Copeau, Jacques (1879-1949)

Classe

Personne

Forme retenue

fre Copeau, Jacques (1879-1949)

Autres formes du nom

fre Jacques Copeau

Identifiant de la personne dans un référentiel externe

Nom de famille

fre Copeau

Prénom(s)

fre Jacques

Langue

fre

Nationalité

fr

Genre

fre masculin

Identifiant pérenne

Date de naissance

fre 4 février 1879
1879-02-04

Date de mort

fre 20 octobre 1949
1949-10-20

Lieu de naissance

Lieu de décès

Récompense(s) reçue(s) par la personne décrite

fre Légion d'Honneur

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fre Copeau, Jacques (1879-1949)

Description

Né dans une famille de la bourgeoisie industrielle, Jacques Copeau fréquente les meilleurs établissements parisiens, mais déjà passionné de théâtre et grand lecteur, il échoue au baccalauréat et redouble sa classe de philosophie. C’est en 1897 pendant sa deuxième année de préparation de baccalauréat qu’il fait jouer sa première pièce intitulée « Brouillard du matin ». Il est remarqué par le dramaturge Georges de Porto-Riche qui l’introduit dans le milieu intellectuel parisien. En juin 1902, il épouse à Copenhague, Agnès, Danoise rencontrée à Paris en 1896 et séjourne au Danemark jusqu’en avril 1903. De retour en France, il prend la direction de l’usine familiale de Raucourt, et cette même année, il rencontre André Gide avec lequel il développe une amitié de toute une vie. Tout en vivant loin de Paris, Jacques Copeau se fait reconnaître à Paris comme critique, activité qu’il poursuit après son retour à Paris en 1905. Il écrit des chroniques théâtrales dans « L’Ermitage », « Le Théâtre » entre 1905 et 1914, « La Grande revue » de 1907 à 1910. De juillet 1905 à mai 1909, il travaille à la galerie de Georges Petit pour la programmation des expositions et la rédaction des catalogues.
Il décide de vendre l’usine familiale et crée avec André Gide, Jean Schlumberger, Henri Ghéon, André Ruyters et Marcel Droui la « Nouvelle revue française », qu’il dirige en 1912 et 1913 et dans laquelle il publie ses critiques théâtrales. Il y construit sa réflexion sur la rénovation dramatique : en mai 1909, dans un long article, « Le métier au théâtre » il conspue la corruption du théâtre commercial, la facilité et la vulgarité dominantes au détriment de la création, le manque d’exigence artistique et la médiocrité de la production dramatique, qui atteint même la Comédie-française. Il appelle à une rénovation du théâtre, un théâtre dépouillé privilégiant le texte.
En 1910, dans une propriété qu’il achète en Seine-et-Marne, le Limon, il travaille avec son ami d’enfance Jean Croué, sur une adaptation des « Frères Karamazov » de Dostoïevski. La pièce mise en scène le 6 avril 1911 sous la direction de Jacques Rouché, reçoit des critiques positives. Cela l’encourage à se lancer pleinement dans la création théâtrale : il constitue au printemps 1913 une troupe de comédiens professionnels avec qui il ouvre en octobre, après les avoir formé à sa conception du jeu et du théâtre, le théâtre du Vieux-Colombier, qui se caractérise par son exigence et son prix bon marché grâce aux abonnements, par l’alliance dans sa programmation de nouvelles créations, dont des pièces de Jean Schlumberger et de Roger Martin du Gard, et de pièces classiques (Shakespeare, Molière, Musset, …). C’est un grand succès prouvant qu’avec des moyens limités, il est toujours possible d’allier exigence artistique et succès critique et populaire. Pendant la Guerre, réformé pour cause de tuberculose pulmonaire, Jacques Copeau voyage et rencontre d’autres metteurs en scène et auteurs de théâtre, Edward Gordon Craig à Florence, Adolphe Appia et le compositeur Émile Jacques-Dalcroze à Genève, et de ces rencontres, retire les préceptes pour mettre en place une Ecole de comédiens. Dans ses échanges avec son comédien Louis Jouvet, naît le concept de « loggia », une modernisation de l’espace scénique se rapprochant de la Commedia dell’arte pour une « nouvelle comédie ». En 1916, Clemenceau lui demande de promouvoir le théâtre français aux Etats-Unis, où il se rend pour donner des conférences à New York. Accueilli de manière élogieuse, il prend également la direction du « Théâtre français » proposée par la financier et mécène Otto H. Khan, où il fait venir Gaston Gallimard et une partie de sa troupe du Vieux-Colombier qui va donner 345 représentations entre novembre 1917 et juin 1919. Le Vieux Colombier rouvre à Paris en février 1920 avec un nouveau dispositif scénique créé par Jouvet sur le principe du « tréteau nu » permettant d’accueillir dans la salle autant des pièces que des concerts ou des conférences ; l’Ecole accueille une jeune troupe sous la direction de Jules Romains. Mais Louis Jouvet, puis Jules Romains quittent le théâtre successivement et en 1924, le théâtre du Vieux-Colombier ferme.
Pour soutenir financièrement la troupe qui s’installe à Beaune, Jacques Copeau est contraint de donner conférences et lectures, monter des pièces pour des industriels. La troupe qui joue sur des tréteaux devant les habitants du village de Pernand-Vergelesses qui lui donnent le nom de « Copiaus », après des défections individuelles, en juin 1929, se constitue en « Compagnie des Quinze » qui quitte Copeau et retourne à Paris. En 1924, Jacques Copeau se convertit au catholicisme sous l’influence de Paul Claudel et du cercle Maritain, ce qui oriente son œuvre. La puissance de ses textes, exempts de dogmatisme, lui permet de rester très présent dans les années 1930, comme metteur en scène, conférencier, critique dans les « Nouvelles littéraires » de novembre 1933 à février 1935 et traducteur de Shakespeare avec Suzanne Bing. Il est appelé à la Comédie-française entre 1936 et 1938. En mai 1940, il en est nommé administrateur provisoire. Il en démissionne en mars 1941 en opposition aux demandes du Régime de Vichy et des Allemands, et il se retire à Pernand-Vergelesses, près de Beaune, où il écrit « Le Théâtre populaire », essai qui influence Jean Vilar. Il est sollicité par Pierre Schaeffer pour une formation aux arts radiophoniques en 1942, monte une adaptation d’une œuvre médiévale « Le Miracle du pain doré » en 1943 et sa pièce sur Saint François d’Assise « Le Petit pauvre » en 1944. Malade, il meurt aux Hospices de Beaune le 20 octobre 1949. Son influence sur le théâtre français du XXe siècle n’en reste pas moins de premier plan : « Dans l'histoire du théâtre français, il y a deux périodes : avant et après Copeau » écrit Albert Camus (« Copeau, seul maître », dans « Théâtre, Récits, Nouvelles », Editions de la Pléiade, 1962, page 1698).

Relation(s)

Jacques Copeau fait la connaissance de Robert Laurent-Vibert à Paris au Théâtre du Vieux-Colombier, où se rend ce dernier alors qu’il est en permission de guerre. Saisi par le talent de Jacques Copeau, Robert Laurent-Vibert lui propose de rejoindre son groupe d’amis au château de Lourmarin. En tant que mécène des arts, Robert Laurent-Vibert soutient financièrement le Vieux-Colombier de son ami Jacques Copeau. Après sa mort, sur demande de Georges Rémond, Jacques Copeau vient faire une lecture des « Perses » d’Eschyle au château de Lourmarin.

Ressources liées

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Le tombeau de Laurent-Vibert Créateur(s) Texte