Une vue de la pagode Môt Côt ou pagode au Pilier unique, édifiée en 1049. Philippe Papin explique que ce monument, "sans conteste le plus original du pays, doit son existence à un songe de l'empereur Lý Thái Tông. Ce dernier aurait rêvé que le bodhisattva de la Miséricorde le prenait par la main pour le conduire sur un trône en fleur de lotus émergeant de l'eau. Le lendemain, un bonze lui recommanda d'édifier une pagode en forme de fleur de lotus, juchée sur une colonne de pierre figurant la tige. Les annales ajoutent qu'il 'fut demandé aux moines d'en faire le tour en récitant des prières liturgiques afin que l'empereur vécût longtemps, raison pour laquelle le monument fut appelé Diên-Hựu [formule qui exprime un souhait de longévité]'. Chaque premier et quinzième jours lunaires, le monarque venait s'y recueillir. Le pilier original - détruit à la suite d'un acte de sabotage en 1954 - était formé de deux gros blocs cylindriques superposés, maintenus par des tenons et des mortaises pratiqués à même la pierre, rappelant l'habitat perché des temps anciens. Le monument était précédé de bassins et de fontaines qui reproduisaient les trois mondes du mandala bouddhique et aboutissaient à la 'cloche de l'éveil au monde' (giác thế chung), fondue en 1080. Comme le stûpa du monastère de la Gratitude envers le Ciel, cette cloche faisait partie des 'quatre grandes merveilles' du royaume.".

Source de la description : Papin, Philippe, Histoire de Hanoi, Fayard, 2001, pp. 83-84.