Le mythe des seuils

Classe

Texte

Type de document

fre article

Titre

fre Le mythe des seuils

Numéro de volume

fre N°19

Éditeur(s)

fre MRAP

Lieu de production

fre Paris

Date

fre 1983-01

Langue(s)

fre fre

Format

fre Fichier PDF
fre 570 Ko

Importance matérielle

fre 1 p.

Est une partie de

fre Différences

Source

Université Côte d'Azur. BU Saint-Jean d'Angély. Fonds Véronique De Rudder

Droits

fre Droits réservés

Identifiant pérenne

Droits d’accès

Réservé aux chercheurs de l'UNS et de l'Urmis

Description

Écrit pour la revue du MRAP Différences, ce huitième article sur la notion de seuil va pousser la critique un cran plus loin en dénonçant le succès de cette notion justement parce qu’elle sert à justifier l’intolérance. Fonctionnant comme une évidence sociale, qu’au-delà d’un certain taux dans la population française, les immigrés ne pourraient plus s’adapter, « on ne compte plus les discours politiques, administratifs, journalistiques… qui explicitement ou implicitement s’en prévalent » (p.16) en dépit des écrits des chercheurs qui soulignent qu’aucune relation statistique n’est démontrée entre un pourcentage d’immigré et les attitudes ou encore les conflits. Véronique reprend les arguments contre le seuil de tolérance déjà défendus dans ses précédents articles : 1° parler de seuil de tolérance empêche de faire l’analyse des relations interethniques dans leurs différentes dimensions et leur complexité avec toutes les variations possibles dont le conflit n’est qu’une des formes potentielles, comprenant d’ailleurs elle-même des modalités diverses ; 2° En naturalisant le corps social en corps organique on tend à faire apparaître la population autochtones comme un tout unifié et harmonique niant les tensions internes, les fractions, les inégalités (classes, genre entre autres) et à faire de l’immigré un exutoire de celles-ci, voire le bouc émissaire ; 3° la notion de seuil invalide le risque d’être accusé de racisme, puisque c’est juste une question de dosage. La société les veut bien – et pour cause, elle a besoin de sa force de travail – mais point trop n’en faut ; 4° c’est le dominant qui décide du taux "idéal", c’est donc un outil parfait pour serrer ou desserrer le lien par lequel on tient les immigrés et s’assurer de pouvoir les maintenir à la place « inférieure » qu’on veut bien leur donner.
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