Guérin, Maurice de (1810-1839)

Classe

Personne

Forme retenue

fre Guérin, Maurice de (1810-1839)

Autres formes du nom

fre De Guérin, Maurice
fre Maurice de Guérin
fre Georges-Pierre Maurice de Guérin
fre De Guérin, Georges-Pierre Maurice
fre Guérin, Georges-Pierre Maurice de

Identifiant de la personne dans un référentiel externe

Nom de famille

fre Guérin
fre De Guérin

Prénom(s)

fre Maurice
fre Georges-Pierre Maurice

Langue

fre

Nationalité

fr

Genre

fre masculin

Identifiant pérenne

Date de naissance

fre 4 août 1810
1810-08-04

Date de mort

fre 17 juillet 1839
1839-07-17

Lieu de naissance

Lieu de décès

Portrait, représentation de la personne

Source(s) utilisée(s)

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fre Guérin, Maurice de (1810-1839)

Description

Descendant d’une famille noble installée en Albigeois au XVIe siècle, Maurice de Guérin, né au château familial de la Cayla, perd sa mère à 9 ans et est surtout élevé par sa sœur Eugénie. Destiné à devenir prêtre, il entre au petit séminaire de l’Esquile à Toulouse en 1812, puis en 1814, rejoint Paris pour poursuivre ses études au collège Stanislas où il rencontre Jules Barbey d’Aurevilly. Après quelques cours de droit, il revient à La Cayla au moment de la Révolution de Juillet 1830. Il préfère ensuite se lancer dans le journalisme : en 1831, il participe au journal « L’Avenir » dirigé par Félicité de Lamennais et dont la devise est « « Dieu et la liberté », ainsi qu’à la « Revue Européenne ». Il connaît une passion pour la baronne de Maistre avec laquelle il entretient une correspondance amoureuse. En juillet 1832, séjournant à La Cayla, il écrit la première note d’un journal, qui sera publié après sa mort sous le titre de « Cahier vert ». En décembre de la même année, il suit l’enseignement de Lamennais au château de La Chênaie, où ce dernier a créé la Congrégation de Saint-Pierre. Il se lie également Hippolyte de La Morvonnais et son groupe de poètes bretons. Rentré à Paris en 1834, il donne des répétitions de grec et de latin, écrit pour « La France catholique », et retrouve son ami Jules Barbey d’Aurevilly avec qui il mène une vie de dandy. Contemporain de Lamartine et de Hugo, il est l’initiateur du poème en prose en langue française : en 1835, il écrit « Les Pages sans titre », premier essai de poésie en prose en hommage posthume à Marie de La Morvonnais et les poèmes « Le Centaure », qui sera publié en 1840 par George Sand dans « La Revue des deux mondes » et « La Bacchante » (publié pour la première fois en 1861). En 1837, il détruit l’ensemble de ses œuvres excepté les 76 pages manuscrites de son journal « Le Cahier vert ». Atteint de phtisie, il meurt au château familial en 1839. Son œuvre principalement publiée après 1860 lui vaut l’hommage posthume d’auteurs comme George Sand ou Sainte-Beuve ; Marguerite Yourcenar le place dans son panthéon poétique personnel, Rainer Maria Rilke traduit « Le Centaure » en allemand et Paul Valéry en choisit un extrait pour être gravé sur sa tombe.

Relation(s)

Maurice de Guérin fait partie des affinités littéraires d’Henri Bosco, qui possède dans sa bibliothèque plusieurs volumes des œuvres de Maurice de Guérin et notamment l’édition des œuvres complètes établie en 1947 par Bernard d’Harcourt. Il le découvre vraisemblablement autour de sa vingtaine et en lit les œuvres durant toute sa vie. Ainsi, lors de son voyage à Paros en Grèce en juillet 1963, il lit « Le Centaure », comme l’indique une lettre au directeur de l’Institut français d’Athènes, M. Ehret, du 30 juin 1963 : « Je comptais à loisir y lire quelques pages de cette bibliothèque itinérante que j'ai apportée avec moi (professeur impénitent) - et j'avais fait grand fond sur le "Centaure". Mais cet animal fabuleux avait beau galoper dans ma tête, celle-ci, vidée par Hélios, ne me renvoyait pas d'échos. Et cependant : "... Quelquefois les aigles du Mont Olympe traversaient le haut du ciel et s'évanouissaient dans les constellations reculées ou sous les bois inspirés. L'esprit des dieux, venant à s'agiter, troublait soudainement le calme des vieux chênes..." J'ai le ferme espoir que, rentré chez moi, en Provence, ces admirables cadences me parleront à nouveau. » Et effectivement, inspiré de ce voyage, naîtra « Le Récif », tout empreint de la puissance tellurique et la communion cosmique décrites dans « Le Centaure », qu’Henri Bosco analysait en 1942, dans un article intitulé « Puissance de la terre dans Maurice de Guérin » (dans « Cahiers du Sud », volume 29, numéro 249, août-oct. 1942, pages 283-289.). Dans cet article, Henri Bosco en parlant autant de lui que de Maurice de Guérin — qui se disait dans « Le Cahier vert » « en correspondance avec l’âme de la nature » — met en avant leur convergence sur le sacré, sur la communication entre l’homme et la puissance du divin. « Le Centaure » de Maurice de Guérin « fils de la terre » est une personnification de ces énergies telluriques de l’invisible chtonien cher à Bosco, qui est au cœur de ses romans « Le Rameau de la nuit », « L’Antiquaire », « Le Récif » ou « Une ombre » : « Cette magie puissante n’est pas simplement, semble-t-il, l’effet d’une vision troublée par l’interposition des ombres. Mais, issue du fluide secret qu’exhale l’être de la terre, en même temps qu’elle donne une forme insolite aux créatures végétales et en détache une âme, elle atténue les limites humaines, en brouille les lignes subtiles et saisit notre moi, jusqu’alors opposé au monde, si dangereusement qu’elle aspire en elle, dans l’immense Tout souterrain » écrit-il dans cet article de 1942. Puissances secrètes de la nuit, influence du christianisme, résonance du paganisme, sont des thèmes communs aux deux poètes.

Ressources liées

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Titre Libellé alternatif Classe
Guérin, Eugénie de (1805-1848) Frère(s)/soeur(s) Personne