Quinet, Edgar (1803-1875)
Classe
Personne
Forme retenue
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Quinet, Edgar (1803-1875)
Autres formes du nom
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Edgar Quinet
spa
Edgardo Quinet
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Jean-Louis Edgar Quinet
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Quinet, Edgar Jean-Louis
spa
Quinet, Edgardo
Identifiant de la personne dans un référentiel externe
Nom de famille
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Quinet
Prénom(s)
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Edgar
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Jean-Louis
Langue
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Nationalité
fr
Genre
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masculin
Identifiant pérenne
Date de naissance
Date de mort
Lieu de naissance
Lieu de décès
Portrait, représentation de la personne
Profession / Activités
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Professeur au Collègue de France
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Député
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Quinet, Edgar (1803-1875)
Description
Edgar Quinet naît à Bourg-en-Bresse, le 17 février 1803, d’une mère calviniste et d’un père commissaire des Armées. Cette double influence prend autant d’importance dans sa vie de philosophe de l’histoire marquée par le « génie des religions », que dans sa vie littéraire marquée par le sens épique. Il est également une figure politique républicaine reconnue du XIXe siècle, trois fois représentant à l’Assemblée nationale : en 1848-1849, 1849 à 1851 et du 8 février 1871 au 27 mars 1875 à la Première Assemblée nationale de la IIIe République.
L'année 1823 est celle de sa première publication, « Les Tablettes du juif errant ». En 1825, il étudie le droit à Paris, et traduit les « Idées » de Herder, quand par l’entremise de Victor Cousin, il rencontre et se lie d’une amitié fraternelle avec Jules Michelet. Grand voyageur, il se rend souvent en Allemagne, s’y installe en 1826, y rencontre Creuzer, et y épouse Minna Moré, fille de pasteur. En 1829, il participe à l'expédition en Morée dont il tire un livre, « De la Grèce et de ses rapports avec l'Antiquité ». En 1831, il rédige « Le Système politique de l'Allemagne ». « Ahasverus, poème en prose » sort en 1833. Il contribue durant plusieurs années à la « Revue des deux mondes ».
En 1839, il accepte une chaire de littérature étrangère à Lyon. A cette époque, il a déjà une forte réputation politique de républicain. En effet, son père, Jérôme Quinet, avait été commissaire de l’armée. Participant aux guerres napoléoniennes, il en est écœuré et développe alors un fort sentiment républicain qu’il transmet à son fils. En 1811, quand la famille Quinet s’installe à Charolles, elle y rencontre Marc-Antoine Baudot, révolutionnaire et député siégeant à l’Assemblée législative à partir du 10 juillet 1792, puis à la Convention nationale, qui participe très fortement à la formation républicaine d’Edgar Quinet. Après son retour d’Allemagne, il met longtemps à obtenir un poste dans l’enseignement supérieur, retoqué du fait de son républicanisme. Ainsi, lorsqu’en 1839, il est nommé à l’Université de Lyon, Louis-Philippe aurait déclaré « Vous faites là une belle nomination, vous venez de nommer un républicain » (Rapporté par Hermione Quinet, dans Cinquante ans d'amitié, Michelet-Quinet (1825-1875). Armand Colin, 1899, p. 112).
En 1841, il obtient néanmoins un poste à Paris, au Collège de France où est créée pour lui une chaire des langues et littératures de l’Europe méridionale. Associé à Jules Michelet, il soutient la pensée libre : en 1843, il dénonce l’emprise des Jésuites, et de leur « esprit de mort », provoquant une vraie bataille française ; en 1844, son cours porte sur l’ultramontanisme où il oppose pays protestants du Nord et le catholicisme néfaste des pays méridionaux ; en 1845, sur le christianisme et la Révolution française. Via ces trois cours, il se place dans la logique de la gauche anticléricale, gallicane et ultramontaine, opposée au catholicisme mais consacrant les protestants réformés comme une forme moderne de christianisme caractérisée par la liberté d’opinion et de conscience, et par l’encouragement à l’instruction et à l’alphabétisation : dans « Le Christianisme et la Révolution française », pour Quinet, si la Révolution a mené à la Terreur, c’est à cause de l’échec de la Réforme en France au XVIe siècle. Suite au tollé provoqué par les cours conjoints sur les Jésuites de Quinet et Michelet, puis par la parution de l’ouvrage de Michelet, « Le Prêtre, la Femme et la Famille », le 14 avril 1845, à la Chambre des pairs, le comte de Tascher, rapporteur du comité des pétitions, lance le débat sur les cours de Michelet et Quinet au Collège de France. Le débat est âpre entre le marquis de Barthélémy et Victor Cousin, qui défend Michelet et Quinet. Le 13 juillet 1845, l’assemblée des professeurs du Collège de France, sur ordre du ministre, entend Michelet et Quinet sur le déroulement perturbé de leurs cours. Le ministre tente d’intervenir contre la portée politique du cours d’Edgar Quinet, « La littérature des peuples du midi de l’Europe dans ses rapports avec les institutions », demandant la suppression de la seconde partie du libellé. Edgar Quinet refuse et est suspendu du Collège de France.
Il s’oriente alors vers la vie politique et se présente pour le siège du 2e collège de l’Ain sous l’instigation du républicain Alexandre-Auguste Ledru-Rollin aux élections législatives de 1846, sans être élu. Il participe à la campagne des banquets de 1847-1848 : menées par les réformateurs souhaitant l’élargissement du corps électoral et s’opposant au gouvernement conservateur de François Guizot, cette série d’environ 70 banquets à travers la France permet de contourner l’interdiction des réunions politiques. D’abord lieu d’expression des monarchistes, ils sont ensuite majoritairement tenus par des républicains. C’est l’interdiction d’un de ces banquets à Paris, prévu pour le 22 février 1848, qui déclenche la Révolution de février, menant à la Seconde République. La Révolution de 1848 lui réouvre les portes du Collège de France. Mais Edgar Quinet préfère se présenter aux élections à l’Assemblée constituante de 1848, et est élu député de l’Ain le 23 avril 1848. L’Assemblée doit faire face aux insurrections ouvrières en juin : bien qu'hostile à ces manifestations, qu'il estime dangereuses pour la démocratie, il reste néanmoins opposé à la réaction royaliste et aux bonapartistes qui réclament l'ordre et font intervenir l’armée qui opèrent une répression sanglante. Réélu représentant de l’Ain dans l’Assemblée législative de 1849, il s’oppose au gouvernement de Louis-Napoléon Bonaparte et soutient une République démocratique. Il se prononce contre la loi restrictive du suffrage universel le 31 mai 1850, contre la loi Falloux-Parieu qui ouvre l’enseignement aux congrégations religieuses, alors que lui souhaite un plan d’éducation populaire via un enseignement primaire laïque, gratuit et obligatoire, principe qui sera repris sous la IIIe République. Il publie ses opinions sur les questions du moment dans des brochures : « La Croisade autrichienne, française, napolitaine, espagnole, contre la République romaine » (1849), « L'Enseignement du peuple » (1850), « L'Etat de siège » (1850), « La Révision » (1851).
Le 10 octobre 1851, lors d’une revue militaire, le Président Louis-Napoléon Bonaparte est acclamé aux cris de « Vive l’Empereur ! ». Edgar Quinet fait partie de ceux qui demandent la mise en accusation du Président de ce fait, puis proteste contre le Coup d’Etat du 2 décembre, ce qui lui vaut d’être nominativement expulsé de France par décret le 9 janvier 1852. Commence alors la période de l’exil en Belgique, en compagnie de Hermione Asaky, qui a suivi ses cours au Collège de France et est devenue une amie de sa première femme Minna, qui décède en mars 1951. Edgar Quinet et Hermione se marient en juillet 1852. Il refuse les amnisties de 1859 et 1869, déclarant : « On n’amnistie pas le droit et la justice. En rentrant aujourd’hui dans mon pays, je devrais renoncer à le servir, puisque j’y aurais les mains liées » (Protestation contre l’amnistie, 30 août 1859). Depuis la Belgique, il s’exprime sur les évènements politiques et sur la situation religieuse européenne, via la réédition des œuvres de Marnix de Sainte-Aldegonde, sous le titre « Révolution religieuse au XIXe siècle », via une « Lettre sur la situation religieuse et morale de l’Europe » ou en interpellant les républicains qui tentent de siéger au Corps législatif en 1858, les exhortant à ne pas prêter serment. En 1858, les Quinet quittent la Belgique pour la Suisse et le hameau de Veytaux. Edgar Quinet y prépare le texte de son retour « La Révolution » qui paraît en France en 1865 et provoque un chamboulement de la vie intellectuelle républicaine.
De retour en France à la proclamation de la IIIe République, le 4 septembre 1870, il se fait remarquer lors de la guerre franco-prussienne de 1870-1871 : appelant les Prussiens à la fraternité des peuples, il fait paraître dans « Le Siècle » des articles remarqués sur la politique de Bismarck ; déjà après la victoire prussienne de Sadowa le 3 juillet 1866, dans trois articles du « Temps » les 5, 7 et 9 janvier 1867, il dénonçait l’imprudence germanophile et appelle à la prudence sur les frontières alsaciennes et lorraines, articles repris sous le titre « France et Allemagne ». Le 17 novembre 1870, sa chaire au Collège de France lui est restitué par décret, sans qu’il puisse du fait des circonstances reprendre ses cours. Il est élu représentant de la Seine le 8 février 1871 dans la première Assemblée de la IIIe République, qui est chargée de ratifier la paix avec la Prusse. Dès le 1er mars, il s’oppose au traité en cours de négociation « car c'est, dit-il, la guerre à perpétuité sous le masque de la paix » (Rapporté par Hermione Quinet, dans Edgar Quinet depuis l'exil. Calmann-Lévy, 1889, p. 396). Il devient avec Louis Blanc et Peyrat une des têtes du groupe parlementaire d’extrême-gauche, mais s’oppose à la Commune de Paris sans fondement démocratique à ses yeux, tout en condamnant sa répression comme il l’avait fait de la répression des journées de Juin 1848. Il s’associe à divers manifestes d’extrême-gauche, dont celui du 13 juin 1871 et publie des lettres ouvertes dans les journaux évoquant sa déception d’une « République sans républicains », et se déclare opposé, avec un petit nombre d'amis, au vote de la Constitution de février 1875.
Il meurt à Paris le 27 mars 1875 après avoir publié « Le siège de Paris et la défense nationale » (1871), « La République » (1872), « L’Esprit nouveau » (1874).
Il meurt à Paris le 27 mars 1875 après avoir publié « Le siège de Paris et la défense nationale » (1871), « La République » (1872), « L’Esprit nouveau » (1874).
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