Pays du Moyen-Orient, sur la Méditerranée, le Liban, en tant qu’État est né en 1920 par la création de l'Etat du Grand Liban par la France dans le cadre de son mandat sur la Grande Syrie, par adjonction au territoire du Moutassarrifat du Mont-Liban (entité autonome de l'Empire ottoman) de territoires qui appartenaient aux deux Wilaya ottomans de Beyrouth et de Damas.

Les Maronites libanais, alors que la Révolte arabe milite pour l'indépendance de la Syrie en 1919, remettent le 27 octobre 1919 à la Conférence de Paix de Paris un mémoire pour l'indépendance du Liban avec l'aide de la France. En mars 1920, le Royaume arabe de Syrie proclamé par la Révolte arabe réserve une semi-autonomie au Mont-Liban, mais l'armée française y met fin immédiatement. Les Français obtiennent le mandat de la Société des Nations sur le Levant, Syrie et Liban. Le 1er septembre 1920, le gouverneur français Henri Gouraud proclame l’État du Grand Liban, dans des frontières incluant les chrétiens maronites, mais aussi musulmans chiites et sunnites, Alaouites et Druzes. L’État du Grand Liban devient une République le 23 mai 1926, le français et l'arabe en sont les langues officielles, et sous l'action des Français l'enseignement s'étend.

Le 9 mai 1932, le haut-commissaire français Henri Ponsot suspend la constitution libanaise, qui n'est rétablie qu'en 1937. L'opposition nationaliste libanaise parvient à négocier un traité d'indépendance en novembre 1936, mais il n'est pas ratifié par la France. Pendant la Seconde guerre mondiale, le Liban est enlevé au régime de Vichy pendant la campagne de Syrie en juin-juillet 1941 par le Royaume-uni et les Forces françaises libres, qui promettent l'indépendance. Lorsqu'en 1943, les nationalistes libanais élisent le Président Béchara el-Khoury qui veut retirer de la Constitution du Liban les références au mandat français, le comité français de libération nationale, basé à Alger, refuse et fait emprisonner le gouvernement libanais, provoquant des émeutes. Face à l'intransigeance de Béchara el-Khoury, le gouvernement provisoire de la République française se résout à accorder l'indépendance, reconnue officiellement le 3 janvier 1944. Les dernières troupes françaises quittent le pays en décembre 1946.