Une dimension locale

Classe

Texte

Type de document

fre Article

Titre

fre Une dimension locale

Editeur(s)

fre MRAP

Date

fre 1989-03

Langue

fre fre

Format

fre fichier PDF
fre 619 Ko

Importance matérielle

fre 1 p.

Est une partie de

fre Différences, n° 87, spécial bicentenaire

pages

fre 32-33

Source

Université Côte d'Azur. BU Saint-Jean d'Angély. Fonds Véronique De Rudder

Droits

fre Droits réservés

Droits d’accès

fre Réservé aux chercheurs de l'UNS et de l'Urmis

Identifiant pérenne

Description

Court article de réflexion sur la citoyenneté comme pratique et ses lieux d’exercice pris dans le contexte des années Mitterrand sur le droit de vote des étrangers. Les questions de citoyenneté et de reconnaissance de cette pratique posent certes la question de la place des immigrés dans la société française mais aussi plus largement celle de la place que l’ordre établi entend faire aux plus précaires, aux classes défavorisées. Ici comme dans des articles précédents, l’auteure nous invite à réfléchir aux implicites des termes qui se parent d’évidence. Que veulent dire les termes citoyenneté, minorités, intégration ? Si la citoyenneté semble appréhendable au niveau local de l’engagement, il est impossible et inapproprié de séparer l’échelon local des autres échelons de la société ou s’exerce aussi la citoyenneté : l’engagement dans l’un pouvant impacter les autres et vice versa. « L'exercice de la participation locale est en même temps une revendication et une pratique de la citoyenneté. Bien sûr, les solidarités et les conflits que l'on observe au niveau local ne trouvent pas toujours leur origine à ce niveau. Si l'on prend l'exemple des relations de classes qui interfèrent sur les relations de cohabitation, de même que les interethniques, on se rend bien compte qu'elles s'enracinent dans les structures macrosociales. » (p. 32). Dans ce sens les revendications de participation au vote des élections municipales vise au-delà, et entend le local comme un « relais de mobilisation pour parvenir à former un mouvement social suffisant destiné à repousser les frontières et les limites assignées à la citoyenneté. » (p. 32). Deuxième constat, les associations locales qui sont potentiellement les vecteurs d’accès à la reconnaissance d’une citoyenneté locale sont dans les faits « verrouillées » par des habitués de la politique locale, ce qui ne favorisent pas l’adhésion des immigrés, en dehors des associations folkloriques. Véronique dénonce là une soumission à l’ordre politique et social : « Lorsqu'elle risque de déboucher sur des revendications, la vie associative ne se concrétise réellement que si elle sert à la constitution d'interlocuteurs ou si elle vient au secours de la politique adoptée par la municipalité. Permettre le plein exercice de la citoyenneté au niveau local revient donc à rendre plus nombreuses; plus diverses et plus accessibles, les voies par lesquelles l'action des citoyens devient possible et visible par tous. Que ces citoyens le soient juridiquement ou pas. On constate une sorte de surlocalisation du politique. Ce qui signifie que lorsque des problèmes se posent, on a tendance à oublier que ces problèmes réfèrent nécessairement à un ordre social, politique et économique national. Il y a là une dépolitisation du politique. Et lorsqu'on dépolitise le politique, qu'il soit local ou national, on prive la notion de citoyenneté d'une partie essentielle de sa définition. » (p. 33)
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