Pavillon du tour du monde

Description

Financée par la compagnie des messageries maritimes, le pavillon du tour du monde faisait partie des attractions installées au Trocadéro lors de l'Exposition universelle de Paris en 1900.
A l'image de la majorité des attractions de cette exposition aux allures de grande fête foraine, Le divertissement et le consumérisme se trouvaient au centre du pavillon du tour du monde puisqu'outre le panorama du peintre Louis Dumoulin pour lequel a principalement été construit, des restaurants, des cafés et des boutiques agrémentaient l’ensemble architectural éphémère mais néanmoins colossal et extrêmement onéreux du Tour du monde.
C’est l’architecte Alexandre Marcel (1860-1928), aidé notamment par les sculpteurs Flandrin et Tessier, qui réalise l’édifice composé d’un bâtiment central aux coins desquels s’élèvent quatre tours. L’architecture est pensée pour faire écho au panorama présent en son sein et offre un pot-pourri d’édifices venus de différents pays. Le roi Léopold II de Belgique (1835-1909) sera tellement impressionné par l’ensemble architectural qu’il sollicitera Alexandre Marcel pour une reconstitution au sein de sa résidence de Laeken à Bruxelles.
D’une surface d’environ deux-mille-cinq-cents mètres carrés et culminant à quarante-cinq mètres de hauteur, le Pavillon du tour du monde était notamment pourvu d’une porte monumentale construite au Japon et acheminé par bateau jusqu’à Paris pour la bagatelle de cent-mille francs.
En tout état de cause, la façade principale du pavillon montre clairement la prédominance de l'Extrême-Orient dans ce tour du monde. On y retrouve en effet une tour cambodgienne et une pagode bouddhiste entourant la porte monumentale qui est en fait la réplique de l’entrée d’un temple de Tôkyô. La pagode elle-même s’avère copiée sur celle du sanctuaire shintoïste de Nikkô au Japon, assez grossièrement du reste car celle-ci ne compte, selon la tradition bouddhiste, que cinq étages et non six comme son clone parisien. La présence de restaurants et de boutiques au sein de la pagode en question semble être à l’origine de ce sixième étage et témoigne en tout cas de la prévalence de l’aspect commercial sur l’aspect éducatif.
Une fois passée la porte monumentale, le spectateur s’acquitte des droits d’entrée fixés à un ou deux francs en fonction de la visite choisie, arrive au rez-de-chaussée où il est invité à embarquer sur une reconstitution de paquebot mouvant simulant une navigation de Marseille à La Ciotat. Il monte ensuite quelques marches et parvient à l’entresol où se trouvent des dioramas de grandes métropoles du monde comme Rome, Amsterdam, Moscou, Sydney et, convictions coloniales obligent, Saïgon. Puis, il monte au premier étage et découvre depuis la rotonde le Panorama du tour du monde se déployant tout autour de lui sous une coupole de deux-mille-cinq-cents mètres de circonférence. Entre la toile et le spectateur évoluent sur une sorte d’estrade équipée de fausse végétation, des « indigènes » placés devant la peinture représentant leur pays d’origine. En redescendant au rez-de-chaussée, le spectateur est invité à pénétrer dans un théâtre où à tour de rôle, les « indigènes » susnommés viennent se donner en spectacle. Avant la sortie, tout est mis en œuvre pour amener le visiteur à acheter des souvenirs de l’attraction à la boutique.

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