L'architecture coloniale désigne les différents styles architecturaux développés dans l'ensemble des colonies d'empires européens et de leurs possessions d'outre-mer, passées ou actuelles, d'après le modèle du pays colonialiste d'origine. Ces styles se retrouvent dans les bâtiments publics, commerciaux (hôtels...) et privés (maisons). Les photographies de bâtiments édifiés par les Français sont courantes dans les albums de vues de l'Indochine. Dans cette dernière aire le "style indochinois" a connu une certaine popularité ; Philippe Papin en parle ainsi : "Sous l'impulsion d'Ernest Hébrard, lauréat du premier grand prix de Rome en 1904, les autorités françaises ont alors adopté le 'style indochinois', qui se caractérise par ses toits emboîtés et recourbés, ses multiples portes, ses piliers élancés, ses auvents en tuiles demi-rondes, ses corbeaux sculptés et l'alternance de la pierre et des éléments menuisés. Cette recherche de la synthèse, du mixte, du dialogue transposait dans l'architecture une nouvelle politique coloniale. Le Viêt-nam résistait et il fallait d'urgence le séduire en montrant des velléités d'intégration. Il ne s'agissait plus de conquérir la ville mais bien plutôt le cœur de ses élites. À l'actif de ce style, il faut citer trois grands bâtiments publics : l'université (1927, actuelle faculté de pharmacie), le musée de l'École française d'Extrême-Orient (1931, actuel musée d'Histoire) et le siège de la Direction des finances de l'Indochine (1931, actuel ministère des Affaires étrangères).".