La Tour Du Pin, Patrice de (1911-1975)

Classe

Personne

Forme retenue

fre La Tour Du Pin, Patrice de (1911-1975)

Autres formes du nom

fre Patrice de La Tour Du Pin
fre Du Pin, Patrice de La Tour
fre De La Tour Du Pin, Patrice
fre Patrice Arthur Élie Humbert de La Tour du Pin Chambly de La Charce

Identifiant de la personne dans un référentiel externe

Nom de famille

fre La Tour Du Pin
fre De La Tour Du Pin
fre Du Pin
fre Chambly de La Charce
fre La Tour du Pin Chambly de La Charce

Prénom(s)

fre Patrice Arthur Élie Humbert

Langue

fre

Nationalité

fr

Genre

fre masculin

Identifiant pérenne

Date de naissance

fre 16 mars 1911
1911-03-16

Date de mort

fre 28 octobre 1975
1975-10-28

Lieu de naissance

Lieu de décès

Récompense(s) reçue(s) par la personne décrite

fre Prix Maurice-Trubert de l'Académie française (1938).
fre Grand Prix de l’Académie française (1961)
fre Grand Prix catholique de littéraire pour « Une lutte pour la vie » (1970)

Site web de ou sur la personne décrite

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fre La Tour Du Pin, Patrice de (1911-1975)

Description

Troisième enfant de François de La Tour du Pin Chambly de La Charce, lieutenant d’infanterie descendant de René de La Tour du Pin Gouvernet et de Brigitte O'Connor, descendante du marquis de Condorcet, Patrice de la Tour du Pin est orphelin de son père, tué à la Bataille de la Marne à trois ans, Il est élevé avec sa sœur et son frère aîné par sa mère et sa grand-mère entre Paris et le Gâtinais. Il suit des études à l’établissement d’enseignement catholique Sainte-Croix de Neuilly, où il écrit ses premiers poèmes et compose avec son cousin Louis d’Hendecourt son premier recueil, « Lys et violettes », au lycée public de Janson-de-Sailly en 1928-1929, puis suit des études de lettres, droit et sciences politique à l'École libre des sciences politiques à partir de 1930. Le 1er juillet 1932, il publie son premier poème « Enfants de Septembre » à la « Nouvelle revue française » avec le soutien de Jules Supervieille, mais la NRF ne lui permet pas de publier de recueil : en 1933, il publie à compte d’auteur aux éditions de la Tortue « La Quête de joie » écrit en 1930 à 19 ans qui reçoit un accueil enthousiaste et le fait remarquer d’André Gide, Louis Aragon, Henry de Montherlant…
Il fait paraître ensuite dans la collection des « Cahiers de Barbarie » d’Armand Guibert à Tunis, « L’enfer » (1935) et « Le Lucernaire » (1936), puis le recueil « Une somme de poésie : le Don de la Passion » chez les « Cahiers des poètes catholiques » (1937), les « Psaumes » chez Gallimard en 1938, « La Vie recluse en poésie » chez Plon en 1938 et « Les Anges » en 1939 à nouveau à Tunis avec Armand Guibert dans le cadre de sa maison d’éditions Monomotapa. Toute ces oeuvres et les suivantes sont marquées par son choix de vivre en « reclus de poésie » dès l’adolescence : à travers le réel et une nature mystérieuse qu’il aime explorer dans le Gâtinais, il cherche la Joie du Christ et à travers le poème il donne un corps verbal à la beauté secrète du monde habité par la puissance créatrice de Dieu.
Mobilisé en 1939, il est fait prisonnier le 17 octobre et est interné en Allemagne pendant trois ans, années qui seront les plus prolifiques en poèmes de sa vie. En 1946, il publie le premier volume d’« Une Somme de poésie », qui rassemble tous les écrits antérieurs et des inédits. En septembre 1960, il quitte le Gâtinais et abandonne la solitude pour s’installer à Paris avec sa femme et leurs quatre filles, pour participer dans le cadre de la Commission liturgique de traduction suite au concile Vatican II qui prend la décision de la fin de la messe en latin pour la messe en langues vernaculaires, à la traduction française du Missel romain. Seul laïc permanent, il contribue à la traduction de l’« Ordo Missae », des 1 200 oraisons, des 90 préfaces et des 4 prières eucharistiques, du rituel du mariage et du « Psautier liturgique œcuménique ». Il compose par ailleurs des hymnes pour la liturgie des heures, parues en revue en 1967, puis dans « Prière du temps présent » en 1972. Il publie encore en 1970 « Une lutte pour la vie » récompensé du Grand Prix catholique de littéraire et en 1974, un recueil de 90 psaumes de sa composition, « Psaumes de tous mes temps ». Entre 1972 et 1975, il procède à la révision de l’ensemble de sa « Somme de poésie » pour laquelle il refond de nombreux textes, dont l’édition définitive revue et corrigée paraît chez Gallimard de manière posthume en trois tomes de 1981 à 1983 comprenant tous les textes publiés de son vivant sauf « Pépinière de sapins de Noël » (1957) et une « Veillée pascale » inédite.

Relation(s)

Armand Guibert éditeur à Tunis à partir de 1932 joue un grand rôle dans l’élaboration de l’œuvre de Patrice du Pin de la Tour : leur correspondance débute en décembre 1932 et durera jusqu’à la mort de Patrice de la Tour du Pin en 1975 ; leur première rencontre a lieu lors d’une visite d’Armand Guibert au château de Bignon en juillet 1935. Ils s’y revoient en juillet 1936 avec Jean Amrouche, puis Armand Guibert revient à Bignon en 1949 et en 1956. C’est Patrice de la Tour du Pin qui prend l’initiative le 20 décembre 1932 d’envoyer un billet à l’éditeur Armand Guibert en se recommandant de Jean Supervieille et en envoyant un poème extrait de son recueil « La Quête de la Joie » qu’il cherche à faire éditer. Si ce recueil-ci sera finalement édité à compte d’auteur, Armand Guibert s’engage dans la publication du « Banquet » et, admiratif, réclame au jeune poète des poèmes plus longs. Dans les années d’entre-guerre de 1932 à 1939, leurs échanges font d’Armand Guibert l’« accoucheur » de l’œuvre de Patrice de la Tour du Pin, l’admirateur critique, un des rares esprits ouverts et réceptifs au projet poétique de « Somme poétique », œuvre architecturale complexe projetée dès 1932, aux dires du jeune poète se sentant ailleurs incompris, et qui éprouve donc reconnaissance et gratitude envers son premier éditeur. Armand Guibert publie à Tunis « D’un aventurier » en 1934, « L’Enfer » en 1935, « Le Lucernaire » en 1936, « Fragment d’une Genèse » en 1938, « Les Anges » en 1939 et de premiers psaumes en 1936. En plus de publier les œuvres de Patrice de la Tour du Pin, Armand Guibert publie en 1934 aux Editions du Mirage, la première étude critique sur le poète qu’il écrit avec Camille Bégué, A. Denis-Dagieu et Jean Amrouche, le faisant entrer dans le cénacle des poètes reconnus ; il se fait passeur auprès de ses amis d’Afrique du Nord, soutenant le projet d’Aldo Capasso de traduire certains poèmes en italien ou en le faisant connaître au poète Joë Bousquet et lui ouvre le monde de la critique littéraire, le mettant en contact avec Jean Paulhan, Jean Cassou, Jean Ballard, Yves-Gérard Le Dantec, Pierre Guéguen aux « Nouvelles littéraires »…

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