Confronté à des dissensions dynastiques, grignoté par le Siam et l’empire d’Annam, le Cambodge était un état en voie de disparition au moment où les Français débarquèrent dans la péninsule indochinoise. Ils profitèrent de la position fragile du roi du Cambodge, Norodom Ier (1834-1904 ; r. 1860-1904), pour lui faire signer un traité de protectorat en 1863. Ce traité marqua le début de la prise de contrôle du pays par les Français.

Sur cette photographie, on aperçoit les rives d’un fleuve à Phnom Penh, ville dans laquelle Norodom Ier a transféré la capitale de son royaume en 1864. Phnom Penh se trouve sur un magnifique nœud de voies fluviales, surnommé par les Français les Quatre Bras. Au premier plan, on observe une multitude de sampans, embarcations traditionnelles de l’Asie du Sud-Est, également utilisées comme maisons flottantes. Par contraste, à l'arrière, des bateaux à vapeur militaires français sont à l’ancre, témoignant des débuts du protectorat. Au moment de la prise de vue, seuls la Cochinchine et le Cambodge sont sous domination française. Parmi ces bateaux (mais non identifié) se trouve probablement le Gia Dinh, donné au roi Norodom en 1863.

Source de la description : texte de Frédéric Mantienne in Franchini, Philippe ; Ghesquière, Jérôme (dir.), Des photographes en Indochine. Tonkin, Annam, Cochinchine, Cambodge et Laos au XIXe siècle, Marval & Réunion des musées nationaux, 2001, p. 144.