Guiberteau, Philippe

Classe

Personne

Forme retenue

fre Guiberteau, Philippe

Autres formes du nom

fre Philippe Guiberteau
fre Paul Henri René Philippe Guiberteau
fre Guiberteau, Paul Henri René Philippe

Identifiant de la personne dans un référentiel externe

Nom de famille

fre Guiberteau

Prénom(s)

fre Philippe
fre Paul Henri René Philippe
fre Paul
fre Henri
fre René

Langue

fre
ita

Nationalité

fr

Genre

fre masculin

Identifiant pérenne

Date de naissance

FRE 2 janvier 1897
1897-01-02

Date de mort

fre 27 mai 1972
1972-05-27

Lieu de naissance

Lieu de décès

Publications

Profession / Activités

fre médecin

Conjoint de la personne décrite

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fre Guiberteau, Philippe

Description

Né en région parisienne, et protestant calviniste par son père originaire des Charentes, Philippe Guiberteau, installé à Paris avec sa famille en 1900, fréquente très jeune le Temple où prêchent les pasteurs Monod et Roberti, mais ressent rapidement dans sa foi une insatisfaction. Il suit ses études secondaires au lycée Louis-le-Grand où il se lie d’amitiés avec Bariéty, qui lui fait découvrir Chartres, qui lui provoque une grande émotion, Pierre Massé, … Volontaire dans la Première guerre mondiale, il exerce comme médecin auxiliaire, alors qu’il vient d’entamer ces études de médecine, en Italie, puis sur le front d’Orient. Il rencontre en Italie une Florentine catholique, Elena, avec qui il se marie à son retour en France et qui reste sa femme jusqu’à sa mort.
Il rencontre également René Schwob, dont la conversion au catholicisme ébranle son protestantisme, et le Révérend Père Bernard, qui le pousse un peu plus vers le catholicisme. Ainsi, le 17 mai 1933, dans le couvent des Dominicaines de Passe-Prest, à Saint-Paul-de-Vence, il reçoit du R. P. Bernard le baptême catholique. Il fréquente par ailleurs François Bonjean depuis 1919 environ, qui lui fait connaître René Guénon, et développe une très forte amitié avec l’orientaliste Louis Massignon, qui cherche la conciliation entre l’Islam et la chrétienté.
Médecin – il a soutenu sa thèse de médecine en 1926 – et érudit, Philippe Guiberteau fait valoir les idées de Charles Péguy, dont il partage l’admiration avec François Bonjean, en donnant des articles dans les « Cahiers de la Quinzaine » en 1930 et 1933 et en collaborant à l'ouvrage « Péguy et la vraie France » (Montréal, 1944). Il consacre ensuite principalement ses études à Dante, publiant une traduction commentée du « Paradis » (Editions claires, 1947), du « Banquet » (Les Belles Lettres, 1968), ainsi que trois volumes publiés de manière posthume : « L'Enigme de Dante » (Desclée de Brouwer, 1973), « Dante et son itinéraire spirituel selon la Vita nova » (Corti, 1983) et « Dante et la suite de son itinéraire spirituel selon le Canzoniere » (Corti, 1985). Il dirige à Nice la Société d’études dantesques, créée au sein du Centre universitaire méditerranéen de Nice.

Collections

Relation(s)

Philippe Guiberteau et sa femme Elena sont des amis fidèles et très proches des Bosco à Nice. C'est à lui que le Renard dans l'île est dédicacé en 1945 :
« au Docteur
Philippe Guiberteau
qui aime les enfants,
les soigne,
les sauve [...] ».

Philippe Guiberteau a été très marqué par l’œuvre de René Guénon, découvert par l’intermédiaire de François Bonjean : pour son cabinet médical, il fait construire un lustre reproduisant la croix à six branches que René Guénon analyse dans « Le symbolisme de la croix ». Au début des années 1930, il envoie à René Guénon un manuscrit et quelques lettres. Il met en épigraphe une citation extraite du « Symbolisme de la croix » en rapport avec la théorie des correspondances, fondement du symbolisme, pour son étude « Musique et incarnation », paru dans les « Cahiers de la Quinzaine » en 1933 : il rapproche ainsi Péguy et Guénon ; plus tard, en 1966, il rapproche de manière plus explicite la vision des sociétés anciennes de l’un et de l’autre. Dans une perspective à l’opposé de l’école réactionnaire de Charles Maurras, il synthétise les vues de Charles Péguy et René Guénon dans le mouvement d’après-guerre de recherche d’un nouvel humanisme. Mais les années 1950-1960 sont aussi une période de distanciation par rapport à l’apport de Guénon au profit du catholicisme : dans son ouvrage « Les hommes et les rites » paru en 1959, il utilise toute l’œuvre de René Guénon, citée exhaustivement en bibliographie, comme référence exclusive sur le soufisme et le Vêdanta, tout en soutenant que seule l’Eglise catholique romaine détenait la Vérité, mettant en évidence l’insuffisance des autres traditions et la supériorité catholique sur les traditions métaphysiques, renversant les conclusions de René Guénon. Entre les théories guénoniennes et sa conversion catholique, il choisit de défendre l’Eglise catholique, tout en restant très influencé par la doctrine guénonienne. Ainsi, lorsqu’il s’agit de décrypter l’influence de Guénon sur son ami Henri Bosco, il écrit dans « Notes sur l’ésotérisme de Bosco : l’influence de René Guénon » parues dans « Renaissance de Fleury » en 1973, que si Bosco a utilisé des symboles guénoniennes, c’est pour en montrer les erreurs et pour démontrer l’hérésie extrême-oriental. A contrario donc de ce qu’affirmait Henri Bosco sur l’influence réelle de Guénon sur sa pensée et du syncrétisme qu’il a opéré avec son catholicisme et son culte du Saint-Esprit.

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Islam — Occident — Chrétienté Créateur(s) Texte