Les « Propos de l’Innocent » sont avec les « Propos du Chleuh » de Louis Justinard, les seuls chroniques régulières d’Aguedal, et son toujours signés d’un Henri Bosco, mais celui-ci se cache sous le pseudonyme des Innocents, numérotés de I à XIII, comme les treize papes Innocent et une fois d’une Innocente. Leur contenu varie beaucoup entre maximes, anecdotes et critiques, mais jamais n’évoque une quelconque actualité ou le Maghreb, ce qui les rangent dans les « Inactuels ».

Commentaire d'un album publié par « Arts et métiers graphiques » sur la photographie, décrit comme art du fugitif qui ressuscite l’inanimé, qui transforme l’objet en un « signe mystérieux ». S’attardant en particulier sur une photographie de main, l’article peut être considéré comme la naissance d’un thème, celui de la main posée qui apparaît dans les romans d’Henri Bosco « Le Rameau de la nuit » et « L’Antiquaire », où la main posée de Déodore est aussi sa pensée : « Tout à coup l'idée singulière me vint que c'était là, dans cette main adipeuse et soignée, que résidait la pensée de cet homme... "La pensée, toute la pensée", me soufflait à l'oreille la voix de Raphaël. Je me disais : "Pourquoi cette idée te vient-elle ?" » (Gallimard, page 43).