Le racisme dans les relations interethniques

Classe

Texte

Type de document

fre Tiré à part
fre article

Titre

fre Le racisme dans les relations interethniques

Editeur(s)

fre L' Harmattan

Date

fre 1991

Lieu de création

fre Paris

Langue

fre fre

Format

fre Fichier PDF
fre 1,68 Mo

Importance matérielle

fre 19 p.

pages

fre 75-90

Source

Université Côte d'Azur. BU Saint-Jean d'Angély. Fonds Véronique De Rudder

Droits

fre CC-BY-NC-ND

Détenteur des droits

fre Association pour la recherche de synthèse en sciences humaines

Identifiant pérenne

Description

Cet article tient une place particulière dans l’ensemble de l’œuvre de Véronique De Rudder, dans la mesure où d’une part, il signe la réorientation de son programme de recherche sur l’analyse du racisme et les mécanismes de sa production et d’autre part parce qu’elle articule l’analyse du racisme à la sociologie des relations interethniques qu’elle défend à la fois sur le plan théorique – cet article et les suivants en témoignent – et sur le plan institutionnel avec la mise en place du GDR et la reconnaissance par le CNRSR du laboratoire URMIS. En France, les relations interethniques ne constituaient pas alors un objet traditionnel de recherche. La connaissance des relations entre autochtones et immigrés, ou descendants d’immigrés, s’organisent au sein d’une « sociologie des migrations » qui ne réunit pas ensemble l’étude des relations interethniques et celle du racisme. Les analyses du racisme se caractérisent surtout par une approche philosophique théorique et abstraite. Elle en souligne d’ailleurs le caractère essayiste hormis bien sur les travaux de Colette Guillaumin auxquels elle s’affilie. Véronique défend, dans cet article de 1991, l’idée que la sociologie des relations interethniques est le chaînon manquant qui permet de saisir dans une même analyse les études sur la migration et celles du racisme. Idée qu’elle avait déjà énoncé en 1983 lors d’un stage universitaire intitulé « Initiation à l’étude des migrations internationales en France ». Elle présente ici ses propositions théoriques issues de ses recherches empiriques, afin d’articuler ces deux approches. Comme le rappelle F. Vourc’h et C. Poiret, « dans le champ urbain, Véronique De Rudder a montré, à travers l’analyse de la cohabitation entre autochtones et immigrés dans des quartiers populaires, le rapport entre le sentiment de déprivation de pouvoir parmi les majoritaires et l’ethnicisation des relations sociales. Or, la position par rapport au pouvoir, et à son propre pouvoir, renvoie à des enjeux de statuts dans lesquels s’inscrit le racisme. Dans ce cadre, la reconnaissance de la pleine citoyenneté constitue un enjeu, dans la mesure où la nationalité à laquelle elle est attachée représente une marque statutaire assurant non seulement des avantages, mais aussi des privilèges. C’est ce dont témoigne l’omniprésence de l’appel à l’Etat dans les situations de cohabitation les plus conflictuelles qui mettent aux prises des populations majoritaires et minoritaires appartenant aux mêmes classes ou fractions de classes dans ces quartiers. L’expression du racisme n’y apparaît alors pas comme un outil idéologique utilisé par rapport à des enjeux de classe, mais comme un moyen de revalorisation statutaire pour les classes dominées par identification aux classes dominantes au sein de l’Etat-nation » (Poiret et Vourc’h, 1998 : 51-52 ). Cet article prend une place importante dans les écrits de Véronique De Rudder ; il marque le tournant de ses travaux initiaux sur le logement et "l’étranger dans la ville" pour désormais mettre l’analyse du racisme, de sa production au sein de la société française au cœur de son programme de recherche qu’elle poursuivra jusqu’en 2014.
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Titre Libellé alternatif Classe
L'Homme et la société, n°102. État et société civile. Texte