Le seuil de tolérance
Classe
Texte
Type de document
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Tiré à part
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Article
Titre
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Le seuil de tolérance
Créateur(s)
Editeur(s)
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MRAX
Date
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1982-03
Lieu de création
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Bruxelles
Langue
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Format
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Fichier PDF
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1,02 Mo
Importance matérielle
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7 p.
Est une partie de
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MRAX Information, n° 26. Assises contre le racisme.
pages
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19-24
Source
Université Côte d'Azur. BU Saint-Jean d'Angély. Fonds Véronique De Rudder
Droits
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Droits réservés
Droits d’accès
Réservé aux chercheurs de l'UNS et de l'Urmis
Identifiant pérenne
Description
Cet article est la publication d’une communication donnée aux assises contre le racisme la même année qui sont coordonnées par le Mouvement contre le racisme, l’antisémitisme et la xénophobie (MRAX) association belge née du MRAP-Belgique. Le MRAX publie les actes dans un numéro spécial de sa revue MRAX Information.
La communication et, ici sa publication est faite dans la foulée des articles précédents sur le même thème rappelant en introduction qu’il est souvent fait un amalgame entre un soi-disant taux à partir duquel une présence étrangère serait source de problème ou le fait que pour ce même taux la population étrangère ferait l’objet d’un rejet de la part des autochtones. Elle y dénonce l’analogie avec le discours biologico-épidémiologique – une transposition des notions utilisées pour décrire les greffes d’organes qui assimilerait le corps social à un corps organique : « l’organiscisme dans le domaine social sert toujours de mauvaises causes » (p. 19) – et reprend les trois points pertinents à l’examen du sociologue : 1) la validité scientifique d’une telle notion ; 2) son utilité empirique et, bien sûr, 3) son usage social et politique. Ces trois points qu’elle avait déjà développer dans l’article de 1980, structurent sa réflexion critique. Pour le premier, en accord avec ses autres articles et la majorité des chercheurs de sciences sociales de l’époque il n’y a aucune preuve de ce fameux seuil. Véronique évoque une étude non publiée réalisée en France dans les années 1950 dans la banlieue parisienne pour la SONACOTRA qui parlerait de "seuil de tolérabilité" . En termes d’utilité, la notion de seuil de tolérance sert à occulter des réalités dans la mesure où nous dit l’auteure « il empêche que l’on puisse comprendre ce qui se passe » (p. 22) « On institue, sous couvert de scientificité, une norme opérationnelle, facile à appliquer, qui entérine une intuition pratique » (p. 22). Pour Véronique De Rudder, la notion de seuil de tolérance vise à marque les rapports de domination. « On stigmatise l’altérité pour ne pas parler de la domination, pour ne pas en parler explicitement, pour refouler la domination qu’on exerce » (p. 23-24). Pour ce qui est du dernier point Véronique rappelle que c’est le ministre Massenet qui en 1970 en référence aux recommandations sur la cohabitation des indigènes et des colons (Plan de Constantine de 1959) déclaré « qu'à partir de 20% d'enfants étrangers dans une classe primaire, des problèmes de communication surviennent et la progression de l’ensemble des élèves se ralentit; dans un service hospitalier, des problèmes de coexistence se posent lorsque les étrangers représentent plus de 30% du nombre des malades; dans un immeuble, il est peu sage de répartir plus de 10 à 15% de familles étrangères lorsque celles-ci ne sont pas accoutumées à la vie d'un habitat moderne... » (p. 21).
Cet article comme les précédents l’amène à réfléchir sur des notions qu’elle explorera plus en profondeur ultérieurement : ghetto ; différence et distance.
La communication et, ici sa publication est faite dans la foulée des articles précédents sur le même thème rappelant en introduction qu’il est souvent fait un amalgame entre un soi-disant taux à partir duquel une présence étrangère serait source de problème ou le fait que pour ce même taux la population étrangère ferait l’objet d’un rejet de la part des autochtones. Elle y dénonce l’analogie avec le discours biologico-épidémiologique – une transposition des notions utilisées pour décrire les greffes d’organes qui assimilerait le corps social à un corps organique : « l’organiscisme dans le domaine social sert toujours de mauvaises causes » (p. 19) – et reprend les trois points pertinents à l’examen du sociologue : 1) la validité scientifique d’une telle notion ; 2) son utilité empirique et, bien sûr, 3) son usage social et politique. Ces trois points qu’elle avait déjà développer dans l’article de 1980, structurent sa réflexion critique. Pour le premier, en accord avec ses autres articles et la majorité des chercheurs de sciences sociales de l’époque il n’y a aucune preuve de ce fameux seuil. Véronique évoque une étude non publiée réalisée en France dans les années 1950 dans la banlieue parisienne pour la SONACOTRA qui parlerait de "seuil de tolérabilité" . En termes d’utilité, la notion de seuil de tolérance sert à occulter des réalités dans la mesure où nous dit l’auteure « il empêche que l’on puisse comprendre ce qui se passe » (p. 22) « On institue, sous couvert de scientificité, une norme opérationnelle, facile à appliquer, qui entérine une intuition pratique » (p. 22). Pour Véronique De Rudder, la notion de seuil de tolérance vise à marque les rapports de domination. « On stigmatise l’altérité pour ne pas parler de la domination, pour ne pas en parler explicitement, pour refouler la domination qu’on exerce » (p. 23-24). Pour ce qui est du dernier point Véronique rappelle que c’est le ministre Massenet qui en 1970 en référence aux recommandations sur la cohabitation des indigènes et des colons (Plan de Constantine de 1959) déclaré « qu'à partir de 20% d'enfants étrangers dans une classe primaire, des problèmes de communication surviennent et la progression de l’ensemble des élèves se ralentit; dans un service hospitalier, des problèmes de coexistence se posent lorsque les étrangers représentent plus de 30% du nombre des malades; dans un immeuble, il est peu sage de répartir plus de 10 à 15% de familles étrangères lorsque celles-ci ne sont pas accoutumées à la vie d'un habitat moderne... » (p. 21).
Cet article comme les précédents l’amène à réfléchir sur des notions qu’elle explorera plus en profondeur ultérieurement : ghetto ; différence et distance.
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