Pour Henri Bosco, Marseille c'est la ville familiale, celle où s'installe son grand-père, et dont lui parlait son père, comme il le reporte dans le poème "Ce que disait mon Père", du recueil du "Roseau et la Source". La ville, mais pas n'importe laquelle, celle "qui tire sa vie de la mer" comme le dit "Un rameau de la nuit", dont le héros Meyrel vit près du port, observant les navires, les petites barques, les balancelles espagnoles, amenant parfums d'épices, relents d'huiles ou de laines. Dans "L'Antiquaire", c'est un Marseille imaginaire que nous fait découvrir Henri Bosco, un Marseille creusé de souterrains où deux antiquaires perpétuent des cultes telluriques anciens, et toujours le port d'où on rejoint le Maghreb par les navires des Messageries maritimes ou de la Compagnie Paquet, qu'Henri et Madeleine Bosco ont eux-mêmes empruntés presque annuellement de 1931 à 1955.