Arbaud, Joseph d' (1874-1950)

Classe

Personne

Forme retenue

fre Arbaud, Joseph d' (1874-1950)

Autres formes du nom

fre Joseph d'Arbaud
oci Arbaud, Joúsè d'
oci Joúsè d'Arbaud
fre d'Arbaud, Joseph
fre Joseph Eugène Mario d'Arbaud
fre d'Arbaud, Joseph Eugène Mario

Identifiant de la personne dans un référentiel externe

Nom de famille

fre Arbaud d'
fre d'Arbaud
fre Darbaud

Prénom(s)

fre Joseph Eugène Mario
oci Joúsè

Langue

fre
oci

Nationalité

fr

Genre

fre masculin

Identifiant pérenne

Date de naissance

fre 4 octobre 1874
1874-10-04

Date de mort

fre 2 mars 1950
1950-03-02

Lieu de naissance

Portrait, représentation de la personne

Récompense(s) reçue(s) par la personne décrite

fre Grand lauréat des Jeux floraux (1906)
fre Capitaine des Confrérie des Gardians (1935-1936)

Source(s) utilisée(s)

fre Claude Mauron, « De Joseph d’Arbaud à Henri Bosco », dans « Marseille », numéro 128-129, 1er semestre 1982, pages 15-19.

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fre Arbaud, Joseph d' (1874-1950)

Description

Né sous le patronyme Darbaud, dans une famille de l’aristocratie terrienne, Joseph d’Arbaud est le fils de la félibresse Marie-Louise Valère-Martin, connue sous le nom d'Azalaïs d'Arbaud ou La Felibresso dóu Cauloun, amie et disciple de Mistral. Il reçoit une éducation chez les Jésuites au collège Saint-Joseph d’Avignon puis de 1896 à 1898, part faire des études de droit à Aix-en-Provence où il fréquente le cercle artistique autour du poète Joachim Gasquet, avec qui il oublie une revue « Les Mois dorés » dans laquelle il publie grâce à l’amitié de Mistral le troisième chant inédit du « Poème du Rhône ». Il publie également quelques essais poétiques en français.
En 1898, il quitte la vie mondaine et se fait manadier en Camargue suivant en cela, son cousin éloigné Folco de Baroncelli. Il s’installe au Clos du Radeau, au nord du Port Saint-Louis sur le Rhône avec une manade et commence à écrire en occitan, composant une grande partie des « Cant palustre » (« Chants palustres »). Mais atteint de tuberculose à partir de 1904, il quitte la Camargue quelques années pour se faire soigner, d’abord en 1905 au sanatorium de Bellecombe à Hauteville dans l’Ain, puis en 1906, dans le Valais suisse, à Montana-sur-Sierre, près des sources du Rhône. Du fait de sa santé il ne peut pas reprendre la vie de gardian, et à son rétablissement en 1911, il s’installe à Meyrargues auprès de sa mère devenue veuve, il participe à nouveau aux célébrations félibréennes, notamment à la fête de la Sainte Estelle d’Aix qui en 1913 sacre Mistral. Il publie dans la revue « Le Feu » des poèmes, qu’il rassemble dans le recueil « Le Laurier d’Arles », publié en 1913, avec une préface de Frédéric Mistral. Sa mère meurt en 1917 le laissant à nouveau très seul.
Sous la pression de ses amis Emile Sicart et Bruno Durant, il s’installe à Aix, ce qui lui permet de s’ouvrir à nouveau à la vie littéraire. La guerre et ses inévitables pertes lui inspirent « Li Rampau d’Aram » (« Les rameaux d’airain ») parus en 1919. Il est élu la même année Majoral du Félibrige, après avoir été nommé par Emile Sicart, en 1917, rédacteur en chef de la revue du « Feu », dont il devient ensuite, à la mort d’Emile Sicart en 1921, le directeur général, jusqu’en 1929, puis de décembre 1934 à 1937, date à laquelle la revue cesse de paraître. Il y donne la primeur de ses oeuvres et y publie sous différents pseudonymes des chroniques virulentes pour la défense de la Provence, affirmant sa foi provençale pour mieux défendre l’universalité : « L’homme qui, une fois, à la voix de Mistral, a pris possession de ses richesses héréditaires, le mistralien, pourra se sentir européen, international, – il le pourra et le devra même, – mais comme le Grec antique, à force d’être Grec, se sentait humain » (« Le Feu », 1er avril 1927. En 1923, il fonde le Comité des Revendications méridionales contre une campagne parisienne contre les courses de taureaux. Prieur de la Confrérie des Gardians, il est également Cavalier de la Nacioun Gardiano créée en 1904 par son cousin Folco de Baroncelli, et Prieur de la Confrérie des Bourras d’Aix. En 1926, il publie chez Grasset dans la collection des « Cahiers verts » dirigés par Daniel Halévy « La Bèstio dóu Vacarés » (« La Bête du Vaccarès ») dans une version bilingue, dont il a lui-même écrit la vesion française, qui le fait connaître du public français et qui est rapidement traduit en anglais, allemand, … En 1939, il se réfugie à Bonnieux dans le Lubéron, puis en 1945, il est à nouveau gravement atteint par la tuberculose. En 1946, il se marie avec Yvonne Recours de Barjols. Il décède le 2 mars 1950 à Aix et est enterré à Barjols, le pays de sa femme. Il laisse de nombreux inédits, des poèmes comme les « Chants palustres » et un long roman d’aventures « L’Antife ».

Collections

Relation(s)

« De plus grand, depuis Mistral, la Provence n'en a pas entendu chanter. Et c'est un cavalier, un éleveur de bœufs sauvages, Joseph d'Arbaud.
Charles Maurras l'a justement marqué : la Camargue commande la vie et l'œuvre de Joseph d'Arbaud. », ainsi Henri Bosco exprime son admiration pour Joseph d’Arbaud, dans « La Camargue et sa poésie, le pays, le poète : Joseph d’Arbaud », article paru en 1941 dans « La Tunisie française littéraire ». Par cet article, Henri Bosco exprime sa dette littéraire à Joseph d’Arbaud comme il lui indique dans une lettre du 12 décembre 1941 : « J’ai écrit cette étude – peu de chose, faible hommage à vous qui m’avez tant appris… Car c’est vous qui, par quelques vers et l’admirable « Bête », m’avez révélé une vocation du côté où est le mystère ».

Les deux hommes se connaissent et s’écrivent depuis leur collaboration au « Feu » : à partir de 1924, Joseph d’Arbaud offre une première audience à Henri Bosco en accueillant dans les pages du « Feu » à 26 reprises ses poèmes et témoignages, et particulièrement entre 1925 et 1927, 4 années pendant lesquelles Henri Bosco publie dans un numéro sur 4. En 1935, Joseph d’Arbaud y publie en retour un de ses poèmes, « Li Santoun an parti », dédié à Henri Bosco. « Le Feu » publie aussi des auteurs recommandés par Bosco comme l’atteste la correspondance entre les deux hommes.
Dans une lettre du 2 décembre 1924, Henri Bosco écrit « Nous honorons les mêmes dieux », car dans ces mêmes années, Joseph d’Arbaud publie ses œuvres essentielles, « La Bête du Vaccarès » (1924), « La Caraque » (1926), « La Sauvagine » (1929) qui font une forte impression sur Henri Bosco et entrent dans ses influences romanesques. Il n’est pas anodin que seulement 8 ans séparent la publication de « La Bête du Vaccarès » et « Le Sanglier », le « premier vrai roman » d’Henri Bosco paru en 1932 : il y convoque l’image de la « Bête du Vaccarès » sous la forme plus familière du sanglier accompagné d’un homme de haute taille, tous deux personnification du Luberon comme la Bête incarnait le Vaccarès.

En hommage à son aîné, Henri Bosco cite à plusieurs reprises Joseph d’Arbaud dans ses récits : dans « Le Trestoulas », en 1935 (publié d’ailleurs d’abord dans « Le Feu »), le narrateur lit « La Bête du Vaccarès » (Gallimard, 1935, page 125) ; dans « L’Âne Culotte », Constantin lit « La Sauvagine » (Gallimard, 1937, page 95), citation à propos de laquelle Henri Bosco écrit dans une lettre à Joseph d’Arbaud du 21 août 1937 : « Une fois de plus, votre nom y est cité, discrètement, mais vous devinez avec quels sentiments d’admiration affectueuse » ; d’Arbaud est nommément cité dans « Hyacinthe » à propos des Caraques : « Après tout, mon ami d’Arbaud connaît peut-être ces gens bizarres […] Il a vécu, sinon chez les Nomades (nul n’y est accueilli), du moins un peu à côté. » (Gallimard, 1961, p. 124) ; dans « L’Enfant et la rivière », le Racal se manifeste à Pascalet tout d’abord par ses « empreintes » (Gallimard, 1953, page 25), tout comme la Bête du Vaccarès laissait « des empreintes, des claves » (Grasset, 2007, page 73) ; dans « Sites et mirages », Cervantès est capturé par les Maures devant les Saintes-Maries-de-la-Mer, « en vue du Vaccarès, au temps où, selon le Poète, la Bête des étangs vivait encore et, le soir, épouvantait les bouviers dans les salicornes aux racines salées » (Gallimard, 1951, page 83). De manière plus stylistique, Henri Bosco adopte dans la quasi-totalité de ses romans la forme du journal intime utilisé par d’Arbaud dans « La Bête du Vaccarès », qui inspire également le climat de mystère, certains épisodes essentiels comme dans « Le Mas Théotime » la scène des sangliers où le narrateur est tapi dans les broussailles pour observer Geneviève envoûter les sangliers, comme le gardian était tapi dans les roseaux pour observer le sabbat des taureaux. « Malicroix » encore, outre la correspondance de certains noms, « Malicroix » et l’étang « Malagroy », le passeur « Le Grelu » et le surnom du gardian « Le Grêlé » représente un nouveau pas franchi par Bosco dans ses emprunts, puisque le récit se passe en Camargue, cette région où « on a vu […] des demi-dieux » (Gallimard, 1948, page 80) comme l’indique Me Dromiols en référence à la « Bête » du Vaccarès. L’influence persiste tout au long de l’œuvre d’Henri Bosco et réapparaît dans « Le Récif » qui porte la dédicace « A la mémoire de Joseph d’Arbaud » : le récit s’ouvre sur la lecture à haute voix par Markos de « La Bête du Vaccarès » et il est aussi question d’un « dieu inavouable », marin celui-ci.

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Flourilege de la Nacioun gardiano : pouèmo d'ispiracioun camarguenco e bouvino emé traducioun franceso Texte
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Flourilege de la Nacioun gardiano : pouèmo d'ispiracioun camarguenco e bouvino emé traducioun franceso Annotations Texte