Amrouche, Jean (1906-1962)

Classe

Personne

Forme retenue

fre Amrouche, Jean (1906-1962)

Autres formes du nom

fre Amrouche, El Mouhoub
fre Amrouche, Jean El Mouhoub
fre Mouhoub Amrouche, Jean El-
fre Amrouche, Jean El-Mouhouv
fre Amrouche, Jean El Mouhov
fre Jean Amrouche
fre Jean El Mouhoub Amrouche
fre Jean El-Mouhouv Amrouche
fre Jean El Mouhov Amrouche
fre Jean Muhub Amrouche
ara جون عمروش
ara ژان آمروش
ara ژان ئامراوش

Identifiant de la personne dans un référentiel externe

Nom de famille

fre Amrouche

Prénom(s)

fre Jean
fre El Mouhoub

Langue

fre

Nationalité

fr

Genre

fre masculin

Identifiant pérenne

Date de naissance

fre 7 février 1906
1906-02-07

Date de mort

fre 16 avril 1962
1962-04-16

Lieu de naissance

fre Ighil Ali (Petite Kabylie, Algérie)

Lieu de décès

Portrait, représentation de la personne

Profession / Activités

fre Ecrivain
fre Editeur

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fre Amrouche, Jean (1906-1962)

Description

Jean El-Mouhoub Amrouche nait le 7 février 1906 à Ighil-Ali, le petit village de Kabylie de la famille paternelle. La famille peine à survivre financièrement d’autant que son père, après son éducation chez les Pères Blancs où il s’est converti au catholicisme, vient de quitter son poste de moniteur-instituteur chez les Pères Blancs. Il part alors à Tunis chercher un travail et en 1910, la famille s’installe à Tunis dans le quartier musulman et arabe, puis dans le quartier dit de la « Petite Sicile ». Inscrit à l’école laïque, Jean est un excellent élève ; en 1914, il passe une année à Ighil-Ali, rencontrant la culture kabyle. Il obtient en 1920 le brevet élémentaire et entre à l’Ecole Normale de Tunis. En 1924, lorsqu’il en sort, il est nommé instituteur à Sousse, puis en août 1925, il part à Paris pour intégrer l’Ecole Normale Supérieure de Saint-Cloud, dont il sort diplômé en 1928. De retour en Tunisie, il écrit le 11 novembre 1928 à André Gide. Dans cet échange d’un jeune aspirant écrivain au personnage public qui se distingue dans l’époque par son engagement contre le système colonial, il va se définir comme « hybride culturel », et définir sa mission, dépasser les antagonismes culturels pour une spiritualité commune et mettre la France au service de l’Afrique du Nord.
Après son service militaire, en octobre 1929, il est nommé professeur de Lettres au collège de Sousse, où il rencontre Armand Guibert. Puis en 1935, il obtient un poste à Bône en Algérie. Il y rédige son étude sur « La pensée de Patrice de La Tour du Pin » qui paraît dans un ouvrage collectif. Par l’intermédiaire d’Armand Guibert, il fait connaissance à Marseille de Jean Ballard, et à Paris, de Jules Roy. Il publie articles et compte-rendu dans les revues littéraires tunisiennes, « Mirages », « Shéhérazade », « La Tunisie française littéraire » dont il tient la page littéraire avec Armand Guibert du 16 novembre 1940 à mai 1941, puis seul jusqu’au 27 juin 1942. Il publie deux recueils de poésies dans la collection « Les Cahiers de Barbarie » créée par Armand Guibert, « Cendres » (1934) et « Étoile secrète » (1937). Ils créent ensemble les éditions « Monomotapa » où en 1939, les « Chants berbères de Kabylie » traduisent en français les chants de sa mère empreints du souvenir nostalgique de sa Kabylie natale, et d'une méditation poétique et religieuse.
En 1942, André Gide s’exile à Tunis et c’est l’occasion pour Jean Amrouche qui n’avait qu’une relation épistolaire avec celui-ci de le rencontrer et de confirmer son allégeance : chaque jour, les deux écrivains se retrouvent pour jouer aux échecs. Le 27 mai 1943, André Gide part pour Alger où il rencontre le Général De Gaulle le 26 juin. Est lancé le projet d’une revue de la France libre, « L’Arche », dont dès le 15 juillet Jean Amrouche rédige le manifeste et dont le premier numéro paraît en février 1944. Le 27 juillet 1943, il est officiellement appelé à Alger où il est nommé au Cabinet du Directeur de l’Information Henri Bonnet. Il est reçu par le Général de Gaulle à qui il expose ses idées qui inspirent le discours progressiste de Constantine le 12 décembre.
Le 31 juillet 1944, il embarque pour la France, comme correspondant de guerre avec pour mission de mettre en place en vue de l’après-Libération le nouveau dispositif d’information, muni d’une lettre d’André Gide à destination de ses amis Jean Schlumberger et Roger Martin du Gard. Il commence en parallèle une carrière journalistique à la Radiodiffusion française, qu'il poursuivra à Paris après 1944 avec des entretiens d'André Gide, de François Mauriac, de Paul Claudel, de Jean Giono, ... En 1945, Edmond Charlot rejoint Paris également et Jean Amrouche le rejoint comme directeur littéraire des éditions Charlot, et « l’Arche » est publiée par les Editions Charlot à Paris à partir d’août 1945. Les difficultés financières des Editions Charlot conduisent à leur cessation d’activité en 1950, dont doit se charger Amrouche ; elles entraînent dans sa chute la revue « L’Arche » déjà mise à mal par la résurrection de la Nouvelle Revue française de Gallimard. Bien que reconnu par les entretiens radiophoniques des grands écrivains André Gide, Paul Claudel, François Mauriac, Jean Giono, son rôle de liquidateur des Editions Charlot lui coûte sa notoriété littéraire et des amitiés.
Dès les massacres de Sétif en mai 1945, il se place en faveur de l'indépendance de l'Algérie : ne croyant pas à une communauté franco-musulmane, ce qui le distingue d'Albert Camus, la guerre d'Algérie renforcera son sentiment de double appartenance d'une manière tragique. Il meurt en avril 1962, 4 mois avant l'indépendance de l'Algérie.
Il a été le porte-parole d'une génération d'écrivains maghrébins, héros combinant l'héritage africain, l'Islam et l'enseignement occidental, revendiquant la littérature des écrivains français et le patrimoine oral kabyle de sa mère ; un des tous premiers intellectuels kabyles avec sa soeur Marguerite-Taos Amrouche, préservant et transmettant le patrimoine oral kabyle.

Relation(s)

Gabriel Audisio a soutenu l’entreprise de Jean Amrouche et sa sœur Taos Amrouche pour l’édition et l’enregistrement des « Chants berbères de Kabylie » transmis par leur aïeule. Une grande estime et amitié unissait les deux hommes même si Jean Amrouche était critique sur la poésie de Gabriel Audisio : « Je suis heureux d’être l’ami d’Audisio. Tant de ferveur pour les humbles choses crées, l’intelligence de ce qu’elles témoignent, ces espèces de litanies tout à tour joyeuses et exaspérées qui chantent la vie, tout cela est près de mon cœur ou du moins je voudrais que ce fût près de mon cœur.
Il manque à Audisio le domaine de l’ombre. Sans doute est-il trop l’homme de la lumière de Méditerranée. Il lui manque le sens de la nuit, sur quoi je ne cesserai sans doute de méditer, […] » (Jean Amrouche, « Journal », 16 novembre 1936.) Audisio participe tant à « La Tunisie française littéraire » qu’à « L’Arche ».

Tous deux catholiques, Henri Bosco et Jean Amrouche partagent une communion spirituelle qui les rapprochent, avant que les difficultés financières des Editions Charlot ne les séparent : ainsi, Henri Bosco après la lecture de « Etoile secrète » où il sent la « présence de Dieu » dédicace en 1942 son article paru dans « Fontaine », « L’exaltation et l’amplitude » à Jean Amrouche. Ils se retrouvent aussi sur l’« Esprit d’enfance » que Jean Amrouche met en avant chez les poètes kabyles qu’il publie dans « Chants berbères de Kabylie » en 1939, dont certains avaient déjà été publiés dans « Aguedal » : cette « forme achevée de l’homme » qui a le sens de l’essentiel qui met en accord avec le cosmos, telle qu’il la définit dans son article « Note sur la grâce et le ravissement en poésie » dans le numéro spécial de la revue « Fontaine » de 1942, « De la poésie comme exercice spirituel », est également mis en avant dans la partie « Esprit d’enfance et poésie » justement dédicacée à Henri Bosco de la Préface des « Chants berbères de Kabylie ». Quand en 1943 Jean Amrouche crée avec André Gide la revue « L’Arche », c’est peut-être en reprenant la titre de l’article éponyme de Noël Vesper dans le numéro 2 de 1943 d’« Aguedal » qui exhorte à construire une arche dans e déluge de la guerre et un monde qui se meurt, comme le prône également le manifeste de « L’Arche » écrit par Jean Amrouche.

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