Saint-Pol-Roux (1861-1940)

Classe

Personne

Forme retenue

fre Saint-Pol-Roux (1861-1940)

Autres formes du nom

fre Saint-Paul-Roux, Paul
fre Roux, Paul
fre Roux, Pierre-Paul
fre Roux, Paul-Pierre
fre Paul Roux
fre Paul-Pierre Roux
fre Pierre-Paul Roux

Pseudonyme(s)

fre Saint-Pol-Roux
fre Harcoland, Daniel
fre Saint-Paul-Roux
fre Daniel Harcoland

Identifiant de la personne dans un référentiel externe

Nom de famille

fre Roux

Prénom(s)

fre Paul
fre Paul-Pierre
fre Pierre-Paul
fre Pierre Paul
fre Paul Pierre

Langue

fre

Nationalité

fr

Genre

fre masculin

Identifiant pérenne

Date de naissance

fre 15 janvier 1861
1861-01-15

Date de mort

fre 18 octobre 1940
1940-10-18

Lieu de naissance

Lieu de décès

Portrait, représentation de la personne

Récompense(s) reçue(s) par la personne décrite

fre Légion d'Honneur (1932)

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fre Saint-Pol-Roux (1861-1940)

Description

Né en 1861 à Marseille, Pierre Paul Roux sort bachelier du collège catholique Notre-Dame de Minimes de Lyon en 1880. La même année, il s’engage pour un an dans l’armée d’Infanterie par patriotisme. En 1882, il rejoint Paris où il commence des études de droit qu’il n’achèvera pas, et où il fréquente le salon de Stéphane Mallarmé. Il publie quelques poésies, « Golgotha » en 1884, « Seul et la Flamme » en 1885, et en 1886, il fonde avec Éphraïm Mikaël et Pierre Quillard une éphémère revue symboliste « La Pléiade », dans le premier numéro de laquelle il publie un poème dédié à Villiers de l’Isle-Adam. Il participe ensuite à l’entreprise symboliste du « Mercure de France » d’Alfred Vallette et rencontre l’autre symboliste André Fontainas. A partir de 1890, il signe du pseudonyme Saint-Pol-Roux, et déjà il se distancie des symbolistes, notamment influencé par le rosicrucisme esthétique de Péladan et définissant son esthétique personnelle dans un manifeste qui sera publié en 1894 comme liminaire aux « Reposoirs de la Procession », ensemble de recueils composé comme des stations spirituelles tournées vers « l’intimité de Dieu […] et les drames de la chair et de l’âme », qui paraissent ensuite en 1901, 1904 et 1907.
Sans revenu fixe, il se repose sur sa famille d’industriels en céramique pour choisir une vie marginale et décide en 1895 de s’installer avec femme et enfants à Bruxelles pour réaliser son rêve de « théâtre poétique » avec sa pièce « La Dame à la Faulx », puis dans la forêt des Ardennes. Une fois finie l’écriture de « La Dame à la Faulx », il tente de la présenter à Paris, sans succès, et après ce dernier passage parisien entre 1896 et 1898, il s’installe en Bretagne, dans la rade de Brest, et sa poésie se dépouille pour écrire la vie simple du peuple breton autour de lui. En 1903, il achète une maison de pêcheur qu’il fait transformer en manoir à huit tourelles, face à la mer, sur la pointe du Pen-Hir, sur la commune de Camaret, qui est alors un haut-lieu de séjours d’écrivains et artistes, parmi lesquels son ami Victor Segalen. Il continue à tenir son rôle de « Saint-Pol-Roux le Magnifique » en jouant au châtelain féérique et en s’entourant de jeunes poètes, Camille Mauclair, Jean Royère, Maurice Barrès, Paul Adam, et travaille à un nouveau drame « Sa Majesté la Vie » à partir de 1913 et le recueil des « Pêcheurs de Sardine ». Durement touché par la guerre, où il perd son fils aîné, il acquiert une réputation de « poète maudit », oublié du fait de son silence prolongé et de son mépris vis-à-vis du milieu parisien, jusqu’à ce que les surréalistes ne le propulsent « seul authentique précurseur du mouvement dit moderne » après un hommage d’André Breton dans les « Nouvelles littéraires » en 1925, écrit après être venu lui rendre visite à Camaret en 1923.
Sa notoriété littéraire est relancée et il se remet à écrire et publier, « Prière à l’Océan » dans « Le Manuscrit autographe » (1927), « La Complainte de Morven le Gaëlique » pour son ami Max Jacob dans « Le Mail » (1928), le recueil « La Mort du Berger » (1938), ... et Camaret devient un lieu de pèlerinage littéraire. Dans les premiers jours de l’occupation de l’armée allemande de la presqu’île de Crozon, la nuit du 23 au 24 juin 1940, un soldat allemand attaque Saint-Pol-Roux, sa fille Divine et leur domestique Rose dans leur manoir, provoquant la mort de cette dernière et de graves blessures aux deux autres. En octobre, le manoir est pillé et vandalisé, les manuscrits de Saint-Pol-Roux détruits, et celui-ci, atteint par ses évènements, meurt à l’hôpital de Brest le 18 octobre, ce qui le rangera aux côtés de Max Jacob parmi les martyrs de la guerre.

Collections

Relation(s)

Bien que Max Jacob ait d’abord raillé Saint-Pol-Roux dans sa correspondance comme il raillait toutes les figures mises en avant par André Breton, leur rencontre, probablement en été 1927, est le commencement d’une amitié et d’échanges mutuels d’hommages autour de leur amour de la Bretagne et de leurs affinités poétiques. Max Jacob s’inquiète de la vie d’ermite de Saint-Pol-Roux et de sa situation financière, « St-Pol-Roux est dans la presque misère (…). Il est seul. », écrit-il à Jean Paulhan le 14 janvier 1930. Il lui rend hommage en lui dédiant deux poèmes dans le numéro 5 de la revue « Raison d’être » en 1929 ; en 1928, Saint-Pol-Roux écrit un hommage sous le titre « Complainte de Morven le Gaélique » pour un numéro spécial de la revue « Le Mail », revue dans laquelle il publie également « Prière sur les plaies de Max Jacob » en mai 1930 ¬— Max Jacob est alité suite à un accident de voiture. Il se déplace à Brest pour une conférence de Max Jacob sur « L’art et l’art moderne » le 19 mai 1938 et participe au numéro hommage à Max Jacob d’Aguedal en 1939. Max Jacob sera très choqué de la mort de Saint-Pol-Roux et de ses circonstances et en associant le désastre de la défaite de 1940 et la mort du poète, « sa disparition au milieu des décombres [qui] est un deuil de plus pour la France accablée » dit-il à Divine, la fille de Saint-Pol-Roux, il inaugure la litanie des martyrs dont il fera lui-même partie en 1944 : en avril 1944, Paul Eluard dans son hommage « Max Jacob assassiné » dans les « Lettres françaises » sera parmi ceux qui les associera à jamais : « Après Saint-Pol-Roux, Max Jacob vient d’être assassiné par les Allemands. Comme Saint-Pol-Roux, Max Jacob a eu contre lui son innocence. Innocence : la candeur, la légèreté, la grâce du cœur et de l’esprit, la confiance et la foi. La plus vivace intelligence, la véritable honnêteté intellectuelle. Il était, avec Saint-Pol-Roux, un de nos plus grands poètes. »

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