Capitale administrative et économique de la province de Catalogne, la ville de Barcelone est une ville côtière sur la Méditerranée, traversée par deux fleuves, Besòs et Llobregat. La zone est habitée depuis le VIIe siècle av. J.-C. par des tribus ibères. La ville est fondée par les Romains à la fin du Ier siècle av. J.-C. sous le nom de colonia Faventia Julia Augusta Pia Barcino. Prise par les Wisigoths en 414, elle devient la capitale du Royaume wisigoth, avant d’être conquise deux siècles plus tard par les musulmans et d’être intégrée au royaume Al-Andalus. Elle est très disputée entre les Carolingiens qui la reprennent en 801 et en font un comté de Barcelone et les Arabes, pour au final acquérir une autonomie de fait ce qui va marquer le début de l’expansion de la Catalogne. Barcelone devient également un lieu de refuge des Juifs et Mozarabes de Cordoue y apportant culture et connaissances, les paysans acquièrent des techniques défensifs et agricoles en se louant comme mercenaires à Cordoue et les échanges commerciaux avec ce califat apportent une prospérité économique. Barcelone acquiert donc un rôle moteur de transmission entre les royaumes arabes et l’Europe. Elle devient aussi l’une des principales puissances méditerranéennes du XIIIe au XVe siècles, caractérisée par un monarchisme non absolutiste du féodalisme où les comtes-rois (plus tard devenus rois d'Aragon, de Valence et de Majorque) durent compter avec leur tiers-état.
Barcelone entre cependant au XVe siècle dans une période de déclin avec la fin de la dynastie catalane et le passage à une dynastie castillane de tradition absolutiste. Après la conquête napoléonienne et la capitulation de Barcelone face aux Franco-Espagnols en 1714, les institutions propres de la Catalogne disparaissent. La reprise économique au XVIIe siècle et l’industrialisation au XIXe siècle permettent à Barcelone de reprendre une place politique et culturelle d’importance.

Le 14 avril 1931, suite aux élections municipales, le candidat du parti républicain catalan Francesc Macià proclame la République catalane aboutissant à l’autonomie de la Catalogne. Mais à partir de 1936 l’Espagne s’embrase et entre dans la guerre civile : Barcelone soutient les forces républicaines et organise des Olympiades populaires. La société barcelonaise connait beaucoup de changements avec la mise en place d’une révolution sociale anarchiste en Catalogne : George Orwell qui y séjourne en décembre 1936, décrit cette nouvelle société dans Hommage à la Catalogne (1936-1937) : « C'était bien la première fois dans ma vie que je me trouvais dans une ville où la classe ouvrière avait pris le dessus. À peu près tous les immeubles de quelque importance avaient été saisis par les ouvriers. Tout magasin, tout café portait une inscription vous informant de sa collectivisation. Les garçons de café, les vendeurs vous regardaient bien en face et se comportaient avec vous en égaux. Les tournures de phrases serviles ou même simplement cérémonieuses avaient pour le moment disparu. Et le plus étrange de tout, c'était l'aspect de la foule. À en croire les apparences, dans cette ville les classes riches n'existaient plus. Et surtout il y avait la foi dans la révolution et dans l'avenir, l'impression d'avoir soudain débouché dans une ère d'égalité et de liberté ». Mais elle subit aussi une forte répression de ce fait en mai 1937, puis est bombardée en mars 1938 par les Italiens et est prise par les forces franquistes en février 1939.