Audisio, Gabriel (1900-1978)

Classe

Personne

Forme retenue

fre Audisio, Gabriel (1900-1978)

Autres formes du nom

fre Gabriel Audisio

Identifiant de la personne dans un référentiel externe

Nom de famille

fre Audisio

Prénom(s)

fre Gabriel

Langue

fre

Nationalité

fr

Genre

fre masculin

Identifiant pérenne

Date de naissance

fre 27 juillet 1900
1900-07-27

Date de mort

fre 26 janvier 1978
1978-01-26

Lieu de naissance

Récompense(s) reçue(s) par la personne décrite

fre Grand prix littéraire de l'Algérie (1926)
fre Grand Prix de la Société des gens de lettres (1953)

Publications

fre L’île introuvable. – 1961

Profession / Activités

fre Haut-fonctionnaire
fre Romancier, adaptateur pour la radio, poète et essayiste

Source(s) utilisée(s)

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fre Audisio, Gabriel (1900-1978)

Description

Né à Marseille où son père est directeur de l'Opéra, il découvre Alger dès ses dix ans, lorsque son père prend la direction de l’Opéra d’Alger. En 1918, en khâgne au Grand Lycée de Marseille, il rencontre Louis Brauquier, futur écrivain, puis commence des études islamiques au Centre d’études supérieures de Strasbourg. Il fait ensuite des études de littérature à Paris suivant l'enseignement en philosophie de Jules Romains. En 1920, il passe le concours de rédacteur de préfecture et est nommé à Constantine puis Alger. Il occupe un poste au Gouvernement général d'Algérie jusqu'en 1958, d’abord à partir de 1938 comme délégué de l’Office algérien d’action économique et touristique (OFALAC), chargé de promouvoir l’image de l’Algérie en métropole, au sein duquel il publie la revue « Algeria », puis à partir de 1953, comme directeur du service algérien de presse, et à partir de 1956, comme conseiller culturel au Secrétariat d’État chargé des Affaires algériennes. Engagé dans la Résistance, il est incarcéré par la Gestapo à la prison de Frênes en 1943. Il partage sa vie entre Alger et Paris jusqu’à sa retraite en 1966, puis s’installe à Issy-les-Moulineaux dans les Hauts-de-Seine.
Ses premiers poèmes, « Hommes au soleil » (1922), sont déjà marqués par une inspiration algérienne et l'idéal de l'« Homme méditerranéen », qui, sublimé par la mer et le soleil, s'incarne dans un Sauveur, héros d'une série romanesque débutant avec « Héliotrope » (1928) et qu’il retrouve également dans le personnage d’Ulysse. En 1926, il reçoit le Grand Prix littéraire de l’Algérie pour le roman sur l’immigration « Trois hommes et un minaret », satire de la vision orientaliste et coloniale française sur les musulmans et les Arabes.
Dans ses essais « Jeunesse de la Méditerranée » (1935), « Sel de la mer » (1936), « Ulysse ou l'intelligence » (1946), il défend, contre l’affirmation d'un colonialisme néo-latin, une vision universaliste de l'Algérie de tradition pluraliste, héritière de nombreuses civilisations, et lieu privilégié pour des échanges et le mélange des civilisations du Nord et du Sud. Il développe l'idée de « patrie méditerranéenne » qui inspirera Albert Camus, Emmanuel Roblès, ou l'œuvre historique de Fernand Braudel. Attentif aux pieds-noirs, autant qu'à la société musulmane, sur laquelle il écrit quelques essais ethnographiques et des travaux historiques, il incarne le courant « méditerranéiste » qui naît entre-deux-guerres en Afrique du Nord et appelle au développement d'une Algérie littéraire en aidant à la reconnaissance d'écrivains musulmans. Par sa position de directeur de l’OFALAC, il est « l’interlocuteur privilégié pour tous ceux qui, de Paris à Marseille ou d’Alger à Tunis, tentent de donner du sens et une unité à ce monde méditerranéen en abattant les barrières, en s’ouvrant à l’universel, en réunissant les hommes de toutes origines » (Émile Temime, « Un rêve méditerranéen. Des saints-simoniens aux intellectuels des années 30 », Actes Sud, 2002). Il est au centre du « Groupe d’Alger », réseau d’écrivains comme Jules Roy, Max Pol Fouchet, Jean Amrouche, Mohamed Dib ou Albert Camus, qui œuvrent pour faire renaître la culture arabe, faire communiquer les civilisations du bassin méditerranéen et réconcilier l’Orient et l’Occident. Au contraire des « algérianistes », pour eux, la civilisation et la culture de la Méditerranée ne doit pas être résumée à la latinité de la Rome antique, et à la notion de « mare nostrum », ayant induit la colonisation ; c’est aussi l’hégémonie arabe et la littérature orale berbère, donc une Méditerranée « une et multiple ».

Collections

Relation(s)

Aux dires d’Henri Bosco, Gabriel Audisio et lui se sont rencontrés chez Gallimard en 1928 pour une signature sous le regard de Louis-Daniel Hirsch. Tous les deux sont fils d’artistes lyriques, puisque leurs pères ont tous deux été fort ténor travaillant dans l’opéra, tous deux méditerranéens ayant vécu en Afrique du Nord. Débutent alors dès cette période une riche correspondance autour de leurs écrits et de « leur » mer Méditerranée, mais aussi du Maroc et du Protectorat français, des colonialismes et de leur littérature sensible au monde. Gabriel Audisio étant très à l’aise dans les réseaux de sociabilité littéraire intervient pour Henri Bosco par exemple pour des questions de droits d’auteur auprès de Gallimard, ou auprès de Jean Ballard aux « Cahiers du Sud » et sert d’intermédiaire pour les conférences organisées par Henri Bosco et sa « Société des Amis des Lettres et des Arts » invitant des écrivains au Maroc. De manière réciproque, Henri Bosco fait la promotion des ouvrages de Gabriel Audisio au Maroc et l’associe dès le début à l’entreprise de la revue « Aguedal ». Il le fait admettre comme pensionnaire à la Fondation Laurent-Vibert de Lourmarin en 1946. Après le retour d’Algérie, ils se voient plus fréquemment et en 1968, Gabriel Audisio est le réalisateur de l’émission radiophonique « Hommage à Henri Bosco pour ses 80 ans » de FranceCulture.

A Alger, il contribue à la diffusion des « Cahiers du Sud ». Il participe à la création de la revue « Rivages » avec Edmond Charlot et Albert Camus, et participe au comité de rédaction à leurs côtés et aux côtés de Jean Hytier qu’il a rencontré au Centre d’études supérieures de Strasbourg et avec qui il fonde en 1922 la revue de poésie placée sous le signe du "classicisme moderne", anti-symbolique et antiromantique, « Le Mouton Blanc ».

Ressources liées

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