Née en 1805 au château familial du Cayla, Eugénie de Guérin a 14 ans quand sa mère meurt. Elle se substitue alors à la mère disparue en particulier pour son jeune frère Maurice, plus jeune de 5 ans. Sa vie sera dédiée à sa famille et à son frère, elle ne se marie pas et passe la majorité de sa vie au Cayla. Elle y écrit beaucoup, des poèmes, des lettres qu’elle échange avec son frère ou ses amies. A partir de 1834, elle tient un « Journal » destiné à son frère. Elle voyage peu au-delà de Toulouse, excepté à l’automne 1838, lorsqu’elle se rend à Paris pour assister au mariage de Maurice de Guérin et de Caroline de Gervain. Elle séjourne chez eux et chez la baronne de Maistre, dont elle est aussi la guide spirituelle, pendant six mois. Rentrée au Cayla le 8 juillet 1839, elle assiste 11 jours plus tard à la mort de son frère, le grand drame de sa vie. Elle tente par la suite de faire éditer les textes de son frère, avec l’appui de Jules Barbey d’Aurevilly. Elle poursuit son « Journal » jusqu’en 1841, notant ses impressions, ses lectures, les évènements de sa vie quotidienne, véritable document sur la vie d’une jeune femme du XIXe siècle, fortement marquée par le christianisme et la lecture de « L’Imitation de Jésus Christ » : ainsi, Jules Barbey d’Aurevilly écrira : « Le Journal d'Eugénie, c'est l'Imitation qui a passé par le cœur de la femme. » (Lettre du 25 août 1854 à Guillaume-Stanislas Trébutien, éditeur des écrits des Guérin).