Police frontière : Action combinée des troupes régulières et des partisans [panneau n° 1]

Classe

Image fixe

Type

fre Photographie

Titre

fre Police frontière : Action combinée des troupes régulières et des partisans [panneau n° 1]

Créateur

fre Lieutenant Carrat

Date

Langue

fre

Couverture temporelle

Couverture spatiale

Format

fre 2 fichiers JPEG (recto : 13,5 Mo ; verso : 11,4 Mo)
fre 2 vues

Technique et dimensions

fre Tirages argentiques collés sur carton
fre 50*70 cm

Autre numérotation

fre 235/98 (numéro inscrit au verso)

Provenance

fre Bibliothèque de l'ancien Musée des colonies (Paris)

Source

fre Université Côte d'Azur. BU Lettres Arts Sciences Humaines. Fonds ASEMI

Cote

PH-AFF1-1

Droits

fre Domaine public

Identifiant pérenne

Description

Cette série de huit affiches, mélangeant photographies et dessins, constitue un ensemble unique et énigmatique. Elles expliquent la tactique générale que doivent suivre les troupes postées à la frontière sino-vietnamienne en cas d'attaque de "pirates" contre un village. La dernière affiche mentionne que l'ensemble a été réalisé à "Coc-Pan" par un certain lieutenant Carrat ; ce dernier lieu correspond aujourd'hui à Coc Pang, commune située sur la frontière chinoise, au nord du Vietnam.
Une vingtaine de postes de ce type étaient placés le long de la frontière Tonkin-Chine. Ils avaient pour mission d’assurer la surveillance de la frontière et de réprimer tout ce qui pouvait attenter à l’ordre colonial dans ces marges : banditisme, trafics en tout genre, rébellions. Dans les faits, avec une moyenne de 1 300 militaires (dont seulement 300 Européens) répartis dans ces postes situés dans des territoires montagneux, insalubres, difficiles d’accès et espacés les uns des autres d’une cinquantaine de kilomètres, cette présence à la frontière tenait davantage du symbole que de l’occupation effective. Le commissaire à la police frontière de Hà Giang parlait ainsi en 1923 de "petits postes perdus dans la montagne".
Au quotidien, la répression des opérations criminelles était largement assurée par les "partisans", bien représentés dans ces affiches mais presque absents des sources officielles. Issus des populations locales frontalières, il s’agissait de personnes parfois armées par les Français qui patrouillaient dans les villages de leur circonscription ou stationnaient dans des postes fixes. Les Français ont ici repris pour leur compte une habitude instituée par les Vietnamiens dans les siècles précédents. Pour le pouvoir colonial, cela revenait à valider une forme d’autodéfense.
La destination de ces affiches demeure mystérieuse. Ont-elles été utilisées pour l’instruction des gardes indigènes et partisans dépendant du poste de Cốc Pàng ? Ont-elles circulé entre les postes, ou sont-elles restées sur place ? Quelle efficacité réelle avaient-elles ? Autant de questions sans réponse.
Cette première affiche évoque la vie au village et l'arrivée des pirates. On y lit : "La corvée d'eau. Le séchage du riz. Le décorticage du riz. Près d'un village tranquille... Une bande pirate s'approche mais elle est éventée et...".
Source de la description : GRÉMONT Johann, Maintenir l’ordre aux confins de l’Empire. Pirates, trafiquants et rebelles entre Chine et Viêt Nam. 1895-1940, Hémisphères Éditions, 2018, 336 p.

Ressources liées