Marot, Michel (1926-2021)
Classe
Personne
Forme retenue
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Marot, Michel (1926-2021)
Autres formes du nom
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Michel Marot
Identifiant de la personne dans un référentiel externe
Nom de famille
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Marot
Prénom(s)
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Michel François Émile
Langue
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Nationalité
fr
Genre
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masculin
Identifiant pérenne
Date de naissance
Date de mort
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23 août 2021
2021-23-08
Lieu de naissance
Lieu de décès
Portrait, représentation de la personne
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Source : Villa Arson (Droits réservés Michel Maunier)
Récompense(s) reçue(s) par la personne décrite
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Grand Prix de Rome en 1954 pour son projet à thématique imposée «Un centre de recherches africaines à Kano, dans le Nigéria britannique».
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Prix de l'Equerre d'argent en 1963 pour la construction de l’église de Fontaine-les-Grès en 1956.
Publications
Profession / Activités
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Architecte
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Enseignant en architecture
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Président de la Société française des architectes
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Architecte en chef des bâtiments civils et palais nationaux
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Architecte conseil du ministère de l’Equipement.
Source(s) utilisée(s)
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Conférence donnée par Michel Marot en 1997 à la Villa Arson.
Archive sonore sous format mp3 conservée à la Villa Arson, à la bibliothèque de recherche.
Archive sonore sous format mp3 conservée à la Villa Arson, à la bibliothèque de recherche.
Reprendre la forme retenue
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Marot, Michel (1926-2021)
Description
La carrière de Michel Marot commence en février 1950 à l'obtention du Diplôme d'architecte de l'École Nationale Supérieure des Beaux-Arts de Paris. En parallèle à ses études d’architecture, il fréquente l'Institut d’urbanisme de Paris. En 1951 il obtient une bourse d’études du programme franco-américain Full Bright pour poursuivre ses études à l'Université d’Harvard aux États-Unis, au département d’urbanisme de la School of Design, études qui seront couronnées en 1952 par un Bachelor Degree in City Planning.
De retour en France, il est récompensé du Grand Prix de Rome en 1954 grâce à son projet sur une thématique imposée d’un centre de recherches africaines à Kano, dans le Nigéria britannique. Entre 1955 et 1958, il est pensionnaire à la Villa Médicis et profite de ce temps pour parcourir et découvrir entre autres l’Italie, la Grèce et la Turquie. Très rapidement, Michel Marot fait preuve d’un éclectisme qui traversera toute sa vie professionnelle. En 1956 il se voit confier la construction de l’église Sainte-Agnès de Fontaine-les-Grès dans l’Aube, pour laquelle il recevra l’Equerre d’argent en 1963. Une fois rentré en France, Michel Marot fonde en 1959 le cabinet MTA (Marot Tremblot Architecture) avec son ancien camarade d’atelier Daniel Tremblot. Il est nommé par la suite Architecte en chef des bâtiments civils et palais nationaux, puis Architecte conseil du Ministère de l’Equipement en 1962 pour les départements de Corse et Alpes-Maritimes, puis de l’Essonne. A partir de 1965, il est choisi par les étudiants de l’atelier d'André Leconte à l'École Nationale Supérieure des Beaux-Arts de Paris pour succéder à ce dernier. Il occupe la fonction de chef d’atelier entre 1969 et 1975 à l’Unité pédagogique d’architecture n°4 (U.P.A 4), puis entre 1975 et 1995 à l’Unité pédagogique d’architecture n°9 (U.P.A 9) qu’il fonde en 1975 avec Pierre Vigor.
Enseignant modeste, "homme d’images plutôt que homme de paroles" selon sa propre expression, il évoque très peu ses propres réalisations architecturales avec ses étudiants. Soucieux autant de tradition que d’invention, il incarne, aux yeux de beaucoup, un mélange de modernité, d’avant-gardisme et de conservatisme.
Choisi par le directeur de l’Architecture au Ministère chargé des Affaires Culturelles, Max Querrien, pour le projet de l’Ecole des beaux-arts de la Villa Arson, Michel Marot entame le chantier de ce grand projet en 1968. Il assiste aux événements de Mai 68 qui redéfinissent les cadres institutionnels ainsi que les méthodes de l’enseignement de l’architecture, tout comme la relation entre professeurs et étudiants. L’enseignement des beaux-arts et de l’architecture s’en trouve fortement modifié, notamment par les réformes qui s'ensuivent et le font passer d’un système académique hérité du XVIIIe siècle à un système plus moderne, plus proche du modèle universitaire.
Ouvert à toutes les esthétiques architecturales, partisan d’une pédagogie nouvelle plus pragmatique que théorique, Michel Marot concrétise ces idées dans la réalisation du projet de l’École Nationale Supérieure d'Arts à la Villa Arson. Bien que cette dernière soit souvent rattachée au Brutalisme architectural, Michel Marot, avec l’anti-dogmatisme qui le caractérisait, s’oppose de manière ostentatoire à cette appellation, prônant plutôt la transversalité et la complémentarité de notions architecturales et artistiques diverses. Voulant en faire un labyrinthe qui s’entrelace aux arbres et à la nature prédominante, Michel Marot a voulu, avec le projet de la Villa Arson, créer un espace de rencontre et en même temps d’isolement comme les deux faces complémentaires d’une même pièce afin de faire dialoguer les différentes disciplines artistiques.
L'éclectisme architectural et urbanistique de l’architecte se reflète admirablement dans la Villa Arson, grâce au travail sur la complémentarité entre le minéral et le végétal, en préservant ce qui était déjà présent géographiquement et topographiquement. L’engagement de Michel Marot est d'ailleurs salué en ces termes par le Ministre des Affaires Culturelles Jacques Duhamel lors de l’inauguration de la Villa Arson, le 20 mai 1972 : « Vous avez réussi ici à sauver ce que la nature avait fait, à conserver ce que les hommes avaient construit et à bâtir ce que l’État avait réclamé ».