L'Anma, qui signifie littéralement "calmer avec les mains", est une méthode de massage d'origine chinoise pratiquée au Japon plus particulièrement depuis l'époque d'Edo (1603-1868). L'une des particularités de l'Anma réside dans le fait que depuis le XVIIIè siècle ses praticiens sont essentiellement des hommes aveugles. Appelés également Anma, Amma ou Anmasan, ces derniers déambulent dans les rues des villes avec leur canne et une petite flûte leur permettant de se signaler à d'éventuels clients. La clientèle des Anma peut être masculine ou féminine mais ils sont principalement associés aux massages sur des femmes du fait de la popularité de ce thème dans la photographie japonaise durant la seconde moitié du XIXè siècle (la cécité étant censée permettre à la femme de ne pas se sentir gênée par les regards du masseur sur son corps). Louis Dumoulin a acheté une photographie de ce type lors de son premier séjour au Japon en 1888-1889 et s'en est servi comme modèle pour un tableau peint à la même période et intitulé "Une rue (à Tokio)".