Hyacinthe
Classe
Forme de l'oeuvre (au sens FRBR)
Titre
Créateur(s)
Langue(s)
Identifiant pérenne
Source(s) utilisée(s)
Description
Lui-même, pénétré de cette frénésie étrange, peu à peu entre dans leur aventure et peut-être dénoue leur drame.
Il s'agit en effet d'un drame : celui de la Terre et du Ciel.
Peut-on créer le Paradis sur cette terre, par simple amour de l'homme, et par les seuls charmes, si puissants soient-ils, de l'intelligence ? Le créer, sans le souffle de Dieu ? »
« Hyacinthe
1°) Je l'ai entrepris avec l'intention de donner une suite à L'Âne. Mon but était de réunir un jour Constantin et Hyacinthe qui, eux, par mutuel Amour, connaîtraient un paradis terrestre.
2°) Mais j'aime m'insérer au récit, user de la 1re personne. C'est mon moyen d 'atteindre à la poësie. Quand je dis : « il », je perds le contact, si je n'interpose pas « je » entre ce « il » et le lecteur. J'ai donc posté un personnage, un récitant, au seuil de ce livre. Il devait raconter l'histoire.
3°) Au lieu de la raconter, il l'a envahie, et il s'est substitué aux personnages. Malgré moi. C'est un cas de possession. […]
4°) Il y a donc dans Hyacinthe :
A) une rêverie effrénée - et qui, étant donné le protagoniste, ne peut qu'être effrénée.
B) mais 3 moments en émergent :
« Souvent l’âme n’est plus elle-même, elle devient ce qu’elle contemple »
« Alors je sentis ma misère »
« Envoie ton Souffle ! » […]
« 6°) Je connais les défauts du livre. Mais je me demande s'il pouvait naître autrement qu'avec toutes ces faiblesses. Je crois qu'il faut le prendre pour ce qu'il est : non pas un roman, mais le récit d'une exploration, intérieure, d'abord, supérieure, ensuite, au moi le plus profond de celui qui explore. » (Lettre à François Bonjean, 21 septembre 1941)
« Emitte spiritum tuum
Et creabuntur et renovabis
Faciem terrae
Alleluia ! »
Résumé
Table des matières
Le plateau de Saint-Gabriel
Les étangs
Le feu
Hyacinthe elle-même
Convalescence
Le retour de Hyacinthe
Le jardin
Lui
Collections
Relation(s)
Le personnage de Hyacinthe, né dans « L’Âne Culotte », est le cœur du cycle de Hyacinthe, qui se termine avec « Le Jardin de Hyacinthe », mais aussi celui du cycle de Pascalet, constitué de « L’enfant et la rivière », « Le Renard dans l’île », « Barboche », « Bargabot » et « Pascalet » (ou « La clef des champs ») et apparaît encore dans les deux récits pseudo-autobiographiques « Mon compagnon des songes » et « Tante Martine ». C’est dans le « Jardin de Hyacinthe » paru en 1945 qu’Henri Bosco élabore la vraie suite de L’Âne Culotte et l’histoire d’Hyacinthe et Constantin.
Cette expérience des mouvements profonds de l’âme peut être rapprochée de certaines idées de Guénon sur la connaissance par reflet ou l’état de rêve. Henri Bosco a peut-être trouvé dans ces idées guénoniennes une interprétation de ses « images mentales ». Dans un article paru dans Etudes traditionnelles en janvier 1936, « La prière et l’incantation », René Guénon évoque la perception de « certaines réalités d’ordre supérieur » sous des formes psychiques ou mentales, restant des phénomènes à dépasser pour accéder à la connaissance du Soi non plus par reflets mais par ses « rayons ». Et Henri Bosco de décrire à François Bonjean dans une lettre du 21 septembre 1941 que Hyacinthe est le « récit d’une exploration, intérieure d’abord, supérieure, ensuite, au moi le plus profond de celui qui explore […] Constantin [étant] le moi profond, entrevu aux confins du Soi », le « Soi » étant un concept guénonien de l’ordre de l’universel, face au « moi » individuel. Le personnage de Cyprien déclare d’ailleurs dans les dernières pages de Hyacinthe : « Il y a un être qui m’échappe, l’Être lui-même. On ne l’attire pas. Il vient. […] même si vieux et si près de la mort, je ne suis pas encore assez pauvre pour le recevoir. » (page 238). Il fait référence à l’idéal de pauvreté à atteindre, c’est-à-dire un détachement vis-à-vis de la manifestation pour atteindre le paradis céleste décrit par Guénon, la connaissance unifiée et l’être universel. Et c’est parce qu’il n’a pas atteint cette pauvreté spirituelle qu’il ne peut passer la « porte étroite » du symbolisme évangélique, c’est-à-dire la grotte portant une gravure que Henri Bosco décrit comme « une barque avec neuf passagers. A droite le disque de soleil. A gauche, la croix ansée et le quatre-de-chiffres » (page 26), composition similaire à une inscription inscrite par des caraques sur les murs du château de Lourmarin avant que Laurent-Vibert ne le fasse rénové. Guénon avait lui-même étudié les Bohémiens dans un article du « Voile d’Isis » d’octobre 1928, les rapprochant des corporations traditionnelles et insistant dans « Le Roi du monde » sur leur intérêt en tant que peuple nomade, renvoyant également à la figure du Juif errant, auquel la figure de Cyprien dans le cycle de Hyacinthe renvoie également. De même, le culte du Saint-Esprit d’Henri Bosco qu’on retrouve dans Hyacinthe est alimenté par le livre de René Guénon « Autorité spirituelle et pouvoir temporel ». Dans cet ouvrage, Guénon évoque les deux paradis terrestre et céleste, dont le second ne peut être atteint qu’avec l’action de l’intellect pur d’ordre universel et qui relie tous les états de l’être, nommé Buddhi par la tradition hindoue et qui est symbolisé par un rayon partant du soleil du Soi. Rayon dans lequel Henri Bosco retrouve l’Esprit Saint.
Ressources liées
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Titre | Libellé alternatif | Classe |
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Notes et brouillons pour Hyacinthe | Texte |
Titre | Libellé alternatif | Classe |
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Bonjean, François (1884-1963) | Relations | Personne |
L'enfant et la rivière | Relation(s) | work |
Un rameau de la nuit | Relation(s) | work |
L'Âne Culotte | Relation(s) | work |
Le Jardin d'Hyacinthe | Relation(s) | work |
Le Mas Théotime | Relation(s) | work |
Titre | Libellé alternatif | Classe |
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La lumière dans les récits Hyacinthe et Le Récif d’Henri Bosco | Sujet(s) | Texte |
Notes pour Sylvius | Sujet(s) | Texte |
[Sans titre] | Sujet(s) | Texte |