Sefrioui, Ahmed (1915-2004)

Classe

Personne

Forme retenue

fre Sefrioui, Ahmed (1915-2004)

Autres formes du nom

fre Ahmed Sefrioui

Identifiant de la personne dans un référentiel externe

Nom de famille

fre Sefrioui

Prénom(s)

fre Ahmed

Langue

fre
ara

Nationalité

ma

Genre

fre masculin

Identifiant pérenne

Date de naissance

1915

Date de mort

fre 25 février 2004
2004-02-25

Lieu de naissance

Lieu de décès

Récompense(s) reçue(s) par la personne décrite

fre Grand prix littéraire du Maroc (1949)
fre Prix Marcelin Guérin de l'Académie française (1949)

Reprendre la forme retenue

fre Sefrioui, Ahmed (1915-2004)

Description

Né dans une famille d’origine berbère, Ahmed Sefrioui grandit dans la médina de Fès. Il fréquente l’école coranique, puis l’école française, puis le collège franco-marocain Moulay Idriss de Fès. Il travaille comme interprète, chez un avocat, avant d’entre au service des Arts et métiers marocains où il chargé de la sous-direction du musée Al Batha de Fès. Il poursuit également une carrière de journaliste au quotidien nationaliste « L’action du peuple ». Il devient conservateur du musée Al Batha de Fès, assure des fonctions dans la gestion du patrimoine de la ville puis entre à la Direction du tourisme de Rabat.
En 1949, il se voit décerner le Grand prix littéraire du Maroc, prix habituellement réservé aux Français, dont Ahmed Sefrioui est donc le premier titulaire marocain, pour son premier ouvrage "Le Chapelet d’ambre", recueil de nouvelles sur le quotidien du petit peuple de Fès. Il est considéré comme le premier écrivain marocain de langue française. Il se pose en défenseur du Maroc ancestral, traditionnel en imposant le regard d’un Marocain sur le Maroc, s’affranchissant de l’existence réduite par le regard de l’autre français.

Relation(s)

C’est au collège franco-marocain de Fès qu’Ahmed Sefrioui reçoit l’enseignement de François Bonjean de 1934 à 1937, dont il dresse plus tard le portrait : « Je vous vois toujours derrière le bureau le front auréolé de lumière, parlant avec bonté ou expliquant un de ces beaux morceaux que vous seul savez choisir, vous seul savez commenter, vous seul savez faire vivre. Ainsi vous nous avez préparés à la vie [...]. Votre oeuvre à Fès restera vraiment unique. Les jeunes collégiens qui vous ont connu parleront plus tard avec enthousiasme du professeur, du psychologue et de l'homme que vous êtes. » (Lettre à François Bonjean du 15 janvier 1938).
Celui-ci devient son mentor littéraire auquel Ahmed Sefrioui envoie tous les contes et récits dont ceux qu’il parvient à faire publier dans des revues. François Bonjean écrit la préface pour "Le chapelet d’ambre" en 1943 : « Les contes de Sefrioui ont été écrits directement en français. Ils n’en méritent pas moins - là est leur originalité – de figurer comme textes arabes côte à côte avec L'Histoire de Drima, conte folklorique recueilli par Emile Dermenghem et même, et surtout avec La Grande Tayia, œuvre de ce maître du soufisme que fut le poète Omar Ibn al Faridh, cher de tout temps aux lettrés marocains. Bien qu'inventés, ces contes ont, en effet, le même charme, le même parfum que les plus belles fleurs du folklore. Récits et descriptions, irréprochables en tant que symboles, ne le sont pas moins aux yeux des « gens du dehors » de par les dons très particuliers du conteur. Sefrioui promène sur les rues, les boutiques, les jardins, sur les enfants, les femmes et les fleurs, un regard aussi modeste que chaleureux, vrai regard d'inspiré »
Après 1949, lorsqu’il souhaite écrire un roman, il prend pour modèle les "Confidences d’une jeune fille de la nuit", tout en finissant par s’en détacher en livrant ce récit autobiographique, "La Boîte aux merveilles". François Bonjean lui communique son enthousiasme dans une lettre du 1er mars 1953 : « Mon cher Sefrioui, je n'ai pas eu le plaisir de faire le point avec vous depuis tant de mois qu'on ne s'est pas vu mais en revanche vous m'avez procuré une grande joie : celle de voir s'ouvrir pour moi votre Boîte à merveilles. Tous mes compliments ! Quand j'ai écrit, dans Mansour, l'histoire d'un enfant du pays d'Égypte, j'ai expliqué dans ma préface les raisons pour lesquelles je me lançai dans l'aventure passablement risquée de raconter non mes souvenirs mais ceux d'un Oriental. Il était très difficile en effet alors à un Oriental de se lancer dans la dite aventure ! […] Voilà qu'à votre tour vous avez affronté et surmonté généreusement les obstacles en ce qui concerne un enfant marocain. Pourtant vous saviez mieux que personne à quelles critiques vous vous exposiez. Je vous félicite affectueusement de votre courage et aussi de votre réussite. J'ai lu ces pages d'un trait, sans que l'intérêt m'ait paru faiblir ; goûtant en même temps que l'art du peintre, la bonne foi, la sincérité du psychologue. Pas de topo ; les choses, les gens ; le dehors, le cœur, bref l'endroit et l'envers du tapis. » Ce rapprochement entre l’œuvre de François Bonjean, représentant de la littérature française au Maroc caractérisée par la compréhension et la sympathie et le premier écrivain marocain de langue française assure une continuité positive entre ces deux mouvements.

François Bonjean lui présente également Henri Bosco, qu’il rencontre dans sa villa de Rabat où il participe aux rendez-vous et aux discussions métaphysiques régulières du cercle d’amis autour d’Henri Bosco, rencontrant par ce biais énormément d’écrivains français, Jules Roy, Jean Amrouche, Jean Orieux, Jean-Luc Fenouillet, …. Les Bosco se rendent à Fès chez Ahmed Sefrioui en retour, et une importante correspondance est échangée. Henri et Madeleine Bosco sont également choisis comme parrain et marraine de son fils, François Henri Théotime, du nom du grand roman d'Henri Bosco "Le Mas Théotime". Henri Bosco joue aussi le rôle de mentor, le conseillant dans sa recherche littéraire : « Je vous dirai souvent : travaillez, créez, menez à bien une œuvre. Vous servir de ses dons, combien cela est difficile !). Il ne vous reste plus qu'à y appliquer une volonté ferme, tenace. Le succès vient de la constance. Ne laissez rien d'inachevé. » (Lettre du 7 mai 1943) Henri Bosco soutient également Ahmed Sefrioui dans ses projets éditoriaux auprès de l’éditeur Julliard, et l'invite au château de Lourmarin, en 1948 : « Au château, deux boursiers d’Algérie, et mon Marocain, Ahmed Sefrioui. Jusqu’ici excellente impression. » (Lettre à Gabriel Germain, 18 septembre 1948). Par son intermédiaire, Ahmed Sefrioui devient représentant de l’Alliance française à Fès, puis il prend sa succession à la tête de l’Alliance française au Maroc en 1952. Leur correspondance prend fin avec le retour d’Henri Bosco en France en 1955 et l’indépendance du Maroc, Ahmed Sefrioui étant appelé à de nombreuses fonctions dans le nouvel Etat.

C’est par François Bonjean encore qu’Ahmed Sefrioui découvre René Guénon. Par la suite, Ahmed Sefrioui rencontre à Fès un disciple de René Guénon, Pierre Georges. Ingénieur en béton armé, celui-ci en quête du monde supra-humain, est orienté vers Fès par René Guénon, où il devient musulman sous le nom d’Abdallah, surnommé Sidi Abdallah. Il travaille au Musée d’Al Batha, où travaille également Ahmed Sefrioui. Ils se découvrent tous les deux guénoniens. Henri Bosco et François Bonjean finirent par se rendre à Fès pour rencontrer ce disciple direct de Guénon.

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