En 1910, Carlo Suarès commence ses étudies à l'École des beaux-arts de Paris, qu'il interromps pendant la guerre, et dont il est diplômé comme architecte en 1920. Marié à Nadine Tilche en 1922, il rencontre en 1923 le théosophe et penseur, Jiddu Krishnamurti dont il devient l'ami fidèle et le traducteur en français. Il commence à écrire en 1926 dans la revue qu'il co-dirige avec Elain J. Finbert, Messages d'Orient. De 1928 à 1939, il participe à la rédaction de la revue "Cahiers de l’Étoile", aux côtés de Joë Bousquet, Le Corbusier, Krishnamurti, Benjamin Fondane.

Ses écrits présentent une réflexion philosophique et religieuse, en particulier orienté vers l'étude des textes sacrés et de la Kabbale. Il décrit dès son premier ouvrage, "Sur un orgue de Barbarie" (1928) sa révélation que la conscience doit se libérer des idéologies collectives (religion et politique), pour arriver à la conscience d'elle-même et à son indétermination loin des influences familiales, sociales, culturelles. Avec Joe Bousquet et René Daumal, il jette les bases d'une nouvelle psychologie dans "La Comédie psychologique" (Paris, 1932). Cette vocation de la conscience à l'indétermination, Carlo Suarès la retrouve dans l’exégèse de la Genèse.

A partir de 1940, Carlo Suarès devient un peintre prolifique, aussi intéressée par la théorie esthétique, avec notamment sa théorie de la couleur exposée dans "L'Hyperbole chromatique".