrasante majorité (78%) est le fait de femmes algériennes tandis que le nombre de femmes tunisiennes tend à devenir marginal. En 19 74 comme en 19 81, et pour les trois nationalités, on trouve toujours plus de mariages d'hommes que de mariages de femmes, mais l'écart entre le nombre des mariages d'hommes et le nombre des mariages de femmes évolue différentiellement durant cette période selon les nationalités (Cf. tableau IIE). - Chez les Algériens, on peut constater un rééquilibrage au béné¬ fice des unions conclues par des femmes. Alors qu'en 1974, 69% des mariages réalisés dans cette population étaient conclus par des hommes, en 1981 l'écart s'est réduit au point de devenir in- signifiant (54% de mariages d'hommes. Ce rééquilibrage est dû à la très forte progression des mariages de femmes (+ 146%), tandis que dans le même temps le nombre des mariages d'hommes n'augmen¬ tait que de 34%. (Cf. tableau IIC). - Chez les Marocains, où 1'-écart était le plus faible en 19 74, le nombre des mariages des hommes a progressé plus rapidement que celui des femmes, ce qui a contribué à accentuer l'écart. Il y a en 1981 deux fois plus de mariages d'hommes que de mariages de femmes, c'est-à-dire que l'écart est du même ordre que celui qui existait chez les Algériens en 1974. - Chez les Tunisiens, le nombre de mariages d'hommes était en 1974 4 fois supérieur au nombre de mariages de femmes. Cet écart s'est encore creusé au terme de ces six années. En 1981 c'est plus de 80% des mariages réalisés dans cette population qui sont con¬ clus par des hommes. La comparaison des tableaux IIA et IIB permet de situer pour chaque nationalité et pour chaque sexe, les taux de mariages mixtes et de comparer leurs évolutions au cours de la période 1974-1981 (tableau IIF). 6 On peut constater tout d'abord que la proportion des mariages mixtes dans l'ensemble des mariages conclus par la po¬ pulation maghrébine en France, est considérable. Sauf en ce qui concerne les femmes algériennes, les mariages mixtes représen¬ tent toujours plus de la moitié des mariages réalisés (plus de 75% dans le cas des hommes marocains et tunisiens). Ces propor¬ tions élevées s'expliquent par le sous-enregistrement des maria¬ ges non-mixtes qui sont pour partie célébrés soit dans les pays d'origine, soit dans les Consulats. Selon une récente étude de Munoz-Perez et Tribalat,(l) le sous-enregistrement (et donc la surestimation des mariages mixtes) est particulièrement important chez les Maghrébins. Dans le cas des hommes marocains, la propor¬ tion de sous-enregistrement atteindrait, selon les auteurs, 80% (ce qui ramènerait la proportion de mariages mixtes de 75% à moins de 15% !). Du fait même de ce facteur d'incertitude, il serait très imprudent de tirer des conclusions de la comparaison des pour¬ centages figurant dans le tableau IIF. On peut, toutefois, cons¬ tater que le taux de mariages mixtes est toujours plus important chez les hommes que chez les femmes, pour les deux années considé¬ rées et pour toutes les nationalités. Mais l'écart est sans dou¬ te moins important dans la réalité, du fait de la proportion plus élevée de sous-enregistrement des mariages masculins. On peut constater aussi que le taux de mariages mixtes est variable suivant les nationalités : Ce sont les Tunisiens qui réa¬ lisent le plus fréquemment ce type de mariage, suivis des Marocains puis des Algériens, cet ordre étant valable pour les deux sexes et pour les deux années considérées. Mais là encore, ce constat est très probablement remis en cause si l'on tient compte de l'en¬ semble des mariages réellement réalisés, puisque, toujours d'après Munoz-Perez et Tribalat, les mariages des Tunisiens et des Maro¬ cains échappent à l'enregistrement beaucoup plus fréquemment que ceux des Algériens. Plus que les proportions en elles-mêmes, c'est donc plu¬ tôt leurs évolutions respectives qui peuvent fournir matière à comparaison de façon significative. (1) Mariages d'étrangers et mariages mixtes en France. Population, 3, 1984, pp. 427-462. 7 On peut constater, à la lecture du tableau IIF, que la proportion de mariages mixtes dans l'ensemble des mariages réa¬ lisés par les Maghrébins, évolue de façon parallèle chez les trois nationalités, dans le sens d'une légère augmentation en¬ tre 1974 et 1981. Par contre les comportement des hommes et des femmes vis-à-vis du mariage mixte connaissent une évolution très différente au cours de cette période. Tandis que la proportion de mariages mixtes réalisés au sein de la population masculine reste stationnaire, ce type de mariage connaît une très forte progression chez les femmes : il ne représentait que 28% des mariages féminins en 1974, cette proportion est passée à 54% en 1981. Il semble donc que se dessine une tendance à l'harmonisa¬ tion des comportements masculins et féminins vis-àvis du mariage mixte. Cette tendance apparaît de façon particulièrement marquée . chez les Algériens. En 1974, les comportements des hommes et des femmes dans cette population étaient, de ce point de vue, très nettement différenciés : Alors que 15% des femmes seulement fai¬ saient un mariage mixte, ce type de mariage était réalisé par 55% des hommes. En 1981, les comportements des uns et des autres sont beaucoup plus homogènes : les femmes sont 39% à faire ce type de choix contre 51% des hommes. 2. Limites des sources disponibles sur la nuptialité des étrangers. Les statistiques sur la nuptialité des étrangers établies à partir des données de 1"Etat-Civil n'apportent que des connais¬ sances fragmentaires et superficielles sur les comportements ma¬ trimoniaux des groupes d'origine étrangère. En ce qui concerne l'objet de notre étude, elles présentent trois inconvénients ma¬ jeurs : - Elles ne portent que sur les mariages réalisés en France, ce qui, pour des raisons déjà signalées, aboutit à une surestimation considérable des mariages mixtes. - Elles ne permettent pas de repérer le type d'union contractée par les individus d'origine étrangère possédant la nationalité française. On ne peut donc pas savoir dans quelle mesure les jeunes ayant acquis cette nationalité par naissance ou par natu¬ ralisation (qui deviendront de plus en plus nombreux avec le temps) conservent, dans leur façon de se marier, des liens privi¬ légiés avec leur communauté d'origine. - Elles ne renseignent que sur les mariages entre étrangers et Français et laissent dans l'ombre les échanges entre étrangers de nationalité différente, ce qui interdit toute vision d'ensem¬ ble de la dynamique des échanges matrimoniaux entre les groupes. Tableau IIA.- Mariages mixtes suivant la nationalité du conjoint étranger Année jEtrangers mariés à des Françaises Etrangères mariées à des Français Portugais Italien Espagnol Algérien Marocain Tunisien Portugaise Italienne Espagnole Algérienne Marocaine Tunisienne 1974 1 737 2 719 1 612 1 251 534 526 971 1 521 1 471 153 183 129 1975 1 828 2 601 1 634 1 329 1 1 123 1 471 1 491 408 1976 1 792 2 477 1591 1 217 1 082 1 336 1 387 422 1977 1 849 2 295 1 530 1 441 698 723 1 239 1 191 1 336 575 209 119 1978 1 752 2 112 1 467 1 529 684 652 1 347 1 135 1 269 647 204 116 1979 1 705 1 982 1 343 1 634 748 657 1 380 940 1 218 851 257 127 1980 1 801 1 829 1 331 1 553 729 621 1 572 904 1 158 943 303 114 1981 1 705 1 666 1 289 1 566 812 627 1 619 718 1 096 1 002 289 120 Tableau IIB.- Mariages entre étrangers suivant la nationalité de l'homme ou de la femme Année Nationalité de l'homme Nationalité de la femr ne Portugais Italien Espagnol Algérien Marocain Tunisien Portugaise Italienne Espagnole Algérienne Marocaine Tunisienne 1974 3 209 638 835 1 033 174 146 3 197 649 913 901 217 94 1975 3 044 603 702 1 188 3 040 616 773 1 120 1976 2 609 575 633 1 074 1 2 580 515 725 1 036 1977 2 325 460 482 1 157 274 171 2 341 454 584 1 129 254 92 1978 1 950 433 433 1 244 245 158 1 924 414 486 1 245 255 79 1979 1 748 378 373 1 281 228 157 1 782 361 394 1 319 228 63 1980 1 625 334 277 1 330 258 171 1 630 297 335 1 395 221 66 1981 1 340 260 294 1 507 280 161 1 368 250 333 1 592 248 58 Tableau IIC.- Evolution du nombre des mariages de Maghrébins entre 1974 et 1981 suivant le sexe et la nationalité Année Algériens Marocains Tunisiens Total 1974 2 284 708 672 3 664 Hommes (+ 34%) (+ 54%) (+ 17%) (+ 35%) 1981 3 073 1 092 788 4 953 Femmes 1974 1981 1 054 (+ 146%) 2 594 400 (+ 34%) 537 223 (-25%) 178 1 677 (+ 97%) 3 309 Tableau IID.- Mariages de Maghrébins selon le sexe et la nationalité Nombre et pourcentage Année Algériens Marocains Tunisiens Total Maghrébins Hommes 1-974 % 2 284 62 708 19 672 18 3 664 1981 3 073 1 092 788 4 953 1 62 22 16 1974 1 054 400 223 1 677 % 63 24 13 Femmes 1981 % 2 594 78 537 16 178 5 3 309 Tableau IIE.- Mariages d'hommes et mariages de femmes. Nombre et pourcentage selon la nationalité. Algériens Marocains Tunisiens Année Hommes Femmes Total Hommes Femmes Total Hommes Femmes Total 1974 2 284 1 054 3 308 *708 400 1 108 672 223 895 % 69 31 100 64 36 loo 75 25 loo 1981 3 073 2 594 5 667 1 092 537 1 629 788 178 966 % 54 46 loo 67 33 loo 81 19 loo Tableau IIF.- Proportion de mariages mixtes dans l'ensemble des mariages de Maghrébins. Année Algériens Marocains Tunisiens Total Hommes 1974 55% 75% 78% 63% 1981 51% 74% 79% 61% Femmes 1974 15% 46% 58% 28% 1981 39% 54% 67% 43% Total 1974 42% 65% 73% 1981 45% 67% 77% ETUDE SUR LES MARIAGES DES JEUNES D'ORIGINE MAGHREBINE REALISES DANS LA VILLE DE MARSEILLE ENTRE 1980 ET 1984 9 I. POPULATION ETUDIEE. 1. Constitution de l'échantillon et recueil des données. On a procédé au dépouillement des bulletins d'Etat-Civil (fiches mariages) de la ville de Marseille, en prenant en compte les mariages dans lesquels au moins un des conjoints répondait à la définition suivante : - être âgé de moins de 26 ans au moment du mariage - être d'origine maghrébine, c'est-à-dire : - soit de nationalité algérienne, tunisienne ou marocaine, né en Algérie, en Tunisie ou au Maroc (catégorie 1) - soit de nationalité algérienne, tunisienne ou marocaine, né en France (catégorie 2) - soit de nationalité française, né en Algérie, en Tunisie ou au Maroc (identification partielle d'après le nom et le prénom) (catégorie 3) - soit de nationalité française, né en France (identifica¬ tion totale d'après le nom et le prénom) (catégorie 4) La population des jeunes d'origine maghrébine ainsi définie comprend donc des individus de statuts et d'origines diverses : - des jeunes immigrés de première génération (entrés en France avant 1974 ou ayant bénéficié de la régularisation excep¬ tionnelle de 1981), pouvant être représentés dans les catégories 1 ou 3 (naturalisés) - des jeunes de la deuxième génération, pouvant se trouver dans les catégories 1 (nés au pays d'origine de leurs parents, entrés en France dans le cadre du regroupement familial), 3 (nés au pays d'origine de leurs parents, naturalisés ou ayant bénéfi¬ cié de la naturalisation de leurs parents), 4 (nés en France, ayant acquis automatiquement la nationalité française à leur ma¬ jorité) , et formant vraisemblablement la totalité de la catégorie 2 10 - des jeunes d'origine algérienne, enfants des anciens sup¬ plétifs de l'armée française (harkis), pouvant se trouver dans la catégorie 3 ou dans la catégorie 4. - des jeunes algériens, tunisiens ou marocains, résidant temporairement en France (dans le cadre d'une formation univer¬ sitaire par exemple), pouvant se trouver dans la catégorie 1. On avait prévu de recenser et de soumettre à un traitement informatique les bulletins de mariage établis par la mairie' de Marseille de 1980 à 1984 inclus, impliquant au moins un conjoint qui réponde à cette définition. Par suite de l'indisponibilité des bulletins de l'année 1983 et des deux derniers trimestres de l'année 1984, n'ont pu être en fin de compte recensés que les ma¬ riages conclus en 1980, 1981, 1982 et au cours du premier trimes¬ tre de l'année 1984. La taille de l'échantillon s'en est trouvée considérablement réduite. De ce fait les résultats que nous pré¬ sentons ici ne pourront être retenus qu'à titre indicatif et de¬ vraient pricipalement servir à élaborer des hypothèses demandant à être testées sur un échantillon plus représentatif. Les données ont été recueillies sous une forme codée per¬ mettant le traitement informatique, au moyen de la grille suivante LU l i i I U U U 1 2 3 4 5 J_l I—L UJ UJ 6 7 8 9 L_l_1 LU LU LU 10 11 12 13 1 : Année du mariage 8 : Epoux - Année de naissance 2 : Numéro d'ordre 9 : Epoux - Pays de naissance 3 : Origine homme 10 : Epouse - Code de nationalité 4 : Origine femme 11 : Epouse - Code de CS 5 : Type de mariage 12 : Epouse - Année de naissance 6 : Epoux - Code de nationalité 13 : Epouse - Pays de naissance 7 : Epoux - Code de CS 11 Les informations recueillies ont été traitées par le ser¬ vice statistique de l'Observatoire Economique Régional de Marseille. 2. Composition de l'échantillon. 935 mariages ont été soumis au traitement. Ils impliquent 1509 individus (743 hommes et 766 femmes) d'origine maghrébine. Ces 935 mariages, célébrés au cours de la période de 39 mois couverte par l'enquête, représentent 6,3% de l'ensemble des ma¬ riages réalisés par la mairie de Marseille au cours de cette mê¬ me période (tableau IIIA) . Le tableau IUB donne les caractéristi¬ ques des 1509 conjoints maghrébins selon le sexe et l'origine nationale. On peut constater à la lecture de ce tableau que les indi¬ vidus d'origine algérienne rerpésentent à eux seuls plus de 69% des membres de l'échantillon. Cette proportion est rigoureuse¬ ment conforme à celle observée au niveau national (cf. tableau IID) et n'appelle donc pas de commentaire particulier. Au total, le nombre des hommes et le nombre des femmes d'origine maghrébine qui se sont mariés à la mairie de Marseille au cours de cette période, sont sensiblement égaux. On a vu par ail¬ leurs que, de façon générale, les mariages d'hommes maghrébins sont plus nombreux que les mariages de femmes. Mais on a pu éga¬ lement constater un rééquilibrage au bénéfice des unions conclues par les femmes, particulièrement net en ce qui concerne les Algé¬ riens. Dans notre échantillon, les mariages de femmes sont tou¬ jours légèrement plus nombreux que les mariages d'hommes, sauf en ce qui concerne les Tunisiens. Sur les 123 individus d'origine tunisienne recensés au cours de l'enquête, 90 (près de 75%) sont de sexe masculin. Là encore, cette proportion est conforme aux observations faites au niveau national. Il semble donc se confir¬ mer que la population des mariables d'origine tunisienne se carac¬ térise dans la période actuelle, par un déséquilibre des sexes, les hommes se trouvant en surnombre par rapport aux femmes. < 12 On notera enfin, la part relativement importante des indi¬ vidus dont il n'a pas été possible d'identifier l'origine natio¬ nale, c'est-à-dire nés en France et possédant la nationalité fran¬ çaise. Ces jeunes dont le comportement est impossible à caracté¬ riser selon les procédures traditionnelles, deviendront de plus en plus nombreux avec le temps. On prêtera donc une attention particulière aux données les concernant. Si l'on ajoute à leur effectif, le nombre des individus identifiés d'après leur pays de naissance mais possédant la nationalité française, on peut constater que plus du tiers de notre échantillon est composé d'in¬ dividus qui sont sortis de la catégorie "étrangers" (tableau IIIC). On remarquera également que dans notre échantillon, la pro¬ portion des individus nés en France et celle des individus possé¬ dant la nationalité française sont notablement plus élevées dans la population féminine que dans la population masculine. 13 II. RESULTATS DE L'ETUDE. 1. Typologie des mariages recensés. Les mariages recensés ont été classés en 5 catégories : - type 1 : ceux qui unissent deux époux maghrébins de même origine nationale (endogamie nationale). - type 2 : ceux qui unissent deux époux maghrébins d'ori¬ gine nationale différente (mixte inter-maghrêbin). - type 3 : ceux qui unissent deux époux maghrébins dont un au moins est d'origine nationale indéterminée (intra- maghrébin indéterminé). - type 4 : ceux qui unissent un époux maghrébin et un époux français (mixte français-maghrébin). - type 5 : ceux qui unissent un époux maghrébin et un époux non maghrébin de nationalité étrangère (mixte-étranger- maghrëbin). Près de la moitié des mariages conclus par les hommes maghré¬ bins de l'échantillon l'ont été dans le cadre de 1'endogamie natio¬ nale (type 1), comme on peut le constater dans le tableau IV. Cette proportion paraît d'autant plus importante que l'on sait que c'est ce type de mariage qui est frappé par le sous-enregistrement signalé au chapitre précédent, et que ce sous-enregistrement est particulièrement important chez les Maghrébins. Il faut noter par ailleurs que dans notre échantillon, le nombre de mariages unissant deux conjoints de même origine nationale est certainement sous- évaluë du fait de l'impossibilité de se prononcer sur l'origine nationale d'une partie importante des membres de l'échantillon, la même incertitude pesant d'ailleurs sur les mariages mixtes inter- maghrëbins. Après les unions nationalement endogames, le type de mariage le plus fréquemment réalisé par les hommes maghrébins de l'échantillon, est l'union avec une française. Ce type d'union ne 14 représente toutefois que 21% de l'ensemble des mariages réalisés, proportion qui est notablement inférieure à celle observée natio- nalement. Cette différence est vraisemblablement due, entre au¬ tres, au fait que nous avons pris-en compte dans cette étude l'origine nationale indépendamment de la nationalité. Nombre de mariages classés comme mixtes dans les statistiques de 1'INSEE figurent ici dans les catégories 1,2 ou 3. Ces deux types de mariage, l'union nationalement endogame et l'union mixte, représentent à eux seuls, 70% de l'ensemble des mariages réalisés. Les 30% de mariages restants, concernent, pour la quasi-totalité d'entre eux, l'union avec une femme maghrébine, soit d'une origine nationale différente (type 2 : 10%), soit d'origine nationale indéterminée (type 3 : 18%). On notera enfin la faible fréquence des mariages avec une étrangère non maghrébine (type 5), ce type d'union ne représen¬ tant que 2% de l'ensemble des mariages réalisés par les hommes. La distribution des mariages de femmes est très proche de celle observée pour les hommes. Il semble toutefois que les femmes s'orientent plus fréquemment que les hommes vers le choix d'un étranger non maghrébin, bien que ce type d'union ne soit que fai¬ blement représenté dans l'ensemble des mariages féminins. Deux faits semblent intéressants à la lecture de ce tableau : - parmi l'ensemble des mariages réalisés aussi bien par les hommes que par les femmes maghrébins de l'échantillon, les trois quarts sont conclus avec un individu d'origine maghrébine. On peut donc conclure qu'il existe en France pour les jeunes générations de l'immigration maghrébine un marché matrimonial spécifique, consti¬ tué sur des bases ethno-culturelles. - le mariage mixte avec un conjoint français est réalisé dans des proportions identiques par les hommes et par les femmes de 1'échan tillon. Il semble donc que, si l'on prend en compte les individus de deuxième génération qui, dans de nombreux cas, ont disparu de 15 la rubrique "étranger", l'harmonisation des comportements mascu¬ lins et féminins vis-à-vis du mariage mixte dont on a signalé la tendance par ailleurs, soit, d'ores et déjà, accomplie. 2. Comportements selon le sexe et l'origine nationale. Les tableaux V A et V B donnent le nombre et le pourcen¬ tage des différents types de choix matrimoniaux réalisés par les hommes et par les femmes maghrébins de l'échantillon, selon leur origine nationale. On peut tout d'abord constater à la lecture des chiffres figurant dans la première colonne du tableau V A, que les compor¬ tements masculins vis-à-vis de l'endogamie nationale sont nette¬ ment différenciés selon l'origine nationale des individus. 65% des hommes d'origine algérienne prennent une conjointe, qui est également d'origine algérienne. Ils réalisent donc ce type de mariage dans des proportions nettement plus importantes que celles observées dans la population masculine totale dî (55%). Ce type de choix matrimonial est nettement moins répandu chez les hommes d'origine marocaine (33%) et il est particulière¬ ment sous-représentê chez lés hommes d'origine tunisienne, puisque seulement 8% d'entre eux épousent une femme d'origine tunisienne. L'examen des comportements vis-à-vis du mariage mixte inter- maghrêbin (2e colonne) permet de mettre en évidence l'opposition entre les comportements des Algériens d'une part, et ceux des Maro- rains et des Tunisiens d'autre part. Par rapport à la proportion de ce type de mariage observée dans la population masculine totale (12%), la proportion des indi¬ vidus d'origine algérienne qui épousent une conjointe maghrébine d'une autre origine nationale se situe très en deçà (4%), celles des individus d'origine marocaine et tunisienne très au-delà (35% et 46%). (1) population réduite ici aux groupes des Algériens, des Tunisiens et des Marocains à l'exclusion des Maghrébins d'origine natio¬ nale indéterminée. 16 Aussi bien en ce qui concerne le choix de l'endogamie natio nale qu'en ce qui concerne le choix du mariage mixte inter-maghré- bin, les hommes algériens et tunisiens constituent donc deux caté¬ gories d'individus aux comportements diamétralement opposés : alors que le mariage dans l'endogamie nationale réalisé par 65% des hommes algériens ne l'est que par 8% des hommes tunisiens, le mariage mixte inter-maghrébin, réalisé par près de la moitié des hommes tunisiens, n'est pratiqué que de façon tout à fait margina¬ le par les hommes algériens. Ces comportements contrastés expliquent que si l'on consi¬ dère la colonne 4 (type 1 + 2 + 3), on peut constater que les pro¬ portions dans lesquelles les membres des trois groupes nationaux concluent une union dans le cadre de ltendogamie maghrébine ne dif¬ fèrent que modérément : comme pour l'endogamie nationale, ce sont les Algériens qui réalisent ce type d'union avec la plus grande fréquence, suivis des Marocains puis des Tunisiens, mais l'écart entre les comportements des uns et des autres s'est ici considéra¬ blement réduit. Les Tunisiens qui n'étaient pourtant que 8% à épou ser une femme d'origine tunisienne, parviennent à un taux d'endo- gamie maghrébine qui, s'il est inférieur à celui observé pour l'en semble de la population masculine (77%), reste néanmoins élevé : 68% d'entre eux épousent une conjointe d'origine maghrébine. Tout se passe donc comme si les Tunisiens et dans une moindre mesure les Marocains, qui ont une propension beaucoup plus faible que les Algériens à se marier dans le cadre de l'endogamie nationale, par¬ venaient à "rattrapper" ce défaut de partenaires en se tournant beaucoup plus fréquemment que les Algériens vers des Maghrébins d'une autre origine nationale. 3. Le marché matrimonial maghrébin. Parmi les couples composant l'échantillon, 574 (62%) sont formés par l'union de deux conjoints maghrébins. Nous nous inté¬ resserons dans ce chapitre à ces unions entre Maghrébins à l'ex¬ clusion des couples mixtes qui feront l'objet du chapitre suivant. 17 Du point de vue de l'origine nationale des conjoints, ces 574 couples se répartissent de la façon suivante : couples homogames algériens couples unissant un conjoint d'origine algérienne et un conjoint d'origine nationale indéterminée couples hétérogames algéro-tunisiens couples hétérogames algéro-marocains couples unissant deux conjoints d'origine nationale indéter¬ minée couples unissant un conjoint d'origine tunisienne et un con¬ joint d'origine nationale indéterminée couples homogames marocains couples hétérogames maroco-tunisiens couples homogames tunisiens couples unissant un conjoint d'origine marocaine et un con—.. joint d'origine nationale indéterminée. Parmi les couples maghrébins de notre échantillon, la très grosse majorité est constituée de deux conjoints d'origine algé¬ rienne et 87% au minimum (compte tenu de l'incertitude qui pèse sur la catégorie "indéterminés") comprennent au moins un conjoint d'origine algérienne. Les couples formés de deux conjoints d'ori¬ gine marocaine sont rares et ceux formés de deux conjoints d'ori¬ gine tunisienne quasiment inexistants. Parmi les unions hétérogames les plus nombreuses sont celles qui unissent un conjoint algérien et un conjoint tunisien, les plus rares celles qui unissent un con¬ joint marocain et un conjoint tunisien. Les mariages de Maghrébins, détaillés suivant l'origine nationale de l'époux et de l'épouse, figurent dans le tableau VI. Les chiffres figurant au centre des cases représentent les effectifs des couples constitués par l'union d'un homme et d'une femme maghrébins suivant l'origine nationale de chacun des con¬ joints. Les chiffres figurant à gauche de chaque case représentent les pourcentages de femmes de chaque origine nationale impliquées dans le type de couple correspondant, les chiffres figurant à - 339 - 94 - 42 - 27 - 20 - 18 - 16 8 7 3 13 droite représentent les pourcentages d'hommes de chaque origine nationale impliqués dans le type de couple correspondant. La lecture en ligne des chiffres de gauche permet donc de répondre à la question : par des hommes de quel groupe les femmes algériennes, tunisiennes..., sont-elles épousées ? La lec¬ ture en colonne des chiffres de droite permet de répondre à la question : dans quel groupe les hommes algériens, tunisiens..., prennent-ils leurs épouses ? Les échanges entre les trois groupes nationaux se caracté¬ risent par : - la rëflexivité du groupe algérien : dans l'ensemble les Algé¬ riens échangent peu avec les autres groupes maghrébins présents en France. On peut constater que, dans le cadre du marché matri¬ monial maghrébin, les femmes algériennes sont, dans leur grande majorité épousées par des hommes de leur propre communauté, ce - qui n'est pas le cas des Marocaines et encore moins des Tuni¬ siennes. De même, les hommes algériens prennent dans leur grande majorité leur épouse dans leur propre communauté; ce qui n'est pas le cas des Marocains et encore moins des Tunisiens. - la dissymétrie des échanges entre Algériens et Tunisiens et entre Algériens et Marocains : de façon générale et en valeur absolue, les Algériens donnent plus de femmes aux Tunisiens et aux Marocains qu'ils n'en reçoivent. On peut constater par exem¬ ple que 35 femmes algériennes ont été épousées par des Tunisiens alors que seulement 7 femmes tunisiennes ont été épousées par des Algériens. Mais l'échange matrimonial entre ces deux groupes prend un tout autre sens si on le rapporte aux effectifs de cha¬ cun d'eux sur le marché matrimonial maghrébin. Bien qu'il y ait cinq fois plus de couples Tunisien/Algérienne que de couples Algérien/Tunisienne, les premiers n'ont absorbé que 8% des femmes algériennes présentes sur ce marché alors que pour la formation des seconds le groupe tunisien a fourni 33% de ses membres fémi¬ nins. Cette dissymétrie est encore plus marquée dans l'échange entre Algériens et Marocains du fait que les hommes marocains sont nettement moins preneurs de femmes algériennes que les homme J 19 tunisiens. On trouve à peu près le même nombre de couples Algériens/Marocaine que de couples Marocain/Algérienne. Mais pour la formation des premiers, le groupe marocain a fourni 33% de ses membres féminins présents sur le marché matrimonial maghrébin, alors que les seconds n'ont absorbé que 4% des femmes du groupe algérien. la faiblesse des échanges entre Marocains et Tunisiens : les cou¬ ples maroco-tunisiens, on l'a vu, sont très rares, cinq fois moins nombreux que les couples algéro-tunisiens et trois fois moins nom¬ breux que les couples algëro-marocains. On a vu dans le chapitre précédent que les hommes marocains choisissent fréquemment,et les hommes tunisiens très fréquemment, une conjointe maghrébine d'une autre origine nationale qu'eux-mêmes. L'examen du tableau VI per¬ met de constater que lorsqu'ils réalisent ce type de mariage, c'est presque toujours vers une Algérienne que s'oriente leur choix. Dans le cadre du marché matrimonial maghrébin, seulement 6% des hommes marocains prennent leur conjointe dans le groupe tu¬ nisien (alors que 44% d'entre eux la prennent dans le groupe algé¬ rien) et seulement 10% des hommes tunisiens prennent leur conjointe dans le groupe marocain (alors que 57% d'entre eux la prennent dans le groupe algérien). Enfin on notera que quand les hommes et les femmes maghré¬ bins d'origine indéterminée prennent leur conjoint(e) dans le ca¬ dre de 1'endogamie maghrébine, il y a de fortes probabilités pour qu'il ou elle soit d'origine algérienne et pratiquement aucune pour qu'il ou elle soit d'origine marocaine. 4. Les mariages mixtes franco-maghrébins. Parmi les couples composant l'échantillon, 316 sont formés par l'union d'un(e) conjoint(e) d'origine maghrébine et d'un(e) conjoint(e) français(e). Ces 316 couples se répartissent de la façon suivante : 20 - 155 concernent l'union d'un homme maghrébin et d'une femme française (soit 21% de l'ensemble des unions réalisées par les hommes maghrébins). - 151 concernent l'union d'une femme maghrébine et d'un homme français (soit 21% de l'ensemble des unions réalisées par les femmes maghrébines). L'union mixte est donc, comme on l'a déjà signalé, conclue dans des proportions identiques par les hommes et par les femmes maghrébins de l'échantillon. Parmi la population masculine, les hommes d'origine algé¬ rienne sont proportionnellement les moins nombreux à s'orienter vers ce tyPe d'union. 17,5% d'entre eux ont épousé une femme fran¬ çaise (contre 21% pour l'ensemble de la population masculine), alors que ce type d'union est surreprésenté dans la population des hommes d'origine tunisienne (30%) et dans la population des hommes d'origine indéterminée (29%). Parmi la population féminine, ce sont également les femmes d'origine algérienne qui réalisent le moins fréquemment ce type d'union (17% au lieu de 21% dans la population féminine totale). Les femmes d'origine indéterminée le réalisent, par contre, dans une proportion (33%) qui se situe très au-delà de celle observée pour l'ensemble de la population féminine. Il semble que le fait d'être né en France et de posséder la nationalité française accroît pour les deux sexes, mais particu¬ lièrement pour les femmes la propension au mariage mixte. Parmi l'ensemble des mariages mixtes réalisés par les femmes maghrébines de l'échantillon, 30,5% sont le fait de femmes faisant partie du groupe des maghrébines d'origine indéterminée, alors que l'ensem¬ ble des mariages conclus par les femmes de ce groupe ne représente que 19,5% des mariages réalisés par la population féminine totale. On peut lire dans les tableaux VU A et VUB les proportions d( mariages mixtes réalisés par les hommes et les femmes maghrébins de l'échantillon suivant leur lieu de naissance et leur nationalité française ou étrangère. Pour les deux sexes, l'union mixte est réalisée dans des proportions plus élevées par les individus possédant la nationalité 21 française que par ceux qui ont conservé leur nationalité d'origine 26% des hommes et 25% des femmes d'origine maghrébine possédant la nationalité française concluent un mariage avec un(e) français( alors que ce type d'union n'est réalisé que par 18% des sujets de nationalité étrangère. Les femmes ont des comportements très différents vis-à-vis de l'union mixte suivant qu'elles sont nées en France ou au pays d'origine. Par rapport à la fréquence des mariages mixtes dans la population féminine générale (21%), la proportion d'unions mixtes dans l'ensemble des mariages réalisée par les seules femmes nées en France se situe nettement au-delà (27%), tandis que les femmes nées à l'étranger ne concluent un mariage mixte que dans 18% des cas. Par contre, la proportion des mariages mixtes est la même chez les hommes nés en France et chez les hommes nés à l'étranger. On peut donc relever pour conclure : - que l'origine nationale joue un rôle important dans le choix du mariage mixte, les jeunes d'origine algérienne ayant une pro¬ pension moins marquée que les jeunes d'origine marocaine ou tu¬ nisienne à s'orienter vers un conjoint français; - que l'acquisition de la nationalité française semble aller de pair avec la progression du mariage mixte, ceci étant valable pour les deux sexes; - que le fait d'être né en France accroît, pour les femmes seule¬ ment, la propension au mariage mixte. 5. Activité professionnelle et comportement matrimonial. La population masculine dans son ensemble (y compris les époux français et étrangers des couples mixtes), est en majorité composée d'ouvriers (606 individus soit 65% de la population). Viennent ensuite les employés (115 individus), les inactifs (62 individus dont 27 étudiants), les patrons de l'industrie et du 22 commerce (43), les cadres moyens (35), les personnels de service (34). Les effectifs les plus faibles se trouvent dans les catégo¬ ries des autres actifs (19), des cadres supérieurs (18) et des agriculteurs (3). Si l'on considère les seuls époux maghrébins, la distribu¬ tion des effectifs se fait dans un ordre rigoureusement identique, ce qui n'est pas le cas pour les époux français des couples mix¬ tes. Dans cette population, l'effectif le plus important se trou¬ ve également mais dans une proportion moins importante dans la catégorie des ouvriers (70 individus soit 44% de la population). Viennent ensuite les employés (39 individus), puis les personnels de service (10) et, en nombre égal, les cadres supérieurs (9) et moyens (9). La catégorie la moins représentée est celle des inac¬ tifs (6 individus dont 0 étudiant). Pour l'ensemble de la population féminine (y compris les épouses françaiseset étrangères des couples mixtes), la classe des inactives est la plus nombreuse (426 individus) . Viennent ensuitele employées (190 individus), puis les ouvrières (172), les person¬ nels de service (86), les cadres moyens (39). La catégorie des artisans et commerçants n'est représentée que par 9 individus et celle des cadres supérieurs par 5 individus. La distribution est un peu différente si l'on considère la seule population des épouses maghrébines : les inactives y sont les plus nombreuses (370), suivies des ouvrières (147), les em¬ ployées ne venant qu'en 3e position avec 122 individus, suivies des personnels de service (62) et des cadres moyens (21). La population des épouses françaises présente des spécifi¬ cités très marquées par rapport à l'ensemble de la population fé¬ minine : les employées (52 individus) devancent les inactives (45); et les ouvrières (14) ne viennent qu'en 5e position derrière les personnels de service (18) et les cadres moyens (17). Nous avons comparé la répartition des membres de l'échan¬ tillon par catégorie socio-professionnelle, suivant qu'il s'agit des époux(ses) français(es) ou maghrébin(e)s des couples mixtes ou des époux(ses) maghrébin(e)s des couples endogames. 23 Comme on peut le constater à la lecture du tableau VIII ces trois groupes présentent du point de vue de leur activité professionnelle, des profils assez nettement différenciés. On peut observer tout d'abord que, dans le groupe des conjoints français, la proportion des actifs (83,5%) est notablement plus élevée que dans les deux groupes de conjoints maghrébins (71,2%). Cette différence est due essentiellement aux taux d'activité fé¬ minine qui présentent des écarts considérables dans les trois groupes, passant de 70,7% pour les épouses françaises à 47,2% pour les épouses maghrébines des couples endogames, les épouses maghrébines des couples mixtes présentant un taux d'activité moyen de 54,4%. La proportion des étudiants dans la population totale connaît également des variations importantes dans les trois grou¬ pes : infime dans les groupes des conjoints français et des con- . joints des couples endogames (0,9% et 1,5%), elle est relativement élevée chez les conjoints maghrébins des couples mixtes (4,5%), et particulièrement chez les hommes de ce groupe (6,5%). Si l'on examine la façon dont les actifs de ces trois grou¬ pes se répartissent dans les catégories socio-professionnelles, on constate que, considérée globalement, la population des conjoint(e) : maghrébin(e)s des couples mixtes présente des caractéristiques qui la situent comme une population intermédiaire entre celle des con¬ joint (e) s français(e)s des couples mixtes et celle des conjoint(e)s maghrébin(e)s des couples endogames. Plus représentés dans la ca¬ tégorie "ouvriers" (50,9%) que les conjoints français (35,5%), les conjoints maghrébins des couples mixtes sont proportionnellement moins nombreux à appartenir à ce groupe que les conjoints des cou¬ ples endogames (65,9%). Dans toutes les autres catégories, à l'inverse, ils figu¬ rent dans des proportions supérieures à celles des conjoints des couples endogames, mais inférieures à celles des conjoints fran¬ çais . Si l'on considère séparément les populations féminines et masculines, on retrouve grosso-modo des distributions présentant 24 des caractéristiques similaires, à quelques exceptions près qu'il est intéressant de relever : - chez les hommes, les conjoints maghrébins des couples mixtes sont proportionnellement plus nombreux que les membres des deux autres groupes à figurer dans la catégorie des cadres moyens. Ils sont par contre moins représentés que les membres des autres groupes dans la catégories des artisans et commer¬ çants . - chez les femmes, les conjointes maghrébines des couples mixtes sont plus représentées que les membres des deux autres groupes dans les catégories des cadres supérieurs et des personnels de service. Couples endogames et couples mixtes. 2 types de couples regroupent à eux seuls 56,5% des cou¬ ples endogames : les couples composés d'un homme ouvrier et d'une femme inactive (41%), et ceux composés d'un homme ouvrier et d'une femme ouvrière'(15,5%). Il faut regrouper 4" types de couples mixtes avec épouse française et 5 types de couples mixtes avec époux français pour retrouver la même proportion. Parmi les couples mixtes composés d'un homme maghrébin et d'une femme française, 55,7% sont formés par l'union d'un ouvrier et d'une inactive (27,7%), d'un ouvrier et d'une employée (17,5%), d'un ouvrier et d'une femme de ménage (9%) ou d'un employé et d'une employée (6,5%). Parmi les couples mixtes composés d'un homme français et d'une femme maghrébine, il faut réunir 5 types de couples pour regrouper 54% de l'échantillon : les couples ouvrier/inactive (18,9%), employé/inactive (10,7%), employé/employée (9,4%), ouvrier/employée (8,2%) et ouvrier/ouvrière (6,9%). Cette diversification sociale des couples mixtes opposée à l'homogénéité sociale des couples endogames apparaît encore 25 plus nettement, si l'on considère une proportion plus élevée de l'échantillon. 80% des couples endogames sont représentés par seule¬ ment 6 types de couples : 4 types de couples dans lesquels l'homme est ouvrier, et la femme inactive, ouvrière, employée ou femme de ménage, 1 type de couple composé d'un homme employé et d'une femme inactive, et un type de couple dans lequel les 2 conjoints sont inactifs. Pour parvenir à la même proportion, il faut regrouper 10 types de couples parmi les couples mixtes avec épouse fran¬ çaise. Dans ces couples, l'homme peut être ouvrier, employé, cadre moyen, inactif ou commerçant, la femme inactive, employée, femme de ménage, ouvrière ou cadre moyen. Dans les couples mix¬ tes avec époux français, il faut réunir 13 types de couples par¬ mi lesquels les conjoints sont distribués dans toute la gamme des catégories socio-professionnelles : l'homme peut occuper des emplois d'ouvrier, d'employé, de cadre moyen ou supérieur, de personnel de service, de commerçant, ou d'autres actifs. La femme peut être inactive, employée, ouvrière, femme de ménage, cadre moyen ou supérieur. En résumé ; Dans notre échantillon, les hommes maghrébins ayant réalisé un mariage mixte comptent moins d'actifs et beaucoup plus d'étudiants que les conjoints français des couples mixtes et que les conjoints maghrébins des couples endogames. Leur pourcentage dans chacune des catégories socio-professionnelles prend une valeur intermédiaire par rapport à celles des deux autres groupes, sauf en ce qui concerne les cadres moyens où ils sont plus représentés que les deux autres groupes, et les patrons de l'industrie et du commerce où ils le sont moins. Les femmes maghrébines ayant réalisé un mariage mixte sont plus actives que celles qui se sont mariées dans l'endo- gamie nationale. Elles figurent dans des proportions plus 26 élevées dans toutes les catégories professionnelles sauf dans la catégorie des ouvriers où elles sont proportionnellement beaucoup moins nombreuses. Par contre les épouses maghrébines des couples mixtes sont nettement moins actives que les épouses françaises des couples mixtes. On les trouve dans des proportions moins éle¬ vées dans les catégories professionnelles intermédiaires (ca¬ dres moyens et employés). Mais elles sont plus représentées dans les catégories situées en haut (cadres supérieurs) ou en bas (ouvriers et personnels de service) de l'échelle. Les conjoints des couples mixtes s'opposent aux conjoints des couples endogames par une plus grande dispersion dans les catégories socio-professionnelles. Alors que les couples endo¬ games sont majoritairement composés par l'union d'un homme ou- ou vrier et d'une femme mactive/ouvrière, les couples mixtes se caractérisent par une combinaison plus variée des statuts socio¬ professionnels de leurs conjoints, due, notamment, au taux plus élevé d'activité féminine et à une proportion plus élevée d'em¬ ployés chez les conjoints français. Tableau IIIA Nombre de mariages impliquant au moins un conjoint d'origine maghrébine. % par rapport à l'ensemble des mariages réalisés au cours de l'année. Mariages recensés 1980 1981 1982 1984 (1er trim.) TOTAL 285 331 236 83 935 Nombre to¬ tal des ma¬ riages 5 0001 4 600 4 618 704 14 923 % 5,6 7,1 5,1 11,7 6,2 Tableau IIIB l Composition de l'échantillon suivant le sexe et l'origine nationale 1980 1981 1982 1984 (1er trim.) Total H F H F H F H F H F Total Algériens 168 177 183 181 125 127 42 46 518 531 1 049 Tunisiens 20 12 26 9 32 9 12 3 90 33 123 Marocains 15 16 18 16 8 16 8 4 49 52 101 Maghrébins d'origine natio¬ nale indétermi¬ née 16 41 41 53 19 41 lo 15 86 150 236 Total 219 246 268 259 184 193 72 68 743 766 1 509 Tableau IIIC Composition de l'échantillon suivant le lieu de naissance et la nationalité Nationalité étrangère né à 1'étranger Nationalité étrangère né en France Nationalité française né à 1'étranger Nationalité française né en France Total Hommes 431 85 141 86 743 % 58 11 19 12 Femmes 340 117 159 150 766 % 44 15 21 19 Total 771 202 300 236 1 509 % 51 13 20 16 ; Tableau IV.- Proportion des différents types de mariage dans l'ensemble des mariages recensés. Mariages de Maghré¬ bins selon le sexe Type 1 Type 2 Type 3 Total mariages avec un ma¬ ghrébin Type 4 Type 5 Total Mariages d'hommes 49 10 1 18 77 21 2 100 Mariages de femmes 47 10 18 75 21 4 100 Tableau VA.- Choix matrimoniaux des hommes selon leur origine nationale Algériens Type 1 Type 2 Type 3 Total Types 1+2+3 Type 4 Type 5 Total Types 1 + 2 + 3 + 4 + 5 339 65% 19 4% 63 12% 421 81% 91 18% 6 1% 518 100 Tunisiens 7 8% 41 46% 13 14% 61 68% 27 30% 2 2% 90 100 Marocains 16 33% 17 35% ,1 2% 34 69% 12 25% 3 6% 49 100 Ensemble 362 55% 77 12% 77 12% (516) (130) (11) (657) Indéterminés 58 67% 25 29% 3 3% 86 100 Ensemble 574 77% 155 21% 14 2% 743 100 Tableau VB.- Choix matrimoniaux des femmes selon leur origine nationale Algériennes Type 1 Type 2 Type 3 Total Types 1+2+3 Type 4 Type 5 Total Types 1 + 2 + 3 + 4 + 5 339 64% 50 9% 31 6% 4 20 79% 92 17% 19 4% 531 100 Tunisiennes 7 21% 9 27% 5 15% 21 64% 8 24% 4 12% 33 100 Marocaines 16 31% 18 35% 2 4% 36 69% 12 23% 4 8% 52 100 Ensemble 362 59% 77 12,5% 38 6% (477) (112) (27) (616) Indéterminés (97) 97 65% 49 33% 4 3% 150 100 Ensemble • 574 75% 161 21% 31 4% 766 100 Tableau VI.- Echanges matrimoniaux entre Maghrébins. ^^->^iIommes Femraes^v^ Algériens % Tunisiens % Marocains % Indéterminés % Total Algérienne % 339 81 80 8 35 57 4 15 44 7 31 53 4 20 100 Tunisiennes % 7 33 2 33 7 11 10 2 6 24 5 9 21 100 Marocaines % 12 33 3 6 , io 16 47 2 3 36 100 Indéterminés % 63 65 15 13 13 22 1 1 3 21 20 35 97 100 Total 421 100 61 100 34 100 58 100 574 Tableau VII A.- Mariages mixtes suivant le sexe et la nationalité française ou étrangère. Nombre de mariages Hommes Total Femmes Nationalité française Nationalité étrangère Nationalité française Nationalité étrangère 227 516 743 309 457 766 Nombre de mariages mixtes 60 95 155 78 83 161 % de maria¬ ges mixtes 26 18 21 25 18 21 Tableau VII B.- Mariages mixtes suivant le sexe et le lieu de naissance. Nombre de mariages Hommes Total Femme s Total Nés en France Nés à l'étran¬ ger Nées en France Nées à l'étran¬ ger 171 572 743 267 499 766 Nombre de ma¬ riages mixtes 35 120 1 155 71 90 161 % de mariages mixtes 20,5 21 21 27 18 21 Tableau VIII.- Répartition des actifs selon le sexe, l'origine nationale et le type de mariage (%) CSP Homes français couples mixtes Fermes françaises couples mixtes Enserrble Hormes Ma¬ ghrébins couples mixtes Fermes Fb- ghrébines couples mixtes Enserrble Hormes Ma¬ ghrébins couples e> dogames Fermes Ma¬ ghrébines couples en- dogames Ensemble Artisans et cortmerçants 5,3 3,6 4,6 4,4 3,5 4 5,3 0,5 3,7 Cadres supérieurs et professions libérales 5,9 0,9 3,8 2,2 3,5 2,7 1,1 0,5 0,9 Cadres et professions intermédiaires ' 5,9 15,5 10 8 8,1 8 2,7 7,2 4,2 Employés 25,6 48,6 35,2 11,7 40,6 22,9 8,6 32,9 16,6 Personnel de service 6,5 16,5 10,7 3,6 19,7 9,9 3,6 15,6 7,5 Ouvriers 46 13,7 32,5 \ 68,3 23,2 50,9 77,8 41,8 65,9 Taux d'activité 96,2 70,7 83,5 88,3 54,4 71,2 95,2 47,2 71,2 SOMMAIRE DE LA DEUXIEME PARTIE I. Le mariage mixte : régularités statistiques et catégories anthropologiques. 1.1. Le marché matrimonial dans une société pluri-ethnique : population des mariables pratiquement accessibles et champ des partenaires socialement appariables. 1.2. Faits d'inter-mariages et perceptions de la mixité matri moniale. 1.3. Evaluation et signification sociale de l'union matrimo¬ niale : le caractère problématique des critères d'iden¬ tité et d'altéritë. 1.4. Les contraintes du marché et les stratégies des acteurs endogamie et racisme. II. Etude de cas : 10 mariages franco-algériens. 2.1. Rapports sociaux de sexe et compétition des lignées fami liales. 2.2. La socialisation de l'enfant dans les familles franco- algériennes: l'apprentissage linguistique, l'attribution du prénom, l'affiliation religieuse. III. Conclusion : le mariage mixte, indice d'assimilation ou démar cateur de la frontière symbolique entre soi et les autres.