Lycéen au lycée Thiers de Marseille, Jean Ballard participe avec des camarades à la naissance de la revue Fortunio menée par Marcel Pagnol, y publiant quelques poésies, et démarchant des entreprises pour des publicités permettant de financer la revue. Lorsque Marcel Pagnol part à Paris en 1922, Jean Ballard reprend la direction de la revue, qui prend le nom en 1925 de Cahiers du Sud. Peseur-juré sur le cours Julien, métier qu'il exerce à l'arrivée des marchandises à quatre heures du matin, il consacre ses journées à la direction de la revue : contenu éditorial (contacts et correspondance avec les auteurs), production matérielle (travail avec l'imprimeur), survie économique (diffusion, recherche de soutiens publicitaires, notamment du côté des messageries maritimes). La revue s'oriente vers la poésie sous l'influence du poète André Gaillard, et notamment la poésie surréaliste de Joe Bousquet, Paul Eluard, Antonin Artaud, Michel Leiris, Henri Michaux. La revue se veut un lien entre des pôles culturels et intellectuels des deux rives de la Méditerranée et au-delà, avec des numéros spéciaux sur "L'Islam et l'Occident", "Le Génie d'Oc et l'homme méditerranéen", des collaborations avec Louis Brauquier et Gabriel Audisio. Durant la Guerre, la revue, avec l'appui d'écrivains réfugiés à Marseille, André Breton, André Masson, Simone Weil, René Daumal, se veut espace de contestation à l'idéologie nationaliste et xénophobe. En 1945, la revue est relancée avec un comité de rédaction comprenant des anciens comme Léon-Gabriel Gros, Alex Toursky, Jean Tortel et de nouveaux membres comme Jean Lartigue et Pierre Guerre, accueille de nouveaux collaborateurs plus jeunes, comme Albert Camus ou Jean-Paul Sartre, abandonne la mensualité et les numéros spéciaux pour des "frontons", qui abordent un plus grand nombre de sujets. Le dernier numéro est publié en 1966.
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