Le Jardin d'Hyacinthe
Classe
Forme de l'oeuvre (au sens FRBR)
Titre
Autre(s) titre(s)
Créateur(s)
Langue(s)
Identifiant pérenne
Source(s) utilisée(s)
Description
« Insatisfait [de la réponse apportée par le récit de « Hyacinthe » au devenir de son personnage Hyacinthe]- et pour répondre plus clairement à une seconde demande concernant le sort d'Hy.[acinthe] j'ai écrit le Jardin d'H. [yacinthe]. Mais je ne suis pas parti, cette fois, tout à fait à l'aveuglette, j'ai eu, au moins, une idée directrice : l'impossibilité (ayant vidé un être de son âme) de la remplacer par une autre âme préfabriquée. Et cela parce qu'il s'agit là d'une opération autoritaire, d’une volonté qui impose. Il y manque l'amour pour la créature que l’on prétend modifier (même si on le fait pour son bonheur). Seul l’amour pourra rendre à H. [yacinthe] une âme - qui ne peut être que son âme personnelle, celle qu'on lui avait enlevée et qui, refoulée dans les profondeurs, revient, ressuscite, quand l'amour arrive. » (Diaire d’Henri Bosco, 1958)
Or, Félicienne n’était pas une âme. » (Gallimard, 1946, page 200)
Telle fut ma Magie.
[…] Et j’ai su, pour dompter la fureur des reptiles, tirer du roseau musical l’appel amer et triste de la terre » (pages 268-269). Cette magie, chtonienne, s’oppose à une autre, céleste : la quatrième partie du récit, « Le serpent et l’étoile », tourne entièrement autour de l’antinomie et des rapports entre la terre, « vieille terre antédiluvienne, limoneuse demeure des serpents » (page 194) et le ciel, personnifiés chacun dans l’un des deux mages, Cyprien, et son double inversé, Méjerimande. >, Celui-ci vient contrecarrer les sortilèges de Cyprien et rétablir l’équilibre en privilégiant les forces bénéfiques. Une bataille est à l’œuvre entre le symbolisme païen de Cyprien et les contresignes de l’abbé Vergélian et du mage Méjerimande, le cœur et la croix. Comme dans « Hyacinthe », la résolution viendra du Saint-Esprit : Constantin réapparaît pour rendre son nom et son âme à Félicienne/Hyacinthe le jour de la Pentecôte et l’abbé y célèbre une messe secrète pour le Paraclet selon l’antique liturgie.
« […] souvent mes espoirs ne sont pas aussi grands que mes inquiétudes. C’est alors que je me retire, que je cherche retraite en moi — non en ce pauvre moi quotidien où on vit fort mal, tant il est pauvre, mais dans ce monde que la faveur du ciel m’ouvre un peu quelquefois, […] J’y travaille le plus que je peux. J’ai déjà avancé la récolte. Un tiers de l’ouvrage est tout à fait achevé, et j’y ai remis l’âne, un curé, Hyacinthe, et un tas de braves gens comme on n’en voit plus sur la terre. L’âne lui-même, (qui en a connu pas mal dans sa précédente existence), n’en revient pas : c’est un paradis, le dernier paradis terrestre, tout petit, il est vrai, mais, par les temps qui courent, même grand comme la main, un paradis, c’est un paradis. » (Lettre à Jules Roy, 24 mars 1943)
Résumé
Table des matières
Les Borisols :
I. C'est par Arnaviel ;
On monte aux Borisols ;
II. J'habite assez loin ;
III. Cette année-là, l'été ;
Ce fut dans la nuit du mardi ;
IV. Il fut dur en effet ;
C'est alors
J'ai appris aussi ;
V. Je choisis un beau jour d'avril ;
Je me rappelle que je suis entré ;
D'abord je n'y vis personne ;
Je rentrai tard ;
VI. De retour au Liguset ;
On attendit son retour ;
C'est la meilleure façon ;
VII. En principe Agricol et moi ;
Il neigeait ;
Je dus marcher longtemps ;
La tempête dura ;
Installé derrière ;
VIII. Huit jours plus tard ;
Mes projets durent ;
Sidonie :
I. Au mas, en ce temps-là ;
II. Sidonie, la première ;
La salle où je prends mes repas ;
A la fin de l'après-midi ;
III. La vie domestique ;
Encore une fois ;
A petits pas ;
IV. Pendant trois jours ;
Aucun signe ne m'étant venu ;
Le lendemain, personne
Félicienne :
I. Nous n'attendîmes que trois jours ;
Nous fîmes un arrangement ;
II. Des évènements désagréables ;
III. Cette attitude singulière ;
IV. Ainsi, séparée des enfants ;
Le temps ayant fraîchi ;
V. A la campagne ;
Les jours suivants ;
Un matin de bonne heure ;
J'en restai frappé ;
Par bonheur l'abbé ;
La lettre de l'abbé ;
VI. Les travaux des champs ;
Si alors toute la campagne ;
Le 20 avril ;
Le lendemain je me levai ;
Je restai avec lui ;
Le lendemain
Le serpent et l'étoile :
I. Félicienne quitte le Liguset ;
II. Quelques jours s'écoulèrent ;
Avant de revenir au mas ;
Nous n'eûmes pas longtemps ;
III. Nous étions Sidonie et moi ;
Il n'y a qu'un chemin ;
Je rentrai au Liguset ;
IV. Sans hâte ;
Une nuit ;
V. Félicienne dormit ;
J'avais mis l'abbé ;
Sidonie aussi regardait ;
Un matin, un peu avant ;
VI. Je ne sais d'où il a surgi ;
J'eus le délire vers minuit ;
VII. Ce fut chez l'abbé Vergélian ;
VIII. Je ne raconterai pas ;
IX. Trois ans après ;
X. Le lendemain matin
Le Journal de Cyprien
Le retour d'Hyacinthe :
J'ai refermé ;
Nous vécûmes ainsi huit jours ;
le lendemain matin
Collections
Relation(s)
Dédicacé à François Bonjean et Lalla Touria, dès 1941, « Le Jardin d’Hyacinthe » est écrit alors que Bosco est en plein lecture de René Guénon. Cette dédicace est bien sûr une reconnaissance du rôle majeur de François Bonjean dans la découverte du métaphysicien pour Henri Bosco.
« Le « Jardin », c’est pour moi un délassement, l’air du paradis ! Et puis c’est aussi votre livre, le signe de mon amitié, et de ma reconnaissance. Car je vous dois beaucoup. Et je ne suis pas de ces gens qui oublient le bien moral et intellectuel qu’on leur a apporté, un jour — et quel jour ! — […] (Lettre d’Henri Bosco à François Bonjean du 19 septembre 1941)
Henri Bosco réutilise des symboles déjà utilisé dans « L’Âne Culotte », mais en les enrichissant de symboliques guénoniennes : ainsi si dans « L’Âne Culotte » l’amandier est l’arbre de la Vierge, dans « Le Jardin d’Hyacinthe », l’amande est selon la symbolique exprimée dans « Le Roi du monde », le noyau d’immortalité de l’âme présent jusqu’à la résurrection qui doit avoir lieu sous l’influence de la rosée céleste. Hyacinthe dont l’âme est perdue, est sauvée par sa rencontre avec le « roi du monde », Constantin (page 286). Ils apprennent alors que l’eau coule aux Borisols et qu’un amandier y a fleuri. De même, si le serpent apparaît déjà dans « L’Âne culotte » comme symbole chrétien, sa signification s’enrichit dans « Le Jardin d’Hyacinthe » grâce à la lecture du « Symbolisme de la Croix ».
A ceux-ci s’ajoutent les symboles de la rose et de la croix, qui apparaissent aussi dans « Le Mas Théotime ». La croix, ce symbole chrétien de la douleur du christ qui se plante dans la rose, symbole du cœur de l’homme, est aussi le symbole de l’épanouissement des vertus d’amour. La croix, c’est aussi les quatre directions : « La branche de la croix qui monte, c'est la branche de l'exaltation, c'est-à-dire ce qui vous soulève au-dessus de vous-même, et la branche qui coupe la branche de l'exaltation, c'est celle de l'amplitude, ce qui fait que vous avez l'amplitude et l'exaltation, l'horizontal et le vertical, l'infini horizontal de l'espace du monde, et l'infini vertical de l'amour qui est encore plus grand que l'espace du monde. » (Henri Bosco, Entretien avec Monique Chabanne, p. 121). Henri Bosco déclare à Monique Chabanne que « Ces symboles-là m’ont été certainement expliqués par René Guénon »
Après le détour que représente « Hyacinthe », Le « Jardin de Hyacinthe » est la véritable suite du récit de « L’Âne Culotte ». C’est ainsi qu’Henri Bosco l’explique à son ami François Bonjean dans une lettre du 22 juillet 1941 :
« Le J [ardin] d'H.[yacinthe] est l'aventure d'Hy.[acinthe] elle-même (et de Cyprien) où, malgré une construction qui tient souvent du songe, le but vers quoi tend le récit n'en est pas moins atteint en suivant un certain itinéraire logique.
Mais il fallait justifier quelque peu l'existence du récit : « Hyacinthe ». Cela est fait - insuffisamment - dans un Avant-propos au Jardin. Cet av.[ant] -propos dit, en somme, qu'on ne s’explique pas pourquoi un inconnu a raconté une imaginaire histoire d'Hyacinthe. La vraie, on va maintenant la connaître. »
Ainsi le narrateur présente-t-il lui-même le récit : avouant avoir lu avec incrédulité le récit de « Hyacinthe », il prétend prendre la plume pour corriger le récit de son prédécesseur anonyme et raconter la véritable histoire de Hyacinthe. Il s’agit de démythifier le récit de « Hyacinthe », où Hyacinthe ne surgit « du milieu de ces brumes que pour donner un corps, fût-il fugitif et décevant, aux rêveries effrénées de cet homme — d’ailleurs anonyme — qui prétend en dire l’histoire » (page 9). Le narrateur, Méjean de Mégremut, reprend l’histoire de Hyacinthe au moment où Cyprien et les Caraques restitue Hyacinthe aux hommes après le second échec du jardin qui laisse Hyacinthe sans âme et mémoire, soit au point où « L’Âne Culotte » l’a laissée. C’est lui qui la recueille sous le nom que lui ont donné les Caraques, Félicienne.
La famille des Mégremut auquel appartient le narrateur du « Jardin d’Hyacinthe » est l’une des grandes familles des récits d’Henri Bosco en dehors de la sienne. Elle est reprise par Henri Bosco dans « Malicroix » et « Sylvius ».
Ressources liées
Filtrer par propriété
Titre | Libellé alternatif | Classe |
---|---|---|
"Notes et brouillons" | Texte |
Titre | Libellé alternatif | Classe |
---|---|---|
Hyacinthe | Relation(s) | work |
L'enfant et la rivière | Relation(s) | work |
Un rameau de la nuit | Relation(s) | work |
L'Âne Culotte | Relation(s) | work |
Le Mas Théotime | Relation(s) | work |
Titre | Libellé alternatif | Classe |
---|---|---|
Villages et bergers de Haute Provence | Texte | |
Villages et bergers de Haute-Provence | Texte |
Titre | Libellé alternatif | Classe |
---|---|---|
Notes pour Sylvius | Sujet(s) | Texte |