Delteil, Joseph (1894-1978)

Classe

Personne

Forme retenue

fre Delteil, Joseph (1894-1978)

Autres formes du nom

fre Joseph Delteil
oci Delteil, Josèp
oci Josèp Delteil

Identifiant de la personne dans un référentiel externe

Nom de famille

fre Delteil

Prénom(s)

oci Josèp
fre Joseph

Langue

fre

Nationalité

fr

Genre

fre masculin

Identifiant pérenne

Date de naissance

fre 20 avril 1894
1894-04-20

Date de mort

fre 12 avril 1978
1978-04-12

Lieu de naissance

Lieu de décès

Récompense(s) reçue(s) par la personne décrite

fre Prix Archon-Despérouses de l’Académie française pour "Le Coeur grec" (1920)
fre Prix Femina pour "Jeanne d'Arc" (1925)
fre Chevalier de la Légion d'Honneur (1931)
fre Grand Prix international de littérature gastronomique (1965)

Reprendre la forme retenue

fre Delteil, Joseph (1894-1978)

Description

Elevé dans le monde rural des bories, des bûcherons buissonniers et des vignes de l’Aude, Joseph Delteil est scolarisé à Pieusse jusqu’à son certificat d’études en 1907, puis à l’école Saint-Louis de Limoux et au collège Saint-Stanislas de Carcassonne, qui fait office de petit séminaire. Mais en 1910, Joseph Delteil rebuté par le catholicisme adhère au mouvement du « Sillon » pour la démocratie. En 1913, il commence à écrire de la poésie. Il devient clerc de notaire à Limoux. Son premier poème, en langue d’oc, est publié en 1914 dans l'« Almanac patouès de l'Arièjo ». Il publie à nouveau deux poèmes sous le pseudonyme de Louis XV dans « Les Annales » en 1918 et en 1919, il publie son premier recueil de poèmes « Le Cœur grec », à Saint-Raphaël, où il était mobilisé, aux éditions de la revue « Les Tablettes » et préfacé par la collaboratrice des « Annales », Hélène Vacaresco, pour lequel il reçoit en 1920 le Prix Archon-Despérouses de l’Académie française. Après sa démobilisation et une affectation dans les Vosges, début 1920, il s’installe à Paris où il prend un emploi au Comptoir d’escompte de Paris puis de rédacteur au Ministère de la Marine marchande. Il collabore aux « Annales » et à la revue de poésie « Pour le plaisir » de René Groos, puis à la revue « Les Images de Paris » de son collègue Elie Richard, qui le présente à ses amis Philippe Soupault, André Salmon, Raymond Thiollière, Pierre Mac Orlan. Il rencontre Henri de Régnier, qu’il admire depuis son adolescence, à qui il présente ses nouveaux poèmes tous les dimanches. En 1921, Elie Richard publie son nouveau recueil « Le Cygne androgyne ». La même année, il publie dans « Les Images de Paris » un premier conte « Elyud » et à partir de là, se consacre à l’écriture de nouvelles, critiques et chroniques.
En 1923, il publie son premier roman « Sur le fleuve Amour » dans la collection de Pierre Mac Orlan aux éditions Renaissance du livre, qui remporte le succès. Il est approché par Louis Aragon qui le présente aux surréalistes et il devient le disciple d’André Breton, qui le fera figurer parmi ceux qui ont fait « acte de surréalisme absolu » dans le premier « Manifeste du surréalisme ». Il sympathise avec Robert Desnos, André Lhote, Jules Supervielle, Valéry Larbaud, Max Jacob. Il publie la même année son deuxième roman « Choléra », et il quitte son emploi au ministère pour se consacrer à l’écriture. En 1924, il signe un contrat avec Bernard Grasset et y publie « Les Cinq sens » encensé par les surréalistes. Mais en avril 1925, André Breton l’exclut du groupe surréaliste notamment en raison de la parution annoncée de « Jeanne d’Arc », biographie qui rencontre un grand succès et remporte le Prix Femina, mais dans une version expurgée, car la vision anticonformiste de Joseph Delteil originale fait aussi scandale dans les milieux catholiques. En 1926, il publie « Le Discours aux oiseaux par saint François d’Assise », « Les poilus », « Mes amours… (…spirituelles) » et « Allo ! Paris » avec des lithographies de Robert Delaunay. Il publie des romans, des biographies de personnages historiques ou sacrés. En 1928, il rencontre André de Richaud qui vient de publier la « Vie de saint Delteil » et lui demande un volume pour la collection « Les grands évènements du monde » que Grasset vient de confier à Joseph Delteil, mais « La Création du monde » d’André de Richaud est le premier et seul volume qui paraîtra.
En 1931, lorsqu’André de Richaud publie « La Douleur » que le jury du prix du Premier Roman refuse au dernier moment de récompenser, « pour préserver la morale », Joseph Delteil, indigné par l’accusation d’immoralité, défend André de Richaud dans la presse et les milieux littéraires. Cette année-là, il publie « Le Vert galant » et annonce « Les Nuits des bêtes » et « Poil et plume », mais en juillet, il est hospitalisé pour des problèmes pulmonaires probablement tuberculeux. Il part ensuite en convalescence à Vence, mais restera de santé fragile et ne publiera plus que de manière sporadique entre 1931 et 1934, puis plus du tout de 1934 à 1944, et quitte Paris pour le Sud de la France. Il écrit en 1936 une pièce de théâtre « Le Grand Prix de Paris ou Hippolyte » sur les mondes du jeu et des paris sportifs pour lesquels il est maladivement passionné, que Louis Jouvet veut monter à Paris en 1939, entreprise qui ne se fera pas en raison de la déclaration de la guerre. Il est de retour sur la scène littéraire en 1947 avec la publication de « Jésus II » et la parution dans les « Nouvelles littéraires » de deux articles pour expliquer son retour. En 1950, il crée sa maison d’édition « La licorne » à Montpellier et publie en 1951 son premier livre « Silex » du poète Henk Breuker, François Cariès et Frédéric-Jacques temple qui constituent le groupe de la Licorne. Des projets d’hommages paraissent, un volume d’Œuvres complètes paraissent en 1961 chez Grasset et son livre « La Deltheillerie » paru en 1968 lui vaut une nouvelle reconnaissance.

Relation(s)

Joseph Delteil et Max Jacob entretiennent une correspondance suivie entre 1923 et 1935, probablement mis en contact par leur ami commun Pierre Mac Orlan. Malgré le fait que Max Jacob lui exprime des reproches sur son roman « Sur le fleuve amour » paru en 1923, il place rapidement le jeune écrivain au premier rang des écrivains avant-gardistes et lui exprime son admiration dès mars 1924 ; c’est Max Jacob qui sollicite en premier de rencontrer Delteil. Leur première rencontre a lieu à Saint-Benoît-sur-Loire en juillet 1924 et l’amitié est réciproque. Joseph Delteil a alors déjà rendu hommage à Max Jacob dans le numéro 2 du « Disque vert » qui lui est consacré en novembre 1923, puis lui rend à nouveau hommage dans sa recension de « L’homme de chair et l’homme reflet » dans les « Cahiers du mois » de janvier 1925 ; ces deux articles seront réunis par Delteil dans un chapitre « Max Jacob » dans la deuxième partie de « Mes Amours…(…spirituelles) » intitulées « Quelques hommes comme je les aime » en 1926. Max Jacob recommande et appuie le jeune écrivain dans son cercle d’amis à plusieurs reprises et notamment à la fondation de la revue « Philosophies » par Pierre Morhange, Henri Lefebvre et Georges Politzer, en 1924, qu’il soutient parce qu’elle se place comme une alternative aux surréalistes dans l’avant-garde. Leur relation autour du catholicisme et de la conversion pouvait être compliquée car Max Jacob voyait par exemple dans « Jeanne d’Arc » le « livre de la conversion », alors que Delteil refusait l’étiquette d’écrivain catholique. Ils se retrouvent davantage sur leur position d’ermite, retiré de la civilisation, Max Jacob à Saint-Benoît-sur-Loire et Joseph Delteil installé dans le Sud de la France pour sa santé à partir de 1931, et l’idéal professé de pauvreté de Max Jacob fait écho chez Delteil qui voir en Saint François d’Assise un double depuis les années 1920. Esthétiquement, tous deux défendent des positions tranchées, la critique des règles et l’indépendance esthétique les unissent. Un troisième article de Delteil paraît alors que leur correspondance s’est arrêtée après 1935, dans le numéro hommage à Max Jacob d’« Aguedal » en mai 1939. Delteil y livre un portrait élogieux de Max Jacob, « poète souriant » qui « donne envie de vivre », dont il souligne l’influence dans la poésie française et qu’il remercie simplement : « Avant tout il m’a fait du bien. Merci Max ! »

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Richaud, André de (1909-1968) Biographie Personne
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