Le fonds ASEMI

Les débuts du fonds ASEMI remontent à 1960, année de la création d'une chaire consacrée à l'"Ethnologie et [à la] Sociologie de l'Asie du Sud-Est et du Monde Indonésien" à la VIe section de l'EPHE (aujourd'hui EHESS), chaire confiée à l'ethnologue Georges Condominas. C'est la création de cette dernière qui a permis deux ans plus tard, en 1962, celle d'un centre de documentation associé à la chaire. Outre Condominas, l'ethnologue Lucien Bernot et le linguiste André-Georges Haudricourt forment le noyau initial du centre. En 1968, celui-ci prend le nom de Centre de Documentation et de Recherches sur l'Asie du Sud-Est et le Monde Indonésien. En 1971, il gagne le statut de Laboratoire Associé 183 du CNRS et change encore légèrement son nom en CeDRASEMI (Centre de Documentation et de Recherches sur l'Asie du Sud-Est et le Monde Insulindien)[1].

En 1981 se produit un événement décisif : le fonds déménage à Sophia Antipolis ; il n'y reste que quelques années et perd à ce moment son lien avec le CNRS. Le fonds déménage alors en 1988 dans la bibliothèque Lettres Arts Sciences Humaines - Henri Bosco de l'université de Nice, où il prend à cette occasion le nom de fonds ASEMI. En 1993 se produit le dernier bouleversement majeur de la collection : plusieurs milliers de documents partent à Marseille pour accompagner la fondation de l'Institut de Recherche sur le Sud-Est Asiatique (IRSEA, aujourd'hui IrAsia).

La richesse du fonds ASEMI offre à la communauté des chercheurs un outil documentaire multi-supports permettant d'accéder à des savoirs généraux et à des ressources plus pointues sur l'Asie du Sud-Est, l'Extrême-Orient et l'histoire coloniale française, anglaise et néerlandaise en Asie. Le fonds conserve notamment près de 10 000 documents issus de de l'ancienne bibliothèque du Musée des colonies, située dans le Palais de la Porte-Dorée, aujourd'hui musée de l’histoire de l’immigration. Ces documents ont été récupérés semble-t-il dans les années 1960 par dépôt ; le premier numéro de 1971 de la revue du centre parle en effet (sans donner de date) d'un "dépôt au Centre de l'important fonds Asie de l'ancien Musée de la France d'Outre-Mer consenti par la Direction des Musées de France"[2].

L'aire géographique couverte comprend : Viêt Nam, Laos, Cambodge, Malaisie, Singapour, Bornéo, Indonésie, Philippines, Madagascar et les îles de l'océan Indien (Comores, Réunion, Maurice, Seychelles). L'Inde, la Chine, le Japon et la Corée sont également bien représentés. Une partie des ressources (monographies, périodiques et tirés à part) du fonds sont référencées sur le catalogue des bibliothèques d'Université Côte d'Azur.

Le fond ASEMI fait également partie du réseau national DocAsie depuis 2013, qui recense les fonds spécialisés sur l'Asie. En 2018, il a reçu le label CollEx (collection d'excellence), en raison de son importance pour l'histoire coloniale.

Suite à l'obtention de ce label, une partie des collections issues du Musée des colonies a été numérisée et plusieurs milliers de documents sont désormais accessibles librement sur cette bibliothèque numérique. Les campagnes de numérisation ont principalement porté sur la photothèque, ce qui a permis de numériser et mettre en ligne la majorité des photographies anciennes du fonds. Ce travail de mise en ligne et de documentation des images se poursuit au quotidien ; toute suggestion pour améliorer la qualité des informations proposées est bienvenue (voir Nous contacter).

L'inauguration du CeDRASEMI à Sophia Antipolis en 1980 (crédits photos : © CNRS).

La salle de travail du fonds ASEMI à la bibliothèque Lettres Arts Sciences Humaines de la faculté des Lettres de Nice en 1993.

[1] Centre de Documentation et de Recherches sur l'Asie du Sud-Est et le Monde Insulindien, Le Centre de Documentation et de Recherches sur l'Asie du Sud-Est et le Monde Insulindien, 1979, pp. 13-14.
[2] Centre de Documentation et de Recherches sur l'Asie du Sud-Est et le Monde Insulindien, Le Centre de Documentation et de Recherches sur l'Asie du Sud-Est et le Monde Insulindien, 1971, p. 9.