Cingria, Charles-Albert (1883-1954)

Classe

Personne

Forme retenue

fre Cingria, Charles-Albert (1883-1954)

Autres formes du nom

fre Charles-Albert Cingria

Pseudonyme(s)

fre Jean-Foin Basius

Identifiant de la personne dans un référentiel externe

Nom de famille

fre Cingria

Prénom(s)

fre Charles-Albert

Langue

fre

Nationalité

ch

Genre

fre masculin

Identifiant pérenne

Date de naissance

fre 10 février 1883
1883-02-10

Date de mort

fre 1er août 1954
1954-08-01

Lieu de naissance

Lieu de décès

Récompense(s) reçue(s) par la personne décrite

fre Prix de la Fondation Schiller pour « La Civilisation de Saint-Gall » (1932)
fre Prix Eugène Rambert pour « Pétrarque » (1935)
fre Prix de la Fondation Schiller pour « La Reine Berthe et sa famille » (1947)

Site web de ou sur la personne décrite

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fre Cingria, Charles-Albert (1883-1954)

Description

Fils d’Albert Cingria, émigrant d’origines dalmate et turque naturalisé suisse en 1871 et associé dans la maison d'horlogerie Patek Philippe, et de Caroline Stryjenska, peintre polonaise, Charles-Albert Cingria suit ses études secondaires, qu’il n’achèvera pas, à Saint-Maurice et à Engelberg, et étudie ensuite la musique à Genève. Par son frère aîné, Alexandre, il rencontre en 1900 Adrien Bovy, Henry Spiess et Charles Ferdinand Ramuz, qu'Alexandre a rencontré à l'armée. En 1902, à presque dix-neuf ans, Charles-Albert Cingria abandonne le collège, passe ses examens du Conservatoire, et en octobre, s'installe pour six mois en Italie, à Rome ; il y étudie la musique avec le compositeur et chef d’orchestre Giovanni Sgambati, mais finalement en 1903, renonce à la composition musicale pour se tourner vers les lettres. Il signe son premier article en juin, dans la « Gazette de Lausanne », « Les vitraux de Saint-François », pour défendre son frère lauréat du premier concours de la municipalité et auteur des nouveaux vitraux de l’église Saint-François dont la modernité fait polémique. En 1904, il publie avec Charles Ferdinand Ramuz, Adrien Bovy et son frère, la petite plaquette « Pénates d’argile », premier « essai de littérature romande », qui est remarquée par Gonzague de Reynold. Celui-ci les invite à se joindre à lui dans l’aventure de la revue « La voile latine » qui défend les principes de l’art pour l’art. Les deux frères abandonnent la revue pour divergence d’opinion en 1910, pour créer leurs propres revues. Entretemps Charles-Albert, à la suite de Ramuz, avait pris l’habitude de rejoindre Paris pour la saison d’automne, et les liens avec la France se resserrent après la mort de sa mère en 1913, et la rencontre avec Max Jacob et Paul Claudel en 1914. Tout en collaborant avec les « Cahiers vaudois », il vit la vie de bohême parisienne avec Modigliani, Ortiz, Satie, Utrillo… En 1916, il rencontre Cendrars et Max Jacob le présente à ses amis Cocteau, Marinetti, Tzara, … Il vit aussi en nomade, s’échappant en vélo dans la campagne autour de Paris, voyageant en Allemagne, en Italie, établissant le nomadisme comme philosophie.
En 1928, il fait paraître son premier livre, « Les Autobiographies de Brunon Pomposo » et l’année suivante publie le fruit de ses recherches sur les manuscrits du Haut Moyen Âge, sous le titre de « La Civilisation de Saint-Gall » qui est récompensé par un prix de la Fondation Schiller en 1932. Outre de nombreuses plaquettes, il publie en 1932 un nouvel ouvrage d’érudition sur « Pétrarque » qui reçoit le Prix Eugène Rambert. Jean Paulhan, avec qui une amitié mutuelle le lie, l’intègre aux collaborateurs de la « Nouvelle Revue française » à laquelle il collabore régulièrement de 1933 à 1940 puis en 1953-1954, dans la chronique des livres, puis dans la rubrique « Air du mois ». Il donne également des articles dans la « Revue musicale » et dans « Mesures ». La reconnaissance littéraire n’empêche pas une vie précaire assortie à son mode de vie nomade. De retour en Suisse suite au déclenchement de la guerre, il y fait paraître enfin des livres à grand tirage, richement illustrés, « Stalactites » illustrés par René Auberjonois en 1941, « Enveloppes » ornés de lithographies d’Auberjonois en 1943, « Florides helvètes » et « Le Parcours du Haut Rhône ou la Julienne et l’ail sauvage » en 1944, « Le Camp de César » illustré par Géa Augsbourg et « Musiques de Fribourg » illustrés par Bernard Schorderet, en 1945. Il collabore à « Formes et couleurs », « Curieux », « Poésie 42 » et « Confluences » et devient rédacteur des « Petites feuilles » ; il donne également des conférences au Conservatoire de Lausanne de janvier à mars 1945. Après la mort de son frère le 9 novembre 1945, Charles-Albert Cingria retrouve Paris où Jean Paulhan lui propose un contrat pour un projet de publication de ses œuvres complètes chez Gallimard, dont le premier volume « Bois sec bois vert » paraît en 1948 mais sans succès, ce qui met un terme à cette publication. En 1947, paraît « Le Bey de Pergame » et son troisième ouvrage d’érudition « La Reine Berthe et sa famille », récompensé à nouveau par la Fondation Schiller. Sa santé se détériore à partir de 1950 et il partage ses dernières années avant sa mort en 1954 entre la Suisse, Paris et Aix-en-Provence, tout en publiant des textes dans les revues « La Parisienne », les « Cahiers de la Pléiade », la « Nouvelle Nouvelle revue française »

Relation(s)

C’est au printemps 1914 que Charles-Albert Cingria rencontre à Paris Max Jacob qui lui ouvre les milieux littéraires parisiens et lui présente Jean Cocteau, Marcel Jouhandeau, Marinetti, Tzara, … En 1922, il fait son premier séjour auprès de Max Jacob à l’Abbaye de Saint-Benoît-sur-Loire, séjour réitéré en avril et juin 1923, avril et mai 1925, mai et juin 1926, février et août (ou septembre) 1928 et en janvier 1937. C’est Max Jacob qui lui vient en aide en sollicitant Paul Claudel lorsqu’il est emprisonné à Rome en 1926. En mai et juin 1930, il voyage avec Max Jacob et Pierre Minet en Bretagne à la recherche du hameau où aurait débarqué Saint Colomban au VIe siècle, voyage dont il fait le récit dans « Le Canal Exutoire » (1931). Jacob écrit de lui à Jean Paulhan en mai 1926 : « Cingria est « aimé » de gens très bien : Paul Claudel par exemple et, je crois bien, Maritain ; des peintres de talent, des gens même de Montparnasse très avancés. On dit : « C’est un type ! » et personne n’a eu l’idée de l’aider, bien que ce soit, à mon avis, un très très grand poète et d’une envergure que personne en somme n’a aujourd’hui. C’est un savant ! c’est un homme qui a un caractère, des idées et un véritable talent de musicien. Kahnweiler (galerie Simon. 29bis rue d’Astorg) sur les instances de quelques amis tout de même lui a commandé une centaine de pages pour un volume de sa collection. Après mille histoires compliquées, Cingria a écrit quelque chose de beau dont j’ai eu des extraits. Demande à Kahnweiler communication de l’ouvrage ou des épreuves, tu verras que cet homme est digne d’être lancé sinon comme littérateur du moins comme poète. » Si Max Jacob a peu publié de textes sur Cingria, au contraire, celui-ci a publié 5 textes sur Max Jacob, du vivant de celui-ci, deux comptes-rendus réunis et publiés dans La NRF, au sujet de « Morceaux choisis » et de « Saint Matorel » et sa contribution élogieuse « Image de Max Jacob » dans le numéro d’hommage de la revue Aguedal en mai 1939 : « Max Jacob est le sommet indépassable », « Son siècle lui doit beaucoup », « C’est un être plein de majesté » ; puis deux textes posthumes, « Survie de Max Jacob » dans « Labyrinthe », Genève, numéro 1, 15 octobre 1944, et « Max Jacob (essai d’un portrait) » dans « La Parisienne », Paris, numéro 4, avril 1953.

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