De Varsovie à Barbès. Analyse du ghetto, du mot à la chose
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Article
Titre
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De Varsovie à Barbès. Analyse du ghetto, du mot à la chose
Créateur(s)
Editeur(s)
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Droit et Liberté
Date
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1990-12
Lieu de création
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Paris
Langue
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Format
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Fchier PDF
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608 Ko
Importance matérielle
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6 p.
Est une partie de
pages
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8-13
Source
Université Côte d'Azur. BU Saint-Jean d'Angély. Fonds Véronique De Rudder
Droits
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Droits réservés
Droits d’accès
Réservé aux chercheurs de l'UNS et de l'Urmis
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Description
article
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Nouvelle contribution à la revue Différences du MRAP dans un n° spécial sur la ville. Véronique y reprend son analyse de la notion de ghetto et les dérives elle a donné lieu. Originellement assignation à résidence de tout groupe désigné par une extranéité radicale, le ghetto est une unité sociale isolée et homogène, soumise à un contrôle territorial. Ce n’est pas le cas de ces ensembles caractérisés abusivement comme tels en France dans les années 80-90. Au contraire les études empiriques qu’elle a menées ainsi que d’autres chercheur.e.s, montrent qu’en France l’habitat collectif en milieu urbain et péri-urbain donne lieu à des configurations multiples tant en termes de communications et convergences qu’en terme de confrontations et de conflits inter-ethniques. Autrement dit, « les ghettos, en France, n’existent pas » (p. 8). Et pour la sociologue, la raison principale en est justement le modèle sociétal français : « la formation d'enclaves territoriales de minoritaires suppose des modèles institutionnels et culturels très opposés à ceux qui ont toujours prévalu en France. Les regroupements, les affirmations identitaires minoritaires, les expressions communautaires organisées sont depuis longtemps considérés comme inquiétants. L'assimilationnisme « à la française », de tradition jacobine, universaliste et centralisatrice, limite au maximum les particularismes, considérés comme des dissonances grosses de fractures sociales. L'unité de la nation, entité abstraite et plus ou moins organique, est conçue comme un lien associant directement l'individu et l'Etat, sans représentation collective de type communautaire. L'organisation « ethnique» est illégitime et fort mal perçue, d'où, aussi, la quasi-impossibilité de former des lobbies. Le ghetto n'est possible que dans une relation qui tout à la fois reconnaît et impose l'altérité ethnique dans la vie sociale et politique globale. Ici, les pratiques discriminatoires, les discours et les discriminations ont bien un certain effet d'imposition, mais non de reconnaissance. » (p.13). A partir de là, la question qui est en fait posée par les politiques et les média est, non pas la constitution de ghetto, mais la cohabitation entre "autochtones" et "immigrés" – et ce sont ces derniers qui sont visés comme responsables des problèmes, supposés ou réels, autorisant par-là, et sous son couvert, le racisme « petit-blanc" d’une part et la discrimination ethnique chez les bailleurs des logements sociaux. Et pour finir « La prétendue lutte contre les « ghettos » risque, in fine, d'en permettre la réalisation. » (p.13).
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