PS9ISSP . - ■■ : ■*+- £b X£ WBÊÊÊÊÊ-. wÊËiïtë$œm%® -mm iSlîl , *teMafllWw»£aj SÉrap Wii§ÊÊ ■■ - £ é a;;r£^V: V':="' ' . - " ■ ■■■■■■. ' •' '■ ■ ■ - ■ ■' ■■■:-:■■■ - ■ ■ ■, : - ri "■■ iv'"-:"-'' ■ "l' : ■■.:.-■• .',' ; ; .- .■. 'r • ■ ■ ,., ,y ;V -j.';. '■ V/.VV ■:. . ..:■■■•■/. ri;-; . ; i - i-< V;,.; V ■ : r .. ^:V,V;./-- VW ' -v,.v i ■••■•;..- : V. C-J BM ■■ -1 i ÈgfiÉ ®#§| flï m «irife"','.?..,' ■ --'i. . rs'ïïîvSSSi ïms; ■■.. -V# :il' - . i-, f'VAî ' • ? " ' - ' > - -sv.' ' •"• -< , • : , V,i. ■' i b - -y- '■■■• : . ; ■ m ■ : r" ,|g i . ■ , - _ - , . •> » , - ï , > V Siîf€:;-i r .,,*. ... .. -■ .„, . ^ • ,,. . -, ... ,,: ..... , . WÊÊÊSÊËÊÈM . j^ggjjgjpgfëu^ I I . " . 4.; '-'.k :J . EXPOSITION COLONIALE INTERNATIONALE PARIS 1931 INDOCHINE FRANÇAISE LES PRINCIPAUX TRAITS DE LA STRUCTURE GÉOLOGIQUE DE L'INDOCHINE FRANÇAISE (d après les explorations antérieures à 1931) Aft T CENTRE DE DOCUMENTATION ET DE RECHERCHES SUR L'ASIE DU SUD-EST ET LE MONDE INDONESIEN BIBLIOTHEQUE HANOI IMPRIMERIE DEXTRÊME-ORIENT 1931 INTRODUCTION Si l'on met à part la petite région des plateaux du Sud-Annam où ont été reconnus des sédiments plissés appartenant à tout le lias, l'Indochine apparaît comme entièrement consolidée dès la fin des temps triasiques. Aussi peut-on dire que toute sa série sédimentaire ma¬ rine est comprise entre un vieux bâti, sans doute pré¬ cambrien, de schistes cristallins et de granités laminés et un revêtement sensiblement horizontal de grès lagunaires et continentaux d'âge rhétien ou un peu plus récent. Avant le dépôt de ces grès, les sédiments plus anciens ont subi, à plusieurs reprises, des plissements énergiques et des injections de roches éruptives qui s'y rencontrent soit à l'état d'intrusions massives ou filoniennes, soit à l'état de coulées interstratifiées. Postérieurement aux mêmes grès, on relève de petites cuvettes tertiaires de formation lacustre, aux couches mo¬ dérément inclinées et froissées, des lambeaux d'alluvions marines et fluviatiles disposées en terrasses et des épan- chements basaltiques abondants surtout dans l'Indochine du sud. Compte tenu de ces faits généraux, l'exposé ci-après de la structure géologique de l'Indochine sera divisé comme suit : I. — Le bâti cristallophyllien ; II. — La série sédimentaire paléozo'ique et triasi- que; IIL — Le revêtement postriasique et les terrains plus récents ; IV. — Les roches éruptives; V. — Les plissements. Les Principaux Traits de la Structure Géologique de l'Indochine Française (d'après les explorations antérieures à 1931) I Le bâti cristallophyllien. Sa constitution. Le bâti cristallophyllien est constitué par une épaisseur considérablt de gneiss, de micaschistes, de cornes, etc... laminés et recristallisés. Ce sont, avec les granités qui les accompagnent, des roches très acides, riches en quartz et en feldspaths alcalins et que caractérise souvent, en outre, la présence de grenat, de tourmaline et de sillimanite. Sa distribution géographiques, (Planche I). Ce vieux matériel apparaît surtout dans l'indochine du nord a l'est du méridien de Lai-Chau (112 G), depuis la frontière de la Chine jusqu'au sud de Tourane. Tout à fait au nord, ses affleurements forment le dome du haut SONG-CHAY et toute la série d'écaillés qui, parallèlement au front de ce massif, ont percé d'abord le complexe de la Rivière Claire, entre ce cours d'eau et le Tam-Dao, puis, au sud-est, les schistes du Song-Hiem. En se déplaçant vers le sud, l'on rencontre ensuite une série affleu¬ rements cristallophylliens — bandes longues et étroites ou dômes allongés — parallèles, en gros, au FLEUVE ROUGE direction sud-est nord-ouest). Le premier suit la rive gauche de ce fleuve. — Il se relie vers l'ouest à la dorsale, en grande partie cristalline, des massifs de la Rivière Noire et de la chaîne du FàN-Si-Pan (1). — La bande suivante, apparaissant au nord-ouest près de LaI-ChaU, suit le cours du SoNG-Ma. — Les schistes cristallins se montrent ensuite dans l'important massif de Ph0U-H0UAT, charriés, au sud-est, sur des sédiments dévoniens. — Puis on les retrouve dans les crêtes de la chaîne annamitique aux environs de NapÉ. — Une dernière bande étroite de cnstallophyllien part de ToURANE dans la direction de THAKHEK, manifestant, au-delà de la limite nord-ouest de son af¬ fleurement, sa présence en profondeur par l'abondance des paillettes de muscovite et des grains de tourmaline dans les grès transgressifs du dévonien supérieur. Dans le vaste territoire compris entre la ligne lai-chau — vlen- tiane — tourane, la mer et la vallée du Me-Nam, au Siam, le cristallophylhen n'affleure que dans le plateau de KoNTUM, au sud de Tourane, qu'il constitue presque en entier, mais il existe vraisem¬ blablement sous le revêtement des terrains plus récents. Son âge. Ces vieux terrains métamorphiques ne peuvent être datés avec cer¬ titude : nécessairement plus anciens que tous les sédiments qui les re¬ couvrent et dont les mieux connus sont ordoviciens, ils sont soit cam- briens, soit, plus probablement, anté-cambriens comme, en général, le substratum des formations sédimentaires du sud-est asiatique. Sa tectonique. Le cristallophyllien est partout plissé et, en certains points de l'In¬ dochine du nord, charrié sur des formations plus récentes. (1) La chaîne du Fan-Si-Pan est essentiellement constituée par des granités laminés qui pré¬ sentent à l'œil l'aspect de gneiss. II Série sédirnentaire paléozoïque et triasique. VUE D'ENSEMBLE (Planches II el III). Lé Cambrien n'a été reconnu qu'en un seul point, tout à fait au nord du Tonkm. En revanche, durant le Silurien et le Dévonien, la mer a sans doute recouvert la plus grande partie de l'Indochine; il est possible cepen¬ dant que durant le Gothlandien (Silurien supérieur) et même pendant une partie du Dévonien de vastes étendues aient été émergées. Malgré leur grande extension géographique probable, les formations siluriennes et dévomennes ne sont bien datées que dans l'Indochine du nord et en particulier, à l'est d'une ligne allant de PaK-Lay (Laos) à Lai-ChaU (Tonkin). La succession la plus complète de ces sédiments se trouve même localisée dans une dépression qui occupe l'emplacement de la Chaîne annamit.que centrale et septentrionale et toute la région située entre cette chaîne et la Rivière Noire. Cette dépression, considérée dans son ensemble, conservera jusqu'à la fin du Trias un caractère géosynclinal. L'Anthracolithique inférieur est marqué par une importante régres¬ sion de la mer ; on n'a encore trouvé de dépôt de cet âge, exception faite pour un petit affleurement près de HAIPHONG, que dans la CHAINE ANNAMITIQUE CENTRALE. Au contraire, Y Anthracolithique moyen et supérieur (Ouralo-per- mien) se s'gnale par une transgression remarquable des mers. (Calcaires à productus) : l'Ouralien est déjà transgressiif, mais il ne paraît pas avoir dépassé au sud la latitude de Tourane; cependant, sa partie tout à fait supérieure accompagne souvent le permien dont la transgression a dû s'étendre sur toute l'Indochine. Quant au Trias, à n'en considérer du moins que les dépôts franche¬ ment marins, on ne le voit affleurer que dans trois zones relativement étroites, toutes situées au nord du parallèle de VlNH. La plus inté¬ ressante occupe la partie orientale du géosynclinal paléozoïque, entre la mer et le Yunnan; les deux autres se séparent du chenal principal, — 10 — ïa première dans la région de la BASSE RlVIÈRE NoiRE, d où elle se dirige au nord-est vers LaNG-SoN et le KOUANG-Sl, la seconde à DieN-BiEN-Phu pour prendre au sud-ouest la direction de la BIRMANIE par LuANG-PrABANG et le NORD DU SlAM. A côté de ces dépôts fossilifères bien datés et de faciès assez variés, l'on trouve dans la série des terrains paléozoïques des épaisseurs impor¬ tantes de schistes plus ou moins gréseux, de quartzites, de calcaires et de roches de contact avec cipolin, dont l'âge exact, en l'absence de fossiles, n'a pu être encore déterminé. Ce sont sans doute, dans bien des cas, des faciès latéraux stériles des dépôts fossilifères ou des sédi¬ ments d'où le métamorphisme ou les actions dynamiques ont éliminé toute trace d'organismes. Ces terrains émgmatiques sont désignés dans le nord de l'Indochine sous les noms de schistes du Song-Hiem, com¬ plexe de la Rivière Claire et calcaires et schistes de Coc-Xan. Les formations paléozoïques ou triasiques sont partout phssées et, en certaines régions de l'Indochine du nord, les plus anciennes d'entre elles sont charriées sur de plus récentes. D'autre part, les sédiments anté-ouraliens ont parfois été métamor- phisés par des intrusions granitiques. Après cette vue d'ensemble sur les formations mannes de la série sédimentaire indochinoise l'on donnera ci-après quelques indications plus détaillées sur les divers étages. CAMBRIEN, (Planche II). Le Cambrien, moins complet qu'au Yunnan, ne comprend en Indo¬ chine que ses termes moyen et supérieur. I! est très fossdifère à Chang- Pcung, près de la frontière chinoise, où il a livré de nombreux trilobites (Blacwelderia alastor, Chuaitgia kaisah etc.), d'espèces particulières à la Chine et à l'Indochine ; il y offre une alternance de calcaires noir bleu souvent massifs et de schistes plus ou moins gréseux, et est recou¬ vert, en discordance tectonique, par le dévonien. SILURIEN, (Planche II). Le silurien n'est authentiquement connu, complet, 'que dans le grand géosynclinal de la Chaîne annamitique. On traverse là, notamment dans la région de NapÉ (Laos) une belle succession de dépôts Siluriens et Dévoniens, généralement schisteux, où — II — la présence de trilobites a permis, malgré la continuité de la sédimen¬ tation, d'établir quelques coupures. L Ordovicien des environs de Napé repose directement sur le cris- tallophyllien ; il offre d abord des schistes noirs, puis d'un jaune rosé à Dalmanites socialis et enfin des grès jaunes à grands asaphidés (grès qu on retrouve à DoNG-SoN dans la province de Thanh-Hca, sur le bord nord-est du géosynclinal, mais qui y sont recouverts directement par le dévonien). Au-dessus de lui, le Gothlandien est représenté près de NAPÉ par des schistes noirs ou violacés à trilobites (Phacops cf. Glockeri) et à brachiopodes ; par des schistes roses, il passe progressivement au Dévo¬ nien. Cet étage a été également reconnu, sous la forme de schistes à Lychas et Encrinurus, dans l'importante série schisteuse du Nord du Tran-Ninh. En dehors de cette région le Silurien n'a été identifié, qu'au Tonkin, dans les environs de PhO-BiNH-Gia (Nam-Mo) et de Na-Yan : il y est d ailleurs réduit à VOrdovicien qui y consiste en schistes tendres charbonneux ou verdâtres contenant des trilobites et des graptolites (Climacograptus) et est recouvert directement par le dévonien. DEVONIEN (Planche II). Les trois zones bathymétriques. D après les caractères hthologiques des dépôts et la nature des faunes, les formations dévomiennes se répartissent en trois zones correspondant à des profondeurs différentes de la mer dans les géosynchnaux. La partie la plus profonde est représentée par des sçhistes, des lydien¬ nes et des calcaires offrant quelques formes bathyales (trilobites, cépha- î lopodes et ptéropodes), qui font d'ailleurs défaut drpis les horizons su¬ périeurs où se rencontrent des anthozoaires. De chaque côté de cette zone centrale, l'on trouve des bandes fran- 4 chement néritiques : calcschistes et calcaires avec des brachiopodes, quelques lamellibranches et, en nombre variable suivant les niveaux, des anthozoaires. La dernière zone, littorale, comprend des calcaires et des grès; sa faune, peu riche, est souvent identique à celle de la zone néritique ; son principal caractère, qui n'est pas toujours observable, est d'être transgressive. 12 Ces trois zones bathymétraques sont bien caractérisées dans le géosyn¬ clinal de la Chaîne annamitique entre le mékong et la dorsale cristalline des massifs de la rlvière noire et du fan-sl- Pan, où les sédiments dévoniens se relient sans continuité aux dépôts gothlandiens. On les retrouve également dans le Haut- Tonkin AU NORD-EST DU SONG-CHAY et dans les provinces chinoises du YuNNAN et du KOUANG- Sl, mais sans gothlandien. Distribution géographique. a) Le géosynclinal de la Chaîne annamitique. La zone de mer profonde est représentée au Laos, dans la région de NapÉ et dans la vallée du NaM-NhUONG par des schistes à Calceola Sandalina, auxquels passent, à leur sommet, les schistes clairs ter¬ minaux du Gothlandien, puis par des schistes à ptéropodes (Givétien) qui supportent à leur tour des lydiennes et enfin, plus loin vers 1 est, des calcaires souvent marmorisés. On retrouve ces dépôts dévoniens, avec des caractères voisins, en différents points de la Chaîne anna¬ mitique ENTRE LE TRAN-NlNH ET LA HAUTE RlVIÈRE NOIRE où ils sont très fossilifères : des gisements de trilobites y ont été découverts, soit dans des schistes, soit dans des calcaires, à Ban-Vat, à ban- PhA-ThANG, à NoNG-PoUC et sur le plateau de Ta-PhING. Près de la limite orientale du géosyncl nal de la Chaîne annamitique, aux environs de Thanh-Hoa, les schistes à Spirifer speciosus du Dévonien moyen viennent au contact du Gothlandien et supportent des calcaires à anthozoaires du Dévonien supérieur. Le faciès néritique est surtout bien développé à l'ouest de la Chaîne annamitique, DEPUIS LE LITTORAL DU QuANG-BlNH JUSQU'AU TRAN- NlNH. Dans ces régions, on peut citer le Déoonien inférieur transgressif de Thanh-Lang, à Spirifer carinaîus, les calcschistes à anthozoaires et brachiopodes du Déoonien moyen des environs de Qui-DAT avec Atrypa reticularis, Stringocephalus Burtki, puis parmi les sédiments du Dévonien supérieur, les schistes gréseux de Qui-Dat à Atrypa desquamata et de Nam-Tia (Tran-Ninh), et enfin les calcschistes et les calcaires à brachiopodes du MuONG Kam KEUT et du TRAN-NlNH (au pied sud-ouest du Pou Bia). Quant à la zone littorale, elle est représentée dans le sud (QuANG- BlNH) par des grès ferrugineux contenant de rares brachiopodes (Spirifer Ziczac) et dans le nord (massif à l'est de la Rivière Noire) par une succession intéressante qui comprend, à partir de sa base, des marnes à lamellibranches et à gastropodes, des calcaires à polypiers bien développés à BaN-Hom, et se termine dans le Déoonien supérieur par des grès à rhynchonelles et anthozoaires et par les couches à lamel¬ libranches de muong-TÉ. b) Le Déoonien du Haut-Tontyn septentrional. Dans la grande bande sédimen taire qui court à l'est du massif du haut Song-Chay, la zone de mer profonde ne contient que des schistes : schistes à brachiopodes (Spirifer aculeatus) du Déoonien inférieur de Na-Man; schistes à brachiopodes, à ptéropodes et à trilobites (Spirifer speciosus, Calymene Maloungkaensis) du Song-Nho-QuÉ, de Yen- Lac et de HA-LANG et enfin série schisteuse de PAPE! à brachiopodes (Spirifer Ziczac) et à anthozoaires. Aux environs de CaO-BanG, se rencontrent des dépôts néritiques et littoraux, moins développés que dans la Chaîne annamitique : on peut ranger dans ces types de formations les schistes et grès de BONG- SON qui représentent tout le dévonien, les calcaires à brachiopodes (Stringocephalus Buriini) et à stromatopores des environs de HaLANG, appartenant au dévonien moyen, et les calcaires griottes sans fossiles de l'EST DE CaO-BaNG attribués au Déoonien supérieur. c) Autres gisements déooniens. En dehors de ces grandes dépressions le Dévonien a été retrouvé en divers points. Sur les rives du Mékong, entre Vientiane et Pak-Lay, des calcaires parfois métamorphisés paraissent appartenir à deux horizons, dont l'un, inférieur, a donné des trilobites et quelques brachiopodes, et dont l'autre, représentant sans doute le Dévonien moyen, n'a fourni que des anthozoaires. Au nord de cette région, la piste muletière de Vientiane à Luang- Prabang traverse, dans les environs de muong-kasey, une foftc épaisseur de grès ferrugineux dans laquelle a été recueilli un brachiopode mal conservé, d'apparence dévonienne. Enfin, on a attribué au dévonien diverses formations non fossilifères : — aux environs de haiphong, une série de quartzltes aoec calcaires, schistes et terrain rouge; — dans 1 Indochine du sud, a l oues 1' du — 14 — PLATEAU DE fvONTUM ET DANS LE CAMBODGE OCCIDENTAL une partie des schistes inférieurs au Permien, ainsi que le suggère leur position. Affinités des faunes dévoniennes. Les faunes dévoniennes indochinoises présentent des affinités avec celles de 1 Europe centrale, de la Chine et de l'Amérique du nord, fait qui suggère l'existence, durant cette période, d'une communication marine permanente entre l'Amérique et l'Europe par la bordure nord du massif tibétain et par l'est de la Chine. ANTHRACOLITHIQUE {Planche il). a) Anthracolithique inférieur (Dinaniien et MoscoVien). La nature des formations du Dévonien supérieur, grès littoraux, calcaires et schistes à polypiers, indique un relèvement important du fond marin; ce mouvement vertical, auquel paraît associée une plus grande extension de la mer dévomenne, continue avec quelques fluctua¬ tions durant l'Anthracolithique inférieur, dont les sédiments ne sont encore connus, comme il a déjà été dit, que dans la Chaîne annamiti- que centrale et aux environs de Haiphong. Dans le géosynclinal de la Chaîne annamitique, le Dinantien inférieur ( Tournais.en) est très réduit et bien souvent en continuité de sédimen¬ tation avec le Devonien ; il n'est nettement individualisé que dans les vallées de l'HoUEI cho et de la SÉ BaNG Fai (Laos), et dans la région de Qui Dat (Annam) où le représentent des calcschistes et des grès qui ont livré quelques brachiopodes caractéristiques (Tylothyris laminosa). Une discordance franche s'observe entre le Dinantien inférieur et le Dinantien supérieur, ou Viséen, qui apparaît au contact de toutes les formations plus anciennes. Le Viséen est particulièrement fossilifère au Laos, dans la province du cammon (près de BaN-Phit) où l'on a pu y distinguer trois horizons : à la base des lydiennes avec des schistes et des calcaires subordonnés contenant quelques brachiopodes (Productus undatus) ; plus haut, des formations récifales dans lesquelles les productidés et les anthozoaires de grande taille dominent (Productus giganteus et au sommet, des calcaires noirs, fétides, avec une riche faune (Productus semireticulatus, Phillipsia Erhwaldi) comprenant notamment quelques trilobites et une goniatite. La présence de ces dernières formes dans la partie supérieure du Dinantien est l'indice d'un approfondissement de la mer qui a continué jusqu'au Westphalien (base du Moscovien) représenté par des calcaires noirs et pyriteux avec nombreux céphalopodes (Homoceras striolatum. Daraelites proecursa, Nomismoceras Kiiiani, etc.!). L'Anthracolithique inférieur se termine dans cette région par des grès sans fossiles avec poudmgues littoraux. Latéralement, les formations fossilifères qui viennent d'être décrites passent sort à des lydiennes à radiolaires, soit à des schistes et à des grès amorçant une importante série de dépôts plus ou moins détritiques qui ont continué à se former durant tout l'Anthracolithique. Ce passage n'a pu être observé que sur le bord oriental du géosyncli¬ nal de la Chaîne annamitique, par exemple, à La-KhÉ et à Pl-lUC- trach (Annam) où l'on rencontre des grès et schistes violets à brachio- podes et à gastropodes, et au tran-nlnh où des schistes bruns ont livré une goniatite du Viséen supérieur. Mais il est vraisemblable que des dépôts de même âge existent aussi dans le Nord de l'Indochine, où ils sont actuellement rangés dans l'une des séries énigmatiques ou même dans le Trias. A. la montagne de I'ElÉPHANT, près de Haiphong, le Viséen est représenté par des calcaires noirs à gastropodes, à brachiopodes et à anthozoaires (Syrimgopora semiculata). b) Anthracolithique moyen et supérieur (Ouralo-permien). Après la série gréso-schisteuse qui vient d'être décrite et dont le sommet {grès feldspathiques) appartient sans doute déjà à YOuralien, se présente l'importante formation des calcaires à Productus qui, en transgression nette sur les formations plus anciennes, dont les sépare souvent une couche latéritique, se sont déposés depuis la fin du Mosco¬ vien jusqu'à la fin du Permien. Ce sont des calcaires francs, avec par¬ fois des lits et des rognons de phtanites, et d'une couleur généralement claire, mais devenant parfois foncés, jusqu'au noir, et présentant toutes les teintes intermédiaires. Ils sont remarquables par leurs faunes aussi riches que celles de l'Oural et de la Sait Range : en de nombreux points, ils sont pétris de fusulines, (Fusuiina regularis. Schwagerina princeps, Verbeckina Verbeckî, Sumatrina Annae) font l'abondance et la variété ont permis la distinction de divers horizons, ainsi que de coquilles de brachiopodes, de lamellibranches et de gastropodes ; les trilobites et les céphalopodes y sont plus rares. Les calcaires à productus présentent en Indochine une grande exten¬ sion géographique. Ils sont particulièrement abondants dans l'INDOCHINE DU NORD, où I on rencontre la série complète, de Y ouralien au permien. Ils y forment les îles fameuses de la Baie d'Along et les longues bandes, plus ou moins morcelées par l'érosion, qui s'étendent a l'EST DU BASSIN DE la Rivière Claire entre le parallèle de Thai-Nguyên et le Dong- QuAN (extrême nord du Tonkin). DANS LES BASSINS DE LA RlVIÈRE NoiRE ET du Song-Ma, ils concourent à la constitution des chaînes ou plateaux calcaires qui se succèdent depuis la région de LaI-ChaU jusqu à la mer près de NlNH-BlNH. Plus au sud, dans la partie lao¬ tienne de la Chaîne annamitique, ils forment les importants massifs du CAMMON, une grande partie du plateau du TRAN-NlNH, et les nombreux témoins rocheux qui s'égrènent depuis là jusqu'à DlEN-BlEN- PHU. Dans le HAUT-LAOS, ils affleurent largement, le long du Mé¬ kong, surtout ENTRE LuANG-PRABANG ET Pak Lay, et, dans la vallée du Nam Ou, ENTRE MuONG-NGOI ET Pa Kou, et forment des massifs d'importance variable ENTRE LES VALLÉES DU N. NgUM ET DU MÉKONG, au sud de la piste de Luang-Prabang à Xieng-Khouang. Dans l'indochine du sud, les calcaires à Productus ne compren¬ nent que du Permien, ou de VOuralien tout à fait supérieur; leurs principaux affleurements se trouvent au cambodge dans les environs de si sophon, de battambang et de kampot où ils forment des buttes rocheuses ou phnoms. Enfin, quelques témoins de ces calcaires, dont les mieux datés ont été reconnus au nord de saravane, jalonnent la liaison entre le Cam¬ bodge et l'Indochine du nord. Dans certaines régions, et en particulier dans le Haut laos, des andésites occupent une partie de Y Ouralien et le Permien est repré¬ senté par des poudingues et des grès avec lits de charbon et tufs rhyoli- tiques. Dans d'autres, le Permien fait défaut : il est alors remplacé quelque¬ fois -par d'épaisses coulées de rhyolites. Affinités des faunes anthracolithiques. Les faunes indochinoises de l'anthracolithique comprennent nombre de formes eurasiatiques, h.malayennes et japonaises, ainsi que des es¬ pèces nouvelles dont beaucoup ne sont pas encore décrites. Elles offrent moins de ressemblances avec les faunes américaines de même âge qu'au Dévomen. Les communications des mers mdochinoises avec celles de ces divers pays ne se sont d'ailleurs pas toujours faites de même : au cours de Y Anthra'colithique inférieur et moyen elles devaient se faire par le nord avec la Chine et l'Europe, alors qu'au Permien c'est surtout avec la Sait Range, l'archipel asiatique et la Japon que les mers indochinoises. étaient en relation. TRIAS Vue d'ensemble. Au sud-ouest de Lang-Son, près de la bordure du massif de calcaires anthracolithiques du BacsON, le Permien se termine par quelques couches de schistes contenant entre autres fossiles un productidé et une ammonite appartenant au genre tnasique Ophiceras : c'est la seule région d'Indochine où le passage au Trias ait été observé jusqu'ici. Tout s'accorde du reste pour faire admettre que la fin du Permien et le début du Trias correspondent à une régression presque générale de la mer, qui se serait retirée dans d'étroits sillons au nord du parallèle de 21 grades de latitude. Ces sillons, résidus et aussi amorces de dépressions importantes, ne cessèrent de se creuser jusqu'à la fin du Carnien (base du Trias supérieur); ils furent habités par des faunes nombreuses où dominèrent les pélécypodes de mer profonde et les céphalopodes. La fin du Trias (Norien) fut marquée par une régression de la zone marine profonde (disparition des céphalopodes, progressive ou brusque suivant les points) accompagnée d'une extension en surface de la mer qui recouvrit la plus grande partie du continent au nord du parallèle de Tourane. Les faciès triasiques varient avec la position et l'âge des sédiments. Les dépôts détritiques, arroses, poudmgues avec ou sans terra'n rouge, sont abondants à la base du Trias et dans tous les sédiments littoraux de la période ; au sommet, ils marquent le passage au régime lagunaire du Rhétien et du Lias. Les schistes plus ou moins gréseux et les grés à myophories s'observent au bord des dépressions marines, dont l'axe est occupé par des schistes et par des calcaires à céphalopodes, à hra- chiopodes, à gastropodes et plus rarement à anthozoaires. — 18 - Distribution géographique, (Planche III). a) Géosynclinal de la Chaîne annamitique. C'est dans la longue bande qui suit, DU LITTORAL DU NoRD-AnNAM jusqu'à DiEN-BiEN-Phu ET a Lai-ChaU, le bord oriental du grand synclinal paléozoïque de la Chaîne annamitique que le Trias est le mieux représenté. Sa base mal identifiée paraît formée de poudingues et d'arrosés. Au-dessus, vient, dans la région de HoANG-Mai et de KHOA-TRUONG (Nord-Annam), une série appartenant à la partie inférieure du Trias moyen : ce sont des calcaires à hrachiopodes (Mentzelia Mentzeli) et à gastropodes passant à leur sommet à des formations plus profondes qui ont donné les plus belles faunes de céphalopodes de l'Indochine (Xenodiscus MiddLmissi, Ceratitestrinodosus, etc.). Ces couches sont encore fossilifères en d'autres points, notamment dans la région de Sam-Neua (Nong-Kou) et au sud de Bai-Thuong (Xom-Nhung) où existe encore un horizon plus élevé à Protrachyceras Reitzi. Le ladinien, ou sommet du Trias moyen, est surtout fossilifère à Doi- chua (schistes à Daonella indica; près de Son-La (calcaires à myo- phories), dans la région de VaN-YÊN (schistes à pélécypodes) à l'ouest de hoang-mai, (schistes et grès à Hoernesia et à Myophories) et surtout au sud-est de HoA-BlNH cù plusieurs gisements situés dans des schistes ont donné des céphalopodes et des lamellibranches. Le Carnien, ou base du Trias supérieur, correspond à la plus grande profondeur de la mer. C'est le mieux représenté des étages triasiques ; ses dépôts toujours schisteux sont presque partout fossilifères : en cer¬ tains points au nord du plateau de Ta-PhiNG (bassin supérieur de la Rivière Noire), par exemple, les Halobies se trouvent en quantités telles qu'elles ont dû former autrefois presque toute la roche et en d'autres, comme à BaN-Xa-SoU-Ri (province de Son-La) au nord de Van-Yên, les céphalopodes sont extrêmement abondants. Le Norien, ou partie supérieure du Trias, est constitué à sa base par les schistes à ammonites de Muong-Té (Ànatibetitus Kelvini) et, plus haut, soit par des schistes à grandes myophories pouvant contenir aussi des couches de charbon à flore néotriasique (Glossopteris indica), soit par des calcaires à térébratules (Aulacothyris inflata) et à anthozoaires avec poudingues calcaires ou quartzeux et terrains rouge. — 19 — b) Chenal du Tonkin. Le second chenal, s'allongeant de la basse rlvière noire jus¬ qu'au koang-Sl, est moins fossilifère. Dans la petite dépression de LANG-SON, le Trias, qui débute par des schistes, n'a donné, dans sa partie moyenne qu'une ammonite, avec de nombreux lamellibranches là encore, c'est au Carnien que s'obser¬ ve le faciès le plus profond, sous forme de schistes à céphalopodes. Conformément à l'indication générale donnée plus haut, le Norien n'offre que des poudingues avec terrain rouge et des schistes et grès à anthracite (Hongay, Phan-Mé, etc.) dont les flores à affinités triasi- ques et rhétiennes sont bien connues. c) Chenal du Haut-Laos. Le dernier chenal triasique, traversant du nord-ouest au sud-est le Haut-Laos, a été reconnu en divers points. Près de LuANG-PrABANG, on a identifié jusqu'à ce jour du Carnien schisteux à ammonites et halobies et surtout du Norien, comprenant des calcaires à térébratules, à rhynchonelles et à 'céphalopodes, et au som¬ met du terrain rouge avec poudingues et brèches. On connaît encore un peu de Norien dans la partie occidentale du Haut-Laos, près de CoN-TagNE, où des schistes gréseux ont livré de grandes myophories. Enfin, à PhoNG SALY quelques couches de charbon intercalées dans des schistes en relation avec un terrain rouge se placent également par leur flore au sommet de la période triasique. Affinités des faunes triasiques. Les faunes triasiques de l'Indochine présentent des ressemblances avec celles des Alpes, de l'Himalaya et du Japon. ■HBH III Le revêtement postriasique et les terrains plus récents. {Planche IV). LES GRES SUPERIEURS Leurs caractères. L'on groupe sous la dénomination de grès supérieurs toutes les for¬ mations lagunaires et continentales du revêtement postriasique. Ces dépôts possèdent un lai lès uniforme dans toute l'Indochine : ce sont des grès rouges ou gris, micacés, avec lits de poudmgues et terrain rouge. Ils présentent quelques autres caractères variables d'un point à l'autre : c'est ainsi qu'aux latitudes supérieures à celles de thakhek ils se chargent peu à peu d<- sel en s'étendant vers le nord, et que, dans la vallée supérieure du NaM-Hou (Laos), près de la frontière chinoise, ils contiennent un peu de gypse; en d'autres endroits, comme sur le littoral de l'AnNaM et dans l'est du tonkin, ils recèlent de rares lits charbonnl ux avec végétaux. Leurs] relations avec le Trias. Dans le SUD DE L*lNDOCHINE, leur séparation d'avec le Trias, où il existe, n'a pu encore été faite; en revanche, au nord de la latitude de ToURANE, on les v ut souvent reposer sur les terrains triasiques bien datés. A l'ouest de PHONO SALY les grès salifères couronnent des schistes à anthracite contenant une flore néotriasique. Sur le littoral du NorD-AnnAM le contact des grès supérieurs avec les calcaires à téiéhralules du Norien paraît se faire par l'inter¬ médiaire d'une brèche scdimentairc à débris siliceux. Enfin DANS L'EST DU ToNKIN un terrain rouge horizontal contenant une flore nettement rhétienne (à Otozamites Latieri) domine les cou¬ ches anthracifères (à Glossopteris indica) légèrement plissées de l'ho¬ rizon de HONGAY (attribuées maintenant au Trias supérieur). Leujr âge. Ces formations lagunaires et continentales ne font que continuer un régime déjà amorcé au Trias dont les dépôts gréseux, à faciès rutilant, avec ou sans anthracite, sont bien connus. Aussi, sans même faire état des couches à ûégétaux rhétiens de l'est du Tcnkin, y a-t-il lieu d'admettre qu elles ont commencé à se déposer dès l'infra-Lias et ont continué à le faire au cours du Lias et peut-être au début du Jurassique. Leur extension géographique. L'extension géographique des grès supérieurs est considérable. Ils couvrent presque toute l'Indochine du sud, DE SAIGON AU NORD DE VlENTIANE entre le plateau du BOCKOR (Cambodge) et ToURANE; au nord, avec des caractères identiques, ils se développent largement à l'ouest du méridien de PHONG SALY ; enfin, la bande salifère du NAM-KA-DlNH, au pied occidental de la chaîne annamitique, jalonne le raccord avec les petits témoins de grès à végétaux qui bordent le litto¬ ral du Golfe du Tonkin. LES SCHISTES LIASIQUES Les schistes liasiques, foncés, plus ou moins gréseux, sont marins ou lagunaires. Les dépôts marins qui contiennent des ammonites repré¬ sentant, suivant les points, le Lias inférieur (Psiloceras), moyen (Aegoceras) ou supérieur (Grammoceras) paraissent suivre de près la base occidentale des plateaux du SUD-EST DE L'INDOCHINE entre ToU- RANE et SAIGON, en passant par AtTOPEU. Le faciès lagunaire, ou pouvant être regardé comme tel, contient des plantes fossiles; il est connu entre NHATRANG et SAIGON où il vient se raccorder au précédent. Ces formations, souvent plissées, ont été légèrement métamorphi- sées par des granités. - 23 — LES SEDIMENTS LACUSTRES DU NEOGENE (Miopliocène) Les sédiments lacustres du Néogène comprennent des couches d'argiles ou de schistes argilo-gréseux avec grès et poudingue s et con¬ tiennent souvent du lignite. Ils n'affleurent que dans l'indochine du nord, où ils sont dis¬ posés au fond de dépressions dirigées sud-est nord-ouest (fleuve Rouge, Song-Ca, Sillon Cao-Bang-Loc-Binh, dépressions de Ban-Ban (Lacs) et de blnh-Lu (Tonkin). A YeN-Bay sur le Fleuve Rouge, on a recueilli des paludismes et des Unio voisines des fermes du Pliocène levantin. A Ban-Ban, des schistes blanchâtres contiennent des poissons (Macronés et Labeo). Dans la vallée du SoNG Ca et à l'ouest de BlNH-Lu des sédiments schisteux ont donné des végétaux (Ficus, Quercus, etc...). Il faut ajouter à ces formations les dépôts des cavernes de Ky-Lua, près de Langson, qui ont livré des ossements de mammifères du Plio¬ cène supérieur. Les sédiments lacustres de cette époque sont parfois un peu plissés. LES DEPOTS QUATERNAIRES Les dépôts quaternaires sont de deux sortes : des alluvions récentes et anciennes et des éludions. Aux alluvions récentes appartiennent les deltas du tonkin (Fleuve Rouge), du nord-annam (Song Ma) et de la cochinchine (Mé¬ kong) qui avec les plaines littorales placées sous la dépendance des chenaux de marée (arroyos), produisent la presque totalité du riz indo- chinois. Les alluvions anciennes n'ont pas encore été étudiées. On en connaît cependant un peu partout dans les vallées importantes, où elles forment des terrasses de chaque côté du ht actuel des cours d'eau ; elles se raccordent en aval avec des lambeaux de plages soulevées qui bordent le littoral jusqu'à plus de 10 kilomètres, parfois, de la mer. Les terrasses marines sont bien développées dans le nord-Annam ; elles sont presque entièrement formées, dans certains cas, par des amon- — 2 4 cellements de coquilles de lamellibranches et de gastropodes qui vivent encore près des plages actuelles. Les dépôts éluoiaux comprennent des latérites et des terres rouges. Les premières appelées communément en Indochine bien-hoa, du nom d'une localité des environs de Saigon, sont des roches caverneuses, dur¬ cissant à l'air, qui se sont formées sur place au dépens des alluvions anciennes, dans les régions où le ruissellement est peu intense. Les terres rouges proviennent de la décomposition sur place, à caractère au moins partiellement latéritique, des roches basiques et principalement des basaltes; leurs qualités physiques et leur richesse en phosphate et en potasse les rendent ém nemment propres à la culture de l'arbre à caoutchouc, du caféier, du théier, au moins lorsqu'elles n'ont pas été partiellement stéiiliséés par l'action prolongée du soleil et de la pluie, après déboisement. IV Les Roches Eruptives. (Planche /). Les roches éruptioes couvrent en Indochine de grandes étendues ; on les rencontre particulièrement dans les régions où 1 on admet que la couverture postriasique, absente, a été enlevée par 1 érosion, ce qui im¬ plique l'attribution d'un âge paléozoique ou triasique à la plus grande partie d'entre elles. Tous les types de texture et de structure ont été rencontrés parmi ces roches, qui appartiennent aux séries chimiques les plus diverses, acides et basiques, roches alcalines à néphéline et à amphiboles sodiques y compris. Compte tenu de leur composition minéralogique et chimique et de leur gisement elles peuvent être rangées dans les quatre groupes sui¬ vants : 1") Granités et diorites; 2") Rhyolites; 3") Porphyrites; 4 ) Basaltes. GROUPE DES GRANITES ET DIORITES Quelques roches intrusives mises à part, la mise en place des roches du groupe des granités et diorites se serait produite à trois époques dif¬ férentes. A la Venue la plus ancienne, qui est la plus acide, appartiennent les granités du bâti cristallophyllier/, dont il a été question plus haut. Le magma de la seconde venue est notablement moins acide ; il est moins riche en silice libre, les plagio'clases et les éléments jerro-magné- siens y sont plus abondants. Aussi le type moyen de cette série, qui va du granité à biotite à la diorite franche, est-il un granité monzoniti- que ou une grano-diorite à mica noir et amphibole. - 26 — A cette deuxième venue, qui est la plus abondante, on peut ratta¬ cher tous les granités de l'indochine du nord, à l'exception de ceux du bâti cnstallophyllien. Dans l'indochine du sud, les massifs granitiques de la mère et l'Enfant (Cap Varella) et les diorites du Cambodge occidental paraissent pouvoir également lui être attribuées. Ces granités sont intrusifs. D'après les constatations faites récemment dans le MOYEN-LAOS, leur mise en place, liée aux mouvements hercyniens dont il sera question plus loin, serait légèrement antérieure à Y Ouralien. En CoCHINCHINE, et dans Le SUD-AnnAM, entre Nha-Trang et Saigon, des formations liasiques sont métamorphisés au contact de gra¬ nités, qui sont les plus récents de l'Indochine. A cette troisième venue postliasique, il convient sans doute de rapporter également l'important massif qui affleure au sud-est de PuRSAT. La composition de ces roches est très voisine de celle des granités hercyniens. Roches particulières. Les granités de la deuxième venue sont accompagnés d'un cortège lamprophyrique important. Il convient de rattacher à celui-ci les nom¬ breuses intrusions filoniennes de granités à deux micas ou à mica blanc, bien que dans de nombreux cas l'ascension de ces dernières roches soit de beaucoup postérieure à la mise en place des gramtes encaissants : dans cette catégorie se range le culot granulitique du PlA-OuAC (Tonkin), connu pour la minéralisation en cassitérite, wolfram, etc... qui y est liée, et dont l'âge, certainement post-hercynien, n'a pu encore être dé¬ terminé exactement. L'on mentionnera enfin les roches sans quartz, mais à feldspaths alca¬ lins, telles que les syénites néphéliniques du Pia Ma (Tonkin), dont l'âge post-déoonien a été démontré. GROUPE DES RHYOLITES Leurs caractères. Les roches rangées dans le second groupe offrent une pâte micro¬ grenue (micrograniies), ou une texture intersertale, ou plus ou moins vitreuse, (rhyolites) au milieu de laquelle se détachent de grand auartz — 27 — corrodés et des phénocrisiaux de feldspaths alcalins et d'oligoclase ; elles se présentent souvent aussi à l'état de tufs et de brèches, subordonnés parfois en lits d'épaisseurs très variables à des formations détritiques. Leur distribution géographique. Rhyolites et microgranites affleurent un peu partout en Indochine, en particulier : à l'est de la chaine annamitique ; dans la région com¬ prise entre qui-nhon et saigon et au sud de PAKSÉ sur le Mékong; enfin dans l'ouest du cambodge. Elles se présentent généralement sous la forme d'épanchements in¬ terstratifiés dans la série sédimentaire marine : leur venue correspond le plus souvent à des épisodes d'émersion. Leur âge. L'âge d'une série rhyolitique est donné par sa position au milieu des sédiments qui l'encadrent ou dont elle fait partie intégrante. Dans le NORD-ANNAM, il semble que les microgranites soient plus anciens que les rhyolites. L'ensemble, — microgranites et rhyolites — qui est postérieur aux granités antéouraliens et antérieur au Trias, corres¬ pondrait à Y A nthracolithique moyen et supérieur. Il est remarquable de constater que dans cette région les calcaires à productus manquent par¬ tout où ces roches éruptives existent. Dans le HAUT-LAOS, les rhyolites recouvrent les andésites ouralien- nes là où les calcaires permiens font défaut et leurs tufs sont subor¬ donnés à une formation détritique permienne. Dans l'est du ToNKIN des tufs rhyolitiques ont livré des myopho- ries du Trias inférieur (Myophoria laevigata). Ces constatations, en apparence contradictoires, indiquent que les éruptions rhyolitiques (sensu stricto) ont commencé à 1 Anthracolitique supérieur et ne se sont terminées qu'à la fin du Trias inférieur. Au Cambodge, des observations nouvelles conduisent à admettre l'existence d'une série rhyolitique plus récente qui aurait traverse les grès supérieurs. — 28 — PORPHYRITES Leur nature. Les porphyrites, roches basiques ancienn is à feldspaths calcosodiques et à pyroxène, comprennent des types à textures variées, allant de gabbros à grands éléments largement et complètement cristallisés jusqu'à des andésites vitreuses dans lesquelles on ne distingue plus au micros¬ cope que quelques minces baguettes d'andésine au milieu d'une pâte amorphe. Dans cette série les brèches et les /; Sonia Phu^VanYén Con Tagne M- NS°£> o SsmNeua^Ç Houai ! ai (  ' \ 6 . /^-PakH™ V "—?•-»- uan gPr a b an g g; B ' '«Muont \Kassev Tran Ni'n'M ^ ^ . ) ' t ° -Xien§Khouang Vj ( } , )'<*8ia ' |T^; Nip^tiinh trânh Hoa Bai Thuonc loang Mai .eut ^Wape j îhakh" îaravane Boioven -Pakse ^ fontum 'Çui. Nhon ilàûfkQR. ) Cap /^aréJJa -Pufeat (WhaT^ang PHNOM PENH Dorùiai ^ Bien Hoa . SÏMGON Vf Kampot Poule Cécir de Wl&r CENTRE DE DOCUMENTATION i'T §6 RECHERCHES SUR L'ASIE DU §UD»B|T • ET LE MONDE INDONESIEN BIBLIOTHEQUE ■: "7 j I«pi . I ' ■ f. -v. I P'"-