Louis Bosco est originaire d’une famille piémontaise et ligure, établie en Provence au début du XIXe siècle. Dans la famille Bosco, l’ancêtre fameux auquel Henri Bosco reste attaché toute sa vie est Saint Jean Bosco, cousin de Jacques Bosco, son grand-père, dont il se fait le biographe en 1959. Louis Bosco est le premier enfant de la famille Bosco né en France, à Marseille le 30 novembre 1847. Son père Jacques (Giacomo) est né le 30 janvier 1805 à Santo Stefano al Mare dans la province d’Imperia en Italie et décède le 18 septembre 1879 à Marseille ; il s’y établi comme journalier savonnier entre 1837 et 1847, avec sa femme Maria Valcado, née en Labadie, décédée en 1863. Ils habitent dans le quartier de la Tourette, largement peuplé d’émigrants italiens, entre le clocher des Accoules, la Major et le bassin de la Joliette.
Louis Bosco se marie une première fois à Marseille le 6 juillet 1876 avec Elisabeth Marie Simon, décédée en 1881. Il se remarie le 23 mai 1883 avec Louise Faléna, née à Nice le 6 juin 1859. Selon ce second acte de mariage de 1883, il est tailleur de pierre, domicilié à Avignon, probablement avec son beau-frère, Isidore Louis Garcin, époux de sa sœur Philomène (née en 1837 en Italie), qui est maître tailleur de pierre à Avignon. L’acte de naissance le 11 mars 1886 de la sœur aînée d’Henri Bosco, Marguerite Philomène Marcelle (décédée 10 mois plus tard) le décrit comme « artiste lyrique ».
En effet, selon un article de journal de 1888 conservé par Henri Bosco, Louis Bosco aurait rejoint la carrière lyrique après avoir été repéré à Avignon par M. Brun, professeur du célèbre ténor Villaret et débuta en 1881 au Théâtre d’Avignon, où M. Brun était chef d’orchestre. Le succès le mène ensuite à se produire comme fort ténor au théâtre municipal de Montpellier en octobre 1884, au Grand Théâtre de Dijon pour la saison 1884-1885, à Montpellier en 1885-1886, et après une interruption, il se produit à nouveau à Lyon entre octobre 1886 et avril 1887, à Avignon en 1887, puis au Théâtre national d’Alger d’octobre 1888 à avril 1889. Il y est recruté par le directeur Victor Audisio, le père de Gabriel Audisio, qui sera un grand ami d’Henri Bosco. Il est à nouveau en Algérie, à Philippeville en 1913-1914, au moment où son fils est en poste au collège de la même ville : « Le rôle de des Grieux avait été confié à M. Bosco, fort ténor, qui, après avoir rempli une carrière des plus brillantes, est, depuis un an, notre concitoyen. Les dilettanti algérois se rappelleront avec plaisir le nom de M. Bosco qui fut fort ténor à l’Opéra d’Alger, il y a vingt-cinq ans, avec Monfort, Béguin, etc. Ce fut merveille d'entendre une voix restée si jeune, au timbre éclatant, conduite avec un art savant qui sait lui donner une souplesse qui étonne. » (L’Afrique du Nord illustrée », numéro 289, 27 juin 1914). Comme le raconte Henri Bosco dans un entretien avec Robert Ytier, « c’était un très bon musicien, il a fait une belle carrière théâtrale, et il a appris du reste tous ses opéras sur un instrument qu’il avait fabriqué lui-même, admirable, […]. Une grande guitare à l’espagnole, très ornée, très travaillée, qui donne un son merveilleux. », qu’Henri Bosco conserva toute sa vie.
Après sa carrière, dans les années 1920, Louis Bosco s’installe avec sa femme à Lourmarin où il décède en 1927, avant d’être inhumé à Marseille.