Fils d’un propriétaire terrien aisé de la Province de Grenade, Federico García Lorca, après une enfance dans la résidence de campagne de sa famille, suit ses études de lettres, de philosophie et de droit à l'université de Grenade. Il y devient ami avec Manuel de Falla et y organise en 1922 le premier concours de Concours de Cante Jondo de Grenade. Il fréquente également Madrid où il devient l’ami de Luis Buñuel, Salvador Dalí, Rafael Alberti, José Bergamín, Guillermo de Torre et Sánchez Mejías, et les poètes de la « Generación del 98 » (Génération de 98), Antonio Machado et Miguel de Unamuno, rencontres qu’il raconte dans son premier livre paru en 1918 « Impresiones y paisajes ». Il se lie également avec son aîné le poète Juan Ramón Jiménez qui aura une grande influence sur lui, ainsi qu’avec les plus jeunes Gabriel Celaya et Pablo Neruda. Il participe de plein pied à l'avant-garde espagnole, et publie des recueils de poèmes, dont le « Romancero Gitano » en 1928, son recueil de poèmes le plus connu, dont la traduction française est publiée en 1935 dans les « Cahiers de barbarie » d’Armand Guibert.

Il sombre cependant à la fin des années 1920 dans la dépression, causée entre autres par son homosexualité et sa relation passionnée mais non réciproque avec Salvador Dalí. Sa souffrance atteint son paroxysme lors de la collaboration avec Dalí et Buñuel sur le film « Un chien andalou » que Lorca vit comme une attaque à son encontre. Sa famille l’envoie alors aux Etats-Unis. Il revient en Espagne en 1930, au moment de la proclamation de la République. En 1931, il est nommé directeur de la société de théâtre étudiante subventionnée, La Barraca, chargé de présenter le théâtre classique espagnol dans les zones rurales auprès des couches sociales défavorisées, direction à laquelle il obtient un grand succès. Quand éclate la Guerre civile espagnole en 1936, il quitte Madrid pour Grenade, ville réputée pour son oligarchie très conservatrice. Depuis longtemps antifasciste, très connu de même que ses idées, il est arrêté chez le poète Luis Rosales, où il s’est caché, et fusillé dans la nuit du 19 août par des rebelles anti-républicains.