Vingt-troisième numéro de la revue Aguedal, numéro spécial de textes d'écrivains britanniques.
Réfugié à Londres, Ignace Legrand compose le numéro spécial d’Aguedal « Hommage à la France des écrivains anglais contemporains », pour lequel il rassemble les collaborations de 23 écrivains britanniques, dont Charles Morgan, très populaire en France après la traduction de ses romans « La Fontaine » (1932) et « Sparkenbroke » (1936), T. S. Eliot, John Masefield, E. M. Forster, Rosamond Lehmann, Raymond Mortimer, Irene Rathbone, Cecily Mackworth, Enid Starkie, David Murray, Basil Liddell-Hart et Douglas Goldring. Tous les textes sont inédits, exceptés « Ode à la France » de Charles Morgan, « Little Gidding » de T. S. Eliot – dont c’est néanmoins la première traduction française publiée – et « A une captive » d'Irène Rathbone. Exceptés les textes écrits directement en français par leurs auteurs, toutes les traductions en français sont de Madeleine Bosco, aidé d’André Gide sur « Little Gidding » de T. S. Eliot. Le numéro devait également comprendre un texte d’Ignace Legrand, « Nos amis les Anglais », comme l’indique l’Avertissement, mais celui-ci n’a pas pu être intégré en raison de sa longueur. Ce texte sera publié en volume en 1944 par The Commodore press à Londres.
Le numéro met en avant les relations amicales d’écrivains britanniques avec la France et témoigne, comme l’explique le liminaire d’Henri Bosco, de la communauté d’esprit entre Angleterre et France, et est un exemple de ses groupes de mobilisation culturelle et intellectuelle alliant Français et Anglais dans l’objectif de défense de la liberté et de rétablissement de la démocratie en Europe, malgré le caractère anglophobe du régime de Vichy.