Sisowath est roi du Cambodge de 1904 à sa mort ; il succède à son demi-frère Norodom 1er. Contrairement à ce dernier, Sisowath s'est toujours montré proche des Français. Exilé lors de l'arrivée sur le trône de Norodom, Sisowath se réfugie en 1865 à Saigon et se place sous la protection des Français. En 1867, il participe à leurs côtés à la lutte contre l'insurrection de Po Kombo ; en récompense, le gouverneur de Cochinchine fait pression sur Norodom pour qu'il puisse rentrer au Cambodge. En 1885-1886, de nouvelles émeutes éclatent, durant lesquelles Sisowath participe personnellement à la répression, ce qui ne fait qu'accroître son crédit auprès des Français et la suspicion de Norodom. À plusieurs reprises, quand le monarque se montre réticent à appliquer les réformes voulues par les Français, ceux-ci menacent de le déposer au profit de son demi-frère. Aussi, quand le roi décède, le 25 avril 1904, les Français font pression pour que tout naturellement Sisowath accède au trône. Après les relations tumultueuses entre Norodom et les autorités coloniales, le nouveau règne fut marqué par une relative harmonie entre la cour et les représentants du protectorat. Sisowath a notamment été photographié par Émile Gsell dans les années 1860-1870 ; la photothèque ASEMI possède ainsi deux portraits du futur roi, issus de l'album Cambodge dans lequel on trouve également des portraits de Norodom et de son entourage.