Ce cliché panoramique est en fait constitué de trois photographies collées les unes aux autres. Prouesse technique, ce panorama témoigne à la fois du talent de Gsell mais aussi, historiquement, des premières années de la présence coloniale française à Saigon (prise en 1859). Cette photographie montre une partie du port de Saigon. Sur le cliché central, on peut apercevoir l'embouchure de l'arroyo chinois. Sur celui de droite, derrière le grand mât de signaux, on peut voir la direction du port de commerce puis l'immense maison Wang tai, élevée par un riche chinois. Enfin, au fond à droite, le port militaire et l'arsenal. La marine de guerre française souhaitait développer sa propre base navale en Asie car elle était tributaire des bases anglaises pour son ravitaillement en charbon et ses réparations. Ainsi, dès que Saigon fut occupée, la marine entreprit d'en faire la station navale dont elle rêvait.

Source de la description : texte de Frédéric Mantienne in Franchini, Philippe ; Ghesquière, Jérôme (dir.), Des photographes en Indochine. Tonkin, Annam, Cochinchine, Cambodge et Laos au XIXe siècle, Marval & Réunion des musées nationaux, 2001, pp. 103 et 106.