La peur et le ghetto

Classe

Texte

Type de document

fre Tiré à part
fre Article

Titre

fre La peur et le ghetto

Editeur(s)

fre Association Politique aujourd'hui en Europe

Date

fre 1987-11

Langue

fre fre

Format

fre Fichier PDF
fre 1 Mo

Importance matérielle

fre 8 p.

Est une partie de

fre Politique aujourd'hui, n° 2, Villes européennes : la crise en capitales

pages

fre 25-38

Source

Université Côte d'Azur. BU Saint-Jean d'Angély. Fonds Véronique De Rudder

Droits

fre Droits réservés

Droits d’accès

Réservé aux chercheurs de l'UNS et de l'Urmis

Identifiant pérenne

Description

Article publié dans une revue d’une association « Politique Aujourd’hui en Europe ». Véronique y reprend les arguments défendus dans des articles de ses débuts sur le ghetto, la construction de la peur d’autre, mais aussi, ses thèses plus récentes sur la "différence" et la "distance". Elle soutient l’idée que l’immigration a historiquement fait la France : « Aujourd’hui un français sur quatre compte au moins un étranger parmi ses grands-parents » (p. 27). Et rien dans la situation des immigrés en France ne peut confirmer un état de ghetto au sens strict du terme. Il s’agit bien plus d’un argument politique à leur encontre visant à délégitimer leur présence en France et, à l’inverse, légitimer les politiques de répression et de contrôle dont ils font l’objet. « La frayeur du ghetto succède à d'autres fantasmes concernant l'Immigration, et sous la diversité des appellations et des thèmes apparents, une certaine continuité apparaît, à propos des conditions d'habitation des Immigrés.» (p. 33). Véronique rappelle la "fortune" des notions de bidonvilles, de seuil de tolérance qui ont précédé celle de ghetto. « Une même logique idéologique sous-tend le contenu donné aux descriptions des bidonvilles, le recours à la notion de « seuil de tolérance aux étrangers » et la peur du « ghetto » : la reproduction de l'extranéité des Immigrés, alors qu'elle est de plus en plus improbable, comme partie « Autre » de la société. Il ne s'agit donc pas seulement de désigner cette extériorité qui n'est plus de mise, mais de cliver une altérité, et de l'affecter de dangerosité. Il s'agit de creuser une distance qui s'amenuise, de retrouver un « Nous » toujours à recomposer, comme une incantation contre l'éclatement ou la dissolution » (pp. 36-37). Il s’agit ni plus, ni moins de fabriquer de la différence – ethnique, culturelle, raciale, nationale, religieuse, … » pour s’assurer de tenir à distance.
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