La guerre de course est une forme de guerre navale où l’objectif est de perturber ou détruire la logistique de l’ennemi en mer en s’attaquant à la marine marchande. La naissance de cette tactique a lieu au XVIe siècle avec l’apparition des corsaires, commandés par les nations anglaises et hollandaises pour s’emparer des trésors des flottes espagnoles, et connaît son âge d’or sous cette forme aux XVIIe et XVIIIe siècles. Par leur proximité stratégique, les opérations menées par les sous-marins allemands pendant les Première et Seconde Guerres mondiales contre les convois de ravitaillement alliés relèvent également de la guerre de course.

Les actes de piraterie des corsaires sont donc perpétrés avec l’agrément du souverain, qui octroient à ces corsaires des « lettres de marques » ou « lettres de courses » qui leur permettent d’être considéré comme des prisonniers de guerre s’ils sont capturés, et donc de ne pas être pendu comme les pirates. Leurs activités, qui participent du droit de guerre des Etats, sont donc encadrées par des codes et traités juridiques : le premier code en France date de 1400 puis est suivi de l’importante ordonnance de la marine d’août 1681, dite « de Colbert ». Ils établissent les devoirs et obligations des corsaires envers l’Etat, afin d’en garder le contrôle, comme par exemple la caution à verser à l’Amiral de France par l’armateur, dont le montant est fixé à 15 000 livres par l’ordonnance de 1681, ou le partage du butin : 1/5e du butin pour le roi, 1/10e pour l’Amiral de France et les deux tiers restants pour l’armateur et le reste de l’équipage en France.

Parmi les corsaires, se distinguent aux XVIIe siècle les corsaires « barbaresques », terme apparu au début du XVIe siècle en Italie et venant du mot « barbare » pour faire référence à l’Afrique du Nord, puis aux pirates et corsaires musulmans maghrébins et ottomans opérant depuis l’Afrique du Nord, et en particulier des ports d’Alger, Tunis, Tripoli et Salé, pour attaquer des navires chrétiens et des villages côtiers d’Espagne, France et Italie. Le développement des « Barbaresques » se fait en particulier dans le contexte de la rivalité en Méditerranée entre les Ottomans musulmans et l’Europe chrétienne, et seront particulièrement redoutés pour leur activité de capture et de mise en esclavage de leur prisonniers pris sur les navires arraisonnés ou lors de razzias sur les côtes occidentales, expérience qui devient un thème littéraire occidental, comme par exemple dans « Don Quichotte » de Cervantès ou « La Provençale », de Jean-François Regnard.

Dans ces ports spécialisés, les corsaires sont d’abord au service de l’Etat ottoman, mais leurs activités économiques prennent une dimension politique et certains Corsaires s’opposent à la domination ottomane et acquiert pour eux-mêmes le pouvoir sur leur ville, comme les corsaires Barberousse qui prennent le pouvoir à Alger en 1516, ou comme Salé qui est constituée en République de corsaires entre 1627 et 1688.