Mikhaïl Kazanski est l’ami de jeunesse de Panaït Istrati avec lequel il passera ses années de vagabondages méditerranéens : c’est « L ’ami unique que la vie destine à tout être humain, l’ami qui veut vous donner sa lourde fortune, en vous déchargeant de la vôtre ». Ils se rencontrent vers 1900 dans la pâtisserie de Kir Léonida à Braïla, où Mikhaïl fait découvrir à Panaït la littérature. Ils partent ensemble en avril 1904 à Bucarest, où ils exercent de petits boulots de domestiques et valets de chambre. Mikhaïl part seul en Mandchourie où il vit dans la misère des déchargeurs des wagons de sel à Giurgiu, avant de revenir à Bucarest avant la fin de l’année 1904. Ensemble, en 1906-1907, ils sont concierges de nuit à l’hôtel « La Reine » à Constantza, ils partent en Egypte fin 1906 puis se séparent au port de Pirée, Panaït Istrati tentant d’atteindre la France en embarquant clandestinement sur un bateau pour Marseille. Ils se retrouvent en 1908 où ils sont à nouveau concierge de nuit, à l’Hôtel Lopesco du Lac Salé, station balnéaire florissante dans la périphérie de Braïla, expérience que Panaït Istrati raconte dans le chapitre « Les Passions du lac Salé » dans « Méditerranée : coucher du soleil ». Ils repartent ensuite ensemble pour l’Egypte en décembre. Mais en 1909, ils rentrent au printemps à Braïla, Mikhaïl est atteint de phtisie. Il se séparent définitivement quand Mikhaïl part pour Odessa. Lors de son voyage en URSS, Panaït Istrati recherchera en vain les traces de son ami dans la ville de Kazan où il est accueilli à la fin de l’été 1928. Mikhaïl apparaît sous son nom comme compagnon, mentor, ami, de l’alter ego de Panaït Istrati, Adrien Zograffi dans le cycle « La Jeunesse d’Adrien Zograffi », et a droit à un volume à son nom « Mikhaïl » paru en 1927. « Méditerranée » raconte aussi cinq années de voyages d’Adrien et Mikhaïl et le second volume « Coucher du soleil » évoque la perte de ce compagnon, perte qui a profondément affectée Istrati, avec un chapitre intitulé « Mort de Mikhaïl ».